Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 22 avril 2020
(La version française du Point de presse quotidien
n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Journée internationale de la Terre nourricière
La Journée internationale de la Terre nourricière est célébrée aujourd’hui. Dans son message, le Secrétaire général a dit que tous les regards sont tournés vers la pandémie de COVID-19 et que nous devons travailler ensemble pour sauver des vies, soulager les souffrances et atténuer les conséquences économiques et sociales bouleversantes. Mais il a également déclaré que nous devons nous souvenir d’une autre urgence : la crise environnementale en cours sur la planète.
Les gaz à effet de serre, tout comme les virus, ne respectent pas les frontières nationales, a-t-il dit, ajoutant que nous devons transformer la reprise après la pandémie en une véritable opportunité de bien faire les choses pour l’avenir.
Le Secrétaire général a également proposé six actions liées au climat pour façonner la reprise. Il s’agit notamment de créer de nouveaux emplois verts, de financer des secteurs durables et d’intégrer les risques climatiques aux politiques et systèmes financiers.
L’Organisation météorologique mondiale (OMM) a publié aujourd’hui un rapport qui indique que bien que la COVID-19 puisse entraîner une réduction temporaire des émissions de gaz à effet de serre, cela ne remplace pas une action climatique durable.
D’ailleurs, la pandémie rendra plus difficile la lutte contre les aléas météorologiques, climatiques et liés à l’eau, lesquels s’intensifient en raison des changements climatiques. Le rapport avertit qu’il importe d’aplatir les courbes de la pandémie et climatiques et souligne l’importance des plans de relance post-COVID-19 qui aident l’économie à redevenir plus verte.
Earth School
Le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), en partenariat avec Ted-Ed, a lancé en ligne, aujourd’hui, Earth School, une « école de la Terre » en ligne, qui fournit du contenu éducatif gratuit pour aider les élèves, les parents et les enseignants du monde entier qui sont actuellement à la maison en raison de l’épidémie de COVID-19. Conçu pour les enfants et les jeunes de 5 à 18 ans, elle s’étend sur 30 jours d’école qui se déroulent depuis la Journée internationale de la Terre nourricière jusqu’à la Journée mondiale de l’environnement, le 5 juin.
Le contenu comprend des vidéos, du matériel de lecture et des activités - qui seront traduits dans 10 langues. Cela aidera également les élèves à comprendre l’environnement tout en considérant leur rôle en son sein.
Le PNUE étudiera également comment ce contenu peut être adapté et partagé avec les enfants qui ne peuvent pas accéder à Internet.
COVID-19/Papouasie-Nouvelle-Guinée
Sept cas de coronavirus ont été confirmés en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Le Coordonnateur résident sur place, M. Gianluca Rampolla, a mobilisé l’équipe de pays pour l’action humanitaire pour appuyer l’élaboration du plan national de préparation et d’intervention sanitaire.
L’équipe de l’ONU aide également le Gouvernement dans des domaines tels que l’eau et l’assainissement, la protection sociale, l’éducation, la sécurité alimentaire, l’approvisionnement et la logistique, ainsi que la gestion de l’information et la communication des risques.
Sur le terrain, l’ONU a rapidement réuni des partenaires de développement, tels que la Banque mondiale et l’Union européenne, des gouvernements donateurs comme l’Australie, l’Inde, le Japon, la Nouvelle-Zélande et les États-Unis, ainsi que des autorités locales pour travailler ensemble afin de financer des équipements essentiels à la lutte contre la maladie.
Un million d’équipements de protection individuelle, ainsi que des ventilateurs, des ambulances et des tentes sont en train d’être fournis. L’équipe de l’ONU aide également à mettre en place des salles d’isolement et de quarantaine et des installations de prétriage pour l’ensemble de la Papouasie-Nouvelle-Guinée.
L’ONU coordonne étroitement avec le Gouvernement, la Banque mondiale et la Banque asiatique de développement pour mener une évaluation de l’impact socioéconomique afin d’identifier les besoins prioritaires pour sauver les moyens de subsistance et relancer l’économie.
