L’Assemblée générale salue le rôle de la zone de paix, de confiance et de coopération de l’Asie centrale
L’Assemblée générale a profité, ce matin, du débat sur la zone de paix, de confiance et de coopération de l’Asie centrale, qu’elle a proclamée en 2022, pour souligner l’utilité de telles zones afin de renforcer la stabilité et le développement durable dans le monde en général. Les cinq pays de la région ont parlé d’une seule voix pour dire combien cette décision contribue, face aux défis actuels, à la promotion de la paix, de la confiance et de la coopération en Asie centrale. Une vingtaine de délégations ont participé au débat.
Par ailleurs, l’Assemblée a décidé de déclarer le 26 novembre « Journée mondiale des transports durables » en adoptant sans vote un projet de résolution présenté par le Turkménistan. Par ce texte, le Président de l’Assemblée générale pourrait convoquer une réunion de haut niveau d’une demi-journée pendant sa soixante-dix-huitième session pour promouvoir la coopération dans ce domaine. Trois autres projets de résolution ont également été adoptés par consensus portant respectivement sur la Décennie d’action des Nations Unies pour la nutrition (2016-2025), une approche « participative et inclusive » de la couverture sanitaire universelle, et les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl.
Le représentant du Kazakhstan, dont le pays préside la Conférence pour l’interaction et les mesures de confiance en Asie (CICA), a expliqué qu’aux côtés de l’Ouzbékistan, du Kirghizistan, du Tadjikistan et du Turkménistan, il aborde conjointement les enjeux des changements climatiques, de la gestion des eaux transfrontalières, de la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme et du développement économique et social. Situés au carrefour de l’Est et de l’Ouest, du Sud et du Nord, ces pays, a-t-il annoncé, devraient coordonner plus avant leurs efforts nationaux et ceux de l’ONU dans le cadre du futur centre régional des Nations Unies pour les objectifs de développement durable pour l’Asie centrale et l’Afghanistan, qui sera établi à Almaty. Sur le plan sécuritaire, a indiqué le représentant, le Kazakhstan « comprend très bien le danger d’une escalade des tensions entre puissances nucléaires ». Ajoutant que la fermeture du site d’essais nucléaires de Semipalatinsk en 1991 avait été à l’origine de la fermeture d’autres sites dans le monde, il a également rappelé qu’en 2006, les pays de la région avaient établi une zone exempte d’armes nucléaires en Asie centrale. Par ailleurs, il a noté que la CICA, forte de 28 États et huit observateurs, a pour priorité le renforcement de la connectivité durable.
De son côté, son homologue turkmène a déclaré que le Centre régional de l’ONU pour la diplomatie préventive, qui a son siège à Achgabat, contribue grandement à la paix et à la sécurité dans la région ainsi qu’à l’affermissement des efforts conjoints en matière de consolidation de la paix. Compte tenu de son emplacement stratégique et de sa proximité avec l’Afghanistan, le Tadjikistan a également appelé à renforcer la coordination régionale et mondiale sur ces questions, notamment au moyen du processus de Douchanbé. Les consultations entre chefs d’État de l’Asie centrale qui se tiendront en septembre permettront de renforcer la coopération régionale en vue de préserver la stabilité des États de la région, a annoncé son représentant. La déléguée du Kirghizstan a pour sa part attiré l’attention sur le fait que le cadre de coopération de la zone de paix était propice à la réalisation de l’objectif de réduire de plus de 40% les émissions régionales de CO2 d’ici à 2030 et de parvenir à la neutralité carbone en 2050.
Si les États-Unis ont salué à leur tour la création de la zone de paix, de confiance et de coopération de l’Asie centrale, ils ont toutefois averti qu’« aucun pays ne peut prospérer sans respecter l’état de droit ». La Chine, qui tiendra le 18 mai, à Beijing, un sommet Chine-Asie centrale, a plaidé en faveur d’un véritable multilatéralisme au niveau régional et jugé que ladite zone en Asie centrale est utile dans une perspective centrée sur le respect des principes de tolérance et d’indépendance de la Charte des Nations Unies. Son représentant a condamné « toutes les ingérences étrangères dans les pays d’Asie centrale, quels que soient les prétextes invoqués ». Rappelant qu'elle est un partenaire de longue date des États d'Asie centrale, la Fédération de Russie a dénoncé la volonté de certains pays occidentaux de saper la stabilité et la sécurité de la région, ainsi que son développement économique, y compris par des menaces de sanctions.
