Dixième session extraordinaire d’urgence (reprise),
42e séance plénière – après-midi
AG/12551

Assemblée générale: appel à un cessez-le-feu immédiat et critique de l’impéritie du Conseil de sécurité face à la crise au Moyen-Orient

La poursuite, cet après-midi, de la dixième session extraordinaire d’urgence consacrée aux mesures illégales prises par les autorités israéliennes dans les territoires palestiniens occupés, a été l’occasion pour une vingtaine de délégations de condamner avec force la situation qui continue de se détériorer sur le terrain, le bilan des victimes s’élevant désormais à 8 000 morts palestiniens et s’apparentant, pour certaines, à un « génocide ». 

Cette séance intervient après l’adoption, vendredi dernier, à une large majorité, d’une résolution présentée par le Groupe des États arabes demandant une trêve humanitaire immédiate et la libération des civils retenus illégalement en captivité. 

Cette résolution considérée comme une « percée », revêt une « autorité morale », face à l’impéritie du Conseil de sécurité, ont fait valoir les délégations. 

Soulignant qu’il n’y a pas de « hiérarchie de la mort », le Canada a affirmé « pleurer la mort » aussi bien de civils palestiniens qu’israéliens. 

Le peuple palestinien n’a cessé d’être spolié et déplacé, a dénoncé la Bolivie qui a annoncé sa décision de « rompre aujourd’hui » ses relations diplomatiques avec l’État d’Israël.  Il faut faire cesser le bain de sang, a supplié le Liban, en s’érigeant contre tout plan visant à semer le chaos au Moyen-Orient et au-delà. 

Après les derniers événements tragiques et barbares qui ont secoué la Palestine et Israël, le Conseil de sécurité a une dette vis-à-vis de la paix et la justice notamment au Moyen-Orient, a fait valoir le Nicaragua, le Mexique constatant, pour sa part, que cette situation rappelle la paralysie qui prévalait lors de la guerre froide. 

Conscients de l’urgence d’agir vite pour une désescalade, l’Argentine, l’Espagne, l’Équateur et le Japon ont réitéré leur condamnation des attaques barbares du Hamas contre Israël et demandé la libération immédiate et sans condition des otages, parmi lesquels figurent certains de leurs ressortissants.  La délégation du Japon, a, en outre, annoncé travailler sans relâche avec les autres membres du Conseil, en particulier avec les 10 membres élus (E10), pour élaborer une résolution « acceptable pour tous ».  En attendant, s’il reconnaît le droit à Israël de se défendre, la délégation a appelé, toutefois, à appliquer le principe de proportionnalité car, a appuyé le Guyana, même les « guerres ont des règles ». 

De fait, la « violence n’a jamais été une solution à la violence », ont prévenu plusieurs intervenants, à l’instar du Costa Rica alarmé par l’ampleur de la tragédie humanitaire, tandis que le Chili et la Somalie ont exigé des enquêtes internationales pour déterminer les responsables des atrocités infligées à la population de Gaza dont l’ampleur, a dénoncé la Malaisie, défie toute « compréhension rationnelle ».

D’autres ont critiqué le ciblage des populations civiles innocentes, s’interrogeant comme la Somalie sur le « silence des défenseurs des principes moraux » au moment où Gaza est devenu un « charnier » pour ses quelque deux millions d’habitants, a abondé en écho le Yémen.  D’où, la nécessité de faire appliquer ce « cessez-le-feu humanitaire », afin que la réalité sur le terrain cesse enfin d’être un quotidien de terreur et d’atrocités, dont les enfants sont les premières victimes, ont pressé les Maldives. 

La majorité des délégations ont recommandé de faire revivre la solution des deux États vivant côte à côte, le Maroc encourageant, pour sa part, à prendre des initiatives pour une relance de « l’option de la paix ». 

Dans un droit de réponse, la délégation de la Thaïlande a réagi à la vidéo montrée, jeudi dernier, par le représentant d’Israël exposant un ressortissant thaïlandais se faire violemment tuer.  Le visionnage de tels graphiques est inapproprié et signe d’un manque de respect pour la victime et sa famille, a dénoncé la délégation, qui a appelé l’ONU à prendre des mesures appropriées pour éviter la diffusion de telles vidéos à l’avenir. 

L’Assemblée générale poursuivra sa dixième session extraordinaire d’urgence demain, mercredi 1er novembre, à partir de 15 heures. 

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