Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 12 février 2021
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Mali
L’un des Casques bleus togolais blessés lors de l’attaque de mercredi au Mali a succombé à ses blessures.
L’ONU présente ses plus sincères condoléances à sa famille, au peuple et au Gouvernement du Togo, ainsi qu’à tous ses collègues de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali. L’Organisation réitère ses vœux de prompt et complet rétablissement à tous les autres membres de la Mission qui reçoivent des soins médicaux.
Vingt-huit soldats de la paix ont été blessés lors d’une attaque complexe contre leur base temporaire située à Kerena, près de Douentza, dans le centre du Mali.
La base a été mise en place récemment pour mieux protéger la population locale, ramener le calme dans les zones touchées par les violences intercommunautaires, ainsi que pour réduire la menace des engins explosifs improvisés.
Échange téléphonique du Secrétaire général et du Secrétaire d’État des États-Unis
Au cours d’une conversation téléphonique entre le Secrétaire général de l’ONU et le Secrétaire d’État des États-Unis, M. Antony Blinken, M. António Guterres a salué le partenariat extrêmement important et solide entre les États-Unis et l’ONU, en particulier sur des questions telles que la COVID-19, l’urgence climatique, les multiples crises de paix et de sécurité, ainsi que les menaces croissantes que ces phénomènes posent aux droits de l’homme.
Le Secrétaire général a particulièrement salué le retour des États-Unis dans l’Accord de Paris, ainsi que leur réengagement avec l’Organisation mondiale de la Santé et le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies.
Ils ont également évoqué un certain nombre de situations, notamment la Syrie et le Yémen.
Myanmar
L’ONU au Myanmar suit les événements qui se déroulent avec une grande inquiétude, y compris les informations faisant état de détentions arbitraires, d’arrestations et de violences.
Le Coordonnateur résident et Coordonnateur humanitaire des Nations Unies au Myanmar, M. Ola Almgren, a souligné que l’ONU et ses partenaires répondent depuis de nombreuses années aux besoins humanitaires causés par les conflits et les catastrophes naturelles au Myanmar. Il a assuré de l’intention indéfectible de l’Organisation de continuer à faire ce travail, même dans les circonstances actuelles.
M. Almgren a déclaré que l’aide humanitaire vitale doit se poursuivre sans entrave et que les partenaires humanitaires doivent pouvoir accéder de manière rapide et sûre aux populations dans le besoin. Il a noté que, comme toujours, la réponse humanitaire de l’ONU est guidée par des principes internationalement reconnus de neutralité, d’impartialité, d’indépendance et d’humanité.
L’année dernière, grâce au généreux soutien des donateurs, 930 000 personnes -femmes, hommes et enfants- se trouvant dans les zones touchées par les conflits ont reçu une aide alimentaire, 250 000 personnes ont eu accès aux services de santé essentiels et des centaines de milliers ont reçu un soutien nutritionnel.
Cette année, le Plan d’aide humanitaire du Myanmar doit aider près d’un million de personnes qui ont besoin d’aide humanitaire. L’ONU a besoin de 276 millions de dollars pour le mettre en œuvre.
Yémen
Au Yémen, un nouveau rapport prévoit que près de 2,3 millions d’enfants de moins de 5 ans souffriront cette année de malnutrition aiguë, dont 400 000 de malnutrition aiguë sévère qui risquent de mourir s’ils ne reçoivent pas de traitement d’urgence.
Ces chiffres sont tirés d’un nouveau rapport publié conjointement par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), le Programme alimentaire mondial (PAM) et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), ainsi que d’autres partenaires.
Ces agences préviennent que c’est l’un des niveaux les plus élevés de malnutrition aiguë sévère enregistrée au Yémen depuis l’escalade du conflit en 2015.
Le Directeur exécutif du PAM, M. David Beasley, a déclaré que ces chiffres sont un autre appel à l’aide du Yémen: à chaque enfant malnutri correspond une famille qui lutte pour survivre.
Le Plan d’aide humanitaire pour le Yémen reste gravement sous-financé. En 2020, le plan n’a reçu que 1,9 milliard de dollars sur les 3,4 milliards de dollars qui étaient budgétisés.