Lors de l’examen des autres points à l’ordre du jour, le Sénégal, le Guatemala et le Nicaragua ont tenu à se dissocier des libellés relatifs aux droits en matière de procréation contenus dans la résolution sur les soins de santé primaires de proximité et la couverture sanitaire universelle présentée par le Bangladesh. Pour ces pays, la notion de droits procréatifs, qui ne jouit pas d’un consensus, peut faire l’objet d’interprétations contraires à leur droit interne et à leur culture.
Enfin, le Président de l’Assemblée générale a fait savoir qu’il se félicitait de l’adoption de la résolution par laquelle l’Assemblée souligne qu’il convient de poursuivre la surveillance environnementale et sanitaire des régions et des populations touchées par la catastrophe de Tchernobyl afin d’évaluer l’efficacité de l’aide internationale. Selon M. Csaba Kőrösi, la gestion de telles catastrophes et leurs conséquences requiert coopération régionale et dialogue.
ZONE DE PAIX, DE CONFIANCE ET DE COOPÉRATION DE L’ASIE CENTRALE
Débat sur la question
Mme AKSOLTAN ATAEVA (Turkménistan) a salué la tenue d’un débat important sur la notion juridique de zone de paix, de confiance et de coopération de l’Asie centrale. Par ce débat, les cinq pays de la région font un pas en avant de plus dans l’affirmation d’un concept-clef et leur entrée dans le système des relations internationales, a-t-elle estimé. Après avoir attiré l’attention sur les jalons historiques ayant mené à l’élaboration de ladite zone, la représentante a mis en avant son efficacité en matière de maintien de la paix et de développement durable, en Asie centrale et au-delà. Depuis que nos pays ont recouvré leur indépendance au début des années 1990, la coopération qui nous unit a contribué au renforcement de la stabilité régionale et au développement durable tant de nos économies que de nos capacités sociales et politiques, a assuré la représentante. Par ailleurs, elle a souligné qu’en septembre 2006, ces pays ont signé un accord portant création d’une zone exempte d’armes nucléaires en Asie centrale, soutenue par les puissances nucléaires. Depuis lors, le Centre régional de l’ONU pour la diplomatie préventive, qui a son siège à Achgabat, contribue grandement à la paix et à la sécurité dans la région ainsi qu’à l’affermissement des efforts conjoints en matière de consolidation de la paix, a également indiqué la représentante.
M. AKAN RAKHMETULLIN (Kazakhstan), s’exprimant d’abord en tant que représentant de son pays, a indiqué que le Kazakhstan, qui est situé au carrefour de l’Est et de l’Ouest, du Sud et du Nord, aborde conjointement les enjeux des changements climatiques, de la mer d’Aral, de la gestion des eaux transfrontalières, de la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme et du développement économique et social. Pour coordonner nos efforts nationaux et ceux de l’ONU, nous prévoyons d’établir le Centre régional des Nations Unies pour les objectifs de développement durable (ODD) pour l’Asie centrale et l’Afghanistan à Almaty, a-t-il annoncé, précisant que ce centre rationalisera la coordination et la gestion entre les agences régionales et interrégionales des Nations Unies pour transformer l’Asie centrale en une zone de paix, de sécurité et de développement durable. Le Kazakhstan, a-t-il dit, voit le futur Afghanistan comme « une nation véritablement indépendante, neutre, unie et prospère, vivant en paix avec ses voisins. » Sur le volet sécuritaire, a poursuivi le représentant, son pays, qui a souffert comme aucun autre des essais d’armes nucléaires, « comprend très bien le danger d’une escalade des tensions entre puissances nucléaires ». Il a ainsi souligné que le désarmement nucléaire reste un élément clef de la politique étrangère du Kazakhstan, la fermeture du site d’essais nucléaires de Semipalatinsk en 1991 ayant été à l’origine de la fermeture d’autres sites dans le monde. En 2006, les pays de la région ont établi une zone exempte d’armes nucléaires en Asie centrale, a noté le représentant, le Kazakhstan ayant de plus été l’un des premiers signataires du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires. L’Asie centrale est déjà devenue une zone de possibilité de coopération internationale, a-t-il conclu, non sans rappeler que son pays en tant que première économie de la région, s’attache à promouvoir le dialogue et à bâtir des ponts avec tous les continents.
