9650e séance – après-midi
CS/15723

Gaza: le Conseil de sécurité adopte une résolution prévoyant un cessez-le-feu, la libération des otages et la reconstruction de Gaza et invite le Hamas à y adhérer

Avec 14 voix en sa faveur et l’abstention de la Fédération de Russie, le Conseil de sécurité a adopté, cet après-midi, la résolution 2735 (2024) proposée par les États-Unis et en vertu de laquelle les parties en conflit, Israël et le Hamas, sont invitées à suivre un plan de paix en trois étapes qui garantit la cessation des hostilités, le retour des otages et enfin la reconstruction de Gaza, tout en gardant vivace la vision de la solution des deux États.

En vertu de ce texte, le Conseil se félicite de la nouvelle proposition de cessez-le-feu annoncée le 31 mai, « qu’Israël a acceptée », et il demande au Hamas de l’accepter également et exhorte les deux parties à en appliquer pleinement les dispositions, sans délai et sans condition. 

Le Conseil note que l’application de cette proposition permettrait notamment d’obtenir un cessez-le-feu immédiat, total et complet, la libération d’otages, notamment des femmes, des personnes âgées et des blessés, la restitution des dépouilles d’otages ayant été tués, l’échange de prisonniers palestiniens, le retrait des forces israéliennes des zones peuplées de Gaza, le retour des civils palestiniens dans leurs foyers dans tous les secteurs de Gaza, y compris dans le nord, et la distribution sûre et effective d’une aide humanitaire en quantité suffisante dans toute la bande de Gaza.

La seconde étape prévoit la cessation permanente des hostilités, en échange de la libération de tous les autres otages qui se trouvent encore à Gaza, et le retrait total des forces israéliennes de Gaza.  Enfin, la troisième étape suggère le lancement d’un vaste plan pluriannuel de reconstruction de Gaza et la restitution aux familles des dépouilles des otages décédés qui se trouvent encore à Gaza. 

Le texte adopté souligne que si les négociations durent plus de six semaines pour l’étape 1, le cessez-le-feu se poursuivra pendant toute la durée des négociations. 

Après l’adoption de ce texte, le quatrième en huit mois que le Conseil entérine pour la cessation des hostilités entre les parties, les États-Unis ont expliqué qu’ils entendaient aider à faire en sorte qu’Israël s’acquitte de ses responsabilités.  De même, a relevé la délégation, l’Égypte et le Qatar ont garanti aux États-Unis de faire en sorte que le Hamas collabore de façon constructive, pour autant que ce dernier accepte cet accord.  La délégation d’Israël a appelé le Conseil à faire pression sur le Hamas, affirmant que c’est ce dernier qui veut que le conflit se poursuive.  « Les pertes de vie à Gaza sont une tragédie, mais Israël poursuivra ses objectifs militaires déclinés depuis le premier jour », a-t-elle assuré, soulignant que son pays ne comptait pas se laisser aller à des négociations sans fin qui donneraient au Hamas le temps de se réarmer.

Pour la Chine, le bon sens eût voulu que les parties concernées parviennent à un accord et que le Conseil l’approuvât ensuite.  C’est pourquoi la délégation a exprimé sa préoccupation quant à l’acceptation de l’accord par les parties, tout en soulignant le caractère contraignant de toutes les résolutions du Conseil.  Pour l’Algérie, bien que ce texte soit loin d’être parfait, il offre une « lueur d’espoir » aux Palestiniens pour qui l’alternative était la poursuite du « massacre » à Gaza.  Comme la plupart des délégations, l’Équateur a dit avoir voté « en faveur de la paix », y voyant une occasion qu’il faut saisir pour mettre fin à la spirale de violence et jeter les bases de la solution des deux États. 

Aujourd’hui, le Conseil de sécurité a assumé sa responsabilité en matière de maintien de la paix et de la sécurité internationales en exprimant son vif désir de voir le cercle vicieux de la violence se terminer, a aussi déclaré le Japon, la Sierra Leone appelant pour sa part les parties au conflit à respecter et mettre en œuvre toutes les résolutions adoptées par le Conseil, de même que les ordonnances de la Cour internationale de Justice (CIJ). 

