Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 14 avril 2021
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
FNUAP
Près de la moitié des femmes dans 57 pays en développement se voient refuser le droit de décider d’avoir des relations sexuelles avec leur partenaire, d’utiliser des moyens de contraception ou d’obtenir des soins de santé. C’est ce qu’indique l’édition 2021 du Rapport phare sur l’état de la population mondiale du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), qui a été publié aujourd’hui.
« Le fait que près de la moitié des femmes ne peuvent toujours pas décider elles-mêmes d’avoir des relations sexuelles, d’utiliser des moyens de contraception ou d’obtenir des soins de santé devrait nous scandaliser tous », a déclaré la Directrice exécutive du FNUAP, Mme Natalia Kanem. « En substance, des centaines de millions de femmes et de filles ne possèdent pas leur propre corps et leur vie est gouvernée par d’autres. »
Les conclusions du rapport montrent que seulement 55% des femmes sont pleinement habilitées à prendre des décisions concernant les soins de santé, la contraception et la capacité de dire oui ou non aux relations sexuelles. En outre, indique le rapport, seulement 80% des pays disposent de lois favorisant la santé et le bien-être sexuels.
Le rapport note également que 20 pays ou territoires ont des lois dites « épousez-votre-propre-violeur », qui permettent aux hommes d’échapper aux poursuites pénales s’ils épousent la femme ou la fille qu’ils ont violée. En outre, 43 pays n’ont pas de législation traitant de la question du viol conjugal.
Conseil de sécurité
La Représentante spéciale du Secrétaire général chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit, Mme Pramila Patten, a informé les membres du Conseil de sécurité ce matin.
Elle a présenté les conclusions du rapport annuel 2020 de son Bureau, qui couvre 18 situations de pays et documente plus de 2 500 cas de violence sexuelle liés aux conflits et vérifiés par l’ONU. Elle a appelé à des efforts concertés pour veiller à ce que les survivants de violences sexuelles ne soient pas obscurcis par l’ombre de la pandémie de COVID-19.
Mme Patten a indiqué que la sous-déclaration chronique des violences sexuelles en temps de guerre avait été aggravée par la COVID-19. Des mesures proactives pour aider les survivants à se manifester en toute sécurité et à demander réparation sont devenues plus urgentes que jamais, a-t-elle déclaré aux membres du Conseil.
En ce qui concerne la situation au Tigré, Mme Patten a déclaré que les femmes et les filles ont été soumises à des violences sexuelles d’un niveau de cruauté incompréhensible. Elle a indiqué que le rapport présenté aujourd’hui faisait état d’allégations de plus de 100 cas de viol depuis le début des hostilités en novembre de l’année dernière.
Son Bureau est intervenu auprès des autorités au plus haut niveau et continuera de suivre de près la situation, appelant à la retenue, à l’accès humanitaire, à la fourniture de services et à des enquêtes efficaces.
Éthiopie
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) indique que malgré l’amélioration de l’accès au Tigré, un conflit actif se poursuit dans certaines zones, limitant la réponse humanitaire.
Compte tenu d’une situation très fluide en matière de déplacement et des contraintes d’accès, le nombre réel de personnes déplacées reste inconnu.
Selon les chiffres officiels, environ 1,7 million de personnes ont été déplacées dans la région au 27 mars. Des violations flagrantes et des abus contre des civils, y compris des violences sexuelles, continuent également d’être signalés.
Malgré les défis, les partenaires humanitaires de l’ONU intensifient la réponse. Au moins 1,4 million de personnes ont reçu le double de rations alimentaires dans 12 districts ciblés ainsi que dans les villes de Mekele et Shire. Plus de 160 000 personnes nouvellement déplacées ont reçu des abris d’urgence et des articles de première nécessité. Plus de 630 000 personnes ont accédé à l’eau potable grâce à des camions citernes.
Mais la réponse humanitaire demeure encore insuffisante pour atteindre les 4,5 millions de personnes qui ont besoin d’une aide vitale. L’ONU a un besoin urgent de plus de financement pour intensifier la réponse.
Afghanistan
La Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) a publié, aujourd’hui, un rapport qui indique que le nombre de civils tués et blessés en Afghanistan au cours des trois premiers mois de 2021 a été nettement plus élevé qu’il y a un an.
Le rapport du premier trimestre de 2021 sur la protection des civils dans les conflits armés en Afghanistan fait état de 1 783 victimes civiles, dont 573 tués et 1 210 blessés. Cela représente une augmentation de 29% par rapport à la même période l’an dernier.
La MANUA note avec une préoccupation notable que le nombre de femmes tuées ou blessées a augmenté de 37% et le nombre d’enfants victimes de 23% par rapport au premier trimestre de 2020. Les tendances qui ont provoqué l’augmentation à la fin de l’année dernière sont les mêmes: engagements au sol, engins explosifs improvisés et assassinats ciblés.
Yémen
Aujourd’hui, l’Envoyé spécial pour le Yémen, Martin Griffiths, est à Abou Dhabi, aux Émirats arabes unis. Il y a rencontré le Président du Conseil de transition du Sud du Yémen, M. Aidaroos Al-Zubaidi, avec qui il a discuté des derniers développements au Yémen. M. Griffiths a souligné l’élan international unique pour appuyer un règlement politique inclusif du conflit afin de parvenir à une paix durable.