Après avoir souligné la participation active de son pays aux mécanismes internationaux de lutte contre toutes les formes de terrorisme et aux opérations de maintien de la paix, M. RAKHMETULLIN s’est exprimé en tant que Président de la Conférence pour l’interaction et les mesures de confiance en Asie (CICA). À cet égard, il a noté que la Conférence, forte de 28 États et de huit observateurs, a pour priorité le renforcement de la connectivité durable. Des routes faciles d’accès pour le transport des marchandises sont un facteur important de la croissance durable de nos économies, a-t-il expliqué. Par le biais d’outils numériques, ces économies visent l’amélioration de la gestion de l’eau, la réduction de la pauvreté, la sécurité énergétique et alimentaire, la lutte contre les flux migratoires illégaux, le terrorisme, l’extrémisme et la criminalité transfrontière. Assurant que la Conférence entre dans une nouvelle phase de son développement sur la voie de sa transformation en une organisation internationale à part entière, le représentant a indiqué que le fonds récemment créé de la CICA fournira une assistance accrue et pérenne aux pays dans le besoin.
Mme MARÍA DEL CARMEN SQUEFF (Argentine) a salué la création de la zone de paix, de confiance et de coopération d’Asie centrale. Elle a indiqué que la création de zones de paix dans diverses régions du monde peut contribuer à renforcer le développement économique et la stabilité. Dans ce droit fil, l’Argentine participe activement à la zone de paix et de coopération de l’Atlantique Sud (ZPCAS) créée en 1986. Les efforts de promotion de la paix, de la confiance et de la coopération en Asie centrale et dans les autres régions sont aujourd’hui plus nécessaires que jamais, a poursuivi la déléguée, en louant le potentiel considérable de coopération et de développement en Asie centrale. Le succès de cette initiative dépendra de la détermination des États membres de la zone, ainsi que du soutien de la communauté internationale, a-t-elle conclu.
M. MUNIR AKRAM (Pakistan) s’est félicité de la création de la zone de paix, de confiance et de coopération de l’Asie centrale par l’adoption de la résolution 76/299 de l’Assemblée générale. Selon lui, une telle zone représente un instrument vital pour le renforcement de la stabilité et de la coopération régionale et interrégionale. Le Pakistan a activement préconisé la création d’une zone exempte d’armes nucléaires en Asie du Sud depuis plus de deux décennies, a-t-il rappelé, assurant qu’un tel projet demeure contrecarré par « les explosions nucléaires initiées par notre voisin ». Face à la montée des tensions dans l’océan Indien, lieu de nouvelles alliances militaires préoccupantes selon lui, le représentant a jugé d’autant plus vital de préserver l’Asie centrale en tant que zone de paix. Une Asie centrale pacifique peut en effet être un rempart contre l’extension des conflits de l’Europe à l’Asie. Concernant l’Afghanistan, le représentant a assuré les pays d’Asie centrale du soutien du Pakistan à la mise en œuvre de différents projets de connectivité, notamment celui relatif au gazoduc Turkménistan-Afghanistan-Pakistan, au réseau électrique du Kirghizistan et du Tadjikistan et à la ligne de chemin de fer Ouzbékistan-Afghanistan-Pakistan.
