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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 8 juillet 2020

 (La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Libye 

Le Secrétaire général a informé le Conseil de sécurité sur la situation en Libye ce matin et a dit que le temps n’était pas de notre côté dans le pays.  Il a indiqué que le conflit était entré dans une nouvelle phase, avec une ingérence étrangère atteignant des niveaux sans précédent, notamment en ce qui concerne la livraison d’équipements sophistiqués et le nombre de mercenaires impliqués dans les combats.  Il a ajouté que toutes les occasions de débloquer l’impasse politique doivent être saisies. 

Le Secrétaire général a déclaré que des efforts de désescalade, y compris la création d’une éventuelle zone démilitarisée, étaient entrepris par la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL) pour parvenir à une solution négociée et sauver des vies.  Il a noté que la MANUL restait sur le terrain en Libye, malgré les circonstances difficiles. 

Le Secrétaire général a ajouté que la désignation d’un nouveau représentant spécial faciliterait grandement les efforts de la Mission et qu’il compte sur le Conseil de sécurité pour accélérer le processus. 

Syrie 

Hier après-midi, au Conseil de sécurité, un projet de résolution concernant le mécanisme d’acheminement de l’aide humanitaire transfrontalière vers la Syrie n’a pas été adopté en raison des vetos de deux membres permanents. 

OIT 

Aujourd’hui, par le biais de messages vidéo enregistrés, plus de 50 chefs d’État et de gouvernement sont intervenus lors du Sommet mondial virtuel de l’Organisation internationale du Travail (OIT) sur la COVID-19 et le monde du travail.  D’éminents employeurs et dirigeants syndicaux transmettent également des messages lors des « Journées des dirigeants mondiaux ». 

Dans un message vidéo préparé à l’occasion de ce sommet, le Secrétaire général de l’ONU a déclaré que le monde du travail est le monde des personnes, de la dignité, des opportunités, de l’espoir et que la pandémie de la COVID-19 a bouleversé ce monde.  Le Secrétaire général a noté que le Sommet mondial était l’occasion pour les gouvernements, les représentants des travailleurs et des employeurs de façonner des réponses gagnantes et, surtout, des initiatives fondées sur l’unité et la solidarité.  Il a souligné qu’aucun pays ne peut résoudre cette crise à lui seul et que nous faisons face à la situation ensemble.  Pour le Secrétaire général, des solutions multilatérales fortes et efficaces sont plus importantes que jamais. 

ONUDC 

Des recherches publiées aujourd’hui par l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) montrent que l’augmentation soudaine de la demande en produits médicaux pour lutter contre la pandémie de COVID-19 a conduit à une augmentation du trafic de produits de qualité inférieure et contrefaits.  Selon ces recherches, le virus a en outre mis en évidence les lacunes des cadres réglementaires et juridiques visant à empêcher la fabrication et le trafic de ces produits. 

L’ONUDC a averti que la contrefaçon de produits médicaux comporte des risques importants pour la santé publique car ces produits peuvent ne pas traiter correctement la maladie et faciliter le développement d’une résistance aux médicaments.  L’émergence de la pandémie a également été marquée par des fraudes en matière de compromission des données, notamment le phishing, l’escroquerie et la compromission des courriels professionnels, ainsi que la manipulation de sites Internet d’entreprise afin de convaincre les acheteurs que la source est authentique.   

Haïti 

Plus de 6 300 cas de COVID-19 et 100 décès ont été confirmés en Haïti.  Le Coordonnateur résident et Coordonnateur de l’action humanitaire dans le pays, M. Bruno Lemarquis, et l’équipe de pays de l’ONU travaillent avec les autorités pour relever les nombreux défis posés par le virus dans le pays.  L’équipe de l’ONU en Haïti a aidé à mettre en place des stations de triage avancées et des salles d’isolement dans six départements et à rénover des zones de quarantaine dans trois régions frontalières.  L’ONU a également renforcé les capacités locales de dépistage et de traçage et a contribué à la fourniture et à la distribution de plus de 42 000 articles de protection individuelle, ainsi qu’à l’approvisionnement en eau, assainissement et hygiène de 21 établissements pénitentiaires afin de réduire la propagation de l’épidémie dans les prisons.  Pour aider les personnes les plus vulnérables, l’ONU a coordonné des campagnes de communication sur la violence sexiste et les droits des personnes âgées, des personnes vivant avec le VIH et des migrants, en particulier à la frontière avec la République dominicaine. 

