Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 10 juin 2020
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Investisseurs internationaux
Ce matin, le Secrétaire général a déclaré, à la réunion extraordinaire de l’Alliance mondiale des investisseurs en faveur du développement durable qu’en ces temps exceptionnels, le monde a besoin du leadership du secteur des entreprises pour apporter une réponse efficace et assurer une reprise durable et inclusive.
M. António Guterres a ajouté que si la réponse immédiate est essentielle pour limiter les ravages de la pandémie, un chemin long et difficile reste à parcourir alors que les communautés déterminent comment rouvrir. Le Secrétaire général a appelé les chefs d’entreprise à aider à bâtir une économie mondiale plus juste, plus verte et plus résiliente qui ne laisse personne de côté.
M. Mahmoud Mohieldin, Envoyé spécial pour le financement du Programme de développement durable à l’horizon 2030, et Mme Leila Fourie, PDG de la Bourse de Johannesburg et Coprésidente de l’Alliance mondiale des investisseurs en faveur du développement durable, étaient les invités du point de presse et ont fait le point sur cette réunion.
Ils étaient suivis de M. Dan Thomas, Chef de la communication et des événements stratégiques du Pacte mondial des Nations Unies, qui a parlé du Sommet des dirigeants sur le Pacte mondial au cours duquel plusieurs chefs d’État se joindront aux dirigeants d’entreprise et plus d’une douzaine de fonctionnaires de l’ONU pour débattre des réponses du secteur privé à la COVID-19, des inégalités et de la crise climatique.
République populaire démocratique de Corée
Le Secrétaire général regrette la coupure des voies de communication intercoréennes par la République populaire démocratique de Corée (RPDC). Ces canaux sont nécessaires pour éviter les malentendus ou les erreurs de calcul. Le mois de juin est symbolique pour la péninsule coréenne. Ce vendredi 12 juin marque le deuxième anniversaire de la toute première réunion des dirigeants de la RPDC et des États-Unis. Lundi 15 juin marquera le vingtième anniversaire de la toute première rencontre des dirigeants des deux Corées.
Le Secrétaire général espère que toutes les parties utiliseront les anniversaires de juin pour redoubler d’efforts pour reprendre les pourparlers afin de parvenir à une paix durable et à la dénucléarisation complète et vérifiable de la péninsule coréenne. Il réaffirme son attachement à la paix et à la sécurité dans la péninsule.
Secrétaire général / Forum des petits États
Dans un message vidéo diffusé lors de la réunion du Forum des petits États, le Secrétaire général a noté que la COVID-19 expose la fragilité de notre monde. Il a ajouté que malgré les énormes avancées scientifiques et technologiques des dernières décennies, un virus microscopique nous a mis à genoux. M. António Guterres a déclaré, lors d’un événement virtuel de haut niveau, intitulé « La Charte des Nations Unies à 75 ans: le multilatéralisme dans un monde fragmenté », que la fragilité exposée par le virus ne se limite pas à nos systèmes de santé. Elle affecte toutes les régions de notre monde et nos institutions.
Il a souligné que la COVID-19 doit être un signal d’alarme. Pour répondre au virus et à tous les défis mondiaux actuels, des changements climatiques au terrorisme et au désarmement, nous avons besoin d’unité et de solidarité. Le Secrétaire général a noté que nous avons assisté à une propagation aussi répandue et dommageable de la pandémie en grande partie parce que le système multilatéral n’est pas assez robuste. Il a ajouté que l’histoire démontre à maintes reprises que, lorsque la communauté internationale se rassemble, l’ONU peut effectivement atteindre les objectifs pour lesquels elle a été créée.
Burundi
Dans une déclaration publiée hier après-midi, le Secrétaire général a présenté ses condoléances au Gouvernement et au peuple burundais à la suite du décès du Président Nkurunziza, du Burundi. Il a également exprimé ses condoléances aux membres de la famille du Président. Le Secrétaire général a réaffirmé la volonté des Nations Unies à soutenir le Gouvernement et le peuple burundais à faire face à la pandémie de COVID-19, ainsi que dans leurs efforts continus pour créer un avenir stable, prospère et pacifique pour tous les citoyens du pays.
Le drapeau de l’ONU a été aujourd’hui mis en berne comme il l’est toujours lorsqu’un chef d’État ou de gouvernement décède pendant l’exercice de ses fonctions.
Conseil de sécurité
Le Conseil de sécurité a tenu, ce matin, une visioconférence sur la Cour pénale internationale (CPI) et le Soudan. La Procureure, Mme Fatou Bensouda, a informé le Conseil. L’après-midi, le Conseil a tenu une visioconférence à huis clos sur la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA).