M. JONIBEK ISMOIL HIKMAT (Tadjikistan) a considéré que les pays d’Asie centrale ont des relations stables malgré les crises multiples qui affectent le monde. Le Tadjikistan reconnaît l’importance du développement socioéconomique pour la prospérité nationale et régionale, en mettant l’accent sur le développement des infrastructures et en s’efforçant d’exploiter son fort potentiel hydroélectrique. Ses liens économiques de plus en plus étroits avec les pays de la région, d’une valeur de 33 milliards de dollars, combinés à la mise en place du projet de lignes de transmission électrique, démontrent selon le délégué l’engagement de son pays à cet égard. Déterminé à protéger l’environnement, la biodiversité et les ressources hydriques, le Tadjikistan a lancé de nombreuses initiatives à cet effet, y compris la conférence internationale sur l’eau organisée en mars de cette année. Afin de préserver la paix et la stabilité dans la région, le délégué a indiqué que son pays est membre de plusieurs cadres régionaux et internationaux. Compte tenu de son emplacement stratégique et de sa proximité avec l’Afghanistan, le Tadjikistan a également appelé à renforcer la coordination régionale et mondiale sur ces questions, notamment au moyen du processus de Douchanbé. Les consultations entre chefs d’État d’Asie centrale qui se tiendront en septembre permettront, a-t-il conclu, de renforcer la coopération régionale en vue de préserver la stabilité des États de la région.
M. HWANG JOONKOOK (République de Corée) a salué la création de la zone de paix, de confiance et de coopération de l’Asie centrale, avant de souligner l’importance de la diplomatie préventive. Mettant en avant le rôle des femmes à cet égard, il a précisé que son pays fera du programme les femmes et la paix et la sécurité une priorité si la République de Corée est élue au Conseil de sécurité pour la période 2024-2025. Le délégué a abordé la situation en Afghanistan et jugé capitale la coopération pour assurer la stabilité de ce pays. Il a en outre noté l’accroissement des échanges commerciaux entre son pays et les pays d’Asie centrale, avant de qualifier de solide le partenariat qu’ils ont noué. Enfin, il a rappelé l’engagement de son pays pour augmenter son aide publique au développement (APD).
M. GERARDO PEÑALVER PORTAL (Cuba) a appelé au respect de la diversité des systèmes politiques et à l’avènement d’un ordre international plus équitable. Dans cette optique, il a salué l’efficacité des zones de paix et de coopération et plaidé pour la réduction des dépenses militaires. Ces ressources, a fait valoir le délégué, devraient être allouées à l’amélioration du bien-être des populations du monde entier, qui plus est après la pandémie de COVID-19 et en raison des effets délétères des changements climatiques sur le développement. Il a en outre réaffirmé l’attachement de son pays à la construction d’une paix mondiale, en rappelant que Cuba s’était battue avec ardeur pour l’instauration d’une zone de paix dans les Caraïbes en 2014. Par ailleurs, le délégué a déploré le maintien du blocus des États-Unis contre son pays, qui constitue une entorse grave au multilatéralisme et entrave son développement durable.
M. SEDAT ÖNAL (Türkiye) a considéré que la coopération et la participation de l’ensemble des États Membres de la région est nécessaire pour relever les défis complexes liés aux changements climatiques et à la sécurité. Par la résolution 76/299 de l’Assemblée générale, l’Asie centrale a été déclarée zone de paix, de confiance et de coopération, un jalon important pour la région et la communauté internationale dans son ensemble. Après s’être félicité du rôle joué par son pays en tant que coauteur de cette résolution, le délégué a exprimé l’espoir que le projet de résolution faisant du 26 novembre la Journée mondiale des transports durables sera adopté.
Mme AIDA KASYMALIEVA (Kirghizistan) a redit l’attachement de son pays à un dialogue mutuellement bénéfique entre les pays d’Asie centrale et s’est félicitée de la création de la zone de paix, de confiance et de coopération de l’Asie centrale. La prévention des conflits et le désarmement sont nos priorités, a assuré la déléguée. Elle a salué le rôle du Centre régional des Nations Unies pour la diplomatie préventive en Asie centrale, avant de souligner l’importance du développement durable des régions montagneuses. Nous voulons réduire de plus de 40% nos émissions d’ici à 2030 et parvenir à la neutralité carbone en 2050, a-t-elle promis. Enfin, elle a souligné que le processus de démarcation de la frontière entre son pays et l’Ouzbékistan est arrivé à son terme en début d’année. C’est un événement historique qui renforce la coopération entre les pays d’Asie centrale, a conclu la déléguée.
