Moyen-Orient: les délégations continuent de dénoncer au Conseil de sécurité les violations du droit international dans le conflit à Gaza
Cet après-midi, le Conseil de sécurité a terminé son débat public trimestriel, entamé hier, en entendant une quinzaine de délégations s’exprimer sur la situation au Moyen-Orient, y compris la question de Palestine. Sous l’égide de la présidence française, ce débat a vu, au total, près de 70 délégations prendre la parole sur le conflit qui fait rage dans la bande de Gaza. Si la majorité des orateurs ont, dans la lignée des interventions d’hier, appelé à un cessez-le-feu immédiat et à une solution à deux États viable, nombre d’entre eux se sont également montrés préoccupés par les graves violations du droit international attribuées à Israël durant sa campagne militaire.
Alors que la Cour internationale de Justice (CIJ) doit se prononcer ce vendredi sur d’éventuelles mesures conservatoires d’urgence afin de prévenir tout crime de génocide dans la bande de Gaza, plusieurs délégations, dont la Colombie, Cuba, l’Iraq et le Bangladesh, ont salué la saisie de la CIJ par l’Afrique du Sud. Dans une requête introductive d’instance présentée le 29 décembre 2023, l’Afrique du Sud priait, en effet, la CIJ de se prononcer sur les allégations de crimes de génocide commis par Israël à l’encontre des Palestiniens et d’ordonner la cessation immédiate des attaques militaires dans la bande de Gaza.
Dans le même ordre d’idées, le délégué chilien a rappelé que son pays et le Mexique ont annoncé, la semaine dernière, avoir saisi la Cour pénale internationale (CPI) pour qu’elle enquête sur les éventuels crimes de guerre et crimes contre l’humanité perpétrés par Israël et le Hamas. Face à la dégradation de la situation humanitaire dans la bande de Gaza, la grande majorité des délégations a appelé, une fois encore, à respecter le droit international humanitaire, y compris l’acheminement sans entrave de l’aide humanitaire et l’arrêt des bombardements à l’aveugle qui font de nombreuses victimes civiles.
À ce titre, les représentants de la Mauritanie, au nom de l’Organisation de la coopération islamique, et de Cuba n’ont pas mâché leurs mots sur les agissements d’Israël, l’accusant, outre de génocide, de pratiques colonisatrices et d’apartheid de longue date. La Tunisie et la Syrie ont également dénoncé les desseins impérialistes d’Israël visant à annihiler les populations palestiniennes. « Même les conflits ont des règles », a insisté la représentante de Sainte-Lucie, au nom des 14 membres de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), déplorant que les civils soient les principales victimes de ce conflit en dépit du droit international censé les protéger.
Redoutant les répercussions du conflit sur les prochaines générations, plusieurs délégations, telles que l’Iraq et l’Argentine, ont rappelé au Conseil de sécurité ses responsabilités, lui demandant d’appliquer ses propres résolutions. Le représentant des Maldives a vu dans le refus du Conseil d’appeler à un cessez-le-feu une façon de perpétuer une « guerre potentiellement génocidaire ». Face à cette inertie du Conseil, Cuba et le Bangladesh ont déploré l’usage du droit de veto qui fait obstacle, en dépit du consensus international, à la mise en place d’un cessez-le-feu.
Outre l’urgence d’un tel arrêt des combats et de la libération des otages demandés de toute part, la quasi-totalité des délégations se sont déclarées en faveur d’une solution « juste et durable » impliquant la création d’une solution à deux États conformément aux résolutions pertinentes et selon les frontières établies en 1967. Prônant un retour à la table des négociations afin de raviver le dialogue diplomatique, des délégations comme le Chili et la Colombie ont insisté sur le fait que les conflits ne peuvent se résoudre par davantage de violence. « Il est temps de faire prévaloir l’humanité sur ce cycle de violence », ont tranché les représentants de Sri Lanka et du Saint-Siège.
LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT, Y COMPRIS LA QUESTION PALESTINIENNE
Déclarations
Le représentant de la Mauritanie, au nom de l’Organisation de la coopération islamique, a dénoncé les atrocités commises par les forces israéliennes, qui rappellent la tragédie de la « Nakba ». Il a déclaré qu’Israël veut anéantir l’identité palestinienne et entrave l’acheminement de l’aide humanitaire. Il a rappelé les risques de contagion, notamment en Cisjordanie, avant de demander que les responsables de violations des droits humains rendent des comptes. Il a aussi dénoncé les restrictions dans l’accès des fidèles à la mosquée Al-Aqsa. Il a déploré que ce Conseil n’ait pas pris de mesures pour faire respecter ses propres résolutions et mettre un terme au génocide perpétré par Israël. Il a exhorté ce Conseil à agir, avant de souligner la nécessité d’ouvrir des couloirs humanitaires à Gaza et d’apporter une protection internationale aux Palestiniens.
Le représentant de Cuba a appelé à mettre fin au « génocide israélien contre le peuple palestinien ». Réitérant l’exigence exprimée par son pays d’un cessez-le-feu immédiat, il a estimé que la mobilisation urgente de l’aide humanitaire, sous la coordination des Nations Unies, est essentielle pour faire face à la situation catastrophique à Gaza. Pour cela, a-t-il dit, il faut que le Gouvernement américain cesse de paralyser le Conseil de sécurité et que cet organe remplisse son mandat pour mettre fin aux punitions collectives infligées par Israël, Puissance occupante, à l’encontre de la population palestinienne. Le Conseil ne peut non plus rester inerte face à la politique illégale d’annexion d’Israël, à ses pratiques colonisatrices et à son système d’apartheid, qui perdurent depuis plus de sept décennies, a ajouté le représentant.
À ses yeux, une solution globale, juste et durable au conflit israélo-palestinien, fondée sur la création de deux États, ne peut être reportée, pas plus que l’admission de l’État de Palestine en tant que membre à part entière des Nations Unies. Jugeant urgent de convoquer une conférence de paix sous les auspices de l’ONU afin de préserver les droits inaliénables du peuple palestinien, il a appuyé l’action intentée par l’Afrique du Sud contre Israël devant la CIJ et a réitéré la proposition cubaine d’envoi à Gaza d’une mission de protection internationale autorisée par l’Assemblée générale. Enfin, après avoir réaffirmé le soutien de Cuba au travail humanitaire de l’UNRWA, il a exigé le retrait total et inconditionnel d’Israël du Golan syrien et de tous les territoires arabes occupés, ainsi que l’arrêt des attaques militaires menées par les États-Unis et leurs alliés de l’OTAN au Yémen.
Le représentant du Brésil a répété ce que son pays demande depuis des semaines au Conseil de sécurité « un cessez-le-feu immédiat à Gaza, avant qu’il n’y ait plus rien à sauver ». Tel est l’appel urgent de la communauté internationale, traduit dans de puissantes résolutions de l’Assemblée générale, adoptées face à l’inaction du Conseil, a-t-il rappelé, faisant valoir qu’un cessez-le-feu est nécessaire pour protéger les civils non seulement contre les attaques militaires aveugles ou disproportionnées, mais aussi contre les décès dus à la faim et à la maladie. À ses yeux, la faisabilité de l’assistance vitale à Gaza, telle que déterminée par les résolutions 2712 (2023) et 2720 (2023) du Conseil, en dépend.
Alors que les restrictions injustifiées et les retards dans l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza aggravent les difficultés des civils, le représentant a jugé urgentes les mesures provisoires demandées par l’Afrique du Sud à la CIJ, dans le but de prévenir le risque de génocide, en exigeant « la suspension immédiate des opérations militaires à l’intérieur et contre Gaza ». Selon lui, la poursuite de l’action militaire ne fera qu’aggraver les ressentiments et la haine et, à terme, perpétuer le cycle de violence, avec des effets néfastes sur l’ensemble de la région et du monde. Dans ce contexte, a-t-il conclu, il n’y a d’autre alternative que d’avancer de manière décisive vers la solution des deux États, avec un État palestinien vivant côte à côte avec Israël dans la paix et la sécurité, à l’intérieur de frontières mutuellement convenues et internationalement reconnues.
