9711e séance - matin
CS/15797

Conseil de sécurité: pour le Coordonnateur spécial, l’Autorité palestinienne doit être au cœur de la gouvernance des territoires palestiniens occupés

Le Coordonnateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient, M. Tor Wennesland, a estimé ce matin devant le Conseil de sécurité, à l’instar de certaines délégations, que l’Autorité palestinienne devait être au centre de la gouvernance des territoires palestiniens occupés.  La communauté internationale doit favoriser son retour à Gaza, a-t-il tranché.  Cette séance a en outre été marquée par de nombreux appels à une pause des hostilités à Gaza afin de mener à bien la vaccination des enfants contre la poliomyélite. 

D’emblée, M. Wennesland a dit sa grave préoccupation devant la trajectoire au Moyen-Orient, en citant la guerre à Gaza, le risque d’une escalade régionale, l’absence de solution au conflit israélo-palestinien et la poursuite de l’occupation israélienne.  « Nos capacités individuelles et collectives à gérer et résoudre ces crises sont poussées au-delà de leurs limites. »  Il a mis en garde contre une « étincelle » ou une erreur de calcul qui pourrait déclencher une série d’escalades incontrôlables. 

« Nous avons besoin d’un cessez-le-feu maintenant. »  Le Coordonnateur spécial a ensuite souligné la nécessité de restaurer un horizon politique, en appuyant la solution des deux États.  À cette fin, M. Wennesland a estimé qu’il n’y a pas d’« alternative crédible » à l’Autorité palestinienne s’agissant de la gouvernance des Palestiniens.  Il a donc appelé à renforcer ladite Autorité et à remédier aux actions israéliennes qui la fragilisent. 

Parmi ces actions, le Coordonnateur a cité les opérations des forces de sécurité, la violence des colons, l’expansion des colonies et les pressions financières extrêmes.  « La communauté internationale doit contribuer à remédier à la crise financière structurelle de l’Autorité palestinienne, à renforcer ses capacités et à permettre son retour à Gaza. »  Une position partagée par plusieurs délégations, dont le Japon qui a plaidé pour une unification de Gaza et de la Cisjordanie sous l’égide de l’Autorité palestinienne. 

Même son de cloche du côté de la Slovénie qui a souhaité la prise de mesures en vue de réaliser la solution des deux États.  « Cela doit se traduire sur le terrain, y compris en remédiant à la crise de liquidités en Palestine et en appuyant fermement l’Autorité palestinienne. »  Les États-Unis ont, eux, appelé Israël à débloquer les recettes fiscales palestiniennes. De son côté, Israël a indiqué que « l’on ne pourra pas reconstruire Gaza tant que le Hamas gardera la main ». 

Les cas de poliomyélite ont été au cœur des préoccupations.  Mme Louisa Baxter, de Save the Children, a rappelé qu’il s’agit d’un virus hautement contagieux, particulièrement dangereux pour les enfants de moins de 5 ans.  Très peu des 50 000 enfants nés à Gaza depuis l’escalade du conflit ont reçu les vaccins nécessaires, a-t-elle dit.  Elle a aussi rappelé que le virus se propage principalement par les eaux usées, omniprésentes à Gaza depuis la destruction par Israël des infrastructures d’approvisionnement en eau et d’assainissement. 

À cette aune, les délégations ont été nombreuses à relayer les appels de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) pour une pause des hostilités à Gaza aux fins de vaccination des enfants.  « Plus de 640 000 enfants de moins de 10 ans doivent être vaccinés », a rappelé le Royaume-Uni, tandis que l’Algérie a dit vouloir contribuer aux efforts, avec la construction de trois hôpitaux à Gaza.  Les parties doivent faciliter la campagne de vaccination, ont appuyé la Sierra Leone et les États-Unis. 

Le délégué israélien a souligné qu’une campagne de vaccination a déjà été lancée à Gaza et qu’une autre est en préparation.  Les Forces de défense israéliennes ont des valeurs morales parmi les plus solides, a-t-il assuré.  De son côté, l’Observateur permanent de l’État de Palestine a rappelé que l’État de Palestine avait été épargné par la poliomyélite pendant 25 ans, avant de soutenir une campagne de vaccination urgente.  Reprenant les paroles du Secrétaire général, il a également martelé qu’« un vaccin ultime contre la poliomyélite est la paix et un cessez-le-feu humanitaire immédiat ». 