Yémen
L’Envoyé spécial pour le Yémen, M. Martin Griffiths, a conclu les premières consultations virtuelles à grande échelle avec des centaines de Yéménites sur les opportunités et les défis de la paix au Yémen. Celles-ci comprennent les efforts continus de l’ONU pour assurer la médiation entre les parties pour parvenir à une paix inclusive et durable.
Au cours de trois heures de discussions interactives en ligne et en direct qui se sont déroulées lundi et mardi, plus de 500 participants yéménites ont exprimé leurs pensées sur la perspective d’un cessez-le-feu national, l’avenir du processus politique de paix et les principales mesures humanitaires et économiques qui sont nécessaires pour atténuer les souffrances humanitaires au Yémen et améliorer la réponse du pays à l’épidémie de COVID-19.
La plupart des participants ont travaillé avec des organisations de la société civile. Près de 60% avaient moins de 41 ans et entre 30% et 35% des participants étaient des femmes.
Un nombre écrasant d’entre eux ont exprimé leurs graves préoccupations face à la propagation de la COVID-19 dans le pays et ont imputé l’échec de la réponse du Yémen à l’épidémie à la poursuite de la guerre. Quatre-vingt-quinze pour cent d’entre eux ont convenu qu’un cessez-le-feu à l’échelle nationale est nécessaire pour une réponse efficace à l’épidémie de coronavirus.
Le paiement des salaires des fonctionnaires a été signalé comme l’un des principaux problèmes lors des consultations.
Syrie
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) signale que l’intervention humanitaire transfrontalière d’envergure de l’ONU continue de fournir une assistance vitale aux personnes dans le besoin dans le nord-ouest, y compris des produits de santé pour se préparer à la pandémie de COVID-19.
Au courant du seul mois de mai, 1 781 camions sont arrivés en Syrie. C’est le nombre le plus élevé de camions à traverser la frontière depuis que les opérations ont été autorisées par le Conseil en 2014. Pendant la première semaine de juin, 567 camions supplémentaires ont franchi la frontière. Dans le contexte de cette augmentation, au cours des cinq premiers mois de 2020, plus de 1 350 camions, en moyenne, ont traversés les deux points de passage frontaliers autorisés par le Conseil de sécurité depuis la Turquie, fournissant de la nourriture, des articles de santé et d’autres soutiens essentiels.
En dépit de l’ampleur des opérations, les besoins restent incroyablement élevés dans tout le nord-ouest de la Syrie, avec 2,8 millions de personnes dans le besoin, dont plus d’un million de personnes vivant dans des camps ou des abris informels. Sans les autorisations transfrontières nécessaires du Conseil de sécurité, les souffrances des civils augmenteront à des niveaux jamais vus en neuf ans de conflit, y compris d’énormes pertes en vies humaines.
Nigéria
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) indique que plus de 70 civils ont été tués et plusieurs autres blessés lors d’une attaque contre un village dans le nord-est du pays. Cinq heures durant, un groupe armé à bord de véhicules a effectué un raid sur Gubio, dans l’État de Borno, à 80 kilomètres de Maiduguri, la capitale de l’État de Borno. Ils ont détruit des habitations et volé plus de 1 000 têtes de bétail. Certains des habitants ont été tués, immolés dans leur maison, et de nombreux autres ont essuyé des tirs alors qu’ils tentaient de s’échapper.
Cette vague d’incidents est la plus mortelle à être signalée dans le centre-nord de l’État de Borno depuis juillet 2019. Selon les sources humanitaires de l’ONU, des miliciens et des chasseurs locaux ont été déployés pour protéger la localité et les zones avoisinantes, en appui à une action militaire.
Éthiopie
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), ainsi que le Gouvernement de l’Éthiopie et les partenaires ont publié un document révisé sur les besoins humanitaires 2020 qui établit des priorités supplémentaires depuis la publication, en janvier, du Plan de réponse humanitaire 2020. Le plan révisé vise à fournir une aide alimentaire et non alimentaire d’urgence à 16,5 millions de personnes pour un coût de 1,65 milliard de dollars. Sur ce montant, 506 millions de dollars sont réservés à la riposte à la pandémie et viseront près de 10 millions de personnes.
Kazakhstan
Le Kazakhstan compte plus de 13 000 cas de COVID-19 et 61 décès. L’équipe de l’ONU, dirigée par le Coordonnateur résident, M. Norimasa Shimomura, répond aux besoins de santé et à l’impact de la pandémie sur les moyens de subsistance et l’économie.
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a alloué près de 3 millions de dollars pour du matériel de laboratoire et plus de 120 000 articles d’équipement de protection individuelle pour les agents de santé de première ligne. L’OMS dirige les efforts de l’ONU pour recueillir les enseignements tirés de la réponse au virus afin d’aider d’autres pays à garder une longueur d’avance alors que la région se prépare à une potentielle deuxième vague d’infection.
