En cours au Siège de l'ONU

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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 30 mars 2021

(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Syrie

Lors d’une réunion de l’Assemblée générale sur la Syrie ce matin, le Secrétaire général a déclaré qu’au cours de ces 10 dernières implacables années, le peuple syrien a enduré certaines des atrocités les plus graves dont le monde ait jamais été témoin, au cours de ce siècle.  Les violations massives et systématiques des droits de l’homme et du droit international humanitaire en Syrie au cours de la dernière décennie choquent les consciences.

Il a réaffirmé, au cours de cette réunion en présentiel, qu’il ne saurait y avoir de solution militaire au conflit en Syrie et renouvelé son appel à un règlement politique négocié conformément à la résolution 2254 (2015) du Conseil de sécurité.

Le premier pas, a déclaré le Secrétaire général, passe par des progrès crédibles au sein de la Commission constitutionnelle afin de mettre en œuvre l’appel contenu dans la résolution à l’élaboration d’une nouvelle constitution, en vue d’élections libres et équitables.  Jusqu’à présent, a-t-il dit, les résultats des travaux de la Commission n’ont pas répondu à ses attentes, ainsi qu’à celles du peuple syrien.

Sur le plan humanitaire, il a déclaré que des millions de personnes à l’intérieur du pays, ainsi que des millions de réfugiés à l’extérieur de la Syrie, sont aux prises avec des traumatismes profonds, une pauvreté extrême, une insécurité et un manque d’espoir, et la pandémie a aggravé la situation.

Malgré la réponse massive des Nations Unies en Syrie et dans toute la région, un meilleur accès humanitaire est nécessaire pour ceux qui en ont le plus besoin.  Une réponse transfrontalière à grande échelle pour 12 mois supplémentaires demeure essentielle pour sauver des vies.

Concernant les droits de l’homme, il a ajouté que le sort des détenus, des personnes enlevées et des personnes portées disparues est une question qui requiert une urgente attention.  En l’absence d’un mécanisme doté d’un mandat international pour traiter de cette question, nous n’avons pas vu jusqu’à présent des progrès à la mesure de la gravité de la situation, a-t-il déclaré.

Après une décennie de guerre, a-t-il conclu, de nombreux Syriens ont perdu confiance dans l’aide que la communauté internationale peut leur apporter pour trouver une voie négociée et sortir du conflit.

« Je suis convaincu que nous pouvons encore le faire », a-t-il déclaré aux membres de l’Assemblée générale.

Conférence Syrie

Plus tôt dans la journée, le Secrétaire général s’est exprimé par un message vidéo préenregistré à la cinquième Conférence de Bruxelles « Aide à apporter pour l’avenir de la Syrie et des pays de la région ».

Pour de nombreux Syriens dans le besoin, a-t-il déclaré, l’aide et la protection humanitaires apportées par l’ONU et ses agences, ainsi que par leurs partenaires humanitaires, sont le seul moyen de rester en vie.

Il a appelé les États Membres à répondre aux besoins croissants et à intensifier leurs engagements financiers et humanitaires en faveur de la population syrienne, ainsi qu’à contribuer à l’allègement du fardeau financier que représente pour les pays concernés l’accueil de réfugiés.

La Conférence vise à mobiliser 10 milliards de dollars afin de financer le plan d’aide humanitaire pour la Syrie et le Plan régional pour les réfugiés et la résilience cette année.

La Conférence est toujours en cours.  L’Envoyé des Nations Unies pour la Syrie, M. Geir Pedersen, a également pris la parole.

République démocratique du Congo

Mme Bintou Keita, Cheffe de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), s’est exprimée devant le Conseil de sécurité pour la première fois depuis son entrée en fonctions.

Depuis son arrivée, elle a déclaré avoir noté une volonté de faire avancer la gouvernance et les réformes institutionnelles nécessaires, qui auront des incidences directes sur le règlement pacifique des conflits à l’est du pays.

Dans le même temps, Mme Keita a souligné, dans ses échanges avec le Gouvernement, la nécessité de surmonter les blocages qui freinent les progrès politiques et la stabilisation.

En collaboration avec ses partenaires, le Gouvernement doit répondre aux besoins considérables et urgents en matière de sécurité, d’aide humanitaire et de développement dans le pays.  Pour faire taire les armes, il n’y a pas de solution militaire, a-t-elle déclaré, en insistant sur l’importance de stratégies politiques capables de répondre aux nombreux besoins sociaux, économiques et de gouvernance.

Mme Keita a réitéré l’engagement de l’ONU à œuvrer, avec ses partenaires, pour soulager les souffrances, inacceptables et de longue date, de la population congolaise.

République centrafricaine

La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) a indiqué que le Président réélu, M. Faustin Archange Touadera, a prêté serment aujourd’hui pour son second mandat lors d’une cérémonie au Parlement, à laquelle ont participé des personnalités éminentes et des États Membres de l’ONU et d’autres organisations internationales.

La Mission a également mentionné la visite de trois jours qu’elle a effectuée à Ouanda Djallé, dans la préfecture de Vakaga, avec les commandants locaux des forces centrafricaines et des Forces de sécurité intérieure.

Au cours de cette visite, l’équipe de la Mission a rencontré les autorités locales, des chefs de groupes armés, principalement du FPRC, ainsi que deux candidats rivaux aux élections législatives qui viennent de se tenir.  Les commandants locaux du FPRC, qui ont été informés de l’accord politique, ont déclaré que les combattants sont prêts à déposer les armes et à rejoindre le programme de désarmement, de démobilisation et de réintégration de la Mission.

Mozambique

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a déclaré que des combats sporadiques sont toujours signalés à Palma, dans le nord du Mozambique.  L’ONU s’attend à ce que des milliers d’autres personnes fuient la région et se frayent un chemin à pied, en bateau ou par route, vers des destinations plus sûres.

