En cours au Siège de l'ONU

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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 23 mars 2021

(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Farhan Haq, Porte-parole adjoint de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Climat

Ce matin, le Secrétaire général s’est exprimé, dans un message vidéo, lors de la Réunion ministérielle 2021 sur l’action climat, organisée par la Chine, le Canada et l’Union européenne.

Il a déclaré que les décisions que les pays prendront au cours de cette année décisive ont le pouvoir de maintenir la limite de 1,5ºdegré à portée de main.

Il a souligné que « nous ne pouvons tout simplement pas envisager d’alternative », et a indiqué que la coalition zéro carbone doit s’étendre pour couvrir bien plus que 90% des émissions mondiales cette année.

Le Secrétaire général a également exhorté les pays à soumettre ou à resoumettre des contributions ambitieuses déterminées au niveau national, dans le cadre de l’Accord de Paris.

Violences contre les Asiatiques

Dans une déclaration publiée hier, le Secrétaire général s’est déclaré profondément préoccupé par la montée de la violence contre les Asiatiques et les personnes d’ascendance asiatique, pendant la pandémie de la COVID-19.

Le monde a été témoin d’attaques meurtrières horribles, de harcèlements verbaux et physiques, d’intimidation à l’école, de discrimination sur le lieu de travail, d’incitation à la haine dans les médias et les médias sociaux et de langages incendiaires par ceux qui détiennent des postes de pouvoir.  Dans certains pays, les femmes asiatiques ont été spécifiquement ciblées par les attaques, ajoutant de la misogynie à un mélange toxique de haine.  Les milliers d’incidents, de toute l’année dernière, ont perpétué une histoire plusieurs fois centenaire d’intolérance, de préjugés, de désignation de boucs émissaires, d’exploitation et d’abus.

Le Secrétaire général exprime son plein appui aux victimes et aux familles et se déclare solidaire de tous ceux qui sont confrontés au racisme et autres assauts contre leurs droits de l’homme.  Ce moment difficile pour tous doit être le moment du respect de la dignité de tous.

Conseil de sécurité/Afghanistan

Ce matin, la Représentante spéciale du Secrétaire général pour l’Afghanistan, Mme Deborah Lyons, a fait le point, devant le Conseil de sécurité, sur la situation dans ce pays.  Intervenant par visioconférence, Mme Lyons a indiqué qu’elle était très désolée d’annoncer qu’au cours des deux premiers mois de 2021, la tendance à l’augmentation des pertes civiles s’est poursuivie.  La palette d’attaques visant délibérément des civils est particulièrement préoccupante.

Mme Lyons a fait remarquer qu’au vu des nombreux intérêts qui sont en jeu - tant nationaux qu’internationaux, on a toujours su que le processus de paix serait compliqué.  Des décennies de conflit ont créé de véritables griefs de toutes parts et le manque de confiance persiste entre les parties.  Il existe également de réelles et profondes différences entre la République islamique et les Taliban quant à l’état final souhaité.

Mme Lyons a souligné que rien de tout cela ne peut être résolu en un instant, ni en quelques réunions, quel que soit leur lieu ou leur format. Pour résoudre ces problèmes, il faudra la patience et l’engagement de toutes les parties.

Syrie

Dans une déclaration publiée hier, le Secrétaire général a fermement condamné la dernière vague d’attaques dans le nord-ouest de la Syrie qui a tué et blessé des dizaines de civils.

Le Secrétaire général réaffirme que les attaques contre les personnes et les infrastructures civiles, dont des unités médicales comme les hôpitaux, sont strictement interdits par le droit international humanitaire.  Il faut établir les responsabilités pour les crimes commis en Syrie.

Le Secrétaire général réitère la nécessité d’un cessez-le-feu à l’échelle du pays, comme le demande la résolution 2254 (2015) du Conseil de sécurité.  Il appelle toutes les parties à renouveler immédiatement leur engagement à cesser les hostilités.

Vice-Secrétaire générale/Asie-Pacifique

La Vice-Secrétaire générale a participé à la première réunion d’une nouvelle plateforme en Asie-Pacifique qui rassemble le personnel de l’ONU travaillant à la promotion du développement dans la région.

Elle a souligné l’importance des efforts régionaux pour répondre à la COVID-19 et à d’autres défis complexes qui ne connaissent pas de frontières.

En Asie-Pacifique, la pandémie de la COVID-19 a effacé des années de progrès socioéconomiques, et la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP) estime que dans la région, près de 90 millions de personnes supplémentaires ont été repoussées dans l’extrême pauvreté.

