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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 22 août 2024

(La version française du point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Déplacements du Secrétaire général

Aujourd’hui à Apia, au Samoa, le Secrétaire général a dit aux journalistes que comme de nombreux pays du Pacifique, le Samoa est plongé dans la tempête de l’explosion des prix, de l’élévation du niveau de la mer et de l’aggravation des tensions géopolitiques, conjuguées à un océan malade et à des financements très insuffisants. 

Ces problèmes exigent une action internationale résolue.  La crise climatique est la menace la plus grave à laquelle font face le pays et la région et, très probablement, le monde entier, a ajouté le Secrétaire général, en notant que la région ne contribue qu’à 0,02% des émissions mondiales de gaz à effet de serre et qu’elle est pourtant en première ligne de la crise climatique et en proie à des événements météorologiques extrêmes comme les cyclones tropicaux et les vagues de chaleur records. 

Le Secrétaire général a appelé les pays du G20, à savoir les plus grands émetteurs, à agir, en renonçant aux combustibles fossiles, équitablement, et à stopper l’expansion de ces combustibles, immédiatement. 

L’ONU se joint aux îles du Pacifique pour réclamer justice et changement, a-t-il dit. 

Plus tôt dans la journée, il s’est rendu dans le district d’Aleipata touché par l’élévation du niveau de la mer, les tempêtes et le tsunami de 2022.  Il a écouté les membres des communautés qui ont dû fuir l’élévation du niveau de la mer. Il a aussi visité une digue qui a été reconstruite trois fois, ces 20 dernières années, et noté que c’est un signe de la détermination et de la force du Samoa dans la lutte contre les changements climatiques. 

Le Secrétaire général s’est également entretenu avec la Première Ministre, Mme Fiamē Naomi Mataʻafa, de l’impact des changements climatiques au Samoa, de la réforme du système financier international et de la prochaine réunion du Forum des îles du Pacifique.  Il a pris part à une « cérémonie d’ava », avant de rencontrer, demain, des représentants de la société civile, dont des femmes et des jeunes.  Après cela, le Secrétaire général s’envolera pour Auckland, en Nouvelle-Zélande, puis pour les Tonga pour participer au Forum des îles du pacifique. 

Déplacements de la Vice-Secrétaire générale

La Vice-Secrétaire générale, Mme Amina Mohammed, est à Oulan-Bator, en Mongolie.  À la cérémonie d’ouverture du Forum mondial des femmes, elle a souligné que l’édification d’un monde débarrassé des inégalités subies par les femmes et les filles n’est pas seulement un idéal mais aussi une responsabilité collective. Il est crucial, a-t-elle ajouté, de résoudre les questions pressantes de notre temps, à savoir les changements climatiques et la pauvreté. 

Mme Mohammed a aussi souligné que le Forum mondial des femmes se réunit au moment voulu pour ouvrir la voie à la soixante-neuvième session de la Commission de la condition de la femme, où les progrès sur la mise en œuvre du Programme d’action de Beijing seront évalués. 

Pendant la journée, elle a eu une réunion bilatérale avec le Président de la Mongolie, M. Khürelsükh Ukhnaa. 

Elle s’est aussi entretenue avec le Président du Parlement et un membre du Grand Khoural d’État, M. Amarbayasgalan Dashzegve, ainsi qu’avec plusieurs femmes membres du Parlement.  Ils ont discuté de la coopération entre la Mongolie et l’ONU et des mesures pour accélérer les progrès dans la réalisation des objectifs de développement durable. 

En marge de sa visite, la Vice-Secrétaire générale a eu des réunions bilatérales avec la Présidente de la Slovénie, Mme Nataša Pirc Musar, et la Ministre turque de la famille et des affaires sociales, Mme Mahinur Özdemir Göktaş.  Elle a en outre rencontré l’équipe de pays des Nations Unies et participé à une réunion avec tout le personnel de l’ONU. 

Conseil de sécurité

Ce matin, le Coordonnateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient, M. Tor Wennesland, est intervenu au Conseil de sécurité. 

Territoire palestinien occupé

Le Coordonnateur des opérations humanitaires pour le Territoire palestinien occupé, M. Muhannad Hadi, a noté aujourd’hui qu’il y a eu en moyenne un ordre d’évacuation tous les deux jours ce mois-ci, ce qui a forcé 250 000 Palestiniens à partir, une nouvelle fois. 

