Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 21 janvier 2021
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Invité du point de presse
L’invité du point de presse était M. Marc-André Franche, responsable du financement du Fonds pour la consolidation de la paix. Il a fait le point sur la prochaine Conférence de haut niveau sur la reconstitution des ressources du Fonds pour la consolidation de la paix, qui doit avoir lieu le 26 janvier.
Le Porte-parole du Président de l’Assemblée générale, M. Brenden Varma, devait intervenir ensuite.
États-Unis
Une série de déclarations ont été publiées hier soir, répondant positivement aux décisions prises par le nouveau Président des États-Unis, M. Joseph Biden.
Le Secrétaire général a chaleureusement salué les mesures prises par le Président Biden pour réintégrer l’Accord de Paris sur le climat et rejoindre la coalition grandissante des gouvernements, des villes, des États, des entreprises et des individus qui prennent des mesures ambitieuses pour confronter la crise climatique.
Nous attendons avec impatience le leadership des États-Unis pour accélérer les efforts internationaux vers l’objectif zéro émission, y compris grâce à une contribution déterminée au niveau national assortie d’objectifs ambitieux d’ici à 2030 et de propositions pour le financement, en prévision de la COP26 prévue à Glasgow pour la fin de cette année.
Le Porte-parole a précisé qu’hier, les États-Unis avaient notifié le Secrétaire général de leur acceptation de l’Accord de Paris du 12 décembre 2015.
Les États-Unis ont signé l’Accord de Paris le 22 avril 2016 et ont exprimé leur consentement à être liés à l’Accord par acceptation le 3 septembre 2016, avant de se retirer de l’Accord le 4 novembre 2020.
Un nouvel instrument d’acceptation de l’Accord de Paris par les États-Unis a été signé par le Président Biden le 20 janvier et déposé auprès du Secrétaire général le même jour, c’est-à-dire hier.
L’Accord de Paris entrera en vigueur pour les États-Unis le 19 février 2021, conformément à l’article 21 (3) de l’Accord. Il s’agit d’une sorte d’avis juridique. Les nouveaux instruments d’acceptation par les États-Unis ont également été publiés sur le site Web de la Section des traités de l’ONU.
Le Secrétaire général a également accueilli avec satisfaction le retour des États-Unis à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Appuyer l’OMS est absolument essentiel pour les efforts du monde visant une riposte mieux coordonnée à la COVID-19, a-t-il indiqué. L’heure de l’unité a sonné et il est temps que la communauté internationale travaille ensemble dans la solidarité pour stopper le virus et ses conséquences bouleversantes.
Les vaccins étant un instrument crucial dans la lutte contre la COVID-19, l’adhésion et l’appui des États-Unis au Mécanisme COVAX imprimeront un élan aux efforts pour un accès équitable de tous les pays à ces vaccins.
Les États-Unis ont officiellement informé le Secrétaire général de la révocation de leur notification de retrait de la Constitution de l’OMS du 6 juillet 2020, lequel aurait été effectif, en vertu de certaines conditions, le 6 juillet de cette année. En conséquence, les États-Unis demeurent partie à la Constitution de l’OMS et membre de l’OMS sans interruption depuis le 21 juin 1948.
Enfin, l’ONU se félicite des mesures positives annoncées aujourd’hui par le Gouvernement des États-Unis en matière de migration et de réfugiés.
Le Secrétaire général se réjouit de travailler avec la nouvelle Administration américaine pour renforcer la coopération multilatérale dans ces domaines. Il espère également que les États-Unis rejoindront le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières.
Iraq
La Mission d’assistance des Nations Unies pour l’Iraq (MANUI) a fermement condamné les attentats-suicides perpétrés aujourd’hui contre des civils à Bagdad, faisant des dizaines de victimes.
La MANUI a déclaré qu’un acte aussi abject n’affaiblira pas la marche de l’Iraq vers la stabilité et la prospérité. Elle présente ses sincères condoléances aux familles des victimes et souhaite un prompt rétablissement aux blessés.
Une déclaration officielle du Secrétaire général a également été publiée à ce sujet.
