Dbf200723

Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 23 juillet 2020

(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Climat

Ce matin, le Secrétaire général s’est adressé via un message vidéo préenregistré aux étudiants de l’Université Tsinghua, à Beijing, lors de la « Conférence mondiale sur les changements climatiques ».

Dans son message, le Secrétaire général a déclaré que la façon dont le monde se remettait de la COVID-19 est un moment décisif pour la santé de notre planète.  Il a ajouté que le temps des petits pas est révolu et que nous avons maintenant besoin d’un changement transformationnel.

Il a noté que des milliers de milliards de dollars ont été mobilisés pour préserver les moyens de subsistance et que la façon dont cet argent est dépensé peut soit servir de lance-pierre pour faire avancer l’action climatique, soit la faire reculer de plusieurs années – « ce que nous ne pouvons pas nous permettre ».

Si cela est bien fait, a-t-il ajouté, nous pourrons orienter la reprise sur une voie plus inclusive qui contribuera à atteindre l’Accord de Paris et les objectifs de développement durable.

Le Secrétaire général a également appelé à arrêter de gaspiller l’argent en subventionnant les combustibles fossiles et en finançant le charbon.  « Le charbon propre n’existe pas.  Le charbon ne devrait pas avoir sa place dans aucun plan de relance national », a-t-il déclaré aux étudiants.

Il a ajouté qu’il était profondément préoccupant que de nouvelles centrales électriques au charbon continuent toujours d’être planifiées et financées, alors que les énergies renouvelables offrent trois fois plus d’emplois et sont désormais moins onéreuses que le charbon dans la plupart des pays.

Il a réitéré son appel aux pays du G20, les engageant à montrer l’exemple en s’engageant à atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050 et en soumettant des plans climatiques nationaux plus ambitieux dans le cadre de l’Accord de Paris avant la COP26 qui se tiendra à Glasgow, l’année prochaine.

Il a ajouté que la Chine peut notamment récolter d’énormes bénéfices en prenant des mesures audacieuses: une croissance plus forte, plus d’emplois, un air plus pur et une meilleure santé.  Il a exhorté les jeunes à continuer d’innover, à continuer de s’exprimer et à continuer d’exiger des actions et des ambitions de la part de leurs dirigeants.

COVID-19/États arabes

Dans une nouvelle note de synthèse sur l’impact de la COVID-19 dans la région arabe qui a été publiée en début de matinée, le Secrétaire général a déclaré que les conséquences de la pandémie sur la région seraient probablement profondes et durables.

L’économie de la région devrait reculer de 5,7%, avec une contraction de 13% dans certains pays.

L’impact des chocs économiques se fera ressentir dans tous les pays et communautés de la région, certains groupes étant susceptibles d’être particulièrement touchés.  Selon les estimations, le nombre de pauvres augmentera de 14,3 millions, passant à plus de 115 millions de personnes au total dans une région qui compte 436 millions d’habitants.

La note de synthèse indique également que, la région connaissant le plus grand écart entre les sexes en matière de développement humain au monde, les femmes risquent de subir des conséquences significatives de la pandémie.

Syrie

Ce matin, le Conseil de sécurité a tenu une réunion virtuelle consacrée à la situation en Syrie.

L’Envoyé spécial pour la Syrie, M. Geir Pedersen, est intervenu depuis Genève, où il a dit qu’il attendait avec intérêt la reprise, le 24 août, de la troisième session de la Commission constitutionnelle dirigée et contrôlée par les Syriens, sous réserve que les conditions de voyage ne changent pas.

M. Pedersen a indiqué que les progrès sur la question des détenus, des personnes enlevées et des disparus étaient largement insuffisants.  Il a lancé ce qu’il a appelé un appel fort et clair au Gouvernement syrien et à toutes les autres parties syriennes pour qu’ils procèdent à la libération unilatérale des détenus et des personnes enlevées et mènent des actions significatives au sujet des personnes disparues.

