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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 19 mars 2024

(La version française du Point de presse quotidien 
n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Farhan Haq, Porte-parole adjoint de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Déplacement du Secrétaire général   

Ce soir, le Secrétaire général part pour Bruxelles, en Belgique, pour des réunions avec les dirigeants européens.  Demain, il devrait participer à un déjeuner de travail organisé par Mme Ursula von der Leyen, Présidente de la Commission européenne. 

Le lendemain, à l’invitation du Président du Conseil européen, M. Charles Michel, le Secrétaire général devrait participer à un autre déjeuner de travail avec les chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne.  Le même jour, il a prévu une rencontre avec la Présidente du Parlement européen, Mme Roberta Metsola. 

Toujours à Bruxelles, le Secrétaire général devrait tenir des réunions bilatérales avec Mmes Hadja Lahbiband et Caroline Gennez, Ministre des affaires étrangères et Ministre de la coopération au développement de la Belgique.  

Organisation météorologique mondiale (OMM) 

Ce matin à Genève, l’OMM a lancé son rapport sur l’état du climat mondial qui confirme que 2023 a été l’année la plus chaude de l’histoire. 

Dans un message vidéo, le Secrétaire général dit que le rapport montre une planète au bord du gouffre.  Certains chiffres ne battent pas seulement des records mais ils les font exploser, dit-il, en ajoutant que l’année dernière le monde s’est dangereusement rapproché d’une température mondiale de 1,5 degré Celsius au-delà des niveaux préindustriels. 

Le Secrétaire général estime tout de même que la bonne nouvelle est que nous pouvons toujours maintenir la température du globe en-deçà de cette limite et éviter ainsi le pire du chaos climatique, pour autant que les dirigeants du monde agissent maintenant. 

Territoire palestinien occupé 

Le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, M. Martin Griffiths, a déclaré qu’avec l’imminence de la famine, il faut inonder Gaza de nourriture et autre assistance vitale. 

Dans un message publié dans les réseaux sociaux hier, M. Griffiths dit que la communauté internationale doit baisser la tête de honte pour avoir échoué à mettre fin à une situation dans laquelle plus d’un million de personnes sont en danger parce qu’elles ont été coupées d’une aide vitale, que les marchés se sont effondrés et que les champs ont été détruits. 

Le Secrétaire général adjoint ajoute qu’il n’y a plus de temps à perdre et renouvelle son appel aux autorités israéliennes pour qu’elles autorisent un accès total et sans entrave aux fournitures humanitaires à Gaza.  M. Griffiths dit encore qu’une fois que la famine sera déclarée, il sera beaucoup trop tard.  Mais avec une action et de la bonne volonté, cette famine peut être évitée. 

Aujourd’hui, M. Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies pour les droits de l’homme, a dit que la sonnette d’alarme que l’ONU a déclenchée, ces derniers mois, n’a pas été entendue.  Cette catastrophe, qui est le fait de l’homme, était entièrement évitable. 

Il a ajouté que la faim, les privations et la famine sont le résultat des restrictions strictes imposées par Israël à l’entrée et à la distribution de l’aide humanitaire et des marchandises, du déplacement de la majorité de la population et de la destruction des infrastructures civiles cruciales. 

Gaza  

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) indique que les restrictions imposées à l’accès continuent d’empêcher la fourniture en temps voulu d’une aide vitale, en particulier à des centaines de milliers de personnes dans le nord de Gaza. 

Pendant les deux premières semaines de ce mois-ci, moins de la moitié des missions humanitaires planifiées dans le nord de Gaza ont été facilitées par les autorités israéliennes, soit 11 missions sur 24.  Le reste a été soit refusé soit reporté. 

Envoyer de l’aide vers le nord de Gaza exige des autorisations quotidiennes de la part des autorités israéliennes.  Les convois de camions sont fréquemment priés de faire demi-tour ou d’attendre de longues heures au point de contrôle de Wadi Gaza.  Ces convois risquent d’être pris d’assaut par des gens désespérés, soit au point de contrôle soit sur la route menant vers le nord.  La seule façon de prévenir une telle situation est de faire en sorte que l’aide soit fournie en quantité suffisante et de manière fiable. 

Comme n’a cessé de le dire l’OCHA, il faut que les militaires israéliens garantissent un accès sûr, soutenu et sans entrave et ouvrent le plus de points d’entrée possibles vers Gaza.  La seule manière de fournir une aide à grande échelle, à savoir l’échelle nécessaire pour éviter une famine imminente, est par voie terrestre. 

Le Programme alimentaire mondial (PAM) estime que pour ne répondre qu’aux besoins alimentaires de base, il faudrait au moins que 300 camions entrent à Gaza tous les jours et puissent distribuer de la nourriture, en particulier dans le nord. 