M. JAIME HERMIDA CASTILLO (Nicaragua), rappelant que la Charte des Nations Unies exhorte tous les États Membres à régler pacifiquement leurs différends, a vu dans la création de zones de paix une contribution majeure à la paix et à la sécurité internationales. De telles zones favorisent la multipolarité, a-t-il ajouté, elles sont un moyen de garantir la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale des pays d’une même région unis autour des principes de paix, de sécurité partagée et de développement durable. C’est sur ces mêmes principes que la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC) a piloté la création d’une zone de paix, de confiance et de coopération en Amérique du Sud et des Caraïbes en 2014, a comparé le délégué. Il a par ailleurs fustigé « les pays qui se prennent pour les maîtres du monde » et qui, parce qu’ils ne souscrivent pas à cette culture de paix et de tolérance, imposent des sanctions unilatérales qui sont de véritables agressions contre d’autres pays.
Mme ANTJE LEENDERTSE (Allemagne) a estimé que la zone de paix peut créer un élan positif en vue d’un resserrement de la coopération en Asie centrale. Située au cœur de l’Europe, l’Allemagne touche les dividendes d’une coopération étroite avec ses voisins européens, a-t-elle dit. « Ensemble, nous avons créé l’Union européenne. » À cette aune, elle a salué les efforts des autres régions dans le monde en vue de promouvoir la confiance, la paix et la coopération. Elle a également appuyé l’initiative pour une Asie centrale verte axée sur des projets régionaux de lutte contre les changements climatiques. Enfin, elle a dit attendre avec impatience l’approfondissement des liens entre son pays et la zone de paix.
M. BAKHTIYOR IBRAGIMOV (Ouzbékistan) a affirmé que l’Asie centrale peut à nouveau jouer un rôle important en tant qu’intersection principale des corridors de transport et de transit interrégionaux reliant l’Est à l’Ouest. Il a indiqué qu’à l’initiative du Président de l’Ouzbékistan, des réunions consultatives des chefs d’État des pays d’Asie centrale traitent régulièrement d’un large éventail de questions régionales ainsi que des moyens de faire progresser la coopération et d’accroître la collaboration économique et commerciale entre les pays d’Asie centrale. Le délégué a expliqué que ces échanges de vues ont renforcé la confiance mutuelle des pays, ce qui a ouvert la voie à nombre d’opportunités pour la mise en œuvre de divers projets industriels et d’investissement à grande échelle, notamment dans le domaine du développement des infrastructures de transport et d’énergie. Nous sommes convaincus que notre forte volonté politique et notre esprit créatif commun contribueront à la prospérité de nos pays et de nos peuples, a-t-il dit.
M. KOHEI YOSHINO (Japon) a rappelé que l’année 2022 a marqué le trentième anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre le Japon et les cinq pays d’Asie centrale. En 2004, le Japon a mis en place le mécanisme de coopération « Asie centrale plus Japon », dont la dernière réunion, en décembre dernier à Tokyo, a permis de faire le point sur ses initiatives dans les domaines des infrastructures économiques, de la santé, de l’environnement et de la gestion des frontières. Le représentant a salué les efforts consentis par les organisations régionales afin de rendre l’Asie centrale plus prospère, en particulier le Centre régional des Nations Unies pour la diplomatie préventive en Asie centrale. En plus des subventions destinées à favoriser l’autonomisation des jeunes et la cohésion sociale dans les pays de la région, le Japon continue de fournir une aide financière en vue de renforcer la capacité de contrôle des frontières en Asie centrale, avec le concours de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).
