Séance d’organisation, 1re séance – matin
AG/COL/3303

Comité spécial de la décolonisation: le Secrétaire général révèle que l’histoire du Comité est étroitement liée à ses rêves de jeunesse pour la démocratie

Élevé sous la dictature du régime de Salazar qui, en Afrique et en Asie, a mené une politique coloniale « absurde », le Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres a avoué aujourd’hui que l’histoire du Comité de la décolonisation est étroitement associée « à mon combat et mes rêves de jeunesse pour la démocratie ».  Le Comité spécial chargé d’étudier la situation en ce qui concerne l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux tenait une réunion pour organiser sa session* prévue du 12 au 23 juin 2017.

Dans sa déclaration liminaire, M. António Guterres a rappelé qu’il a fallu attendre la « Révolution des œillets » pour voir la chute d’un régime qui se maintenait depuis 1933 et les décolonisations successives de la Guinée-Bissau, du Mozambique, du Cap-Vert, de Sao Tomé-et-Principe et enfin de l’Angola.  Le Secrétaire général a salué le « rôle vital » que joue le Comité de la décolonisation depuis 1962, alors que l’ONU ne comptait que 110 États Membres.  « Le fait que ce nombre soit passé à 193 démontre que le processus de décolonisation a été un succès », a insisté M. Guterres, tout en reconnaissant que le processus n’est pas arrivé à son terme puisque 17 territoires sont encore concernés. 

Le Président réélu du Comité, M. Rafael Darío Ramírez Carreño (Venezuela), a salué « l’exercice sain de démocratie et de transparence » qui symbolise les travaux et a appelé les États concernés à accélérer le processus de décolonisation dans le cadre de la troisième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme (2011-2020).  Il a voulu des « actes concrets » s’agissant de Porto Rico, inscrit à l’ordre du jour du Comité depuis 40 ans.

Notant que deux États Membres ont proposé d’accueillir cette année le Séminaire régional des Caraïbes, le Président a indiqué que le Comité se prononcerait le 22 mars.  Depuis les années 1990, le Comité tient en effet ces séminaires alternativement dans les régions des Caraïbes et du Pacifique pour tâter le pouls des progrès effectués dans les 11 territoires non autonomes de ces régions, à savoir Anguilla, Bermudes, Guam, Îles Caïmanes, Îles Turques et Caïques, Îles Vierges britanniques, Îles Vierges américaines, Montserrat, Pitcairn, Sainte-Hélène et Samoa américaines.

Le Comité a aussi sur sa liste Gibraltar, Îles Falkland (Malvinas), Polynésie française, Porto Rico, Nouvelle-Calédonie, Sahara occidental et Tokélaou.

Au 1er janvier 2017, le Comité spécial comptait 29 membres: Antigua-et- Barbuda, Bolivie, Chili, Chine, Congo, Côte d’Ivoire, Cuba, Dominique, Équateur, Éthiopie, Fédération de Russie, Fidji, Grenade, Inde, Indonésie, Iran, Iraq, Mali, Nicaragua, Papouasie-Nouvelle-Guinée, République arabe syrienne, République-Unie de Tanzanie, Sainte-Lucie, Saint-Kitts-et-Nevis, Saint-Vincent-et-les Grenadines, Sierra Leone, Timor-Leste, Tunisie et Venezuela.

Le Comité spécial a été créé par la résolution 1654 (XVI) de l’Assemblée générale, en date du 27 novembre 1961.  Il a été prié d’étudier l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, qui figure dans la résolution 1514 (XV) de l’Assemblée en date du 14 décembre 1960, et de formuler des suggestions et des recommandations quant aux progrès réalisés dans la mise en œuvre de la Déclaration.

Dans sa résolution 46/181 du 19 décembre 1991, l’Assemblée générale a adopté les propositions figurant dans l’annexe au rapport du Secrétaire général en date du 13 décembre 1991 (A/46/634/Rev.1 et Corr.1), qui constituent le plan d’action de la Décennie internationale de l’élimination du colonialisme.

Outre son président qui a été réélu par 18 voix pour et 10 voix contre, en battant le représentant d’Antigua-et-Barbuda, le Comité spécial a élu Mme Anayansi Rodríguez Camejo de Cuba et MM. Dian Triansyah Djani de l’Indonésie et Adikalie Foday Sumah de la Sierra Leone, comme Vice-Présidents.  M. Bashar Ja’afari de la Syrie assumera les fonctions de rapporteur.

Ont également participé à cette séance d’ouverture, Mme Catherine Pollard, Secrétaire générale adjointe aux affaires de l’Assemblée générale et à la gestion des conférences (DGACM), et M. Miroslav Jenča, Sous-Secrétaire général aux affaires politiques.

A/AC.109/2017/L.1 et A/AC.109/2017/L.2

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