Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 26 janvier 2021
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Nomination
Le Secrétaire général a annoncé la nomination de M. Khassim Diagne, du Sénégal, au poste de Représentant spécial adjoint pour la protection et les opérations au sein de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO).
M. Diagne succède à David Gressly, des États-Unis, à qui le Secrétaire général exprime sa profonde reconnaissance pour un service dévoué aux opérations de maintien de la paix de l’ONU en RDC.
M. Diagne arrive à ce poste avec plus de 25 années d’expérience dans la protection des réfugiés, les affaires politiques, la gestion et le contrôle. Il était, depuis 2017, Directeur de l’Unité politique, maintien de la paix, humanitaire et droits de l’homme au Cabinet du Secrétaire général de l’ONU.
Secrétaire général – Fonds pour la consolidation de la paix
Ce matin, lors de la conférence virtuelle de renflouement du Fonds pour la consolidation de la paix, le Secrétaire général a déclaré que dans le contexte actuel, il faut une approche qui aille au-delà de la réponse aux crises et stimule les investissements à long terme dans la prévention et la consolidation de la paix.
L’impact et la rentabilité du Fonds pour la consolidation de la paix ont été largement reconnus et appréciés par les 50 pays qu’il a soutenus, a déclaré le Secrétaire général dans ses remarques. Pourtant, nous continuons à y sous-investir massivement.
Le Fonds donne la priorité aux domaines qui pourraient autrement être considérés comme trop risqués ou qui sont chroniquement sous-financés. En outre, dans le cadre de l’action globale face à la COVID, le Fonds a rapidement réagi aux risques et aux tensions exacerbés par la pandémie.
Le Secrétaire général a appelé tous les États Membres et partenaires à contribuer au Fonds, même un petit montant. Cela nous permettrait enfin d’accomplir le « saut quantique » si nécessaire et d’envoyer un signal clair qu’ensemble, nous pouvons investir avec succès dans la construction et le maintien de la paix.
Moyen-Orient
M. Tor Wennesland est intervenu pour la première fois, ce matin, devant le Conseil de sécurité en sa nouvelle capacité de Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient. Il a déclaré aux membres que la performance de M. Nickolay Mladenov en tant que Coordonnateur spécial sera difficile à égaler.
Il a ajouté qu’il s’associait au Secrétaire général pour saluer le décret présidentiel publié par le Président Mahmoud Abbas pour la tenue, cette année, d’élections législatives, présidentielle et au Conseil national palestinien.
M. Wennesland a averti que la crise de la COVID-19 continue de faire des ravages considérables dans les territoires palestiniens occupés et en Israël. Des efforts concertés pour contenir et arrêter la propagation du virus ont réussi à réduire le nombre total de cas actifs en Cisjordanie et à Gaza. Cependant, le coût en vies et en moyens de subsistance demeure élevé, notamment dans la bande de Gaza. Dans ce contexte, a-t-il indiqué, l’ONU continue d’encourager Israël à aider à répondre aux besoins prioritaires des Palestiniens dans les territoires palestiniens occupés et à soutenir la disponibilité du vaccin contre la COVID-19 de manière plus générale.
Éthiopie
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) reçoit des informations faisant état d’une augmentation de la faim et de la malnutrition au Tigré.
Il n’est toujours pas possible de déterminer le plein impact de la crise sur l’insécurité alimentaire, mais des mois de conflit et le manque criant d’accès à la nourriture aggravent une situation déjà désastreuse causée par la pandémie et l’infestation acridienne.
De nombreux agriculteurs ont raté la saison des récoltes et la nourriture est rare sur les marchés locaux en raison du blocage du commerce régional.
Si certains services ont été rétablis dans certaines grandes villes, les services d’électricité, bancaires, de communication et de transport n’ont pas encore redémarré dans la majeure partie de la région. L’accès aux espèces et aux services bancaires n’est disponible que dans la capitale de la province, Mekele.
