Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 12 octobre 2021
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Afghanistan
Ce matin, le Secrétaire général a participé à la Réunion extraordinaire des dirigeants du G20 sur l’Afghanistan, qui a été accueillie par le Chef du G20, le Premier Ministre italien, M. Mario Draghi. Au cours de son allocution, il a réitéré ce qu’il a dit hier à la presse.
Le Secrétaire général a souligné qu’il voyait trois domaines d’action essentiels concernant l’Afghanistan. Il s’agit d’avoir une bouée de sauvetage pour aider le peuple afghan, d’éviter un effondrement total de l’économie du pays et de poursuivre notre engagement à aider à faire avancer les choses dans la bonne direction.
Sur le plan humanitaire, nos collègues nous disent qu’hier, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés a fourni des articles de secours à plus de 4 000 personnes déplacées à ainsi qu’à celles touchées par le conflit.
Pour sa part, le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) a mis en place quatre cliniques d’urgence fixes le long des zones frontalières de l’Afghanistan pour fournir des services de santé et de protection en matière de procréation aux rapatriés, aux personnes déplacées, ainsi qu’aux communautés d’accueil. L’agence apporte également son appui à un dispensaire de santé de base pour les personnes déplacées dans le district de Karokh à Herat.
Pour sa part, le Programme alimentaire mondial (PAM) a averti qu’il n’y a pas d’argent en Afghanistan pour payer les salaires ou acheter de la nourriture, des médicaments ou de l’eau potable. Le PAM a déclaré qu’un million de vies d’enfants sont en jeu alors que les décès dus à la malnutrition se profilent. L’agence souligne que ces décès pourront être évités si des fonds sont libérés pour l’Afghanistan dès maintenant.
Le financement de notre appel éclair est en hausse et est maintenant à 38%. Nous avions demandé 606,3 millions de dollars jusqu’à la fin de l’année.
Conseil de sécurité
Dans le débat public du Conseil de sécurité sur la diversité, l’édification de l’État et la recherche de la paix, ce matin, le Secrétaire général a déclaré que la diversité devait être considérée comme une source de force et non comme une menace. Lorsque nous ouvrons la porte à l’inclusion et à la participation, a-t-il ajouté, nous faisons un pas de géant dans la prévention des conflits et la consolidation de la paix.
Pour ce faire, le Secrétaire général a mis en évidence trois domaines de progrès. Premièrement, a-t-il dit, les institutions et les lois nationales doivent fonctionner pour tous. Les pays devraient envisager de donner plus d’espace à leurs différentes régions, a-t-il dit en deuxième point. Et troisièmement, les femmes, les jeunes et les personnes les plus marginalisées doivent être impliqués à chaque étape du processus, car la construction et le maintien de la paix exigent leurs voix et leurs actions.
Biodiversité
Ce matin, le Secrétaire général s’est exprimé dans un message vidéo lors du segment de haut niveau de la Conférence des Nations Unies sur la biodiversité, qui se tient à Kunming, en Chine.
Il a déclaré que les dommages causés au réseau complexe de la vie qui nous soutient ont déjà eu un impact sur la vie et les moyens de subsistance de millions de personnes, contribuant à la faim, à la maladie et au chômage. « Nous sommes en train de perdre notre guerre suicidaire contre la nature », a-t-il déclaré, ajoutant qu’un cadre mondial pour la biodiversité ambitieux et efficace pour l’après-2020, avec des objectifs et des repères clairs, peut nous remettre sur la bonne voie.
Action pour le climat
Le Secrétaire général s’est exprimé aujourd’hui par message vidéo préenregistré à la sixième réunion ministérielle de la Coalition des ministres des finances pour l’action climatique.
M. Guterres a souligné que la COP26 doit être un tournant si nous voulons tenir la promesse de l’Accord de Paris de limiter la hausse de la température mondiale à 1,5° C au-dessus des niveaux préindustriels, de protéger les populations des impacts des changements climatiques et de veiller à ce que tous les flux financiers soient conformes aux objectifs de la zéro émission et développement durable. Mais, à l’approche de la COP26, il a dit rester sincèrement préoccupé par l’absence de progrès sur ces priorités.
Le Secrétaire général a demandé aux ministres des finances d’envisager d’allouer la moitié de tous les fonds publics de lutte contre les changements climatiques à l’appui des efforts d’adaptation des pays en développement et de reconsidérer la façon dont ils calculent le PIB.
Il est très important que nous fournissions, sinon dépassions, les 100 milliards de dollars promis par an.
Yémen
Le Coordonnateur résident et humanitaire au Yémen, M. David Gressly, a déclaré aujourd’hui que 20 millions de personnes, soit les deux tiers de la population du Yémen, ont besoin d’une aide humanitaire, dont 5 millions sont à deux doigts de la famine et environ 400 000 enfants menacés de mort imminente par malnutrition.
