Conseil de sécurité: appels soutenus à un cessez-le-feu humanitaire à Gaza, à la libération des otages et à un règlement dans le cadre de la solution des deux États
Sur fond du témoignage glaçant du Secrétaire général de Médecins Sans Frontières (MSF) sur la situation à Gaza, les membres du Conseil de sécurité ont été nombreux, ce matin, à déplorer l’inaction du Conseil depuis maintenant près de 140 jours. Après avait échoué une nouvelle fois, il y a deux jours, à adopter un projet de résolution exigeant un cessez-le-feu humanitaire immédiat à Gaza, du fait du veto des États-Unis, M. Christopher Lockyear n’a pas hésité à dire qu’il ne s’agit plus simplement d’inaction politique mais bien de complicité politique. Il s’est indigné que soient passées sous silence les violations du droit international à Gaza où les attaques d’hôpitaux s’ajoutent à celles menées contre des convois humanitaires. L’anéantissement systématique d’un système de santé qui en découle est pour lui « soit intentionnel, soit révélateur d’une incompétence irresponsable ».
À Khan Younès et ailleurs, ce sont des hôpitaux, des écoles et d’autres sites protégés par le droit international qui ont été visés par le Forces de défense israéliennes, a confirmé le Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le Moyen-Orient. M. Tor Wennesland, qui était sur place la semaine dernière, a fait état de graves pénuries de nourriture, d’eau, d’abris et de médicaments, mais aussi de la propagation de maladies transmissibles alors que plus de 2 millions de personnes sont confrontées à une insécurité alimentaire extrême. Ce désespoir et ces pénuries ont entraîné un effondrement presque total de l’ordre public et les services essentiels ont été fortement affectés par les combats: 84% des installations de santé et d’éducation sont endommagées ou détruites et plus de 62% des routes et des lignes électriques sont inutilisables, a-t-il informé.
Alors que cette « guerre dévastatrice » dure depuis près de quatre mois, le Coordonnateur spécial s’est alarmé qu’il n’y ait « toujours pas de fin en vue », ni pour le traumatisme des personnes touchées par les horreurs déclenchées le 7 octobre en Israël, ni pour la population de Gaza, ni pour l’escalade des tensions dans la région. Après avoir insisté sur l’urgence d’un accord qui permette d’instaurer un cessez-le-feu humanitaire et de libérer les otages, il a exhorté toutes les parties concernées, y compris les autorités israéliennes, à s’attaquer aux principaux obstacles entravant la réponse humanitaire sur le terrain. Cela passe par des mesures de sécurité renforcées et davantage de points de passage, en particulier dans le nord de la bande où le Programme alimentaire mondial (PAM) a dû suspendre ses opérations pour des raisons de sécurité.
En tant que Puissance occupante, a rappelé la Suisse, Israël doit assumer ses responsabilités en droit international, c’est-à-dire assurer l’approvisionnement de la population en vivres et en produits médicaux, comme l’a rappelé clairement la Cour internationale de Justice (CIJ). Pourtant, malgré les appels répétés à augmenter l’aide humanitaire, MSF a constaté qu’il y en a de moins en moins à Gaza, l’un des obstacles majeurs étant l’absence de distinction entre civils et combattants. « Il n’y a pas de temps à perdre pour mettre en place le cadre nécessaire au redressement de Gaza et à un règlement politique à long terme du conflit israélo-palestinien », en a conclu le Coordonnateur spécial en plaidant pour des mesures significatives et irréversibles en faveur d’une solution fondée sur la coexistence de deux États.
Le sentiment d’urgence était alimenté ce matin par le fait que plus de 1,5 million de personnes sont actuellement « coincées » à Rafah, dans le sud du territoire, alors qu’Israël brandit le spectre d’une offensive militaire de taille. Les appels à y renoncer se sont multipliés, y compris de la part des États-Unis. L’Algérie, porte-plume du projet de résolution présenté mardi dernier et non adopté à cause du veto américain, a mis en garde de l’éventualité d’un « scénario de nettoyage ethnique dont l’histoire se rappellera ». Même son de cloche du côté de la Fédération de Russie pour laquelle les vetos successifs des États-Unis sont une tactique délibérée visant à pousser les Palestiniens hors de Gaza, vers l’Égypte. Les efforts diplomatiques de Washington n’ont pour le moment abouti à rien, a tranché le représentant russe estimant qu’ils visent surtout à donner du temps à Israël pour poursuivre « le nettoyage de Gaza ».
Les efforts diplomatiques de Washington incitent les parties à accepter un accord qui conduirait à la libération des otages et à un cessez-le-feu de six semaines, a voulu expliquer le délégué des États-Unis. Il a justifié cette démarche diplomatique en faisant valoir que la mise en œuvre de la vision d’un État palestinien indépendant demeure confrontée à de nombreux obstacles, dont le Hamas, qui détient toujours 134 otages israéliens.