Il a ajouté que l’on assiste actuellement à une augmentation des cas signalés de COVID-19, ce qui aggrave le malaise économique de la Syrie et limite davantage la réponse humanitaire.  Il a également souligné que, pour mettre fin aux souffrances des Syriens, il faut mettre fin au conflit violent en instaurant un cessez-le-feu à l’échelle nationale, conformément à la résolution 2254, ainsi qu’en adoptant une approche efficace, ciblée et coopérative au sujet des groupes terroristes inscrits sur la liste du Conseil de sécurité, dans le respect du droit humanitaire.

Syrie/humanitaire

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a déclaré qu’il restait préoccupé par l’augmentation du nombre de cas de virus en Syrie.  Le Ministère syrien de la santé a annoncé qu’hier, le pays comptait 561 cas de COVID-19, dont 165 guérisons et malheureusement 32 décès.

Vingt-deux cas confirmés en laboratoire ont été signalés dans le nord-ouest de la Syrie.  De plus, 10 cas ont maintenant été signalés dans le nord-est, dont un décès.

Alors que les cas de COVID-19 en Syrie restent relativement faibles, le niveau de dépistage est extrêmement limité.  Quelque 10 000 tests ont été effectués à Damas, moins de 3 000 dans le nord-ouest de la Syrie et seulement 200 dans le nord-est du pays.

Nigéria

Le Coordonnateur de l’action humanitaire et Coordonnateur résident, M. Edward Kallon, a condamné le meurtre horrible de quatre travailleurs humanitaires et d’un garde de sécurité par des groupes armés non étatiques.  Ces cinq personnes ont été enlevées le mois dernier alors qu’elles empruntaient une route principale reliant la ville de Monguno à Maiduguri, dans l’État de Borno.

M. Kallon a souligné qu’à un moment où les besoins humanitaires ont atteint des niveaux sans précédent, les travailleurs humanitaires et l’assistance qu’ils apportent aux plus vulnérables font la différence entre la vie et la mort pour des communautés entières.

Près de huit millions de personnes avaient besoin d’une aide vitale urgente dans le nord-est au début de l’année.  Aujourd’hui, 10,6 millions de personnes ont besoin d’un soutien urgent alors que les États touchés par le conflit luttent contre la pandémie de COVID-19.

M. Kallon a exhorté toutes les parties armées à assumer leurs responsabilités et à cesser de cibler les travailleurs humanitaires et les civils.

Soudan du Sud

La Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) indique que des combats dans la région de Jonglei ont forcé des milliers de familles à fuir leur domicile et chercher refuge à proximité de la base de l’ONU à Pibor.

L’afflux soudain de 6 000 personnes a eu lieu après l’attaque lancée la nuit dernière par des groupes armés contre le village de Likuangole.  Les tensions demeurent élevées aujourd’hui à Pibor, de nombreuses autres familles étant potentiellement en quête de protection.

Le Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la MINUSS, M. David Shearer, s’est déclaré profondément préoccupé par les attaques et leur impact sur les civils.

Il a appelé les parties à cesser immédiatement les combats et à la création de zones tampons pour protéger les personnes et permettre une réconciliation en toute sécurité.

La région a déjà été durement touchée par les déplacements, les inondations, la faim et la COVID-19.  M. Shearer a averti que les ressources sont déjà très limitées pour les travailleurs humanitaires.

Agents de santé

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a mis en garde aujourd’hui contre la menace que représente la COVID-19 pour les agents de santé à travers l’Afrique.  À ce jour, plus de 10 000 agents de santé dans 40 pays ont été infectés par le virus, signe des défis auxquels est confronté le personnel médical en première ligne de l’épidémie.

L’OMS indique que cela survient alors que la propagation des cas de COVID-19 en Afrique semble s’accélérer.  Le continent compte maintenant plus de 750 000 cas de virus, avec plus de 15 000 décès.

