9387e séance - matin & après-midi
CS/15368

Conseil de sécurité: appels pressants à la fin de la violence dans les territoires palestiniens occupés et des entraves à la solution des deux États

Le Conseil de sécurité a tenu, aujourd’hui, son débat trimestriel sur « la situation au Moyen-Orient, y compris la question de Palestine », sur fond d’escalade des tensions et de nouvelle flambée de violence dans les territoires palestiniens occupés, notamment dans la zone A de la Cisjordanie occupée. Si Israël a défendu son droit légitime à se défendre face à la « terreur palestinienne », la majorité des quelque 50 délégations participantes ont souligné la nécessité de protéger les civils et de respecter le droit international humanitaire, tout en appelant à éviter toute action qui compromettrait la solution des deux États, y compris la poursuite des activités de colonisation israéliennes.

Dans son exposé, le Sous-Secrétaire général pour le Moyen-Orient, l’Asie et le Pacifique a fait le bilan de l’opération militaire de grande envergure menée par les Forces de défense israéliennes (FDI) du 3 au 5 juillet dans le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, qui a couté la vie à 12 Palestiniens et blessé 143 autres, endommageant un grand nombre de maisons palestiniennes et des infrastructures de base, en particulier des installations de traitement des eaux usées.

Évoquant un niveau de violence inédit depuis vingt ans, M. Khaled Khiari a exhorté les parties à mettre fin à cette « spirale infernale », à désamorcer la crise sur le terrain et à veiller à la protection des populations palestiniennes et israéliennes, un appel repris par de nombreux intervenants inquiets de la montée en flèche du nombre de victimes civiles depuis le début de cette année.  Le haut fonctionnaire a assuré que les Nations Unies restent en contact avec toutes les parties, y compris à l’échelon régional, pour tenter d’endiguer les tensions et prévenir une nouvelle flambée.  Il a estimé que les mesures prises à cette fin doivent tendre vers la restauration d’un horizon politique et d’un traitement des causes profondes du conflit.

Reste que, de part et d’autre, les esprits semblent encore loin d’un tel projet.  L’Observateur permanent de la Palestine a du reste fustigé le Gouvernement israélien actuel, un « gouvernement de colons, dirigé par les colons et pour les colons », dont le nombre s’élève désormais à plus de 700 000 dans les territoires palestiniens occupés. Dénonçant une « occupation coloniale », il a accusé Israël d’avoir, de fait, annexé des pans entiers du Territoire palestinien et confiné les Palestiniens à des enclaves isolées, dans le but d’amasser « un maximum de terres palestiniennes avec un minimum de Palestiniens ».

Fort de ce constat, il a assuré que « si Israël peut construire des colonies et détruire des maisons palestiniennes sans conséquences, il continuera à le faire », ajoutant que les colons poursuivront leurs exactions contre les habitations et les récoltes des familles palestiniennes « parce que personne ne les tiendra pour responsables et parce que personne n’offre au peuple palestinien la protection internationale qu’il mérite ». Regrettant dans ce contexte que certains pays continuent de retarder la reconnaissance de l’État de Palestine et son adhésion à l’ONU, il a demandé l’adoption d’un plan d’action pour le peuple palestinien, doté de ressources et de la volonté nécessaires à sa mise en œuvre.

En écho, les appels se sont multipliés pour demander qu’Israël mette fin à sa politique de colonisation, accompagnée de destructions et d’expulsions forcées.  Face à ces mesures unilatérales qui sapent les perspectives de la solution des deux États, le Conseil de sécurité et la communauté internationale doivent adopter une ligne de conduite ferme, a plaidé la Jordanie, tandis que la France promettait de ne jamais reconnaître l’annexion illégale de territoires, ni la légalisation de colonies sauvages.  Le Royaume-Uni a quant à lui appelé Israël à inverser cette tendance qui va à l’encontre du droit international et d’une solution pacifique au conflit. 

Le représentant d’Israël a rétorqué que c’est en premier lieu la « terreur palestinienne » qui empêche toute chance de progrès dans ce sens. Les Palestiniens n’ambitionnent que la destruction d’Israël depuis des décennies, comme le démontre leur arsenal, a-t-il affirmé, parlant même « d’un projet funeste qui n’est jamais au centre des réunions du Conseil de sécurité ».

Quant au raid contre le camp de réfugiés de Jénine, il l’a justifié par le fait que cette installation était un foyer d’activités terroristes dirigé par le Hamas et le Jihad islamique, où pas moins de 50 attentats terroristes auraient été planifiés cette année. « Ce que nous faisons est exactement ce que vous feriez: nous empêchons la prochaine attaque terroriste », a-t-il lancé à l’assistance, avant d’accuser l’Autorité palestinienne d’être responsable de la « diabolisation » de l’État d’Israël.

Devant cette impasse, les Émirats arabes unis et la Fédération de Russie ont prôné une démarche proactive et globale afin de parvenir à la désescalade des tensions au Moyen-Orient et de revitaliser le processus de paix.  Chaque partie doit respecter les engagements qu’elle a pris et rejeter toute tentative visant à hypothéquer la solution des deux États, se sont accordés à dire la plupart des participants au débat.  En attendant, il n’existe pas de fin en vue à cette situation déplorable, alors qu’Israël continue de se soustraire à ses responsabilités et que le Conseil reste incapable de mettre en œuvre ses propres résolutions, a déploré l’Organisation de la coopération islamique.

Dans le même esprit, la France a estimé que c’est au Conseil que revient la responsabilité de défendre la solution des deux États et de faire respecter les résolutions qu’il a lui-même adoptées. Il doit donc se mobiliser pour restaurer un horizon politique, seul à même de recréer la confiance entre les parties et de permettre la mise en œuvre de cette solution, a-t-elle soutenu, appuyée notamment par le Gabon et le Pakistan.

Compte tenu de la détérioration de la situation économique et humanitaire sur le terrain, de nombreux pays ont également appelé à soutenir l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), soutenus dans cette supplique par le Vice-Président du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien.

Pour Israël, en revanche, le maintien, tant par l’Autorité palestinienne que par l’UNRWA, d’un « statut héréditaire de réfugié palestinien » constitue le principal obstacle à une solution au conflit.

LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT, Y COMPRIS LA QUESTION PALESTINIENNE

Déclarations

M. KHALED KHIARI, Sous-Secrétaire général pour le Moyen-Orient, l’Asie et le Pacifique au Département des affaires politiques et de la consolidation de la paix (DPPA) a fait état d’une nouvelle détérioration de la situation sécuritaire en Cisjordanie occupée au cours du mois dernier, sur fond d’opérations israéliennes, dont deux à Jénine, marquées par une violence inédite depuis vingt ans.  Les mesures unilatérales qui ont été prises hypothèquent la solution des deux États, a-t-il mis en garde, ajoutant que l’absence d’un processus de paix et les difficultés économiques que connaît l’Autorité palestinienne sont à noter.  Il est plus qu’urgent que toutes les parties s’efforcent d’endiguer cette spirale infernale, a-t-il insisté en faisant le bilan des nombreuses victimes civiles, tant du côté palestinien qu’israélien, et du type d’attaques et d’armes utilisées.  Alors que la situation ne fait qu’empirer, en particulier dans la zone A, en Cisjordanie occupée, le haut fonctionnaire a réitéré que les attentats terroristes et le fait de prendre pour cible des civils sont inacceptables, et que les auteurs de ces actes doivent rendre des comptes et être traduits en justice.  Pour cela, Israël doit enquêter sur tous les incidents, les forces de sécurité doivent faire preuve de retenue et les enfants doivent être épargnés de toute violence, a-t-il plaidé. 

Passant à la situation humanitaire en Cisjordanie occupée, M. Khiari a affirmé qu’elle reste préoccupante, avec 416 maisons endommagées, 76 maisons partiellement ou entièrement détruites et des infrastructures de base endommagées.  Le Sous-Secrétaire général a insisté sur les priorités à respecter dans ce cadre, à savoir l’enlèvement des restes explosifs de guerre, l’approvisionnement en eau et en vivres, la possibilité de retourner à l’école pour les enfants palestiniens et la reconstruction des installations de traitement des eaux usées.  Des engagements ont été pris par des bailleurs de fonds suite aux raids sur Jénine, tandis que l’Algérie et les Émirats arabes unis ont promis une enveloppe à l’Autorité palestinienne pour qu’elle puisse assurer les services de base, a-t-il salué, avant de rappeler que l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) a urgemment besoin de 200 millions de dollars pour poursuivre ses activités au-delà de septembre et de 75 millions de dollars pour maintenir l’aide alimentaire à Gaza.  De son côté, le Programme alimentaire mondial (PAM) a besoin de 41 millions de dollars pour continuer de fournir une aide à 350 000 Palestiniens dans le besoin d’ici à la fin de l’année. 

M. Khiari a également évoqué les décisions prises en riposte par la direction palestinienne, y compris l’interruption de la coopération de sécurité et les demandes de renvoi d’individus israéliens présumés coupables devant la Cour pénale internationale (CPI).  En outre, l’Autorité palestinienne a pris des mesures pour essayer d’alléger la situation monétaire des Palestiniens, notamment pour le paiement des salaires. Il a d’autre part exprimé son inquiétude face à la promulgation par Israël d’une législation visant à limiter les compétences de ses tribunaux pour ce qui est des mesures prises vis-à-vis de l’Autorité palestinienne. 

Pour ce qui est de la politique de colonisation israélienne, le Sous-Secrétaire général a fait état de nouvelles destructions de maisons palestiniennes et d’expulsions de familles palestiniennes à Jérusalem-Est et ses alentours.  Dans la région du Golan, le cessez-le-feu a été mis à mal par les forces israéliennes et il y a eu des incidents dans la zone de séparation, a-t-il ajouté, évoquant également des opérations des forces de défense israéliennes dans des zones très sensibles du Liban, notamment au sud de la Ligne bleue sur laquelle Hezbollah revendique un contrôle.  Il a insisté sur l’impératif de permettre à la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) de jouer son rôle comme il se doit pour éviter toute escalade. 

Face à l’ampleur du regain de violence des dernières semaines, M. Khiari a réitéré son appel aux parties pour qu’elles désamorcent la crise sur le terrain et veillent à la protection des civils palestiniens et israéliens.  Il a assuré que les Nations Unies restent en contact avec toutes les parties, y compris à l’échelon régional, pour essayer d’endiguer les tensions et éviter une nouvelle flambée.  Les mesures prises à cette fin doivent s’inscrire dans le cadre d’efforts de toutes les parties visant à retrouver des solutions politiques et à aborder les causes profondes du conflit, a-t-il conclu. 