Nous gardons une attitude positive à l’égard des efforts diplomatiques menés sur le terrain mais nous nous interrogeons sur les contours de l’accord mentionné par le texte américain, a mis en avant la Fédération de Russie, notant que le libellé n’exige même pas des parties un cessez-le-feu immédiat et permanent.  Pour la délégation, il n’y a toujours pas de clarté quant à l’existence d’un consentement officiel israélien à « l’accord » proposé par le Président Biden, alors qu’Israël continue d’appeler à la poursuite de la guerre jusqu’à la victoire complète sur le Hamas.  Nous n’avons pas bloqué la résolution simplement parce qu’elle est soutenue par le monde arabe, a fait savoir la Russie qui a appelé à des réponses à ses interrogations.

LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT, Y COMPRIS LA QUESTION PALESTINIENNE

Texte du projet de résolution (S/2024/448)

Le Conseil de sécurité,

Réaffirmant les buts et principes énoncés dans la Charte des Nations Unies,

Rappelant toutes ses résolutions antérieures sur la situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne,

Soulignant l’importance de l’action diplomatique en cours menée par l’Égypte, les États-Unis d’Amérique et le Qatar, qui vise à parvenir à un accord global de cessez-le-feu en trois étapes,

1.    Se félicite de la nouvelle proposition de cessez-le-feu annoncée le 31 mai, qu’Israël a acceptée, demande au Hamas de l’accepter également et exhorte les deux parties à en appliquer pleinement les dispositions, sans délai et sans condition;

2.    Note que l’application de cette proposition permettrait d’obtenir les résultats suivants, en trois étapes:

a)    Étape 1: cessez-le-feu immédiat, total et complet et libération d’otages, notamment des femmes, des personnes âgées et des blessés, restitution des dépouilles d’otages ayant été tués, échange de prisonniers palestiniens, retrait des forces israéliennes des zones peuplées de Gaza, retour des civils palestiniens dans leurs foyers et leurs quartiers dans tous les secteurs de Gaza, y compris dans le nord, et distribution sûre et effective d’une aide humanitaire en quantité suffisante dans toute la bande de Gaza à tous les civils palestiniens qui en ont besoin, y compris d’unités de logement fournies par la communauté internationale;

b)    Étape 2: avec l’accord des parties, cessation permanente des hostilités, en échange de la libération de tous les autres otages qui se trouvent encore à Gaza, et retrait total des forces israéliennes de Gaza;

c)     Étape 3: lancement d’un vaste plan pluriannuel de reconstruction de Gaza et restitution aux familles des dépouilles des otages décédés qui se trouvent encore à Gaza;

3.    Souligne que, d’après la proposition, si les négociations durent plus de six semaines pour l’étape 1, le cessez-le-feu se poursuivra pendant toute la durée des négociations, et se félicite que les États-Unis d’Amérique, l’Égypte et le Qatar soient disposés à faire en sorte que les négociations se poursuivent jusqu’à ce que tous les accords aient été conclus et que l’étape 2 puisse commencer;

4.    Souligne qu’il importe que les parties respectent les dispositions de cette proposition une fois qu’elle aura été approuvée et demande à tous les États Membres et à l’Organisation des Nations Unies d’appuyer son application;

5.    Rejette toute tentative de changement démographique ou territorial dans la bande de Gaza, y compris tout acte visant à réduire le territoire de Gaza;

6.    Réaffirme son attachement sans faille à la vision de la solution des deux États où deux États démocratiques, Israël et la Palestine, vivent côte à côte en paix, à l’intérieur de frontières sûres et reconnues, conformément au droit international et aux résolutions pertinentes des organes de l’ONU et, à cet égard, souligne l’importance d’unifier la bande de Gaza avec la Cisjordanie, sous l’Autorité palestinienne;

7.    Décide de rester saisi de la question.

Déclaration avant le vote

Avant le vote, la représentante des États-Unis a appelé Israël à tout faire pour protéger les civils, tout en notant que ce sont les dirigeants du Hamas qui ont mis en péril la vie des civils en se cachant dans des tunnels à proximité des populations.  Elle a évoqué l’incertitude absolue dans laquelle vivent des millions de Palestiniens qui ne savent pas de quoi leur avenir sera fait.  Après huit mois de douleur et de destruction, il faut que les combats cessent de manière durable, a-t-elle insisté en rappelant que tous les pays veulent la fin des combats et le retour des otages.  Les États-Unis ont d’ailleurs travaillé pendant des mois aux côtés de l’Égypte et du Qatar pour parvenir à un cessez-le-feu.  Elle a expliqué que ce ne fut pas le cas du Hamas qui avait rejeté tout accord.  La déléguée a précisé que le Président Biden a laissé savoir qu’Israël a accepté l’accord qui a été approuvé par les pays de la région également, ainsi que ceux du G7 et les 16 pays dont les citoyens sont retenus en otages par le Hamas.  Chaque jour qui s’écoule entraîne des souffrances inutiles, a-t-elle dit en exhortant les deux parties à appliquer les termes de l’accord sans condition préalable.  Elle a ensuite présenté le texte soumis au Conseil, précisant de nouveau que le Président Biden a fait savoir qu’Israël y souscrivait. 

