En cours au Siège de l'ONU

DBF200512

Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 12 mai 2020

(La version française du Point de presse quotidien
n’est pas un document officiel des Nations Unies
)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Afghanistan

L’équipe de pays de l’ONU a exprimé son choc et l’horreur que lui inspirent les attaques qui ont frappé, aujourd’hui, une maternité de Kaboul ainsi que des funérailles à Nangarhar. 

La Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) a indiqué que les attaques avaient fait de nombreuses victimes civiles.  L’ONU en Afghanistan appelle à ce que les responsables soient traduits en justice et présente ses condoléances aux victimes et aux familles. 

Le Secrétaire général se joint évidemment à cette condamnation et devait émettre une déclaration plus formelle au courant de la journée. 

Le Coordonnateur de l’action humanitaire dans le pays, M. Toby Lanzer, a également déclaré aujourd’hui qu’il était indigné par l’attaque contre l’hôpital Sad Bistar à Kaboul.  M. Lanzer a déclaré qu’il est inconcevable qu’un acte aussi odieux puisse être commis lorsque l’Afghanistan est ravagé par la pandémie de COVID-19. 

M. Lanzer a souligné que les civils recevant des soins dans les hôpitaux, les agents de santé, les infrastructures médicales et les travailleurs humanitaires sont protégés par le droit international humanitaire.  Les violations doivent faire l’objet d’une enquête et les responsables de ces attaques doivent être traduits en justice. 

COVID-19/mesures de télétravail au Siège de l’ONU

Hier soir, le Secrétaire général a écrit aux membres du personnel de l’ONU, indiquant qu’il trouve admirable la manière dont leurs activités se sont poursuivies sans interruption, ce qui a permis à l’Organisation non seulement de rester ouverte mais également de jouer un rôle mondial de premier plan dans l’aide apportée aux populations pour faire face à la crise. 

Il a informé le personnel qu’en concertation avec l’équipe de direction et les services médicaux, il avait décidé que les modalités de télétravail actuellement en vigueur au Siège seraient maintenues jusqu’au 30 juin 2020.  Ces mesures continueront d’être examinées. 

Le Secrétaire général a également indiqué qu’un plan qui organisera la reprise progressive du travail dans le bâtiment, lorsqu’il sera établi que le personnel pourra y retourner en toute sécurité, est en train d’être finalisé.  La santé et la sécurité du personnel sont les principales préoccupations à cet égard. 

Rôle des dirigeants religieux

Ce matin, le Secrétaire général est intervenu lors d’une téléconférence de haut niveau consacrée au rôle des dirigeants religieux face à la multiplicité des défis liés à la COVID-19. 

Dans ses remarques, il a souligné qu’alors que le virus sème le chaos et provoque des perturbations à une échelle jamais vue depuis des générations, nous constatons une prise de conscience naissante que les différences qui nous divisent si souvent pâlissent en importance.  Pour le Secrétaire général, cela met à nu notre responsabilité de promouvoir la solidarité en tant que fondement de notre réponse -une solidarité fondée sur les droits de l’homme et la dignité humaine de chacun.  Le Secrétaire général a souligné quatre domaines dans lesquels les dirigeants religieux jouent un rôle central pour mettre en œuvre des solutions, non seulement pour lutter contre la pandémie, mais également pour mieux récupérer. Il s’agit notamment de soutenir son appel à un cessez-le-feu mondial et son appel à la paix au foyer face à l’augmentation alarmante de la violence contre les femmes et les filles alors que cette pandémie et le confinement se propagent. L’événement était organisé par la Mission permanente du Maroc. 

Iraq

Ce matin, la Représentante spéciale du Secrétaire général pour l’Iraq, Mme Jeanine Hennis-Plasschaer, est intervenue par visioconférence devant le Conseil de sécurité pour faire le point sur la situation dans ce pays.  Elle a salué les premières mesures du nouveau Gouvernement.  Cela étant, le chemin à parcourir est complexe et comporte de nombreux défis et il est particulièrement important de gérer les attentes du public. 

