En cours au Siège de l'ONU

dbf220127

Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 27 janvier 2022

(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Commémoration des victimes de l’Holocauste 

Le Secrétaire général a participé virtuellement à la cérémonie des Nations Unies marquant la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste.  Il a souligné que si l’on devait observer une minute de silence pour chaque victime, ce silence durerait plus de 11 années. 

Notre première tâche, a-t-il estimé, est de nous souvenir de ceux qui ont péri, à savoir les six millions de Juifs, les Roms, les Sintis, les LGBTQ plus, les personnes handicapées et les innombrables autres.  Le Secrétaire général a dit que nous nous souvenons des prières désespérées que les Juifs et les autres ont adressées à la communauté internationale et du silence honteux auxquelles elles se sont heurtées. 

Le Secrétaire général a ajouté que ce que nous voyons aujourd’hui doit tous nous préoccuper et nous propulser dans l’action: une résurgence du déni de l’Holocauste, des tentatives de réécrire l’histoire et des efforts pour blanchir et réhabiliter des responsables de crimes contre l’humanitaire.  Il a voulu que l’on n’exagère pas l’écho des années 30 mais que l’on reste plutôt sourd à sa sinistre résonance aujourd’hui. 

Mme Michelle Bachelet a aussi publié un message disant que notre action dans le souvenir des victimes des pires crimes contre l’humanité porte en elle les graines de la guérison et de l’unité, la réalisation que nous sommes une seule humanité de gens égaux en dignité et en droits.

Sahel central

Lors d’une réunion virtuelle sur la région du Sahel, M. Martin Griffiths, Coordonnateur des secours d’urgence, a dit que près de 15 millions de personnes au Mali, au Niger et au Burkina Faso auront besoin d’une aide humanitaire cette année, soit 4 millions de plus que l’année dernière. 

À l’origine de la crise humanitaire croissante, M. Griffiths dit voir une confluence de facteurs, dont les conflits et l’instabilité politique, la pandémie de COVID-19, les changements climatiques et le manque d’opportunités de développement durable. 

Pour faire de réels progrès, il a appelé à une attention plus soutenue sur la résilience, les solutions durables et la coopération entre les acteurs humanitaires, ceux du développement et ceux du secteur de la paix. 

La communauté humanitaire aura besoin de près de 2 milliards de dollars pour la réponse au Mali, au Niger et au Burkina Faso cette année.  

L’année dernière, les organisations humanitaires ont aidé plus de 7 millions de personnes dans la région et collecté une somme de 700 millions de dollars mais les besoins augmentent plus vite que les ressources disponibles.  

Éthiopie  

Dans le nord de l’Éthiopie, encore plus de gens fuient les combats autour de la ville d’Abala, dans la province d’Afar, près de la frontière avec la province du Tigré.  Les affrontements empêchent aussi la fourniture de l’aide par la seule route ouverte vers le Tigré, aucune fourniture n’étant arrivée depuis la moitié du mois de décembre.  

Au Tigré, les Nations Unies et leurs partenaires humanitaires ont même été forcés de réduire encore d’autres opérations, compte tenu de la pénurie de fournitures, de carburant et d’argent liquide.  Les organisations humanitaires ont prévenu que les opérations pourraient cesser complètement d’ici la fin de ce mois.  Les stocks de produits nutritionnels pour compléter les aliments et traiter les cas de malnutrition grave aigue sont déjà épuisés. 

Comme on l’a indiqué hier, 3,5 tonnes de médicaments sont arrivées à Mekelle par le Service aérien humanitaire des Nations Unies, affrété par une ONG partenaire.  

Les combats à Afar auraient conduit des dizaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants à fuir ces quelques dernières semaines et ces personnes ont besoin d’abris de secours, d’eau, d’assainissement et d’accès aux services médicaux.  

L’aide continue à s’intensifier dans les zones accessibles d’Amhara et d’Afar.  Plus de 523 000 personnes ont reçu de la nourriture à Amhara, la semaine dernière et depuis le mois d’octobre dernier, quelque 3,2 millions d’hommes, de femmes et d’enfants ont reçu une aide.   

