En cours au Siège de l'ONU

Soixante-quinzième session,
8e séance – matin
CPSD723

​​​​​​​Quatrième Commission: au sujet du Sahara occidental, Maroc et Algérie opposent le principe de l’intégrité territoriale au droit à l’autodétermination des peuples 

Ce matin, alors que la liste des intervenants au débat général conjoint de la Commission de questions politiques spéciales et de la décolonisation parvenait à sa fin, deux questions ont dominé ses délibérations, à savoir la situation au Sahara occidental et les activités de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).

S’agissant du Sahara occidental, le Maroc, qui est partie à ce différend avec le Front POLISARIO, a clamé haut et fort que le « Sahara » est marocain depuis l’« aube des temps » et le restera.   Et d’ajouter que la « marocanité » du Sahara est une évidence historique, géographique et juridique et que l’Histoire ne saurait être remodelée par des visées hégémoniques.  

« N’en déplaise à certains, il s’agit bien d’un différend d’intégrité territoriale et non de décolonisation », a-t-il fait valoir.  Dès lors, le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, défendu par certaines délégations dont l’Algérie, ne s’applique pas en l’espèce, de l’avis de la partie marocaine.  Pour elle, seule une solution politique réaliste, durable, mutuellement acceptable et de compromis peut permettre de régler ce différend et sa proposition d’autonomie élargie pour ses « provinces du Sud » répond à tous ces critères.  Ce point de vue a d’ailleurs été partagé par de nombreuses délégations tout au long du débat de cette année, a relevé le Maroc.

Aux rares pays ayant fait référence à l’option du référendum d’autodétermination, il a rappelé qu’il ne s’agit pas d’un principe du droit international.  Cette option est « morte et enterrée », a même affirmé le représentant marocain en faisant valoir que c’est également la position du Secrétaire général et du Conseil de sécurité qui, depuis 2000, ont reconnu l’inapplicabilité des dispositions du Plan de règlement initial.   « Depuis, plus aucun responsable de l’ONU n’a fait référence au référendum comme solution à ce différend, et ils ont tous soutenu une solution politique pour une sortie de crise », a renchéri la délégation qui reste attachée à ce dernier principe.  

En attendant l’aboutissement du processus politique, le Maroc a fait le choix de se tourner vers l’avenir et pris la décision d’investir dans le développement de « son Sahara », qui fait partie aujourd’hui des régions les plus développées du pays, du Maghreb et de l’Afrique tout entière, aux dires de la délégation.  Il a précisé qu’entretemps, la pleine reconnaissance par la communauté internationale de la « marocanité » de ces provinces a été consacrée, notamment par la participation de ses représentants élus dans de nombreux fora internationaux et par l’ouverture de 15 représentations consulaires à Laâyoune et Dakhla. 

De son côté, l’Algérie a maintenu sa position de principe qui consiste à défendre le droit à l’autodétermination des peuples.  Pour ce qui est du Sahara occidental, elle a rappelé que l’ONU et l’Union africaine (UA) ont réaffirmé, en février 2020, la nécessité de régler cette question dans le respect de la légalité internationale.   Là où le Maroc a vu un élan qualitatif du processus politique, sous l’égide des Nations Unies, avec la récente tenue de deux tables rondes auxquelles ont participé le Maroc, le Front POLISARIO, l’Algérie et la Mauritanie, et un accord de principe des participants de poursuivre sur la lancée avec une troisième table ronde, l’Algérie s’est montrée prudemment optimiste en notant que ce processus de décolonisation n’a connu aucun développement depuis la démission de l’Envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara occidental en mai 2019.

Cela a amené l’Algérie à dire que « la désignation d’un successeur est cruciale pour maintenir la dynamique de paix et préserver les acquis », une nomination souvent appelée de ses vœux par les délégations au cours de ce débat pour impulser une nouvelle dynamique au processus politique.  Comme l’a dit l’Algérie, le règlement du différend du Sahara occidental constituerait une étape pour parvenir à un « ensemble maghrébin » prospère, fondé sur la solidarité et la complémentarité. 

Israël, de son côté, a pris à partie la Quatrième Commission pour sa « fâcheuse tendance » à cultiver des préjugés à son égard, ce qui se manifeste notamment, selon la délégation, par l’adoption annuelle d’un paquet de quatre résolutions qui « ne font que compliquer la situation au Moyen-Orient ».  Les États-Unis ont renchéri en ce sens en reprochant une « rengaine contreproductive » à la Commission à l’encontre d’Israël sans tenir compte des dernières avancées diplomatiques observées au Moyen-Orient.

La délégation américaine a tenu à saluer ici les accords de normalisation intervenus entre Tel-Aviv et les Émirats arabes unis et le Royaume de Bahreïn, et signés le 15 septembre 2020 à Washington.  À la lumière de ces développements régionaux, ils ont encouragé les Palestiniens à s’assoir à la table des négociations pour des pourparlers directs avec Israël, à condition que ce retour se fasse sans préconditions, a précisé Israël. 

Le représentant israélien a également fustigé l’UNRWA, l’accusant d’être « une institution politisée qui prête main forte à des supposés réfugiés et qui réplique leurs demandes insensées ».  Cela lui a valu un droit de réponse circonstancié de l’État de Palestine qui lui a rétorqué que la réponse la plus claire aux tentatives d’Israël de discréditer l’Office a été le soutien inconditionnel exprimé par la majorité des délégations à l’UNRWA et à son mandat.  « L’UNRWA n’est ni à l’origine du conflit israélo-palestinien, ni en train de perpétuer le problème des réfugiés palestiniens », a tranché la délégation palestinienne pour laquelle il ne saurait y avoir de règlement à ce conflit sans une solution juste pour les réfugiés palestiniens.  

La Commission entendra le dernier intervenant de son débat général demain après-midi, mercredi 4 novembre à 15 heures, avant de commencer à adopter ses projets de résolution.

SUITE DU DÉBAT GÉNÉRAL CONJOINT 

Déclarations

M. PAUL HUSSAR (Roumanie), s’exprimant sur la coopération internationale concernant les utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique, a rappelé que la Roumanie a soutenu le développement du Programme « Espace 2030 ».  Il a jugé important de poursuivre les efforts pour renforcer le rôle du Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique (COPUOS) et de ses sous-comités, en tant qu’enceinte multilatérale unique pour favoriser la coopération entre les États, les organisations intergouvernementales, les ONG et les entités du secteur privé.  M. Hussar a déclaré que son pays développe son propre programme spatial, autour des trois « S »: la Science et Technologie, les Services et la Sécurité. 