Les États-Unis ont fait le point sur les négociations en cours.  Le Premier Ministre israélien a confirmé que son pays acceptait les propositions de paix, a indiqué leur déléguée.  « Nous avons maintenant une approche pour sauver des vies, reconstruire Gaza et ramener les otages à la maison », s’est-elle félicitée, en exhortant le Hamas à accepter ces propositions.  La Russie a, elle, ironisé sur ce « tour de passe-passe » des États-Unis qui essayent encore aujourd’hui de « vendre » leur plan de paix alors qu’Israël est décidé à maintenir une présence militaire sur le terrain. 

LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT, Y COMPRIS LA QUESTION PALESTINIENNE

Déclarations

M. TOR WENNESLAND, Coordonnateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient, a dit sa grave préoccupation devant la trajectoire au Moyen-Orient.  La guerre à Gaza, le risque grave d’une escalade régionale, le manque de solution pour le conflit israélo-palestinien et la poursuite de l’occupation alimentent une situation volatile, a-t-il noté.  « Nos capacités individuelles et collectives à gérer et résoudre ces crises sont poussées au-delà de leurs limites. »  Il a mis en garde contre une étincelle ou une erreur de calcul qui pourrait déclencher une série d’escalades incontrôlables.  « Nous avons besoin d’un cessez-le-feu maintenant. » 

M. Wennesland a appelé à la poursuite des efforts afin d’apaiser les souffrances humaines dans la région.  « Cela veut dire un cessez-le-feu immédiat et la libération des otages, cela veut dire des efforts diplomatiques de désescalade dans la région et cela veut dire la prise de mesures irréversibles en vue de rétablir un cadre de règlement du conflit et de promouvoir la solution des deux États. » Si l’un de ces éléments vient à manquer, alors la paix et la stabilité ne pourront pas voir le jour, a-t-il déclaré. 

Il a détaillé l’effroyable bilan de la guerre à Gaza, avec la mort de plus de 40 000 Palestiniens et de 1 600 ressortissants israéliens et étrangers.  Le mois dernier, plus de 200 000 Palestiniens ont dû évacuer, dernier épisode d’un déplacement de masse dans la bande de Gaza.  Il a souligné l’ampleur des destructions à Gaza, avant de mentionner l’apparition des premiers cas de poliomyélite depuis 25 ans. 

« Alors que le monde a les yeux braqués sur Gaza, la Cisjordanie occupée demeure une poudrière », s’est encore alarmé le Coordonnateur spécial en notant que les forces israéliennes continuent de mener des opérations dans la zone A, tandis que les attaques des militants palestiniens se poursuivent. Il a dénoncé l’assaut donné par des colons israéliens contre le village palestinien de Jit près de Naplouse le 15 août, conséquence de l’expansion des colonies en Cisjordanie.  Il a également dénoncé toute violation du statu quo autour des lieux saints. 

M. Wennesland a ensuite évoqué les tensions le long de la Ligne bleue entre le Hezbollah et Israël, ainsi que les attaques aériennes perpétrées contre Israël par des forces soutenues par l’Iran.  Au regard de ces tendances négatives, et après plus de 300 jours de guerre à Gaza, le Coordonnateur spécial a estimé que la région est à un tournant.  « Un cessez-le-feu et la libération des otages maintenant sont impératifs pour la paix et la sécurité régionales. » Le Coordonnateur spécial a salué les efforts des médiateurs –l’Égypte, le Qatar et les États-Unis– et exhorté les parties à trouver un accord dans les prochains jours.  « Il n’y a plus de temps à perdre. » 

M. Wennesland a estimé que l’Autorité palestinienne doit être au centre de la gouvernance du Territoire occupé palestinien.  « Il n’y a pas d’alternative crédible », a-t-il dit, en appelant à renforcer ladite Autorité et à remédier aux actions israéliennes qui la fragilisent.  Parmi ces actions, le Coordonnateur a cité les opérations de sécurité, la violence des colons, l’expansion des colonies et les pressions financières extrêmes.  « La communauté internationale doit contribuer à remédier à la crise financière structurelle de l’Autorité palestinienne, à renforcer ses capacités et à permettre son retour à Gaza. » Enfin, M. Wennesland a souligné la nécessité de rétablir un horizon politique, en appuyant la solution des deux États. 