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) met en garde contre le risque croissant de propagation de maladies. Près de 80% des hôpitaux ne sont toujours pas fonctionnels et les fournitures médicales sont livrées en quantité insuffisantes. L’accès à l’eau propre est une autre préoccupation, des centaines de pompes à eau ne fonctionnant pas non plus correctement.
Les agences humanitaires soulignent que la situation générale est désastreuse. Bien que les approvisionnements soient autorisés de plus en plus fréquemment à pénétrer dans la région, la plupart du personnel essentiel nécessaire pour intensifier la réponse n’a toujours pas été en mesure d’accéder à la zone.
L’ONU continue d’appeler à un passage immédiat, sans entrave et sûr du personnel et des fournitures humanitaires dans le Tigré afin d’atteindre toutes les personnes qui ont besoin d’assistance.
Journaliste éthiopien
Aujourd’hui, la Directrice générale de l’UNESCO, Mme Audrey Azoulay, a appelé à enquêter sur le meurtre du journaliste Dawit Kebede. Ce dernier a été retrouvé mort le 19 janvier, à Mekele, la capitale du Tigré. Il travaillait à l’époque pour la télévision régionale du Tigré.
Yémen
L’ONU a connaissance de la nouvelle licence générale délivrée par les États-Unis hier après-midi. Cette licence exempte toutes les transactions avec les houthistes de l’application des sanctions par les autorités américaines jusqu’au 26 février.
Le Yémen importe presque toute sa nourriture et de nombreux autres articles. L’ONU n’a cessé d’indiquer depuis des mois que la réaction des entreprises privées tout au long de la chaîne d’approvisionnement mondiale déterminera la vie ou la mort des habitants du Yémen.
La forte dépendance du Yémen aux importations est la raison pour laquelle le Conseil de sécurité a convenu à l’unanimité pendant des années que les importations commerciales vers le pays via tous les ports devaient être protégées. C’est d’autant plus important maintenant que la famine sévit dans le pays.
L’annonce américaine est toujours en train d’être digérée par les agences humanitaires et le secteur privé. L’ONU a eu connaissance d’inquiétudes selon lesquelles les entreprises prévoiraient toujours d’annuler ou de suspendre leurs activités, étant donné que cette décision ne résout pas les incertitudes sous-jacentes.
Avec des millions de civils menacés de famine, le Yémen ne peut pas se permettre ne serait-ce qu’une interruption temporaire de ses activités commerciales, et il n’est pas encore certain que la nouvelle licence préviendrait ce genre de perturbations.
L’ONU continue d’appeler à l’annulation des désignations pour des raisons humanitaires.
République centrafricaine
La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) a dépêché, hier, une patrouille à Mangrao, sur l’axe Grimari-Bambari dans la préfecture de la Ouaka, après que des combattants de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) ont incendié un camion-citerne local. Cela a conduit les combattants à fuir la zone.
Entre-temps, la MINUSCA continue d’apporter son appui à l’achèvement du processus électoral. Hier, la Mission a soutenu une visioconférence hebdomadaire entre le Gouvernement et les préfets pour évaluer la situation sécuritaire et les préparatifs du deuxième tour des élections législatives, actuellement prévu pour le 7 février.
Soudan du Sud
Au Soudan du Sud, plus de huit millions de personnes auraient besoin d’une aide humanitaire cette année. Cela comprend 310 000 réfugiés et demandeurs d’asile et représente une augmentation par rapport aux 7,5 millions de personnes qui étaient dans le besoin en 2020.
Des années de conflit et l’impact des changements climatiques augmentent les besoins humanitaires, y compris la faim. Plus de 7,2 millions de personnes devraient être en situation d’insécurité alimentaire sévère en 2021, certaines communautés étant confrontées à des niveaux catastrophiques d’insécurité alimentaire.
La pandémie de COVID-19 a entraîné de graves contractions économiques, des pics dans le prix des produits de base et la perte de moyens de subsistance.
La gravité de la situation a été amplifiée par d’importantes inondations. Les gens continuent également d’être très vulnérables aux maladies, en raison de la faible couverture vaccinale, de la faiblesse du système de santé et des mauvaises conditions d’hygiène et d’assainissement.
