Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 16 juillet 2020
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Appel humanitaire
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) devait émettre en fin de journée un appel actualisé pour lutter contre la pandémie de COVID-19. L’embargo sera levé à 18 heures, heure de New York. La pandémie risque de déclencher la première augmentation de la pauvreté dans le monde depuis 1990.
Le Plan de réponse humanitaire global COVID-19 est le principal instrument de collecte de fonds dont dispose la communauté internationale pour répondre aux impacts humanitaires du virus dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Il rassemble les appels de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et d’autres agences humanitaires de l’ONU. Le Plan fournit une aide et une protection qui priorisent les plus vulnérables. Cela comprend les personnes âgées, les personnes handicapées, les personnes déplacées et les femmes et les filles, étant donné que la pandémie augmente les niveaux existants de discrimination, d’inégalité et de violence sexiste. Depuis la fin du mois de mars, lorsque le Plan a été lancé pour la première fois, 1,7 milliard de dollars ont été collectés, mais il en faut beaucoup plus de toute urgence.
Mali
La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) rapporte aujourd’hui qu’une délégation de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) est arrivée hier à Bamako. La délégation est dirigée par l’ancien Président nigérian, M. Goodluck Jonathan, qui a été nommé par la CEDEAO pour diriger les efforts de médiation au Mali.
Les membres de la délégation ont rencontré le Président Keita à leur arrivée et se sont entretenus avec toutes les parties prenantes pour aider à trouver une solution à la crise.
La MINUSMA travaille en étroite collaboration avec la délégation et poursuit ses efforts intensifs de bons offices.
Bolivie
L’Envoyé personnel du Secrétaire général pour la Bolivie, M. Jean Arnault, et le système de l’ONU en Bolivie ont publié une déclaration exprimant une profonde tristesse suite au décès de Mgr Eugenio Scarpellini, évêque d’El Alto, qui a dirigé les efforts de dialogue pour consolider la paix dans le pays.
« Que son héritage soit une source d’inspiration pour la paix et la réconciliation en Bolivie », ont déclaré M. Arnault et l’équipe de pays. L’ONU présente ses sincères condoléances à la famille de l’évêque et à la Conférence épiscopale bolivienne.
Développement durable
Le Forum politique de haut niveau pour le développement durable s’est poursuivi ce matin avec la présentation de l’examen national volontaire des Comores, de la République démocratique du Congo, du Kirghizistan, de la Libye, du Malawi, de la Zambie et de la République de Moldova. Dans l’après-midi, le Libéria, la Barbade et les Îles Salomon termineront les 47 présentations faites devant le Forum cette année.
En ce qui concerne les actions visant à accélérer les objectifs de développement durable, le Département des affaires économiques et sociales indique qu’il a reçu en tout 182 engagements pour faire avancer les objectifs mondiaux provenant de gouvernements nationaux et d’autres parties prenantes.
Pauvreté
Ce matin, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a lancé son indice de pauvreté multidimensionnelle (IPM), qui indique qu’avant la pandémie de coronavirus, des progrès avaient été réalisés en termes de lutte contre la pauvreté.
Avant la pandémie, 65 des 75 pays étudiés avaient considérablement réduit leur niveau de pauvreté multidimensionnelle entre 2000 et 2019. La Sierra Leone, la Guinée, l’Inde et la Chine comptent parmi les pays où les progrès ont été les plus importants. Cependant, le PNUD a mis en garde que ces progrès sont désormais mis en cause et que, sur la base de projections, la pandémie pourrait retarder les gains de développement de 10 ans. Le PNUD a déclaré que, maintenant plus que jamais, il faut redoubler d’efforts pour combattre la pauvreté, et la vulnérabilité à la pauvreté, sous toutes ses formes.
Iraq
Plus de 150 chefs religieux et autres ont salué aujourd’hui le pas décisif accompli par les dirigeants des communautés sunnite, chiite, chrétienne, kakaï et yézidie d’Iraq, par l’adoption d’une Déclaration interconfessionnelle sur les victimes et les survivants de l’EIIL, également connu sous le nom de Daech. La communauté religieuse mondiale a salué cette déclaration historique lors d’une conférence virtuelle organisée conjointement par Équipe d’enquêteurs des Nations Unies chargée de concourir à amener Daech/État islamique d’Iraq et du Levant à répondre de ses crimes; le Bureau de la prévention du génocide et de la responsabilité de protéger et Religions for Peace. À travers cette déclaration, les chefs religieux en Iraq ont dénoncé collectivement les actes commis par Daech et ont souligné leur plein appui aux efforts visant à prévenir les crimes d’atrocité, à soutenir les survivants et à veiller à ce que les responsables de ces crimes en soient tenus pour responsables.
Yémen
Hier après-midi, le Conseil de sécurité a entendu la Directrice exécutive du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), Mme Inger Anderson, et le Coordonnateur des secours d’urgence, M. Mark Lowcock, faire le point sur l’état du pétrolier SAFER qui se trouve au large des côtes du Yémen.
Mme Anderson a indiqué au Conseil que le pétrolier n’avait pas été entretenu depuis 2015 et que son état se détériore quotidiennement, augmentant ainsi le risque de déversement d’hydrocarbures. Si cela se produit, a-t-elle averti, cela entraînera une catastrophe environnementale, affectant les écosystèmes et la vie de potentiellement 28 millions de personnes qui dépendent de ces écosystèmes pour leur subsistance. Elle a ajouté qu’une marée noire ou une explosion dans la mer Rouge pourrait avoir un impact environnemental grave et durable, notant que la mer Rouge est l’un des dépositaires de la biodiversité les plus importants de la planète.