M. ROBERT A. WOOD (États-Unis) a salué la création de la zone de paix, de confiance et de coopération de l’Asie centrale. Il a déploré néanmoins que certains pays se soient opposés à ce que soit fait un lien entre la stabilité et le respect des droits humains et de l’état de droit. « Aucun pays ne peut pourtant prospérer sans respecter l’état de droit », a averti le délégué. Il a en revanche salué la place faite aux femmes, avant de souligner l’importance de leur rôle dans la prévention des conflits. Enfin, le délégué a réitéré son attachement à l’indépendance des pays d’Asie centrale et apporté à ces derniers le soutien de son pays.
M. JAMES KARIUKI (Royaume-Uni) a constaté que compte tenu des défis sécuritaires auxquels la région est confrontée, la coopération entre les cinq républiques d’Asie centrale et leurs partenaires internationaux est critique, en évoquant la détérioration de la situation en Afghanistan et l’incertitude économique provoquée par l’invasion illégale de l’Ukraine par la Fédération de Russie. En plus du Centre régional des Nations Unies pour la diplomatie préventive, le représentant a encouragé les États d’Asie centrale à continuer de collaborer avec la Commission de consolidation de la paix et le Fonds pour la consolidation de la paix des Nations Unies, qui offrent selon lui des outils permettant de prévenir les conflits régionaux. Pour sa part, le Royaume-Uni entend renforcer ses liens commerciaux avec les pays de la région et contribuer à leur stabilité à long terme. S’agissant des défis environnementaux auxquels est confrontée l’Asie centrale, le représentant s’est félicité de la tenue de la Conférence des Nations Unies sur l’eau afin de trouver des solutions durables.
M. DAI BING (Chine) a déclaré qu’alors que le monde doit relever de nouveaux défis liés à la paix et sécurité, il devient crucial de renouveler la confiance et la solidarité et de promouvoir la coopération sur la base du respect mutuel. Le sommet Chine-Asie centrale qui se tiendra après-demain à Beijing représente une opportunité de resserrer encore les relations entre nos pays et de dessiner un nouvel avenir commun, a-t-il déclaré. Il importe de pratiquer sur le plan régional un véritable multilatéralisme et de promouvoir la paix et le développement dans l’intérêt de tous les pays concernés. C’est ainsi que le représentant a jugé qu’une de zone de paix, de confiance et de coopération en Asie centrale est utile dans une perspective centrée sur le respect des principes de tolérance et d’indépendance de la Charte des Nations Unies. Enfin, il a condamné « toutes les ingérences étrangères dans les pays d’Asie centrale, quels que soient les prétextes invoqués ».
M. JOAQUÍN ALBERTO PÉREZ AYESTARÁN (Venezuela) s’est félicité de la proclamation de l’Asie centrale en tant que zone de paix, de confiance et de coopération, ce qui permettra selon lui de renforcer l’intégration, la coopération pacifique et le développement des pays de la région. Il a salué les efforts déployés par les pays d’Asie centrale pour promouvoir des mécanismes de prévention des conflits, de consolidation de la paix et de cohésion régionale. Le représentant a réitéré son attachement au renforcement de la zone de paix en Amérique latine et dans les Caraïbes. Il a toutefois demandé que cessent les discours incendiaires et les approches punitives et unilatérales qui sèment la division et la discorde entre les États Membres.