Liban

La Responsable du Bureau du Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le Liban (UNSCOL), Mme Najat Rochdi, a appelé aujourd’hui les dirigeants politiques libanais à se concentrer de toute urgence sur la formation d’un gouvernement habilité.  Elle a affirmé qu’il s’agit d’une étape cruciale pour faire face aux crises multiples et graves que connaît le pays et pour mettre en œuvre les réformes nécessaires.  « Cette étape doit être franchie et ne peut plus être retardée », a-t-elle déclaré.

Mme Rochdi a appelé les dirigeants libanais à mettre de côté leurs divergences, à assumer leurs responsabilités, à mettre fin à la paralysie et, enfin, à proposer des solutions au peuple libanais.

Yémen

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a indiqué que le plus grand nombre de cas de COVID-19 en une seule journée a été enregistré hier au Yémen depuis le début de la pandémie.  Quelque 140 cas ont ainsi été confirmés, portant le nombre total d’infections à 3 422.

Il s’agit d’une trajectoire à la hausse alarmante, les cas de COVID-19 ayant augmenté de plus de 50% au cours du mois dernier.

Ces chiffres sous-estiment considérablement le nombre réel d’infections à la COVID-19 dans le pays.  En raison de nombreux facteurs, dont les capacités de dépistage limitées et les réticences à demander tests et traitements, les infections sont loin d’être toutes rapportées.

Myanmar

L’équipe pays de l’ONU sur place se dit profondément préoccupée par le recours continu à la force contre les enfants, y compris à balles réelles.

L’équipe réitère son appel aux forces de sécurité afin qu’elles s’abstiennent de toute violence et protègent les enfants et les jeunes.

Selon le Fonds des Nations Unies à l’enfance (UNICEF), au moins 23 enfants auraient été tués dans les violences depuis le 1er février, tandis que 11 autres au moins ont été grièvement blessés.

Bangladesh/Rohingya

L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) ont exprimé leur tristesse face aux pertes en vies humaines et aux immenses souffrances causées par l’énorme incendie qui s’est déclaré hier dans le camp de réfugiés de Kutupalong Balukali à Cox’s Bazar.

Au moins 15 réfugiés ont trouvé la mort dans l’incendie de ces sites gérés par l’OIM, tandis que des centaines d’autres ont disparu ou ont été blessés.  Près de 45 000 réfugiés rohingya ont été déplacés.

Le plus grand centre de santé de l’OIM -plus de 55 000 personnes y ont reçu des soins l’année dernière- a également été détruit, rendant plus difficile encore la réponse à la pandémie de COVID-19.

Le Directeur général de l’OIM, M. António Vitorino, a déclaré que cette catastrophe est une terrible épreuve qui aggrave encore les besoins humanitaires des réfugiés à Cox’s Bazar.

Le HCR, l’OIM, leurs partenaires, ainsi que des réfugiés volontaires, sont à pied d’œuvre pour apporter une aide vitale.

Libye

L’Envoyé spécial du Secrétaire général pour la Libye, M. Ján Kubiš, est arrivé hier à Tripoli pour poursuivre son engagement avec le nouveau Gouvernement intérimaire d’unité nationale.  Il œuvrera à l’accélération de la mise en œuvre de la feuille de route du Forum de dialogue politique libyen (LPDF), en mobilisant notamment le soutien et les ressources nécessaires en vue de la tenue d’élections nationales le 24 décembre 2021.

Il a rencontré le Chef du Conseil de la présidence, le Premier Ministre et le Ministre des affaires étrangères.  L’Envoyé spécial doit organiser dans les prochains jours une série de réunions avec les diverses parties prenantes libyennes.

Éthiopie

Dans une déclaration conjointe publiée hier, des hauts responsables des Nations Unies et d'organisations non gouvernementales ont appelé toutes les parties étatiques et non étatiques au conflit dans la région du Tigré à veiller à ce que leurs forces respectent les populations civiles, en particulier les femmes et les enfants, et les protègent de toute violation des droits humains.  Ils ont également appelé toutes les parties au conflit à condamner de manière explicite la violence sexuelle et à agir pour traduire les responsables en justice là où les violations se sont produites.

Cet appel intervient alors que la situation humanitaire s’aggrave au Tigré, théâtre d’attaques indiscriminées et ciblées contre des civils, notamment des viols et autres formes odieuses de violence sexuelle.

Les femmes et les enfants des zones touchées éprouvent des difficultés considérables pour accéder aux services de santé, de protection sociale et de justice.