Éthiopie
Le Secrétaire général demeure préoccupé par le sort des réfugiés au Tigré. Il souligne une fois de plus qu’il est important de respecter tous les principes cardinaux dans le traitement des réfugiés. Tout retour forcé vers leur pays d’origine est une grave violation du droit international des réfugiés.
L’UNICEF a indiqué aujourd’hui que, même si davantage de fournitures et de personnel d’urgence parviennent aux personnes touchées par la crise dans la région, il est troublé par les préjudices graves et continus infligés aux enfants.
Plus tôt ce mois-ci, une équipe de l’UNICEF, accompagnée du chef du Bureau régional de la santé, s’est rendue de Mekele à la ville de Shire dans le Tigré central. L’équipe avait six camions transportant à leur bord 122 tonnes de fournitures d’urgence. C’était la première mission de l’ONU à atteindre Shire depuis le début du conflit en novembre.
Shire accueille au moins 52 000 personnes déplacées et d’autres arrivent encore. L’équipe de l’UNICEF a constaté qu’il n’y avait pas d’eau potable en raison du dysfonctionnement de la station d’épuration. L’UNICEF et la Croix-Rouge acheminent de l’eau par camion-citerne aux personnes qui en ont besoin.
Le Fonds ajoute que les conditions dans les sites pour personnes déplacées sont désastreuses: les quelques toilettes qui existent ne fonctionnent pas et il n’y a pas de douches. De nombreuses familles ont été séparées pendant leur fuite et l’UNICEF indique que de nombreux enfants non accompagnés ou séparés se trouvent parmi les déplacés.
UNICEF/Vaccins
L’UNICEF a signé, au nom du Mécanisme COVAX, un accord avec Pfizer pour le vaccin contre la COVID-19. Dans le cadre de ce nouvel accord, Pfizer fournira des vaccins tout au long de l’année, et les livraisons devraient commencer dès le premier trimestre de cette année. Les pays doivent d’abord confirmer qu’ils respectent pleinement les exigences établies par COVAX et Pfizer.
L’accord d’approvisionnement conclu aujourd’hui permet à l’UNICEF de se procurer des doses sur les 40 millions qui ont été garanties dans le cadre de la convention d’achat préalable entre le Mécanisme COVAX et Pfizer. Ces doses seront disponibles tout au long de 2021.
L’accord d’aujourd’hui est le deuxième accord d’approvisionnement à long terme que l’UNICEF a signé au nom du Mécanisme COVAX avec un fabricant de vaccins contre la COVID-19. La semaine dernière, l’UNICEF a signé un accord avec le Serum Institute of India pour accéder à deux vaccins grâce au transfert de technologie d’AstraZeneca et de Novavax, sous réserve de l’approbation par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) de ces vaccins.
Madagascar
La communauté humanitaire est gravement préoccupée par la détérioration rapide de la sécurité alimentaire dans le sud et l’est de Madagascar, où plus de 1,3 million de personnes sont confrontées à une faim sévère.
Le sud de Madagascar connaît sa pire sécheresse depuis 10 ans. C’est également la troisième sécheresse consécutive, et elle aggrave les effets de la COVID-19 ainsi que l’accès extrêmement limité aux services essentiels dans la région.
Selon l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), d’importants déficits pluviométriques dans la région du Grand Sud ont provoqué un déclin des superficies plantées en aliments de base. Cela compromettra probablement la production alimentaire de cette année. De plus, la disponibilité en eau pour le bétail est faible et les pâturages sont dégradés.
Cette situation poussera probablement davantage de personnes à être confrontées à des niveaux sévères d’insécurité alimentaire dans les mois à venir. En conséquence, on peut s’attendre à des besoins croissants en termes d’aide humanitaire.
L’ONU et ses partenaires humanitaires ont lancé un appel urgent le mois dernier d’un montant de 76 millions de dollars afin de fournir une assistance vitale à plus d’un million de personnes. Cela comprend l’alimentation, le dépistage et le traitement de la malnutrition aiguë, l’eau et l’assainissement, ainsi que les services de santé. L’ONU n’a reçu, à ce jour, que 140 000 dollars contre cet appel et demande d’urgence à la communauté internationale de se mobiliser et de fournir le financement nécessaire pour cette crise oubliée.