En 2020, l’ONU et ses partenaires ont fourni une assistance à plus de six millions de personnes à travers le Soudan du Sud.
Comores – COVID-19
L’équipe de l’ONU aux Comores, dirigée par le Coordonnateur résident, M. François Batalingaya, soutient sur tous les fronts la riposte des autorités face à une nouvelle irruption de COVID-19.
Alors que le pays était officiellement exempt de la COVID depuis près de 100 jours, les responsables confirment qu’il n’a fallu qu’un seul cas importé, signalé le mois dernier, pour que le virus se propage rapidement et largement.
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a affrété un avion transportant du matériel médical et une équipe de professionnels de la santé pour venir en aide à la plus petite île des Comores, qui est à l’épicentre de cette nouvelle vague. L’OMS y a aidé près de 500 malades de la COVID.
L’OMS et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) ont fourni plus de 3 000 équipements de protection individuelle. Le PNUD a aidé à installer un système d’énergie solaire qui fournit de l’électricité pour assurer les soins des patients, notamment l’entretien des respirateurs.
Des caravanes de sensibilisation et d’engagement communautaire ont permis à l’ONU d’informer des milliers de personnes sur la façon d’arrêter la propagation de la COVID-19.
PNUE
Un rapport publié aujourd’hui par le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) indique que les affaires de litige climatique ont augmenté de façon notable ces dernières années. Cela rend les salles d’audience de plus en plus pertinentes pour les efforts de lutte contre les changements climatiques dans le monde. Les plaignants sont également de plus en plus diversifiés, des ONG et des partis politiques étant rejoints par des enfants, des personnes âgées, des migrants et des peuples autochtones.
Holocauste
Hier soir, le Secrétaire général a participé à la cérémonie virtuelle de souvenir de l’Holocauste à la Park East Synagogue. Dans ses remarques, il a déclaré que la pandémie avait contribué à une résurgence de la xénophobie, de l’antisémitisme et des discours de haine. Il a déclaré que la propagande liant les Juifs à la pandémie en les accusant d’avoir créé le virus dans le cadre d’une tentative de domination mondiale serait ridicule, si elle n’était pas si dangereuse.
Il a averti que le déni, la distorsion et la minimisation de l’Holocauste refont surface. En Europe, aux États-Unis et ailleurs, les partisans de la suprématie blanche s’organisent et recrutent au-delà des frontières, affichant les symboles et les tropes des nazis et leurs ambitions meurtrières. Le Secrétaire général a déclaré qu’il n’y avait pas de vaccin contre l’antisémitisme et la xénophobie, mais que notre meilleure arme reste la vérité.
Demain, l’ONU commémorera la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste lors d’une cérémonie virtuelle qui sera diffusée de 11 heures à 13 heures. Cette cérémonie a habituellement lieu dans la salle de l’Assemblée générale en période non pandémique. Le programme sera projeté en direct sur la télévision en ligne des Nations Unies.
La Chancelière de l’Allemagne, Mme Angela Merkel, prononcera un discours liminaire. Le Secrétaire général interviendra également, ainsi que la Directrice générale de l’UNESCO, Mme Audrey Azoulay, et d’autres. Une table ronde sur le déni et la distorsion de l’Holocauste suivra la cérémonie à partir de midi avec la participation de divers experts dans ce domaine.
Invités du point de presse
La Coordonnatrice résidente au Mozambique, Mme Myrta Kaulard, a informé, aujourd’hui, les journalistes de la situation au Mozambique.
Demain, l’invité du point de presse sera l’Administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), M. Achim Steiner. Il fera le point sur les résultats du sondage du PNUD sur l’action climatique Mission 1.5. Ce sondage d’opinion mondial sur l’action climatique a été réalisé en partenariat avec l’Université d’Oxford.
Tableau d’honneur
La Belgique et Cuba ont versé la totalité de leur contribution au budget ordinaire de l’ONU, amenant à 19 le nombre d’États Membres à en avoir fait de même.