Dixième session extraordinaire d’urgence (reprise)
49e & 50e séances – matin & après-midi
AG/12599

L’Assemblée générale vote à une écrasante majorité pour l’admission de l’État de Palestine à l’ONU et rehausse son statut d’Observateur permanent

À l’occasion de la reprise de sa dixième session extraordinaire d’urgence, l’Assemblée générale a fait sienne, aujourd’hui, à une très large majorité, une résolution en faveur de l’admission de l’État de Palestine en tant que Membre de plein droit de l’ONU.  Adoptée par 143 voix pour, 9 voix contre (Argentine, États-Unis, Hongrie, Israël, Micronésie, Nauru, Palaos, Papouasie-Nouvelle-Guinée et République tchèque) et 25 abstentions, la résolution recommande ainsi au Conseil de sécurité de « réexaminer favorablement » cette question, suite au veto du 18 avril des États-Unis.     

Par ce texte, l’Assemblée générale rehausse également le statut d’État observateur de l’État de Palestine en décidant « à titre exceptionnel et sans que cela constitue un précédent », d’adopter plusieurs modalités pour la participation de l’État de Palestine à ses sessions et travaux à compter de sa soixante-dix-neuvième session.

Parmi ces droits et privilèges supplémentaires, on peut citer le droit de siéger parmi les États Membres par ordre alphabétique; le droit de déposer des propositions et des amendements, de les présenter et de s’en porter coauteur; le droit de présenter des motions d’ordre; et le droit de réponse au sujet des positions d’un groupe.

Le texte précise en outre que l’État de Palestine, en sa qualité d’État observateur, « n’a pas le droit de vote à l’Assemblée générale ni le droit de présenter sa candidature aux organes de l’ONU ».

« En accordant à la Palestine le statut de Membre à part entière, vous enverrez un message fort en faveur de la solution des deux États », ont déclaré les Émirats arabes unis.  En présentant le projet au nom du Groupe des États arabes, la délégation émirienne a également soutenu que son adoption représente « un pas historique vers la rectification des injustices imposées aux Palestiniens depuis 1948 ». 

De son côté, le Président de l’Assemblée générale a constaté que « les événements horribles des sept derniers mois n’ont fait qu’accélérer l’urgence de parvenir à une solution pacifique juste, globale et durable à la situation au Moyen-Orient », réaffirmant que la seule voie viable pour l’établissement de la paix au Moyen-Orient passe par la solution des deux États.

L’Observateur permanent de l’État de Palestine n’a pas dit autre chose en soulignant, avant la mise aux voix, l’importance de ce vote « historique », alors que le peuple palestinien fait face à des tentatives visant à « l’effacer de la géographie et de l’histoire » par « le nettoyage ethnique, l’apartheid ou le génocide ».  Il a accusé le Premier Ministre israélien d’être « prêt à tuer des milliers d’autres Palestiniens pour assurer sa survie politique » et de vouloir « terminer le sale boulot » 76 ans après la Nakba de 1948.  Dans ces conditions, « comment expliquer qu’Israël ait été admis à l’ONU il y a 75 ans grâce à une résolution qui prévoyait deux États, et que l’État de Palestine doive encore attendre et se heurte à une porte fermée? » s’est-il interrogé.

Voter pour ce texte reviendrait à promouvoir la création d’un État terroriste « dirigé par le Hitler de notre époque », a répliqué le représentant d’Israël.  À ses yeux, le « vote destructeur » d’aujourd’hui ouvre la voie aux « collaborateurs de ceux qui ont brûlé des bébés juifs le 7 octobre ».  Vous ne vous apprêtez pas seulement à octroyer le droit à avoir un État à « l’Autorité terroriste palestinienne », mais également à offrir des privilèges et des droits au futur « État terroriste du Hamas », a martelé le délégué, pour qui cet « acte impardonnable » signifie la destruction de la Charte des Nations Unies.  Joignant la parole aux actes, il s’est saisi d’une mini-déchiqueteuse et a réduit symboliquement le traité fondateur de l’ONU en confettis. 