Le Secrétaire général de MSF s’est montré critique envers la position américaine estimant que toute résolution conduisant à approuver tacitement la poursuite de la violence et des atrocités massives à Gaza, comme le propose le projet de texte des États-Unis, est inacceptable. La population de Gaza a besoin d’un cessez-le-feu durable et non d’une « période de calme temporaire », a-t-il tranché ajoutant que « tout ce qui ne va pas dans ce sens constitue une négligence grave ». Rappelant aux États-Unis qu’un cessez-le-feu immédiat est le souhait de la plupart des membres du Conseil et de la communauté internationale, la Chine a espéré que la délégation américaine ne perdrait pas cela de vue et qu’elle œuvrerait à un consensus autour de son projet de résolution. Pour le Guyana, qui préside le Conseil ce mois-ci, il est tout simplement inacceptable à ce stade de continuer de « jouer avec les mots » au sein du Conseil pour refuser de protéger la population de Gaza.
À l’instar du Coordonnateur spécial, les membres du Conseil ont été nombreux à souligner le rôle prépondérant que joue l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) à Gaza et en Cisjordanie, en appelant la communauté internationale à lui maintenir son appui financier, alors que l’Office a pris des mesures sévères et a lancé une enquête sur les allégations d’Israël au sujet du soutien au Hamas par 12 membres de son personnel. Ne pas soutenir l’Office équivaut à une « punition collective » sur la base de simples allégations, a argué le Guyana alors que la Russie a parlé de chantage humanitaire et de politisation des questions humanitaires.
Face au risque réel de voir un embrasement régional, comme en témoignent l’escalade de la violence en Cisjordanie, les tirs le long de la Ligne bleue entre Israël et le Hezbollah ou encore les attaques de navires par les houthistes en mer Rouge, les membres du Conseil sont tombés d’accord sur l’impératif de restaurer un horizon politique et de travailler à l’édification d’un État pour les Palestiniens. En attendant, la suspension des combats est une étape essentielle à l’acheminement de l’aide humanitaire à la population de Gaza et à la libération des otages, comme l’a souligné entre autres le Royaume-Uni.
LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT, Y COMPRIS LA QUESTION PALESTINIENNE
Déclarations
M. TOR WENNESLAND, Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, a regretté qu’il n’y ait toujours pas de fin en vue alors que nous approchons des 140 jours d’une guerre dévastatrice, ni pour le traumatisme des personnes touchées par les horreurs déclenchées le 7 octobre, ni pour la population de Gaza, ni pour l’agitation régionale. Il a déclaré que ce qu’il a vu lui-même à Gaza cette semaine est « choquant et insoutenable », avant d’exprimer ses préoccupations quant à la possibilité d’une opération militaire israélienne de grande envergure dans la zone densément peuplée de Rafah, où 1,4 million de Palestiniens sont réfugiés et où se trouvent les seuls points d’entrée de marchandises pour toute la bande. « Je ne saurais trop insister sur l’urgence d’un accord qui permette d’instaurer un cessez-le-feu humanitaire et de libérer les otages », a-t-il martelé avant de réitérer son appel à la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages et à l’instauration d’un tel cessez-le-feu.
D’ici là, il continuera d’exhorter toutes les parties concernées, y compris les autorités israéliennes, à s’attaquer aux principaux obstacles à la réponse humanitaire sur le terrain, en soulignant qu’il y a un réel besoin de plus de mesures de sécurité et de points d’accès pour augmenter l’aide, en particulier dans le nord. M. Wennesland maintiendra également ses engagements dans la région et au niveau international, non seulement pour soutenir tous les efforts en faveur d’un cessez-le-feu, mais aussi pour parvenir à une compréhension plus commune et à une approche plus coordonnée des crises humanitaire, sécuritaire et politique complexes qui touchent Gaza et l’ensemble du Territoire palestinien occupé ainsi qu’Israël et la région. Il n’y a pas de temps à perdre pour mettre en place le cadre nécessaire au redressement de Gaza et à un règlement politique à long terme du conflit israélo-palestinien, a-t-il insisté en plaidant pour des mesures significatives et irréversibles en faveur d’une solution fondée sur la coexistence de deux États.
Faisant le bilan humain de ce conflit, le Coordonnateur a avancé les chiffres de 28 000 morts palestiniens, dont un grand nombre de femmes et d’enfants, ajoutant que les Forces de défense israéliennes (FDI) affirment que plus de 10 000 d’entre eux étaient des militants. Outre les 1 200 morts du 7 octobre en Israël, les FDI ont fait état de 235 soldats tués à Gaza depuis le début des opérations terrestres. Sur les 253 otages enlevés le 7 octobre, 134 seraient toujours retenus par le Hamas, 112 ont été libérés et 11 corps ont été retrouvés. Enfin, 160 membres du personnel de l’ONU ont été tués à Gaza, ce qui représente le plus grand nombre de victimes dans l’histoire de l’Organisation, a-t-il rappelé.
Le Coordonnateur spécial a ensuite passé en revue la situation sur le terrain, et notamment à Khan Younès où des écoles, des hôpitaux et d’autres lieux protégés ont été ciblés par des frappes aériennes israéliennes et des tireurs embusqués qui disent vouloir s’en prendre aux installations et équipements du Hamas. Dans le même temps, les groupes armés palestiniens ont continué les tirs de roquettes aveugles depuis Gaza en direction d’Israël, bien qu’à une fréquence et une portée moindres.
