En cours au Siège de l'ONU

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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 17 juillet 2020

(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Farhan Haq, Porte-parole adjoint de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Conférence Mandela

La Journée internationale Nelson Mandela est célébrée demain.  Le Secrétaire général de l’ONU prononcera le discours de la Conférence annuelle Nelson Mandela. Intitulé « Répondre à la pandémie des inégalités : un nouveau contrat social pour une nouvelle ère  », il devrait s’agir d’un discours politique majeur sur la question des inégalités .  

Le Secrétaire général s’attaquera directement aux formes graves et structurelles d’inégalités sociales dans le monde, qui sont révélées et exacerbées par la pandémie de COVID-19.  

Il devrait démontrer combien le virus a rendu évidente à tous la fragilité du monde et révélé des risques que nous avons ignorés pendant des décennies.  Il devrait discuter des principaux moteurs des inégalités, tels que le racisme systémique, le poids historique du colonialisme, la patriarchie, les inégalités dans la gouvernance mondiale et les différences considérables dans l’accès à la technologie.  Il devrait aussi parler de la justice climatique.  

Le Secrétaire général devrait arguer que la réponse à la pandémie et au vaste mécontentement social qui l’a précédée devrait s’enraciner dans un nouveau contrat social et une nouvelle donne mondiale remédiant à ces inégalités qui se renforcent mutuellement et respectant les droits humains et la dignité de tous.  Il devrait détailler sa vision pour l’avenir et dire que la promesse de l’ONU de réduire les inégalités, chaque jour et partout, est aussi importante aujourd’hui qu’il y a 75 ans.  

Il devrait aussi confier son optimisme quant à l’émergence d’un nouveau mouvement qui rejette les inégalités et les divisions, unit les sociétés et qui a déjà changé les choses pour la planète, ainsi que pour la justice et les droits humains pour tous.  

La Conférence se tiendra de manière virtuelle, le Secrétaire général étant à New York.  D’autres orateurs interviendront depuis l’Afrique du Sud, y compris le Président de l’Afrique du Sud, M. Cyril Ramaphosa.  Le Secrétaire général répondra ensuite à des questions en direct.  La conférence devrait commencer à 9 heures. 

Secrétaire général/Forum politique de haut niveau 

Ce matin, lors du Forum politique de haut niveau pour le développement durable, le Secrétaire général s’est exprimé lors de table ronde intitulée « Le multilatéralisme après la COVID-19: de quelle ONU avons-nous besoin pour son soixante-quinzième anniversaire? »  

Il a déclaré que la pandémie a souligné la nécessité d’un multilatéralisme renforcé et renouvelé, fondé sur la confiance, basé sur le droit international et axé sur les objectifs primordiaux de paix et de sécurité, des droits de l’homme et du développement durable.  En ce moment charnière, a-t-il déclaré, alors que la COVID-19 continue de se propager, que les tensions géopolitiques augmentent et que le cri pour la justice raciale, la justice sociale et la justice climatique se fait de plus en plus urgent, nous avons la responsabilité de répondre aux angoisses, aux craintes et aux espoirs des peuples que nous servons.  

Il a souligné que ce multilatéralisme doit être inclusif, en s’appuyant sur les contributions essentielles de la société civile, des entreprises, des fondations, de la communauté des chercheurs, des autorités locales, des villes et des gouvernements régionaux.  

Le Secrétaire général a déclaré que les États membres peuvent doter le Conseil économique et social (ECOSOC) de la capacité d’évoluer et de se transformer avec le temps, ce dernier devant entrer en contact avec un public international beaucoup plus large.  Il a également appelé la communauté internationale à tenir compte de la prise de conscience actuelle et à aller de l’avant grâce à une réponse collective, dans l’unité et la solidarité. 

Vol MH17

Concernant le crash du vol MH17 de Malaysia Airlines au-dessus de l’est de l’Ukraine, en ce jour de commémoration, l’ONU se rappelle avec la plus profonde sympathie des 298 victimes qui ont perdu la vie lors de cette journée tragique il y a six ans.  Nos pensées vont à ceux qui ont péri et à leurs proches.  

Le Secrétaire général reconnaît l’important travail de l’Équipe d’enquête mixte indépendante chargée d’établir les responsabilités et prend note des procédures en cours concernant cette affaire aux Pays-Bas.  Il appelle à nouveau tous les États Membres à coopérer pleinement à l’enquête, conformément à la résolution 2166 (2014) du Conseil de sécurité. 

Conseil de sécurité

La Représentante spéciale du Secrétaire général chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit, Mme Pramila Patten, a présenté ce matin, devant le Conseil de sécurité, le dernier rapport du Secrétaire général sur ce sujet.  Elle a déclaré que le rapport annuel brosse un tableau sombre et déchirant de la violence sexuelle utilisée comme tactique de guerre, de torture et de terreur et comme un outil de répression politique pour déshumaniser, déstabiliser et déplacer des populations.  Elle a ajouté que la violence sexuelle est un crime qui déchire le tissu social unissant les communautés, sapant la cohésion sociale et les filets de protection. 

