Dixième session extraordinaire d’urgence (reprise),
43e séance plénière – après-midi
AG/12553

Assemblée générale: la tragédie au Moyen-Orient ne s’est pas créée ex nihilo, appels à un retour à la table des négociations

La tragédie qui se déroule « sous nos yeux » au Moyen-Orient ne s’est pas créée ex nihilo, ont fait valoir, aujourd’hui, à l’Assemblée générale, un grand nombre de délégations qui ont voulu placer leurs espoirs dans la médiation pour faire cesser ce « bain de sang ». 

Réunis pour la quatrième fois à l’occasion de la reprise de la dixième session extraordinaire d’urgence relative aux mesures illégales prises par les autorités israéliennes dans les territoires palestiniens occupés, plusieurs représentants ont pressé les parties de revenir à la table des négociations en tenant compte notamment des retombées régionales de cette crise.

Quotidiennement, des dizaines de messages de citoyens israéliens et palestiniens, également des représentants des diasporas, sont reçus par la délégation de la Fédération de Russie, a témoigné le représentant russe, des messages qui demandent de faire au moins quelque chose: faire cesser cette violence, obtenir un cessez-le-feu et la libération des otages, ainsi que garantir l’aide humanitaire. 

« Nous vous écoutons », a assuré le représentant de la Russie, en promettant, depuis cette tribune, de faire tout son possible pour que la communauté internationale puisse régler cette crise des plus aiguës.

Dès lors, il est important de déployer des efforts diplomatiques constants entre toutes les parties, à l’échelle régionale et mondiale, afin de mener une désescalade, a recommandé Bahreïn qui a craint un déferlement de colère et de soif de vengeance, qui n’apporterait aucune solution au conflit. 

De fait, a prévenu la Roumanie, le conflit à Gaza ne détruit pas seulement l’avenir des Palestiniens et des Israéliens, mais il a aussi le potentiel de faire surgir des discours de haine dans le monde entier, témoin actuellement d’une montée de l’antisémitisme, d’un discours anti-palestinien ou islamophobe en Europe.

D’autant plus, a appuyé Maurice, que le monde, déjà affecté par une cascade de crises interdépendantes, ne peut prendre le risque de voir cette violence se propager.

Plusieurs délégations, à l’instar de la Grèce et de la Finlande, ont regretté le rejet de l’amendement proposé par le Canada à la résolution du Groupe des États arabes, adoptée le 27 octobre. Un amendement qui aurait apporté plus d’équilibre à la résolution, ont-elles fait valoir, car il demandait une trêve humanitaire immédiate et la libération des civils retenus illégalement en captivité. 

La population palestinienne ne peut être tenue pour responsable des actes terroristes du Hamas, a martelé Saint-Marin, tandis que les États fédérés de Micronésie ont rappelé que la place de l’État de Palestine était aux côtés de tous les États qui se défendent contre des actes terroristes.

À ceux qui essaient de détourner le regard de ce « génocide », le Koweït a voulu rappeler qu’en l’espace de trois semaines, 3 357 enfants palestiniens ont été tués, un chiffre dépassant le nombre annuel d’enfants tués dans un contexte de conflits à l’échelle mondiale depuis 2019, a précisé la délégation, citant l’organisation « Save the Children International ». 

« Mais où sont les Nations Unies? » a demandé El Salvador, se faisant l’écho des gens qui, partout dans le monde, regardent ce conflit se dérouler avec incrédulité, frustration et angoisse. 

C’est justement l’heure de soutenir les efforts du Secrétaire général de l’ONU en faveur de la désescalade de la guerre et d’utiliser l’enceinte des Nations Unies pour ramener les deux parties à la table des négociations, a prié le Népal.

Moscou, qui soutient les contacts constructifs de toutes les parties concernées, est prête à continuer d’apporter sa contribution au règlement palestino-israélien, a dit son représentant, regrettant ce rôle dévolu par le passé au Quatuor (États-Unis, Fédération de Russie, Union européenne et ONU). 

Le mot de la fin est revenu à Sri Lanka qui a invité l’assistance à méditer sur les sages paroles du Grand Mahatma Ghandi, selon lesquelles « œil pour œil » finira par rendre le monde entier aveugle.  « Est-ce là notre objectif? » 

L’Assemblée générale poursuivra sa dixième session extraordinaire d’urgence demain, jeudi 2 novembre, à 15 heures.

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