Les taux de malnutrition explosent dans le nord de Gaza.  L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) contribue à la création d’un centre de stabilisation de la nutrition à l’hôpital Kamal Adwan.  À Rafah, l’OMS aide déjà un centre de traitement des enfants atteints des complications d’une malnutrition grave aiguë.  Elle contribue aussi à la mise en place d’un deuxième centre à l’hôpital de campagne de l’International Medical Corps à Rafah. 

Liban  

La Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) a fêté aujourd’hui son quarante-sixième anniversaire.  À cette occasion, la FINUL réitère son appel à tous les acteurs pour qu’ils déposent les armes, renouvellent leur engagement en faveur de la résolution 1701 du Conseil de sécurité et travaillent à une solution diplomatique et politique. 

Le Chef de la Force, M. Aroldo Lázaro, a salué le travail des plus de 10 000 Casques bleus issus de 49 pays qui, avec leurs collègues civils et malgré les échanges de tirs quotidiens, ont continué à surveiller la situation en mutation rapide au Sud-Liban, à maintenir le rythme des opérations et une présence visible et à aider les communautés locales. 

Le lieutenant-général Lázaro a rendu hommage aux civils et aux Casques bleus qui ont travaillé dans la Force durant toutes ces années, dont les plus de 330 membres du personnel qui ont perdu la vie, au nom de la paix. 

Soudan du Sud 

La Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) a indiqué aujourd’hui qu’elle vient de créer une base d’opérations temporaire à Moppair, près des frontières entre les États des Lacs, de l’Unité et de Ouarrap. 

La MINUSS fait observer que Moppair a été identifié comme un point chaud du conflit, compte tenu des raids sur le bétail à travers les frontières, de la violence intercommunautaire et de la criminalité généralisée, en particulier le long des routes. 

Les Casques bleus ont lancé des patrouilles dans et autour de la zone pour prévenir la répétition des cycles de violence, assurer le passage sécurisé de l’aide humanitaire et du trafic et contribuer à la création de structures durables et dirigées par les communautés pour répondre pacifiquement aux revendications. 

Haïti  

L’OCHA indique que la situation dans la capitale, Port-au-Prince, demeure tendue et volatile.  Les écoles, les hôpitaux et les établissements publics continuent d’être attaqués.  Plusieurs d’entre eux ont réduit leurs activités.  Le 17 mars, la société nationale d’électricité a indiqué que plusieurs de ses petites stations dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince ont été détruites, plongeant plusieurs zones dans le noir. 

Malgré la situation tendue, l’ONU et ses partenaires humanitaires continuent de fournir de l’aide en Haïti.  Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et ses partenaires ont fourni plus de 242 000 galons d’eau depuis le début de ce mois-ci, alors que le PAM et ses partenaires ont distribué plus de 146 000 repas chauds.  Une aide psychosociale est offerte aux personnes traumatisées par le dernier cycle de violence. 

Le secteur de la santé est toujours en butte avec le manque de produits médicaux, de personnel de santé et de sang.  Les agences humanitaires indiquent que l’hôpital Bernard Mevs à Port-au-Prince reprend progressivement ses activités, grâce à l’appui de l’OMS et de l’Organisation panaméricaine de la Santé qui distribuent médicaments et matériels.  Un stock d’anesthésiants a été fourni à l’hôpital universitaire de la paix, à Port-au-Prince, et à l’hôpital Eliazar Germain, à Pétion-Ville. 

Le plan de réponse aux besoins humanitaires en Haïti visant à mobiliser la somme de 674 millions de dollars n’est financé qu’à 6,5%.  Les 43 millions de dollars reçus sont bien loin de ce qu’il faut pour répondre à l’ampleur des besoins.  L’ONU a besoin de toute urgence de davantage de soutien. 

Myanmar 

Le Secrétaire général a publié hier une déclaration sur le Myanmar dans laquelle il dit qu’il demeure profondément préoccupé par la détérioration de la situation et l’escalade du conflit. 

Travail forcé  

Un rapport publié aujourd’hui par l’Organisation internationale du Travail (OIT) montre que le travail forcé dans le secteur privé génère 236 milliards de dollars de profits illicites par an.  L’OIT note que le montant total de ces profits a augmenté de 64 milliards de dollars depuis 2014. 

Le rapport estime que les trafiquants et les criminels font plus de 10 000 dollars par victime par rapport à 8 269 dollars, il y a une décennie.  L’industrie du sexe représente plus des trois quarts du total de ces profits illicites. 

Le rapport souligne la nécessité urgente d’investir dans des mesures répressives pour endiguer le flux de ces revenus et traduire en justice les responsables. 

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