Niger

Le bilan des attaques de dimanche dernier perpétrées dans la région de Tahoua au Niger s’élève désormais, selon les autorités, à 137 morts, tous civils.

Le Gouvernement, l’ONU et les partenaires humanitaires se préparent à mener une évaluation rapide dans la région afin d’identifier les besoins humanitaires des communautés touchées.

Depuis le début de l’année, il y a eu une recrudescence d’attaques violentes et meurtrières de la part de groupes armés non étatiques, notamment dans les régions de Tillabéri et de Tahoua, qui sont limitrophes du Mali et du Burkina Faso.  Au moins 290 civils ont été tués dans ces attaques depuis janvier, soit plus de la moitié de toutes les personnes tuées dans des attaques en 2020.

Le HCR est à pied d’œuvre pour apporter aux personnes touchées soins de santé et services de protection.

Le HCR rappelle que le Niger, le Burkina Faso et le Mali dans la région du Sahel sont situés à l’épicentre de l’une des crises de déplacement et de protection au développement le plus rapide au monde.  La région accueille déjà près de trois millions de réfugiés et de personnes déplacées.

COVAX/Brésil

Au Brésil, les autorités ont reçu du Mécanisme COVAX plus d’un million de doses de vaccins contre la COVID-19.  Le lot est arrivé dimanche par avion en provenance des laboratoires de la République de Corée.  C’est le premier de beaucoup d’autres lots qui devraient arriver au Brésil via le Mécanisme COVAX, complétant ainsi d’autres vaccins contre la COVID-19 qui sont distribués dans le pays.

La Représentante de l’Organisation panaméricaine de la santé (OPS) et de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le docteur Socorro Gross, s’est félicitée de cette étape cruciale pour sauver des vis et stopper la propagation de la COVID-19.  Elle a ajouté que l’équipe des Nations Unies continuera de travailler avec les autorités du secteur brésilien de la santé et les partenaires pour disponibiliser davantage de vaccins et renforcer les mesures de santé publique.

Dans la région de l’Amazonie, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) poursuit ses activités et ses dons d’articles non alimentaires, en se concentrant sur les communautés autochtones et riveraines.  Ces deux dernières semaines, l’OIM a fourni près de 4 000 équipements de protection individuelle aux communautés de la région de l’Amazonie.

Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) se concentre pour sa part sur une campagne de vaccination auprès des communautés autochtones.  Ces deux dernières semaines, le HCR a aussi fourni plus de 1 400 articles dont des matelas et des kits d’hygiène dans la région.

ONU-Femmes apporte un appui financier à plusieurs organisations féminines dans les régions du nord et du nord-est, pour inverser aussi la courbe de la violence contre les femmes.

Faim aigüe

Un rapport publié aujourd’hui par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial (PAM) prévient que dans plus de 20 pays, le nombre de personnes souffrant de faim aiguë devrait exploser dans les mois à venir, à moins d'une assistance urgente et de grande ampleur.

Le Yémen, le Soudan du Sud et le nord du Nigéria figurent en tête de liste et pourraient bien voir leurs niveaux d'insécurité alimentaire atteindre des niveaux alarmants.  D'après le rapport sur les points névralgiques de la faim, dans certaines zones du Soudan du Sud et du Yémen, plusieurs familles sont d'ores et déjà en proie à l'inanition ou risquent de l'être, et pourraient y succomber.

Plus de 34 millions de personnes vivent déjà à des niveaux de faim aiguë qui dépassent les seuils d'urgence, ce qui signifie que l'inanition les guette.

Journée météorologique mondiale

La Journée météorologique mondiale se tient cette année sur le thème « L’océan, le temps et le climat ».

Les océans absorbent plus de 90% de l’excès de chaleur piégé dans les gaz à émission de serre, nous protégeant d’une augmentation encore plus élevée de la température qui résulte des changements climatiques.  Mais le prix à payer est élevé puisque le réchauffement des océans et leur changement chimique perturbent déjà les écosystèmes marins et les gens qui en dépendent.

La Journée montre comment l’observation, la recherche et les services sont plus essentiels que jamais auparavant maintenant que les changements climatiques rendent les océans plus vulnérables et plus dangereux.

Les indicateurs du climat liés aux océans apparaissent dans l’édition 2020 du Rapport de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) sur l’état du climat dans le monde lequel sera publié en prévision de la Journée de la Terre le 22 avril.

Contribution financière

Les Maldives se sont acquittées de l’intégralité de leur contribution au budget ordinaire de l’ONU pour 2021, faisant grimper le nombre des États Membres qui ont fait de même à 75.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.