Syrie
Dans une déclaration conjointe, le Coordonnateur résident et Coordonnateur de l’action humanitaire en Syrie, M. Imran Riza, et le Coordonnateur régional des secours humanitaires pour la crise syrienne, M. Muhannad Hadi, ont exprimé de sérieuses inquiétudes face à la détérioration des conditions de sécurité dans le camp de Hol, situé dans le nord-est du pays.
Entre le 1er et le 16 janvier, l’ONU a reçu des informations faisant état du meurtre de 12 résidents syriens et iraquiens du camp, dont une femme réfugiée iraquienne. Une autre personne a été grièvement blessée lors d’une attaque violente.
Ces événements troublants sont indicatifs d’un environnement sécuritaire de plus en plus intenable à Hol. Ils mettent également en péril la capacité de l’ONU et de ses partenaires humanitaires à fournir en toute sécurité une aide humanitaire critique aux résidents du camp.
Une déclaration a par ailleurs été publiée au sujet de la constitution d’un groupe consultatif indépendant de haut niveau sur la déconfliction humanitaire en Syrie.
Le 6 avril 2020, le Secrétaire général a adressé une lettre au Président du Conseil de sécurité (S/2020/278) transmettant un résumé d’un rapport d’une commission d’enquête du Siège des Nations Unies sur certains incidents survenus dans le nord-ouest de la Syrie depuis le 17 septembre 2017, au cours desquels des installations figurant sur la liste de déconfliction des Nations Unies ou bénéficiant du soutien des Nations Unies ont été détruites ou endommagées à la suite d’opérations militaires.
Dans sa lettre au Président du Conseil, le Secrétaire général a écrit: « La commission a formulé une série de recommandations que je suis en train d’examiner de près. Certaines des questions évoquées sont complexes, comme celle de savoir quelles parties à un conflit doivent se voir communiquer des informations visant à appuyer la déconfliction. Afin d’établir la meilleure manière de donner suite aux recommandations formulées par la commission, j’envisage de désigner un conseiller principal indépendant, ayant des compétences et de l’expérience dans ce domaine. Je suis disposé également à recevoir les vues des États Membres sur cette question. »
À l’issue de consultations, le Secrétaire général a décidé de nommer un groupe consultatif indépendant de haut niveau sur la déconfliction humanitaire en République arabe syrienne, composé des trois membres suivants: M. Jan Egeland (Norvège) (Président), Mme Erika Feller (Australie) et M. Radhouane Noucier (Tunisie).
Le groupe mènera ses travaux de manière indépendante et fournira au Secrétaire général des conseils sur la manière de renforcer le mécanisme de déconfliction géré par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) en Syrie; sur les recommandations relatives au mécanisme de déconfliction présentées par la commission d’enquête; et sur les leçons à tirer pour l’avenir. Le Groupe a entamé ses travaux le 11 janvier 2021 et devrait présenter un rapport final au Secrétaire général d’ici au 10 mai 2021.
Conseil de sécurité
Ce matin, au Conseil de sécurité, le Chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA), M. Mankeur Ndiaye, a déclaré que le pays était confronté à un grave risque de recul. Dans un discours prononcé par visioconférence, il a alerté que cela pourrait saper tout ce que le Conseil et les partenaires de la République centrafricaine ont contribué à construire.
Il a lancé un appel énergique pour un soutien supplémentaire.
La violence en cours contre les civils, les autorités, les forces de sécurité et les Casques bleus met à l’épreuve les capacités de la Mission, a-t-il déclaré. Pour faire face à cette nouvelle menace qui pourrait s’installer durablement sur le territoire centrafricain, la réponse de la Mission et tout particulièrement de la force se doit d’être franche, nette et robuste.
Il a ajouté que la situation demeure tendue sur le terrain du fait de la nouvelle coalition dénommée Coalition des patriotes pour le changement (CPC), dont les connivences avec certaines personnalités politiques, notamment l’ancien Président François Bozizé, sont désormais établies.
Leur objectif initial était de perturber les élections du mois dernier. Plus récemment, ils ont tenté de renverser le président Faustin Archange Touadéra.
Le Chef de la MINUSCA a souligné que la seule réponse durable au défi actuel était politique.