Le représentant de l’Iraq a dénoncé le pilonnage aveugle de Gaza par Israël, avant de déplorer que le Conseil n’ait pas pu empêcher ce génocide. Nous sommes devant une situation sans précédent, a-t-il dit, avant de rappeler que l’écrasante majorité des États Membres de l’ONU veut un cessez-le-feu et la fin de l’agression israélienne. Il a noté « l’enchevêtrement » des crises au Moyen-Orient et alerté sur les risques d’embrasement si rien n’est fait. La solution, a-t-il martelé, passe par le respect par ce Conseil de son propre mandat. Il a réclamé une action internationale immédiate pour répondre aux besoins humanitaires à Gaza. Ce qui s’est passé le 7 octobre ne peut servir de prétexte à la campagne israélienne, a estimé le délégué, en rappelant que la question de Palestine est en suspens depuis des décennies. Enfin, il a appuyé la procédure introduite par l’Afrique du Sud devant la Cour internationale de Justice (CIJ).
La représentante du Portugal a noté les souffrances sans précédent subies par les habitants de Gaza et déploré que de nombreux otages restent aux mains du Hamas. En raison des bombardements israéliens, a-t-elle dénoncé, le territoire devient invivable et la colère monte au sein de la population, ce qui pose les bases d’une radicalisation de la jeunesse. Elle a exigé la libération immédiate et sans condition des otages et un accès direct du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à ces derniers, dénonçant le châtiment collectif imposé par Israël aux Palestiniens de Gaza, qui est contraire aux principes du droit international humanitaire. Ce niveau de destruction n’a pas d’équivalent et la population est sans défense face au Hamas et face à Israël, a-t-elle souligné, se disant extrêmement alarmée par les risques de famine et de maladies dans l’enclave.
Dans ce contexte, il importe de mettre en œuvre de toute urgence les résolutions 2712 (2023) et 2720 (2023) et de garantir un accès humanitaire rapide et sans entrave à Gaza, a plaidé la représentante en soulignant la contribution de 10 millions d’euros de son pays, telle que promise lors de la récente conférence de Paris. Exprimant son appui à l’appel du Secrétaire général en faveur d’un cessez-le-feu humanitaire immédiat, elle a salué l’engagement des travailleurs humanitaires de l’ONU sur le terrain. Elle a par ailleurs condamné les violences des colons en Cisjordanie et à Jérusalem, avant d’appeler à tout faire pour que le conflit actuel ne fasse pas tache d’huile dans la région, notamment dans le sud du Liban, en Syrie, en Iraq et en mer Rouge. Il est temps de revenir au volet diplomatique et de se pencher sur les facteurs structurels de cette situation, a-t-elle conclu, appelant à donner un nouvel élan au processus de paix, sur la base de la solution des deux États.
La représentante de Sainte-Lucie, s’exprimant au nom des 14 membres de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a regretté la situation dans la bande de Gaza mais a espéré qu’une solution puisse encore être trouvée. Elle a posé néanmoins comme condition préalable de parvenir à un cessez-le-feu qui permettrait un retour à la table des négociations et rétablirait la confiance. Celle-ci bénéficierait aussi de la libération de tous les otages, a-t-elle ajouté. Afin de lutter contre les symptômes d’un conflit dont les civils innocents sont les principales victimes, elle a rappelé que l’aide humanitaire doit pouvoir être acheminée efficacement. Même les conflits ont des règles, a-t-elle insisté, appelant les parties à respecter leurs obligations, y compris celles des résolutions 2712 (2023) et 2720 (2023), afin d’éviter que « ce qui a été décrit comme un cimetière d’enfants ne devienne un charnier ». La CARICOM reste engagée en faveur de la résolution 242 (1967), a-t-elle déclaré en conclusion.
Le représentant du Bangladesh a déploré la crise humanitaire à Gaza et la brutalité d’Israël. Il a regretté que les Nations Unies, en particulier son Conseil de sécurité, n’aient pas été capables d’empêcher les bombardements à Gaza et la perte de vies civiles, en dépit d’une majorité de deux tiers à l’Assemblée générale en faveur d’un cessez-le-feu. Il a remis en question le droit de veto au Conseil qui fait obstacle aux efforts de la communauté internationale pour mettre fin au conflit. Israël doit être tenu responsable de ses violations flagrantes du droit international et des droits humains, a-t-il poursuivi, félicitant l’initiative de l’Afrique du Sud auprès de la Cour internationale de Justice et condamnant la « culture de l’impunité » en place depuis des décennies. Appelant à un accès humanitaire rapide, durable et sans entrave, il a exhorté le Conseil à mettre en application les résolutions pertinentes, ainsi qu’à prendre immédiatement des mesures pour mettre fin à l’occupation et aux attaques israéliennes à Gaza. Un État palestinien indépendant et souverain, sur la base d’une solution à deux États selon les frontières d’avant 1967, est la seule solution pour instaurer la paix dans la région, a-t-il conclu.