Revenant sur la situation humanitaire « désespérante » dans la bande de Gaza, M. Wennesland a fait état des graves pénuries de nourriture, d’eau, d’abris et de médicaments, selon les personnes déplacées. Les maladies transmissibles se propagent dans des conditions insalubres et plus de 2 millions de personnes sont confrontées à une insécurité alimentaire extrême, les femmes et les enfants étant les plus menacés. Ce désespoir et cette pénurie ont entraîné un effondrement presque total de l’ordre public et les services essentiels ont été fortement affectés par les combats. Ainsi, 84% des installations de santé et d’éducation sont endommagées ou détruites et plus de 62% des routes et des lignes électriques sont inutilisables.
Le Coordonnateur humanitaire de l’ONU a déclaré avoir un plan pour fournir l’essentiel (nourriture, abris, médicaments, eau et assainissement) qui ne pourra être réalisé qu’en fonction de la coordination des mouvements humanitaires, d’une désescalade efficace et de l’approbation par Israël des équipements de communication essentiels et des véhicules blindés qui offrent les conditions minimales de sécurité pour le personnel. Il a exhorté à ne pas cibler les convois et les enceintes des Nations Unies et à protéger leurs équipements, regrettant à cet égard que le Programme alimentaire mondial (PAM) ait été contraint d’interrompre ses livraisons dans le nord de la bande de Gaza à la suite de multiples incidents de sécurité. Fort de ce constat, le Coordonnateur spécial a renouvelé son appel à ouvrir plus de points de passage à la partie nord de Gaza.
Revenant ensuite sur les allégations israéliennes selon lesquelles 12 membres du personnel de l’UNRWA auraient été impliqués dans les attaques brutales contre des Israéliens le 7 octobre, il a souligné que le Secrétaire général et l’UNRWA avaient pris des mesures rapides, notamment en licenciant les 10 membres du personnel en activité et en lançant des enquêtes internes et indépendantes. Il n’en reste pas moins que les principaux donateurs ont suspendu leur aide à l’Office, soit plus de la moitié des recettes prévues pour 2024, a-t-il pointé, en appelant à reconnaître que l’UNRWA reste l’épine dorsale de la réponse humanitaire sur le terrain. Il a donc fait sien l’appel du Secrétaire général aux donateurs pour qu’ils garantissent la continuité des opérations de l’UNRWA, non seulement pour Gaza, mais aussi pour la stabilité de la région.
M. Wennesland s’est également inquiété de l’escalade de la violence en Cisjordanie où 27 Palestiniens ont été tués par les FDI et où les tensions avec les colons augmentent, surtout à l’approche du ramadan. Il a également exprimé ses préoccupations quant à la situation économique en Cisjordanie et la crise fiscale que connaît l’Autorité palestinienne.
Très préoccupé par le risque sérieux d’une nouvelle escalade régionale, il a aussi parlé des échanges de tirs entre Israël et le Hezbollah de l’autre côté de la Ligne bleue, ce qui s’est traduit par le déplacement d’environ 100 000 Israéliens et plus de 87 000 Libanais. Il a aussi exprimé son inquiétude quant aux actes des houthistes en mer Rouge. Il a conclu en appelant à mener une réponse collective, coordonnée et globale, non seulement pour résoudre la crise immédiate à Gaza, mais aussi pour aider à restaurer un horizon politique pour les Palestiniens et les Israéliens, tout en promouvant une plus grande stabilité et la paix dans la région. « Pour ce faire, nous avons besoin de toute urgence d’un accord pour parvenir à un cessez-le-feu humanitaire et à la libération des otages. »
M. CHRISTOPHER LOCKYEAR, Secrétaire général de Médecins Sans Frontières (MSF), a rappelé que plus de 1,5 million de personnes sont actuellement coincées à Rafah, dans le sud du territoire, et subissent la campagne militaire israélienne. Nous vivons dans la peur d’une invasion terrestre, a-t-il dit, avant de faire état d’un tir terrestre d’obus survenu à Khan Younès voilà à peine 48 heures sur une maison abritant le personnel de l’ONG et leurs familles. Deux personnes ont été tuées et six autres gravement brûlées, dont des femmes et des enfants, a dénoncé l’intervenant, en précisant que le bâtiment portait le drapeau de MSF. Certaines personnes se sont retrouvées coincées dans le bâtiment en feu tandis que des tirs intenses empêchaient les ambulances de les atteindre, a-t-il relaté. Selon lui, ce type d’attaques, qui s’ajoutent à celles menées contre des convois et des hôpitaux, est « soit intentionnel, soit révélateur d’une incompétence irresponsable ».