L’UNICEF au Kazakhstan, en collaboration avec le Gouvernement, s’emploie à reprendre les vaccinations de routine et à rouvrir les écoles en toute sécurité à l’automne, tout en protégeant les enfants des migrants touchés par la pandémie.
Pour sa part, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a fourni une assistance et un appui juridique à près de 700 migrants et à leurs familles. Elle a également mis en place une ligne d’assistance téléphonique pour les migrants vulnérables menacés de traite.
Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a mené une enquête auprès de 2 000 petites et moyennes entreprises pour évaluer l’impact de la pandémie, avec des stratégies pour reprendre les affaires et encourager la réembauche d’employés. L’équipe de l’ONU continue de travailler avec ses partenaires pour lutter contre la désinformation et promouvoir des campagnes de prévention diffusées sur les médias sociaux et traditionnels, ainsi que d’autres actions de sensibilisation.
Mauritanie
En Mauritanie, où il y a plus de 1 100 cas de virus et 63 décès, l’équipe de l’ONU, dirigée par le Coordonnateur résident, M. Anthony Ohemeng-Boamah, travaille avec le Gouvernement et ses partenaires pour aplanir la courbe et soutenir les personnes dont les vies ont été perturbées par la pandémie.
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) s’emploie à augmenter la capacité de dépistage de 200 à 500 par jour. Elle a également mis en place un service de dialyse dans l’unité d’urgence du centre national de traitement de la COVID-19 et a fait don de médicaments et de fournitures de laboratoire d’une valeur de 100 000 dollars.
Le lavage des mains et le maintien de la distance physique, entre autres, étant essentiels pour freiner la propagation de la maladie, l’ONU continue d’appuyer la campagne nationale de prévention. L’UNICEF a aidé à mettre en place une ligne d’assistance téléphonique gratuite qui a traité, à ce jour, plus d’un demi-million d’appels concernant le virus. L’UNICEF indique avoir contacté plus de 1 500 ménages au sujet de la gestion des risques et fourni de l’équipement de protection individuelle à plus de 900 bénévoles communautaires qui font du porte à porte pour mener des initiatives de sensibilisation.
COVID-19 /Maintien de la paix
Les missions de maintien de la paix de l’ONU continuent d’aider les gouvernements et les communautés locales à répondre à la COVID-19.
La Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) et l’équipe de l’ONU ont fourni des articles de santé et de sécurité, tels que des blouses et des gants chirurgicaux, du savon et des masques, aux populations locales et aux prisonniers, entre autres. Dans l’État de l’Équatoria-Oriental, dans le cadre des efforts visant à diffuser des message sur la façon de prévenir la COVID-19, 100 radios à énergie solaire ont été distribuées aux travailleurs de première ligne d’un hôpital, ainsi qu’à des organisations féminines et à d’autres personnes ayant répondu à la pandémie.
En République centrafricaine, les participants à un programme communautaire de réduction de la violence ont reçu une formation spécialisée sur la fabrication de masques, le but étant de produire environ 20 000 masques au profit de la communauté locale. Ce programme fait partie des activités de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) mises en œuvre par la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA). Celles-ci consistent à dispenser une formation professionnelle dans différents métiers, tels que la couture, la mécanique et l’informatique. Les participants au programme ont reçu des kits de démarrage pour des activités génératrices de revenus.
République centrafricaine
La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) a fourni des renforts à la suite de l’attaque perpétrée hier contre un poste de contrôle opéré conjointement par les Casques bleus et les forces armées du pays à Pougol. Trois soldats de la paix ont été blessés.
Un incident s’est également produit dans le troisième district de la capitale, mieux connu sous le nom de PK5. Des hommes armés d’une milice et des commerçants ont échangé des coups de feu. Aucune victime n’a été signalée et la situation est désormais calme.
Les Casques bleus sont intervenus auprès des parties prenantes locales et ont renforcé les patrouilles dans la région pour prévenir une escalade de la violence.
Le porte-parole a également fourni une mise à jour sur l’attaque qui s’est déroulée hier à Bouar, indiquant que des échanges de tirs supplémentaires ont eu lieu entre des combattants du groupe armé 3R et des membres des Forces armées centrafricaines. Environ 500 civils ont cherché refuge dans la ville de Bouar. La MINUSCA continue de travailler avec les garants de l’accord de paix, notamment l’Union africaine et la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), pour apaiser les tensions et faciliter le dialogue.
Contribution financière
La République démocratique populaire lao a versé la totalité de sa contribution au budget ordinaire de l’ONU, amenant à 97 le nombre d’États Membres à en avoir fait de même.