Le représentant de la République arabe syrienne a indiqué que les crimes israéliens datent de plus de 70 ans. Il a jugé scandaleux que les États-Unis et leurs alliés occidentaux, prétendument soucieux des droits humains, tentent de justifier cette dernière agression. Il a également dénoncé les mensonges propagés par ces pays sur la Syrie, avant d’exhorter le Conseil à prendre des mesures immédiates pour mettre un terme à la situation à Gaza. Il a appuyé la procédure introduite par l’Afrique du Sud devant la CIJ et accusé Israël de vouloir modifier la composition démographique du Golan syrien occupé. Il a fustigé les desseins impérialistes d’Israël dans la région et alerté sur les risques d’un embrasement régional. Le Conseil doit mettre un terme à l’occupation israélienne, a martelé le délégué. Il a conclu en estimant que les propos du délégué de l’Union européenne sur la Syrie n’ont pas leur place dans cette réunion.
Le représentant du Cambodge a regretté l’absence de cessez-le-feu et la situation humanitaire dans la bande de Gaza. Saluant les quatre résolutions récemment adoptées, il a appelé à leur mise en œuvre pour mettre fin au conflit. Il a également jugé indispensable de remédier aux causes profondes du conflit et à le régler par des moyens pacifiques. Il a exhorté les parties à protéger les civils et à respecter le droit international. Enfin, il a appelé à la libération sans condition de tous les otages.
Le représentant de l’Irlande s’est ému de la situation humanitaire à Gaza, qui devient de plus en plus désespérée. La résolution 2720 (2023) du Conseil de sécurité est un pas dans la bonne direction mais ne va pas assez loin, a-t-il estimé. La situation actuelle nécessite un cessez-le-feu humanitaire immédiat, a-t-il martelé, exhortant le Conseil à lancer urgemment un appel en ce sens. Le représentant a d’ailleurs regretté qu’une campagne de désinformation vise les organisations onusiennes, notamment l’Office de secours et de travaux pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).
Tout en condamnant les attaques perpétrées par le Hamas et en appelant à la libération immédiate et sans condition de tous les otages, le représentant a rappelé que le droit international limite le recours à la force dans l’exercice du droit à la légitime défense. Ces limites sont aujourd’hui outrepassées, a-t-il estimé, en se montrant préoccupé par l’utilisation de munitions à large rayon dans des centres urbains densément peuplés de l’enclave palestinienne. Il a appelé à des mesures concrètes en faveur de la solution des deux États et souligné qu’il faut pour cela, une véritable volonté politique. Il est inacceptable, a-t-il jugé, que le Premier Ministre israélien rejette cette perspective, pourtant plus urgente que jamais.
Le représentant des Maldives a déploré l’échec du Conseil de sécurité, particulièrement visible, selon lui, dans la « guerre d’agression » actuelle d’Israël contre la Palestine, et son refus d’appeler à un cessez-le-feu. Ce faisant, il perpétue une guerre potentiellement génocidaire menée par l’armée la plus puissante du Moyen-Orient contre les Palestiniens, a-t-il dénoncé. Malgré l’adoption de la résolution 2720 (2023), nous n’avons assisté ni à une cessation des hostilités, ni à la fin des punitions collectives imposées au peuple palestinien, ni à l’adhésion d’Israël au droit international humanitaire, a regretté le représentant, pour qui le Conseil devrait enjoindre à Israël d’accepter et de mettre en œuvre immédiatement et sans condition un cessez-le-feu, d’ouvrir des couloirs humanitaires, de libérer les prisonniers, de retourner à la table des négociations et de financer la reconstruction de Gaza. Saluant les appels des dernières semaines en faveur de la création d’un État palestinien indépendant et souverain sur les terres actuellement occupées par Israël, le représentant s’est aussi félicité de la requête déposée par l’Afrique du Sud auprès de la CIJ demandant de déclarer qu’Israël viole la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide de 1948. g
Alors que les tensions dans d’autres régions du Moyen-Orient donnent lieu à des attaques et à d’importantes pertes de vies humaines, le représentant a appelé à un engagement plus profond de l’ONU, en particulier du Département des affaires politiques et de la consolidation de la paix, dans la promotion du dialogue, de la médiation et d’autres outils de diplomatie préventive. Il a souhaité que le Conseil de sécurité utilise ces ressources afin de déterminer les politiques qui ont fonctionné et celles qui ont échoué dans la prévention des conflits et le maintien de la paix.