Déclarations après le vote

Reprenant la parole à l’issue du vote, la représentante des États-Unis a déclaré que le Conseil a transmis aujourd’hui un message clair au Hamas: accepter l’accord de cessez-le-feu qui est proposé.  Elle a souligné qu’Israël l’a déjà fait.  « Les combats pourrait prendre fin aujourd’hui », a-t-elle martelé.  Elle s’est félicitée du fait que la communauté internationale a fait front uni en appuyant un accord qui permettra de sauver des vies, de reconstruire la vie des civils à Gaza, de réunir les otages israéliens avec leurs familles et d’ouvrir la voie à un Israël plus sûr, y compris sur la frontière nord avec le Liban.

Cet accord de cessez-le-feu ouvrira la voie à une cessation durable des hostilités et à un meilleur avenir pour tous, a-t-elle indiqué, notant que le peuple palestinien a connu un véritable enfer dans le cadre de cette guerre lancée par le Hamas.  Par cet accord, la possibilité est donnée de changer le cap, a-t-elle argué en appelant le Hamas à s’en saisir.  Expliquant que les États-Unis aideront à faire en sorte qu’Israël s’acquitte de ses responsabilités, la représentante a expliqué que l’Égypte et le Qatar ont garanti aux États-Unis de faire en sorte que le Hamas collabore de façon constructive, pour autant que ce dernier accepte cet accord.

En adoptant la quatrième résolution portant sur ce conflit, le Conseil dit clairement que la seule manière de  mettre un terme à ce cycle de violence et de construire une paix durable est de dégager un accord politique permettant de faire en sorte qu’Israël ne vive plus à l’ombre d’un groupe terroriste et soit intégré plus avant dans la région, a martelé la déléguée en précisant toutefois qu’Israël maintient son droit de se défendre contre toute menace à sa sécurité et de traduire en justice les auteurs de l’attaque du 7 octobre. 

Aujourd’hui, le Conseil a réaffirmé la vision des deux États avec une Autorité palestinienne reformée et une Cisjordanie et une bande de Gaza reconstruites, a-t-elle fait valoir en demandant une nouvelle fois au Hamas d’accepter cet accord.  « Aujourd’hui nous avons voté en faveur de la paix », a-t-elle conclu.

Le représentant de l’Algérie s’est dit « en pensée avec les plus de 37 000 Palestiniens tués par les forces d’occupation israéliennes ces huit derniers mois », dont plus de 20 000 étaient des femmes et des enfants.  Rendant hommage à ces « martyrs », il a affirmé que les Algériens ressentent vivement les souffrances des Palestiniens en raison de leur « propre histoire de lutte contre l’occupation coloniale ».  Dans ce contexte, il a estimé que son pays ne pouvait rester les bras ballants face au « châtiment collectif » des habitants de Gaza.  « Les vies palestiniennes comptent », a-t-il martelé, avant d’indiquer qu’il a voté en faveur du projet de résolution, considérant qu’il peut représenter un pas vers un cessez-le-feu immédiat.  Ce texte est loin d’être parfait mais il offre une « lueur d’espoir » aux Palestiniens, a ajouté le délégué, pour qui l’alternative était la poursuite du « massacre » à Gaza.  Cette résolution, a-t-il noté, permet un cessez-le-feu qui se poursuivra tant que dureront les négociations.  Pendant ce temps, les médiateurs de l’Égypte, des États-Unis et du Qatar œuvreront sans relâche pour arracher un accord sur la deuxième phase.  Cela garantit aussi le retour des habitants de Gaza dans leurs logements, y compris dans le nord du territoire, dans un délai de six semaines, a poursuivi le représentant se félicitant que le texte précise qu’aucun changement démographique ne sera toléré et que les forces d’occupation israéliennes doivent se retirer de l’ensemble de la bande de Gaza.