Confiant avoir été horrifié par le massacre perpétré par le Hamas en Israël, le 7 octobre dernier, il s’est dit également horrifié par la réponse d’Israël. « Nous ressentons l’angoisse des familles dont les proches ont été pris en otage le 7 octobre, mais aussi celle des familles des personnes arbitrairement détenues à Gaza et en Cisjordanie. » Ces morts, ces destructions et ces déplacements forcés sont le résultat de choix militaires et politiques qui ignorent ouvertement la vie des civils, s’est-il indigné, affirmant avoir assisté depuis 138 jours aux souffrances inimaginables de la population de Gaza et à l’anéantissement systématique d’un système de santé que son organisation soutient depuis des décennies.
Pour M. Lockyear, cette situation est le point culminant d’une « guerre de punition collective » et la réponse humanitaire à Gaza n’est plus qu’une « illusion ». Malgré les appels à augmenter l’aide humanitaire, il y en a de moins en moins, a-t-il expliqué, expliquant qu’un des obstacles est l’absence de distinction entre civils et combattants. Signalant qu’il n’existe plus aucun système de santé digne de ce nom à Gaza, il a réfuté le prétexte invoqué par Israël selon lequel les installations médicales seraient utilisées à des fins militaires. « Nous n’avons vu aucune preuve vérifiée de manière indépendante de cela. » Indiquant que, depuis le 7 octobre, le personnel de MSF avait été contraint d’évacuer neuf établissements de santé différents à Gaza, il a rappelé que les patients souffrent de blessures graves nécessitant des soins sophistiqués et une rééducation intensive. Or les médecins ne peuvent pas soigner ces blessures sur un champ de bataille ou dans les cendres des hôpitaux détruits, s’est-il lamenté, évoquant des amputations d’enfants sans anesthésie, des gazes réutilisées de patient à patient, des femmes enceintes laissées sans soins pendant des mois et obligées d’accoucher dans des tentes en plastique. Il s’est dit particulièrement inquiet pour les enfants, qui, s’ils survivent, porteront non seulement les blessures visibles mais aussi « les blessures invisibles des déplacements répétés, de la peur constante et du fait de voir leurs proches littéralement démembrés sous leurs yeux ».
Le Secrétaire général de MSF a aussi alerté sur les dangers énormes auxquels est confronté le personnel médical aujourd’hui épuisé, avant d’appeler à ce que tout cela cesse. Regrettant que le Conseil de sécurité n’ait toujours pas réussi à résoudre efficacement ce conflit, il s’est dit consterné de voir les États-Unis utiliser leur droit de veto pour entraver les efforts visant à adopter « la résolution la plus évidente, celle exigeant un cessez-le-feu immédiat et durable ». À ses yeux, le Conseil devrait rejeter toute résolution conduisant à approuver tacitement la poursuite de la violence et des atrocités massives à Gaza, comme le proposait le projet de texte des États-Unis. La population de Gaza a besoin d’un cessez-le-feu durable et non d’une « période de calme temporaire », a-t-il fait valoir, estimant que « tout ce qui ne va pas dans ce sens constitue une négligence grave ». Enfin, après avoir rappelé que la protection des civils incombe aussi aux membres individuels du Conseil en tant que parties aux Conventions de Genève, il a exigé « l’espace nécessaire pour transformer l’illusion de l’aide en une assistance significative ».
Le représentant des États-Unis a fait valoir que la meilleure façon de progresser vers une paix pérenne est de garantir la sécurité et de soutenir la création d’un État palestinien indépendant aux côtés d’Israël. Or, la mise en œuvre de cette vision demeure confrontée à de nombreux obstacles, dont le Hamas, qui détient toujours 134 otages israéliens. « Il n’y aura pas de cessez-le-feu pérenne à Gaza sans la libération des otages », a réaffirmé le représentant en indiquant que son pays poursuit les pourparlers sur cette question avec ses partenaires, dont l’Égypte. Le Président Joseph Biden a indiqué qu’une offensive terrestre à Rafah entraînerait des déplacements majeurs de population, y compris chez les pays voisins, avec des effets majeurs sur la paix et la sécurité régionales. Dans les circonstances, une telle offensive ne devrait pas avoir lieu. « Israël ne devrait pas entreprendre une opération qui entraînerait davantage de souffrances et aggraverait la crise humanitaire en l’absence d’un plan viable pour protéger les civils », a-t-il insisté.
Selon le représentant, un cessez-le-feu temporaire lié à un accord sur la libération des otages serait la meilleure voie à suivre pour assurer la protection des civils. Les États-Unis ont d’ailleurs exprimé clairement à Israël leurs préoccupations à ce sujet, a assuré le délégué. Toutefois, a-t-il ajouté, nous ne devons pas oublier que 1,5 million de civils à Gaza ne seraient pas en péril aujourd’hui si le Hamas ne s’était pas d’abord attaqué à des civils et s’il ne se cachait pas à l’intérieur d’infrastructures civiles. Ces abus n’enlèvent cependant rien à la responsabilité d’Israël de tout faire pour protéger la population civile, y compris en ouvrant des points de passage supplémentaires, a-t-il ajouté.
Dans l’intervalle, les États-Unis ont entrepris des négociations concernant un « produit » du Conseil de sécurité qui vise à soutenir la diplomatie sur le terrain pour mettre fin à ce conflit une fois pour toutes. Washington incite les parties à accepter un accord qui conduirait à la libération des otages et à un cessez-le-feu de six semaines, a-t-il précisé.
