Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 1er mai 2024
(La version française du point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Déplacements du Secrétaire général
Le Secrétaire général est arrivé ce matin à Santiago, au Chili, où il doit présider la session biannuelle du Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies pour la coordination (CCS). La session commence demain.
Les membres du CCS vont se pencher sur les affaires mondiales qui concernent le système des Nations Unies. L’ordre du jour de la session prévoit aussi des discussions sur la criminalité organisée, avec un accent sur la gouvernance et l’état de droit. Un autre thème des discussions est « Sommet de l’avenir: solutions multilatérales pour un avenir meilleur ».
Toujours demain, le Secrétaire général a prévu un entretien avec le Président du Chili, M. Gabriel Boric.
Gaza
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) indique que les organisations humanitaires sont toujours confrontées à un certain nombre de restrictions imposées à l’accès aux gens dans le besoin à Gaza, y compris le rejet des missions planifiées ou des arrêts prolongés aux points de contrôle de l’armée israélienne sur les routes reliant le nord et le sud de Gaza.
L’OCHA dit que plus du quart des missions humanitaires vers le nord de Gaza ont été empêchées par les autorités israéliennes, au mois d’avril, et 10% ont été refusées.
L’ONU et ses partenaires humanitaires poursuivent leurs efforts pour intensifier les opérations quand et où c’est possible.
Aujourd’hui, le Programme alimentaire mondial (PAM) est arrivé à Beit Hanoun, dans le nord de Gaza, qui était inaccessible pendant des mois. Le PAM dit que l’installation d’un entrepôt lui permettra de distribuer plus de vivres à Gaza et dans d’autres parties de la bande.
Le PAM dit aussi qu’il est prêt à augmenter l’aide alimentaire dans le nord de Gaza mais souligne qu’atténuer l’impact d’une famine de plus de six mois nécessitera un flux constant de produits alimentaires.
L’OCHA prévient que la situation en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, s’empire. L’on compte au moins 800 attaques perpétrées par les colons israéliens contre des Palestiniens, lesquelles ont fait des victimes et endommagé des biens depuis le 7 octobre.
La nuit dernière, M. Martin Griffiths, Coordonnateur des secoures d’urgence, a prévenu que pour les centaines de milliers de personnes qui ont fui vers la pointe sud de Gaza pour échapper aux maladies, à la famine, aux charniers et aux combats, une invasion terrestre voudrait dire encore plus de traumatismes et de morts.
Il a ajouté que l’ONU salue la réouverture du point de passage israélien d’Erez dans le nord de Gaza pour pouvoir acheminer l’aide à partir du port d’Ashdod et de la Jordanie. L’ONU salue aussi les efforts pour transporter l’aide humanitaire par voie maritime. Mais il a prévenu que ces améliorations dans l’acheminement d’une aide en plus grande quantité dans Gaza ne sauraient être utilisées pour préparer ou justifier un assaut militaire de grande ampleur à Rafah. Une opération terrestre, a-t-il souligné, ne serait rien moins qu’une tragédie innommable.
Kenya/Humanitaire
L’ONU et ses partenaires continuent de contribuer à la réponse du Gouvernement aux lourdes pluies et aux crues soudaines. Au 29 avril, une aide a été fournie à plus de 124 000 personnes qui ont reçu de l’eau, des produits d’assainissement et d’hygiène, des vivres, des soins de santé et un soutien psychosocial.
Les partenaires de l’ONU contribuent aussi aux opérations de secours dans les camps qui abritent ceux qui ont fui les inondations.
Selon les autorités nationales, les inondations ont touché plus de 190 000 personnes et causé la fuite de plus de 150 000 personnes dans tout le pays.
Ces inondations n’ont pas épargné le secteur agricole. Plus de 4 800 têtes de bétail ont été perdues et plus de 27 000 acres de terres cultivées, endommagés.
République démocratique du Congo (RDC)
La Mission de maintien de la paix en RDC (MONUSCO) a mis fin à ses opérations dans la province du Sud-Kivu.
Conformément à la résolution 2717 du Conseil de sécurité, adoptée au mois de décembre dernier, la Mission devait retirer sa force du Sud-Kivu à la fin du mois d’avril et à partir d’aujourd’hui, limiter l’exécution de son mandat aux provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri.
Le mandat de protection des civils a donc cessé d’exister dans la province du Sud-Kivu.
Dans une déclaration, la Cheffe de la MONUSCO, Mme Bintou Keita, souligne que la responsabilité de la sécurité et de la protection physique des civils incombe désormais à l’armée congolaise.
Selon le plan de désengagement, le Gouvernement renforce sa présence là où la Mission se retire.
Les premiers Casques bleus ont été déployés au Sud-Kivu en 2003, et depuis lors, plus de 100 000 soldats de la paix ont travaillé dans la province.
Mme Keita a remercié les pays contributeurs de troupes et de personnel de police qui ont envoyé des femmes et des hommes. Elle a ajouté que leur engagement, leur expertise et leurs ressources ont été une contribution précieuse à la paix et à la sécurité dans le Sud-Kivu.
Les agences, fonds et programmes de l’ONU ne quittent pas la province. Ils continuent de travailler conformément à leur mandat respectif.
Myanmar
L’équipe de pays des Nations Unies au Myanmar est préoccupée par la propagation de la mésinformation, de la désinformation et des discours de haine, en particulier dans l’État rakhine, dans le nord du pays.
L’ONU appuie pleinement les leaders communautaires de l’État rakhine, surtout les femmes et les jeunes qui ont joint leurs efforts et intensifier les initiatives pour promouvoir la cohésion sociale parmi les signes de tension accrus et la crainte que la violence communautaire ne reprenne, dans ce contexte volatile.
Traiter des causes sous-jacentes de la discrimination et de l’impunité systémiques dans l’État rakhine sera essentiel pour tracer la voie d’une sortie de crise durable au Myanmar. Un échec ne peut qu’alimenter le cercle vicieux de la violence, prévient l’équipe de pays des Nations Unies.
L’ONU n’a cessé de condamner toutes les formes de violence contre les civils au Myanmar, et de réitérer ses appels à la protection des civils, y compris des agents humanitaires, conformément au droit international humanitaire, à la cessation des hostilités et l’accès humanitaire.
Tragédie de la migration
Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) déplorent la dernière tragédie dans l’océan Atlantique, où 50 personnes au moins seraient mortes ou portées disparues alors qu’elles essayaient de gagner les îles Canaries.
Ces personnes cherchent une vie meilleure mais leurs rêves sont brisés par des passeurs cupides et des embarcations fragiles. Les deux agences soulignent que des voies sûres et régulières doivent être accessibles et inclusives pour sauver la vie des réfugiés et des migrants.
L’édition 2024 du rapport sur les migrations dans le monde paraît le 7 mai. C’est une étude des données relatives aux migrations dans les régions et dans le monde, avec une analyse fiable des tendances émergentes et complexes.
Conférences de presse
Aujourd’hui, le Représentant permanent du Mozambique et Président du Conseil de sécurité pour le mois de mai, M. Pedro Comissário Afonso, a présenté le programme mensuel de l’organe des Nations Unies chargé du maintien de la paix et de la sécurité internationales.
Demain, M. Abdallah Al Dardari, Directeur du Bureau pour les États arabes du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), et M. Mounir Tabet, Secrétaire exécutif adjoint de la Commission économique et social pour l’Asie occidentale (CESAO), donneront une conférence de presse sur le lancement du rapport du PNUD relatif à l’impact attendu de la guerre à Gaza sur l’État de Palestine.