La Fédération de Russie, favorable au texte, a dénoncé l’exercice du droit de veto exercé par les États-Unis sur le projet de résolution présenté le 18 avril au Conseil de sécurité, reprochant à ce pays de vouloir être « le policier du monde ».  Les États-Unis ont justifié leur rejet de ce texte au motif que « les mesures unilatérales à l’ONU et sur le terrain ne promeuvent pas la solution des deux États ».  Ils ont toutefois assuré que ce vote négatif ne reflète pas leur position concernant un État palestinien, dont ils appuient l’établissement.  Mais le statut d’État ne peut provenir que de négociations directes entre les parties, ont-ils fait valoir, rejoints par la République tchèque, selon laquelle il faut aussi inviter les États de la région à suivre la voie ouverte par les Accords d’Abraham. 

Saluant un premier pas « modeste mais essentiel » pour réparer l’injustice historique envers la Palestine, la République islamique d’Iran a jugé qu’Israël n’a pas démontré qu’il mérite son statut d’État Membre, compte tenu du « génocide » auquel il se livre à Gaza.  Elle a également noté que le vote d’aujourd’hui laisse voir « l’isolement des États-Unis ». 

De leur côté, l’Allemagne, l’Autriche, la Bulgarie, la Lettonie, la Finlande, l’Italie, la Roumanie, le Royaume-Uni et la Suisse ont expliqué leur abstention en jugeant prématurée l’admission de la Palestine comme État Membre, principalement au vu de la grande instabilité qui prévaut au Moyen-Orient.  La première étape devrait être, selon eux, de régler la crise à Gaza et de parvenir à un accord prévoyant la libération des otages et la fin des combats dans l’enclave.  Ils ont cependant assuré que leur abstention ne change rien à leur soutien ferme à la solution des deux États. 

Résumant la position de l’immense majorité des États Membres, la France s’est, elle, déclarée résolument favorable à l’admission de l’État de Palestine comme nouveau Membre de l’ONU.  Elle a également insisté sur l’urgence d’un règlement politique global du conflit israélo-palestinien, sur la base de la solution des deux États, rappelant que c’est le sens du projet de résolution qu’elle a présenté au Conseil de sécurité. 

Suspendue le 12 décembre dernier, la dixième session extraordinaire d’urgence de l’Assemblée générale, qui porte sur les mesures illégales prises par les autorités israéliennes à Jérusalem-Est occupée ainsi que dans le reste du Territoire palestinien occupé, s’est tenue pour la première fois en avril 1997.

MESURES ILLÉGALES PRISES PAR LES AUTORITÉS ISRAÉLIENNES À JÉRUSALEM-EST OCCUPÉE AINSI QUE DANS LE RESTE DU TERRITOIRE PALESTINIEN OCCUPÉ 

Projet de résolution (A/ES-10/L.30/Rev.1)

Déclarations liminaires

M. DENNIS FRANCIS, Président de l’Assemblée générale, a rappelé que la situation au Moyen-Orient a marqué la première crise importante pour l’ONU nouvellement créée et que, depuis lors, la paix dans la région, et pour le peuple palestinien en particulier, est restée insaisissable.  Aujourd’hui, a-t-il observé, cette situation intenable continue de se détériorer à une vitesse alarmante, entraînant d’innombrables victimes innocentes et poussant la région encore plus au bord d’une catastrophe à grande échelle.  Malgré les nombreux efforts diplomatiques et les résolutions des Nations Unies, rien n’a encore réussi à mettre fin au cycle actuel de mort et de destruction, a déploré M. Francis, pour qui « les événements horribles des sept derniers mois n’ont fait qu’accélérer l’urgence de parvenir à une solution pacifique juste, globale et durable à la situation au Moyen-Orient ». 