M. RIYAD MANSOUR, Observateur permanent de l’État de Palestine, s’est demandé pour quelle raison les bellicistes sont en mesure de mettre en œuvre leur plan destructeur, alors que la communauté internationale se montre incapable d’appliquer les résolutions de l’ONU.  Pourtant, a-t-il ajouté, « nous savons que notre vision collective est la seule voie viable vers la liberté et la paix ».  Selon lui, le Gouvernement israélien actuel est un « gouvernement de colons, dirigé par les colons et pour les colons », dont le nombre s’élève aujourd’hui à plus de 700 000 dans les territoires palestiniens occupés.  Observant que l’occupation israélienne est en réalité une « occupation coloniale » à laquelle la communauté internationale dans son ensemble appelle à mettre fin, il a jugé que la seule façon d’y parvenir est de s’attaquer à sa nature coloniale.  À cette fin, il a préconisé de traduire en plan d’action les résolutions de l’ONU. 

Israël a, dans les faits, annexé des pans entiers du territoire palestinien et confiné les Palestiniens à des enclaves isolées, afin d’amasser « un maximum de terres palestiniennes avec un minimum de Palestiniens », a poursuivi l’Observateur permanent.  « Si Israël peut construire des colonies et détruire des maisons palestiniennes sans conséquences, il continuera à le faire », a mis en garde M. Mansour.  Les colons, a-t-il insisté, sont armés, ils incendient les maisons et les récoltes des familles palestiniennes « parce qu’ils le peuvent, parce que personne ne les tiendra pour responsables et parce que personne n’offre au peuple palestinien la protection internationale qu’il mérite ».  Devant un tel constat, il a demandé l’adoption d’un plan d’action doté de ressources et de la volonté nécessaires de le mettre en œuvre. 

Dans ce contexte, l’Observateur permanent a déploré que certains pays continuent de retarder la reconnaissance de l’État de Palestine et son adhésion à l’ONU. Formant le vœu que les enquêtes ouvertes par la Cour pénale internationale (CPI) mèneront à des résultats concrets, dans l’intérêt de la justice et des victimes, et afin de dissuader les responsables, il a également souhaité que l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice (CIJ) fournisse des orientations juridiques à l’ONU et à ses États Membres.  Partout où nous ne défendons pas les principes du droit international et de la Charte des Nations Unies, les fauteurs de guerre l’emportent, a-t-il prévenu, en demandant à la communauté internationale d’agir afin de « sauver cette génération palestinienne du fléau de la guerre ». 

« Le peuple palestinien ne mourra pas en silence ou en vain », a assuré M. Mansour.  Or, il ne croit plus que l’aide est en route.  Il nous incombe donc de lui prouver qu’il a tort en lui redonnant espoir dans l’action collective, a-t-il conclu.

M. GILAD MENASHE ERDAN (Israël) a déclaré qu’aujourd’hui est un jour de deuil solennel pour le peuple juif, « un jour où l’on commémore la destruction des temples sacrés juifs, destructions ayant marqué le début de deux exils ». Ce que refusent les Palestiniens, c’est le retour sur notre terre de Sion et dans notre capitale Jérusalem, a-t-il ajouté, avant d’accuser le Hamas, le Jihad islamique et l’Autorité palestinienne de n’avoir qu’une idée en tête: « détruire ce que nous sommes devenus ».  Selon lui, comme le démontre leur arsenal, les Palestiniens n’ambitionnent que la destruction d’Israël depuis des décennies, « un projet funeste qui n’est jamais au centre des réunions du Conseil de sécurité ».  Il a affirmé que même l’Autorité palestinienne glorifie désormais les martyrs et apprend à ses enfants que la seule chose à faire de leur vie est de tuer des juifs.  « L’Autorité palestinienne est responsable de la diabolisation d’Israël et du déni de droit à Israël d’avoir un État national, a-t-il clamé. 

Pour le représentant, c’est en premier lieu la terreur palestinienne qui empêche toute chance de progrès.  Dans ces conditions, s’est-il interrogé, pourquoi l’ONU refuse-t-elle de vérifier ce qui se passe réellement sur le terrain?  Pourquoi ne regarde-t-elle pas en face les attaques atroces auxquels les Israéliens sont constamment confrontés?  Bientôt, a-t-il lancé, « le Secrétaire général de l’ONU fera comme M. Abbas: il ne condamnera plus les attentats qui nous tuent ».  Le délégué a ensuite demandé ce que feraient les membres du Conseil de sécurité « face au terrorisme permanent ».  Jénine est un foyer d’activités terroristes dirigé par le Hamas et le Jihad islamique, a-t-il souligné, ajoutant qu’en 2023, pas moins de 50 attentats terroristes y ont été planifiés. 

Dans ce contexte, « ce que nous faisons est exactement ce que vous feriez: nous empêchons la prochaine attaque terroriste », s’est-il emporté.  Il a soutenu qu’alors que les Palestiniens utilisent des civils comme boucliers humains et les infrastructures civiles comme couvertures de leurs activités terroristes, Israël fait tout son possible pour éviter des victimes collatérales en recourant à des frappes chirurgicales que devrait saluer le Conseil de sécurité.  Contrairement aux affirmations récentes du Secrétaire général, Israël maintient toujours un couloir humanitaire pendant ses opérations antiterroristes, y compris nos opérations préventives, a-t-il également assuré.  Enfin, le représentant a estimé que le maintien, tant par l’Autorité palestinienne que par l’UNRWA, d’un « statut héréditaire de réfugié palestinien » constitue le principal obstacle à une solution au conflit.

M. ROBERT A. WOOD (États-Unis) s’est préoccupé par le niveau de violence en Cisjordanie occupée.  Cette année, le nombre de victimes palestiniennes a déjà dépassé le total de l’année dernière, a-t-il déploré, ajoutant que le nombre d’Israéliens tués par des terroristes approche rapidement celui de 2022.  Cette escalade de la violence ajoute à la fragilité de la situation sur le terrain, a averti le représentant, pour qui il est urgent que les parties prennent des mesures immédiates de désescalade pour rétablir le calme.  Condamnant toute forme d’extrémisme, quelle que soit la nationalité de leurs auteurs, il a dit attendre des Palestiniens qu’ils dénoncent clairement les actes terroristes. Il faut que la justice passe et que des comptes soient rendus par les responsables de violence, a-t-il insisté, avant de juger « choquants » la visite d’un ministre israélien au mont du Temple et ses propos provocateurs.  Après avoir appelé au respect du caractère sacré des Lieux saints, il a réaffirmé le soutien de son gouvernement au statu quo les concernant, aujourd’hui confronté à de véritables défis sécuritaires.  Dans le même temps, a-t-il ajouté, les États-Unis soutiennent le droit légitime d’Israël à défendre son peuple, notamment contre les menaces représentées par le Hamas et du Jihad islamique palestinien et d’autres mouvements extrémistes et terroristes. 

Prenant note des mesures prises par Israël lors de son opération armée à Jénine, le représentant a exhorté ce pays à respecter ses obligations de protéger les civils et de fournir un accès humanitaire.  Il a condamné la pratique des extrémistes qui se cachent dans les lieux de culte et dans les installations scolaires de l’ONU.  Il a par ailleurs salué la décision prise le 9 juillet par l’Autorité palestinienne, qui vise à reprendre le contrôle de Jénine et de renforcer sa coopération sur le plan sécuritaire.  Le délégué a ensuite prié les parties de s’abstenir de mesures et de rhétorique qui pourraient exacerber les tensions, y compris les activités de colonisation, les expulsions, la destruction de maisons palestiniennes et les incitations à la violence.  Il ne faut pas non plus oublier le soutien de l’Iran à des groupes terroristes en Cisjordanie et à Gaza, a-t-il poursuivi, avant de demander la restitution des dépouilles des Palestiniens et des soldats israéliens tués par les parties concernées.  Enfin, après avoir réitéré son appel à la désescalade et la poursuite des contacts entre Israël et l’Autorité palestinienne pour faire baisser les tensions et à rétablir le dialogue de bonne foi, il a assuré que son pays soutient la solution des deux États et s’emploie à promouvoir le dialogue entre Israéliens et Palestiniens. 

M. ADRIAN HAURI (Suisse) a déclaré que, face à l’actuelle spirale de violence, la désescalade et la protection des civils doivent être la priorité. Le nombre de victimes civiles du conflit israélo-arabe ne cesse d’augmenter, a-t-il ajouté, 40 ayant trouvé la mort depuis le début de l’année.  Ceci est inacceptable et doit cesser, a-t-il insisté, appelant les parties à mettre en œuvre leurs engagements pris à Aqaba et à Charm el-Cheikh.  S’agissant de Jérusalem-Est, que son pays considère comme un territoire occupé, il a indiqué que le statut final de la ville, notamment en tant que capitale des deux États, devra aussi être négocié entre les parties. Après avoir rappelé que les colonies sont illégales au regard du droit international et constituent un obstacle majeur à une paix fondée sur une solution à deux États, le représentant a exhorté Israël de s’abstenir de prendre des mesures qui introduiraient des changements permanents, en particulier démographiques et administratifs. Enfin, il a déploré l’affaiblissement de l’Autorité palestinienne et ses conséquences sur la sécurité et la provision de services de base, avant de plaider pour une coordination sécuritaire avec Israël, qui permette la protection des civils.

Mme LILLY STELLA NGYEMA NDONG (Gabon) s’est déclarée préoccupée par la détérioration de la situation sécuritaire sur le terrain.  Condamnant les meurtres de civils, elle a jugé inacceptable la détention d’enfants sous quelque prétexte que ce soit.  L’escalade de la violence n’est bénéfique ni pour une partie ni pour une autre, elle prive au contraire les peuples palestinien et israélien d’un espoir de paix et éloigne la perspective de la solution des deux États, a-t-elle souligné, avant de dénoncer la poursuite de l’expansion de colonies, les démolitions et les expulsions, notamment en Cisjordanie occupée, y compris Jérusalem-Est, qui entrave l’accès des Palestiniens à leur terre et ressources. Face à la pratique néfaste de la détention des corps des personnes tuées, la représentante a appelé à la restitution des dépouilles aux familles palestiniennes et israéliennes respectives, conformément au droit international humanitaire.  Elle a par ailleurs plaidé pour le respect du statu quo des Lieux saints de Jérusalem, réitérant l’attachement du Gabon au rôle crucial du Royaume de Jordanie en tant que gardien officiel.  Enfin, après s’être alarmée de l’absence de progrès dans la mise en œuvre de la Déclaration d’Alger signée en octobre 2022 par les différentes factions palestiniennes, elle a exhorté les parties à respecter les résolutions du Conseil, notamment la résolution 2334 (2016) et à mettre en œuvre les engagements pris à Aqaba et à Charm el-Cheikh. 