Il rencontrera également de hauts responsables des Émirats arabes unis pour discuter de l’état des efforts de négociation en cours pour convenir d’un cessez-le-feu à l’échelle nationale, des mesures humanitaires urgentes et de la reprise du processus politique.
M. Griffiths informera les membres du Conseil de sécurité demain.
Libye
L’Envoyé spécial pour la Libye, M. Ján Kubiš, a conclu sa première visite auprès de l’Union africaine, à Addis-Abeba. Il a eu des entretiens avec de hauts responsables de l’UA sur les moyens de renforcer la coopération ONU-UA à l’appui de la Libye et de la région.
M. Kubiš a exprimé sa gratitude pour l’engagement continu, fort et productif de l’UA envers le dialogue libyen facilité par l’ONU dans le cadre du processus de Berlin.
République démocratique du Congo
La Chef de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), Mme Bintou Keita, est arrivée en début de journée à Beni, dans la province orientale du Nord-Kivu. Elle s’y est rendue pour discuter de la situation actuelle dans la province.
Mme Keita doit rencontrer les autorités locales, les dirigeants des Forces de sécurité nationales sur le terrain ainsi que le personnel de l’ONU, notamment la brigade d’intervention de la force de maintien de la paix. Elle a également l’intention de rencontrer des représentants de la société civile afin d’explorer la manière de désamorcer les tensions pour aller de l’avant.
Mme Keita est également préoccupée par les affrontements meurtriers entre les communautés qui se sont produits cette semaine dans la ville de Goma, dans le contexte des manifestations contre la MONUSCO, les travailleurs humanitaires et les institutions nationales. Elle réaffirme que le droit de manifester doit être exercé pacifiquement à tout moment.
Entre-temps, la MONUSCO continue de travailler avec les autorités congolaises aux niveaux national et provincial pour désamorcer les tensions.
Myanmar
L’équipe de pays de l’ONU au Myanmar demeure profondément préoccupée par l’utilisation continue de la force contre les enfants, y compris de balles réelles. L’équipe de pays continue d’appeler les forces de sécurité à s’abstenir de toute violence et à mettre les enfants et les jeunes hors de danger.
Selon l’UNICEF, au 13 avril, c’est-à-dire hier, au moins 51 enfants ont été tués par les Forces de sécurité du Myanmar et près de 1 000 enfants ont été détenus arbitrairement.
COVAX
Il y a une semaine, plusieurs pays des Caraïbes orientales ont reçu leurs premiers lots de vaccins par l’intermédiaire du Mécanisme COVAX.
Outre Saint-Vincent-et-les Grenadines, Antigua-et-Barbuda, Grenade et Sainte-Lucie ont reçu 24 000 doses chacune, tandis que la Dominique a reçu près de 29 000 doses. Saint-Kitts-et-Nevis a obtenu près de 22 000 vaccins. À ce jour, près de trois millions de doses ont été délivrées dans 29 pays dans cette seule région, et d’autres sont en cours d’acheminement.
Pendant ce temps, le Niger a reçu, aujourd’hui, plus de 350 000 doses de vaccins contre la COVID-19 grâce au Mécanisme COVAX. Ces premières doses de vaccins cibleront principalement les travailleurs de première ligne, les enseignants et les personnes les plus à risque de contracter le virus. Les vaccins aideront à vacciner 20% de la population prioritaire, en soutenant le plan national de vaccination appuyé par l’ONU et qui inclut les migrants et les réfugiés, en plus des travailleurs humanitaires.
L’équipe de l’ONU à Samoa, dirigée par la Coordonnatrice résidente, Mme Simona Marinescu, continue de soutenir les autorités dans le déploiement de la vaccination et répond également aux multiples impacts de la pandémie. Le pays a reçu, vendredi, 24 000 doses de vaccins par l’intermédiaire du Mécanisme COVAX, ce qui permettra aux autorités de vacciner environ 20% des personnes de plus de 18 ans, en se concentrant sur les groupes à risque.
Le Samoa est le sixième pays du Pacifique à recevoir des vaccins via le Mécanisme COVAX. Un autre lot est attendu en mai.
Journée mondiale de la maladie de Chagas
La Journée mondiale de la maladie de Chagas est observée aujourd’hui. La maladie de Chagas sévit parmi les populations les plus pauvres d’Amérique latine, mais elle est de plus en plus détectée dans d’autres pays et continents. Elle est souvent qualifiée de « maladie silencieuse qui passe inaperçue », car la majorité infectée ne présente aucun symptôme ou des symptômes extrêmement légers.
Cette maladie est principalement transmise lorsque des êtres humains entrent en contact avec les excréments ou l’urine de triatomes hématophages infectés.
Non traitée, la maladie de Chagas peut provoquer de graves troubles cardiaques et digestifs aboutissant au décès.
Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), il y a environ six à sept millions de personnes infectées par la maladie de Chagas dans le monde, avec 10 000 décès chaque année. L’OMS souligne que la sensibilisation à la maladie est essentielle pour améliorer les taux de traitement et de guérison précoces, ainsi que l’interruption de la transmission.
Contribution financière
La Chine a versé la totalité de sa contribution au budget ordinaire de l’ONU amenant à 88 le nombre d’États Membres à en avoir fait de même.
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