Étant donné le niveau de destruction sans précédent de Gaza, la communauté internationale réaffirme en outre son engagement en faveur de la reconstruction de l’enclave, a-t-il encore salué, assurant que l’Algérie y prendra sa part. Il s’est d’autre part réjoui que la résolution réaffirme l’engagement de la communauté internationale en faveur de la création d’un État palestinien.  Toute action visant à saper cet objectif serait vain, a-t-il dit, avant d’appeler à l’application du principe de responsabilité pour que les crimes contre l’humanité commis à Gaza ne restent pas impunis.  Si les ordonnances de la CIJ ne sont pas mises en œuvre et que les auteurs ne sont pas tenus de rendre des comptes, « tôt ou tard un nouveau génocide poindra à l’horizon », a-t-il averti. 

La représentante du Royaume-Uni a appelé les parties à saisir cette chance pour garantir la sécurité et la stabilité à tous les Israéliens et les Palestiniens. Ce sera un énorme soulagement pour les familles de voir les otages libérés, a-t-elle indiqué, en appelant à la fin des combats.  Elle a félicité l’Égypte, le Qatar et les États-Unis pour leurs efforts diplomatiques et a souhaité l’avènement de la solution des deux États, arguant qu’une paix pérenne doit être fondée sur le fait que le Hamas ne contrôle plus la bande de Gaza. 

La représentante de Malte a salué les efforts diplomatiques des États-Unis, ainsi que de l’Égypte et du Qatar pour parvenir à un cessez-le-feu à Gaza, en expliquant avoir voté en faveur de cette résolution qui a pour objectif de mettre fin à ce cycle de violence dévastatrice.  Elle a insisté sur l’impératif d’un accès humanitaire sans entrave et à grande échelle à Gaza.  Souhaitant la pleine mise en œuvre de la résolution du Conseil de sécurité et de l’ordonnance de la Cour internationale de Justice (CIJ), la déléguée a estimé que cela permettrait le retrait des forces israéliennes de Gaza et le lancement de la reconstruction de Gaza, tout en jetant les bases d’un processus politique crédible.  Elle a conclu en appelant les deux parties au conflit à respecter les termes de cette résolution.

Pour la représentante de la Suisse, ce plan représente la meilleure chance pour une sortie de l’effroyable violence qui fait rage au Proche-Orient et qui a fait des dizaines de milliers de victimes civiles depuis les actes de terreur commis par le Hamas le 7 octobre dernier.  La résolution adoptée s’inscrit aussi dans une logique du respect du droit international, a souligné la déléguée, qui a toutefois regretté que malgré la demande de plusieurs délégations, dont la sienne, l’appel au respect du droit international humanitaire et des droits de l’homme n’ait pas trouvé dans le texte voté aujourd’hui la place que lui ont réservé les résolutions précédentes.  Les événements de ces derniers jours l’ont encore démontré: le respect par les parties au conflit de leurs obligations de droit international est primordial pour éviter de nouvelles effusions de sang et la mort de civils, a souligné la représentante qui a salué le fait que quatre otages aient pu être réunis avec leurs familles, avant d’appeler à la libération immédiate de tous ceux encore détenus. 

Elle a dit être alarmée par le nombre très élevé de victimes palestiniennes rapportées ces derniers jours, en particulier lors de l’opération de sauvetage à Nusseirat.  La représentante a également fait part de son soutien aux négociations menées par l’Égypte, le Qatar et les États-Unis, et appelé Israël et le Hamas à conclure au plus vite la mise en œuvre de cet accord. 

Le représentant du Japon a salué les efforts diplomatiques vigoureux menés par les États-Unis, l’Égypte et le Qatar.  Il a soutenu la proposition en trois étapes présentée par le Président Biden estimant que si le Hamas accepte cet accord et que les deux parties s’engagent immédiatement et sincèrement à négocier sur la base de cette proposition, le cessez-le-feu tant attendu et la libération des otages pourront enfin avoir lieu. 