Mme LOUISA BAXTER, de l’organisation Save the Children, qui travaille en tant que médecin à Gaza, a témoigné que depuis 320 jours, les enfants vivant sous des bombardements incessants sont tués, déplacés et assiégés.  Leurs besoins ont augmenté de façon exponentielle, tout comme les restrictions imposées à la capacité de la communauté internationale à y répondre.  Selon le Ministère de la santé de Gaza, plus de 1% de la population infantile totale (14 000 enfants) a été tuée, et il s’agit probablement d’une sous-estimation grossière, selon Mme Baxter, car ce chiffre n’a pas été mis à jour depuis le mois de mai.  Les corps d’au moins 10 000 personnes, dont de nombreux enfants, sont toujours perdus. 

Le médecin a fait état d’une « destruction massive », avec plus de 1,9 million de personnes déplacées vivant dans les décombres, les ordures et les eaux usées, alors que les soi-disant « ordres d’évacuation » se multiplient.  Elle a indiqué notamment qu’à Deïr el-Balah, des milliers de personnes ont à nouveau été déplacées.  Les cliniques, les entrepôts humanitaires et les centres d’approvisionnement sont devenus inaccessibles, a précisé le docteur Baxter en signalant plus de 13 000 personnes soignées dans la clinique locale, dont des enfants présentant des signes de traumatisme profond.  De plus, les maladies infantiles courantes sont aggravées par la malnutrition sur fond de manque d’eau et d’absence de médicaments simples.  Le Gouvernement israélien a bloqué l’approvisionnement en antibiotiques, en analgésiques et même en réfrigérateurs pour les vaccins, a expliqué le médecin pour laquelle il s’agit d’une obstruction délibérée et répétée de l’aide humanitaire.  « Soyons clairs: aucun endroit de Gaza n’est sûr. »

Soulignant que les équipes de protection de Save the Children à Gaza travaillent avec des enfants libérés du système de détention militaire israélien, elle a expliqué que ces enfants font état de violences sexuelles, y compris de viols.  Ils disent avoir été privés de nourriture, battus et attaqués par des chiens.  Ils disent avoir vu leurs parents déshabillés et battus devant eux.  Ces enfants ont du mal à surmonter le profond traumatisme et les dommages mentaux et physiques qu’ils ont subis, s’est-elle inquiétée.  Elle s’est également dite préoccupée des otages israéliens à Gaza, n’ayant aucune information sur leur traitement. 

Mme Baxter a par ailleurs confirmé les débuts d’une épidémie de poliomyélite à Gaza, rappelant qu’il s’agit d’un virus hautement contagieux et que les enfants de moins de 5 ans sont particulièrement vulnérables.  Or les services de vaccination se sont effondrés au cours des 10 derniers mois, s’est-elle désolée en prévenant que sur les 50 000 enfants nés à Gaza depuis l’escalade du conflit, beaucoup n’auront reçu aucun des vaccins nécessaires à leur enfance.  La poliomyélite se propage principalement par l’eau, en particulier les eaux usées, qui sont désormais omniprésentes à Gaza, a-t-elle encore expliqué en précisant que le Gouvernement israélien a détruit les infrastructures d’approvisionnement en eau et d’assainissement, tout en empêchant l’eau propre d’entrer dans la bande de Gaza.  Pour le docteur Baxter, c’est cette baisse de l’immunité de la population, combinée à des conditions sanitaires et environnementales désastreuses, qui a permis la réapparition de la maladie.  Elle a mis en garde que sans mesures préventives immédiates, cette épidémie de poliomyélite ne sera pas seulement une catastrophe pour les enfants de Gaza, mais elle risque de faire reculer considérablement les efforts d’éradication à l’échelle mondiale.

S’agissant de l’acheminement des fournitures médicales, le docteur Baxter a martelé que nous ne devrions pas avoir besoin de négociations ou d’autorisations spéciales, et que les humanitaires et les équipes médicales ne devraient pas passer près d’un an à plaider pour que les règles de la guerre soient respectées par les parties au conflit.  Elle a aussi fait remarquer qu’une action urgente pour protéger les enfants de Gaza ne devrait pas intervenir uniquement lorsque les dangers auxquels ils sont confrontés posent des risques au-delà de leurs frontières.  Toutes les parties au conflit ont l’obligation légale, normative et morale de faciliter l’accès humanitaire et médical dans toute la mesure nécessaire à la population, a-t-elle rappelé.  « Et il est de la responsabilité de chaque État Membre, y compris des 15 membres de ce Conseil, de veiller à ce que ces droits soient respectés. » 

Le docteur Baxter a conclu par une demande de cessation des hostilités durant plusieurs jours entiers et consécutifs, avec des conditions énoncées publiquement et partagées avec toutes les communautés.  Le respect de ces conditions doit faire l’objet d’un contrôle rigoureux de la part de ce Conseil, a-t-elle plaidé en espérant que cette occasion permette non seulement d’obtenir des vaccins, mais aussi de fournir à Gaza une aide humanitaire à grande échelle.  En définitive, a conclu Mme Baxter, seul un cessez-le-feu immédiat et durable permettra de répondre à la multitude des besoins à Gaza. 

