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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 25 janvier 2021

(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Rapport sur la situation et les perspectives de l’économie mondiale

Ce matin, l’Économiste en chef et Sous-Secrétaire général au développement économique, M. Elliot Harris, a donné une conférence de presse virtuelle à l’occasion du lancement du rapport sur la situation et les perspectives de l’économie mondiale.

Le rapport alerte que les répercussions socioéconomiques dévastatrices de la pandémie se feront ressentir pendant des années à venir à moins de faire des investissements intelligents pour assurer une reprise robuste et durable de l’économie mondiale.

Forum économique mondial

Le Secrétaire général a prononcé, ce matin, une allocution virtuelle au Forum économique mondial de Davos.  Dans ses remarques, il a déclaré que l’humanité venait de traverser une année de tragédie et de crise que nous ne voulons jamais répéter.  Mais, a-t-il ajouté, la mise à l’épreuve de nos sociétés se poursuit. 

Il a insisté sur la fragilité du monde, soulignant l’urgence actuelle provoquée par la COVID-19, la crise économique mondiale et l’augmentation des inégalités provoquée par la pandémie, entre autres. 

M. António Guterres a affirmé que nous sommes arrivés à un moment de vérité: en 2021, il faut s’attaquer à ces fragilités et remettre le monde sur les rails.  Il est temps de changer de cap et d’emprunter la voie durable.  Le Secrétaire général a de nouveau appelé à un multilatéralisme revigoré, inclusif et en réseau. 

Sommet pour l’adaptation aux changements climatiques

Ce matin, le Secrétaire général s’est également exprimé lors du Sommet pour l’adaptation aux changements climatiques organisé par les Pays-Bas.  Il a déclaré que, des événements climatiques extrêmes et sans précédent continuant d’avoir un impact sur les populations de tous les continents, une percée en matière d’adaptation et de résilience est nécessaire.

L’adaptation ne peut pas être la moitié négligée de l’équation climatique, a-t-il ajouté, et tous les efforts d’adaptation doivent inclure les pays en développement qui sont particulièrement vulnérables aux risques climatiques. 

Le Secrétaire général a indiqué que les pays donateurs et les banques de développement multilatérales, régionales et nationales doivent augmenter considérablement le volume et la prévisibilité de leurs financements pour l’adaptation et la résilience, et que toutes les décisions budgétaires et d’investissement doivent être résilientes aux changements climatiques.  Il a réaffirmé que l’ONU était prête à aider les pays en développement dans ces efforts. 

Ce soir, à 19 heures, le Secrétaire général prononcera une allocution lors de la cérémonie annuelle de commémoration de l’Holocauste de la Park East Synagogue.  La cérémonie peut être visionnée sur la télévision en ligne des Nations Unies.

Yémen

La cinquième réunion du Comité de supervision de l’application de l’accord d’échange de prisonniers et de détenus pour le Yémen a débuté hier à Amman, en Jordanie. 

Le Comité a repris les discussions entre les parties au conflit au sujet de la libération d’un plus grand nombre de détenus, suite à la libération de 1 065 personnes en octobre dernier. 

L’Envoyé spécial pour le Yémen, M. Martin Griffiths, a exhorté les parties à accorder la priorité, dans leurs discussions, à la libération immédiate et inconditionnelle de tous les détenus malades, blessés, âgés et enfants, ainsi que de tous les civils détenus arbitrairement, y compris les femmes. 

Le Comité est coprésidé par le Bureau de l’Envoyé spécial pour le Yémen et le Comité international de la Croix-Rouge.

Arabie saoudite

Suite à des questions posées au sujet des événements du week-end en Arabie saoudite, le Porte-parole a indiqué avoir connaissance d’informations selon lesquelles les forces saoudiennes auraient intercepté une attaque aérienne dirigée vers la capitale, Riyad.  L’ONU condamne fermement toutes les attaques visant des civils et des infrastructures civiles. 

L’ONU rappelle à toutes les parties la nécessité de faire respecter le droit international humanitaire, notamment en prenant des mesures pour protéger les civils.  Toutes les violations potentielles du droit international humanitaire doivent faire l’objet d’enquêtes approfondies et les responsables de ces violations doivent être tenus pour responsables.