Pour regagner la confiance du public, a-t-elle déclaré, le Gouvernement doit être en mesure de faire ses preuves, de faire respecter l’ordre public et de fournir des services publics de base.  Elle a également souligné la nécessité de la reddition de comptes pour les nombreux décès et blessés parmi les manifestants innocents.  La Représentante spéciale a déclaré que l’Iraq ne pouvait pas se permettre d’être utilisé comme théâtre d’affrontements et de différents conflits de pouvoir.  Elle a déclaré aux membres du Conseil qu’un Iraq plus juste et plus prospère pouvait émerger de la crise actuelle et qu’elle avait réaffirmé le soutien de l’ONU au Gouvernement iraquien. 

UNICEF

L’UNICEF a indiqué, aujourd’hui, qu’il demandait 1,6 milliard de dollars pour financer sa réponse humanitaire pour les enfants touchés par la pandémie de COVID-19.  Cela représente plus du double des fonds demandés en mars, reflet des conséquences socioéconomiques dévastatrices de la maladie et des besoins croissants des familles.  Alors que l’épidémie entre dans son cinquième mois, l’UNICEF indique que les coûts des fournitures, des envois et du devoir de protection augmentent considérablement.  La Directrice exécutive de l’UNICEF, Mme Henrietta Fore, a averti que la pandémie est une crise sanitaire qui est rapidement en train de devenir une crise des droits de l’enfant.  L’UNICEF estime que plus des trois-quarts des enfants de moins de 18 ans, soit environ 1,8 milliard d’entre eux, vivent dans l’un des 132 pays où une forme ou une autre de restriction de mouvement est mise en place en raison de la pandémie. 

PNUE

Un nouveau rapport publié aujourd’hui par le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) indique que face à l’actuelle pandémie, le PNUE intensifiera ses travaux sur la cartographie des risques de maladies transmises des animaux aux êtres humains et la protection de l’environnement pour réduire le risque de futures pandémies.  Le PNUE s’attachera également à aider les pays à « reconstruire en mieux », grâce à une science plus solide, des politiques qui soutiennent une planète plus saine et des investissements plus verts. 

ONU-FEMMES

ONU-Femmes, l’Organisation internationale du Travail (OIT) et la Commission de l’Union européenne ont formulé une série de recommandations à l’intention des pays du G7 pour garantir la sécurité des femmes et leur émancipation économique dans un avenir post-pandémie.  Les recommandations ont été formulées lors d'une table ronde virtuelle de haut niveau à laquelle participaient des ministres, des PDG, des syndicats et des membres de la société civile.  Les recommandations comprennent la fourniture d’équipements de santé et de sécurité professionnelle aux agents de santé et autres travailleurs de première ligne; la création de plans de relance économique qui reconnaissent et valorisent le travail de soins non rémunéré et les emplois dans ce domaine.  Une autre recommandation est d’allouer des ressources supplémentaires à la lutte contre la discrimination et la violence à l’égard des femmes et des filles dans le contexte des plans nationaux de réponse à la COVID-19. 

CEPALC

La Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC) a publié un rapport proposant que les gouvernements de la région assurent des transferts temporaires et immédiats d’espèces pour répondre aux besoins de base et soutenir la consommation des ménages afin de faire face aux effets socioéconomiques de la pandémie.  En outre, la CEPALC réaffirme que ces transferts devraient devenir permanents, et aller au-delà des personnes en situation de pauvreté pour concerner aussi les larges couches sociales de la population qui sont très vulnérables à la pauvreté.  Cela permettrait de s’orienter vers un revenu de base universel. 

Yémen

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) indique qu’à la date d’aujourd’hui, 58 cas de coronavirus ont été confirmés au Yémen.  L’ONU et ses partenaires humanitaires au Yémen réagissent en mettant l’accent sur la gestion des cas, la communication sur les risques, l’engagement communautaire et la protection de l’ensemble du système de santé publique.  Plus de 125 tonnes de fournitures sont déjà dans le pays tandis que 4 836 tonnes sont en préparation.  Il s’agit notamment de 1 000 lits de soins intensifs, 417 respirateurs, 52 400 tests et 755 000 équipements de protection individuelle.  Il est urgent de disposer de fournitures supplémentaires pour intensifier la riposte à la pandémie mais rien ne peut se faire sans des financements urgents.  Sur les 41 principaux programmes des Nations Unies, 31 devraient être réduits ou fermés dans les semaines à venir, à moins qu’un « financement vital » ne soit débloqué.  Les agences humanitaires cherchent jusqu’à 2 milliards de dollars pour venir en aide à des millions de personnes d’ici à la fin de l’année, y compris pour les activités liées à la COVID-19. 