Dans une déclaration, M. Hadi a dit que ces ordres, visant à protéger les civils, font exactement le contraire.  Ils forcent des familles à fuir encore et encore, bien souvent sous les tirs et avec très peu d’effets personnels, vers des espaces de plus en plus réduits, bondés, pollués et sans services ni sécurité, comme dans le reste de Gaza. 

L’impact de ces ordres sur le travail humanitaire est énorme.  De nombreux membres du personnel de l’ONU ont été forcés d’obéir aux ordres, laissant derrière eux leurs locaux, leurs entrepôts et autres infrastructures. 

Comme la population de Gaza, l’ONU et ses partenaires ne sauront bientôt plus où aller. 

M. Gilles Michaud, le Secrétaire général adjoint à la sûreté et à la sécurité, indique que les évacuations massives sont les dernières d’une longue liste de menaces insupportables auxquelles le personnel de l’ONU est confronté.  Il a ajouté que l’Organisation, ses infrastructures humanitaires et ses domiciles se trouvent dans des zones concernées par les derniers ordres d’évacuation.  L’ONU, a-t-il dit, a besoin d’un espace sécurisé pour travailler à l’acheminement d’une aide essentielle. 

Le Programme alimentaire mondial (PAM) vient de perdre tout accès à son entrepôt à Deïr el-Balah, dans le centre de Gaza. 

C’était le troisième et dernier entrepôt opérationnel du centre de Gaza.  Comme cinq cuisines communautaires ont aussi été évacuées, le PAM cherche à les réinstaller ailleurs. 

D’après les dernières données de l’OCHA, les multiples ordres d’évacuation à Khan Younès et Deïr el-Balah, donnés entre le 8 et 17 août, ont privé les gens de soins de santé essentiels. 

Au total, 17 établissements de santé ont été évacués, puisque les ordres concernaient des zones situées à un kilomètre ou moins des quatre principaux hôpitaux.

Avec la propagation des maladies à Gaza, l’accès aux services de santé et à l’eau salubre est particulièrement essentiel. 

L’on signale une pénurie de chlore pour désinfecter l’eau dont les réserves ne devraient durer qu’un mois.  L’irruption de l’hépatite A et maintenant, de la poliomyélite, est profondément alarmante. 

Malgré ces problèmes, dont les hostilités, l’insécurité et les restrictions imposées à l’accès, l’ONU et les organisations humanitaires font tout leur possible pour fournir des soins de santé dans Gaza. 

Deux semaines avant le 18 août, près de 30 partenaires ont aidé quelque 337 000 personnes dans tout Gaza.  Par ailleurs, 16 équipes médicales d’urgence appuient le personnel local de santé. 

Dans le nord de Gaza, les cuisines soutenues par le PAM fournissent des repas chauds. 

La première distribution de la semaine dernière s’inscrit dans les efforts du Programme pour veiller à ce que des légumes nutritifs complètent les rations alimentaires grâce auxquelles les familles survivent depuis des mois. 

Jusqu’ici, les boulangeries de Gaza soutenues par le PAM ont produit plus de 1,9 million de miches de pain, soit près de 4 tonnes. Sur les 18 boulangeries, 12 fonctionnent toujours. 

Liban

La Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) affirme que la situation le long de la Ligne bleue reste très tendue, avec des échanges de tirs quotidiens qui ont fait des morts et causé des destructions des deux côtés.  Dans le cadre de leur soutien aux communautés vivant dans les zones touchées par les échanges de tirs, les Casques bleus de la FINUL, en collaboration avec des organisations non gouvernementales, ont organisé une campagne de santé pour les femmes à Souk El Khan, dans le sud-est du Liban. 

La campagne vise à apporter un soutien aux femmes vivant en zone de conflit par la fourniture de services de santé essentiels comme des séances de sensibilisation au cancer et des consultations personnalisées de soins de santé.   

Yémen

L’Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Yémen, M. Hans Grundberg, s’est entretenu aujourd’hui avec l’Ambassadeur d’Arabie saoudite au Yémen, M. Mohammed Al Jabir, à Riyad, la capitale saoudienne.  Leurs discussions ont porté sur les efforts de désescalade au Yémen dans un contexte de tensions régionales. 

Par ailleurs, M. Grundberg a également rencontré à Riyad les Ambassadeurs des membres du P5 du Conseil de sécurité.  Il a souligné la nécessité cruciale d’une approche unifiée pour soutenir les efforts en faveur d’un processus politique et d’un cessez-le-feu au Yémen.  Il a également souligné l’importance d’un fort plaidoyer en faveur de la libération du personnel de l’ONU se trouvant en détention. 