Le représentant a noté que dans le contexte de la recrudescence de la COVID-19, certains dispositifs avancés, comme ceux de décontamination, ont été développés sur la base des expériences des vols spatiaux et du travail dans des salles blanches pour l’intégration de satellites, ce qui prouve que les activités spatiales font partie de la solution à nos problèmes, y compris dans l’après-crise.  Passant à la question de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), le représentant a considéré que du fait de son activité dans les écoles, les unités d’assistance médicale et les réfugiés dans les camps, l’UNRWA contribue à la stabilité régionale.  Son pays, a-t-il souligné, a déjà décaissé sa contribution annoncée en juin 2020 lors de la Conférence des bailleurs de fonds. 

Abordant la question des opérations de maintien de la paix sous tous leurs aspects, il a noté que la Roumanie avait commencé sa contribution au maintien de la paix en 1991.  Depuis, son pays a pris part à plus de 25 missions de l’ONU.  En 2020, la Roumanie a mené à bien l’une de ses contributions les plus importantes, à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA).  Pour nous adapter aux enjeux, la réforme du maintien de la paix doit aller au-delà des mots: il faut des normes élevées, a-t-il soutenu.  Par ailleurs, la Roumanie soutient fermement l’action du Secrétaire général pour l’Initiative Action pour le maintien de la paix, dont le défi ultime est de rendre les opérations de maintien de la paix plus efficaces sur le terrain, mettre davantage l’accent sur la primauté de la diplomatie, de la performance et la responsabilité, l’amélioration de la sûreté et de la sécurité des soldats de la paix et la mise en œuvre du programme pour les femmes et la paix et la sécurité.  À cet égard, la participation des femmes au maintien de la paix et à la consolidation de la paix est essentielle et a un impact direct sur la réalisation des objectifs de paix, a souligné le représentant. 

S’agissant des questions relatives à l’information, le délégué a félicité le Département de la communication globale (DCG) pour son intervention et de ses efforts dans le contexte de la pandémie de COVID-19.  Il a dit soutenir les campagnes #RéfléchissezAvantDePartager et #MarquonsUnePause, car les fausses informations ont un impact très fort sur des problèmes mondiaux tels que la pandémie, les changements climatiques et la justice raciale.  Le représentant a rappelé qu’en 2019, au nom du Groupe des ambassadeurs francophones à New York, la Roumanie a facilité les négociations pour la résolution intitulée « Multilinguisme », qui a comme but de promouvoir et de renforcer l’égalité parmi les langues officielles de l’ONU, ainsi que la reconnaissance de l’importance des langues non officielles.

M. NEVILLE MELVIN GERTZE (Namibie) a rappelé que la décolonisation reste incomplète sur le continent africain puisque le peuple du Sahara occidental n’a pas encore pu exercer son droit à l’autodétermination en dépit des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU.  À cet égard, il a souligné « une fois de plus » l’urgence de la mise en œuvre de toutes les résolutions pertinentes de l’ONU et des décisions de l’Union africaine (UA), en particulier le Plan de règlement de 1991 dans le but d’organiser un référendum libre et équitable au Sahara occidental.

Le représentant de la Namibie a aussi soulevé la question de l’archipel des Chagos avant de souligner l’importance des travaux de la Cour internationale de Justice (CIJ) sur la question.  Il a insisté quant au fait que le droit international et la justice sont la pierre angulaire de la facilitation de la coexistence pacifique entre nations.  Pour illustrer l’importance de la CIJ pour la Namibie, le représentant a précisé qu’en date du 21 juin 1971, la CIJ avait constaté que la présence continue de l’Afrique du Sud en Namibie était illégale et que ce pays avait l’obligation de retirer ses administrations immédiatement.  « Comme on pouvait s’y attendre, l’Afrique du Sud de l’apartheid a rejeté à l’époque cet avis de la CIJ », a-t-il noté.  Montrant le respect de son pays pour les décisions de la CIJ, il a indiqué que la Namibie avait accepté un jugement de 1999 de cette Cour en faveur du Botswana dans le cadre d’un différend territorial avec son pays.  Le délégué a enfin fustigé l’occupation de la Palestine par Israël.  

M. DARREN CAMILLERI (Malte) a commencé par saluer le DCG et ses efforts en faveur du multilinguisme.  Il a ensuite rappelé les engagements pris par la communauté internationale à l’occasion du soixante-quinzième anniversaire de l’ONU en septembre, en insistant sur l’idée qu’elle a le devoir de répondre collectivement aux défis mondiaux.  Pour ce faire, il faut disposer d’informations fiables, Malte appelant à redoubler d’efforts pour lutter contre les infox et pour veiller à ce que les citoyens du monde puissent avoir accès à des informations vérifiées et non biaisées.  La délégation a également appelé à réduire le fossé numérique qui persiste à travers le monde.  Depuis longtemps, Malte a fait preuve de solidarité avec le peuple palestinien à travers un appui à l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), a embrayé le représentant.  L’Office contribue à la stabilité régionale, a-t-il affirmé, en appelant la communauté internationale à lui fournir les ressources nécessaires pour qu’elle puisse continuer de s’acquitter de son mandat.  Malte s’est ensuite dit préoccupé par la possibilité d’une course aux armements dans l’espace, plaidant dès lors pour le renforcement du droit et du cadre juridique qui régit son utilisation.  Les États sont responsables de la viabilité des activités dans l’espace extra-atmosphérique, a souligné le représentant.  Pour ce qui est des opérations de maintien de la paix, Malte a insisté sur l’impératif de les doter de ressources adéquates pour qu’elles puissent s’acquitter de leurs mandats.

M. BEN BOURGEL (Israël) a souligné avec satisfaction que, malgré la pandémie de COVID-19, le Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique (COPUOS) a réussi à poursuivre ses travaux.  Il a par ailleurs signalé la signature d’un nouvel accord destiné à livrer le système d’armes anti-aérien de conception israélienne, Spyder.  Concernant la situation au Moyen-Orient, le représentant a émis l’espoir que les Palestiniens pourront revenir à la table des négociations sans conditions préalables.  Par ailleurs, il a fait montre de son mécontentement concernant les « tendances de cette Commission qui a des préjugés contre Israël ».  Cette tendance scandaleuse, a-t-il affirmé, s’est manifestée au cours de l’adoption du paquet de quatre résolutions qui ont été prises à son encontre par la Quatrième Commission.  Ledit « paquet » ne faisant que compliquer la situation au Moyen-Orient, a-t-il estimé.