Burkina Faso 

En juin, le nombre de déplacés a atteint 921 000 au Burkina Faso.  Le pays est aujourd’hui le site de l’une des crises de déplacement les plus rapides au monde.  L’insécurité grandissante a également rendu l’accès humanitaire plus difficile.  Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) déclare que les 13 régions du pays sont désormais touchées, 90% des personnes déplacées vivant dans des communautés d’accueil.  L’insécurité alimentaire a également augmenté et les perturbations du marché affecteront davantage les zones durement touchées par l’insécurité et les déplacements.  L’interruption temporaire des écoles a affecté 5,1 millions d’enfants, dans un contexte où plus de la moitié des enfants des écoles primaires et secondaires étaient déjà déscolarisés. 

À l’heure actuelle, 2,9 millions de personnes touchées ont besoin d’une aide humanitaire dans le pays, contre 2,2 millions en janvier.  Le plan de réponse humanitaire révisé requiert 424 millions de dollars, environ un tiers de plus que ce qui était prévu initialement.  Il n’est malheureusement financé qu’à hauteur de 22,8%. 

Soudan du Sud 

Au Soudan du Sud, neuf ans après son accession à l’indépendance, le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) appelle les dirigeants sud-soudanais à relancer les efforts visant à instaurer une paix durable et à mettre fin à la plus grande crise de déplacement en Afrique.  Le Haut-Commissaire pour les réfugiés, M. Filippo Grandi, a déclaré qu’après des années de conflit, le peuple sud-soudanais méritait la chance de rentrer chez lui, de vivre en sécurité au sein des communautés et de se concentrer sur la construction d’un avenir brillant et prospère.  Le HCR appelle également toutes les parties à la violence à appliquer d’urgence un cessez-le-feu, d’autant plus que la pandémie devrait atteindre son apogée dans les mois à venir. 

Forum politique de haut niveau 

Rendu à son deuxième jour, le forum politique de haut niveau pour le développement durable a abordé les questions clefs de la thématique « Reconstruire mieux » après la pandémie, y compris comment réagir au choc économique, relancer la croissance, partager les avantages économiques et relever les défis de financement des pays en développement.  Le dialogue a souligné qu’une reconfiguration fondamentale est nécessaire dans l’élaboration des politiques économiques et la production et la consommation de biens et services, parallèlement à une empreinte environnementale réduite et à une plus grande justice distributive qui privilégie l’égalité des sexes, l’accès à des emplois décents et la protection sociale pour tous.  Une autre session, consacrée aux petits États insulaires en développement (PEID), s’est concentrée sur la mobilisation de la solidarité internationale et l’accélération des efforts pour réaliser le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et les Orientations de Samoa.

Dans l’après-midi, le forum proposera des sessions d’examen thématiques sur la protection de la planète, le renforcement de la résilience et le maintien des efforts pour garantir l’accès à l’énergie durable. 

OMS 

Hier, une note aux correspondants a été publiée dans laquelle le Porte-parole a confirmé que le 6 juillet dernier, les États-Unis avaient notifié le Secrétaire général de l’ONU, en sa qualité de dépositaire de la Constitution de 1946 de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), de leur retrait de l’OMS à compter du 6 juillet 2021.  Les États-Unis sont parties à la Constitution de l’OMS depuis le 21 juin 1948.  La participation des États-Unis à l’OMS a été acceptée par l’Assemblée mondiale de la Santé, sous réserve de certaines conditions fixées par les États-Unis pour un retrait éventuel de l’OMS.  Ces conditions comprennent un préavis d’un an et le respect intégral du paiement des obligations financières évaluées. 

Le Secrétaire général, en sa qualité de dépositaire de la Constitution, est en train de vérifier auprès de l’OMS si toutes les conditions d’un tel retrait sont remplies. 

Invité du point de presse demain 

Demain, l’invité du point de presse sera le Secrétaire général adjoint au Bureau de lutte contre le terrorisme, M. Vladimir Voronkov.  Il rendra compte des résultats de la Semaine virtuelle de la lutte contre le terrorisme qui se déroule en ce moment sous le thème « Défis stratégiques et pratiques de la lutte contre le terrorisme dans un environnement pandémique mondial ». 

 

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