COVID-19/Soudan du Sud
Au Soudan du Sud, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA)indique que la situation de sécurité alimentaire, déjà précaire, pourrait s’aggraver en raison de la pandémie.
Les marchés sont soumis à des pressions importantes, comme en témoigne l’augmentation impressionnante des prix. Par exemple, le prix d’un sac de 50 kg de maïs a augmenté de 36% rien qu’en mars.
La suppression du personnel non essentiel de la main-d’œuvre et la fermeture des entreprises non essentielles, conjuguées à l’impact persistant des inondations dévastatrices de 2019, ainsi qu’à l’invasion de criquets pèlerins et à la hausse rapide des prix des denrées alimentaires, augmenteront probablement l’insécurité alimentaire et les besoins humanitaires.
Avant la pandémie, 6,5 millions de personnes, soit 55% de la population, devaient déjà faire face à une grave insécurité alimentaire au plus fort de la saison de la faim annuelle de mai à juillet.
Les partenaires humanitaires ont adapté leur réponse pour livrer de manière sûre, responsable et efficace dans cet environnement marqué par la COVID-19.
COVID-19/Darfour
Au Darfour, où l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD)continue de soutenir le Gouvernement du Soudan pour lutter contre la pandémie, le Chef de l’Opération, M. Jeremiah Mamabolo, a fait don de cinq véhicules tout-terrain, de quatre groupes électrogènes à haute capacité et d’une unité de conteneurs frigorifique au Ministère fédéral de la santé.
Lors de la cérémonie virtuelle de passation à Khartoum, M. Mamabolo a réitéré son appel à toutes les parties au conflit au Soudan de trouver les motivations de rejoindre le processus de paix à Djouba pour conclure un accord global qui favoriserait une véritable et rapide édification de la nation.
COVID-19/Mozambique
L’Organisation internationale pour les migrations (OIM)est préoccupée par le risque de propagation de la COVID-19 au Mozambique, en raison du retour, depuis l’Afrique du Sud, de migrants mozambicains.
L’OIM indique que selon le service national de migration du Mozambique, plus de 14 000 migrants mozambicains sont rentrés en provenance du pays voisin en l’espace de quelques jours alors que l’Afrique du Sud imposait une politique de confinement à cause du virus.
Conseil de sécurité – Grands Lacs
L’Envoyé spécial du Secrétaire général pour la région des Grands Lacs, M. Huang Xia, a indiqué, ce matin, au Conseil de sécurité, qu’en raison d’une augmentation du nombre de cas de COVID-19, les pays de la région font face à des défis d’ampleur.
Sur le plan économique, les mesures prises pour répondre à la pandémie, ainsi que la réallocation des ressources pour faire face à la crise sanitaire, risquent d’affaiblir des économies déjà fragiles. Cela pourrait avoir des implications pour la paix, la sécurité et le développement, a dit l’Envoyé spécial.
Il a salué le moratoire de la dette annoncé par le G20 et a appelé la communauté internationale à aider les pays des Grands Lacs à gérer et se remettre de la pandémie.
S’agissant de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République démocratique du Congo et la région, l’Envoyé spécial a indiqué qu’un sentiment d’optimisme persiste. Cependant, a-t-il ajouté, le défi le plus notable demeure les activités des groupes armés, notamment l’exploitation illicite des ressources naturelles. L’insécurité provoquée par les groupes armés, notamment dans l’est de la RDC alimente également la crise humanitaire.
COVID-19/Sécurité alimentaire mondiale
Le Directeur général de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO)s’est entretenu, hier, avec les Ministres de l’agriculture du G20 au nom des agences alimentaires de l’ONU.
M. Qu Dongyu a averti que la pandémie de COVID-19 n’es pas uniquement une préoccupation majeure de santé publique mais également une menace pour la sécurité alimentaire mondiale. Cette menace pourrait être atténuée en évitant les mesures qui perturbent les filières agroalimentaires.