Le représentant a en outre fustigé l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).  « Nous croyons à la solidarité, mais pas à la politisation de l’Office qui prête main forte à des soi-disant réfugiés ».  « L’UNRWA est une institution politisée qui réplique les demandes insensées des Palestiniens », a-t-il argué, en appelant à la dissolution de cet organisme.  À propos des opérations de maintien de la paix, il a rappelé que son pays y contribue en Afrique, afin que l’ONU puisse remplir sa fonction de maintien de la paix.  La succession d’incidents contre la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) montre qu’elle doit s’acquitter complètement de son mandat.  C’est une réalité intolérable qui doit être condamnée par les États Membres.  « Nous tiendrons le Gouvernent libanais pour responsable de ces attaques », a-t-il menacé.  Le représentant a en outre souligné l’importance de la sécurité des personnels de la FINUL, qui joue un rôle pacificateur dans la région.  J’espère que la Commission, au lieu de s’appesantir sur le passé, saura se tourner vers l’avenir, a-t-il ajouté en conclusion. 

Mme JELENA PLAKALOVIĆ (Serbie) a expliqué que la participation des membres des Forces armées de la Serbie aux opérations de maintien de la paix de l’ONU et de l’Union européenne est un élément important de la politique étrangère de son pays.  En coopération avec leurs partenaires des Nations Unies et de l’Union européenne sur un pied d’égalité, les soldats de la paix serbes contribuent activement au maintien de la paix et de la stabilité internationales, a-t-elle affirmé, y voyant le reflet du respect par la Serbie des obligations qui en découlent.  Cette participation est également propice à la promotion de la coopération avec ses partenaires et au renforcement des capacités de ses forces militaires et autres forces de défense pour répondre aux exigences des opérations de paix. 

La délégation a dit appuyer le Secrétaire général dans la mise en œuvre des conclusions, propositions et mesures visant à améliorer les opérations de maintien de la paix des Nations Unies, notamment la politique de tolérance zéro des cas d’exploitation et d’atteintes sexuelles.  Depuis 2002, la Serbie a constamment amélioré la qualité et la quantité de sa participation aux missions des Nations Unies, a soutenu la représentante.  Elle participe actuellement à neuf opérations multinationales dont six sous mandat des Nations Unies (MONUSCO, UNFICYP, FINUL, ONUST, MINUSCA et MINUSS) et trois sous les auspices de l’Union européenne.  Au total, 281 soldats, officiers, policiers et autres personnels serbes sont actuellement déployés dans des opérations multinationales des Nations Unies, a précisé la représentante, qui a dit que son pays est le premier contributeur de troupes des Balkans et se classe parmi les 10 plus grands pays fournisseurs de contingents et de policiers en Europe.  

Elle a saisi cette occasion pour souligner l’attention particulière que son pays attache à la formation des soldats de la paix.  Le Centre des opérations de maintien de la paix et de formation des unités pour les opérations multinationales jouent un rôle crucial à cet égard, a précisé la représentante.  Il sélectionne, forme et prépare des individus et des groupes aux opérations de maintien de la paix, organise des cours, des séminaires et des ateliers pertinents et participe aux évaluations de la préparation au déploiement et fournit des certificats de préparation au déploiement.  C’est une institution unique avec trois cours certifiés par les Nations Unies, a-t-elle précisé.  Elle est chargée d’assurer un personnel qualifié et des conditions adéquates pour former les unités au maniement des armes et à la maîtrise des tactiques, techniques et procédures de maintien de la paix.  Unique dans la région, ce Centre a accueilli plus de 100 activités dans lesquelles plus de 5 000 membres des Forces armées serbes et 1 000 autres des forces armées des pays partenaires ont été entraînés et formés.  Plutôt que d’augmenter substantiellement sa participation aux OMP dans la période à venir, la Serbie a décidé de la maintenir au niveau actuel, a indiqué la délégation.  Elle a l’intention de déployer jusqu’à 700 soldats de la paix chaque année dans des opérations multinationales.  Par ailleurs, elle veille à augmenter la participation des femmes au sein des personnels de maintien de la paix, celles-ci représentant aujourd’hui 14,95% de ses effectifs déployés.

M. SCOTT TURNER (États-Unis) a particulièrement regretté la persistance d’une « rengaine contre-productive » à l’égard d’Israël à la lumière des dernières avancées diplomatiques observées au Moyen-Orient.  Il a salué les accords de normalisation intervenus entre Tel-Aviv et les Émirats arabes unis et le Royaume de Bahreïn et signés le 15 septembre 2020 à Washington.  Il a précisé que cet accord et l’officialisation des relations entre Israël et les Émirats puis Bahreïn, représente le premier accord entre Israël et un pays arabe depuis 1994 et l’accord de paix signé avec la Jordanie.  Le représentant a aussi salué l’accord qui vient d’être conclu au Soudan.  « Le Soudan longtemps aux mains de partisans du terrorisme est à présent aux avant-postes de la paix au Moyen-Orient », s’est félicité le délégué avant de préciser que ce dialogue permettra au Soudan de promouvoir sa croissance économique.  En conclusion, les États-Unis ont engagé les parties à bien comprendre l’intérêt de ces accords avant de préciser qu’ils encouragent les Palestiniens à s’assoir à la table des négociations pour des pourparlers directs avec Israël.

M. ALCINIO CRAVID E SILVA (São Tomé-et-Principe) a soutenu d’emblée le processus politique en cours, mené sous les auspices exclusifs du Secrétaire général des Nations Unies, qui vise à parvenir à une solution politique mutuellement acceptable et négociée au différend régional sur le Sahara, fondée sur le réalisme et un esprit d’engagement, comme recommandé par les 16 résolutions du Conseil de sécurité depuis 2007.

La délégation a dit appuyer une solution politique, réaliste, pragmatique et durable à ce différend régional, se félicitant de la tenue de deux tables rondes avec la participation de l’Algérie, du Maroc, de la Mauritanie et du « POLISARIO », ainsi que de l’accord de tous les participants pour se réunir pour une troisième table ronde, dans le même format, en vue d’approfondir le débat sur les éléments de convergence.  Estimant important que les quatre participants restent engagés et fassent preuve de réalisme et d’esprit d’engagement, la délégation a appuyé les efforts du Conseil de sécurité pour gérer le différend régional sur le Sahara.  Elle a encouragé le prochain envoyé personnel du Secrétaire général à poursuivre le travail effectué par son prédécesseur, M. Horst Köhler. 