Le représentant de la Fédération de Russie a mis sur le compte des États-Unis l’incapacité du Conseil de sécurité à adopter une résolution sur un cessez-le-feu immédiat à Gaza, rappelant que les bombardements israéliens se poursuivent. Il s’agit selon lui d’une tactique délibérée visant à pousser les Palestiniens hors de Gaza et vers l’Égypte. Les efforts diplomatiques de Washington n’ont abouti à rien pour le moment, a constaté le délégué pour qui ces efforts visent surtout à donner du temps à Israël pour poursuivre « le nettoyage de Gaza ». À son avis, ils ne permettront pas de libérer les otages. « Dire que le cessez-le-feu est impensable sans la libération des otages est cynique. » Le délégué a analysé la solution alternative proposée par les États-Unis comme une façon de protéger Israël et les intérêts géopolitiques des États-Unis au Moyen-Orient. Le cessez-le-feu humanitaire immédiat est indispensable, en a déduit le représentant.
Regrettant que l’impasse dans laquelle se trouve le Conseil de sécurité ait pour conséquence de propager la violence à la Syrie, au Liban, à l’Iraq et au Yémen, le délégué a affirmé que les pays occidentaux essaient de faire taire les mécontents en bombardant ces pays souverains. Ces actions constituent une menace directe à la paix et la sécurité internationales, a-t-il dénoncé. De plus, de l’avis du représentant, il n’y a plus de chances de voir cesser la catastrophe humanitaire à Gaza vu que les opérations militaires israéliennes se poursuivent. Il a d’ailleurs affirmé ne pas comprendre la décision d’un certain nombre de donateurs occidentaux de suspendre leur financement de l’UNRWA. Ces décisions sont amorales, constituent un chantage humanitaire et ne font que politiser les questions humanitaires, a-t-il fustigé. Le délégué a aussi condamné les tentatives de discréditer l’UNRWA en collant des étiquettes politiques à ses activités. Pour régler ce conflit, il faut une solution politique et diplomatique dans le cadre de la solution des deux États et un cessez-le-feu humanitaire, a conclu le délégué.
Le représentant du Japon a réitéré sa condamnation sans équivoque des actes odieux commis il y a près de 140 jours par le Hamas et appelé à la libération inconditionnelle de tous les otages. Depuis, près de 30 000 Palestiniens ont perdu la vie, 75% de la population a été déplacée et environ 70% des maisons ont été détruites ou endommagées, a-t-il comptabilisé. Le représentant a exprimé sa profonde préoccupation face à une éventuelle offensive militaire israélienne à Rafah, où près de 1,5 million de personnes sont réfugiées. « La situation humanitaire à Gaza est un cauchemar depuis trop longtemps. »
Pour répondre aux énormes besoins humanitaires à Gaza, une plus grande coordination entre les parties concernées est nécessaire, a fait valoir le représentant. Il a exhorté Israël à ouvrir des postes frontaliers supplémentaires et à sécuriser les couloirs humanitaires. À cette fin, il a plaidé pour la mise en place rapide d’un cessez-le-feu humanitaire. Malgré le nouvel échec du Conseil à adopter une résolution il y a deux jours, il a exprimé sa profonde appréciation des pourparlers diplomatiques quadripartites en cours. Ce conflit, a-t-il ajouté, s’étend déjà à toute la région, depuis la violence des colons israéliens en Cisjordanie jusqu’à l’intensification des hostilités entre le Hezbollah et Israël et aux attaques des houthistes contre les navires en mer Rouge. Enfin, tout en prenant au sérieux les allégations portées contre l’UNRWA, le représentant a noté que ses services sont vitaux pour les Palestiniens de la région et que les enquêtes en cours doivent aboutir rapidement.
La représentante du Royaume-Uni a assuré que son pays entend voir la fin des combats à Gaza. Elle a cependant reconnu que de simples appels au cessez-le-feu ne le feront pas advenir et ne le rendront pas durable. Dans ces conditions, elle a appelé à une « suspension immédiate » des combats pour permettre l’acheminement de l’aide humanitaire à la population de Gaza et la libération des otages, avant d’avancer ensuite vers un cessez-le-feu durable et permanent. « Sans cela, il y aura un retour à la destruction, aux combats et à la mort. » Pour la représentante, il est impératif d’œuvrer à la sortie de tous les otages, à la création d’un nouveau Gouvernement pour la Cisjordanie et Gaza, assorti d’un soutien international, à l’élimination des capacités militaires du Hamas et à un horizon politique qui offre une voie crédible vers la solution des deux États. C’est pourquoi, a-t-elle insisté, les négociations en cours sont essentielles.
Le Royaume-Uni travaille sans relâche avec ses partenaires de la région pour appuyer cet objectif, a indiqué la représentante, avant de se dire préoccupée par la perspective d’une offensive terrestre à Rafah, où s’est réfugié l’essentiel de la population du territoire. Elle s’est également déclarée inquiète du fait que le PAM ait dû interrompre ses fournitures de vivres dans le nord de Gaza, souhaitant qu’Israël appuie l’ONU pour garantir une livraison de l’aide dans toute l’enclave. Israël doit aussi garantir une désescalade effective et prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité du personnel et des installations médicales, a-t-elle plaidé. Enfin, à l’approche du ramadan, elle a enjoint toutes les parties à appeler au calme et à ne pas exacerber les tensions sur les Lieux saints.