Appelant les États Membres à évaluer la situation « sans autre chose à l’esprit que la justice, l’égalité et un engagement en faveur de la paix comme notre plus grande ambition », le Président de l’Assemblée générale a soutenu que la seule voie viable vers une paix juste, globale et durable au Moyen-Orient passe par la solution des deux États.  Dans l’immédiat, il a exhorté les parties à ce conflit à faire tout leur possible, avec le soutien de ceux qui ont de l’influence, pour parvenir à un accord de cessez-le-feu qui permette de faire cesser les souffrances et l’effusion de sang, de libérer tous les otages, de protéger les civils innocents et de garantir immédiatement un accès sans entrave et sans conditions à l’aide humanitaire pour tous ceux qui en ont cruellement besoin. 

S’exprimant au nom du Groupe des États arabes, le représentant des Émirats arabes unis a présenté le projet de résolution A/ES-10/L.30/Rev.1, qui recommande de réexaminer l’admission de la Palestine en tant qu’État Membre de l’ONU.  Ce texte, a-t-il précisé, est présenté à la suite de l’exercice du droit de veto par les États-Unis sur le projet de résolution soumis le mois dernier au Conseil de sécurité par l’Algérie au nom du Groupe des États arabes.  S’il est adopté, ce nouveau texte aura une incidence importante sur l’avenir du peuple palestinien, qui endure des persécutions et se voit nier ses droits fondamentaux, a souligné le représentant, pour qui la Palestine est « éprise de paix » et « mérite de pouvoir servir l’humanité au sein de l’Organisation ».  Alors que l’escalade récente à Rafah ne fait qu’augmenter le risque d’une catastrophe humanitaire dans la bande de Gaza et qu’Israël continue de nier le droit du peuple palestinien à déclarer son État souverain, ce projet de résolution met la communauté internationale devant ses responsabilités.  « En accordant à la Palestine le statut de Membre à part entière, vous enverrez un message fort en faveur de la solution des deux États », a plaidé le délégué.

L’adoption de cette résolution représentera selon lui « un pas historique vers la rectification des injustices imposées aux Palestiniens depuis 1948 ».  Voter contre constituerait donc « un abandon et un feu vert donné à Israël pour qu’il continue de saper la solution des deux États ».  Au moment où l’Égypte et le Qatar poursuivent leurs efforts pour obtenir un cessez-le-feu à Gaza, il importe de créer un environnement favorable à la paix, a-t-il conclu. 

L’Observateur permanent de l’État de Palestine a rappelé que des vies continuent d’être anéanties dans la bande de Gaza, où plus de 35 000 Palestiniens ont été tués, 80 000 ont été mutilés, 2 millions ont été déplacés et où tout a été détruit.  « Aucun mot ne peut exprimer ce que ces pertes et ces traumatismes signifient pour les Palestiniens et pour notre nation dans son ensemble », a-t-il déclaré, ajoutant que les Palestiniens de Gaza sont aujourd’hui assiégés dans un espace de plus en plus étroit à Rafah, où les bombes et les balles continuent de pleuvoir.  Pendant ce temps, la famine décidée par le Gouvernement israélien s’installe, tuant les plus vulnérables, s’est indigné le représentant, non sans dénoncer le fait qu’Israël s’est emparé par la force du point de passage palestinien de Rafah et a permis que des convois humanitaires et le siège de l’UNRWA soient attaqués.  Observant que des charniers continuent d’être découverts là où se trouvaient autrefois des hôpitaux, il a accusé le Premier Ministre israélien d’être « prêt à tuer des milliers d’autres Palestiniens pour assurer sa survie politique », alors qu’il déclare ouvertement que l’État palestinien est une « menace existentielle » et qu’avec ses complices, il essaie, 76 ans après la Nakba, de « terminer le sale boulot ».  Pour le représentant, la guerre d’Israël est dirigée contre le peuple palestinien dans son ensemble, comme l’attestent les actions des forces d’occupation et des colons, qui tuent quotidiennement en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est.  Partout, les bulldozers israéliens déplacent les communautés palestiniennes et détruisent leurs maisons palestiniennes, a-t-il dénoncé, estimant qu’aucune nation, famille ou personne « ne devrait avoir à endurer de telles souffrances aussi longtemps ». 