République centrafricaine

La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) indique avoir renforcé ses patrouilles à Bria pour contrer toute éventuelle réaction hostile des groupes armés à l’encontre de la population civile et du personnel de l’ONU.  Cela fait suite à l’arrestation de M. Mahamat Said Abdel Kani, le 20 janvier à Bria, et à sa remise à la Cour pénale internationale (CPI) dimanche, en vertu d’un mandat d’arrêt émis par la Cour en 2019.  La MINUSCA a apporté son soutien aux autorités centrafricaines, ce qui a conduit à son arrestation. 

M. Said est un ressortissant centrafricain soupçonné de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, qui auraient été commis à Bangui en 2013, en sa qualité de commandant de la Séléka à l’époque.  Deux autres dirigeants anti-balaka, MM. Alfred Yekatom et Patrice-Edouard Ngaïssona, sont actuellement détenus par la CPI pour des allégations de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. 

Par ailleurs, la MINUSCA a multiplié les patrouilles à l’entrée de Bossangoa, dans la préfecture de l’Ouham, après le démantèlement vendredi, par des Casques bleus, de postes de contrôle illégalement occupés par des combattants du groupe CPC.

Mozambique

Le cyclone tropical Eloise a touché terre samedi, au Mozambique.  Il a provoqué de fortes pluies et des inondations dans les zones touchées par la tempête tropicale Chalane il y a trois semaines.  Ces zones avaient également été dévastées par le passage du cyclone Idai il y a moins de deux ans. 

Les informations préliminaires indiquent que plus de 176 000 personnes ont été touchées, dont plus de 8 300 qui ont été déplacées.  Au moins six personnes sont mortes et 12 autres ont été blessées. 

Le cyclone le plus récent a détruit, endommagé ou inondé près de 9 000 habitations.  Il a également endommagé des écoles et des centres de santé.  Les cultures ont été inondées, ce qui pourrait affecter la période de récolte annuelle qui commence en avril. 

Avec ses partenaires, l’ONU soutient les efforts de secours menés par le Gouvernement.  L’ONU travaille également rapidement pour évaluer la situation et répondre aux besoins les plus immédiats des personnes affectées en fournissant des vivres ainsi que des services de santé, d’assainissement et de protection dans les centres d’évacuation. 

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) indique que davantage de ressources sont nécessaires de toute urgence, étant donné qu’il répond également au conflit à Cabo Delgado et à l’impact récent de la tempête tropicale Chalane.

Soudan

Suite aux violences intercommunautaires qui ont fait irruption au Darfour méridional et occidental au début du mois, le nombre de personnes nouvellement déplacées est passé à plus de 123 000.  C’est ce qu’indique le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA). 

À ce jour, l’ONU et ses partenaires ont fourni des vivres à plus de 22 000 personnes déplacées ainsi que des services de santé à plus de 17 000 personnes. 

Quelque 10 000 personnes déplacées ont reçu des abris d’urgence et d’autres articles, tandis que près de 3 000 individus ont reçu de l’eau acheminée par camions. 

Une mission interorganisations d’évaluation des besoins est prévue demain dans deux villages situés à l’extérieur de Geneina. 

L’ONU et ses partenaires humanitaires se préparent également à aider les personnes déplacées dans le village de Toweil, au Darfour méridional, une fois que l’accès sera possible. 

Le personnel humanitaire de l’ONU a dirigé une équipe d’évaluation qui s’est rendue au camp de Dereige à Nyala, où plus de 1 000 personnes sont arrivées en provenance de Gereida ces derniers jours.

Conseil de sécurité

Ce matin, la Secrétaire générale adjointe aux affaires politiques et à la consolidation de la paix, Mme Rosemary DiCarlo, le Coordonnateur des secours d’urgence, M. Mark Lowcock, et d’autres dignitaires ont informé les membres du Conseil de sécurité de l’impact de la pandémie sur la paix et la sécurité. 

Mme DiCarlo a alerté que la pandémie avait aggravé les inégalités et la corruption, engendré la désinformation, la stigmatisation et des discours de haine, et créé de nouveaux foyers de tension et des risques accrus d’instabilité. 