Consciente de la croissance économique que connaît le Sahara grâce aux efforts d’investissement du Maroc et en reconnaissance de l’intégrité territoriale du Royaume, São Tomé-et-Principe a inauguré, comme d’autres pays africains, un consulat général à Laâyoune.  La délégation a salué les investissements marocains dans le Sahara, qui s’inscrivent dans le modèle de développement du Sahara lancé en 2015 et visent à améliorer les conditions de vie des populations de cette région et leur autonomisation.  Elle a félicité le Maroc pour ses efforts et ses réalisations dans la lutte contre la pandémie de COVID-19, y compris dans la région du Sahara.  Pour finir, elle s’est jointe à d’autres pays pour se féliciter des réalisations substantielles du Maroc dans le domaine des droits de l’homme, telles que le renforcement du rôle des commissions régionales du Conseil national des droits de l’homme à Laâyoune et Dakhla, et la coopération bilatérale avec le Haut-Commissariat aux droits de l’homme.  

Mme VERO HENINTSOA ANDRIAMIARISOA (Madagascar) a condamné d’emblée la colonisation sous toutes ses formes, disant accorder une importance particulière au respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriales.  Elle a rappelé que, 60 ans après son indépendance, Madagascar poursuit toujours la revendication de son intégrité territoriale, estimant que les îles Glorieuses, Juan de Nova et Bassas Da India sont toujours arbitrairement séparées de Madagascar en violation des principes des Nations Unies.  La délégation a dit soutenir le processus de décolonisation mené sous l’égide des Nations Unies, tout en privilégiant le dialogue et la concertation dans le cadre du respect de la Charte des Nations Unies et de la mise en œuvre des résolutions pertinentes sur la décolonisation.

Sur la question des opérations de maintien de la paix, la représentante s’est félicitée de l’élaboration d’une feuille de route sur les opérations de maintien de la paix, ainsi que du cadre de coopération entre l’Union africaine et l’ONU.  Par ailleurs, en tant que pays contributeur de contingents (officiers de police, juges et agents correctionnels) au niveau de la MINUSCA, de la MONUSCO, de la MINUSMA, de la MINUAD, de l’UNSFA, de la MINUSS, de l’UNSOM et du BINUH, Madagascar a salué les efforts menés par le Département des opérations de paix pour la sécurité et la sureté des soldats de la paix sur le terrain durant la pandémie de COVID-19.  La délégation a ensuite plaidé pour une meilleure participation des femmes non seulement dans les opérations de maintien de la paix, mais aussi au niveau des missions politiques spéciales.

Abordant aussi les questions relatives à l’information, la représentante a rappelé que Madagascar est signataire de la déclaration transrégionale sur la lutte contre la désinformation de juin 2020, et a réitéré le soutien de la délégation à l’initiative « Verified » et sa participation à l’initiative « #MarquonsUnePause », lancée le 21 octobre, par le Secrétariat pour enrayer le phénomène de la désinformation et freiner les discours de haine sur les réseaux sociaux.  En conclusion, la représentante a estimé que la promotion de la parité des langues officielles garantit le multilinguisme, gage d’un multilatéralisme inclusif.

M. DARLINGTON MASHOKO KADYAUTUMBE (Zimbabwe) a regretté que les peuples des 17 territoires non autonomes attendent toujours la promesse d’autonomie gouvernementale.  Il a appuyé les efforts des Nations Unies en vue de permettre à ces peuples d’exercer leur droit inaliénable à l’autodétermination, demandant dans la foulée aux puissances administrantes de prendre les mesures nécessaires en ce sens.  À cet égard, le représentant a souligné que la question du Sahara occidental est une question de décolonisation à l’ordre du jour de l’Assemblée générale des Nations Unies, qui reconnaît le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance.  Il a estimé que l’Assemblée devrait rejeter les tentatives de certaines parties de faire dévier la décolonisation du Sahara occidental de son cours établi par la résolution de l’Assemblée générale sur la décolonisation.  Il est triste que 29 ans après la création de la MINURSO, il n’ait pas été possible d’organiser un référendum et que le peuple du Sahara occidental attend toujours une occasion d’exercer son droit inaliénable à l’autodétermination, a déclaré le représentant.

Compte tenu de la longue souffrance du peuple sahraoui dans les territoires et dans les camps de réfugiés, la délégation a insisté sur l’urgence de parvenir à une solution pacifique, juste et durable à la question du Sahara occidental à travers un référendum d’autodétermination.  Elle a également demandé au Secrétaire général de nommer sans tarder un nouvel envoyé personnel, et au Front POLISARIO et au Maroc de reprendre les négociations sans préconditions.  

Passant à la question du maintien de la paix, le Zimbabwe a précisé avoir accru sa participation de femmes, lesquelles représentent 75% des observateurs militaires et des officiers d’état-major déployés dans quatre missions et 41% des agents de police et des professionnels déployés dans trois autres missions.  Le Zimbabwe a progressivement éliminé les obstacles au recrutement pour permettre à davantage de femmes de rejoindre les services militaires et de police et il y a des efforts délibérés pour élever des femmes qualifiées à des postes de direction, a ajouté son représentant. 

M. KANISSON COULIBALY (Mali) a dit que les opérations de maintien de la paix des Nations Unies (OMP) demeurent un instrument privilégié parmi les différents mécanismes existants pour garantir la paix et la sécurité internationales.  Il en est de même de la MINUSMA dont le théâtre d’opérations se caractérise par la volatilité de son environnement sécuritaire, marqué par des attaques asymétriques aveugles.  Le représentant a estimé que la réussite des missions de maintien de la paix relève de la responsabilité collective mais différenciée de tous les intervenants que sont le Conseil de sécurité, le Secrétariat, les États Membres en leurs différentes qualités de contributeurs financiers et de matériel, de fournisseurs de contingents et de ressources humaines ainsi que les pays hôtes.  L’exécution cohérente des mandats requiert donc des consultations régulières entre toutes les parties prenantes durant tout le cycle de la mission, de sa planification à sa clôture, a insisté le délégué en plaidant en faveur d’un financement prévisible et durable des opérations africaines conduites sous mandat du Conseil de sécurité, sur la base des contributions des États Membres de l’ONU.  Soulignant le rôle de la Force conjointe du G5 Sahel, M. Coulibaly a rappelé qu’elle vise à fédérer les efforts et actions des cinq pays concernés dans le cadre d’une approche holistique en vue de lutter contre les groupes terroristes et de narcotrafiquants qui écument toute la sous-région depuis l’effondrement de l’État libyen en 2011.  