Venezuela

Le Représentant spécial du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) pour les réfugiés et les migrants vénézuéliens, M. Eduardo Stein, a déclaré que la pandémie expose les réfugiés et les migrants vénézuéliens à des difficultés encore plus grandes, parce que beaucoup luttent maintenant pour survivre loin de chez eux.  En réponse à la crise, les organisations humanitaires ont révisé à la hausse le Plan régional de réponse pour les réfugiés et les migrants lancé en novembre dernier pour passer de 1,35 milliard à 1,41 milliard de dollars.  Le plan original hiérarchisait les activités pour répondre aux besoins de protection, de sauvetage et d’intégration.  Le plan mis à jour comprend désormais des activités spécifiques à la COVID-19 telles que la fourniture d’équipements de protection individuelle, ainsi que la diffusion d’informations vitales sur la pandémie et sur les services disponibles.  Les autres activités comprennent la création d’établissements de santé mobiles pour le dépistage et l’orientation des cas de contamination ainsi que la modernisation des abris pour garantir un espacement physique adéquat et de meilleures conditions sanitaires. 

Ukraine

En Ukraine, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a déclaré aujourd'hui que la ligne de contact entre les zones contrôlées par le Gouvernement et les zones non contrôlées par le Gouvernement restait fermée depuis le 21 mars dans le cadre du confinement lié à COVID-19.  Dans la pratique, pratiquement personne, y compris le personnel humanitaire, n’est actuellement en mesure de franchir physiquement la ligne de contact où environ 900 000 passages sont normalement enregistrés chaque mois.  Selon OCHA, cette fermeture de la ligne de contact a limité la capacité du personnel humanitaire à faire passer des convois dans les zones non contrôlées par le Gouvernement.  Seuls deux convois organisés par l’ONU pour livrer des fournitures se rapportant au virus sont entrés à Donetsk depuis le début de cette crise.  Les agences humanitaires poursuivent leurs opérations des deux côtés de la ligne de contact avec les stocks existants, ciblant quelque deux millions de personnes. 

Moldova

La République de Moldova compte près de 5 000 cas et 179 décès confirmés dus au coronavirus.  L’équipe de l’ONU, dirigée par le Coordonnateur résident, M. Simon Springett, qui bénéficie du savoir-faire technique de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), se concentre sur la communication relative aux risques et veille à ce que l’équipement essentiel atteigne les populations aux niveaux national et local.  Avec le soutien d’agences de développement et de coopération, dont celles de la Suède, la Suisse, les États-Unis, l’Union européenne et la Banque mondiale, l’équipe de l’ONU a pu fournir du matériel médical et des kits de dépistage aux institutions publiques.  Il s’agit notamment de plus de 140 000 masques et de 30 000 articles pour l’équipement de protection individuelle, ainsi que des respirateurs et d’autres fournitures.  

L’équipe de l’ONU veille également à ce qu’il y ait les médicaments nécessaires pour les personnes vivant avec le VIH.  L’ONU a formé plus de 1 000 maires et chefs de communauté et plus de 9 000 médecins, épidémiologistes et directeurs d’hôpitaux.  Elle développe également un tableau en ligne pour aider le Gouvernement et la population à visualiser la courbe de la COVID-19, afin de sensibiliser et encourager les gens à rester chez eux.  Ce système permettra également de suivre les besoins en termes de fournitures médicales essentielles.  

Mozambique

Au Mozambique, qui compte plus de 100 cas confirmés de COVID-19 mais aucun décès, l’équipe de l’ONNU, dirigée par la Coordonnatrice résidente, Mme Myrta Kaulard, se concentre sur la prévention de la propagation du virus et la réponse aux sévères conséquences économiques.  

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS), en collaboration avec le Gouvernement, dirige la riposte sanitaire.  L’ONU continue à assurer l’acheminement rapide et à faible coût des fournitures médicales essentielles.  

Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et l’UNICEF aident le Gouvernement à fournir un accès Internet, ainsi que des services électroniques et numériques pendant le confinement.  L’UNICEF contribue également à assurer l’éducation et la protection de millions d’enfants non scolarisés.  L’ONU et ses partenaires ont mis en place un système de code par SMS afin que les femmes et les filles puissent signaler les cas de violence domestique, lesquels ont augmenté pendant le confinement comme dans de nombreux autres pays.  

