En cours au Siège de l'ONU

Dbf210315

Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 15 mars 2021

(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Commission de la condition de la femme

Ce matin, le Secrétaire général est intervenu en personne à l’ouverture de la soixante-sixième session de la Commission de la condition de la femme.  Il a déclaré que les retombées de la pandémie ont montré à quel point l’inégalité entre les sexes reste profondément ancrée dans les systèmes politiques, sociaux et économiques du monde.  Le Secrétaire général a déclaré que « le moment est venu de changer de cap.  La participation égale des femmes est l’élément dont nous avons besoin pour changer la donne ».

Il a appelé tous les dirigeants à mettre en place cinq éléments de base: Premièrement, réaliser pleinement l’égalité des droits des femmes; deuxièmement, assurer une représentation égale dans le secteur privé et public au moyen de mesures spéciales et de quotas; troisièmement, promouvoir l’intégration économique des femmes grâce à l’égalité de rémunération et à la protection sociale; quatrièmement, adopter un plan d’intervention d’urgence dans chaque pays pour lutter contre la violence à l’égard des femmes et des filles; et enfin, accorder un espace à la transition intergénérationnelle en cours et soutenir davantage les jeunes femmes qui militent pour un monde plus juste et plus égalitaire.

Demain, le Secrétaire général participera à la réunion débat de la Commission de la condition de la femme.

Violence contre les femmes et les filles

Le Secrétaire général a participé aujourd’hui, par message vidéo, à une manifestation parallèle de haut niveau du Groupe des amis pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles.  Il a déclaré au Groupe que de nombreux pays se sont engagés au cours de l’année écoulée à redoubler d’efforts pour prévenir et répondre à ce problème, mais qu’il reste encore beaucoup à faire.  L’augmentation de la violence est parfois imputée à la pandémie, a-t-il dit, mais cela ne tient pas compte de la responsabilité des auteurs et de l’importance de la reddition de comptes.

Il a indiqué que le moment est venu d’accroître le soutien aux organisations de femmes et a encouragé tous les membres du Groupe d’amis à participer pleinement au Forum sur l’égalité des sexes, qui débutera plus tard ce mois-ci au Mexique et se déroulera ensuite en France.  Ce Forum offrira de nouvelles opportunités pour tracer un agenda féministe neuf et audacieux.

Myanmar

Le Myanmar a connu un week-end de carnage.  Selon le Haut-Commissariat aux droits de l’homme, à ce jour, au moins 138 manifestants pacifiques, dont des femmes et des enfants, ont été tués dans les violences depuis le 1er février.  Cela comprend 38 personnes qui ont été tuées hier, la majorité dans le quartier de Hlaing Thayer à Yangon, tandis que 18 personnes ont été tuées samedi.

Le Secrétaire général condamne fermement cette violence continue contre des manifestants pacifiques et la violation continue des droits humains les plus fondamentaux du peuple du Myanmar.  Le Secrétaire général renouvelle son appel à la communauté internationale, y compris les acteurs régionaux, à se rassembler en solidarité avec le peuple du Myanmar et ses aspirations démocratiques.

L’Envoyée spéciale du Secrétaire général pour le Myanmar, Mme Christine Schraner Burgener, a publié une déclaration condamnant l’effusion de sang alors que l’armée continue de défier les appels internationaux, y compris du Conseil de sécurité, à la retenue, au dialogue et au plein respect des droits humains et des libertés fondamentales.

République centrafricaine

La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) a indiqué que le deuxième tour des élections législatives, qui s’est tenu hier, s’était déroulé pacifiquement dans tout le pays sans incidents majeurs.  Un certain nombre de responsables du bureau de maintien de la paix de l’ONU, y compris des hauts responsables, se sont rendus dans plusieurs bureaux de vote à Bangui et ont noté un taux élevé de participation électorale.

Les Casque bleus ont patrouillé activement dans tous les bureaux de vote pour assurer la sécurité, en collaboration avec les forces nationales.  L’ONU continue de fournir l’appui nécessaire aux autorités pour le transfert du matériel électoral et le traitement des résultats, avant leur publication provisoire par l’Autorité nationale des élections, laquelle devrait avoir lieu entre le 15 et le 22 mars.

Vendredi, le Conseil de sécurité a par ailleurs adopté la résolution 2566, autorisant l’augmentation de l’effectif de la MINUSCA.  L’effectif de sa composante militaire est augmenté de 2 750 personnes et celui de la composante Police de 940 personnes.

Dans cette résolution, le Conseil a souligné que ces renforts visent notamment à renforcer la capacité de la MINUSCA à s’acquitter de ses tâches prioritaires mandatées face à l’évolution du contexte actuel en République centrafricaine, en particulier la protection des civils et la facilitation de l’accès humanitaire.

Syrie

L’Envoyé spécial pour la Syrie, M. Geir Pedersen, a déclaré ce matin au Conseil de sécurité que le conflit durait maintenant depuis 10 ans - aussi longtemps que la Première et la Seconde Guerres mondiales réunies.  Il a rendu hommage au peuple syrien pour sa résilience face à tout ce qu’il a dû endurer au cours de la dernière décennie.  Lors d’une réunion en visioconférence, l’Envoyé spécial a déclaré que la plupart des enfants syriens n’avaient jamais vécu un jour sans guerre et que la plupart avaient été privés de nourriture.

Il a déclaré que le monde n’avait pas réussi à délivrer le peuple syrien de ce que le Secrétaire général a appelé « un cauchemar vivant ».

Sur un plan plus positif, il a noté le calme relatif de l’année écoulée, malgré la poursuite des affrontements et des frappes aériennes.  Il a souligné qu’il importait de consolider le calme précaire actuel dans la perspective d’un cessez-le-feu à l’échelle nationale.

