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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secretaire général de l’ONU: 23 juillet 2024

(La version française du point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Déplacement du Secrétaire général

Ce vendredi 28 juillet, le Secrétaire général sera en France pour assister à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris, à l’invitation du Comité international olympique (CIO) et du Gouvernement français. 

Dans un message vidéo qui sera diffusé à la cérémonie d’ouverture, le Secrétaire général appelle chacun de nous, dans l’esprit de la Trêve olympique, à déposer les armes, à jeter des ponts, à renforcer la solidarité et à lutter pour l’objectif ultime de la paix pour tous. 

Le message a été diffusé aujourd’hui à la cent quarante-deuxième session du CIO qui se tient à Paris.  Le texte et la vidéo vont être distribués aujourd’hui. 

Vendredi à Paris, le Secrétaire général va s’entretenir avec le Président du CIO, M. Thomas Bach.  Il a aussi prévu un certain nombre de réunions bilatérales. 

Le Secrétaire général quittera Paris dès le lendemain.  

Yémen

Ce matin au Conseil de sécurité, l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Yémen, M. Hans Grundberg, a parlé de l’évolution de la situation régionale et prévenu d’une escalade dévastatrice dans la région tout entière, aux côtés de Mme Joyce Msuya, Coordonnatrice des secours d’urgence par intérim. 

Territoire palestinien occupé

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) indique que d’autres civils ont fui des zones de Khan Younès aujourd’hui, après que les autorités israéliennes ont donné, hier, un ordre d’évacuer qui a été suivi par l’intensification des hostilités. 

Hier, environ 150 000 personnes ont fui des zones de Khan Younès, d’après les agences humanitaires qui suivent les mouvements de population. 

L’OCHA a exprimé sa préoccupation face à la courte durée entre le moment où sont jetés les tracts appelant les gens à partir et l’escalade des opérations militaires, qui mettent en danger ceux qui fuient.  L’intervalle est à peu près d’une heure.  De nombreuses personnes ont été vues partant sans rien.  L’escalade immédiate des hostilités dans la zone a aussi fait que plusieurs personnes sont restées coincées dans la zone d’évacuation, y compris les gens à mobilité réduite et les membres de leur famille qui les assistent. 

Chaque ordre d’évacuation perturbe profondément la vie des gens.  Ils sont obligés de partir vers des zones où il y a peu d’infrastructures ou pas du tout, et où ils ont un accès très limité aux abris, aux soins de santé, à l’assainissement ou à tout autre aide humanitaire vitale.  L’endroit désigné comme zone d’évacuation hier a 2 centres de santé primaire, 2 points médicaux, une dizaine de points de distribution de vivres et 8 points de distribution de repas chauds.  Ils ont tous cessé leurs activités.  Il ne reste qu’une seule cuisine communautaire pour ceux qui sont encore là. 

Aujourd’hui et hier, plusieurs sections de la route de Salah ad Din ont connu des incidents sécuritaires.  Route essentielle pour les fournitures humanitaires, elle était aussi visée par l’ordre d’évacuation. 

En conséquence, les agents humanitaires ont été forcés d’envoyer plusieurs de leurs chargements par la route côtière, laquelle n’est pas une alternative viable, compte tenu des embouteillages. 

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) indique que l’hôpital Nasser à Khan Younès a dû gérer un afflux de patients, après les hostilités.  Certaines des fournitures médicales que l’OMS avait fournies la semaine dernière, pour quelque 10 000 patients, servent à soigner les nombreux blessés du tout dernier incident. 

Par ailleurs, les gens partent toujours du nord de Gaza vers le sud et aussi de la zone de Bureïj à Deïr el-Balah, compte tenu des hostilités.  La faculté des agents humanitaires d’aider les nouveaux déplacés est évidemment limitée. Malgré tout, ils font toujours tout leur possible pour fournir des soins de santé et des services de protection de l’enfant ainsi que de l’argent liquide et autres produits essentiels. 

Aujourd’hui, deux véhicules clairement marqués du sigle de l’UNICEF ont essuyé des tirs alors qu’ils stationnaient à un endroit désigné près du point de contrôle de Wadi Gaza.  Ils étaient en route pour réunir cinq enfants, dont un nourrisson, avec leur père.  C’est la deuxième fois que des véhicules de l’UNICEF essuient des tirs, ces 12 dernières semaines.  Dimanche dernier, un véhicule de l’UNRWA avait connu le même sort. 

L’ONU insiste une nouvelle fois sur le fait que les agents humanitaires sont protégés en vertu du droit international humanitaire et qu’ils ne doivent en aucun cas être pris pour cible. 

L’UNICEF a réussi à acheminer quelques conduites d’eau dans le nord hier, pour la zone de Jabaliya.  Ce qui rappelle que les gens à Gaza ne survivent qu’avec un quart de la quantité d’eau qu’ils avaient avant le début du conflit. 