Rwanda
Le Programme alimentaire mondial (PAM) a annoncé qu’il doit réduire de 60% l’aide alimentaire destinée aux réfugiés vivant au Rwanda à compter de mars 2021. Selon l’agence, quelque 135 000 réfugiés burundais et congolais qui vivent dans des camps au Rwanda dépendent de l’aide humanitaire pour subvenir à leurs besoins alimentaires de base. Le PAM a besoin de 9 millions de dollars pour éviter des réductions entre mars et juin 2021 et de 20 millions de dollars pour continuer à fournir une assistance complète aux réfugiés tout au long de 2021. Si aucun nouveau financement n’est reçu, des réductions plus importantes seront nécessaires dans les mois à venir.
Le PAM a averti que la réduction des rations est susceptible de provoquer une insécurité alimentaire généralisée et risque de potentiellement déboucher sur une augmentation des tensions au sein de la communauté des réfugiés.
COVID-19 en Afrique
L’OMS a publié des nouvelles statistiques sur les conséquences de la COVID-19 en Afrique.
Les décès ont explosé avec une hausse de 40% en janvier. Il est précisé que 32 pays ont annoncé une hausse du nombre des victimes ces 28 derniers jours, tandis que 21 ont fait part d’une stabilisation ou d’une baisse des taux.
L’Afrique devrait atteindre le seuil des 100 000 morts dans les prochains jours, alors que le premier cas a été recensé sur le continent il y a un an.
La Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, Mme Matshidiso Moeti, a déclaré que l’augmentation du nombre de décès est le signe préoccupant que les personnels de santé et les systèmes sanitaires en Afrique sont dangereusement débordés.
L’OMS a annoncé que les nouveaux variants devraient apparaître puisque le virus continue de se propager. Des mesures de précaution doivent être prises même si l’Afrique a commencé à préparer les vaccinations contre le virus.
Guinée-Bissau
En réponse à des questions sur le départ de l’ancien Premier Ministre de Guinée-Bissau, M. Aristides Gomes, le porte-parole a annoncé que les autorités de son pays ont aujourd’hui permis à l’ancien Premier Ministre de quitter le pays pour des raisons médicales.
Le Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, M. Mohamed Ibn Chambas, est arrivé à Bissau le 11 février afin de faciliter le voyage de M. Gomes vers Dakar à bord d’un vol de l’ONU partant aujourd’hui.
M. Gomes a obtenu refuge dans les locaux de l’ONU en Guinée-Bissau le 12 mars 2020 où il est resté jusqu’à présent par crainte de menaces pour sa sécurité et sa sûreté personnelles.
Journée mondiale de la radio
La Journée mondiale de la radio sera célébrée demain. Le thème de cette année est « Nouveau Monde, Nouvelle Radio ». Elle célèbre la radio comme une partie intégrante de l’histoire de l’humanité qui accompagne les divers développements de nos sociétés en adaptant ses services.
Le monde change et la radio aussi. Durant la pandémie de COVID-19, la radio a rendu possible dans de nombreuses parties du monde la poursuite de l’apprentissage et la lutte contre la désinformation.
Le thème de cette année est un hommage à la capacité de la radio à s’adapter constamment aux transformations des sociétés et aux nouveaux besoins des auditeurs. La radio se présente comme un forum où toutes les voix peuvent être exprimées, représentées et entendues. C’est la raison pour laquelle la radio est le vecteur de communication le plus utilisé dans le monde d’aujourd’hui.
Journée internationale de lutte contre l’utilisation des enfants soldats
La Journée internationale contre l’utilisation d'enfants soldats est célébrée aujourd’hui. Dans un tweet, le Secrétaire général a appelé à tout faire pour protéger les enfants du chaos et de la folie de guerres qui n’ont rien à voir avec eux.
« Les enfants n’ont aucun rôle dans un conflit. »
Tableau d’honneur
La République tchèque et le Kirghizistan ont payé la totalité de leur quote-part au budget ordinaire de l’ONU. Cela clôture le tableau d’honneur pour 2021 avec 41 pays. À titre de comparaison, en 2020, le tableau affichait 35 pays.
Le montant reçu pour 2021 est de 709 602 598 dollars, ce qui constitue une augmentation de 50% par rapport à l’an dernier qui comptait une somme de 473 007 589 dollars.
Le montant total des contributions attendues pour 2021 est de 2,95 milliards de dollars. Elles étaient de 2,87 milliards de dollars en 2020.
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