Pour le représentant, la sécurité et la stabilité à long terme au Mali relèvent des forces de défense et de sécurité du pays.  Le Gouvernement travaille au quotidien en vue de leur permettre de réaliser leur mission régalienne de protection des populations civiles et de sécurisation de l’ensemble du territoire national.  Les actions en cours qui permettront le rétablissement et l’extension progressifs de l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire malien, en particulier les Forces de défense et de sécurité maliennes réformées et reconstituées, conformément aux dispositions de l’Accord, contribueraient de manière notable à assurer la stabilité du Mali et à écarter la menace terroriste, a informé le délégué.  

M. Coulibaly a aussi considéré l’accès aux informations fiables comme un gage de transparence et d’efficacité pour l’ONU.  Pour ce faire, a-t-il ajouté, il est important d’accorder une attention particulière au multilinguisme au niveau des organes et du Secrétariat ainsi que sur le terrain.  En effet, l’interaction entre le personnel des opérations de paix et les populations locales, dans la langue du pays hôte, est de nature à renforcer la confiance entre les différentes parties.  De même, cette facilité de contacts peut favoriser une mise en œuvre diligente des mandats des opérations de paix, a conclu le représentant. 

Mme ALEXANDRA ARIAS ORLOWSKA (République dominicaine) a réaffirmé son soutien à la République d’Argentine dans l’exercice de sa souveraineté sur les îles Malvinas, les Îles de Géorgie du Sud et Sandwich du Sud, ainsi que sur les espaces maritimes environnants.  Elle a ensuite réitéré sa solidarité avec le peuple et le Gouvernement de l’Argentine, reconnaissant que la voie pacifique et la négociation vont dans la bonne direction, comme reflétées dans de nombreuses résolutions de l’Assemblée générale, en particulier la résolution 31/49.  « Le seul moyen de mettre fin à cette situation est un accord négocié entre les Gouvernements de l’Argentine et du Royaume-Uni », a-t-elle affirmé.  La République dominicaine a soutenu les bons offices du Secrétaire général pour trouver une solution à ce différend et lui a demandé de continuer à utiliser toutes les ressources provenant des résolutions répétées de l’Assemblée générale, de sorte de pouvoir reprendre les négociations nécessaires en vue d’un accord pacifique et définitif.

M. MICHAL MLYNÁR (Slovaquie) a appuyé l’examen 2020 de l’architecture de consolidation de la paix de l’ONU, l’occasion selon lui de s’adapter aux défis immédiats du maintien de la paix posés par la pandémie.  Son pays, a-t-il dit, a identifié la réforme du secteur de la sécurité (SSR) comme l’un des éléments clefs pour une prévention efficace des conflits et une reconstruction postconflit réussie.  Il a précisé que la Slovaquie, en tant que Coprésidente du Groupe des amis de la réforme du secteur de la sécurité (SSR) a établi un « groupe d’experts de haut niveau et une discussion sur la réforme du secteur de la sécurité » à l’occasion du lancement du livre « The United Nations and Security Sector Reform: Policy and Practice ».  Tout en saluant les importants progrès réalisés au cours de la dernière décennie dans l’élaboration des normes et principes de l’ONU sur la réforme du secteur de la sécurité, le représentant de la Slovaquie a regretté les écarts qui subsistent entre les dimensions normatives et opérationnelles.  C’est pourquoi il a appelé à renforcer la mise en œuvre de la résolution du Conseil de sécurité 2151 (2014).  « Le 13 mars 2019, le Groupe des amis de la réforme du secteur de la sécurité, coprésidé par la Slovaquie et l’Afrique du Sud, et le Groupe des Amis de la parité des sexes, coprésidé par le Ghana et le Qatar, ont convoqué une table ronde de haut niveau sur la parité hommes-femmes et la réforme du secteur de la sécurité.  

« En 2020-2021, la Slovaquie est membre de la Commission de consolidation de la paix (PBC) des Nations Unies, qui a un rôle consultatif important au Conseil de sécurité de l’ONU », a poursuivi le représentant de la Slovaquie avant de mettre l’accent sur les priorités de sa délégation qu’il a décliné en trois P: « participation, partenariats, personnes » et en trois C: « cohérence, coordination et complémentarité ».  « En tant que membre de la Commission de consolidation de la paix, nous sommes prêts à promouvoir des partenariats et des synergies avec d’autres processus des transitions ».  Le représentant de la Slovaquie a appelé à continuer à travailler sur des transitions en douceur, du maintien de la paix à la consolidation de la paix, et à privilégier une approche intégrée à l’échelle du système des Nations Unies, des donateurs et d’autres intervenants.

Mme EGRISELDA ARACELY GONZÁLEZ LÓPEZ (El Salvador) a réitéré son attachement à l’utilisation de l’espace extra-atmosphérique à des fins pacifiques, selon elle l’un des principaux moyens à notre disposition pour faire aboutir le programme « Espace 2030 ».  En outre, renforcer la coopération en matière spatiale permettra de développer des technologies susceptibles d’améliorer les conditions de vie sur Terre.  À propos de la décolonisation, il est important de reconnaître les défis qui sont encore les nôtres, a-t-elle estimé.  Elle a appuyé l’Argentine dans ses revendications de souveraineté sur les îles Malvinas et émis l’espoir que le Royaume-Uni et l’Argentine trouveront un accord sur la question.  Elle s’est félicitée de la disposition de l’Argentine à s’asseoir à la table des négociations pour parvenir à un accord. 

Concernant le Sahara occidental, elle a salué l’initiative d’autonomie qui est le fondement d’une solution viable qui respecte l’intégralité territoriale du Maroc et les revendications du peuple sahraoui.  À cet égard, elle s’est félicitée de la tenue des deux tables rondes et de la troisième à venir de façon à pouvoir parvenir à une solution.  La représentante a loué le travail des opérations de maintien de la paix (OMP) en dépit de la crise de COVID-19 et rendu un hommage aux femmes et aux hommes qui ont perdu la vie dans l’exercice de leurs fonctions.  Malgré les répercussions de la pandémie sur le déroulement de ces opérations, il faut que les mandats des OMP soient fiables et bien définis, a-t-elle souligné.  Par ailleurs, les femmes et les jeunes doivent participer à toutes les activités de résolution des conflits.  La représentante s’est félicitée en conclusion du travail du Département de la communication globale (DCG) lors de la pandémie et des avancées réalisées en matière de multilinguisme. 

