Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 8 janvier 2024
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par Mme Florencia Soto Niño, Porte-parole auxiliaire de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU :
Gaza
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) indique que l’offensive qui s’intensifie à Deïr el-Balah, au centre de Gaza, et à Khan Younès, dans le sud, fait des victimes parmi les civils et a des conséquences dévastatrices pour des dizaines de milliers de personnes, dont ceux, nombreux, qui ont fui la ville de Gaza et le nord pour se réfugier à Deïr el-Balah. À cause des attaques de plus en plus nombreuses, y compris une qui a directement touché l’entrepôt de l’UNRWA, jeudi dernier, en tuant un membre du personnel, les opérations humanitaires à Deïr el-Balah sont gravement compromises. Les entrepôts, les points de distribution, les centres de santé et les abris sont tous concernés par les ordres d’évacuation qui viennent d’être donnés. Plusieurs boulangeries appuyées par l’ONU et ses partenaires ont dû fermer à Deïr el-Balah, compte tenu des combats.
Au moment où le nombre de victimes se multiplie, la faculté de soigner les gens est compromise. Trois hôpitaux de Deïr el-Balah et de Khan Younès risquent de fermer, à cause des ordres d’évacuation dans les quartiers voisins et les combats qui se rapprochent.
Hier, le personnel de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et de l’OCHA s’est rendu à l’hôpital Al Aqsa, le seul qui fonctionne encore à Deïr el-Balah. Selon le directeur de l’hôpital, les hostilités qui s’intensifient et les ordres d’évacuation ont fait que la plupart des professionnels de la santé et près de 600 patients ont été forcés de quitter l’établissement pour d’autres endroits.
Le Directeur général de l’OMS, M. Tedros Adhanom Ghebreyesus, a écrit que son personnel a été témoin de scènes horribles où des gens de tout âge sont traités à même le sol maculé de sang et dans des couloirs où règne le chaos.
L’hôpital fait part de besoins énormes: personnel, fournitures médicales, lits et nécessité de se protéger des frappes et des hostilités. M. Tedros a dit que Al Aqsa est l’hôpital le plus important à Deïr el-Balah. Il doit rester ouvert et être protégé pour poursuivre son travail vital.
À la fin de l’année dernière, selon l’UNRWA, 1,9 million de gens soit près de 85% de la population totale de Gaza, sont des déplacés, dont certaines plusieurs fois, étant donné que des familles sont forcées de fuir à plusieurs reprises. Près de 1,4 million de déplacés sont hébergés dans 155 infrastructures de l’UNRWA, qui ont dépassé leur capacité d’accueil.
L’UNICEF a annoncé pendant le week-end qu’un sondage effectué le 26 décembre conclut qu’environ 90% des enfants de Gaza consomment deux groupes d’aliments voire moins. La plupart d’entre eux ne se nourriraient que de lait ou de céréales.
Sigrid Kaag
Mme Sigrid Kaag a pris ses fonctions de Coordonnatrice de l’action humanitaire et de la reconstruction de Gaza, conformément à la résolution 2720 (2023) du Conseil de sécurité.
À ce titre, elle va faciliter, coordonner, surveiller et vérifier les livraisons de l’aide humanitaire à Gaza.
Mme Kaag a aussi pour mandat de créer un mécanisme des Nations Unies pour accélérer l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza à partir des États qui ne sont pas partie au conflit.
Elle est à New York où elle doit s’entretenir avec le Secrétaire général avant de se rendre à Washington, cette semaine, pour des réunions. Elle partira ensuite pour la région.
Ukraine
L’ONU et ses partenaires humanitaires fournissent toujours une aide d’urgence dans un contexte où les hostilités s’intensifient, pour compléter les efforts des services publics.
L’OCHA dit qu’immédiatement après l’attaque de samedi dans la région de Donestk, les agents humanitaires ont distribué des repas chauds, offert une aide psychologique et acheminé du matériel de construction pour réparer les habitations endommagées.
L’ONU et ses partenaires ont aussi distribué des couvertures, des matelas, des draps de lit, des bidons d’eau et des ustensiles de cuisine aux familles dont les maisons ont été endommagées.
Les attaques et les hostilités se sont poursuivies pendant le week-end et ce matin, causant des morts et détruisant des infrastructures civils dans tout le pays.
Ces attaques interviennent alors que les tempêtes ont fait baisser la température à moins de 15 degrés Celsius. Selon le Ministère ukrainien de l’énergie, plus de 460 villes et villages n’ont pas d’électricité.
Dans une déclaration, Mme Denise Brown, Coordonnatrice humanitaire pour l’Ukraine, a condamné les frappes meurtrières de samedi dernier dans le district de Pokrovsk de la région de Donetsk.
D’autres attaques menées ce week-end et ce matin dans d’autres parties des régions de Donetsk, Dniepr and Kherson ont aussi tué et blessé des dizaines de civils, dont des enfants, et endommagé des maisons et des écoles, selon les partenaires humanitaires sur place.
Yémen
Le Coordonnateur résident et Coordonnateur humanitaire par intérim, M. Peter Hawkins, a appelé à une investigation rapide et approfondie sur le meurtre d’un agent humanitaire vendredi dernier.
Dans une déclaration, M. Hawkins qualifie le meurtre de Akeed Qaed, un membre du personnel local d’une des ONG au Yémen, de « tragédie inacceptable ». Akeed Qaed a succombé à une balle tirée par une personne non identifiée dans le district du sud-ouest d’Ad Dale’.
Soudan du Sud
La Mission des Nations Unies (MINUSS) a condamné la violence dans l’État du Jonglei, ces derniers mois, en particulier l’attaque du 4 janvier, dans le comté de Duk Padiet, qui aurait été déclenchée par un vol de bétail et qui a fait plusieurs victimes parmi les civils.
Dans une déclaration publiée hier, la MINUSS dit qu’elle est en contact avec les autorités nationales, de l’État et du comté pour désamorcer les tensions. Elle a appelle aussi toutes les parties concernées à cesser la violence, à éviter les actes de représailles et à recourir à des moyens pacifiques pour résoudre leurs différends.
Cox´s Bazar
Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et ses partenaires répondent aux conséquences de l’incendie qui a eu lieu hier dans le camp de réfugiés de Cox’s Bazar, au Bangladesh.
Ils craignent que près de 800 abris aient été détruits par le feu et qu’environ 120 installations servant d’école, de mosquée ou de centres de santé, aient été détruites ou endommagées.
Aucune victime n’est à signaler jusqu’ici.
Les réfugiés, qui ont dû partir après l’incendie, sont hébergés dans les centres communautaires du camp et ont reçu une aide alimentaire. Les autorités du Bangladesh et le HCR aident les réfugiés rohingya qui ont perdu abris et biens, en coordination avec l’Organisation internationale pour les migrations et d’autres partenaires. La cause de l’incendie n’est toujours pas déterminée.