M. VASSILY A. NEBENZIA (Fédération de Russie) a rappelé que son pays est un partenaire fiable et de longue date des États d’Asie centrale. « Depuis de nombreuses années, nous accompagnons nos voisins dans leur volonté de suivre la voie d’un développement progressif. » La Russie et les États d’Asie centrale continuent de renforcer leur coopération, a dit le délégué, en rappelant la tenue le 14 octobre 2022 du premier sommet Russie-Asie centrale à Astana, au Kazakhstan. Il a noté aussi la participation de tous les dirigeants des États d’Asie centrale aux célébrations qui ont eu lieu à Moscou à l’occasion du Jour de la victoire le 9 mai dernier. « L’importance géopolitique de l’Asie centrale est extrêmement élevée pour notre pays. » Le délégué a rappelé que les garants de la sécurité dans cette région sont les États membres de l’Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC). Les éléments clefs de la stabilité sont la base militaire russe au Tadjikistan et la base militaire russe conjointe au Kirghizistan. L’absence de visas et la prévalence de la langue russe dans la région font du marché du travail russe le plus vaste pour les citoyens d’Asie centrale qui se rendent à l’étranger pour gagner de l’argent, a assuré le délégué. Enfin, il a dénoncé la volonté de certains pays occidentaux de saper la stabilité et la sécurité de la région, ainsi que son développement économique, y compris par des menaces de sanctions. « Rien de bon ne peut en sortir. »
M. YASHAR T. ALIYEV (Azerbaïdjan) a estimé que la proclamation de l’Asie centrale en tant que zone de paix, de confiance et de coopération a été un moment historique contribuant de manière significative au renforcement de la paix et de la sécurité internationales et à la promotion des buts et principes de la Charte, notamment les principes de souveraineté, d’indépendance politique et d’intégrité territoriale de tous les États. Les pays d’Asie centrale jouent un rôle important pour assurer la paix, la stabilité et le développement durable dans la région, a-t-il poursuivi, promouvant activement la coopération régionale et internationale dans des domaines tels que la science et la technologie, l’éducation, l’environnement, le commerce, les transports ou encore la culture. Le représentant a assuré que son pays entretient des relations amicales et une coopération constructive avec les pays d’Asie centrale. Nous avons des engagements étroits dans de nombreux domaines, notamment les transports, la logistique, l’énergie, l’agriculture et le tourisme, a-t-il ainsi indiqué.
APPLICATION ET SUIVI INTÉGRÉS ET COORDONNÉS DES TEXTES ISSUS DES GRANDES CONFÉRENCES ET RÉUNIONS AU SOMMET ORGANISÉES PAR LES NATIONS UNIES DANS LES DOMAINES ÉCONOMIQUE ET SOCIAL ET DANS LES DOMAINES CONNEXES: PROJET DE RÉSOLUTION (A/77/L.68)
Selon les termes de la résolution consacrée à la Mise en œuvre des activités relevant de la Décennie d’action des Nations Unies pour la nutrition (2016-2025), présentée par le Brésil et adoptée par consensus, l’Assemblée générale invite instamment les États Membres à faire de la sécurité alimentaire, de la sécurité sanitaire des aliments et de la nutrition une priorité absolue. Elle leur demande également d’intensifier leurs efforts dans les six domaines d’action du programme de travail de ladite Décennie pour que les systèmes alimentaires donnent accès à toutes les personnes à une alimentation saine et abordable. Les États Membres sont également appelés à maintenir leurs marchés alimentaires ouverts afin de préserver le commerce international de denrées alimentaires et d’engrais.
Explication de position
À l’issue de l’adoption de la résolution, les États-Unis ont déploré que le texte n’affirme pas l’importance de supprimer la gabegie alimentaire. Sans suppression de ce véritable fléau, la Décennie ne sera pas réalisée dans les temps, a notamment estimé le représentant qui s’est par ailleurs inquiété de l’importance accordée à l’agroécologie dans le libellé de la résolution. Il a souligné l’importance d’un cadre réglementaire et juridique sous-tendant l’innovation.
DÉVELOPPEMENT DURABLE: PROJET DE RÉSOLUTION (A/77/L.67)
L’Assemblée a décidé de déclarer le 26 novembre Journée mondiale des transports durables en adoptant par consensus une résolution présentée par le Turkménistan par laquelle elle prie également son président d’envisager de convoquer une réunion de haut niveau d’une demi-journée pendant sa soixante-dix-huitième session, afin de promouvoir la coopération dans ce domaine.
ÉLIMINATION DE LA PAUVRETÉ ET AUTRES QUESTIONS LIÉES AU DÉVELOPPEMENT: PROJET DE RÉSOLUTION (A/77/L.69)
L’Assemblée générale a adopté par consensus la résolution intitulée « Soins de santé primaires de proximité: une approche participative et inclusive de la couverture sanitaire universelle » par laquelle elle constate l’importance des services de santé de proximité en tant que composante essentielle des soins de santé primaires et d’un accès universel à la santé. Présenté par le Bangladesh, ce texte demande notamment aux États Membres d’allouer des ressources adéquates et de créer des synergies avec d’autres priorités de développement, afin d’appuyer le renforcement des soins de santé primaires de proximité et d’explorer des approches novatrices dans leurs pays respectifs.