M. JOYKER NAYECK (Maurice) a souligné le rôle important que l’ONU a joué dans les processus de décolonisation, regrettant qu’il existe toujours 17 territoires non autonomes.  Il est plus important que jamais que la Quatrième Commission accomplisse son mandat relatif à l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, a-t-il estimé.  

S’agissant de l’UNRWA, la délégation a regretté que l’Office rencontre toujours des difficultés financières alors même que son mandat demeure plus essentiel que jamais et cela aussi longtemps qu’il n’y aura pas une solution durable à la question palestinienne.  Passant au dossier du Sahara occidental, le représentant a indiqué que Maurice est favorable au processus de négociation du Conseil de sécurité pour parvenir à une solution juste et mutuellement acceptable en vue de permettre au peuple du Sahara occidental d’exercer son droit à l’autodétermination.

Évoquant ensuite la question des îles Chagos, le représentant a défendu le point de vue selon lequel l’occupation permanente par le Royaume-Uni de cet archipel est un acte illicite et il a demandé qu’il y soit mis fin le plus rapidement possible, affirmant que Maurice est le seul État habilité à exercer sa souveraineté sur les Chagos.  La délégation a regretté que les valeurs et principes de l’ONU soit sapés par certains États, en affirmant que le Royaume-Uni n’a pas mis fin à son occupation des Chagos avant novembre 2019, comme la résolution pertinente l’avait demandé.  Comment le Royaume-Uni peut-il se présenter dès lors comme un État de droit, s’est demandé le représentant en appelant à ce que le droit international soit appliqué à tous les États sur un pied d’égalité, y compris dans le contexte de la décolonisation.

M. AMANNIAN MICHEL OGOU (Bénin) a réaffirmé son soutien inconditionnel à toutes les initiatives politiques entreprises par l’ONU dans le but d’accompagner les peuples encore sous domination coloniale à jouir de leur droit à disposer d’eux-mêmes.  En ce qui concerne le différend sur le Sahara occidental, il a appuyé le processus politique en cours, mené sous l’égide du Secrétaire général de l’ONU, et visant à aboutir à une solution politique mutuellement acceptable par toutes les parties, tel que recommandé par les différentes résolutions du Conseil de sécurité, depuis 2007.  Il a salué la tenue des deux tables rondes en décembre 2018 et mars 2019, avec la participation du Maroc, de l’Algérie, de la Mauritanie et du Front POLISARIO.  Il a également salué l’engagement pris par lesdits acteurs à prendre part à une troisième table ronde, dans le même format, en vue de parvenir à une solution négociée.  Le représentant a réaffirmé son soutien au plan marocain d’autonomie qui vise à parvenir à une solution politique négociée et mutuellement acceptable, réaliste, pragmatique et durable.  Il a aussi salué les réformes institutionnelles et économiques entreprises par le Maroc qui ont contribué à améliorer les conditions de vie en apportant le bien-être aux populations du Sahara.  Le Bénin a estimé que ce plan constitue une alternative crédible et réaliste au règlement du différend.  C’est d’ailleurs à juste titre que le Conseil de sécurité le qualifie de crédible, pragmatique et conforme au droit international, a-t-il ajouté.

M. MOHAMED ABDOULKADER KAMIL (Djibouti) a indiqué que son pays contribuait à hauteur de 2 000 soldats à différentes opérations de maintien de la paix de l’ONU.  Il s’est ensuite inquiété de l’impact de la pandémie de COVID-19 sur la capacité de l’Organisation à prévenir et résoudre les conflits.  Il a salué la valeur ajoutée de la coopération entre l’ONU et l’Union africaine (UA) en matière de maintien et de consolidation de la paix, de prévention des conflits.  S’agissant des processus de décolonisation en cours, il a particulièrement évoqué le Sahara occidental, appelant à une solution acceptée par toutes les parties, avant de souligner l’initiative d’autonomie proposée par le Maroc.  Le représentant a souhaité que le nouvel envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara occidental conduise ses analyses sur la base des travaux de son prédécesseur.

Mme MARIA ANTONIETA PINTO LOPES D’ALVA (Guinée-Bissau) a estimé que le prochain envoyé personnel du Secrétaire général au Sahara occidental devra s’appuyer sur les travaux de son prédécesseur.  La Guinée-Bissau a approuvé la pertinence des processus menés par l’ONU pour amener les parties à la table des négociations.  Selon lui, la solution d’autonomie proposée par le Maroc est viable et devrait permettre davantage de stabilité dans la région, ainsi que la mise en place de conditions propices au développement politique, culturel et économique.  La délégation a appelé en conclusion à davantage de solidarité internationale durant la crise de COVID-19, notamment en ce qui concerne les réfugiés.

Le représentant de la République démocratique du Congo a abordé la question de la conduite du personnel de maintien de la paix des Nations Unies.  Il a pris note du dernier rapport du Comité spécial des opérations de maintien de la paix, qui réaffirme la politique de tolérance zéro du Secrétaire général pour les cas d’atteintes sexuelles commises par des Casques bleus.  La délégation s’est dite préoccupée de la multiplication, en RDC, des allégations d’exploitations et d’atteintes sexuelles commises par le personnel de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO).  Elle a souhaité vivement que les Nations Unies et les pays contributeurs de troupes les reconnaissent et travaillent avec diligence pour que l’approche axée sur la victime soit mise en œuvre.  S’agissant du Sahara occidental, la RDC a plaidé en faveur d’une solution politique, acceptable par toutes les parties, réaliste, pragmatique, durable et basée sur le compromis.  Ainsi donc la RDC a salué le mérite des deux dernières tables rondes, sous les auspices des Nations Unies, pour trouver une solution à cette question.

M. CHRISTOPHER PIERRE (Haïti) a commencé par souligner que les missions politiques spéciales s’avèrent plus que jamais un élément essentiel du maintien de la paix, de la sécurité et de la stabilité dans beaucoup de pays.  Haïti encourage tout effort du Secrétaire général en vue de multiplier les négociations de paix, d’accroître la coopération et le soutien aux organisations régionales et sous-régionales, notamment dans les zones de conflits.  Ces actions sont d’une importance capitale pour une présence effective des missions politiques spéciales sur le terrain, a estimé le représentant avant d’insister sur l’importance de la représentation et la participation des femmes dans des rôles décisionnels en matière de reconstruction et de réhabilitation dans le cadre des processus de paix.  Il a également soutenu toute initiative visant à résoudre les problèmes émergents liés aux changements climatiques et aux technologies numériques.  Ce vendredi 16 octobre 2020 marque le premier anniversaire de l’établissement du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti en remplacement de la Mission des Nations Unies pour la justice en Haïti (MINUJUSTH), a-t-il rappelé, expliquant que le mandat du Bureau consiste essentiellement à conseiller le Gouvernement haïtien sur les moyens de promouvoir et de renforcer la stabilité politique et la bonne gouvernance, y compris l’état de droit, et de favoriser un environnement pacifique et stable, notamment en facilitant un dialogue national inclusif entre Haïtiens tout en protégeant et promouvant les droits de l’homme.