Mme Patten a déclaré que le rapport fait état de près de 3 000 cas, attestés par l’ONU, de violence sexuelle liés à un conflit commis au cours d’une seule année.  La grande majorité des incidents ont visé des femmes et des filles (89% d’entre elles), bien que des centaines de cas avérés concernent des hommes et des garçons, ainsi que des personnes LGBTQI, tandis que 848 cas concernent des attaques contre des enfants. 

COVID-19/Appel humanitaire

Le Coordonnateur des secours d’urgence, M. Mark Lowcock, a appelé les pays du G20 à agir maintenant, sous peine d’avoir à faire face à une série de tragédies humaines encore plus brutales et destructrices que les effets directs du coronavirus sur la santé.  Il a émis cet avertissement alors qu’était actualisé un appel de 10,3 milliards de dollars pour lutter contre le virus dans les pays à faible revenu et fragiles.  

M. Lowcock a déclaré que la réponse des pays riches est jusqu’à présent extrêmement inadéquate et d’un manque de clairvoyance dangereux.  Ne pas agir maintenant laisserait le virus se propager dans le monde entier, briserait des décennies de développement et créerait des défis tragiques et exportables pour des générations, a-t-il averti.  Sans mesures d’atténuation, la pandémie et la récession mondiale qu’elle a entrainée pourrait déclencher la première augmentation du taux de pauvreté dans le monde depuis 1990.  Elle pourrait également pousser 265 millions de personnes au bord de famine d’ici à la fin de l’année.  

Selon des estimations récentes, jusqu’à 6 000 enfants pourraient mourir chaque jour de causes évitables en raison des effets directs et indirects de la pandémie.  La diversion des ressources de santé pourrait également conduire à un doublement du nombre annuel de décès dus au VIH, à la tuberculose et au paludisme. Depuis le lancement du plan le 25 mars, 1,7 milliard de dollars ont été collectés. 

Syrie

L’ONU est préoccupée par la sécurité et la protection de plus de quatre millions de civils dans le nord-ouest de la Syrie -dont plus de la moitié sont des déplacés internes- à la suite d’informations faisant état de frappes aériennes et de bombardements cette semaine.  Des tirs d’artillerie auraient touché au moins 22 communautés d’Edleb et du nord de la province de Lattaquié, ainsi qu’une communauté de l’ouest de la province d’Alep.  Selon des informations locales, au moins trois personnes auraient été tuées, dont un enfant, et au moins 26 personnes auraient été blessées, dont 9 enfants et 4 femmes.  

L’ONU exhorte toutes les parties et celles qui ont une influence sur les parties à assurer la protection des civils et des infrastructures civiles, conformément à leurs obligations en vertu du droit international humanitaire.  

COVID-19/Comores

Aux Comores, où il y a plus de 300 cas confirmés de COVID-19 et 7 décès, l’équipe de l’ONU, dirigée par le Coordonnateur résident, M. Matthias Naab, travaille en étroite collaboration avec les autorités pour lutter contre la crise, en mobilisant des fonds et en fournissant un soutien dans les domaines de la santé, du redressement socioéconomique, de l’engagement communautaire et de l’aide aux personnes les plus vulnérables.

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) s’emploie à améliorer les dépistages locaux et les capacités cliniques, tandis que l’UNICEF et ses partenaires ont fourni une ambulance et 1 000 tests COVID-19 aux centres de traitement régionaux.

Le Gouvernement des Comores rouvre progressivement ses écoles et le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) a fait don de fournitures de nettoyage et de masques pour prévenir les infections.  Pour sa part, l’UNESCO s’est associée aux autorités et aux ONG nationales pour organiser des discussions virtuelles afin d’appuyer les arts.

Somalie

Dans une déclaration commune, l’ONU et ses partenaires internationaux se félicitent du processus de démocratisation au Somaliland et saluent l’accord conclu entre les parties politiques au sujet de l’organisation des élections aux conseils locaux et parlementaires en 2020.

Le communiqué indique que cet accord historique offre de nouvelles opportunités pour faire avancer les préparatifs des élections.  Il indique également que la participation de tous les Somalilandais au processus, notamment l’importante majorité des jeunes femmes et hommes qui n’ont jamais voté pour leurs représentants ou eu la possibilité d’être élus, est de la plus haute importance pour les pouvoirs démocratiques et la stabilité du Somaliland.

Afrique/Malnutrition infantile

L’UNICEF et le Programme alimentaire mondial (PAM) ont averti aujourd’hui que plus de 15 millions d’enfants souffriront de malnutrition aiguë cette année en Afrique de l’Ouest et centrale, à moins d’agir dès maintenant.