La représentante de la Suisse a dit être consternée par les attaques ayant touché des membres de familles du personnel de Médecins Sans Frontières (MSF). Elle a regretté la non-adoption d’une résolution appelant à la mise en place immédiate d’un cessez-le-feu humanitaire à Gaza. La déléguée s’est dite aussi préoccupée par les conséquences humanitaires catastrophiques que pourrait avoir une large offensive militaire à Rafah. Elle a condamné des hostilités qui continuent de faire de nombreuses victimes civiles à Gaza ainsi que les actes de terreur et les attaques aveugles du Hamas commis dès le 7 octobre. « Il faut libérer immédiatement et sans condition les otages. » La déléguée a appelé les parties à épargner et protéger la population civile, rappelant que les tirs de roquettes aveugles sont interdits par le droit international humanitaire.
La représentante a également rappelé que les hôpitaux doivent être protégés: ils ne doivent pas faire l’objet d’attaques ni être utilisés en dehors de leur fonction humanitaire pour commettre des actes nuisibles à l’ennemi. La déléguée s’est également inquiétée des conséquences de l’effondrement du système de santé dans la bande de Gaza, soulignant que la Puissance occupante a le devoir d’assurer l’approvisionnement de la population en vivres et en produits médicaux, comme l’a rappelé clairement la Cour internationale de Justice (CIJ). Après avoir appelé Israël à le faire, elle a parlé de l’UNRWA en disant attendre des enquêtes indépendantes à propos des accusations graves portant sur certains de ses employés. Elle a conclu en demandant que la protection des civils déplacés dans la bande de Gaza fasse partie intégrante du futur État palestinien, et en réclamant un cessez-le-feu humanitaire à Gaza.
Le représentant de la Chine a regretté le veto posé par les États-Unis il y a deux jours sur un projet de résolution qui demandait un cessez-le-feu immédiat à Gaza. « Nous sommes encore passés à côté de l’occasion de mettre fin à la situation terrible à Gaza et d’éviter une guerre plus importante. » Il leur a signalé qu’il s’agit pourtant d’un souhait commun de la majorité des membres du Conseil, voire de la communauté internationale. Dès lors, il a espéré que les États-Unis sauraient respecter le consensus entre les membres du Conseil sur le nouveau projet de résolution qu’ils ont l’intention de proposer, les appelant aussi à ne plus tourner autour du pot ni tenir des propos ambigus. Il est urgent que le Conseil fasse enfin son devoir de mettre un frein afin d’éviter une plus grande catastrophe, s’est-il impatienté. Le délégué a aussi exigé que l’offensive israélienne à Rafah cesse immédiatement, demandant à Israël de renoncer à ce plan et de mettre fin à ses mesures de punition collective.
Venant à la situation humanitaire, le représentant a appelé à garantir un approvisionnement suffisant et sans entrave de l’aide à Gaza, notant avec inquiétude la suspension des opérations du PAM dans le nord de Gaza. Il a exigé la sécurité du personnel et des installations humanitaires sur le terrain ainsi que la pleine mise en œuvre des résolutions 2712 et 2720 (2023) du Conseil de sécurité. Il a insisté pour qu’Israël permette l’ouverture d’un plus grand nombre de points de passage, par voies terrestre, maritime et aérienne. S’agissant de l’UNRWA, le représentant a appelé les donateurs à lui maintenir leur financement, en leur rappelant le rôle de premier plan qu’il joue, en particulier à Gaza et en Cisjordanie.
Face au spectre d’une guerre plus large qui se profile dans la région, le représentant a appelé toutes les parties à la retenue et au calme arguant que « la violence n’appelle que la violence ». Il faut revitaliser la solution des deux États, a-t-il recommandé en déclarant qu’un « État palestinien indépendant n’est pas un cadeau mais un droit inaliénable du peuple palestinien », dont Gaza doit faire partie. Le représentant a sommé Israël d’arrêter d’éroder les bases de cette solution par le déplacement forcé de civils palestiniens. Enfin, il a annoncé que la Chine est favorable à la tenue d’une conférence internationale de paix qui ferait autorité pour œuvrer à une solution juste et pérenne à la question palestinienne.
Le représentant de la France a réaffirmé qu’il y a une extrême urgence à conclure un accord de cessez-le-feu qui garantisse la protection de tous les civils et l’entrée urgente et massive de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza. Pour ce faire, il est impératif selon lui d’ouvrir le port d’Ashdod, une voie terrestre directe depuis la Jordanie et tous les points d’accès à l’enclave. Réitérant le soutien de la France au mandat de la Coordonnatrice spéciale, Mme Sigrid Kaag, le représentant a appelé Israël à cesser ses opérations militaires, ajoutant que Paris s’oppose fermement à une offensive à Rafah « qui ne pourrait qu’engendrer un désastre humanitaire d’une nouvelle magnitude ». Selon lui, Israël doit se conformer au droit international humanitaire, qui impose des principes clairs de distinction, de nécessité, de proportionnalité et de précaution. De même, a-t-il poursuivi, la France s’oppose à tout déplacement forcé de populations, qui constituerait des violations du droit international humanitaire et ferait peser un risque supplémentaire d’escalade régionale.