Soudan du Sud

Au Soudan du Sud, la station radio de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS), Radio Miraya, a commencé de diffuser des cours pour les élèves non-scolarisés en raison du virus.  Cette initiative a été lancée hier en partenariat avec le Ministère de l’éducation générale et l’UNICEF.  Les leçons seront interactives, les enfants pouvant téléphoner pour poser des questions et participer à des quiz en direct.  

Malawi

Le Secrétaire général a pris note du verdict rendu le 8 mai par la Cour suprême du Malawi.  Le Secrétaire général se dit préoccupé par la montée de la violence et présente ses condoléances aux familles des trois civils, dont un enfant, tués la semaine dernière.  Le Secrétaire général réitère son appel à toutes les parties prenantes en vue de faire respecter l’état de droit, de garantir les droits de l’homme et de promouvoir la paix, notamment alors que la population du Malawi se mobilise pour atténuer la pandémie de COVID-19.  L’équipe de pays de l’ONU, sous la direction de la Coordonnatrice résidente, continue de soutenir activement le peuple du Malawi et toutes les parties prenantes dans leurs efforts en vue de préserver le calme.  

Chypre

La Force des Nations Unies chargée du maintien de la paix à Chypre (UNFICYP) a indiqué, qu’à 3 heures du matin environ, un petit engin explosif a explosé à l’extérieur d’une boulangerie dans le village bicommunautaire de Pyla.  La déflagration a occasionné des dommages mineurs.  Aucune personne n’aurait été blessée.  La Force  s’est déclarée très préoccupée par cet incident et a demandé que les auteurs soient traduits en justice.  L’UNFICYP suit de près la situation et a intensifié ses patrouilles dans la zone afin de garantir le calme et la stabilité.  

Mali

Les quatre Casques bleus qui ont été blessés ce week-end au Mali sont maintenant dans un état stable.  Ils se trouvent à l’heure actuelle dans un hôpital de maintien de la paix à Kidal et seront bientôt transportés par avion vers la capitale du pays, Bamako, pour des soins médicaux supplémentaires.  Ils ont été grièvement blessés dimanche dernier lorsque leur convoi a touché une bombe en bordure de route près d’Aguelhok, dans la région de Kidal.  Trois Casques bleus, également de nationalité tchadienne, ont été tués lors de l’attaque. 

ECOSOC

 La Présidente du Conseil économique et social (ECOSOC) et Représentante permanente de la Norvège, Mme Mona Juul, a fait une déclaration à la presse au sujet de la réunion intitulée « Unir nos forces: des solutions politiques efficaces pour la réponse à la COVID-19 ».  Dans sa déclaration, Mme Juul réitère que nous devons placer l’être humain au centre de la réponse à la crise et du relèvement afin d’obtenir des résultats meilleurs, plus équitables et résilients, pour tous.  Nous devons nous remettre sur les rails en vue d’atteindre les Objectifs de développement durable.  Elle appelle également à la mobilisation et à un soutien international pour le fonds d’affectation spéciale pluripartenaire pour l’action face à la COVID-19 et pour le relèvement. 

Journée internationale des infirmières

À l’occasion de la Journée internationale des infirmières, le Secrétaire général a remercié les infirmières qui prennent soin de nous, aujourd’hui et chaque jour de l’année.  La COVID-19 a mis en évidence le rôle irremplaçable des infirmières, a déclaré le Secrétaire général dans un tweet.  Le thème de la journée de cette année est « Vers un monde en bonne santé ».  

Pour sa part, la Vice-Secrétaire générale, Mme Amina J. Mohammed, a rendu hommage à toutes les infirmières qui sont en première ligne face à la pandémie et, bien sûr, à sa propre mère, laquelle était, selon son expression, une « incroyable » infirmière. 

Alors que le monde lutte pour répondre à la pandémie, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) rappelle qu’il y a une grave pénurie d’infirmières dans le monde: 5,9 millions d’infirmières manquent, en particulier dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire.  Cette année étant également celle du personnel infirmier et des sages-femmes, l’OMS a jugé, plus que jamais, essentiel que les gouvernements soutiennent et misent sur leur personnel infirmier. 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.