Soixante-dix-huitième session,
32e séance plénière - matin
AG/AB/4456

La Cinquième Commission analyse les dépenses effectuées par le Secrétariat de l’ONU entre 2019 et 2023

La Cinquième Commission, chargée des questions administratives et budgétaires, a entamé aujourd’hui l’analyse des dépenses effectuées par le Secrétariat de l’ONU qui sont passées de 2 955,74 millions de dollars en 2019 à 2 926,75 millions de dollars en 2023.  Il ressort des informations données par le Secrétaire général (A/78/679) et commentées par l’Ouganda, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, et la Fédération de Russie, au nom de six États d’Asie centrale, que 10 catégories de biens et services comptent pour plus de 80% des dépenses. 

Ces catégories sont les transports aériens, l’informatique et les communications, le carburant, l’alimentation et la restauration, le bâtiment et la construction, les voyages, les biens immobiliers, le transport et le stockage, la sécurité et les services spécialisés.  L’informatique et les communications représentent le poste de dépenses le plus élevé au cours des deux dernières années, soit 455,83 millions de dollars en 2022 et 404,27 millions de dollars en 2023. 

Dans ses commentaires (A/78/805), le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) recommande que le Secrétaire général continue de chercher des moyens novateurs pour favoriser l’attribution de marchés à des fournisseurs issus des pays en développement, des pays en transition économique et des pays dont la participation aux marchés de l’ONU est faible. 

L’Ouganda a acquiescé, au nom du Groupe des 77 et de la Chine.  Avec la Fédération de Russie, il a insisté sur les principes du meilleur rapport qualité-prix, de l’équité, de l’intégrité, de la transparence, de la concurrence effective et de l’intérêt des Nations Unies. Il est essentiel de promouvoir l’égalité des chances, a-t-il souligné, avant de dénoncer le fait que le rapport du Secrétaire général ne donne aucune information précise sur les aspects spécifiques de la gestion de la chaîne d’approvisionnement et des achats. 

En conséquence, a annoncé l’Ouganda, notre groupe n’est pas en mesure d’évaluer la diversité des fournisseurs, la base géographique des achats et encore moins la quantité et la nature des biens et services acquis dans les pays en développement et les pays en transition économique.  Quant à la numérisation de la gestion de la chaîne d’approvisionnement, il est essentiel, a poursuivi l’Ouganda, d’augmenter sensiblement le nombre des programmes de sensibilisation à l’intention des fournisseurs des pays en développement et des pays en transition économique. 

Il a aussi estimé que la Section d’appui aux achats des opérations, établie à Entebbe, et dont les clients sont les bureaux des Nations Unies, y compris les opérations de paix et les missions politiques en Afrique, soit plus largement utilisée, dans le cadre du modèle circulaire de chaîne d’approvisionnement, censé améliorer la capacité de l’Organisation à contrôler, gérer et entretenir le matériel et renforcer la gestion des ressources en proposant des solutions visant à réintégrer dans la flotte mondiale des équipements de grande valeur, excédentaires ou sous-utilisés, pour une fraction du coût d’un équipement neuf. 

Dans son rapport, le CCQAB exhorte aussi le Secrétaire général à continuer de renforcer les mécanismes de supervision et de contrôle interne relatifs aux achats et à la gestion des biens dans les missions de maintien de la paix. À ce propos, le Bureau des services de contrôle interne (BSCI) dit, dans son rapport (A/78/767), que l’audit qu’il a effectué du 1er janvier 2019 au 30 juin 2023, sur la passation de marchés de services de transport aérien militaire et civil dans les opérations de paix, montre que le Secrétariat a dépensé la somme de 2,3 milliards de dollars. 

Le BSCI conclut que l’efficience et l’efficacité de la gestion de cette passation de marchés peuvent être encore améliorées par une planification plus stratégique et intégrée, notamment en évaluant les avantages de l’investissement dans les infrastructures aéronautiques et en trouvant le meilleur dosage de moyens aériens civils et militaires à déployer.  La plupart des appels d’offres examinés par le BSCI au cours de l’audit n’ont suscité que quatre à six réponses de la part des fournisseurs. 

Toutefois, la mise en œuvre de la première phase d’un nouveau concept d’accords non exclusifs d’affrètement d’aéronefs pour les services d’hélicoptères de manœuvre, qui a éliminé la nécessité de mener des exercices de passation de marchés distincts pour chaque mission sur le terrain, a montré qu’il était possible d’obtenir des taux de réponse plus favorables de la part des fournisseurs. 

Le BSCI formule six recommandations à l’intention du Département de l’appui opérationnel et deux à l’intention du Département des opérations de paix.  Toutefois, la sixième recommandation faite au Département de l’appui opérationnel a suscité les doutes de la Fédération de Russie. Le BSCI recommande en effet le lancement des activités pertinentes conformément à l’étude du consultant externe, notamment en recourant à la méthode des invitations à soumissionner, le cas échéant, pour trouver des solutions en matière de transport aérien offrant le meilleur rapport qualité-prix. 

La Fédération de Russie a dit attendre du Secrétaire général une analyse comparative des avantages et désavantages des deux méthodologies utilisées aujourd’hui, à savoir les invitations à soumissions et les avis d’appel d’offres. Elle a fait observer que le rapport d’un consultant externe ne peut en aucun cas servir de base pour augmenter la part des invitations à soumissionner. 

Il est pour le moins prématuré, a-t-elle tranché, d’élargir cette pratique sans une bonne analyse des avantages et des coûts des deux méthodologies.  Elle a aussi rappelé que dans sa résolution 73/268, l’Assemblée générale a décidé d’annuler la recommandation du Comité des commissaires aux comptes qui appelait à la pleine mise en œuvre de la procédure d’invitation à soumissionner. 

La Fédération de Russie et l’Ouganda ont tous deux appuyé l’appel que le CCQAB lance au Secrétaire général pour qu’il fasse figurer, dans son prochain rapport sur les activités relatives à la chaîne d’approvisionnement, des informations détaillées sur le dispositif d’application du principe de responsabilité s’agissant de la gestion de cette chaîne et des biens, notamment la version révisée de l’instrument de délégation de pouvoirs et les indicateurs clefs de performance en matière d’achats. 

La Cinquième Commission, qui tient la majeure partie de sa session à huis clos, se réunira de nouveau en séance publique mardi 26 mars, à partir du 10 heures, pour examiner le financement du système redynamisé des coordonnateurs résidents. 

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