M. HERNÁN PÉREZ LOOSE (Équateur) a notamment déclaré que trop de vies sont encore détruites, les dégâts causés par le raid israélien à Jénine au début du mois ayant affligé sa délégation.  Pour lui, l’absence de perspective politique éloigne toute possibilité de réconciliation entre Palestiniens et Israéliens, en particulier les jeunes.  C’est pourquoi les parties doivent travailler directement et ensemble à la réalisation de la solution des deux États, « en ayant à l’esprit cette évolution préoccupante des mentalités ».  Faute de quoi, a-t-il averti, les violences ne pourront que s’envenimer.

Mme VANESSA FRAZIER (Malte) a dénoncé la poursuite de l’escalade de la violence et des discours enflammés qui éloignent encore plus de la paix.  Déplorant l’augmentation alarmante du nombre des victimes palestiniennes en Cisjordanie occupée à la suite d’opérations menées par les forces de sécurité israéliennes, elle s’est également émue qu’à Gaza, les enfants palestiniens soient dépourvus d’espoir et d’aspirations et ne connaissent que le blocus.  Les répercussions psychosociales de cette situation ne doivent pas être minimisées ou sous-estimées, a-t-elle affirmé, avant d’exhorter Israël à faire preuve de la plus grande retenue dans l’utilisation de balles réelles et d’explosifs dans des zones peuplées, à respecter le droit international humanitaire, à donner la priorité à la protection des civils et à garantir un accès humanitaire sans entrave à Gaza.  La représentante a également appelé la communauté internationale à renforcer son soutien financier à l’UNRWA. 

Parallèlement, la déléguée a condamné les discours de haine, l’extrémisme violent et les attaques terroristes, y compris les tirs aveugles de roquettes sur le territoire israélien qui perpétuent un cercle vicieux de violence et d’insécurité.  Elle a condamné la violence des colons contre les Palestiniens en Cisjordanie occupée, jugeant en outre que l’expansion des colonies dans ce territoire viole le droit international et les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.  Israël doit cesser la construction illégale de colonies de peuplement, les démolitions et les expulsions dans le Territoire palestinien occupé, qui sont un obstacle majeur à la réalisation de la solution des deux États, a-t-elle plaidé.  Elle a aussi enjoint les parties à s’abstenir de toute action unilatérale qui tendrait à modifier le statu quo des Lieux saints de Jérusalem, dénonçant à cet égard la visite, ce matin, d’un responsable israélien sur l’esplanade des Mosquées.  Enfin, s’agissant de la situation politique, elle s’est dite inquiète des déclarations de l’Autorité palestinienne sur la cessation des contacts avec Israël.

M. ZHANG JUN (Chine) a regretté la détérioration de la situation dans le Territoire palestinien occupé, en estimant qu’elle prend une tournure alarmante.  Le Conseil de sécurité doit lui accorder une attention particulière, a-t-il estimé, afin d’éviter que la situation ne s’enlise.  Il a fait état des récents développements qui ont poussé plus de 3 000 Palestiniens à se déplacer, en condamnant tout acte de violence contre les civils.  Le représentant a appelé les parties à faire preuve de retenue, à adhérer au droit international, à garantir la sécurité des civils, à éviter le recours excessif à la force et à aspirer à la paix et à la sécurité en tant que voisins.  Il a appelé à ne pas prendre de mesures unilatérales qui pourraient attiser les tensions.  Notant que les activités de colonisation israéliennes violent le droit international, il a déclaré qu’Israël aurait d’ores et déjà entériné la construction de plus de 13 000 logements cette année.  L’expansion de la politique de colonisation met à mal le statu quo en Territoire palestinien occupé et attise les tensions, a-t-il constaté en exigeant qu’Israël y mette fin.  Il faut revenir sur la voie de la solution des deux États, a souhaité le délégué, en affirmant que le droit international n’est pas à géométrie variable. En outre, la communauté internationale se doit de soutenir l’UNRWA par tous les moyens, a exigé le représentant.

M. HAROLD ADLAI AGYEMAN (Ghana) a condamné le cycle interminable de violence qui a marqué les trois derniers mois, appelant les parties à faire preuve d’un maximum de retenue.  Le recours croissant à des déclarations incendiaires et à des politiques radicales à l’encontre des Palestiniens et des citoyens israélo-arabes n’assurera pas la sécurité d’Israël, tout comme les attaques de groupes terroristes et militants contre des citoyens israéliens innocents ne fera pas progresser la cause palestinienne.  Il a exhorté la Puissance occupante à respecter ses obligations internationales et à se conformer aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.  Selon le représentant, le Conseil de sécurité doit renforcer son appui à l’engagement direct des parties afin de permettre au peuple palestinien d’exercer ses droits inaliénables.  Il incombe en outre à la communauté internationale de renouveler son soutien à la solution des deux États pour parvenir à une solution juste, durable et globale de la question palestinienne. 

Pendant ce temps, la situation humanitaire continue de se détériorer dans les territoires palestiniens occupés, en particulier dans la bande de Gaza où le blocus israélien affecte plus de 2 millions de personnes, dont des femmes et des enfants.  Pour y faire face, le délégué a demandé un soutien financier international accru à l’UNRWA.  Considérant par ailleurs qu’une Autorité palestinienne viable est un partenaire nécessaire au dialogue et à la désescalade des tensions sur le terrain, il a appelé Israël à remettre à celle-ci tous les revenus palestiniens retenus.

M. ISHIKANE KIMIHIRO (Japon) a exhorté une fois de plus les parties à faire preuve de la plus grande retenue et à s’abstenir de toute action susceptible d’aggraver la situation.  Il a exprimé sa grave préoccupation face aux visites répétées des Lieux saints de Jérusalem par un ministre en exercice du Gouvernement israélien.  Seul un dialogue direct et sincère entre les parties, appuyé par la mise en place de mesures de confiance, saura résoudre les tensions, a-t-il considéré.  Dans cet esprit, le délégué a souligné la nécessité pour les parties de mettre en œuvre les engagements pris cette année dans les communiqués conjoints d’Aqaba et de Charm el-Cheikh.  Il s’est par ailleurs inquiété de l’opération militaire meurtrière à grande échelle menée en juillet par les forces israéliennes dans le camp de réfugiés surpeuplé de Jénine.  Les activités de colonisation israéliennes, y compris les démolitions et les expulsions, constituent selon lui une violation flagrante du droit international et des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.  Le représentant s’est en outre inquiété du sort des réfugiés palestiniens menacés par le manque de financement de l’UNRWA, tout en notant que son pays a déjà versé plus de 40 millions de dollars à l’Office en 2023.

M. MOHAMED ISSA ABUSHAHAB (Émirats arabes unis) a plaidé pour une démarche proactive et globale, afin de parvenir à la désescalade des tensions au Moyen-Orient et d’y revitaliser le processus de paix.  Chaque partie doit respecter les engagements qu’elle a pris et rejeter toute tentative visant à hypothéquer la solution des deux États, notamment les activités de colonisation d’Israël.  Il est également essentiel de respecter le statut historique et juridique de la ville de Jérusalem, en mettant un terme aux démolitions et aux confiscations de biens appartenant aux Palestiniens à Jérusalem-Est.  Le représentant a ensuite condamné les assauts lancés contre la mosquée al-Aqsa par des extrémistes et des membres du Gouvernement israélien et les incursions israéliennes à Jénine.  S’agissant de l’UNRWA, les Émirats arabes unis ont promis 15 millions de dollars pour aider l’Office et les familles touchées de Jénine, a annoncé le représentant. La période à venir doit permettre d’intensifier les efforts visant à empêcher que les tensions ne parviennent à un point de non-retour, a ajouté le délégué émirien en conclusion.

M. DMITRY A. POLYANSKIY (Fédération de Russie) a déploré l’instabilité accrue au Moyen-Orient, qui éloigne les perspectives de revitalisation du processus de paix sur une base juridique internationale universellement reconnue, avec en son cœur la solution des deux États.  L’opération militaire menée par les forces de défense israéliennes à Jénine au début de ce mois a été la première opération en vingt ans à impliquer des véhicules blindés et l’aviation israélienne, a constaté le représentant, en rappelant que quelque 500 familles palestiniennes, soit 3 000 personnes, ont été à nouveau déplacées, et plus de 10, tuées, alors que le nombre de victimes israéliennes est également en hausse.  Dans ce contexte, les dirigeants israéliens continuent d’approuver à grande échelle des projets de colonisation dans le Territoire palestinien occupé.  En outre, l’armée de l’air israélienne continue de lancer des frappes arbitraires contre la Syrie et le plateau du Golan, a noté le représentant, qui s’est également inquiété de la multiplication du nombre d’incidents le long de la Ligne bleue dans le Sud-Liban. 

Parallèlement à ces tendances inquiétantes, des signes encourageants de normalisation sont apparus récemment, rendus possibles grâce à l’engagement des États de la région pour un règlement pacifique, a noté le représentant, en se félicitant du retour de la Syrie au sein de la Ligue des États arabes.  Le délégué a cependant regretté la décision unilatérale des États-Unis et de l’Union européenne de « geler » les activités du Quatuor pour le Moyen-Orient.  Il a reproché à Washington de poursuivre ses tentatives unilatérales de monopoliser le processus de paix en tentant de substituer une paix économique à une paix politique.  Mais cette approche pourrait avoir l’effet inverse, a mis en garde le délégué, avant d’insister sur le fait que la visite prévue du Secrétaire général dans la région viendrait à point nommé dans le contexte actuel d’escalade sans précédent.  La Russie soutient toujours l’idée de dépêcher une mission du Conseil de sécurité dans les territoires palestiniens et en Israël, a-t-il dit, avant de reprocher à ses « collègues américains » de s’opposer à une telle proposition.  À la suite de sa présidence du Conseil de sécurité en avril, la Fédération de Russie a pris l’initiative d’organiser une réunion consultative entre la Russie, la Ligue des États arabes et un groupe d’États régionaux activement impliqués dans le dossier en vue de relancer le processus de règlement du conflit au Moyen-Orient, a rappelé le représentant.  Cette initiative ne vise pas à établir de nouveaux formats ou de nouvelles structures, mais une feuille de route pour des mesures concrètes en vue de surmonter les divergences des principaux mouvements palestiniens, qui sont exploitées par Israël pour éviter le dialogue, et ainsi contribuer à créer les conditions nécessaires à la reprise d’un dialogue direct. 