L’Afrique du Sud est l’un des pays les plus touchés au monde.  L’OMS travaille en étroite collaboration avec les ministères de la santé depuis le début de l’épidémie pour réduire les infections parmi les agents de santé.  L’OMS a formé plus de 50 000 agents de santé en Afrique à la prévention et au contrôle des infections et prévoit d’en former 200 000 autres.  L’OMS contribue également à combler les lacunes en matière de fourniture d’équipements de protection individuelle.

Jordanie

En Jordanie, où plus de 1 200 cas confirmés de COVID-19 et 11 décès ont été signalés, l’équipe de l’ONU, dirigée par le Coordonnateur résident, M. Anders Pedersen, a lancé son cadre socioéconomique pour stimuler un redressement rapide et durable face à l’impact du virus.  Ce nouveau cadre socioéconomique est une feuille de route pour le travail effectué par l’ONU avec ses partenaires et le Gouvernement jordanien pour sauver les vies et les moyens de subsistance, notamment des femmes et des enfants, renforcer les systèmes de protection sociale inclusifs et stimuler les entreprises vertes et inclusives.

Pour sa part, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) renforce les moyens de subsistance dans les communautés pauvres grâce à un financement de 1,5 million de dollars provenant de l’Italie.  En outre, le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) fournit une assistance et un soutien mensuels en espèces aux réfugiés.

Le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) aide les survivants de la violence domestique, tandis qu’ONU-Femmes travaille avec les médias pour lutter contre la désinformation et améliorer les reportages sur les femmes et les filles.  L’ONU soutient le Gouvernement et la société civile pour fournir des références, des services et une justice en toute sécurité aux survivants de la violence sexiste.  Ces entités s’emploient également à intensifier les campagnes de sensibilisation du public pour éliminer la violence sous toutes ses formes.

Sahel

Aujourd’hui à Genève, le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR), la Banque africaine de développement et le groupe de pays du G5 Sahel se sont engagés à soutenir les efforts visant à réduire l’impact de la COVID-19 sur les réfugiés et leurs hôtes dans les cinq pays du Sahel.  Les trois entités ont signé un accord qui fournira 20 millions de dollars pour permettre aux Gouvernements du Burkina Faso, du Mali, de la Mauritanie, du Niger et du Tchad de renforcer leur réponse nationale pour empêcher la propagation du virus.

La réponse accordera la priorité aux activités dans les zones les plus touchées par les conflits et la violence, avec une forte concentration de personnes déplacées de force et une présence limitée des institutions gouvernementales.  Le projet visera également à renforcer les systèmes alimentaires et nutritionnels dans une région où 5,5 millions de personnes sont menacées d’insécurité alimentaire.

Ebola

L’UNICEF a indiqué aujourd’hui que plus de 32 enfants ont perdu ou ont été séparés d’un ou de leurs deux parents depuis qu’une nouvelle épidémie d’Ebola a été déclarée dans la province de l’Équateur, dans l’ouest de la République démocratique du Congo (RDC).  L’UNICEF et ses partenaires ont aidé 10 enfants dans des installations de protection temporaire tandis que l’un ou leurs deux parents subissent un test de dépistage ou un traitement dans l’un des quatre centres de traitement Ebola.

Bangladesh/Rohingya

En réponse à une question sur l’aide apporté par l’ONU aux réfugiés rohingya alors que le Bangladesh est touché par des inondations, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a indiqué que si les inondations les plus graves n’ont pas touché Cox’s Bazar à ce jour, les pluies de mousson affectent les camps de sorte que l’ONU continue de se préparer, de protéger et de réagir en conséquence.

Sur le plan de la santé, des équipes médicales mobiles sont prêtes à aider les personnes dans les camps et les communautés d’accueil, tandis que les travailleurs humanitaires aident à réparer les dommages causés par la pluie et le vent aux toilettes, aux puits et à d’autres infrastructures.

Une aide alimentaire est distribuée aux personnes déplacées par les inondations et les glissements de terrain dans les camps, et des abris d’urgence sont fournis à plus de 1 200 ménages.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.