Ce chiffre est supérieur de 20% aux estimations précédentes, une augmentation due à l’impact combiné de l’insécurité alimentaire et de la COVID-19.

L’UNICEF et le PAM indiquent que les conflits et la violence armée ont entraîné des déplacements massifs de population et considérablement limité l’accès aux services sociaux de base.  La COVID-19 exacerbe les vulnérabilités au Burkina Faso, au Mali, en Mauritanie, au Niger, au Sénégal et au Tchad, des pays qui étaient déjà frappées par l’insécurité alimentaire et la malnutrition.

Le PAM et l’UNICEF collaborent avec les gouvernements et leurs partenaires pour assurer la continuité des services essentiels.

COVID-19/Points chauds de la faim

Un nouveau rapport publié aujourd’hui par le Programme alimentaire mondial (PAM) et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) indique que la population de quelque 25 pays devrait faire face à des niveaux de faim dévastateurs au cours des prochains mois en raison des effets de la pandémie de COVID-19.

Selon l’analyse d’alerte précoce des points chauds de l’insécurité alimentaire aiguë, la plus grande concentration de besoins se trouve en Afrique.  Cependant, les pays d’Amérique latine et des Caraïbes, ainsi que le Moyen-Orient et l’Asie -y compris les pays à revenu intermédiaire- sont également touchés par des niveaux paralysants d’insécurité alimentaire.

Pour éviter le pire, le PAM intensifie ses efforts pour fournir une aide alimentaire au nombre sans précédent de 138 millions de personnes.

Ukraine

Le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) a salué aujourd’hui une nouvelle loi sur l’apatridie en Ukraine qui est entrée en vigueur cette semaine.

Cette loi donnera à des milliers de personnes apatrides une chance de travailler légalement, d’étudier et d’accéder aux soins de santé, entre autres droits et opportunités.  Elle leur ouvrira également une voie vers la citoyenneté, une fois qu’elles seront reconnues apatrides.

Le HCR a souligné que la loi établit officiellement une procédure de détermination de l’apatridie qui devrait bénéficier à quelque 35 000 personnes dans le pays qui sont soit apatrides, ou dont la nationalité est indéterminée.

Inondations/Asie

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) indique que les inondations continuent de s’aggraver au Bangladesh, affectant quelque 1,4 million de personnes.  Selon les estimations, près de la moitié de tous les districts du pays seront touchés au cours des prochaines semaines.  L’ONU soutient la réponse du Gouvernement et ses efforts pour atteindre les personnes dans le besoin.

Le Fonds central pour les interventions d’urgence (CERF) a fourni aux agences de l’ONU 5,2 millions de dollars en financement précoce pour aider les familles les plus à risque.

La Chine est en proie à de fortes pluies et à des inondations depuis le mois de juin, affectant plus de 38 millions de personnes dans 27 provinces.  Aucune demande d’assistance internationale n’a été formulée par le Gouvernement chinois et l’ONU est prête à fournir un appui si nécessaire.

Au Népal, les inondations et les glissements de terrain ont fait plus de 100 morts.  Les efforts de recherche et de sauvetage ont été entravés par des glissements de terrain dans les zones reculées, ce qui retarde également la réponse dans ces zones.

Alors que de nouvelles pluies et des inondations sont attendues, l’équipe de pays pour l’action humanitaire de l’ONU examine de nouvelles mesures de préparation à la mousson et intensifie la coordination avec ses homologues provinciaux.

L’ONU est prête à fournir une aide supplémentaire à ceux qui en ont besoin au Népal.

Refroidissement respectueux du climat

Le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et l’Agence internationale de l’énergie (AIE) ont publié aujourd’hui un rapport qui indique qu’un refroidissement respectueux du climat pourrait réduire l’équivalent d’années entières d’émissions de gaz à effet de serre et économiser des milliers de milliards de dollars.

Dans le monde, on estime à 3,6 milliards le nombre d’appareils de refroidissement, tels que la climatisation et les réfrigérateurs fixes et mobiles, en cours d’utilisation.  Le rapport indique que si le refroidissement est fourni à tous ceux qui en ont besoin -et pas uniquement à ceux qui en ont les moyens– il faudrait jusqu’à 14 milliards d’appareils de refroidissement d’ici à 2050, ce qui rend encore plus crucial de garantir que ces appareils sont respectueux du climat.

Le rapport décrit comment les pays peuvent améliorer l’efficacité énergétique de l’industrie du refroidissement et passer à des réfrigérants respectueux du climat, ce qui créerait une réduction de 210 à 460 milliards de tonnes de dioxyde de carbone (CO2) au cours des quatre prochaines décennies.  En améliorant l’efficacité du refroidissement, les pays peuvent réduire le besoin de construire de nouvelles centrales électriques ainsi que les émissions et permettre aux consommateurs de faire des économies.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.