M. SÉRGIO FRANÇA DANESE (Brésil) a condamné les attaques menées par les forces israéliennes dans le camp de Jénine, qui a été la cible de la plus grande opération militaire israélienne en Cisjordanie occupée depuis deux décennies.  Il a jugé particulièrement troublant que les installations de l’UNRWA, y compris le seul centre de santé existant dans le camp, aient été gravement touchées.  Selon l’Office, quelque 23 millions de dollars seront nécessaires pour faire face aux conséquences de cette opération militaire.  Les violations constantes par Israël de ses obligations en vertu du droit international humanitaire sont tout aussi alarmantes, a fait valoir le représentant. En plus d’être illégale au regard du droit international, l’occupation des territoires palestiniens compromet sérieusement les perspectives de paix en faisant d’un État palestinien une possibilité de plus en plus insaisissable.  La récente décision du Gouvernement israélien d’étendre les colonies de peuplement en Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem-Est, constitue une nouvelle source de profonde préoccupation.  « Nous devons être clairs: de telles activités constituent une violation flagrante du droit international, notamment de la résolution 2334, et doivent cesser immédiatement », a martelé le délégué, en dénonçant au passage la violence des colons qui continue selon lui d’alimenter la haine.  Il est à ses yeux évident que le statu quo n’est pas viable et que la situation requiert une attention urgente.  « La simple gestion du conflit n’est pas une alternative viable », a-t-il noté.  Considérant que le Conseil de sécurité a la responsabilité politique de répondre, le représentant a fait valoir que son inaction affaiblirait son autorité et encouragerait de nouvelles violences. 

M. PEDRO COMISSÁRIO AFONSO (Mozambique) a déploré un cycle de violence qui paraît sans fin dans la région.  La situation est intenable et provoque les pires combats en Cisjordanie depuis près de vingt ans, a-t-il dit.  Le représentant a ainsi exhorté les forces de sécurité israéliennes à faire preuve de retenue et toutes les parties à s’abstenir de toute mesure unilatérale.  Nous devons redoubler d’efforts pour parvenir à une paix pérenne et durable au Moyen-Orient, a-t-il poursuivi, rappelant la position de principe historique de son pays, qui reste en faveur de la réalisation de la solution des deux États fondée sur les résolutions du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale.  C’est ce socle qui devrait rester le cadre directeur des travaux du Conseil, a-t-il dit. En outre, il appelé la communauté internationale à trouver une solution définitive à la crise financière chronique de l’UNWRA, qui plus est depuis que ses locaux de Jénine ont été durement endommagés à l’instar de nombreuses infrastructures civiles palestiniennes.

M. NICOLAS DE RIVIÈRE (France) a condamné toutes les attaques visant les civils, israéliens comme palestiniens.  Face au lourd bilan des opérations militaires à Jénine, a-t-il ajouté, la France rappelle que les impératifs de sécurité d’Israël ne sauraient dispenser cet État du respect de ses obligations internationales au titre du droit humanitaire, dont celle de protéger les civils dans les territoires occupés et d’usage proportionné de la force.  « La France condamne par ailleurs avec la plus grande fermeté les actes terroristes ayant frappé Israël et réitère son attachement indéfectible à la sécurité d’Israël ».  Le délégué a également condamné la poursuite de la colonisation israélienne des territoires palestiniens, celle-ci étant illégale en droit international.  Elle alimente les tensions sur le terrain et constitue un obstacle majeur à la paix, a-t-il poursuivi, déclarant que la France ne reconnaîtra jamais l’annexion illégale de territoires, ni la légalisation de colonies sauvages.  « Elle appelle le Gouvernement israélien à renoncer à la construction de nouveaux logements dans les colonies ».  Le représentant a insisté sur le fait que les violences menées par les colons sont inacceptables, qu’elles doivent être condamnées et ne pas rester impunies.  Par ailleurs, il a indiqué que le Conseil de sécurité a la responsabilité de défendre la solution des deux États et de faire respecter les résolutions qu’il a adoptées sur ce point.  Il doit, a-t-il encore dit, se mobiliser pour restaurer un horizon politique, seul à même de recréer la confiance entre les parties et de permettre la mise en œuvre de cette solution.  « C’est le message que la Ministre française des affaires étrangères a passé la semaine dernière à ses homologues israélien et palestinien, avec qui elle s’est entretenue », a-t-il précisé.  Les Israéliens comme les Palestiniens méritent de vivre en paix et en sécurité, a-t-il conclu.

M. ARIAN SPASSE (Albanie) a déploré le cycle permanent de violence en Cisjordanie occupée, avant d’insister sur la nécessité de rétablir un horizon politique le plus rapidement possible.  La situation n’est pas viable et, si elle n’est pas traitée correctement, elle ne conduira qu’à plus de violence et de désespoir, a-t-il mis en garde, jugeant que seule une perspective claire de paix pour les deux parties, Israéliens et Palestiniens, permettra de réduire l’effusion de sang et les souffrances sans fin.  Pour ce faire, les parties doivent d’abord s’engager sérieusement et résolument dans la désescalade, comme elles l’ont fait à Aqaba et à Charm el-Cheikh, où elles se sont engagées à prendre des mesures unilatérales de retenue.  Condamnant tout acte de violence aveugle contre les civils et reconnaissant le droit d’Israël à l’autodéfense, le représentant a réaffirmé que toute opération de sécurité doit respecter scrupuleusement le principe de proportionnalité et le droit humanitaire international. 

Le représentant a ensuite fait part de son inquiétude face à l’expansion des colonies de peuplement, qui sont contraires au droit international et constituent un obstacle aux efforts de paix.  Appelant à la mise en œuvre de la résolution 2334 (2016) du Conseil de sécurité, il a souhaité que soient abandonnées toutes les mesures unilatérales qui font obstacle à la paix et à la viabilité de la solution des deux États. La fin du conflit au Moyen-Orient exige des efforts sincères et soutenus en faveur de la paix, du développement et de la prospérité pour tous, a-t-il insisté.  À ses yeux, seule la solution des deux États peut conduire à ce qu’un Israël sûr et une Palestine viable et démocratique vivent côte à côte, avec des droits pleins et égaux. 

Mme BARBARA WOODWARD (Royaume-Uni) a constaté que ce mois a vu l’apogée de la violence avec le raid israélien à Jénine, qui a porté à 153 le nombre de Palestiniens tués par les forces de sécurité israéliennes en Cisjordanie occupée depuis le début de l’année.  La représentante a dit soutenir l’Autorité palestinienne dans l’action qu’elle mène pour garantir la protection de la zone A, conformément aux Accords d’Oslo.  Elle a exhorté Israël à aider l’Autorité palestinienne à protéger les civils dans les territoires palestiniens occupés, avant de condamner toutes les attaques perpétrées sans discernement contre des civils, y compris les attentats terroristes commis récemment à Tel Aviv. Elle s’est par ailleurs déclarée consternée par le nombre croissant de constructions dans la zone C, appelant Israël à inverser cette tendance qui va à l’encontre du droit international, d’une solution pacifique et de la solution des deux États. 

Selon la représentante, Israël a la responsabilité de protéger les communautés vivant dans la zone C, notamment face à la violence accrue des colons.  Elle a d’autre part exprimé son inquiétude face à l’expulsion forcée de familles palestiniennes dans la vieille ville de Jérusalem, exhortant Israël à cesser les démolitions d’habitations palestiniennes et les activités de colonisation.  Préoccupée également par les propos incendiaires prononcés aujourd’hui par un ministre israélien sur l’esplanade des Mosquées, la déléguée a réitéré l’importance de respecter le caractère sacro-saint des Lieux saints et du rôle de la Jordanie à cet égard.  Avant de conclure, elle a encouragé le Conseil à veiller à ce que les manques de financement de l’UNRWA soient comblés.

M. GERARDO PEÑALVER PORTAL (Cuba) a réaffirmé le rejet de son pays de l’agression militaire et de l’occupation israéliennes du territoire palestinien, y compris Jérusalem-Est, ainsi que de la politique d’annexion illégale d’Israël et de toutes ses pratiques de colonisation.  Nous condamnons la poursuite du blocus de la bande de Gaza et les projets d’annexion des territoires palestiniens dans la vallée du Jourdain et d’autres parties de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est, a-t-il ajouté. Il est temps de mettre fin à l’impunité d’Israël, a insisté le délégué, accusant les États-Unis d’être le premier complice des pratiques illégales israéliennes.  En empêchant, à plusieurs reprises, le Conseil de sécurité d’agir comme il le devrait, les États-Unis protègent des mesures brutales prises unilatéralement en violation de la Charte des Nations Unies, du droit international et des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, a encore déclaré le représentant.  Ce faisant, les États-Unis, en couvrant Israël, sape la paix, la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient, a-t-il dit.  Par ailleurs, le représentant a réitéré les demandes de Cuba de retrait total et inconditionnel d’Israël du Golan syrien et de tous les territoires arabes occupés.  Nous exigeons la cessation de l’ingérence extérieure en Syrie et le plein respect de sa souveraineté et de son intégrité territoriale, a-t-il en outre déclaré, tout en rappelant l’attachement de son pays à la recherche d’une solution pacifique et négociée « à la situation imposée à cette nation arabe sœur ».

Mme JEANNE MRAD (Liban) a condamné les incidents graves intervenus ce mois-ci dans le camp de Jénine, qui ont frappé les plus vulnérables, et notamment les enfants.  Ces violences, qui ont connu une ampleur inédite en Cisjordanie occupée, mettent à mal la solution pacifique des deux États et doivent cesser, a-t-elle plaidé. La représentante a ensuite évoqué les incursions israéliennes au Sud-Liban, avant de regretter qu’elles n’aient pas été abordées par le Conseil de sécurité lorsqu’il a discuté du renouvellement du mandat de la FINUL.  Rappelant qu’Israël est un État doté de l’arme nucléaire, elle a réitéré l’appel de son pays en faveur de la création d’une zone exempte d’armes nucléaires et d’armes de destruction massive au Moyen-Orient.  Elle a aussi insisté sur l’attachement de son gouvernement à la résolution 1701 (2006), qui appelle le Hezbollah et Israël à cesser leurs hostilités au Sud-Liban.  Il est également essentiel, selon elle, de veiller à ce que le personnel de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) puisse circuler librement afin qu’elle puisse s’acquitter de son mandat avec le concours de l’armée libanaise et conformément à l’accord sur le statut des forces.

