En cours au Siège de l'ONU

9787e séance (reprise) – après-midi
CS/15906

Moyen-Orient: les membres du Conseil de sécurité appellent à l’action pour mettre fin à la guerre

(En raison de la crise de liquidités qui affecte l’Organisation des Nations Unies, la Section des communiqués de presse est contrainte de modifier le format de la couverture des réunions.)

Cet après-midi, le Conseil de sécurité a terminé son débat, entamé hier, sur la situation au Moyen-Orient.  Dans le droit fil des interventions de la veille, les délégations invitées à participer à la discussion en vertu de l’article 37 du Règlement intérieur provisoire du Conseil de sécurité ont lancé un appel à l’action pour mettre fin à la guerre qui ravage actuellement la bande de Gaza.  « Sans action décisive du Conseil, la crise ne fera que s’aggraver », a mis en garde la Türkiye. 

« Le manque de réaction du Conseil est à l’origine des actions d’Israël à Gaza, en Cisjordanie et au Liban », ont affirmé la Türkiye et l’Arabie saoudite.  De ce fait le Gouvernement israélien estime qu’il est « au-dessus des lois », s’est indignée la Jordanie. 

Beaucoup de résolutions ont été adoptées sans être mises en œuvre, a abondé l’Égypte.  Le Conseil doit retrouver sa crédibilité en mettant en œuvre toutes ses résolutions, ce qui requiert un engagement de toutes les parties et la fin de l’impunité, ont estimé la majorité des délégations. 

Si l’Union européenne a de nouveau condamné vivement les attaques du 7 octobre 2023 perpétrées par le Hamas, elle a indiqué envisager d’éventuelles mesures restrictives supplémentaires contre les colons extrémistes en Cisjordanie et contre les entités et les organisations qui les soutiennent, ainsi que contre le Hamas et le Jihad islamique palestinien.  Il n’y a « aucune souveraineté d’Israël sur les Territoires occupés », a déclaré la Jordanie: toutes les actions menées par Israël dans ces territoires visent à « changer leur nature démographique » en violation du droit international. 

Israël utilise la faim comme arme pour réaliser un « génocide », a dénoncé la Jordanie, appuyée par l’Arabie saoudite.  L’ombre d’une famine imminente planant au-dessus de Gaza, le Qatar a insisté sur l’urgence de répondre à cette catastrophe humanitaire « sans précédent » qui fait de nombreuses victimes civiles.  « À Gaza, les conditions de vie ne permettent même plus la survie », a déploré la Türkiye.  Pour les délégations, il est nécessaire de mettre fin à ces souffrances en adoptant plusieurs mesures, notamment un cessez-le-feu immédiat et sans condition, un accès humanitaire sans entrave et la réalisation de la solution des deux États. 

Sur ce dernier point, l’Union européenne a informé qu’elle organisera à Bruxelles, avec la Belgique, la deuxième réunion de l’Alliance mondiale pour la mise en œuvre de la solution des deux États (Global Alliance for the Implementation of the two-state Solution).  La première réunion officielle a été organisée le 30 octobre dernier par l’Arabie saoudite.  Il faut une feuille de route claire afin de parvenir à un État palestinien indépendant et souverain vivant côte à côte avec l’État d’Israël, ont appuyé les Émirats arabes unis. 

La fin de ce conflit réside également dans la reconnaissance de la Palestine en tant qu’État Membre à part entière de l’ONU, ont encore insisté la Türkiye et les Émirats arabes unis.  « Ceux qui pensent que le génocide et l’exil forcé permettront de liquider la question palestinienne ont tort », a prévenu la République arabe syrienne.  « Les crimes et les massacres israéliens ne feront que renforcer l’attachement légitime des populations dans les territoires occupés en Palestine, en Syrie et au Liban à récupérer leurs terres. »

Enfin, les intervenants ont réaffirmé leur soutien à l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) qui joue un « rôle essentiel » dans la fourniture d’une aide vitale aux Palestiniens.  L’Union européenne a condamné toute tentative visant à abroger l’accord de 1967 entre Israël et l’UNRWA ou à tenter d’entraver sa capacité à mettre en œuvre son mandat. Elle a informé que son soutien financier à l’Office en 2024 s’est élevé à 82 millions d’euros. 

 

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