La représentante des États-Unis a fait état de la visite du Secrétaire d’État Anthony Blinken au Moyen-Orient qui vient de se terminer.  Il s’agit de sa neuvième visite depuis l’attaque du Hamas du 7 octobre dernier.  M. Blinken, a-t-elle dit, en a profité pour poursuivre les pourparlers de paix. Il a indiqué à cet égard que le Premier Ministre israélien avait confirmé que son pays acceptait les propositions de paix faites par les États-Unis, le Qatar et l’Égypte.  « Nous avons maintenant une approche pour sauver des vies, reconstruire Gaza et ramener les otages à la maison », s’est-elle félicitée, plaidant pour que le Hamas accepte ces propositions. 

La déléguée a par ailleurs appelé Israël à faciliter la vaccination des enfants de Gaza, notamment contre la poliomyélite.  Elle a également évoqué la situation en Cisjordanie, soulignant que les attaques contre les civils commises par les colons doivent cesser.  Les autorités israéliennes doivent donc intervenir pour faire cesser ces attaques et demander des comptes aux auteurs, a-t-elle réclamé.  La représentante a aussi appelé Israël à débloquer les revenus fiscaux palestiniens. Elle a jugé inquiétantes les informations sur de futures campagnes de colonisations par Israël, faisant remarquer que cela ne faciliterait pas la solution des deux États.  La déléguée a, de plus, appelé le Hamas à transférer immédiatement les dépouilles des Israéliens décédés à Gaza, avant d’appeler la communauté internationale à tout faire pour parvenir à un cessez-le-feu et à la libération des otages. 

Le représentant de la Slovénie a appuyé l’appel du Secrétaire général pour une pause à Gaza afin de soigner les cas de poliomyélite par l’administration des vaccins nécessaires.  Un cessez-le-feu durable est crucial, a dit le délégué, en appuyant les efforts des médiateurs.  Il a estimé que les tendances négatives actuelles ne pourront pas être contrecarrées par une poursuite des colonies de peuplement.  Il a également condamné toute violation du statu quo autour des Lieux saints.  Enfin, il a plaidé pour la prise de mesures en vue de réaliser la solution des deux États. « Cela doit se traduire sur le terrain, y compris en remédiant à la crise de liquidités en Palestine et en appuyant fermement l’Autorité palestinienne. » 

Soutenant les efforts de médiation des États-Unis, de l’Égypte et du Qatar, la représentante de la France a déclaré que ces négociations doivent aboutir au plus vite, en appelant les parties à faire les compromis nécessaires pour que la guerre s’arrête à Gaza, que l’aide humanitaire y afflue massivement et que les otages retrouvent enfin leurs familles.  Il faut un cessez-le-feu immédiat et permanent dans la bande de Gaza, a-t-elle martelé.  Préoccupée par la situation sanitaire et notamment de la recrudescence des cas de poliomyélite à Gaza, elle a appelé Israël à prendre toutes les mesures nécessaires pour permettre la vaccination de la population.  Dans un contexte d’extrêmes tensions, la France condamne tout acte de provocation, à Jérusalem comme en Cisjordanie, a-t-elle poursuivi en rappelant aux autorités israéliennes leur responsabilité de faire respecter le statu quo historique sur les Lieux saints à Jérusalem.  De plus, elle a demandé à Israël de prendre toutes les mesures qui s’imposent face aux attaques inacceptables de colons menées contre la population civile palestinienne en Cisjordanie.  Face à la montée des tensions au Moyen-Orient, ce Conseil doit tout faire pour éviter un embrasement régional, a fait valoir la représentante. Elle a fait part de son soutien à la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL), dont l’action est indispensable, et a appelé le Conseil à soutenir le projet de résolution renouvelant le mandat de la Force pour 12 mois. 

Le représentant de l’Équateur s’est inquiété du risque sérieux que représente la résurgence de la poliomyélite à Gaza.  Il a appuyé l’initiative de l’ONU qui entend organiser une campagne de vaccination massive pour protéger les enfants de Gaza.  Il est urgent et essentiel que les parties apportent des garanties de sécurité à cet effet, a-t-il plaidé.  Le délégué a ensuite appelé les pays qui exercent une influence sur les parties à faire tous les efforts pour parvenir à un accord de paix. 