M. NACIM GAOUAOUI (Algérie) a condamné le recours à l’artillerie lourde et à des drones par la Puissance occupante lors de ses récentes incursions dans les territoires occupés palestiniens, ainsi que l’expansion constante des colonies de peuplement qui précipitent les Palestiniens dans un cycle infernal de violence.  La Puissance occupante s’efforce également de miner le statu quo et de transformer, en toute impunité, la géographie des zones occupées, a-t-il dénoncé.  Suite aux récentes incursions perpétrées par les forces israéliennes dans le camp de Jénine, il importe, selon lui, que la communauté internationale s’exprime d’une seule voix pour demander le respect des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et mettre un terme aux politiques arbitraires de la Puissance occupante.  Le délégué a également réaffirmé la solidarité de son pays à l’endroit du peuple palestinien qui vit sous le joug d’Israël et qui aspire à un État indépendant.  Il a rappelé à cet égard la signature, l’an dernier, de la Déclaration d’Alger sur la réconciliation intra-palestinienne.  En définitive, a-t-il conclu, la seule garantie de trouver une solution à la question palestinienne consiste à rendre au peuple palestinien son droit à disposer de lui-même et à créer un État palestinien indépendant.

M. MAHMOUD DAIFALLAH HMOUD (Jordanie) a exigé qu’il soit mis un terme à l’escalade de la violence dans les territoires palestiniens occupés.  Il a condamné à cet égard toutes les pratiques et incursions israéliennes et la poursuite de l’expansion de ses colonies. Arguant que ces actes sont contraires au droit international et qu’ils mettent à mal toute perspective de paix, il a appelé Israël à s’engager à renégocier pour mettre un terme à la situation. Israël doit assumer ses responsabilités et endosser ses obligations en vertu des accords qu’il a signés, notamment ceux de Charm el-Cheikh et d’Aqaba, a ajouté le représentant, avant de dénoncer la volonté des autorités israéliennes de poursuivre les activités de colonisation.  Selon lui, le Conseil de sécurité et la communauté internationale doivent adopter une ligne de conduite ferme face à ces mesures unilatérales qui sapent les perspectives de la solution des deux États.  Le délégué a également condamné l’irruption d’un ministre israélien sur l’esplanade des Mosquées, rappelant que la Jordanie est le gardien de ce lieu saint et qu’en tant que tel, elle résistera à toute tentative de remettre en cause la nature même de la ville de Jérusalem. 

Le représentant a par ailleurs insisté sur le rôle essentiel joué par l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) pour venir en aide aux 5,7 millions de réfugiés palestiniens aussi longtemps qu’il le faudra.  Il a ajouté qu’aux côtés de la Suède, son pays organisera une réunion ministérielle, le 21 septembre prochain, en marge de la soixante-dix-huitième session de l’Assemblée générale, afin de mobiliser un soutien politique et financier à l’UNRWA.  La Jordanie, a-t-il dit en conclusion, a à cœur une paix juste et pérenne, conformément au droit international. 

M. AHMAD FAISAL MUHAMAD, Vice-Président du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, a déploré les victimes palestiniennes et les destructions généralisées provoquées ces dernières semaines par l’usage excessif de la force par Israël et le déploiement d’armes lourdes contre des zones civiles densément peuplées.  Il a notamment mentionné le raid effectué dans le camp de réfugiés de Jénine, le 19 juin, « la plus grande incursion israélienne en Cisjordanie en vingt ans », qui a fait plus de 12 morts palestiniens et 4 israéliens.  Appuyant l’appel du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme pour qu’Israël aligne ses politiques et ses actions dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, sur les normes internationales des droits de l’homme et du droit humanitaire, il estimé que la violence croissante des colons armés, travaillant en coordination avec les forces de sécurité israéliennes, mérite l’attention urgente du Conseil de sécurité.  En effet, s’est-il alarmé, les attaques systématiques des colons contre les civils palestiniens et leurs raids sur les villages palestiniens se sont intensifiés de façon spectaculaire.  Il a ainsi signalé qu’en mai, les habitations de la communauté palestinienne d’éleveurs d’Ein Samiya, en Cisjordanie occupée, ont été démolies à plusieurs reprises, entraînant des violences et un déplacement de la population locale. 

Si Israël a condamné ces attaques de colons, les qualifiant de « terrorisme nationaliste » par la voix du chef de l’agence de sécurité israélienne, cela ne suffit pas, a poursuivi M. Muhamad.  Israël doit, selon lui, prendre des mesures décisives pour mettre fin à ces attaques, assurer l’obligation de rendre des comptes et protéger les Palestiniens, conformément à sa responsabilité en tant que Puissance occupante.  Le Président du Comité a renouvelé son appel au Conseil pour qu’il mette en place un mécanisme de protection du peuple palestinien contre les incursions et les actes de provocation des forces d’occupation.  À ses yeux, ces attaques sont le résultat direct de la politique de colonisation croissante d’Israël, au mépris total du droit international et des résolutions du Conseil, notamment la résolution 2334 (2016).  Alors que, cette année, Israël a avancé des plans pour plus de 10 000 logements dans le Territoire palestinien occupé « avec l’intention claire de coloniser et de fragmenter davantage le territoire palestinien et de cimenter illégalement son propre contrôle », il a jugé extrêmement préoccupant que les acteurs politiques israéliens enveniment la situation au lieu d’appeler au calme. 

Dénonçant l’absence de responsabilité pour les actions illégales d’Israël, en particulier lors de l’agression militaire israélienne contre Gaza en mai dernier, M. Muhamad a appelé à la levée immédiate du blocus sur cette partie du territoire palestinien et au respect des résolutions pertinentes du Conseil, y compris la résolution 1860 (2009).  Il a également réaffirmé que le lancement aveugle de roquettes vers des centres de population israéliens est interdit par le droit international humanitaire.  Le Président du Comité a par ailleurs appelé à l’arrêt de l’usage de la force par Israël contre les enfants, exhortant en outre toutes les parties prenantes à ce conflit, israéliennes et palestiniennes, à respecter leurs obligations juridiques en la matière.  Il a relevé à ce propos que, dans son rapport du 5 juin sur les enfants et les conflits armés, le Secrétaire général a fait état de plus de 3 133 violations graves vérifiées contre des enfants palestiniens, dont le meurtre de 54 d’entre eux entre janvier et décembre 2022 dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est. 

Il a enfin noté que l’occupation israélienne est devenue « doublement punitive » pour les réfugiés palestiniens.  Alors que l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens dans le Proche-Orient (UNRWA) lutte pour maintenir ses activités vitales, l’opération militaire israélienne de deux jours menée en juin dans le camp de réfugiés de Jénine a rendu son centre de santé inutilisable, a-t-il dénoncé, condamnant ces destructions et appelant tous les donateurs et partenaires à mettre immédiatement des fonds à la disposition de l’UNRWA pour lui permettre de remplir son mandat. 

M. PAUL BERESFORD-HILL, Observateur permanent de l’Ordre de Malte auprès des Nations Unies, a notamment appelé les gouvernements israélien et palestinien à respecter leurs engagements envers la communauté internationale, notant que la question de la liberté et de la tolérance de la diversité religieuse demeure une source constante de préoccupation dans le conflit israélo-palestinien.  Les actions préjudiciables à la liberté religieuse dans la région ont considérablement augmenté, a-t-il constaté, mettant l’accent sur les violences physiques et verbales dirigés contre les chrétiens ainsi que la montée des actes et rhétorique islamophobes et antisémites.  Par ailleurs, le représentant a rappelé combien la protection des civils, en particulier du personnel médical et humanitaire, dans les zones de conflit est une priorité des Nations Unies.  Les documents pertinents sur le sujet rappellent que les violations de ce principe non seulement exacerbent les tensions, contribuent à l’instabilité et alimentent l’intolérance.  Tous les États Membres doivent faire leurs les principes de la Charte des Nations Unies en protégeant leurs citoyens et en garantissant leurs droits fondamentaux, a-t-il conclu.

Au nom de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), M. MUHAMMAD ABDUL MUHITH (Bangladesh) a exprimé sa grave préoccupation face à la détérioration rapide de la situation dans le Territoire palestinien occupé du fait des violations flagrantes du droit international par Israël.  Il a dénoncé la nouvelle attaque des forces d’occupation contre le camp de réfugiés de Jénine, qui a fait des dizaines de victimes civiles, dont des femmes et des enfants, ainsi que la destruction d’infrastructures civiles.  L’intensification des raids militaires israéliens, des arrestations et des destructions dans les villes et les camps de réfugiés de Cisjordanie occupée a gravement exacerbé les souffrances humanitaires des Palestiniens et constitue un affront à la dignité humaine, a-t-il souligné. 

Or, il n’existe pas de fin en vue à cette situation déplorable alors qu’Israël continue de se soustraire à ses responsabilités et que le Conseil de sécurité reste incapable de mettre en œuvre ses propres résolutions, a déploré le représentant.  Dans ce contexte, il a appelé à l’arrêt complet de toutes les activités de colonisation israéliennes et à l’ouverture d’une enquête transparente et indépendante sur les crimes perpétrés par Israël, ses forces militaires et ses colons.  Il s’est particulièrement alarmé de la situation dans la ville sainte de Jérusalem, accusant Israël de poursuivre ses violations du statu quo historique et juridique. 

À titre national, le représentant a jugé regrettable qu’en dépit des résolutions du Conseil de sécurité, l’on continue d’assister à une escalade progressive de la violence, à des meurtres aveugles de femmes et d’enfants, à l’expansion des colonies illégales, à la démolition de maisons palestiniennes et à la poursuite du blocus de la bande de Gaza.  Selon lui, rien ne saurait justifier ces activités illégales d’Israël ainsi que son manque de respect continu envers les décisions de l’ONU. 