Considérant que le financement de la santé exige une solidarité mondiale, elle invite les institutions financières internationales, les banques de développement multilatérales et les donateurs à fournir des ressources appropriées, tout en encourageant l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et les entités de l’ONU à fournir un soutien technique permettant d’assurer la viabilité des soins de santé primaires de proximité.
Explications de position
Le délégué de l’Égypte a salué ce texte qui fait fond sur une expérience sanitaire intéressante, celle du Bangladesh. Il a souligné la nécessité d’appuyer les systèmes de santé des pays en développement, dans le respect de leurs priorités. Il a expliqué la position de son pays sur le paragraphe 16 du préambule, en rappelant les convictions religieuses et culturelles qui sont celles de l’Égypte.
Le représentant de la République islamique d’Iran s’est félicité des progrès remarquables accomplis sur la voie d’une couverture médicale universelle dans son pays afin d’améliorer la santé et le bien-être de la population. Malgré ces avancées, l’application de mesures de coercition unilatérales continue d’entraver les efforts du Gouvernement iranien, en violation des principes fondamentaux du droit international et de la Charte des Nation Unies, a-t-il déploré. Ces mesures entravent également le développement socioéconomique, l’accès aux ressources et la capacité de l’État à mettre en place des programmes sanitaires. Le représentant a souligné l’importance de l’adoption de mesures concrètes au niveau international afin de renforcer les capacités des États Membres en matière de santé.
La représentante du Guatemala s’est dissociée du libellé de la résolution L.69 contraire à son droit interne en matière de protection de la vie et de la famille en tant qu’institution. Elle a rappelé en outre qu’il n’existe pas de consensus sur la définition des droits reproductifs, ceux-ci pouvant être interprétés comme un droit à l’avortement, lequel est contraire à la Constitution de son pays.
Le délégué du Sénégal a salué ce texte qui vient à un moment où le monde semble tourner la page de la pandémie. Il a tenu à se dissocier du libellé ambigu du paragraphe 16 du préambule relatif aux « sexual rights » qui ne reflètent pas les conceptions culturelles des pays.
Le représentant de la Fédération de Russie s’est opposé au contenu du paragraphe 16 du préambule de la résolution portant sur les documents finaux de la conférence d’examen de la mise en œuvre du Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement, estimant qu’en vertu de la résolution 65/234 de l’Assemblée générale, les accords conclus dans le cadre dudit Programme ne peuvent être renégociés. Il a exprimé son accord avec l’Iran concernant l’effet néfaste des mesures de coercition unilatérales sur l’accès aux soins de santé. Selon lui, l’adoption de la présente résolution aura des retombées positives pour la couverture universelle des services de santé et la réalisation des objectifs de développement durable.
Le Nicaragua a fait siens les propos du Guatemala.
RENFORCEMENT DE LA COOPÉRATION INTERNATIONALE ET COORDINATION DES EFFORTS DÉPLOYÉS POUR ÉTUDIER ET ATTÉNUER LE PLUS POSSIBLE LES CONSÉQUENCES DE LA CATASTROPHE DE TCHERNOBYL: PROJET DE RÉSOLUTION (A/77/L.66)
L’Assemblée générale a adopté par consensus une résolution dans laquelle elle souligne qu’il convient de poursuivre la surveillance environnementale et sanitaire des régions et des populations touchées par la catastrophe de Tchernobyl afin d’évaluer l’efficacité de l’aide internationale. Elle engage aussi les États Membres et tous les partenaires intéressés à soutenir les activités de coopération internationale pour Tchernobyl menées en vue de réaliser les objectifs de développement durable dans les régions touchées, grâce notamment à la création de partenariats, à l’innovation et à l’investissement.