Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 10 octobre 2022
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Ukraine
Le Secrétaire général a rendue publique aujourd’hui une déclaration dans laquelle il se dit profondément choqué par les attaques de missiles à grande échelle perpétrées par les forces armées de la Fédération de Russie contre des villes ukrainiennes.
Malgré les frappes d’aujourd’hui, l’aide humanitaire est toujours fournie aux gens qui ont désespérément besoin de soutien. C’est ce que dit la Coordonnatrice humanitaire sur place, Mme Denise Brown. Elle a aussi affirmé que l’aide humanitaire ne s’arrêtera pas et a naturellement exprimé son propre choc face aux événements.
Haïti-Humanitaire
Hier, en Haïti, l’on comptait 32 cas de choléra confirmés, 224 cas suspects et 16 morts confirmées.
Malgré les problèmes logistiques et d’accès, l’ONU et ses partenaires humanitaires contribuent à la riposte du Ministère de la santé contre le choléra. Plus de 43 établissements de santé autour de Port-au-Prince et dans la région du Centre ont été identifiés pour être utilisés comme centres de traitement du choléra. Douze établissements accueillent actuellement les malades.
Des points d’eau ont été installés et des équipes de distribution d’eau et d’assainissement ont commencé à former du personnel et à effectuer des opérations de chloration. Les efforts de communication sur les risques et la mobilisation des communautés sont en cours, visant pour l’instant un million de personnes par jour qui reçoivent des textos en créole.
Des cas de choléra ont aussi été identifiés à la prison nationale de Port-au-Prince. Selon les autorités, l’on comptait hier 2 cas confirmés, 9 morts et 39 cas suspects. Les autorités nationales ont lancé une enquête pour identifier la source du choléra et mettent en place une riposte d’urgence. Les agences des Nations Unies dans le pays contribuent aux efforts du Gouvernement haïtien pour enquêter et riposter à l’irruption de la maladie, grâce à la fourniture rapide de produits médicaux et d’assainissement mais aussi à des conseils techniques sur la gestion des cas, la prévention et les mesures de contrôle.
Le système des Nations Unies a offert à l’autorité carcérale un protocole ad hoc pour prévenir et minimiser autant que possible l’irruption de la maladie et ses implications.
Vendredi dernier, le Coordonnateur des secours d’urgence a annoncé une ponction du Fonds central pour les interventions d’urgence d’une valeur de 7 millions de dollars pour la riposte contre le choléra. Le Plan 2022 de réponse humanitaire pour Haïti est gravement sous-financé, soit à moins de 20%.
L’ONU lance à la communauté internationale un appel d’urgence pour qu’elle débloque des fonds pour la riposte contre le choléra et autres besoins humanitaires pressants. La faculté de répondre aux besoins humanitaires est naturellement liée à la situation en matière de sécurité.
Haïti
Dans une déclaration rendue publique hier, le Secrétaire général se dit gravement préoccupé par la situation dans le pays. Il répète que le blocus du terminal de Varreux a stoppé net la fourniture de services essentiels à la prévention d’une propagation rapide du choléra.
Hier, le Secrétaire général a adressé au Conseil de sécurité une lettre contenant des options pour le renforcement de l’appui à la sécurité en Haïti, comme l’a demandé le Conseil dans sa résolution 2645.
Enfin, le Secrétaire général a aussi renouvelé son appel aux parties prenantes haïtiennes pour qu’elles surmontent leurs divergences et s’engagent, sans plus de délai, dans un dialogue pacifique et inclusif sur une marche constructive à suivre.
Venezuela
Le Secrétaire général a pris note avec une profonde tristesse des glissements de terrain dévastateurs qui se sont produits à Tejerías, au Venezuela. Il présente ses sincères condoléances au peuple et au Gouvernement du Venezuela, en particulier ceux qui ont perdu des membres de leur famille, leur habitation et leurs moyens de subsistance.
L’équipe de pays des Nations Unies coordonne ses efforts avec les autorités nationales pour voir comment aider au mieux en ce moment terrible.