M. MUNIR AKRAM (Pakistan) a condamné avec la plus grande fermeté les récents raids, les frappes aériennes et les opérations militaires de grande envergure menés par les forces d’occupation israéliennes à Jénine.  Ces opérations ont fait de nombreuses victimes civiles et détruit d’importantes infrastructures civiles, a-t-il dénoncé, ajoutant que, selon les rapporteurs spéciaux des Nations Unies, de telles attaques n’avaient « aucune justification en vertu du droit international ».  Jugeant que l’impunité dont jouit Israël pour ses actes de violence depuis des décennies ne fait qu’alimenter et intensifier le cycle récurrent de la violence, il a souhaité que cet État soit tenu pour responsable de son occupation illégale et des actes de violence qu’il commet pour la perpétuer.  Le représentant a rappelé à cet égard que le droit international interdit sans équivoque à Israël, Puissance occupante, de s’emparer de terres et de construire des colonies dans les territoires occupés, y compris à Jérusalem-Est. 

L’état de droit ne peut être respecté que s’il est appliqué de manière universelle et cohérente, sans exception ni « deux poids, deux mesures », a fait valoir le représentant, avant de regretter que le Conseil de sécurité n’ait pas été en mesure d’exercer sa responsabilité première, à savoir le maintien de la paix et de la sécurité internationales en Palestine occupée.  Il lui a instamment demandé d’appliquer pleinement et énergiquement ses propres résolutions sur la question de Palestine, martelant que la communauté internationale ne saurait accepter « le fait accompli qu’Israël cherche à imposer dans le but de perpétuer son occupation forcée et de détruire la nation palestinienne ».

M. SOFIAN AKMAL ABD KARIM (Malaisie) s’est inquiété de la poursuite du cycle de violence et de l’intensification des destructions dans le Territoire palestinien occupé.  Il a déploré les incursions aveugles et violentes dans les camps de réfugiés en Cisjordanie occupée, relevant qu’elles ont également endommagé des écoles et des établissements de santé de l’ONU.  Selon le représentant, cette année sera encore plus catastrophique que les précédentes pour les Palestiniens, aggravée qu’elle est par les expulsions forcées, les démolitions de maisons et les transferts forcés, sur fond d’expansion des colonies illégales et contraires au droit international.  À ses yeux, le fait qu’Israël n’ait pas à rendre de comptes pour les crimes qu’il a perpétrés sape la légitimité du droit international et les efforts en faveur d’une solution à deux États.  De fait, a-t-il déploré, l’impunité dont jouit Israël l’a encouragé à poursuivre son oppression systématique du peuple palestinien, par des politiques discriminatoires s’apparentant à l’apartheid. 

À ce jour, a poursuivi le représentant, le Conseil de sécurité n’a toujours pas réussi à contraindre Israël à mettre en œuvre les résolutions pertinentes de l’ONU, y compris la résolution 2334 (2016).  Le Conseil doit mettre fin à cette pratique du deux poids, deux mesures à l’égard d’Israël et faire cesser les injustices contre le peuple palestinien.  Saluant la résolution 77/247 de l’Assemblée générale, qui demande l’avis de la Cour internationale de Justice (CIJ) sur les colonies de peuplement dans les territoires palestiniens occupés, le délégué a souhaité que la CIJ se prononce de manière indépendante et impartiale.  Il a conclu en appelant les États Membres à contribuer de manière cohérente et prévisible au financement de l’UNRWA.

M. AMIR SAIED IRAVANI (République islamique d’Iran) a dénoncé la récente escalade des agressions israéliennes, illustrée par « l’attaque innommable » contre le camp de réfugiés de Jénine.  Cette action agressive a entraîné la mort de civils, dont des femmes et des enfants, et la destruction d’infrastructures civiles vitales, a-t-il souligné, avant de condamner l’intensification des raids militaires israéliens, des arrestations et des destructions en Cisjordanie occupée, ainsi que les déchaînements de violence des colons israéliens extrémistes contre les Palestiniens. Cet état d’agression permanent non seulement enfreint les droits fondamentaux de ces derniers, mais entrave également leur accès aux services essentiels comme leur possibilité d’essor économique, a poursuivi le délégué.  Évoquant ensuite le blocus de Gaza, qu’il a qualifié de crime de guerre et de crime contre l’humanité, il a regretté le silence du Conseil de sécurité, « une inaction qui rend les résolutions de l’ONU inefficaces et laisse le peuple palestinien endurer les pires atrocités ».  L’absence de responsabilité de la part du Conseil a encouragé ce « régime méprisable » à continuer de violer les résolutions de l’ONU, a lancé le représentant.  Parce que l’empathie et les condamnations ne suffisent plus, il a exhorté le Conseil à assumer ses responsabilités en faisant appliquer ses résolutions et en agissant de sorte qu’il soit enfin mis un terme à l’occupation et que soit garantie la protection des droits des Palestiniens.

M. OMAR HILALE (Maroc) a affirmé que la question de Palestine revêt un caractère central pour son pays et l’ensemble du Proche-Orient.  La prospérité de la région est intimement liée à une solution juste et durable dans le cadre de la solution des deux États et du droit international, a-t-il estimé, faisant valoir que le peuple palestinien a le droit légitime de bénéficier d’un État souverain, dans les frontières de juin 1967 avec Jérusalem-Est pour capitale.  Le représentant a d’autre part insisté sur la nécessité de respecter le statut historique et juridique de Jérusalem.  Il a rappelé à cet égard que son pays assure 86% du budget du Comité Al-Qods visant à l’amélioration des conditions socioéconomiques des habitants de la ville sainte.  De l’avis du délégué, le seul moyen de parvenir à une solution définitive sur la question de Palestine est de renouer le dialogue et de relancer les négociations entre Israéliens et Palestiniens.

M. THIBAULT CAMELLI, de l’Union européenne (UE), a exprimé sa profonde préoccupation face à la montée de la violence et de l’extrémisme en Israël et dans les territoires palestiniens occupés.  Il a appelé les dirigeants israéliens et palestiniens à désamorcer la situation et à s’abstenir de toute action susceptible d’accroître les tensions.  L’UE, a-t-il rappelé, s’oppose fermement aux activités d’implantation menées par Israël dans les territoires palestiniens, y compris les expulsions, les transferts forcés et les démolitions de maisons, qui ne font qu’aggraver les tensions et menacer la viabilité de la solution des deux États.  Il incombe selon lui à Israël de mettre un terme à l’expansion et à la légalisation des colonies, d’empêcher la violence des colons et de veiller à ce que les auteurs soient tenus pour responsables.  L’UE ne reconnaîtra pas les modifications apportées aux frontières de 1967, sauf en cas d’accord des parties, a-t-il souligné. 

Poursuivant, le représentant a considéré que la situation humanitaire désastreuse dans la bande de Gaza exige un nouvel assouplissement des restrictions tenant compte des préoccupations sécuritaires légitimes d’Israël.  Il est à ses yeux vital de restaurer un horizon politique susceptible de mener à la solution des deux États, au moyen d’un règlement négocié juste et global du conflit.  À cette fin, a-t-il précisé, l’UE a récemment réitéré sa proposition de mettre en œuvre un ensemble « sans précédent » de soutien économique, politique et sécuritaire dans le cadre d’un accord sur le statut final. 

Se tournant ensuite vers la Syrie, le délégué a rappelé qu’à l’occasion de la septième conférence de Bruxelles, organisée en juin par l’UE, la communauté internationale a promis 5,6 milliards d’euros pour soutenir les Syriens et les pays qui accueillent des réfugiés syriens.  La seule voie possible vers une paix durable en Syrie est une solution politique conforme à la résolution 2254 (2015) du Conseil, a-t-il dit, réaffirmant son soutien à l’approche « par étapes » de l’Envoyé spécial dans ce pays.  Enfin, il s’est félicité de la création par l’Assemblée générale d’une institution indépendante sur les personnes disparues en Syrie. 

M. AHMED MOHAMED EZZAT AHMED ELSHANDAWILY (Égypte) a jugé inquiétante la situation dans le Territoire palestinien occupé et dénoncé les violations commises par Israël, telles que les démolitions des infrastructures palestiniennes ou les incursions dans des villes palestiniennes.  Les forces israéliennes et les colons tuent des enfants et bafouent le statu quo autour des Lieux saints, a-t-il dit.  Jusqu’à quand le peuple palestinien est-il censé souffrir?  Jusqu’à quand ce Conseil sera-t-il incapable d’offrir une protection internationale aux Palestiniens?  Le délégué a souligné la nécessité d’appuyer l’UNRWA, avant de réaffirmer le droit à l’autodétermination du peuple palestinien et à un État souverain et indépendant. 

Mme MONA JUUL (Norvège) a estimé que si les tendances actuelles se maintiennent, 2023 sera l’année la plus meurtrière pour les Palestiniens en Cisjordanie, depuis 2004.  Les forces de sécurité israéliennes doivent faire preuve de la plus grande retenue et respecter les droits de l’homme.  La violence contre les civils, qu’elle soit perpétrée par les forces de sécurité israéliennes, les colons israéliens ou les militants palestiniens, est inacceptable et ne saurait être justifiée, a martelé la représentante.  Pour elle, les colonies israéliennes sont illégales au regard du droit international et leur implantation doit cesser.  Ces colonies, s’est-elle expliquée, sapent les perspectives d’un État palestinien indépendant et d’un seul tenant et mettent en péril les chances de reprendre les négociations sur la solution des deux États. 

Rappelant que les Accords d’Oslo ont été signés, il y a trente ans, la déléguée regretté qu’aujourd’hui, des générations d’Israéliens et de Palestiniens, qui n’étaient pas nés alors, ont non seulement perdu foi dans une solution à deux États; certains ne l’ayant même eue.  Le fait que de nombreux jeunes aient recours à la violence est le symptôme d’une absence de perspective quant à une solution politique.  La responsabilité des dirigeants israéliens et palestiniens est de leur donner une vision autre que la méfiance, la violence et la destruction.  Il est temps de s’attaquer aux causes profondes du conflit et de prendre des mesures pour mettre fin à l’occupation israélienne.  Un leadership palestinienne fort et unifié, doté d’une légitimité démocratique renouvelée, est également nécessaire, a conclu la représentante, en appelant à soutenir l’Autorité palestinienne, ses institutions et son économie. 