Les attaques se poursuivent en Cisjordanie, a-t-il déploré en évoquant la violence des colons contre des civils palestiniens.  Il a condamné les actes terroristes comme l’attentat de dimanche dernier revendiqué par le Jihad islamique, ainsi que les attentats du 7 octobre 2023 et les prises d’otages.  Il a émis le vœu que les parties parviennent à un accord qui permettra un cessez-le-feu et la libération des otages. 

La représentante du Royaume-Uni a estimé que Gaza est l’endroit le plus meurtrier au monde pour un enfant.  Les enfants représentent un tiers des victimes palestiniennes à Gaza, s’est-elle inquiétée.  Elle a ensuite demandé la libération des otages aux mains du Hamas.  Elle a plaidé pour un cessez-le-feu immédiat à Gaza, avant d’appeler à remédier à l’épidémie de poliomyélite, notant que plus de 640 000 enfants de moins de 10 ans doivent être vaccinés.  Enfin, la déléguée a qualifié d’inexcusable la violence des colons en Cisjordanie, qualifiant d’effroyable la récente attaque contre le village de Jit.  « Mon pays a sanctionné huit individus et deux entités pour violence », a-t-elle fait savoir. 

Le représentant du Mozambique a demandé qu’il soit mis fin immédiatement au cycle de la violence dans les territoires occupés et que soient intensifiés les efforts pour prévenir l’escalade régionale.  Il a plaidé pour un cessez-le-feu durable et urgent pour protéger les civils, permettre le retour des otages et assurer l’acheminement de l’aide humanitaire.  La paix et la sécurité internationales se construisent sur la base d’un dialogue sincère, constructif et significatif, ainsi que sur la confiance, a fait valoir le représentant.  Par conséquent, les parties au conflit de Gaza devraient démontrer leur intérêt et leur volonté de changer le cours des événements en Palestine par leurs actions. 

Revenant sur le risque imminent d’une épidémie de poliomyélite à Gaza, il a exhorté à une aide humanitaire et sanitaire urgente et immédiate dans la bande. Il a soutenu les efforts de dialogue et de négociation et a réaffirmé son ferme soutien à un règlement juste et global entre Israéliens et Palestiniens, avec l’État d’Israël et un État palestinien démocratique et souverain, vivant l’un à côté de l’autre dans la paix et la sécurité et se reconnaissant mutuellement en tant que Membres à part entière des Nations Unies. 

Le représentant de la Chine a relevé que les actions militaires ne conduiront pas à la paix, ni pour Israël ni pour la région.  La famine et les vies civiles ne peuvent être monnayées, a-t-il dit en appelant Israël à laisser passer l’assistance humanitaire à Gaza.  Il a indiqué que la solution sera trouvée avec la contribution de toutes les parties.  Il a exhorté Israël à cesser les opérations militaires à Gaza et le massacre des civils.  Il a dit soutenir toute mesure que prendrait le Conseil de sécurité pour promouvoir la mise en œuvre des résolutions pertinentes sur Gaza.  La Chine, a-t-il ajouté, se tient prête à travailler avec la communauté internationale pour alléger la catastrophe humanitaire de Gaza. 

La représentante du Guyana a dénoncé l’impuissance du Conseil devant les souffrances inimaginables endurées par les Palestiniens.  Elle s’est élevée contre l’attaque menée par des colons israéliens contre le village palestinien de Jit, en Cisjordanie.  Toute résistance à l’occupation et à l’oppression est punie avec une brutalité qui ferait rougir les oppresseurs les plus cruels de l’histoire, s’est impatientée la représentante.  Elle a estimé que la vie des Palestiniens et des Israéliens est sacrée et qu’aucune n’est supérieure à l’autre.  Enfin, compte tenu de la violation par Israël de ses obligations, elle a exhorté le Conseil à examiner « sérieusement » les mesures nécessaires afin d’y remédier. 

La représentante de Malte a jugé urgent de s’attaquer à la famine provoquée par l’homme et à la menace de la poliomyélite, en appuyant l’appel du Secrétaire général à une « pause poliomyélite » pour faire face à cette crise.  « Toutefois, les Nations Unies ne peuvent s’efforcer de sauver des vies grâce aux vaccins, si c’est pour les voir à nouveau détruites par des bombes et des balles. »  Elle a donc demandé instamment aux deux parties d’accepter les termes du cessez-le-feu et de le mettre en œuvre afin de garantir la libération des otages et la résolution de la crise humanitaire à Gaza. 