Dans la province d’Afar, près de 380 000 personnes ont été concernées par la dernière distribution de nourriture.  

Tonga 

Après le séisme d’aujourd’hui, le Coordonnateur résident pour le Pacifique, M. Sanaka Samarasinha, a indiqué que le personnel de l’ONU est sain et sauf. 

L’équipe de pays aux Tonga continue de travailler sur les questions de la sécurité alimentaire, des télécommunications, de la santé et de l’eau, et à appuyer les efforts de nettoyage en cours. 

L’ONU fournit un appui psychosocial aux femmes, aux enfants, aux personnes handicapées et autres.  Les équipes indiquent que le traumatisme et la peur sont toujours très prononcés. 

L’ONU travaille aussi à la logistique, y compris la sécurité des cargos, et contribue au déploiement des terminaux satellites pour améliorer la connectivité en attendant la réparation des câbles sous-marins. 

L’ONU travaille également avec le Gouvernement a l’analyse de la nourriture et de l’eau et au respect des protocoles dans la riposte contre la COVID-19. 

Mozambique 

Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) déploie du personnel et prépare des stocks de produits médicaux et nutritionnels, de l’eau, du matériel d’assainissement et des kits d’hygiène.  Il met aussi en place des espaces d’apprentissage temporaires pour aider les enfants et les familles affectés par la tempête tropicale Ana, qui s’est abattue dans le centre et le nord du Mozambique, le 24 janvier dernier.  D’après l’UNICEF, plus de 45 000 personnes, dont 23 000 femmes et enfants, auront probablement besoin d’une aide humanitaire.  

L’agence prévient aussi que le Mozambique est en pleine saison des pluies, une situation qui pourrait se détériorer rapidement si une autre dépression tropicale ou un cyclone venait charrier la pluie dans des rivières et des barrages déjà pleins. 

Syrie 

Hier après-midi, l’Envoyé spécial pour la Syrie, M. Geir Pedersen, a informé le Conseil de sécurité de l’évolution de la situation dans le pays.

Aujourd’hui, le Conseil de sécurité a tenu une réunion sur la situation humanitaire en Syrie.

Financement pour la nature

Le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et quelques partenaires ont publié aujourd’hui un rapport qui dit que les pays du G20 doivent investir 285 milliards de dollars chaque année d’ici à 2050 dans des solutions fondées sur la nature pour s’attaquer aux crises liées au climat, a la biodiversité et à la dégradation des terres.  Or, d’après le rapport, les pays du G20 ne dépensent que 120 milliards de dollars par an. 

Intitulé « State of Finance for Nature in the G20 », le rapport révèle que seuls 2% de cet investissement de 120 milliards va à l’aide publique au développement.  De même, les investissements du secteur privé restent bas, soit 14 milliards par an, donc 11% de ce que les pays du G20 mettent sur la table. 

Rapport sur les points chauds de la faim  

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial (PAM) ont publié le rapport sur les points chauds de la faim dans le monde.  Le rapport prévient que l’insécurité alimentaire aigue va probablement s’aggraver dans 20 pays ou situations, nommés les points chauds de la faim, entre les mois de février et de mai.

L’Éthiopie, le Nigéria, le Soudan du Sud et le Yémen restent les premiers sur la liste depuis le rapport de l’année dernière.  Selon leurs dernières évaluations, ces pays ont tous identifié une partie de leur population comme vivant ou risquant la famine ou la mort, et nécessitant l’attention la plus urgente.  

L’Afghanistan, Haïti, le Honduras, la République centrafricaine, la République démocratique du Congo, le Soudan et la Syrie suscitent toujours une préoccupation particulière. 

Les deux agences notent aussi que l’Afghanistan devrait connaître un nombre record de gens en insécurité alimentaire critique.  Des pans entiers de la population risquent réellement de connaître la faim ou la mort si la crise n’est pas contenue.

Tableau d’honneur 

Cuba et le Koweït ont versé l’intégralité de leur contribution au budget ordinaire de l’ONU pour 2022, faisant grimper a 31 le nombre des pays qui ont fait de même.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.