Le représentant de la Pologne a appuyé la solution des deux États et demandé la mise en œuvre des résolutions du Conseil sur l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza. Cette aide ne doit néanmoins pas tomber entre les mains des terroristes, a-t-il dit, avant de condamner l’attaque du Hamas et de demander la libération des otages. Si Israël a le droit à la légitime défense, il lui revient de l’exercer dans le respect du droit international, a déclaré le délégué. Il a plaidé pour une action unifiée avant d’éviter un embrasement régional, rappelant que les attaques des houthistes en mer Rouge constituent une menace à la sécurité internationale.
La représentante de la Colombie a exigé la cessation immédiate des hostilités afin de mettre fin à la spirale de violence compromettant la paix et la sécurité au Moyen-Orient depuis octobre dernier. Notre expérience nationale nous a montré que la violence laisse dans son sillage un héritage désastreux pour les générations futures, a-t-elle mis en garde, condamnant les attaques envers les civils, les prises d’otages et les déplacements de populations. Elle a rappelé à la communauté internationale son devoir de condamner fermement les violations du droit international humanitaire qui touchent particulièrement les femmes et les communautés vulnérables. Déplorant l’absence de réponse définitive au conflit, elle a réaffirmé le soutien de son pays à une solution à deux États, conformément aux dispositions des résolutions pertinentes. Elle a salué la saisie de la Cour internationale de Justice par l’Afrique du Sud, précisant que la Colombie suivra attentivement tout développement et pourrait éventuellement prendre des mesures judiciaires additionnelles en soutien au processus. Saluant les efforts déployés pour mettre un terme au conflit, elle a exhorté la communauté internationale à redoubler d’efforts pour garantir l’acheminement de l’aide humanitaire, la libération des otages et la désescalade de la violence au Moyen-Orient.
L’observateur du Saint-Siège a condamné, une nouvelle fois, les attaques qu’a menées le Hamas, le 7 octobre 2023. Cependant, a-t-il précisé, il est essentiel d’éviter que toute une population paie les conséquences d’un acte terroriste. Il est en effet déplorable que des infrastructures civiles soient attaquées et utilisées pour des activités militaires, a-t-il poursuivi, précisant que les civils doivent être protégés, conformément au droit international humanitaire, même en temps de guerre. Chaque être humain est sacré, peu importe sa religion, a-t-il insisté, et la solution la plus viable pour parvenir à la paix reste une solution à deux États. L’observateur a appelé les parties à chercher, avec une détermination renouvelée, une solution « afin que notre humanité prévale ».
La représentante de l’Argentine a mis l’accent sur la protection de la vie des civils innocents, demandant que les dispositions de la résolution 2720 (2023) du Conseil de sécurité soit respectées sans délai, afin que des mesures urgentes soient adoptées pour permettre immédiatement un accès humanitaire plus large, sûr et sans entrave à la bande de Gaza et créer les conditions d’une cessation durable des hostilités. Elle aussi exigé la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages enlevés à la suite de « l’acte terroriste répréhensible » perpétré par le Hamas le 7 octobre, parmi lesquels figurent des ressortissants argentins. La représentante a d’autre part estimé que seule la reprise d’un processus de dialogue, fondé sur une solution prévoyant deux États vivant côte à côte dans la paix et la sécurité au sein de frontières sûres et internationalement reconnues, permettra de parvenir à une paix durable. Avant de conclure, elle a exprimé sa reconnaissance aux membres des Nations Unies qui ont perdu la vie dans l’exercice de leurs fonctions.