Les tâches confiées à cette mission politique spéciale correspondent aux priorités du Président de la République, M. Jovenel Moise, a noté le représentant.  Il a ajouté que celui-ci ne ménage aucun effort pour assurer la stabilité des institutions, créer un environnement sain et stable, propice à l’investissement et au redémarrage de la croissance, lutter contre la corruption, l’impunité, la violence de proximité, la mauvaise gouvernance et renforcer la justice et l’état de droit dans le pays.  Déterminé à dynamiser l’appareil de l’État, le Président Moise a entrepris un ensemble d’initiatives visant à restructurer l’État, a poursuivi la délégation, expliquant que le principal objectif est de mener des réformes structurelles et institutionnelles profondes au sein de l’État afin qu’il soit plus performant.  Par-dessus tout, le Chef l’État engage sa responsabilité pour procéder à une réforme constitutionnelle en vue de pallier les défaillances du système de gouvernance actuel et créer des conditions plus saines à la stabilité institutionnelle, à la bonne gouvernance, et au respect de l’état de droit, a assuré la délégation.  En ce sens, le Président, « en sa qualité de garant de la bonne marche des institutions républicaines », croit qu’aujourd’hui, il est une opportunité rare qu’il faut saisir pour redonner au pays la possibilité de se redéfinir à travers un texte constitutionnel qui lui permettra d’affronter les défis actuels.  De plus, le Président s’engage à organiser des élections libres, équitables et transparentes pour le renouvellement des institutions haïtiennes, a précisé le délégué.  D’où la mise en place d’un conseil électoral selon les critères établis dans la Constitution, l’allocation de fonds dans le nouveau budget pour ces élections sans oublier le décret du 16 juin 2020 portant sur la carte nationale biométrique qui sert aussi de pièce d’identité pour pouvoir voter.  Malgré tous ces efforts consentis, le chemin est encore long, a concédé le représentant, mais le Président promeut un dialogue entre tous les acteurs afin qu’un consensus politique puisse être trouvé pour la tenue des prochaines joutes électorales.

M. YASSER HALFAOUI (relire) (Maroc) a déclaré d’emblée que le Sahara a été marocain depuis l’aube des temps et le restera jusqu’à la fin des temps.  La « marocanité » du Sahara est, à ses yeux, une évidence historique, juridique et l’Histoire ne saurait être remodelée par des visées hégémoniques et autres de certains.  Concédant que le processus de recouvrement de son intégrité territoriale a été singulier au Maroc, le représentant a rappelé que ce vendredi, son pays célébrera le quarante-cinquième anniversaire de la Marche verte qui lui a permis de récupérer pacifiquement ses provinces du sud.  Il a signé le 14 novembre 1975 l’Accord de Madrid, par lequel le Maroc a récupéré ces provinces du sud, a expliqué M. Hilale. 

« N’en déplaise à certains, il s’agit bien d’un différend d’intégrité territoriale et non de décolonisation », a tranché la délégation.  Elle a rappelé que tout au long de la présente session de la Quatrième Commission, une large majorité de délégations a appuyé le plan d’autonomie des provinces du sud, présenté par le Maroc, qui demeure la seule solution à ce différend.  Le Maroc a réaffirmé son ferme attachement au processus politique, mené sous l’égide des Nations Unies, et aux résolutions pertinentes.  À ses yeux la solution ne peut être que politique, réaliste, durable, mutuellement acceptable et de compromis, or, la proposition d’autonomie élargie répond à ces critères, a souligné la délégation.  Elle a réaffirmé son attachement au processus politique en cours, sous les auspices des Nations Unies, et en particulier aux deux tables rondes qui se sont tenues avec la participation du Maroc, du Front POLISARIO, de l’Algérie et de la Mauritanie.  Ce processus politique a connu un élan qualitatif avec ces deux tables rondes, a estimé le représentant, grâce à l’initiative de l’ancien Envoyé personnel du Secrétaire général.  Il a souligné que les participants se sont engagés à se réunir à nouveau, dans le même format, souhaitant que le prochain envoyé personnel reprenne les choses là où son prédécesseur a laissé ce processus politique. 

Aux rares pays ayant fait référence au référendum, le représentant marocain a rappelé qu’il ne s’agit pas d’un principe du droit international.  Il a affirmé que l’option du référendum est « morte et enterrée », en faisant valoir que c’est là la position du Secrétaire général et du Conseil de sécurité dès l’année 2000 lorsqu’ils ont reconnu l’inapplicabilité des dispositions du Plan de règlement initial.  Depuis, plus aucun responsable de l’ONU n’a fait référence au référendum comme solution à ce différend, et ils ont tous soutenu une solution politique comme sortie de crise.

Le Maroc a fait le choix de se tourner vers l’avenir et pris la décision de ne pas attendre l’aboutissement du processus politique pour investir dans le développement de « son Sahara », a poursuivi M. Halfaoui.  Il favorise l’émancipation tous azimuts de ses provinces du sud, qui sont aujourd’hui parmi les régions les plus développées du pays, du Maghreb et de l’Afrique tout entière, a-t-il soutenu.  Forts de la légitimité acquise par les urnes, les représentants marocains du Sahara participent désormais aux travaux de multiples fora internationaux pour porter la voix des habitants des provinces du sud marocaines, a-t-il ajouté, en estimant que cela consacre la pleine reconnaissance par la communauté internationale de la marocanité de ces provinces.  C’est également confirmé par l’ouverture de pas moins de 15 représentations consulaires à Laâyoune et à Dakhla.

Il y a cinq ans, le nouveau modèle de développement des provinces du sud a vu le jour, a rappelé le représentant, qui a également fait état des mesures urgentes prises au Maroc pour éviter la propagation du coronavirus, y compris dans ces provinces. 

M. Halfaoui a ensuite accusé le Front POLISARIO de priver les populations sahraouies vivant dans ses camps de Tindouf de leurs droits fondamentaux, avant d’appeler la communauté internationale à leur permettre de « retourner dans leur mère patrie, le Maroc ».  