Il a espéré que cette prise de position ferme du Conseil aidera les parties à parvenir enfin à un accord de cessez-le-feu qui permettrait la libération de tous les otages et l’afflux d’une aide humanitaire cruciale à grande échelle. Aujourd’hui, le Conseil de sécurité a assumé sa responsabilité en matière de maintien de la paix et de la sécurité internationales en exprimant son vif désir de voir la fin du cercle vicieux de la violence, a souligné le représentant qui a appelé le Conseil à se tenir prêt à prendre d’autres mesures nécessaires.  « La population de Gaza et les otages encore détenus par le Hamas comptent sur nous. »

La représentante de la Slovénie a rappelé que, depuis le début de ce conflit, son pays réclame une voix forte et unie du Conseil sur la question d’un accord de cessez-le-feu complet à Gaza, se félicitant de la présentation de ce texte par les États-Unis.  Elle a cependant estimé que bon nombre des éléments de cet accord devraient déjà être mis en œuvre, de même que les dispositions des trois résolutions précédentes du Conseil et les ordonnances de la CIJ sur les mesures conservatoires.  Selon elle, cette guerre restera dans l’histoire comme l’un des conflits que le Conseil aurait dû éviter.  C’est pour cette raison que nous appelons une fois de plus à un cessez-le-feu immédiat, a-t-elle affirmé, y voyant la première étape vers une solution globale.  La déléguée a ajouté que, pour les mêmes raisons, son pays soutient l’organisation d’une conférence internationale de paix sous les auspices de l’ONU et reste attaché à la solution des deux États ainsi qu’à l’unification de la bande de Gaza avec la Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est, sous l’Autorité palestinienne. Enfin, après avoir rappelé que la Slovénie a reconnu la semaine dernière la Palestine comme un État indépendant et souverain, elle a appelé les autres États à lui emboîter le pas. 

Le représentant de la Chine a rappelé que le conflit à Gaza dure depuis plus de huit mois, qu’il a fait au moins 37 000 morts et que les habitants de l’enclave palestinienne subissent une situation humanitaire sans précédent.  Il a également rappelé que, face à ce drame, l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité ont adopté des résolutions appelant à un cessez-le-feu immédiat et pérenne, à la libération des otages et des détenus palestiniens, à des garanties pour l’accès humanitaire, à la protection des civils et à une reddition de comptes pour les violations du droit international humanitaire.  « Le sens commun aurait voulu que les parties concernées parviennent à un accord et que le Conseil l’approuve ensuite », a-t-il observé, estimant toutefois que l’initiative du Conseil en faveur d’un cessez-le-feu à Gaza constitue « une avancée ». 

Saluant le fait que le rédacteur ait modifié son texte à partir des contributions des autres délégations, le représentant a exprimé sa préoccupation quant à l’acceptation de l’accord par les parties.  Il s’est également demandé si cet accord en trois phases pourra se concrétiser.  Après avoir noté que la résolution prévoit un cessez-le-feu d’une durée au moins égale à celle des négociations sur le terrain, il a relevé que, selon l’auteur du texte, Israël a accepté cette proposition, « ce qui signifie que, tant que durera le cessez-le-feu, il n’y aura plus d’attaque ».  Enfin, après avoir souligné le caractère contraignant de toutes les résolutions du Conseil, il a souhaité que l’auteur du texte travaille « de manière sincère et responsable » pour pousser à la mise en œuvre de cet accord de cessez-le-feu. 

La représentante du Guyana a appelé le Conseil de sécurité à redoubler d’efforts pour parvenir à un cessez-le-feu et la libération des otages et accroître l’aide humanitaire à Gaza.  Elle a rappelé que la solution des deux États est la seule qui soit à la fois juste et pérenne.  La déléguée a indiqué que les parties en conflit devraient respecter le droit international humanitaire et les contrevenants devraient répondre de leurs actes.

Le représentant de l’Équateur a voté « en faveur de la paix » en appuyant ce projet de résolution.  Il a appelé les deux parties à accepter cet accord qui débouchera sur un cessez-le-feu immédiat et complet, permettra la libération de tous les otages et garantira l’accès de l’aide humanitaire à grande échelle à Gaza.  Il a insisté sur la mise en œuvre de toutes les étapes de cette proposition, y voyant une occasion qu’il faut saisir pour mettre fin à la spirale de violence et jeter les bases de la solution des deux États.