Le représentant du Chili a rappelé l’attachement de son pays à la solution des deux États, à l’intérieur de frontières internationales sûres et reconnues. Il ne fait, selon lui, aucun doute que les actes terroristes perpétrés par le Hamas le 7 octobre et la réponse aveugle d’Israël contre la population civile vivant à Gaza violent le droit international et le droit international humanitaire. Le représentant s’est en outre alarmé des répercussions régionales de ce conflit. C’est pourquoi il a appelé, comme l’ONU, à un cessez-le-feu immédiat susceptible de réduire les tensions. À ses yeux, il n’existe pas de contradiction entre la légitime défense d’un État, la lutte contre le terrorisme et le respect de la vie des civils.
Afin d’assurer un accès humanitaire sûr et sans entrave à la population de l’enclave, il a prôné le respect des résolutions 2712 et 2720 de 2023. La violence ne peut être résolue par davantage de violence, s’est-il impatienté en rappelant que son recours aveugle avait coûté la vie à des milliers de civils palestiniens tout en mettant en danger la vie des otages israéliens. Le Chili, a-t-il indiqué, accueille la plus grande communauté palestinienne en dehors du Moyen-Orient. Le délégué a signalé que son pays et le Mexique avaient présenté, la semaine dernière, un mémoire de saisine de la CPI concernant la situation en Palestine, afin d’appuyer les enquêtes concernant les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité commis à Gaza, en Cisjordanie, à Jérusalem-Est et en Israël.
Le représentant d’Oman a déploré que le Conseil de sécurité ait échoué à prendre des mesures pour mettre un terme à la situation à Gaza, malgré les prises de position dans ce sens du Secrétaire général et de l’Assemblée générale. Regrettant que certains aient donné leur feu vert à Israël pour qu’il poursuive son agression contre le peuple palestinien, le représentant a demandé que cesse cet « holocauste ». Nous sommes face à des cas de génocide, de déplacements forcés et de nettoyage ethnique, a-t-il relevé, enjoignant Israël et ses appuis à tenir compte des résolutions du Conseil de sécurité. Il a également souhaité que l’on n’oublie pas la détermination du peuple palestinien et de tous les pays qui rejettent la colonisation et l’occupation. La décolonisation est un projet qui exige des sacrifices, souvent avec des effusions de sang, a-t-il dit, estimant que « c’est le prix à payer pour la liberté ». Exhortant le Conseil à assumer ses responsabilité éthiques et juridiques et à appeler à un cessez-le-feu immédiat pour protéger le peuple palestinien et demander des comptes à Israël pour ses violations du droit international, le représentant a souhaité que soient enfin mises en œuvre les résolutions qui exigent la fin de l’occupation des territoires arabes et le retrait d’Israël sur les frontières de 1967.
Le représentant de la Tunisie a dénoncé la politique de châtiment collectif et de génocide menée par Israël à Gaza. « L’agression israélienne est infâme. » Nous ne pouvons pas nous taire, a dit le délégué, avant de demander une intensification des efforts internationaux pour mettre un terme à cette situation. Il a dénoncé les visées impérialistes d’Israël, ainsi que les violations du droit commises par ce pays. Il a refusé tout récit qui ferait de la victime l’agresseur. Enfin, il a apporté le soutien indéfectible de la Tunisie à la cause palestinienne et appelé de ses vœux l’édification d’un État palestinien indépendant et souverain.
Le représentant de Sri Lanka a déploré la manière dont les parties prenantes gèrent le conflit, se préoccupant peu du sort de l’humanité dans leur quête de domination. Espérant que le bon sens finira par reprendre le dessus, il a demandé instamment aux parties de prioriser le dialogue et l’empathie afin de créer des conditions favorables à des négociations pacifiques. La violence ne fait que perpétuer un cycle de destruction, a-t-il insisté, encourageant les parties à s’engager dans un dialogue constructif et à développer la confiance nécessaire à un environnement coopératif et sûr. Appelant à un cessez-le-feu immédiat et au respect du droit international humanitaire, il a appuyé la solution des deux États et exhorté le Conseil de sécurité à faire tout ce qui est en son pouvoir pour faciliter la résolution pacifique de ce conflit.