Après avoir rappelé qu’il s’est exprimé des centaines de fois à la tribune de l’Assemblée générale, « souvent dans des circonstances tragiques, mais jamais comparables à celles que vit mon peuple aujourd’hui », l’observateur a souligné l’importance « historique » du vote d’aujourd’hui, alors que le peuple palestinien fait face à des tentatives visant à « l’effacer de la géographie et de l’histoire » par « le nettoyage ethnique, l’apartheid ou le génocide ».  Or, contre toute attente, le peuple palestinien a survécu et son drapeau flotte fièrement en Palestine et dans le monde entier, s’est-t-il enorgueilli.  « Nous ne disparaîtrons pas mais les vies perdues ne pourront nous être rendues. »  Alors que le peuple palestinien exige simplement que les dispositions de la Charte des Nations Unies et du droit international s’appliquent à lui, cette protection lui est jusqu’à présent refusée, a déploré le délégué.  Assurant que le peuple palestinien veut la paix, il a jugé que la liberté qu’il réclame « n’est pas un obstacle à la paix, mais la seule voie qui y mène ».  De fait, a-t-il ajouté, notre droit à l’autodétermination, à un État indépendant, à l’adhésion à l’ONU ne peut être soumis au « veto israélien ». 

Constatant que, pour des générations, la Palestine a été le « test ultime de la capacité de l’humanité à tenir ses promesses », l’observateur a estimé qu’un vote pour est un vote « contre les tentatives visant à nous priver de notre État » et un investissement dans la paix.  « Comment expliquer qu’Israël ait été admis à l’ONU il y a 75 ans grâce à une résolution qui prévoyait deux États, et ce sans attendre la fin du conflit et en continuant à nier nos droits et notre existence, et que l’État de Palestine, 75 ans plus tard, doive encore attendre et se heurte à une porte fermée? »  Un vote pour est un « vote juste », a-t-il insisté, promettant à ceux qui soutiendront cette résolution qu’ils seront fiers d’avoir « défendu la liberté, la justice et la paix en ces heures sombres ». 

Le représentant d’Israël a dénoncé la mise aux voix du projet de résolution, par lequel la communauté internationale s’apprête à promouvoir la création d’un État terroriste palestinien « qui sera dirigé par le Hitler de notre époque ».  Dans les années 40, le monde s’est uni pour détruire un régime meurtrier, mais ce matin, de manière absolument paradoxale, l’Organisation créée pour s’opposer au mal va accueillir, ici, un État terroriste.  « Churchill et Roosevelt doivent se retourner dans leurs tombes », s’est exclamé le délégué, en soutenant que l’Assemblée s’apprête à récompenser le « nazisme moderne ».  Pour lui, le « vote destructeur » d’aujourd’hui ouvre aveuglément la voie aux « collaborateurs de ceux qui ont brûlé des bébés juifs le 7 octobre ».  Le représentant a ensuite rappelé que la bande de Gaza est contrôlée non pas par l’Autorité palestinienne, mais par le Hamas, qui détiendrait aussi, d’après lui, la Judée et la Samarie, « ce que vous appelez la Cisjordanie ».  Le Hamas qui triompherait dans les urnes si jamais des élections palestiniennes devaient avoir lieu aujourd’hui.  En procédant à ce vote, vous ne vous apprêtez pas seulement à octroyer le droit à avoir un État à « l’Autorité terroriste palestinienne », mais également des privilèges et des droits au futur « État terroriste du Hamas », a tranché le représentant.  « Cela me rend malade, malade! », a-t-il tonné, en s’en prenant aux soutiens de ce projet de résolution.  « C’est absolument incroyable, ce que vous allez faire aujourd’hui me rappelle la manière dont les puissances européennes ont capitulé devant Hitler lors des accords de Munich », a poursuivi le délégué, en brandissant à la tribune de l’Assemblée une photo de Yahya Sinwar, considéré comme l’un des dirigeants du Hamas.  « Voilà le résultat du vote d’aujourd’hui! »

