En cours au Siège de l'ONU

Dixième session extraordinaire d’urgence (reprise)
57e séance plénière – après-midi
AG/12663

Gaza: l’Assemblée reprend sa dixième session extraordinaire d’urgence avec des appels à un cessez-le-feu et à la sauvegarde du mandat de l’UNRWA

(En raison de la crise de liquidités qui affecte l’Organisation des Nations Unies, la Section des communiqués de presse est contrainte de modifier le format de la couverture des réunions.)

L’impatience face à la situation « apocalyptique » dans la bande de Gaza où le « carnage » perdure et le risque d’une expansion régionale du conflit ont marqué la reprise cet après-midi, de la dixième session extraordinaire d’urgence de l’Assemblée générale consacrée aux mesures illégales prises par les autorités israéliennes à Jérusalem-Est occupée ainsi que dans le reste du Territoire palestinien occupé. 

La majorité des intervenants ont pressé le Conseil de sécurité d’agir car l’« horreur de Gaza doit cesser », a supplié le Président de la soixante-dix-neuvième session de l’Assemblée générale, M. Philémon Yang, alarmé par la crainte d’une famine consécutive aux menaces qui pèsent sur l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). 

Le temps est venu pour la communauté internationale de prendre des mesures concrètes et pertinentes pour un règlement juste, durable et global du conflit israélo-palestinien, a plaidé M. Yang, qui a donné une suite favorable à la demande du Groupe des États arabes, de l’Organisation de la conférence islamique (OCI) et du Mouvement des pays non alignés. 

Dans leur lettre au Président de l’Assemblée générale, les trois signataires pointent l’aggravation dangereuse de la crise humanitaire et la crise sans précédent à laquelle est confronté l’UNRWA, en raison de « l’agression militaire et des politiques et pratiques illégales d’Israël, la Puissance occupante ». 

Cette demande fait également suite au veto opposé, le 20 novembre dernier, par les États-Unis, à un nouveau projet de résolution demandant, entre autres, un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza.  Le simple fait de dire « non » au Conseil de sécurité et l’incapacité d’arrêter la guerre à Gaza ont coûté la vie à 44 532 personnes depuis le début de l’agression, s’est insurgé le Vice-Ministre des affaires étrangères de l’Indonésie. 

« Si des actes équivalents à l’anéantissement de toute la population d’un pays ne sont pas un génocide, qu’est-ce qui l’est alors? » s’est emporté le dignitaire indonésien.  Israël a franchi toutes les lignes rouges et veut que vous soyez scandalisés par l’utilisation du mot « génocide », a tempêté l’Observateur permanent de l’État de Palestine qui a dénoncé les meurtres d’enfants, de jeunes, de femmes, d’hommes et de personnes âgées et handicapées. 

« Au moment où je m’adresse à vous, le nettoyage ethnique se poursuit », s’est-il emporté, décrivant, comme le Pakistan, une détermination à affamer la population à une cadence que l’on n’a plus vue depuis la Deuxième Guerre mondiale.  De fait, a renchéri le Groupe des États arabes, par la voix du Liban, cette reprise de la session extraordinaire d’urgence vient après l’adoption par la Knesset de lois « illégales » visant à empêcher le personnel de l’UNRWA d’exercer son mandat. 

Soulignant l’importance de l’UNRWA comme une épine dorsale de la réponse humanitaire à Gaza, Malte, au nom des 10 États membres élus du Conseil de sécurité (E10), à savoir l’Algérie, l’Équateur, le Guyana, le Japon, Malte, le Mozambique, la République de Corée, la Sierra Leone, la Slovénie et la Suisse, a insisté sur le rôle « indispensable et irremplaçable » de l’Office. 

Un point de vue également partagé par le Cameroun, au nom de l’Organisation de la conférence islamique (OCI), qui a insisté sur l’importance pour l’Office de travailler sans entrave, et par l’Union européenne, principal bailleur de fonds de l’UNRWA. 

« Honte à vous », a rétorqué Israël, qui a aussi pourfendu un groupe d’États Membres, les responsables palestiniens et l’UNRWA qui sponsorisent le meurtre d’Israéliens, en recrutant des jeunes enfants palestiniens. L’UNRWA, a-t-il dit, est devenu l’instrument de la violence et de la haine.  Il a dénoncé le « silence » de l’Assemblée générale qui n’a jamais condamné les attaques du Hamas, ni la prise d’otages. L’Assemblée doit clairement condamner ces faits, a acquiescé la France. 

Il n’y a qu’un seul moyen de libérer les prisonniers et les otages, d’arrêter ce génocide et de préserver l’espoir d’un avenir différent, a fait valoir l’État de Palestine: un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent.  C’est pourquoi, ont prôné des délégations comme le Venezuela, au nom du Groupe des Amis pour la défense de la Charte des Nations Unies et le Groupe des États arabes, les États-Unis doivent cesser de prendre en otage le Conseil de sécurité. 

Au cours de cette réunion, plusieurs orateurs ont évoqué la récente conférence ministérielle du Caire sur la riposte humanitaire d’urgence à Gaza, tenue sous les auspices de l’Égypte et des Nations Unies.  En tant que pionnier de la paix, nous comptons poursuivre nos efforts de médiation pour mettre fin à la guerre, a promis l’Égypte. 

Le statu quo et le refus de placer la Palestine sur un pied d’égalité au sein de la famille des nations ne feront que perpétuer le conflit et les souffrances de son peuple, a fait valoir l’Afrique du Sud qui a estimé que l’heure est venue pour l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité d’accueillir la Palestine comme cent quatre-vingt-quatorzième État Membre des Nations Unies.  Cet appel a été soutenu par l’Ouganda, au nom du Mouvement des pays non alignés. 

En attendant, l’Ouganda a appelé tous les membres de la communauté internationale à exécuter les mandats d’arrêts de la Cour pénale internationale (CPI) à l’encontre du Premier Ministre israélien, M. Benjamin Netanyahu, de son ancien Ministre de la défense, M. Yoav Gallant, et de M. Mohamed Deif, du Hamas. 

Les intervenants se sont par ailleurs félicités de l’adoption hier par l’Assemblée générale d’une résolution qui énonce les modalités de la Conférence internationale de haut niveau pour le règlement pacifique de la question de Palestine et la mise en œuvre de la solution des deux États, prévue à New York, en juin 2025. 

L’Assemblée générale poursuivra mercredi 11 décembre, à partir de 10 heures, sa dixième session extraordinaire d’urgence. 

 

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