Comité des Palestiniens: le Secrétaire général appelle à assurer la poursuite des activités de l’UNRWA
Le Secrétaire général a appelé, ce matin, à assurer la poursuite des activités de l’UNRWA à l’occasion d’une réunion du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien. M. António Guterres a indiqué qu’il avait été personnellement « horrifié » par les accusations portées à l’encontre de 12 employés de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient, tout en insistant sur l’impératif de répondre aux besoins « désespérés » des Gazaouites qui en dépendent.
« Si l’UNRWA s’effondre, l’ensemble des opérations humanitaires à Gaza s’effondrera. Aucune organisation ne peut remplacer l’Office à Gaza », a insisté de son côté la Directrice du Bureau de l’UNRWA à New York, Mme Greta Gunnarsdottir qui a rappelé qu’outre le lancement d’une enquête, huit personnes ont été immédiatement licenciées, deux sont mortes et deux autres non identifiées. Elle a également souligné que chaque année, l’UNRWA soumet la liste de son personnel au pays hôte.
L’appel du Secrétaire général a été largement relayé par les membres du Comité dont certains ont dépeint l’Office comme la charpente du système humanitaire sur place. Ils ont tous mis en exergue l’impératif de répondre aux besoins urgents et désespérés des civils de Gaza où, a averti le Secrétaire général, le système humanitaire est sur le point de s’effondrer.
Réélu Président du Bureau du Comité en début de séance, M. Cheikh Niang, du Sénégal, est revenu pour sa part sur la décision de la Cour internationale de Justice du 26 janvier 2024, suite à une initiative « salutaire » de l’Afrique du Sud, qui engage Israël à prendre des mesures conservatoires pour protéger les populations palestiniennes, y compris en matière d’accès à l’aide humanitaire.
Le droit international protège l’intégralité des populations palestiniennes, de la bande de Gaza à la Cisjordanie, a souligné M. Niang, martelant que les Palestiniens ne sauraient être les victimes expiatoires d’une logique de vengeance.
La Représentante permanente de l’Afrique du Sud, Mme Mathu Joyini, a précisé que par cette décision, la Cour demande à Israël de prendre des mesures conservatoires pour éviter un génocide et garantir que ses soldats ne commettent pas de génocide; lutter contre l’incitation au génocide; prendre des mesures immédiates et efficaces pour permettre l’acheminement sans entrave de l’aide humanitaire; et prévenir la destruction de Gaza.
Tout en reconnaissant qu’il ne s’agît pas explicitement d’un ordre de cessez-le-feu, la Représentante permanente de l’Afrique du Sud a fait observer que la mise en œuvre de facto de ces mesures conservatoires ne peut se faire sans un cessez-le-feu.
De son côté, l’Observateur permanent de l’État de Palestine, M. Riyad H. Mansour, a insisté sur l’importance d’établir un horizon politique pour sauver et réaliser la solution des deux États et maintenir l’espoir. Une fois la guerre finie, il sera possible d’avancer sur deux voies, a-t-il espéré: l’adhésion officielle de la Palestine aux Nations Unies, « un investissement pour la paix »; et le mécanisme portant création d’une conférence de paix internationale sur la base du droit international, de l’Initiative de paix arabe et des résolutions pertinentes de l’ONU pour entamer le processus de paix en vue de la concrétisation de la solution des deux États.
« Les hostilités actuelles doivent se terminer par des progrès tangibles vers une solution à deux États, la seule à même de garantir la réalisation des droits inaliénables du peuple palestinien ainsi qu’une paix et une stabilité justes et durables dans la région », a appuyé le Secrétaire général.
Le Comité a achevé sa séance en adoptant son programme de travail pour 2024 (A/AC.183/2024/L.3). L’élection des vice-présidents et du rapporteur du Comité est prévue pour début mars 2024.
La prochaine réunion du Comité sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.