Le Bureau de l’Envoyé spécial pour le Yémen souligne que pendant que l’ONU poursuit son travail et plaide en faveur de la libération des détenus, notre travail pour la paix au Yémen se poursuit sans relâche. 

Haïti

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) met en garde contre le sous-financement persistant de la réponse humanitaire qui fait que, dans un contexte de besoins et de violence croissants, des millions d’Haïtiens ne reçoivent pas le soutien essentiel dont ils ont besoin.  Un financement accru et durable est nécessaire pour endiguer l’aggravation de la crise humanitaire dans le pays. 

Le nombre de personnes déplacées a presque triplé au cours des 12 derniers mois et plus de 578 000 personnes ont fui leur foyer en quête de sécurité.  La moitié des nouveaux déplacés ont fui la capitale, Port-au-Prince, au sud d’Haïti.  Quelque 5 millions de personnes, soit la moitié de la population, ne mangent pas à leur faim.  Beaucoup n’ont pas accès aux soins de santé nécessaires et seulement un hôpital sur quatre dans le pays fonctionne encore. 

Près de 1,5 million d’enfants ont vu leur éducation perturbée au cours de l’année scolaire écoulée, tandis que des centaines de milliers d’enfants non scolarisés risquent d’être recrutés par des groupes armés. 

L’OCHA avertit que sans financement supplémentaire, la crise humanitaire en Haïti ne fera que s’aggraver.  Huit mois après le début de l’année, l’appel humanitaire de 2024 (674 millions de dollars) est financé à un peu plus d’un tiers, soit 227 millions de dollars reçus.  C’est le même faible niveau de financement que celui observé pour la réponse humanitaire en Haïti au cours des cinq dernières années, dans un pays où les besoins ont considérablement augmenté. 

En plus des ressources supplémentaires urgentes pour endiguer la crise, il est essentiel de trouver des solutions durables aux défis humanitaires, de développement, de sécurité et autres auxquels Haïti est confronté. 

Variole simienne/UNICEF

Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a averti aujourd’hui que les enfants et les communautés vulnérables sont les plus touchés par l’épidémie croissante de variole simienne (mpox) en Afrique de l’Est et méridionale. 

Des cas ont été détectés dans cinq pays de la région –Afrique du Sud, Burundi, Kenya, Ouganda et Rwanda– et la nouvelle variante du virus a été identifiée dans tous les pays, à l’exception de l’Afrique du Sud. 

L’UNICEF note que le Burundi signale actuellement le plus grand nombre d’infections de mpox de la région, les enfants et les adolescents de moins de 20 ans constituant près de 60% des cas détectés. 

Les risques pour les enfants au Burundi sont accrus en raison de la survenue simultanée d’épidémies de rougeole. 

L’UNICEF lance actuellement un appel urgent de 16,5 millions de dollars pour intensifier la réponse et la préparation dans toute la région touchée. 

Journée internationale

Aujourd’hui est la Journée internationale de commémoration des personnes victimes de violences en raison de leur religion ou de leurs convictions. 

Dans un message, le Secrétaire général indique que partout dans le monde, des personnes et des communautés subissent des violences en raison de leur religion ou de leurs convictions, soulignant que nous nous devons de combattre d’urgence ce fléau. 

Le Secrétaire général exhorte chacun à réaffirmer sa détermination à créer un monde où toute personne, quelles que soient sa religion ou ses convictions, peut vivre à l’abri de la peur, de la stigmatisation et de la persécution. 

Il appelle les États à protéger toutes les personnes et tous les lieux de culte, mettre en œuvre un arsenal complet de lois permettant de lutter contre la discrimination et investir dans des initiatives éducatives qui favorisent l’inclusion et l’égalité des droits. 

Nouvelle Coordonnatrice résidente

Le Secrétaire général a nommé Mme Yesim Oruc, de la Türkiye, au poste de Coordonnatrice résidente des Nations Unies en République de Moldova, avec l’approbation du gouvernement hôte.  Elle prend ses fonctions aujourd’hui.

Mme Oruc a plus de 25 ans d’expérience dans le domaine du développement.  Auparavant, elle a été Coordonnatrice résidente au Guyana et a occupé plusieurs postes de haut niveau au sein du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) à Washington, en Albanie et en Roumanie.  Elle est titulaire d’une maîtrise en études du Moyen-Orient de l’Université américaine du Caire et d’une licence en sciences politiques de l’Université de Yale. 

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