Avant de conclure, la délégation a soutenu la revendication de souveraineté des Émirats arabes unis sur les trois îles de la Grande-Tounb, Petite-Tounb et Abou Moussa, sur la base du principe de l’intégrité territoriale.

M. SOFIANE MIMOUNI (Algérie) a appuyé le droit légitime des peuples à l’autodétermination et à la décolonisation en ajoutant que le temps est venu de faire le bilan de ce qui a été accompli, ou plutôt de ce qui ne l’a pas été au cours des trois dernières décennies de la lutte contre le colonialisme.  Il a particulièrement souligné le cas du Sahara occidental en notant que ce territoire est inscrit à la liste du Comité spécial de la décolonisation depuis 1963.  Le représentant a regretté que cette question se heurte à de nombreux obstacles et à des tentatives de remise en cause, malgré de nombreuses résolutions des Nations Unies qui ont toutes reconnu le droit légitime du peuple sahraoui à l’autodétermination.  Il a dit que la Cour de justice de l’Union européenne (UE) s’était prononcée clairement sur le statut « séparé » du Sahara occidental et que l’ONU et l’Union africaine (UA) ont réaffirmé, en février 2020, la nécessité de régler la question du Sahara dans le respect de la légalité internationale.  Il a noté que le dernier rapport du Secrétaire général fait ressortir que le processus de décolonisation n’a connu aucun développement depuis la démission de l’Envoyé personnel.  « La désignation d’un successeur est cruciale pour maintenir la dynamique de paix et préserver les acquis », a insisté le délégué avant d’appeler à la mise en place d’un climat de respect mutuel entre les parties, basé sur une négociation de bonne foi et un respect des engagements.  Il a rappelé la résolution 2494 du Conseil de sécurité qui demande aux parties de reprendre les négociations sous les auspices de Secrétaire général, avant de plaider pour une résolution de la question du Sahara occidental, qui constituerait une étape pour parvenir à un ensemble maghrébin prospère fondé sur la solidarité et la complémentarité.

Droits de réponse

Exerçant son droit de réponse, la République arabe syrienne a répondu à Israël.  L’accord de désengagement de 1974 sur les hauteurs du Golan occupé prévoyait l’absence d’actes d’agression de part et d’autre de la ligne, a-t-elle souligné.  « J’invite Israël à se renseigner en examinant les rapports périodiques de la Force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement (FNUOD), où l’on peut lire les violations.  Israël n’a pas mis en œuvre la résolution 497 du Conseil de sécurité et continue de dérober des terres aux Syriens tout en enregistrant sur son territoire des sociétés appartenant à des acteurs étrangers, dont l’ancien Vice-Président américain Dick Cheney », a soutenu la Syrie.  On sait bien que la résolution de l’Assemblée générale ayant permis à Israël d’accéder à l’ONU faisait obligation de promouvoir la paix, ce qu’elle n’a jamais fait, a tranché la délégation, en l’accusant de se livrer à des actes d’agression auprès de ses voisins et 80 résolutions en sont les témoins.  En outre, l’« entité israélienne »  n’a accepté aucun accord sur l’interdiction des armes nucléaires, or le pays possède 200 têtes nucléaires et menace tous ses voisins.  Mon pays, la Syrie, est partie à tous les accords, a-t-elle noté.

La République islamique d’Iran a estimé qu’Israël a pour seul objectif de dissimuler ses crimes.  Or il est impossible de dissimuler les crimes commis à l’encontre de la Palestine, a-t-il argué.  L’occupation du Golan syrien et du Liban, ainsi que les ingérences dans les affaires intérieures d’autres États menacent selon lui la sécurité régionale.  Étant donné la menace que représente ce régime, la communauté internationale doit faire montre de vigilance et suivre de près les pratiques illégales appliquées par ce régime tout en tenant compte de la paix et la sécurité, a-t-il déclaré.  L’Iran a en outre estimé que le Maroc avait proféré des insinuations fausses concernant l’intégrité territoriale de son pays, ce qui constitue une violation du principe de non-ingérence dans les affaires des États.  De plus, le Maroc continue de faire fi des demandes d’octroi du droit à l’autodétermination du Sahara occidental, a avancé la délégation, qui a réitéré le droit à l’autodétermination du peuple saharaoui, conformément à la résolution 15/14 de l’Assemblée générale.

L’État de Palestine a estimé que le débat de la Quatrième Commission avait démontré que la majorité des délégations soutiennent l’UNRWA, son mandat et son rôle.  Il s’agit à ses yeux de la réponse la plus claire aux tentatives d’Israël qui visent à discréditer l’Office, et elles doivent être rejetées par la communauté internationale, a exigé le représentant, qui a également insisté sur l’impératif de réaffirmer les droits des réfugiés palestiniens au regard du droit international.  Il ne saurait y avoir de solution au conflit israélo-palestinien sans solution juste pour les réfugiés palestiniens, a martelé la délégation.  L’UNRWA n’est ni à l’origine du conflit israélo-palestinien, ni en train de perpétuer le problème des réfugiés palestiniens, a tranché le représentant.

S’agissant des commentaires faits par la délégation israélienne au sujet du Comité chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes, l’État de Palestine a rejeté les accusations faites à l’encontre des membres de ce Comité et affirmé que les faits exposés par cet organe sont bien réels.  Avant de conclure, le représentant a tenu à souligner que malgré la poursuite de l’occupation illégale et des pratiques israéliennes dans les territoires occupés, la partie palestinienne reste engagée en faveur de la solution des deux États et de l’état de droit alors qu’Israël profère selon elle des accusations vides de sens et continue de perpétuer des violations graves à l’encontre des Palestiniens. 

Le Royaume-Uni a répondu aux interventions de Maurice, de la Namibie et d’El Salvador entre autres.  Cette délégation a rappelé que son pays rendra les îles Chagos à Maurice lorsque cet archipel ne sera plus nécessaire à des fins de défense et de sécurité mondiale.  En attendant, le Royaume-Uni accorde près de 50 millions de dollars au développement de la population de ces îles tous les ans, a-t-il fait valoir.  Pour ce qui est des Îles Falkland, le Royaume-Uni a dit n’avoir aucun doute quant à sa souveraineté sur ces territoires, réaffirmant le droit à l’autodétermination des habitants de ces îles, avant de préciser « qu’ils ne veulent pas sortir du giron britannique », comme l’a confirmé le référendum de 2013.

Maurice a dit que la position du Royaume-Uni au sujet de l’archipel des Chagos est en contradiction avec le droit international, exhortant ce pays à le respecter.

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