M. Gressly a déclaré que le généreux financement des donateurs intervenu après le mois de mars avait permis aux humanitaires d’intensifier leur soutien alimentaire et nutritionnel pour éviter la famine. Mais, a-t-il dit, la situation reste extrêmement fragile et les programmes de santé, d’eau, de moyens de subsistance et de soutien aux personnes déplacées sont tous gravement sous-financés, à moins de 20%. Il est particulièrement préoccupé par l’escalade des combats à Mareb et dans ses environs, qui force les gens à fuir leurs foyers dans une région qui compte déjà un million de personnes déplacées.
Le Plan d’intervention humanitaire pour le Yémen a reçu 2,1 milliards de dollars, ce qui représente un financement de 55% du plan.
Mali
S’agissant du Mali, l’ONU se félicite de l’engagement renouvelé pris par les parties maliennes pour mettre en œuvre de l’Accord de paix à l’issue de la réunion du Comité de suivi de l’Accord à Bamako, en particulier de l’annonce faite par le Gouvernement malien de réintégrer 13 000 anciens combattants d’ici à la fin de l’année et 13 000 autres d’ici deux à trois ans, dans le cadre du programme de désarmement, démobilisation et réintégration en cours dans ce pays.
Nous saluons également la volonté des parties de procéder à la réinsertion socioéconomique des ex-combattants déjà enregistrés, [dont] environ 300 femmes par région.
La pleine mise en œuvre de l’Accord de paix reste essentielle pour parvenir à la paix et à la stabilité au Mali et dans la région du Sahel. Nous réitérons une fois de plus notre engagement à soutenir les efforts des Maliens.
Myanmar
Depuis le Myanmar, l’équipe de pays des Nations Unies sur place se dit profondément préoccupée par les faibles niveaux de financement actuels pour répondre aux besoins de trois millions de femmes, d’enfants et d’hommes.
Hier, moins de la moitié des 385 millions de dollars requis dans le cadre du plan de réponse humanitaire et du plan de réponse d’urgence intérimaire lancés après la prise de contrôle militaire avait été versée.
Notre équipe affirme que les donateurs et les États Membres doivent d’urgence intensifier et augmenter leur soutien financier et être solidaires des personnes qui souffrent au Myanmar.
Nous, ainsi que nos partenaires humanitaires, continuons de rester et de livrer de l’aide humanitaire au peuple du Myanmar. Au moment où nous parlons, nos collègues travaillent sans relâche sur le terrain pour améliorer l’accès aux soins de santé, à l’eau et à l’assainissement, à la nourriture et à d’autres services de base.
Sécurité alimentaire
Ce matin, l’ONU et l’Union européenne ont convoqué une réunion virtuelle de haut niveau sur l’action à entreprendre pour anticiper les crises alimentaires.
Les participants –y compris les chefs du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), du Programme alimentaire mondial (PAM) et de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO)– ont convenu qu’il existe un risque élevé d’insécurité alimentaire.
Lors de l’événement, le Coordonnateur des secours d’urgence de l’ONU, M. Martin Griffiths, a souligné le succès des premières mesures prises sur la base des prévisions de famines imminentes, comme en Éthiopie et en Somalie. Il a également souligné la nécessité d’investir dans des outils d’alerte précoce au niveau local.
Libye
Nous avons publié hier une déclaration dans laquelle le Secrétaire général de l’ONU s’est félicité de l’accord conclu à Genève par la Commission militaire mixte libyenne (5+5) pour un plan d’action global en faveur d’un processus progressif, équilibré et séquencé du retrait des mercenaires, des étrangers combattants et forces étrangères présentes sur le territoire libyen. Le plan d’action est la pierre angulaire de la mise en œuvre de l’accord de cessez-le-feu d’octobre 2020.
Le Secrétaire général est convaincu que le déploiement d’une première équipe d’observateurs du cessez-le-feu des Nations Unies contribuera à créer les conditions d’une mise en œuvre réussie du Plan d’action. (Voir communiqué de presse SG/SM/20964)
Secrétaire général/COVID-19
Hier après-midi, le Secrétaire général a pris la parole lors d’un événement organisé par le Fonds monétaire international (FMI) intitulé « COVID-19 et États fragiles: promouvoir une reprise résiliente pour les communautés les plus vulnérables ».
Il s’est félicité à cette occasion de la Stratégie du FMI pour les États fragiles et touchés par un conflit, qu’il a qualifiée d’étape cruciale pour appliquer une optique de prévention des crises aux risques complexes et multidimensionnels découlant de la pandémie et de la reprise. Il a ajouté que cela est particulièrement important pour les pays sortant d’une crise et d’un conflit.