Éthiopie

L’opération de recherche et de secours dans le sud du pays se poursuit après les glissements de terrain provoqués par les lourdes pluies. 

Les autorités ont signalé aux agences humanitaires environ 157 morts dans le sud du pays.  Malheureusement, ce nombre devrait augmenter.  Plus de 14 000 personnes ont été touchées. 

Les autorités locales et la Croix-Rouge éthiopienne ont déjà envoyé les premiers secours sur place. 

L’OCHA coordonne une évaluation humanitaire avec des agences de l’ONU, dont l’UNICEF, le Programme alimentaire mondial (PAM), l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), pour pouvoir fournir des biens essentiels, dont des vivres, des fournitures médicales, de l’eau et un appui à l’assainissement et à l’hygiène. 

L’évaluation va contribuer à déterminer l’ampleur des déplacements et des dégâts causés par les pluies et les glissements de terrain. Les besoins les plus pressants sont les vivres, les soins de santé, l’eau, l’assainissement et l’hygiène. 

Soudan

L’OCHA est toujours extrêmement alarmé par la situation alimentaire qui s’aggrave dans le pays.  Près de 26 millions de personnes sont dans une situation de faim aiguë, soit l’équivalent de la population australienne.  Sur ces 26 millions de personnes, 750 000 sont à un pas de la phase 5 du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire. 

La hausse des prix des denrées alimentaires, les problèmes d’accès et l’impact du conflit réduisent l’accès des gens à la nourriture. Le mois dernier, les prix locaux des denrées alimentaires ont augmenté de 16% par rapport au mois de mai.  C’est aussi une augmentation de 120% par rapport au mois de juin de l’année dernière. 

Les conditions difficiles ne peuvent qu’empirer puisque la saison des pluies s’installe.  Le poste frontière de Tine, utilisé pour transporter les biens du Tchad à la région du Darfour au Soudan, est en ce moment impraticable, comme tenu des lourdes pluies et des inondations.  Nombreuses sont les parties méridionales du pays qui sont également inaccessibles. 

Les gens au Soudan vivent le pire scénario possible. La communauté humanitaire a besoin de toute urgence d’avoir accès à eux par toutes les voies possibles pour éviter une détérioration de la situation.  Des fonds supplémentaires sont cruciaux alors que l’appel humanitaire pour le Soudan n’est financé qu’à 30%. 

République démocratique du Congo (RDC)

S’agissant de la province du Nord-Kivu, l’OCHA se dit préoccupé par la violence meurtrière qui se poursuit malgré la trêve humanitaire annoncée il y a deux semaines. 

L’OCHA dit que les attaques armées en cours contre les civils à Lubero ont limité l’accès humanitaire à plusieurs endroits où les déplacés ont trouvé refuge. 

Entre le mois de mars et le début du mois de juillet, au moment où la trêve humanitaire a été annoncée, la violence a causé la fuite de 390 000 personnes dans les territoires de Rutshuru et de Lubero. 

Bien que la trêve ait permis aux organisations humanitaires de reprendre la distribution des fournitures médicales et autres produits vitaux à Lubera, nombreux sont les déplacés et les rapatriés qui ont besoin d’un appui essentiel. 

Pour leur porter assistance, les agents humanitaires comme les civils doivent être protégés.  La prorogation de la trêve humanitaire jusqu’au 3 août est une bonne mesure mais il est essentiel que les parties au conflit travaillent pour mettre définitivement fin aux combats et trouver un règlement négocié et durable. 

RDC/ Opération de paix

Dans la province de l’Ituri, les Casques bleus disent avoir riposté aux tirs du groupe armé CODECO lors de deux incidents différents, dans les villages du sud-est de Djugu.  Les assaillants ont battu en retraite quand les Casques bleus sont arrivés sur les lieux. 

Par ailleurs, la Mission des Nations Unies a contribué à la construction d’un centre de formation à Komanda, toujours dans la province de l’Ituri.  Le centre va aider les anciens membres des groupes armés et les jeunes en difficulté à se réintégrer dans leur communauté, après avoir été formés à la menuiserie, à la couture ou à la mécanique. 

L’initiative vient en appui au Programme de désarmement, de démobilisation, de relèvement communautaire et de stabilisation du Gouvernement congolais. 

Par ce travail, la Mission contribue à réduire le chômage des jeunes, tout en promouvant la paix et le développement dans la région. 

Invités du point de presse

Demain, M. Máximo Torero, Économiste en chef de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), donnera virtuellement une conférence de presse 12 h 30 sur l’édition 2024 du rapport sur l’état de la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans le monde.  Le rapport sera lancé à Rio de Janeiro, avec un message vidéo du Secrétaire général.  Le lancement du rapport sera diffusé à 8 heures, heure de New York.

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