Il a exhorté les Ministres du G20 à inclure des objectifs à long terme dans leur cadre politique. Il a estimé que cette crise est l’occasion d’accélérer la transformation des systèmes alimentaires et a indiqué que les outils du cybercommerce peuvent améliorer la résilience locale et renforcer les liens directs entre producteurs et consommateurs.
Pangolins
L’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC)a publié, aujourd’hui à Vienne, une nouvelle étude sur les pangolins qui, en dépit d’une interdiction de commerce international, sont le mammifère le plus trafiqué au monde.
Cette étude indique qu’entre 2014 et 2018, l’équivalent de 370 000 pangolins a été saisi, ce qui suggère que des millions ont été trafiqués et tués.
L’irruption de la COVID-19 est liée à un coronavirus qui aurait trouvé son origine dans des chauves-souris sauvages avant d’être transmis à l’homme par un animal intermédiaire. Les pangolins figurent parmi les principaux suspects.
La Directrice exécutive de l’ONUDC, Mme Ghada Waly, a indiqué que dans un souci de protection de la biodiversité et de prévention de la prochaine urgence sanitaire mondiale, le commerce illicite des espèces sauvages doit cesser.
Cette étude figurera dans le rapport de l’ONUDC sur la criminalité liée aux espèces sauvages dans le monde qui doit être publié au mois de juin.
COVID-19/Myanmar
Le Secrétaire général a fermement condamné l’attentat du 20 avril perpétré dans l’État rakhine, au Myanmar, contre un véhicule de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) transportant des échantillons prélevés dans le cadre d’une enquête relative à la COVID-19, et au cours duquel un fonctionnaire de l’OMS a succombé à ses blessures et un employé gouvernemental a été grièvement blessé.
Le Secrétaire général appelle à une enquête complète et transparente sur l’incident et à ce que les auteurs soient traduits en justice.
Iran
La Haut-Commissaire aux droits de l’homme, Mme Michèle Bachelet, a condamné, aujourd’hui, l’exécution d’un deuxième délinquant juvénile en l’espace de quatre jours par les autorités iraniennes.
Shayan Saeedpour aurait été exécuté mardi dans une prison de la province du Kurdistan. Il avait été condamné à mort pour un crime qu’il aurait commis alors qu’il avait moins de 18 ans. Selon Mme Bachelet, l’exécution s’est déroulée suite à ce qui s’apparenterait à un processus judiciaire hautement irrégulier.
Cette exécution a eu lieu après celle de Majid Esmailzadeh qui aurait été exécuté samedi dans la province d’Ardabil, également après avoir été accusé d’avoir commis un meurtre alors qu’il avait moins de 18 ans.
« L’exécution de ces deux délinquants juvéniles est catégoriquement interdite par le droit international des droits de l’homme », a dit Mme Bachelet. Elle a réitéré son appel aux autorités iraniennes les exhortant à honorer leurs obligations internationales en matière de droits de l’homme, à cesser immédiatement les exécutions de délinquants juvéniles, et à commuer toutes ces condamnations à mort.
Yémen
Au Yémen, des pluies torrentielles ont provoqué des inondations supplémentaires au cours des dernières 24 heures. Hier, le Gouvernement a déclaré Aden zone sinistrée.
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA)a reçu des informations indiquant que 14 700 personnes ont été déplacées vers 21 sites pour personnes déplacées à Aden.
Les agences et partenaires humanitaires de l’ONU travaillent avec des représentants du Gouvernement pour évaluer les besoins et fourniront une aide sur la base de ces évaluations.
De fortes pluies ont également été signalées au cours des dernières 24 heures dans les provinces de Raymah, Taëz et Ibb. Les agences de l’ONU travaillent avec les autorités locales pour évaluer les besoins dans ces régions.
Budget ordinaire
Le Cambodge s’est acquitté de l’intégrité de sa contribution au budget ordinaire, portant à 85 le nombre d’États Membres à l’avoir fait en 2020.