L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a confirmé que plus de 3 360 personnes déplacées de Palma sont arrivées hier après-midi dans les districts de Nangade, Mueda, Montepuez et Pemba.  Les chiffres pourraient cependant être plus élevés et devraient de toutes façons augmenter ces prochains jours.

Les agences de l’ONU sur le terrain affirment que les déplacés, y compris les enfants, arrivent dans des conditions désastreuses.  Ils sont traumatisés, blessés ou ont besoin de soins médicaux urgents, voire les trois.  Beaucoup d’entre eux ont vu des membres de leur famille tués ou ont dû se cacher pendant des jours, sans nourriture ni eau, pour échapper aux hommes armés qui ont attaqué leurs communautés.

L’ONU et ses partenaires humanitaires mobilisent rapidement du personnel et des ressources, et soutiennent les personnes à leur point d’arrivée.  Le Programme alimentaire mondial (PAM) fournit une aide alimentaire d’urgence tandis que l’OIM fournit des produits médicales et autres articles de secours.

Pour sa part, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (FNUAP) contribuent à l’identification et à l’orientation des personnes vulnérables à leur point d’arrivée.

L’ONU est profondément préoccupée par l’évolution de la situation à Palma.  Elle condamne fermement les attaques qui ont eu lieu et présente ses sincères condoléances aux familles des victimes, ainsi qu'au Gouvernement du Mozambique.

Côte d’Ivoire

Le Secrétaire général condamne l’attaque perpétrée hier contre les postes de sécurité ivoiriens à Kafolo et Tehini, près de la frontière avec le Burkina Faso, qui a fait plusieurs morts et blessés parmi les agents de sécurité ivoiriens.  Le Secrétaire général présente ses sincères condoléances aux familles endeuillées et souhaite un prompt rétablissement aux blessés.

L'ONU reste indéfectible dans son soutien aux pays sahéliens et voisins qui déploient des efforts pour vaincre le fléau du terrorisme et relever les défis sécuritaires et politiques, ainsi qu'humanitaires et socioéconomiques de la région.

Zimbabwe

Le PAM avertit que la faim culmine dans les zones urbaines du Zimbabwe alors que l’impact de la pandémie de COVID-19 se fait ressentir dans tout le pays.  Le PAM indique que 2,4 millions de personnes ont du mal à répondre à leurs besoins alimentaires de base.

Le PAM effectue des transferts d’argent mensuels à 326 000 Zimbabwéens dans 23 zones urbaines et vise à atteindre 550 000 personnes dans les 28 zones urbaines les plus touchées et les plus exposées à l’insécurité alimentaire.  Les ménages reçoivent de l’argent liquide par virement électronique et bons pour acheter des denrées auprès de quelques détaillants sélectionnés. 

Réfugiés rohingya

Le HCR distribue des milliers d’articles de secours et de fournitures médicales pour venir en aide à quelque 48 000 réfugiés rohingya qui ont perdu leurs abris et leurs biens dans l’incendie qui a dévasté des parties du camp de réfugiés de Cox’s Bazar, la semaine dernière.  Ce camp, qui abrite plus de 600 000 réfugiés, est le plus grand camp de réfugiés au monde.

L’agence surveille également la sûreté et la sécurité des réfugiés et s’efforce de répondre aux besoins critiques des enfants qui ont été séparés de leur famille pendant l’incendie.

L’Envoyée spéciale, Mme Christine Schraner Burgener, informera le Conseil de sécurité demain à huis-clos de la situation dans le pays.

Mécanisme COVAX

Les vaccins issus du Mécanisme COVAX sont arrivés au Guyana et au Kosovo.  Les autorités de Guyana ont reçu un premier lot de 24 000 doses de vaccin.  C’est l’Organisation panaméricaine de la santé (OPS) qui achète les vaccins contre la COVID-19 pour les pays d’Amérique latine et des Caraïbes, dans le cadre du Mécanisme COVAX et qui les expédie à partir de laboratoires en République de Corée.  Guyana est l’un des 10 pays d’Amérique latine et des Caraïbes à recevoir des vaccins gratuitement via le Mécanisme COVAX.  Depuis le début de la pandémie, l’équipe des Nations Unies dans le pays travaille avec le Gouvernement, la société civile et d’autres partenaires pour identifier et contribuer à la riposte à la crise sanitaire et à ses impacts socioéconomiques.

Dimanche, le Kosovo a reçu 24 000 doses de vaccin.  Près de 80 000 doses supplémentaires sont attendues d’ici le mois de mai, grâce au soutien logistique de l’UNICEF.  Ces premières doses sont distribuées à près de 40 centres de santé pour contribuer à la campagne de vaccination; la priorité étant accordée aux groupes de population les plus exposés, tels que les professionnels de la santé et les personnes âgées qui sont dans les centres de santé.

Invités du point presse demain

Demain, c’est le Service de la lutte antimines (UNMAS) qui sera l’invité du Point presse pour parler de son travail à quelques jours de la Journée internationale pour la sensibilisation au problème des mines et l’assistance à la lutte antimines, le 4 avril.  Seront présents Mmes Ilene Cohn, Directrice adjointe de l’UNMAS, et Abigail Hartley, cheffe de la politique, du plaidoyer, de la communication et de la mobilisation des ressources; et M. Stephen Pritchard, chef des programmes, de la planification et de la gestion.

Contributions financières

Ces deux derniers jours, le Botswana, le Cambodge, le Portugal, la République de Moldova et la République dominicaine ont réglé la totalité de leur contribution au titre du budget ordinaire de l’ONU pour 2021, portant ainsi à 82 le nombre des États Membres à jour.

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