La représentante s’est indignée de constater que, dans le « cauchemar » que vivent les civils de Gaza jour après jour, toutes les principales menaces à la condition humaine sont réunies, allant de la famine à la maladie, des déplacements à l’anarchie, sans oublier l’impunité, les traumatismes psychologiques et le désespoir.  Elle a notamment mis en exergue la privation délibérée de soins de santé et la décimation des infrastructures, ce qui affecte particulièrement les femmes et les enfants.  Elle a exigé le strict respect du droit international humanitaire, avant de demander l’acheminement sans entrave de l’aide humanitaire à travers Gaza, notamment par l’ouverture de tous les points de passage, y compris les postes-frontières. La déléguée a également demandé des enquêtes sur les violations des droits humains dans les territoires palestiniens occupés, dénonçant notamment la présence israélienne dans ces territoires et la violence des colons. 

Le représentant du Japon s’est dit consterné par les hostilités incessantes à Gaza et leur « inimaginable bilan humain ».  La situation humanitaire demeure extrêmement préoccupante. Il a noté que les tensions se font sentir hors de Gaza, en dénonçant la violence des colons israéliens.  Il a indiqué que le Japon a pris de récentes sanctions contre les colons violents.  Leur comportement sape la solution des deux États et ne doit pas être toléré, a tranché le délégué.  Il a jugé capital un cessez-le-feu à Gaza afin de mettre fin au « cauchemar » et de restaurer la paix au Moyen-Orient.  Enfin, il a plaidé pour une unification de la bande de Gaza et de la Cisjordanie sous l’égide de l’Autorité palestinienne. 

Le représentant de la Suisse a jugé impératif qu’un accord de cessez-le-feu soit conclu au plus vite.  Il a salué les efforts de médiation du Qatar, de l’Égypte et des États-Unis et appelé les parties à s’engager de bonne foi dans ces négociations.  Il a indiqué que la Suisse soutient la mise en place urgente du plan de vaccination en deux phases de l’ONU contre la poliomyélite et est disposée à y contribuer financièrement. 

Le délégué a relevé qu’en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, les propos inflammatoires, provocations, mesures unilatérales ou actes de violence contre les civils, attisent les tensions.  Malgré les appels unanimes de ce Conseil, les attaques, menaces et intimidations de colons israéliens contre la population palestinienne, comme récemment dans le village de Jit, se poursuivent dans une quasi-impunité, a-t-il déploré.  La Suisse condamne ces attaques, a-t-il dit en rappelant qu’Israël a l’obligation de protéger les civils palestiniens, de prévenir la violence à leur encontre, y compris celle des colons, et de faire en sorte que leurs auteurs soient traduits en justice. 

Le représentant de la République de Corée a appelé à un cessez-le-feu immédiat pour mettre fin à la tragédie de Gaza.  Toute extension de ce conflit ne conduira qu’à de nouvelles morts de civils innocents, a-t-il mis en garde, et cela ne fera qu’aggraver la catastrophe humanitaire en cours.  Compte tenu de la menace permanente qui pèse sur la sécurité des travailleurs humanitaires et de la destruction complète de l’ordre public, il a souligné que sans un cessez-le-feu immédiat, il sera impossible d’alléger les souffrances humaines et d’éviter la possibilité d’une pandémie généralisée de poliomyélite.  Les tensions régionales de plus en plus dangereuses sont une autre raison pour laquelle un cessez-le-feu immédiat s’impose, a-t-il souligné, évoquant l’exacerbation de la violence en Cisjordanie, les frappes quotidiennes du Hezbollah et des Forces de défense israéliennes à travers la Ligne bleue et les attaques incessantes des houthistes en mer Rouge. 

Appelant à garder à l’esprit que sans un règlement durable basé sur la solution des deux États, la sécurité à long terme d’Israël ne peut être garantie, il a estimé qu’un cessez-le-feu immédiat doit être le premier pas vers cette aspiration.  Tout le monde, y compris les décideurs israéliens et les dirigeants du Hamas, doit donner la priorité à l’énorme souffrance des otages israéliens et des civils palestiniens, ainsi qu’à la paix régionale, a-t-il exigé en estimant qu’il est temps de parvenir à un accord.  À cet égard, il a salué les efforts de médiation déployés par les États-Unis, l’Égypte et le Qatar. 