Le représentant a ensuite rappelé que tous les otages doivent être libérés immédiatement et sans conditions, comme l’exigent les résolutions 2712 (2023) et 2720 (2023). Le Conseil doit aussi être en mesure de condamner clairement les attaques terroristes du 7 octobre commises par le Hamas et des groupes terroristes, a-t-il fait valoir, jugeant « inadmissible » que cela ne soit pas encore le cas. Après avoir rappelé l’attachement indéfectible de son pays à la sécurité d’Israël, il a qualifié d’extrêmement graves les informations faisant état d’une participation de membres de l’UNRWA aux attaques du 7 octobre, saluant les premières mesures prises par le Secrétaire général pour faire la lumière sur ces allégations. Dans ce contexte, il est essentiel, à ses yeux, de restaurer un horizon politique et de travailler à l’édification d’un État pour les Palestiniens et à la mise en place de garanties de sécurité pour Israël. Regrettant que la solution des deux États soit menacée par la « politique illégale de colonisation » menée par Israël, il s’est déclaré très préoccupé par les violences commises par des colons en Cisjordanie. Il a enfin jugé urgent d’éviter un embrasement régional, appelant au plein respect de la résolution 1701 (2006) pour garantir la stabilité du Liban et de la région et indiquant que la France continuera aussi à assumer ses responsabilités pour contribuer à la sécurité maritime en mer Rouge.
Le représentant de l’Équateur a déclaré que la situation à Rafah nous rappelle que le droit international humanitaire doit être respecté en tout temps et par toutes les parties. Dans ce contexte, il a exigé la pleine mise en œuvre des résolutions 2712 (2023) et 2720 (2023) du Conseil de sécurité et la mise en place d’un cessez-le-feu humanitaire. Le représentant a en outre salué les efforts déployés par plusieurs pays, « dont l’un des membres de ce Conseil », pour parvenir à la fois à la cessation des hostilités et à la libération des otages.
Les événements en cours à Gaza ne doivent cependant pas nous faire oublier la poursuite de la colonisation israélienne en Cisjordanie, a relevé le représentant, sur fond de provocations et d’incitations à la violence. Il a appelé à cet égard au respect du statu quo dans les Lieux saints à Jérusalem et du rôle de la Jordanie en tant que gardien.
Le représentant de la Slovénie a alerté d’une menace d’une ampleur sans précédent qui plane sur Rafah alors que le Conseil n’a toujours pas été en mesure d’adopter un appel au cessez-le-feu. Quel avenir nous attend lorsque nous continuons à être indifférents aux larmes de 17 000 enfants non accompagnés qui ont été témoins d’horreurs, de mort et de destruction? s’est demandé le délégué. Face aux conditions de travail des personnels médical et humanitaire déployés à Gaza, la Slovénie a apporté une contribution supplémentaire de 500 000 euros à l’UNRWA et en coopération avec la Jordanie, elle fournira dès demain une aide en nature substantielle à Gaza.
Le représentant a ensuite exhorté Israël à ne pas mettre en œuvre son plan pour Rafah, condamnant les déclarations de ministres israéliens favorables à un déplacement massif des Palestiniens de Gaza. Sa délégation condamne une nouvelle fois l’horrible attaque du Hamas du 7 octobre 2023 et a appelé à la libération immédiate et inconditionnelle des otages. Plaçant ses espoirs dans le processus de médiation mené par l’Égypte, le Qatar et les États-Unis, le représentant a conseillé aux deux parties de s’engager dans des négociations constructives. Un cessez-le-feu à Gaza contribuerait à la désescalade des tensions dans le reste de la région, a-t-il assuré, considérant que la voie vers la paix et la solution des deux États ne peut passer que par un processus politique inclusif tourné vers l’avenir.
Le représentant de la Sierra Leone a déclaré que le Conseil, eu égard à la gravité de la situation à Gaza, devrait se fixer comme priorités la fin à la guerre et la libération de tous les otages aux mains du Hamas. Il s’est dit choqué par le nombre élevé de civils et de travailleurs humanitaires tués à Gaza. Le Conseil a le mandat pour en faire davantage, a poursuivi le délégué: « Il doit faire plus que présenter ses condoléances et exprimer ses préoccupations. » Il a déploré le fait que cet organe n’ait pu adopter un projet de résolution il y a deux jours malgré le soutien de 13 de ses membres. Le représentant a souligné la nécessité d’un cessez-le-feu immédiat, exhortant les parties à se conformer aux mesures conservatoires récemment ordonnées par la CIJ. Enfin, il a regretté les allégations graves ayant visé l’UNRWA et salué l’action rapide de l’ONU afin d’y remédier.