Vice-Secrétaire générale
La Vice-Secrétaire générale, Mme Amina Mohammed, est à Bruxelles où elle a participé, hier, à la Conférence annuelle des ambassadeurs de l’Union européenne. La Conférence a porté sur la coopération entre l’ONU et l’Union européenne sur le terrain et sur l’exploitation du rôle des coordonnateurs résidents des Nations Unies et des chefs des délégations de l’Union européenne pour optimiser l’impact de leur travail et mettre en œuvre les objectifs de développement durable.
Mme Mohammed s’est aussi entretenue avec de hauts responsables de l’Union européenne, dont M. Josep Borrell, Haut Représentant pour les affaires étrangères et les politiques de sécurité, Mme Jutta Urpilainen, Commissaire européenne aux partenariats internationaux et quelques parlementaires. Elle n’a pas manqué de rencontrer l’équipe des Nations Unies à Bruxelles, avant de se rendre, dimanche dernier, auprès des communautés de réfugiés ukrainiens visant en ce moment en Belgique.
Syrie
L’hiver menace d’être l’un des plus rudes qu’ait jamais connus la Syrie, compte tenu des pénuries de gaz et d’énergie et de la détérioration de la situation socioéconomique.
Quelque six millions de personnes auront besoin d’une aide humanitaire pour survivre aux dures conditions hivernales, soit une augmentation de 33% par rapport à l’année dernière.
La stratégie contre l’hiver se concentre sur l’aide aux personnes les plus en danger, dont celles qui vivent dans les zones isolées et en haute altitude, et les personnes vulnérables comme les enfants, les personnes âgées, les femmes enceintes, les personnes handicapées et celles qui souffrent de maladies chroniques.
Parmi les personnes prioritaires, l’on compte aussi les personnes déplacées qui vivent dans des tentes ou des camps de fortune, dont les 800 000 dans le nord-ouest de la Syrie.
Une somme de 200 millions de dollars est attendue de toute urgence pour combler le déficit et permettre aux partenaires humanitaires de répondre aux besoins liés à l’hiver entre les mois d’octobre et de mars.
Sri Lanka
L’équipe de pays des Nations Unies, dirigée par la Coordonnatrice résidente, Mme Hanaa Singer-Hamdy, aide toujours le pays à répondre à la crise socioéconomique. À la fin du mois de septembre, le Plan humanitaire conjoint de 47,2 millions de dollars avait permis d’aider un million de personnes sur un objectif total de 1,7 million de personnes très vulnérables. Les gens ont reçu une aide liée à la sécurité alimentaire, à la nutrition, à l’eau, à la protection et à la santé. À ce jour, les dons d’argent liquide du Programme alimentaire mondial (PAM) sont allés à plus de 150 000 personnes. Un premier lot de riz acheté par le PAM vient d’arriver au profit des cantines scolaires et d’un million d’enfants, pendant trois mois. Pour sa part, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) booste la production de riz et fournit des engrais aux fermiers. La FAO a aussi distribué de l’argent liquide à plus de 6 800 petits pêcheurs dans quatre districts les plus pauvres de Sri Lanka.
Climat
Aujourd’hui, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires et la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge ont publié un rapport qui indique que les vagues de chaleur sont responsables de quelques-unes des catastrophes les plus meurtrières et qu’elles s’intensifient.
A l’approche de la COP27, le mois prochain en Égypte, le rapport explique comment les cas d’extrême chaleur prédisent un monde moins habitable et dit que les pays doivent prendre des mesures agressives pour éviter des catastrophes potentiellement récurrentes.
Le rapport propose aussi des mesures concrètes que les agences humanitaires et les décideurs politique peuvent prendre pour atténuer les pires impacts de la chaleur extrême.
Journée mondiale de la santé mentale
La Journée mondiale est commémorée aujourd’hui et dans son message, le Secrétaire général note que près d’un milliard de personnes souffrent de problèmes de santé mentale mais que la santé mentale demeure l’un des aspects de la santé les plus négligés.