Le représentant de l’Algérie a souligné la nécessité de mener des campagnes de vaccination contre la poliomyélite à Gaza.  « Mon pays est prêt à contribuer aux efforts, y compris par la construction de trois hôpitaux et le déploiement de personnel soignant. » Il a relayé les appels de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) pour une pause dans le conflit, aux fins de vaccination.  Il a estimé que la situation à Gaza est catastrophique et qu’aucune lueur d’espoir n’existe.  Un cessez-le-feu permanent à Gaza est le seul moyen d’éviter une escalade accrue dans la région, a-t-il dit.  Enfin, il a dénoncé la violence des colons, alertant sur un risque réel de voir la situation à Gaza se produire en Cisjordanie.  « La communauté internationale ne peut pas rester silencieuse. » 

Le représentant de la Fédération de Russie a accusé le Conseil de sécurité d’apathie devant ce qui se passe à Gaza.  Il a accusé Israël de bloquer le travail des humanitaires alors que les membres du Conseil ont pourtant souscrit à la proposition de paix américaine, même si la Russie s’était abstenue.  Il a ironisé sur ce « tour de passe-passe » des États-Unis qui essayent encore aujourd’hui de « vendre » leur plan de paix alors qu’Israël est décidé à maintenir la présence des Forces de défense israéliennes sur le terrain.  « Au nom de qui les États-Unis ont-ils travaillé en avançant un plan de paix dont les termes n’ont pas été agréés par le Conseil de sécurité? » a-t-il demandé. 

Le délégué a estimé que le Premier Ministre israélien fait de la provocation avec le soutien américain.  « Combien de temps allons-nous rester les bras croisés alors que Washington retient en otage le Conseil depuis plus de 10 mois en menaçant de recourir au veto? »  Il a déploré l’effet de cette situation sur l’autorité du Conseil, avant de préconiser d’adopter une nouvelle résolution « avec les outils nécessaires » pour faire cesser la violence.  Il est aussi important que Washington cesse de verser des milliards de dollars pour armer Israël, a-t-il réclamé, tout en rappelant qu’il y a déjà eu 40 000 victimes dont une majorité de femmes et d’enfants. 

Le représentant de la Sierra Leone a appelé à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu, à la libération des otages et à la garantie d’un accès humanitaire à Gaza.  Il a appuyé la campagne de vaccination contre la poliomyélite à Gaza et demandé que les parties la facilitent.  Le délégué s’est dit extrêmement préoccupé par la violence des colons en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.  Il a salué la reprise des négociations à Doha la semaine dernière, et a encouragé les médiateurs à utiliser tous les outils à leur disposition afin de parvenir rapidement à un accord.  Enfin, le délégué a appuyé la solution des deux États. 

L’Observateur permanent de l’État de Palestine s’est alarmé du risque imminent de retour de l’épidémie de poliomyélite à Gaza, alors qu’il n’y avait pas eu de cas depuis 25 ans.  « Gaza n’a pas besoin de plus de paralysie et de mort, d’abord par les bombes et les balles, puis la famine et la maladie sur fond d’occupation!»  Si la vie à Gaza a été détruite, Gaza a besoin que la vie soit restaurée, et elle en a besoin maintenant, s’est-il impatienté. C’est pourquoi le représentant a pleinement soutenu la proposition du Secrétaire général en faveur d’une campagne de vaccination urgente pour arrêter la propagation de cette maladie, arguant que toute obstruction à cet effort serait une preuve supplémentaire de l’intention et des actes génocidaires d’Israël à l’encontre de son peuple.  Reprenant les paroles du Secrétaire général, il a martelé que « le vaccin ultime contre la poliomyélite est la paix et un cessez-le-feu humanitaire immédiat ».

La population palestinienne de Gaza a été témoin et a ressenti dans sa chair l’effondrement programmé de toutes les conditions de vie dans la bande, a constaté l’Observateur permanent en citant l’effondrement du système de santé et du système éducatif sous l’assaut d’Israël, mais également l’absence de tout sentiment de sécurité à la suite de la destruction de la quasi-totalité des maisons et des bombardement visant les soi-disant « zones de sécurité », sans oublier l’effondrement des structures sociales par les déplacements et les morts. « Et Israël n’en a toujours pas assez. »  Il a accusé le Gouvernement israélien de se soucier davantage de tuer des Palestiniens que de sauver les otages israéliens.  S’adressant à ceux qui voudraient remettre le sort de son peuple entre les mains de ce gouvernement, il les a prévenus qu’ils se trompent lourdement.  Il a exigé un cessez-le-feu maintenant, conformément aux termes de la résolution 2735 (2024).  Il a rejeté toute autre condition ou exigence de mauvaise foi allant à l’encontre de l’esprit et de la lettre de la résolution et visant clairement à faire dérailler les efforts en vue d’un cessez-le-feu.  « Qui vous empêche d’appliquer cette résolution? » a-t-il lancé aux membres du Conseil.  « Quand allez-vous agir? »  Avec ou sans accord, rien ne justifie qu’Israël continue de tuer des civils palestiniens innocents, des enfants, des bébés, a-t-il insisté.  Il n’y a pas non plus d’excuses pour autoriser les attaques continues des forces d’occupation israéliennes et des milices de colons contre les civils palestiniens en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, a-t-il asséné. 

