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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 26 juin 2024

(La version française du point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Financement humanitaire mondial

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) indique qu’à la mi-2024, seulement 18% –soit 8,8 milliards de dollars– des 48,7 milliards de dollars nécessaires pour aider les personnes dans le besoin dans le monde cette année ont été reçus.  C’est moins que le montant reçu à la même époque l’an dernier.

Ces déficits de financement ont des conséquences réelles sur la vie de millions de personnes, et l’ONU encourage les donateurs à continuer de contribuer généreusement aux plans de réponse humanitaire.

L’OCHA prévient que les répercussions de ce sous-financement ont été particulièrement graves dans les neuf crises les plus sous-financées: le Burkina Faso, le Cameroun, le Tchad, la République démocratique du Congo, Haïti, le Honduras, le Mali, le Myanmar et le Soudan.

Cet après-midi, un événement intitulé « Le sous-financement et le coût de l’inaction: comment relever l’un des principaux défis de la réponse humanitaire » aura lieu à 13 h 15, dans la salle de conférence 7, dans le cadre du débat sur les affaires humanitaires du Conseil économique et social (ECOSOC).

Kenya

Dans une déclaration, le Secrétaire général a dit être profondément préoccupé par les informations relatives à des violences au Kenya liées aux protestations et aux manifestations dans les rues.

Il est attristé par les informations faisant état de morts et de blessés, notamment parmi les journalistes et les membres du personnel médical.

Le Secrétaire général est également préoccupé par les informations sur des détentions arbitraires ciblées.

Il souligne la nécessité de faire respecter le droit de manifester pacifiquement.  Le Secrétaire général exhorte les autorités kényanes à faire preuve de retenue et appelle à ce que toutes les manifestations se déroulent pacifiquement. 

Le Secrétaire général présente ses condoléances aux familles endeuillées et souhaite un prompt rétablissement aux blessés.

Soudan

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) indique que l’ONU et ses partenaires s’efforcent d’intensifier leurs efforts de réponse pour faire face à l’aggravation de la crise humanitaire au Darfour, à Khartoum et dans d’autres points chauds.

La situation dans et autour d’El-Fasher, la capitale du Darfour septentrional, continue d’être particulièrement préoccupante, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) affirmant que plus de 400 enfants auraient été tués et mutilés lors de la récente escalade des combats dans et autour de la ville.  L’utilisation continue d’armes explosives dans des zones peuplées présente des risques supplémentaires tant pour les civils que pour les travailleurs humanitaires. 

Parallèlement, le Programme alimentaire mondial (PAM) rapporte avoir distribué des produits alimentaires et nutritionnels d’urgence à plus de 135 000 personnes dans l’État de Gazira, dans le centre-est du pays.

C’est la première fois que des fournitures du PAM arrivent dans le grenier du Soudan depuis que le conflit a gagné la capitale de l’État, Wad Madani, en décembre de l’année dernière, obligeant le PAM à déplacer temporairement son personnel et ses opérations.

Ailleurs, un convoi du PAM transportant plus de 2 300 tonnes d’aide alimentaire pour quelque 164 000 hommes, femmes et enfants touchés par le conflit a franchi la frontière du Tchad vers le Darfour et se dirige vers le nord et le centre du Darfour.

L’UNICEF prévient que la situation est désastreuse, en particulier pour les enfants.  Quelque 14 millions d’enfants –soit plus de la moitié des 24 millions d’enfants au Soudan– ont un besoin urgent d’aide humanitaire.

Soudan du Sud

La Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) a indiqué qu’à la suite des affrontements qui ont éclaté ce week-end dans l’État de l’Unité et dans la Zone administrative voisine de Ruweng, des soldats de la paix ont été déployés à Manga Port, dans la région de l’Unité, pour prévenir toute violence ou toute attaque de représailles.  La situation y est actuellement calme, même si les tensions restent vives.

Le déploiement de troupes a été salué par les autorités locales.  En outre, la MINUSS continue d’envoyer des patrouilles de maintien de la paix dans les points chauds de l’État de l’Unité et de la région de Ruweng.

Territoire palestinien occupé

Aujourd’hui en Cisjordanie, le Coordonnateur des Nations Unies pour les activités humanitaires dans le Territoire palestinien occupé, M. Muhannad Hadi, a effectué une visite de terrain pour constater comment l’expansion des colonies et les restrictions à l’accès et à la circulation entraînent des besoins humanitaires.  La mission, organisée par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) et l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), comprenait une visite de la ville de Toulkarm et de ses deux camps adjacents – Toulkarm et Nour Chams. 