Le représentant de la Sierra Leone a estimé que les actions du Conseil de sécurité devraient compléter les efforts diplomatiques en cours qui permettront d’aboutir à un pacte significatif pour une paix durable.  Bien qu’il ne soit pas d’accord avec tous les éléments de la résolution, il a jugé important que le Conseil demande instamment à Israël et au Hamas de saisir cette occasion de s’engager de manière significative en faveur d’un accord qui conduira à un cessez-le-feu, à la libération des otages et à l’échange de prisonniers palestiniens, et qui permettra la distribution efficace de l’aide humanitaire à grande échelle dans toute la bande de Gaza ainsi que l’actualisation de la solution des deux États.  Pour éviter de nouvelles catastrophes et mettre fin à ce conflit brutal, le représentant a souligné que les parties au conflit doivent respecter et mettre en œuvre toutes les résolutions adoptées par le Conseil de même que les ordonnances de la CIJ.

Le représentant de la Fédération de Russie a indiqué qu’il s’est abstenu sur ce projet de résolution, bien que sa délégation ait invariablement préconisé un cessez-le-feu permanent, notamment pour la libération des otages et la normalisation de la situation humanitaire dans la bande de Gaza.  Nous gardons une attitude positive à l’égard des efforts diplomatiques menés sur le terrain mais nous nous interrogeons sur les contours de l’accord mentionné par le texte américain, a-t-il affirmé, regrettant que la délégation rédactrice n’en ait pas informé le Conseil.

De fait, a dénoncé le délégué, il n’y a eu aucun réel processus de négociation sur le projet de résolution, l’auteur exigeant que les membres du Conseil, pressés par le temps, le signent.  De même, a-t-il ajouté, il n’y a toujours pas de clarté quant à l’existence d’un consentement officiel israélien, comme indiqué dans la résolution, à « l’accord » proposé par le Président Biden, alors qu’Israël continue d’appeler à la poursuite de la guerre jusqu’à la victoire complète sur le Hamas.  Pour le représentant, il n’est pas approprié que le Conseil approuve un accord sans en garantir la mise en œuvre effective ni fournir une idée claire de la manière dont les parties se comportent à son égard. 

Depuis l’aggravation de la situation à Gaza, le Conseil a adopté trois résolutions dont la mise en œuvre reste virtuelle, a constaté le délégué.  Bien qu’un quatrième texte soit ajouté, cela peut être qualifié de tendance positive, a-t-il dit, estimant que l’adoption par le Conseil d’une nouvelle résolution, dont le contenu soulève de nombreuses questions et n’exige même pas des parties un cessez-le-feu immédiat et permanent, porte atteinte à son autorité en tant qu’organe principal de maintien de la paix et de la sécurité internationales.  Nous n’avons pas bloqué la résolution simplement parce qu’elle est soutenue par le monde arabe, a-t-il conclu, appelant à ce que des réponses soient apportées aux questions identifiées par sa délégation. 

Le représentant de la République de Corée a espéré que le projet de résolution aura un impact positif sur le terrain en pressant les deux parties, notamment le Hamas, d’accepter et de mettre en œuvre les termes de l’accord.  Il est également d’une importance cruciale qu’Israël reste fidèle à sa parole et à la proposition acceptée, a-t-il insisté. Il en va de la vie de personnes innocentes, y compris les otages israéliens et les civils palestiniens à Gaza. Le représentant a émis l’espoir que l’adoption de la résolution permettra de déboucher sur des résultats concrets sur le terrain, notamment sur une expansion massive de l’aide humanitaire. Les souffrances humaines causées par ce conflit sont tout simplement intolérables, a-t-il déclaré.

La représentante d’Israël a rappelé que les opérations militaires menées par son pays visent à détruire les capacités militaires du Hamas et libérer les otages tout en veillant à ce que Gaza ne constitue plus une menace pour Israël. Elle a rappelé que 120 otages israéliens sont toujours détenus par le Hamas et que le groupe continue de tirer des roquettes sur Israël.  C’est le Hamas qui veut que le conflit se poursuive et il faut que le Conseil de sécurité fasse pression sur lui, a-t-elle plaidé.  Elle a estimé que la pression exercée par ce texte arrive un peu tard et c’est à juste titre qu’Israël passe par la voie militaire comme ce fut le cas samedi dernier avec la libération de quatre otages.  Elle a précisé qu’ils étaient détenus par le Hamas avec la complicité de geôliers civils.  Les pertes de vie à Gaza sont une tragédie, mais Israël poursuivra ses objectifs militaires déclinés depuis le premier jour, a-t-elle assuré, soulignant que son pays ne compte pas donner cours à des négociations sans fin qui donneraient au Hamas le temps de se réarmer.

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