Le représentant de la République de Corée a rappelé que la catastrophe actuelle à Gaza a débuté à l’automne dernier et que nous nous dirigeons désormais vers le printemps. Dans ce contexte « tragique », des opérations militaires de grande envergure à Rafah entraîneraient une « autre calamité », a-t-il averti, appelant à ce que cela n’arrive pas. De même, le représentant a estimé que tout transfert forcé de Palestiniens hors de Palestine, y compris de la bande de Gaza, serait « tout simplement inacceptable ». Tout en soulignant les souffrances de la population de Gaza, les destructions à grande échelle et le risque imminent de famine dans l’enclave, il a rappelé que les citoyens israéliens souffrent eux aussi, plus de 100 otages étant toujours détenus par le Hamas et des roquettes continuant d’être tirées vers Israël. Dans le même temps, les tensions régionales s’accentuent et font craindre une plus grande conflagration, a-t-il ajouté, appelant à un cessez-le-feu humanitaire à Gaza pour permettre un arrêt des hostilités. Avant de conclure, il a salué les efforts déployés à cette fin par les principales parties prenantes, notamment l’Égypte, le Qatar et les États-Unis.
Le représentant du Mozambique a noté que la situation désastreuse à Gaza suscite une grande préoccupation pour l’ensemble de la communauté internationale. Il a donc jugé crucial de faciliter un accès humanitaire sûr et sans entrave à la bande de Gaza, dans le strict respect du droit international humanitaire et des droits humains. Le représentant a appelé à un cessez-le-feu humanitaire immédiat suivi de la cessation des hostilités afin de garantir l’acheminement de l’aide humanitaire à ceux qui en ont besoin. En définitive, seule l’application urgente de la solution des deux États permettra aux parties de vivre côte à côte en paix et en sécurité, a-t-il conclu.
Le représentant de l’Algérie a dénoncé la poursuite des attaques par des colons israéliens et par les Forces de défense israéliennes y compris à Haram el-Charif. « La machine de guerre israélienne est impossible à arrêter. » Toutefois, ceux qui pensent détruire le désir de liberté et de créer un État chez les Palestiniens se trompent, a-t-il affirmé en expliquant que ce désir ne peut être assassiné quelles que soient les atrocités du bombardement, les horreurs de la destruction et les déplacements forcés. L’histoire se souviendra du nettoyage ethnique, de l’occupation sioniste, du génocide et des crimes de guerre qu’Israël continue de commettre dans la bande de Gaza où la situation est proche de l’effondrement, a prévenu le délégué avant d’appeler à mettre fin à cette tragédie humanitaire.
Il a ensuite dénoncé les campagnes de désinformation menées contre l’UNRWA et les organisations humanitaires alors que la situation continue de se détériorer sur le terrain. Saluant la résilience du peuple palestinien, le représentant a rejeté le complot visant à déplacer de force des Palestiniens de Rafah. Il a aussi averti des répercussions potentielles graves de mesures limitant l’accès des Palestiniens à la mosquée d’Al-Aqsa pendant le mois du ramadan. Il faut respecter le statut juridique et spirituel de la mosquée et le rôle du Royaume de Jordanie sur ces lieux de culte, a-t-il dit. Pour lui, la solution à la question palestinienne n’est autre que la création d’un État palestinien et le respect des droits des Palestiniens.
La représentante du Guyana s’est déclarée « profondément troublée » par le fait que le Conseil n’ait pas été en mesure de s’unir pour apporter un soulagement au peuple palestinien confronté à « une guerre implacable par son ampleur ». Dénonçant le mépris flagrant du droit international par la Puissance occupante, elle s’est aussi indignée des mots utilisés au sein du Conseil pour refuser aux Palestiniens « ce dont ils ont si désespérément besoin: un cessez-le-feu ». Alors que les habitants de la bande de Gaza font désormais face à « un choix impossible », être transférés de force ou devenir la cible d’instruments de guerre, le Conseil doit défendre Gaza maintenant, a-t-elle martelé. Rappelant les souffrances de la population civile, notamment des femmes et des enfants, les pénuries de fournitures médicales et la lenteur des approvisionnements humanitaires, elle a demandé aux membres du Conseil ce qu’il doit se passer d’autre pour qu’ils agissent en faveur des Gazaouites. « Combien d’autres doivent mourir? Combien d’autres doivent être mutilés? »
Après avoir rendu hommage aux nombreux membres du personnel humanitaire et des Nations Unies qui ont perdu la vie durant cette guerre et à ceux qui continuent de travailler dans des conditions extrêmement difficiles, la représentante a dénoncé les réductions du financement de l’UNRWA et leur impact négatif sur le travail crucial de cette agence à Gaza et en Cisjordanie. Notant que ces réductions s’appuient uniquement sur des allégations qui ont rapidement fait l’objet d’une enquête, elle a appelé au rétablissement du financement de l’UNRWA, avant d’inviter les autres donateurs à augmenter leur contribution. Pour finir, elle a exhorté toutes les parties à faire preuve de retenue et à s’abstenir de toute action susceptible d’aggraver la situation régionale.