M. Hadi y a rencontré des communautés, qui ont parlé de l’impact sur les camps des opérations récurrentes des forces israéliennes. En Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, l’OCHA indique qu’au jour de lundi, 536 Palestiniens ‑dont près d’un quart d’enfants‑ ont été tués depuis le 7 octobre.  La grande majorité a été tuée par les forces israéliennes et au moins 10 par des colons.   Près de 5 400 Palestiniens ont été blessés dans ces incidents.  Au cours de la semaine du 18 au 24 juin, l’OCHA a également recensé 18 attaques menées par des colons israéliens en Cisjordanie, qui ont fait des blessés et endommagé des biens et des arbres appartenant à des Palestiniens. 

À Gaza, l’OCHA indique que l’insécurité et les hostilités en cours dans le sud demeurent un obstacle majeur aux opérations humanitaires. Au cours de la semaine écoulée, un certain nombre d’attaques ont frappé la périphérie d’Al Mawasi, où de nombreuses personnes déplacées ont trouvé refuge.  L’une des contraintes majeures et permanentes est l’approvisionnement au point de passage de Kerem Shalom.  Les organisations humanitaires ont été confrontées à des activités criminelles le long de la seule route qu’elles ont été forcées d’emprunter, au milieu des opérations militaires israéliennes se déroulant à proximité.  Les autorités israéliennes continuent de restreindre l’utilisation des routes alternatives. 

Dans le même temps, les partenaires travaillant pour soutenir la délivrance de soins de santé à Gaza avertissent que les coupures de courant dues aux pénuries de carburant continuent de mettre en danger la vie des patients gravement malades.  Cela inclut les nouveau-nés, les patients sous dialyse et les malades en soins intensifs. Le manque de carburant entrave également les efforts pour répondre à la crise de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène à Gaza.  Les partenaires travaillant sur la réponse affirment que la production d’eau à partir des puits d’eau souterraine –qui est la principale source d’approvisionnement en eau de Gaza– a diminué de plus de 50%, passant de 35 000 mètres cubes par jour à seulement 15 000.

Conseil de sécurité

Ce matin, Mme Virginia Gamba, Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés, a présenté aux membres du Conseil de sécurité le dernier rapport du Secrétaire général sur ce sujet.  Elle a déclaré que, l’année dernière, l’ONU avait vérifié 32 990 violations graves ayant été commises contre 22 557 enfants, dans 25 pays ainsi qu’une situation régionale couverte par son mandat.  Le plus grand nombre de violations graves en 2023 a été constaté à Israël et dans le Territoire palestinien occupé (y compris Gaza, la Cisjordanie et Jérusalem-Est), en République démocratique du Congo, au Myanmar, en Somalie, au Nigéria et au Soudan.

Mme Gamba a souligné que ce n’est que par la coopération, la solidarité et la volonté politique que l’on pourra atténuer, stopper et finalement mettre un terme et prévenir les violations contre les enfants. Elle a notamment demandé aux membres du Conseil de sécurité de faire pression en faveur d’un règlement pacifique des différends tout en protégeant les enfants lorsque nous ne parvenons pas à leur apporter la paix. 

Le Conseil a également entendu une intervention de l’ancien Secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, en sa qualité de Vice-Président des Sages, pour qui il ne devrait pas y avoir d’impunité pour ceux qui commettent des crimes contre les enfants partout dans le monde, qu’il s’agisse d’États ou de groupes armés, dans des autocraties ou des démocraties. 

Journées internationales

C’est aujourd’hui la Journée internationale contre l’abus et le trafic de drogues.  Dans son message à cette occasion, le Secrétaire général nous rappelle que « briser le cycle de la souffrance signifie commencer par le début, avant que les drogues ne s’installent, en investissant dans la prévention ». 

C’est également la Journée internationale pour le soutien aux victimes de la torture, qui rappelle que la torture est un crime contre l’humanité.  Pour citer le Secrétaire général, « les tortionnaires ne doivent jamais être autorisés à s’en tirer impunément, et les systèmes qui permettent la torture doivent être démantelés ou transformés ». 

Les invités du Point de presse aujourd’hui et demain

Les invités d’aujourd’hui sont le Secrétaire général adjoint aux opérations de paix, M. Jean-Pierre Lacroix, et le Conseiller pour les questions liées à la police des Nations Unies, le commissaire Faisal Shahkar.  Leur exposé porte sur le quatrième Sommet des chefs de police des Nations Unies (UN COPS 2024), qui se tient ici au Siège aujourd’hui et demain (26 et 27 juin).  Le Sommet rassemble plus de 500 représentants des États Membres, dont des ministres et des vice-ministres, des chefs de police et des chefs de gendarmerie, dans le but de réaffirmer l’importance du multilatéralisme pour relever les défis mondiaux complexes.       

Demain, à midi, les invités seront M. Rein Paulsen, Directeur du Bureau des urgences et de la résilience de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), et M. Samer Abdel Jaber, Directeur des urgences du Programme alimentaire mondial (PAM), ainsi que Mme Lucia Elmi, Directrice des programmes d’urgence du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF).  Ils présenteront la dernière mise à jour du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire au Soudan.

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