M. WISSAM AJEEB (République arabe syrienne) a estimé que la paralysie du Conseil de sécurité et son incapacité à trouver une solution juste et urgente à la cause du peuple palestinien, en raison de l’obstruction d’un membre permanent en son sein, nuisent à sa réputation et enfreignent sa capacité à mettre un terme aux crimes de la Puissance occupante.  Pour le représentant, il est clair que les crises politiques récurrentes auxquelles sont confrontés les gouvernements successifs de l’entité d’occupation israélienne poussent ses dirigeants à les exporter en lançant des attaques contre un peuple sans défense et en agressant sans relâche la Syrie et son peuple dans le Golan syrien occupé.  Il s’est dit stupéfait par l’attachement manifeste d’Israël à la loi de la force, à la loi de la jungle et au mépris du droit international et des dispositions de la Charte des Nations Unies.  Après avoir évoqué les crimes commis selon lui par Israël dans le Golan syrien occupé, le représentant a mis en garde contre les dangers des politiques agressives d’Israël et de ses gouvernements extrémistes, « qui plongent la région dans insécurité et l’instabilité ».  La Syrie demande au Conseil de sécurité de rompre son silence et d’assumer d’urgence ses responsabilités pour mettre fin à l’occupation israélienne des terres arabes, y compris le Golan syrien, et de mettre en œuvre les résolutions pertinentes des Nations Unies, notamment celles considérant la décision d’Israël d’annexer le Golan comme nulle, non avenue et sans effet juridique.

Mme ANEL BAKYTBEKKYZY (Kazakhstan) a souligné l’urgence de soutenir financièrement l’UNRWA pour lui permettre de tenir son rôle crucial dans l’atténuation de la détérioration de la situation à Gaza et de promotion du développement à long terme de la région.  La situation actuelle en Cisjordanie occupée aggrave la pauvreté, le chômage et, par conséquent, une crise économique chronique qui ne fait qu’alimenter de nouveaux conflits et intensifier les hostilités entre Israéliens et Palestiniens, a-t-elle ajouté.  Après avoir appelé les deux parties à s’abstenir de toute violence et à œuvrer à un règlement politique sur le principe de « deux États pour deux peuples », la représentante a expliqué que seule cette solution est à même de garantir le droit inaliénable des Palestiniens à un État, ainsi que le droit d’Israël à la sécurité.  La politique de longue date du Kazakhstan est de soutenir pleinement la création d’un État de Palestine indépendant, coexistant pacifiquement avec Israël à l’intérieur des frontières de 1967, a-t-elle enfin rappelé.

M. MAGED ABDELFATTAH ABDELAZIZ, Ligue des États arabes, a dénoncé le mépris d’Israël pour le droit international, arguant que l’un des objectifs de l’extrême-droite israélienne est de tuer dans l’œuf la solution des deux États.  Il a fustigé la poursuite des colonies de peuplement et l’approche de deux poids, deux mesures du Conseil vis-à-vis de la question palestinienne, qui fait l’objet d’une bien moindre attention que la situation en Ukraine.  Le représentant a exhorté le Conseil à ne pas attendre une « troisième intifada » pour adopter une nouvelle résolution.  Il est temps, s’est-il impatienté, d’offrir une protection internationale au peuple palestinien.  Il a profité du débat pour dénoncer le manque d’unité du Conseil en ce qui concerne l’acheminement de l’aide humanitaire en Syrie, en dépit de la décision « souveraine » de ce pays d’autoriser l’ONU à utiliser un poste frontière pour une période de six mois.  Le Conseil, a-t-il préconisé, doit intensifier son interaction avec la Syrie, et s’agissant du Soudan, les donateurs internationaux doivent manifester leur appui. 

M. KIM SANGJIN (République de Corée) a exprimé sa profonde inquiétude devant la détérioration de la situation sécuritaire en Israël et en Palestine depuis le début de 2023.  La poursuite de la violence ne peut qu’exacerber la méfiance entre les parties et miner toute possibilité de parvenir à un règlement pacifique du conflit.  Dans cette optique, le délégué a exhorté les parties à prendre des mesures concrètes afin de faire baisser les tensions et à créer un environnement propice au dialogue et à la reprise du processus de paix. 

Il s’est inquiété du plan israélien d’expansion des colonies en Cisjordanie occupée et des amendements aux procédures relatives à leur approbation, estimant que de telles mesures constituent des violations du droit international et des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.  Après avoir réaffirmé l’engagement de son pays à appuyer l’aide humanitaire au peuple palestinien, il a annoncé une augmentation de sa contribution à l’UNRWA ainsi qu’au Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA).

M. NOEL MANGAOANG NOVICIO (Philippines) a réaffirmé l’appui de son pays à la réalisation de la solution des deux États, appelant les parties à la protéger en s’abstenant d’actions unilatérales qui compromettent les perspectives de paix.  Il a d’autre part salué les efforts de l’UNRWA qui, dans des circonstances extraordinaires, s’efforce de répondre aux besoins humanitaires des populations touchées, y compris les réfugiés palestiniens. Le représentant a invité les parties israélienne et palestinienne à démontrer clairement leur détermination à trouver une paix juste et durable dont le monde, et pas seulement leurs peuples, bénéficierait sans aucun doute.  Enfin, il s’est félicité de l’établissement récent de relations diplomatiques entre Israël et un certain nombre de pays arabes, en vue d’améliorer les chances de parvenir à un règlement global du processus de paix au Moyen-Orient. 

Au nom du Groupe des États arabes, M. MARWAN ALI NOMAN AL-DOBHANY (Yémen) a noté que la Puissance occupante continue d’ignorer les appels au calme et poursuit son agression brutale contre les Palestiniens, les chrétiens et les musulmans, en violation de toutes les lois internationales.  Il a condamné dans les termes les plus énergiques l’agression des forces d’occupation israéliennes depuis le début de ce mois contre la ville et le camp de Jénine et ailleurs en Cisjordanie occupée.  Cette agression, a—t-il dit, s’inscrit dans la continuité du cycle de violence sanglante pratiqué systématiquement contre le peuple palestinien.  Le représentant a condamné l’expulsion des Palestiniens de la ville occupée de Jérusalem et souligné que la Puissance occupante ne peut revendiquer aucun droit sur Jérusalem et ses lieux saints islamiques et chrétiens. 

La paix, la sécurité et la stabilité ne seront possibles au Moyen-Orient que lorsque le peuple palestinien aura exercé ses droits légitimes et inaliénables, a poursuivi le représentant, y compris son droit à l’autodétermination.  À cet égard, le représentant s’est félicité de la résolution 77/247 de l’Assemblée générale demandant un avis consultatif à la CIJ sur la nature de l’occupation coloniale israélienne, ainsi que de l’ouverture d’une enquête pénale par la CPI.  Dans l’intervalle, il a souligné la nécessité de continuer de fournir un appui financier et politique à l’UNRWA afin qu’il puisse continuer de venir en aide aux réfugiés palestiniens.

Mme PAULA NARVÁEZ OJEDA (Chili) a exhorté Israël à s’abstenir de construire et d’étendre ses colonies, conformément à la résolution 2334 (2016) du Conseil de sécurité.  À ses yeux, il est frustrant de constater que, depuis que le Conseil a adopté ce texte, le nombre des démolitions de maisons palestiniennes n’a cessé d’augmenter en Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem-Est, et que des lois réglementant l’établissement de nouvelles colonies continuent d’être adoptées.  Après avoir demandé au Conseil de « passer des paroles aux actes » pour mettre fin à l’impunité qui favorise la poursuite des pratiques illégales israéliennes, elle a salué le travail de l’UNRWA destiné à atténuer les souffrances des Palestiniens.  Elle a ainsi appelé les États Membres à se mobiliser financièrement en faveur de l’Office afin qu’il puisse être doté des moyens constants nécessaires à l’accomplissement de son important mandat. 

M. JASSIM SAYAR A. J. AL-MAAWDA (Qatar) a déclaré que le règlement de la question du Moyen-Orient et l’instauration d’une paix durable consistent à faire accepter aux parties l’idée qu’il n’y a pas d’alternative à la solution des deux États.  Mais cette solution exige, a précisé le représentant, la fin de l’occupation d’Israël, y compris le Golan syrien et les territoires libanais occupés et la cessation des activités de peuplement, des châtiments collectifs à Gaza, de la politique de judaïsation de Jérusalem et des autres tentatives d’annexion de terres palestiniennes. Israël devra dédommager les Palestiniens des conséquences humanitaires de ses pratiques illégales, a-t-il ajouté. 

Le représentant a ensuite rappelé l’engagement de son pays à aider sans relâche le peuple « frère » de Palestine.  Le Qatar poursuit en outre son soutien à l’UNRWA, une enveloppe de 16 millions de dollars ayant été versée pour la période 2023-2024.  Il a assuré le Conseil de sécurité que son pays continuera d’accompagner financièrement l’UNWRA jusqu’à l’obtention d’un règlement juste et définitif de la question des réfugiés palestiniens. 

Mme HELENA NDAPEWA KUZEE (Namibie) a estimé que le consensus international autour d’une paix durable au Moyen-Orient ne cesse de s’éloigner.  Elle a dénoncé les attaques répétées et l’usage d’une force disproportionné de la part d’Israël dans le Territoire palestinien occupé, ainsi que les nombreuses violations des droits des Palestiniens, en particulier le droit des enfants à l’éducation.  Elle a rappelé que les colonies de peuplement sont une violation du droit international, en particulier la résolution 2234 (2016) du Conseil de sécurité et qu’elles constituent un obstacle à la solution des deux États.  La représentante a manifesté son ferme soutien à la lutte légitime du peuple palestinien contre l’occupation israélienne. 

Mme MARÍA DEL CARMEN SQUEFF (Argentine) a rappelé que les colonies israéliennes implantées en Cisjordanie et à Jérusalem-Est n’ont aucune valeur juridique, sont contraires au droit international, entravent la paix et affaiblissent la perspective d’une solution à deux États.  C’est ainsi qu’elle a exprimé la préoccupation de son pays face à la décision du Gouvernement israélien de légaliser des avant-postes et d’ajouter de nouvelles habitations aux colonies déjà existantes.  En outre, si l’Argentine reconnaît à Israël le droit de se défendre et d’assurer sa sécurité, elle condamne les violences commises par des colons extrémistes contre des Palestiniens, a-t-elle encore dit.  Ainsi, la représentante a-t-elle souligné l’importance que les mesures de sécurité prises par Israël soient respectueuses du droit international humanitaire, notamment en ce qui concerne le principe de proportionnalité.  La représentante a ensuite réitéré la ferme condamnation de son pays du terrorisme sous toutes ses formes et des tirs aveugles de roquettes depuis la bande de Gaza et le sud du Liban contre Israël.  L’Argentine exhorte une fois de plus les parties à reprendre la voie des négociations, afin de parvenir à une paix juste et pérenne, conformément au droit international et aux résolutions pertinentes de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité, a conclu la déléguée.