M. Ndiaye a indiqué qu’au cours de cette crise, les Centrafricains ont démontré qu’ils n’étaient plus disposés à tolérer qu’on utilise la violence pour les priver d’un droit fondamental tel qu’est le droit de vote.
Guatemala/Honduras
L’équipe de l’ONU au Honduras, dirigée par la Coordonnatrice résidente, Mme Alice Shackleford, travaille avec les autorités locales et nationales pour répondre aux besoins des migrants de retour du Guatemala.
Depuis hier, les autorités nationales, avec le soutien de l’UNICEF, ont fourni des soins à plus de 100 enfants. Plus de 80% d’entre eux voyagent seuls ou sans la compagnie d’un tuteur ou d’un adulte.
Au Guatemala, l’équipe de l’ONU, dirigée par Mme Rebeca Arias, continue de travailler avec les autorités pour soutenir les migrants. Environ 3 000 femmes, hommes et enfants seraient rentrés au Honduras.
Le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) continue de surveiller un petit groupe comptant jusqu’à 100 personnes qui se trouvent actuellement dans des abris.
Traité sur l’interdiction des armes nucléaires
Demain, le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires entrera en vigueur.
Le Traité a atteint sa cinquantième ratification le 24 octobre 2020, remplissant les conditions de son entrée en vigueur.
À l’époque, le Secrétaire général avait déclaré que le Traité représente un engagement significatif en faveur de l’élimination totale des armes nucléaires, qui demeure la plus haute priorité de désarmement de l’ONU.
Une déclaration et un message vidéo du Secrétaire général marquant l’entrée en vigueur du Traité seront diffusés prochainement.
Soudan du Sud
La Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) a reçu des informations faisant état de conflits intercommunautaires sporadiques provoqués par des vols de bétail dans le Grand Tonj, dans l’État de Ouarrap au Soudan du Sud. Les combats auraient provoqué des morts, des blessés et des déplacements de population.
La Mission suit de près la situation et se prépare à intensifier ses patrouilles pour dissuader de nouvelles violences. La MINUSS travaille également avec les autorités de l’État pour établir une base d’opérations temporaire dans la région de Tonj afin de réduire les tensions et de renforcer la confiance.
La MINUSS intensifie en outre ses activités de sensibilisation communautaire à Ouarrap par le biais de campagnes de paix. Ces campagnes visent à sensibiliser les habitants à la nécessité de la cohésion sociale ainsi qu’aux avantages d’une saison de migration pacifique du bétail.
Éthiopie
La Représentante spéciale du Secrétaire général chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit, Mme Pramila Patten, s’est déclarée très préoccupée par les graves allégations de violence sexuelle dans le Tigré, en Éthiopie. Cela comprend un nombre important de viols présumés dans la capitale de Mekele.
Elle a déclaré que des informations inquiétantes faisaient état d’individus qui auraient été contraints de violer des membres de leur propre famille, sous la menace de violence imminente.
Certaines femmes auraient également été forcées par des militaires à avoir des relations sexuelles en échange de produits de base. En outre, de plus en plus de rapports font état de violences sexuelles contre des femmes et des filles dans plusieurs camps de réfugiés.
La Représentante spéciale a appelé toutes les parties impliquées dans les hostilités à s’engager en faveur d’une politique de tolérance zéro pour les crimes de violence sexuelle. Elle a également appelé le Gouvernement à continuer de s’acquitter de ses obligations de diligence raisonnable pour protéger tous les civils contre les violences sexuelles et autres.
Conseil consultatif
Le Département des affaires économiques et sociales (DESA) a annoncé, aujourd’hui, les membres de son deuxième Conseil consultatif de haut niveau sur les affaires économiques et sociales. Les 20 membres du Conseil collaboreront étroitement avec DESA pour fournir des orientations et des recommandations ciblées au Secrétaire général afin de répondre aux défis socioéconomiques actuels et futurs dans un monde post-COVID-19 et faire progresser la décennie d’action en faveur des objectifs de développement durable.
La liste est disponible en ligne.
Tableau d’honneur
L’Allemagne et la Nouvelle-Zélande ont versé la totalité de leur contribution au budget ordinaire de l’ONU, amenant à 12 le nombre d’États Membres à jour de leur quote-part.