Rappelant que, face à un génocide, le monde a la responsabilité de l’arrêter, immédiatement et sans condition, il a décrit le conflit à Gaza comme une guerre d’atrocités.  Le seul moyen d’arrêter ces atrocités est d’arrêter cette guerre, a-t-il tranché en soulignant qu’elle ne peut être justifiée d’aucune manière.  On dit souvent que la justice est aveugle, a-t-il poursuivi, ce qui signifie que la justice ne fait pas de discrimination, qu’elle est juste et égale pour tous, indépendamment de la race, de la nationalité, de l’appartenance ethnique ou de la religion.  Pourtant, certains veulent que la justice soit aveugle à la douleur et à la souffrance de notre peuple, a-t-il affirmé, qu’elle soit aveugle lorsque les crimes sont commis par des Israéliens.  « Nous ne l’accepterons pas. » 

En attendant que le Conseil agisse, le Président Mahmoud Abbas a déclaré son intention de se rendre à Gaza, en appelant les leaders du monde entier à se joindre à lui et à soutenir cette initiative, a indiqué l’Observateur permanent en relayant l’invitation aux membres du Conseil.  Il a également annoncé que le mois prochain, à l’Assemblée générale, la délégation palestinienne demandera que l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice devienne une résolution applicable avec un calendrier précis pour la fin de l’occupation israélienne de la Cisjordanie.  Il a espéré pouvoir compter sur le soutien des États Membres.  « Mettez fin à ce génocide.  Imposez un cessez-le-feu immédiat », a conclu l’Observateur permanent. 

Le représentant d’Israël a accusé le Conseil de n’avoir pas agi immédiatement pour soutenir Israël après le massacre du 7 octobre 2023. Et 320 jours après ces actes, il n’y a toujours pas de condamnation du Hamas, s’est-il indigné.  Il a expliqué que cette guerre a été imposée à Israël qui n’en n’a pas voulu.  Il a assuré que son pays n’avait pas intentionnellement ciblé des civils ou empêché l’aide d’accéder à Gaza.  Il a aussi assuré qu’une campagne de vaccination était déjà lancée à Gaza et qu’une autre était en préparation.  Les Forces de défense israéliennes ont des valeurs morales parmi les plus solides, s’est prévalu le représentant avant d’accuser le Hamas de priver les civils de nourriture par calcul politique, alors que l’ONU et l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) continuent de collaborer avec lui. 

Selon le délégué, les Accords d’Abraham ont laissé voir que les populations arabes de la région veulent un avenir de paix.  La défaite du Hamas permettra aux civils de Gaza de décider de leur avenir, a-t-il espéré, arguant qu’on ne peut reconstruire Gaza si le Hamas garde la main.  Le délégué a accusé le Conseil d’avoir passé les 20 dernières années à instiguer la violence en adoptant des résolutions prétendument en faveur de la paix. S’adressant ensuite à l’Observateur permanent de l’État de Palestine, il lui a demandé de condamner le Hamas.  À défaut, il a prévenu qu’il serait considéré comme « un terroriste et l’un d’entre eux ». 

Le délégué israélien a également accusé l’Iran de jouer un rôle dans le chaos du Moyen-Orient, avant d’accuser le Hezbollah d’avoir lancé des attaques contre Israël après le 8 octobre.  De ce fait, près de 100 000 civils israéliens restent déplacés du fait des tirs de roquettes du Hezbollah, s’est indigné le représentant.  « L’époque où le sang juif était répandu sans réaction est révolu, et l’époque où les juifs étaient à la merci des tyrans est révolu », a-t-il déclaré.  « Nous sommes désormais les capitaines de notre navire, et nous prendrons toutes les mesures nécessaires contre celles et ceux qui veulent nous nuire », a-t-il conclu. 

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