9593E SÉANCE - APRÈS-MIDI
CS/15650

Attaque contre les locaux diplomatiques de l’Iran en Syrie: le Conseil de sécurité appelé à éviter une escalade des tensions au Moyen-Orient

Le Conseil de sécurité s’est réuni, cet après-midi, pour faire le point sur l’évolution de la situation au Moyen-Orient au lendemain de l’attaque contre les locaux diplomatiques de l’Iran en Syrie.  À cette occasion, le Sous-Secrétaire général a appelé l’organe à travailler avec les parties pour éviter une escalade des tensions, alertant que toute erreur de calcul pourrait mener à un élargissement du conflit dans une région déjà instable, avec des conséquences dévastatrices pour les civils.

M. Khaled Khiari a précisé que dans une lettre, l’Iran avait informé que plusieurs membres de son personnel, y compris des conseillers militaires de haut rang, avaient été tués, hier, lors d’une attaque des Forces de défense israéliennes contre son consulat à Damas, en Syrie.

Des attaques de plus en plus meurtrières visant des cibles liées à l’Iran en Syrie ont été attribuées à Israël, notamment depuis le début du conflit avec le Hamas à Gaza, le 7 octobre, a signalé le haut fonctionnaire qui a précisé qu’au moins 12 attaques de ce type ont eu lieu cette année.  Israël a rarement revendiqué ces incidents même si ses responsables ont reconnu que des opérations militaires ont lieu en Syrie et suggèrent que ces attaques se poursuivraient à l’avenir, a-t-il ajouté. 

Ces attaques ont été condamnées par la quasi-totalité des délégations qui ont appelé au respect de l’inviolabilité des installations et du personnel diplomatiques et consulaires. 

Les actes aveugles du 1er avril menés par Israël ont entraîné la « destruction totale » du consulat iranien à Damas avec un nombre considérable de morts et de blessés, a déploré la Fédération de Russie qui a accusé Israël de faire fi des résolutions du Conseil de sécurité et des principes fondamentaux des Conventions de Vienne de 1961 et 1963 sur les relations diplomatiques et consulaires.  Ces attaques provocatrices visant à attiser les tensions peuvent être lourdes de conséquences pour la région, a prévenu la délégation.

Une condamnation relayée par la Chine, ainsi que par l’Algérie selon qui le « timing » de cette attaque, au regard du vote de la résolution 2728 (2024), serait le signe d’un mépris délibéré des appels à la cessation des hostilités réclamés par l’ensemble de la communauté internationale.  Le Conseil de sécurité doit réagir de manière ferme et décisive, a plaidé le représentant. 

Exhortant les acteurs de la région à faire preuve de retenue, la France a constaté, de son côté, que les frappes d’hier s’inscrivent dans un continuum de tensions dans la région. Selon elle, l’Iran porterait une « lourde responsabilité » dans cette escalade.  Un point de vue partagé par le Royaume-Uni qui a pointé le soutien militaire, financier et politique apporté par l’Iran à des groupes qui ont mené et menacé d’attaquer Israël, citant notamment le Hamas, le Jihad islamique palestinien, le Hezbollah, les milices en Syrie et en Iraq et les houthistes.

Tous les membres du Conseil de sécurité devraient s’accorder sur le fait que l’Iran et la Syrie devraient cesser toute escalade ou tout appui d’un groupe contribuant à l’instabilité dans la région, ont appuyé les États-Unis qui se sont inquiétés de la présence de « groupes terroristes » dans les locaux visés. Alors que la lumière est à peine en train de se faire sur les faits, l’Iran et ses partenaires doivent éviter d’enflammer la situation, a prévenu la délégation qui a par ailleurs assuré ne pas avoir été informée au préalable de l’incident du 1er avril.

Ces accusations ont été rejetées avec force par la représentante de l’Iran qui a prévenu que les attaques dont ont été la cible les locaux diplomatiques iraniens représentent une menace réelle pour la région, ainsi que pour la paix et la sécurité internationales.  Israël veut attiser les tensions et prolonger le conflit.  L’Iran a su faire preuve de retenue, « mais il y a une limite à ce que l’on peut supporter », a averti la représentante qui a prévenu qu’« Israël devra faire face aux conséquences de ces actes ». 

« Israël et les États-Unis sont responsables de l’escalade régionale », a dénoncé à son tour le représentant de la Syrie qui a énuméré les attaques que son pays aurait subi ces dernières semaines, les attribuant à Israël et à d’autres groupes terroristes supplétifs.  Ces attaques n’auraient pu être menées sans l’appui des États-Unis, a-t-il assuré.

La situation est « intenable », s’est alarmée la représentante de Malte.  La désescalade doit être la priorité absolue et cela démarre par la mise en œuvre de la résolution 2728 (2024), ce qui signifie un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et le retour des otages israéliens dans leur pays.  Il faut éteindre l’incendie de la guerre avant qu’il ne soit trop tard, a-t-elle exhorté. 

L’Équateur, le Guyana, le Japon, le Mozambique, la République de Corée, la Sierra Leone, la Slovénie et la Suisse ont exprimé des positions similaires. 

MENACES CONTRE LA PAIX ET LA SÉCURITÉ INTERNATIONALES

Exposé

M. KHALED KHIARI, Sous-Secrétaire général pour le Moyen-Orient, l’Asie et le Pacifique, a indiqué que l’Iran avait informé le Conseil de sécurité hier qu’Israël avait lancé des frappes contre ses locaux diplomatiques à Damas, en Syrie. Cinq membres du personnel iranien ont trouvé la mort, y compris des conseillers militaires de haut rang, et les informations font à présent état de 13 victimes en tout dont 6 citoyens syriens, a-t-il détaillé.  Après avoir indiqué que cette attaque a été condamnée par le Secrétaire général, le haut fonctionnaire a appelé au respect de l’inviolabilité des installations et du personnel diplomatiques et consulaires.  La souveraineté et l’intégrité territoriale des États Membres doivent aussi être respectées. 

M. Khiari a ensuite indiqué que six armées étrangères opèrent sur le territoire syrien, faisant reculer de plus en plus un règlement pacifique du conflit.  Des attaques de plus en plus meurtrières visant des cibles liées à l’Iran en Syrie ont été attribuées à Israël, notamment depuis le début du conflit avec le Hamas à Gaza, le 7 octobre, a-t-il fait savoir, précisant qu’au moins 12 attaques de ce type ont eu lieu cette année.  Et si Israël a rarement revendiqué ces incidents, ses responsables ont reconnu que des opérations militaires ont lieu en Syrie et suggèrent que ces attaques se poursuivraient à l’avenir. 

Le Sous-Secrétaire général a appelé le Conseil à travailler avec les parties pour éviter une escalade des tensions, exhortant en outre les parties à faire preuve de la plus grande retenue.  Toute erreur de calcul pourrait mener à un élargissement du conflit dans une région déjà instable, avec des conséquences dévastatrices pour les civils. 

 

(En raison de la crise de liquidités qui affecte l’Organisation des Nations Unies, la Section des communiqués de presse 
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