M. Pedersen a réitéré qu’une solution politique était la seule issue et a ajouté qu’il était convaincu que c’était possible.  Il a exhorté les membres du Conseil à veiller à ce que la Syrie reçoive une attention soutenue de haut niveau.

Libye

L’ONU salue la prestation de serment du nouveau Gouvernement d’unité nationale libyen devant la Chambre des représentants, à Tobrouk, plus tôt dans la journée.  Il s’agit d’un autre pas en avant majeur pour la Libye après l’aval du cabinet par la Chambre des représentants la semaine dernière.

L’ONU est prête à soutenir le nouveau Gouvernement alors qu’il entreprend de répondre aux besoins urgents du peuple libyen, de faire progresser les préparatifs des élections nationales du 24 décembre 2021 et de travailler à la pleine mise en œuvre de l’accord de cessez-le-feu du 23 octobre 2020.  L’Envoyé spécial, M. Ján Kubiš, s’est également félicité de la prestation de serment du Gouvernement d’unité nationale.

Éthiopie

Les partenaires humanitaires ont commencé à utiliser un nouveau système de notification par courrier électronique pour déployer du personnel international au Tigré, en Éthiopie.  C’est un changement par rapport au système antécédent, qui reposait sur l’obtention d’une permission.

Il s’agit d’une évolution bienvenue pour les agences humanitaires et, bien entendu, pour l’accès humanitaire et la fourniture d’une aide cruciale.  Cela a permis à plusieurs organisations de déployer davantage de personnel international au Tigré pour soutenir l’intensification de la réponse.  Dans l’ensemble, 240 membres du personnel de l’ONU se trouvent au Tigré, ainsi que plus de 1 000 membres de son personnel non humanitaire.

L’acheminement de l’aide a également été intensifié, les partenaires humanitaires atteignant 900 000 personnes avec des paniers de vivres, près de 700 000 avec de l’eau et 136 000 avec un abri.

Cependant, il reste encore beaucoup à faire.  Les humanitaires ont besoin de toute urgence d’un financement supplémentaire estimé à 400 millions de dollars pour répondre aux besoins dans le Tigré, sachant que l’ampleur des besoins n’est pas encore claire.

Mozambique/Idai

Le deuxième anniversaire du passage du cyclone tropical Idai au Mozambique a été marqué hier.

Dans un message, le Secrétaire général a déclaré que c’est un honneur pour l’ONU de rester solidaire du peuple et du Gouvernement mozambicains.  Il a indiqué qu’il n’oubliera jamais les effets dévastateurs mais aussi les efforts de relèvement qu’il a pu constater de ses propres yeux lorsqu’il s’est rendu au Mozambique après le passage successif des cyclones Idai et Kenneth.

Il a noté que la violence de la tempête nous rappelle qu’il est urgent de lutter contre les changements climatiques à l’échelle mondiale.

Le Secrétaire général a souligné que deux ans après le passage du cyclone Idai, de très nombreuses familles s’efforcent toujours à grand-peine de reconstruire leur vie.

Il a dit qu’il faut aider sans tarder la population du Mozambique à faire face à la triple menace que représentent le conflit, la crise climatique et la pandémie de COVID-19.  Il a demandé à la communauté internationale de redoubler d’efforts et d’appuyer le plan de réponse humanitaire pour le Mozambique, auquel il faut allouer 254 millions de dollars pour pouvoir répondre aux besoins humanitaires croissants.

Bolivie

Dans une déclaration publiée ce week-end au sujet des récentes poursuites judiciaires engagées contre d’anciens fonctionnaires et autorités du Gouvernement bolivien, le Secrétaire général a rappelé l’importance de maintenir les garanties d’une procédure régulière et une transparence totale dans toutes les procédures judiciaires.

Il rappelle également les mesures importantes prises par tous les acteurs boliviens pour consolider la paix et réaffirme l’engagement des Nations Unies à soutenir ces efforts, notamment en facilitant le dialogue politique et en promouvant les droits humains.

Soudan du Sud

Dans un nouveau rapport, la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) et le Haut-Commissariat aux droits de l’homme ont appelé aujourd’hui les autorités sud-soudanaises à tenir pour responsables les personnalités militaires et politiques qui soutiennent les milices communautaires dans la région du Grand Jongleï.

Le rapport indique que cette mesure pourrait empêcher de nouvelles violences.

Ce document porte sur les attaques brutales perpétrées par les communautés dinka, nuer et murle entre janvier et août de l’année dernière, et qui ont fait plus de 700 morts, des centaines d’autres personnes ayant été enlevées, blessées ou violées.

La Haute-Commissaire aux droits de l’homme, Mme Michelle Bachelet, a souligné que le risque de voir ces milices communautaires raviver la violence armée est trop grave pour être ignoré.  Elle a demandé au Gouvernement de prendre des mesures pour empêcher les membres des forces de sécurité de fournir des armes provenant des stocks gouvernementaux à ces milices.

Pour sa part, le Chef de la MINUSS, M. David Shearer, a déclaré que ce type de violence est motivé par le désespoir économique suite aux pertes de vie, de maison et de bétail lors des inondations ainsi qu’aux longs retards dans le processus de paix, notamment l’échec depuis plusieurs mois à nommer des gouverneurs et administrateurs locaux.

COVAX/Jordanie

La Jordanie a reçu, vendredi, son premier envoi de 144 000 doses du vaccin AstraZeneca/SK Bioscience grâce au Mécanisme COVAX.  L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et l’Union européenne ont aidé à obtenir des vaccins pour les réfugiés syriens et d’autres personnes vulnérables en Jordanie.

Le prochain envoi de COVAX devrait arriver en Jordanie en avril.

Contribution financière

La Colombie a versé la totalité de sa contribution au budget ordinaire de l’ONU.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.