Mme DiCarlo a noté qu’à mesure que les pays les plus riches se font vacciner, le monde en développement -notamment les pays déjà touchés par les conflits et l’instabilité- risque d’être laissé pour compte.  Elle a déclaré qu’il s’agissait d’un échec moral catastrophique et d’un coup sévère porté à la paix et la sécurité.  Elle a appelé les membres du Conseil à participer aux efforts mondiaux pour mieux se remettre. 

Pour sa part, M. Lowcock a déclaré que l’ONU estime que 235 millions de personnes auront besoin d’une aide humanitaire et d’une protection cette année.  Cela représente 40% de plus que l’an dernier, une augmentation presque entièrement due au virus. 

Il a demandé au Conseil un financement immédiat pour le système humanitaire coordonné par l’ONU, lequel a besoin de 35 milliards de dollars pour atteindre 160 millions de personnes cette année.  M. Lowcock a appelé les institutions financières internationales à renforcer le soutien qu’elles apportent aux membres les plus vulnérables.  Il a également appelé à une action urgente pour garantir que les vaccins atteignent les personnes les plus vulnérables du monde.

Lesotho

L’équipe de l’ONU au Lesotho, dirigée par la Coordonnatrice résidente par intérim, Mme Anurita Bains, indique que depuis le mois dernier, les cas et les décès provoqués par la COVID-19 ont augmenté de 100%, et qu’une seconde vague sévère met actuellement à rude épreuve les systèmes de santé et les moyens de subsistance. 

Les restrictions de mouvements et économiques compliquent la prestation des programmes essentiels de l’ONU. 

L’ONU a aidé l’ensemble des 193 établissements de santé du pays à maintenir les services essentiels, notamment la santé maternelle pour près de 200 000 femmes, ainsi qu’un soutien en matière de VIH et la vaccination de plus de 22 000 enfants. 

L’ONU a formé plus de 13 000 agents de santé communautaires pour répondre à la pandémie.  Plus de 360 000 personnes ont bénéficié d’un meilleur accès à l’eau et à l’assainissement, l’ONU ayant construit près de 170 stations permanentes de lavage des mains. 

Plus de 160 000 personnes, dont des migrants de retour, ont reçu des transferts en espèces pour amortir les effets de la crise. 

L’ONU a également soutenu trois nouvelles applications permettant de surveiller les cas communautaires de virus, signaler la violence domestique et établir une plateforme de marché électronique pour les petits agriculteurs.

Réfugiés

Le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) indique que l’année dernière, moins de 23 000 réfugiés ont été réinstallés par son intermédiaire. 

Ce sont les chiffres les plus bas dont le HCR a été témoin en près de deux décennies.  Il indique que cette baisse peut être attribuée aux faibles quotas proposés par les États, ainsi qu’à l’impact de la pandémie de COVID-19 qui a retardé les départs et les programmes. 

Le HCR est toutefois encouragé par le fait que 20 pays ont repris leurs programmes, procédant au traitement et à l’accueil des réfugiés tout au long de l’année, malgré la pandémie. 

Le plus grand nombre de réfugiés réinstallés en 2020 était originaire de la Syrie, de la République démocratique du Congo (RDC) et du Myanmar.

Journée internationale de l’éducation

La troisième Journée internationale de l’éducation a été célébrée hier.  Dans un message vidéo, le Secrétaire général a déclaré que l’interruption de l’éducation avait un impact sur tout le monde, en particulier les élèves, les enseignants et les familles. 

Il a rendu hommage à leur résilience face à la pandémie. 

Nous en payons tous le prix, a déclaré M. Guterres, ajoutant que l’éducation -en tant que droit fondamental et bien public mondial- doit être protégée pour éviter une catastrophe générationnelle. 

Il a appelé au renflouement complet du fonds du Partenariat mondial pour l’éducation, ainsi qu’au renforcement de l’éducation et de la coopération mondiales.

Tableau d’honneur

La Finlande a versé l’intégralité de sa contribution au budget ordinaire de l’ONU amenant à 17 le nombre d’États Membres à en avoir fait de même.

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