M. HARI PRABOWO (Indonésie) a déclaré que, soucieuse du respect des principes du droit international et du droit international humanitaire et parce qu’il est nécessaire d’empêcher une nouvelle escalade de la violence au Moyen-Orient, l’Indonésie a soumis une communication écrite à la Cour internationale de Justice (CIJ) concernant son avis consultatif sur les conséquences juridiques de l’occupation de la Palestine par Israël.  Il a ensuite estimé que l’UNRWA devrait bénéficier d’un financement durable plus important au titre du budget ordinaire de l’ONU, les efforts des donateurs et les contributions volontaires n’étant pas suffisants pour sortir l’Office de la crise financière chronique qui l’empêche de remplir pleinement sa mission.  L’Indonésie demeure prête à aider les Palestiniens à réaliser leur aspiration à une indépendance totale, a conclu le délégué. 

Mme NARMIN AHANGARI (Azerbaïdjan), qui s’exprimait au nom du Mouvement des pays non alignés (NAM), a dit que la paralysie sur la question de Palestine est inexcusable alors qu’existe un consensus international sur une solution juste et durable.  Le Conseil de sécurité doit maintenant assumer ses responsabilités à cet égard et mettre en œuvre ses propres résolutions, a-t-elle tranché.  Le représentant a considéré que la résolution 2334 (2016) ouvre une voie viable, en posant les paramètres essentiels de la réalisation de la solution des deux États et les droits inaliénables du peuple palestinien à l’autodétermination et l’indépendance.  Elle a également demandé la mise en œuvre de la résolution 2335 (2016) concernant la cessation complète de toutes les activités de colonisation israélienne et le statut de Jérusalem-Est occupée. 

Des mesures doivent être prises immédiatement pour désamorcer la situation explosive dans la région, dont l’arrêt de toutes les mesures unilatérales et illégales prises par Israël.  Le Mouvement demande la levée du blocus de la bande de Gaza et la poursuite de l’aide humanitaire et socioéconomique nécessaire au peuple palestinien, y compris les réfugiés palestiniens, a ajouté la représentante, en exhortant à ce que l’UNRWA reçoive un financement suffisant et prévisible.  La représentante a ensuite lancé un appel en faveur d’une protection internationale pour le peuple palestinien, alors que l’absence de justice dont il est victime ne fait qu’accroître l’impunité et la répétition des crimes et déstabilise la situation sur le terrain.

Mme CEREN HANDE ÖZGÜR (Türkiye) a dénoncé l’expansion sans précédent des colonies de peuplement et les violations des Lieux saints à Jérusalem qui suscitent le ressentiment des musulmans du monde entier.  Il faut, a-t-elle dit, mettre un terme aux provocations israéliennes et obtenir le respect du statut quo autour des Lieux saints. La représentante a rappelé que son pays a reçu cette semaine le Président de l’État de Palestine, M. Mahmoud Abbas et qu’il continuera ses efforts pour soulager les souffrances du peuple palestinien, tout en gardant ses contacts avec les deux parties. 

M. JAMAL FARES ALROWAIEI (Bahreïn) a fait observer que de nombreux pays du Moyen-Orient sont le théâtre de conflits prolongés qui ont des répercussions délétères sur le développement, la sécurité et la stabilité de leurs peuples.  À cet égard, il a estimé que la cause palestinienne demeure la question centrale dans la région et exigé le règlement du conflit israélo-palestinien au moyen d’un processus de paix global et juste devant mener à la création d’un État palestinien indépendant.  À cette fin, il a jugé impératif de mettre fin aux activités de colonisation en Cisjordanie, l’escalade actuelle des tensions ayant des conséquences désastreuses sur l’ensemble de la région.  Les violations répétées d’Israël de la mosquée Al-Aqsa constituent une provocation envers les musulmans du monde entier, a prévenu le représentant. 

Parlant du Soudan, il s’est félicité des résultats du Sommet des pays voisins, qui s’est tenu le 13 juillet dernier en Égypte, y compris l’appel lancé aux parties au conflit pour qu’elles adhèrent à un cessez-le-feu immédiat et durable, qu’elles mettent fin à la guerre et qu’elles facilitent l’accès humanitaire.  Il s’agit d’un jalon en vue de parvenir à une solution pacifique et durable de la crise.  Ce n’est que la coopération internationale qui permettra de trouver des solutions politiques durables aux conflits qui embrasent le Moyen-Orient et d’établir les fondements de la stabilité et de la paix, a souligné le représentant.

Mme CAROLYN RODRIGUES-BIRKETT (Guyana) s’est dite très préoccupée par la situation instable et l’escalade de la violence en Palestine.  Ces événements aggravent l’impasse dans laquelle se trouve le conflit israélo-palestinien, a-t-elle regretté, et rendent une solution permanente encore plus difficile.  En tant que membre du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien depuis 1975 et l’un des premiers pays des Caraïbes à soutenir ses travaux, le Guyana, a promis la représentante, continuera de reconnaître la Palestine comme un État libre, indépendant et souverain sur la base de ses frontières d’avant 1967, et de contribuer aux efforts concrets visant à faire progresser le processus de paix au Moyen-Orient. 

La représentante a dit avoir soutenu la saisine de la Cour internationale de Justice (CIJ) pour un avis consultatif sur les conséquences juridiques des politiques et pratiques d’Israël dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est.  Elle a appelé la communauté internationale à redoubler d’efforts pour trouver une solution globale, juste et pacifique à la question de la Palestine et exhorté les parties concernées à renoncer à toute action contraire à la Charte des Nations Unies, au droit international et aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité. 

Mme MATHU JOYINI (Afrique du Sud) s’est dite préoccupée par la détérioration de la situation sécuritaire et humanitaire dans les territoires palestiniens occupés en raison « des actes d’agression continus d’Israël contre les Palestiniens ».  Elle a condamné l’opération militaire israélienne menée au début du mois à Jénine, dénonçant l’un des raids les plus meurtriers en Cisjordanie occupée ces dernières années.  La brutalité de ces attaques, associée aux pertes en vies humaines et aux dommages causés aux infrastructures civiles, constitue une grave violation du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme, a-t-elle souligné, jugeant que la communauté internationale ne peut rester les bras croisés et regarder la Puissance occupante manquer à ses obligations en vertu de la Convention de Genève et de ses protocoles additionnels. Selon lui, le Conseil de sécurité, dont la mission est d’agir lorsque le droit international a été violé, doit faire appliquer ses décisions et résolutions sur la situation au Moyen-Orient, y compris la question de Palestine.  En conclusion, elle a réaffirmé l’attachement de son pays à la réalisation de la solution des deux États, laquelle prévoit l’établissement d’un État palestinien viable, vivant côte à côte avec Israël.

M. ABDULAZIZ A. M. A. ALAJMI (Koweït) a dénoncé la violence aveugle d’Israël, notamment l’attaque conduite à Jénine.  Il a estimé que les violations israéliennes requièrent l’attention immédiate de la communauté internationale et du Conseil de sécurité. Il a souligné l’attachement de son pays à la question palestinienne, qui est la question à régler pour le monde arabe et musulman.  Il a dit attendre avec impatience l’avis consultatif de Cour internationale de Justice sur les conséquences juridiques de l’occupation israélienne.  Enfin, il a exigé la fin de l’occupation israélienne et souligné l’urgence qu’il y a à ce que l’État palestinien devienne une réalité. 

M. ABDULAZIZ M. ALWASIL (Arabie saoudite) a dénoncé la poursuite des agressions quotidiennes contre le peuple palestinien et les Lieux saints ainsi que la visite d’un ministre israélien ce matin-même sur l’esplanade des Mosquées, ce qui constitue une violation flagrante des normes et conventions internationales.  Il s’agit là, s’est indigné le représentant, d’une provocation de plus pour les musulmans du monde entier, sans compter les attaques contre Jénine et celles des colons israéliens contre des villageois palestiniens.  Tous ces faits, a-t-il martelé, sont des violations des normes et principes internationaux.  Le représentant a réitéré le soutien sans faille de son gouvernement à une solution juste et pérenne.  Mais, a-t-il averti, la paix ne pourra pas être réalisée dans un contexte d’intimidation et d’agression comme celui d’aujourd’hui, marqué par la confiscation des terres et le déplacement forcé des populations palestiniennes. 

La paix, la sécurité et la justice ne pourront devenir réalité sans la concrétisation de la solution des deux États.  Le délégué a appelé le Conseil à exiger le respect de ses résolutions, à obtenir la cessation des provocations et des actions unilatérales, dont l’implantation de colonies illégales, et à faire en sorte qu’Israël arrête de cibler les Palestiniens de Jérusalem et de vouloir changer la composition démographiques et juridique de la ville pour imposer sa souveraineté sur les Lieux saints.  Il a réclamé une protection internationale du peuple palestinien et appelé Israël à répondre favorablement aux appels à la paix. 

M. JOAQUÍN ALBERTO PÉREZ AYESTARÁN (Venezuela) a réaffirmé sa position historique en faveur de la cause juste palestinienne, défendant le droit du « peuple frère palestinien »à exister en tant qu’État libre, indépendant et souverain de Palestine, avec Jérusalem-Est comme capitale et les frontières d’avant 1967.  Il a déploré que la situation sur le terrain continue de se détériorer, soulignant notamment l’oppression et l’occupation coloniale ainsi que l’apartheid mis en œuvre par la Puissance occupante pour détruire la viabilité de la solution des deux États. 

Le représentant a dénoncé l’annonce récente de la construction de milliers de colonies qui entraîneront notamment des destructions de logements, rejetant cette conduite de la Puissance occupante qui fait fi de la légalité internationale mais qui est protégée par les États-Unis.  Il a regretté ces violations flagrantes des préceptes de la Charte des Nations Unies et des normes les plus élémentaires du droit international.  Le délégué a appelé à respecter la Charte, à mettre fin à l’impunité et à apporter la protection nécessaire au peuple palestinien.  Enfin, il a salué le retour récent de la Syrie au sein de la Ligue des États arabes, espérant que ces développements positifs s’étendent au conflit israélo-palestinien. 

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