M. Mark Lowcock, pour sa part, a informé les membres du Conseil que la semaine dernière, l’ONU avait reçu des nouvelles encourageantes, les responsables d’Ansar Allah ayant confirmé par écrit à l’ONU qu’ils étaient prêts à autoriser la mission des Nations Unies sur le pétrolier. Ils ont également fait part de leur intention de délivrer des permis d’entrée au personnel de la mission. M. Lowcock s’est félicité de cette annonce et a indiqué que l’équipe de l’ONU pourrait se déployer dans les trois semaines suivant la réception de tous les permis nécessaires. L’ONU est en contact avec le Gouvernement du Yémen pour leurs approbations, a-t-il ajouté.
Cabo Verde
À Cabo Verde, où il y a plus de 1 700 cas confirmés et 19 décès dus au virus, l’équipe de l’ONU, dirigée par la Coordonnatrice résidente, Mme Ana Patricia Graça, soutient la réponse du Gouvernement à la pandémie, en coordination avec l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), UNICEF, et le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) qui ont contribué, entre autres activités, à l’achat d’équipements de protection, de fournitures de dépistage, de programmes éducatifs.
Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) aide des dizaines de milliers d’étudiants à recevoir des repas chauds et d’autres produits alimentaires, tandis que l’UNICEF soutient des programmes d’enseignement à domicile pour 100 000 élèves. Le PNUD et l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI) s’emploient à créer des emplois et à contribuer à la relance économique, tandis que l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) soutient 38 000 familles dans le but de stimuler le secteur agricole. La Coordonnatrice résidente et le Premier Ministre ont également lancé Ambition 2030, un processus d’élaboration du nouveau plan national de développement durable pour la Décennie d’action.
Soudan du Sud
Le coordonnateur de l’action humanitaire par intérim au Soudan du sud, M. Mohamed Ag Ayoya, a fermement condamné le meurtre de deux travailleurs humanitaires et de quatre membres de la communauté dans le comté de Duk dans le Jonglei. Cela s’est produit le 13 juillet. Le personnel des ONG fournissait des services de santé et de nutrition aux membres de la communauté, principalement des femmes et des enfants, lorsque la zone a été attaquée par un groupe armé inconnu. Le Coordonnateur de l’action humanitaire a appelé les autorités à prendre des mesures rapides pour assurer la sûreté et la sécurité des travailleurs humanitaires dans le pays. Cet incident porte malheureusement à 122 le nombre d’humanitaires tués depuis 2013 au Soudan du Sud.
Soudan
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a déclaré que le Soudan connaît l’une des pires crises alimentaires de ces dernières années. Cela est dû aux déplacements liés aux conflits et aux taux d’inflation élevés, en plus de l’impact des mesures de prévention à la pandémie. Près d’un quart de la population, soit 9,6 millions de Soudanais, souffre actuellement d’insécurité alimentaire grave. Ces chiffres sont les plus élevés jamais enregistrés dans l’histoire de l’analyse du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire au Soudan.
L’insécurité alimentaire est particulièrement préoccupante dans certains États comme le Kordofan septentrional, où le nombre de personnes confrontées à une grave insécurité alimentaire a augmenté de 335%. L’ONU, avec ses partenaires humanitaires, a fourni une aide alimentaire à environ 2,3 millions de personnes au cours du premier trimestre de cette année. Mais il reste encore beaucoup à faire et des fonds supplémentaires sont nécessaires de toute urgence. L’appel humanitaire pour le Soudan n’a reçu que 40% des 1,4 million de dollars nécessaires.
République démocratique du Congo (RDC)
L’épidémie d’Ebola dans la province de l’Équateur continue de croître. Elle s’est à présent étendue à six zones de santé et 56 cas ont été enregistrés. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a déclaré aujourd’hui que répondre à Ebola, au milieu de la pandémie en cours, est complexe. L’épidémie d’Ebola est une préoccupation majeure, car l’OMS et ses partenaires sont confrontés à de graves déficits de financement.
Amérique latine
Le Programme alimentaire mondial (PAM) a déclaré aujourd’hui que les deux tiers des trois millions de migrants vénézuéliens en Colombie, en Équateur et au Pérou qui ont vu leur emploi disparaître pendant la pandémie verront leur insécurité alimentaire s’aggraver cette année. L’Amérique latine et les Caraïbes devraient en effet enregistrer une augmentation de 269% du nombre de personnes confrontées à une grave insécurité alimentaire par rapport à l’année dernière, ce qui représente la plus forte augmentation relative au monde. Près de 16 millions de personnes, dont près de deux millions de migrants vénézuéliens, feront face à une grave pénurie. Le PAM a déclaré qu’il avait besoin de 328 millions de dollars supplémentaires en 2020 pour atteindre 3,5 millions de personnes touchées par la pandémie dans la région. Cent vingt millions de dollars iraient directement aux migrants vulnérables.
Sécurité alimentaire
Un nouveau rapport publié aujourd’hui par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) prévient que la lutte contre la pandémie de COVID crée des incertitudes sans précédent dans les chaînes d’approvisionnement alimentaire mondiales. Selon les Perspectives agricoles 2020-2029, la pandémie devrait faire baisser la demande au cours des prochaines années et pourrait encore compromettre la sécurité alimentaire. Au-delà de la pandémie, les défis actuels comprennent l’invasion acridienne en Afrique de l’Est et en Asie, la propagation continue de la peste porcine africaine et des événements climatiques extrêmes plus fréquents, ainsi que les tensions commerciales entre les principales puissances commerciales.
Contribution financière
L’Angola a payé l’intégralité de ses cotisations budgétaires à l’ONU ce qui porte le nombre d’États Membres qui ont payé la totalité de leurs dus à 104.