À ses yeux, ce vote constitue un « acte impardonnable », qui signifie la « destruction de la Charte des Nations Unies ».  Le représentant a lu l’Article 4 du document fondateur de l’Organisation, dans lequel est stipulé que « peuvent devenir Membres des Nations Unies tous autres États pacifiques qui acceptent les obligations de la présente Charte » et que l’admission « se fait par décision de l’Assemblée générale sur recommandation du Conseil de sécurité ».  Il a ensuite affirmé qu’au regard de leur volonté de « détruire Israël », les Palestiniens ne sont pas « pacifiques ».  Je veux que le monde entier se souvienne de cette « journée honteuse », de cet « acte immoral », a asséné le représentant, avant de se saisir d’une mini-déchiqueteuse de documents, et de réduire la Charte des Nations Unies en confettis sous les yeux des délégations. 

Explications de vote

Avant le vote, la Fédération de Russie a dénoncé le veto exercé par les États-Unis sur le projet de l’Algérie au Conseil de sécurité, leur reprochant de vouloir être le policier du monde.  Le projet de texte aujourd’hui est unique et sans précédent, a reconnu la délégation russe, en espérant que son adoption permettra d’ouvrir d’autres pistes.  La Palestine doit devenir membre à part entière de l’ONU, a-t-elle insisté. 

Le Pakistan a déclaré que ce qui est demandé aujourd’hui à l’Assemblée, c’est qu’elle franchisse un pas supplémentaire en vue de réparer l’injustice historique faite aux Palestiniens.  Il a espéré que le Conseil réexaminera la situation.

À l’issue du vote, Singapour a dit avoir voté pour ce texte, en rappelant son attachement à un règlement négocié du conflit israélo-palestinien.  Il a appelé les deux parties à prendre les mesures nécessaires pour réaliser la solution des deux États.  Le délégué a ensuite estimé que le Hamas n’a pas sa place dans un État palestinien, avant d’exprimer des réserves quant à l’annexe de la résolution. 

Le Danemark a expliqué que son vote en faveur du texte traduit sa position en faveur de la solution des deux États.  Mais le vote ne signifie pas la reconnaissance d’un État palestinien. 

La République islamique d’Iran a salué ce vote qui est un premier pas pour réparer l’injustice historique envers la Palestine.  La décision de ce jour est un pas modeste mais essentiel de la communauté internationale pour reconnaître les droits des populations palestiniennes.  A contrario, a-t-elle estimé, le régime israélien n’a pas montré qu’il mérite d’être un membre à part entière de la communauté internationale du fait de ses crimes et du génocide dont il est l’auteur.  Elle a également noté que le vote d’aujourd’hui laisse voir l’isolement des États-Unis, avant d’appeler le Conseil de sécurité à revenir sur sa décision de ne pas accorder le statut de membre à part entière des Nations Unies à la Palestine. 

La République tchèque a estimé que le statut de membre à part entière de la Palestine ne va pas aider à la paix.  Il faut passer par un accord négocié entre les parties pour y parvenir, a-t-elle dit en invitant également les États de la région à suivre la voie de la paix en s’appuyant sur les Accords d’Abraham.  De même, le texte contredit les dispositions de la Charte des Nations Unies, et c’est pour cela que la Tchéquie s’y est opposée. 

Les États-Unis ont déclaré que les mesures unilatérales à l’ONU et sur le terrain ne promeuvent pas la solution des deux États.  Et cette résolution de l’Assemblée générale n’y fait pas exception.  C’est pourquoi les États-Unis ont voté contre, mais ce vote ne reflète pas leur position concernant un État palestinien que les États-Unis appuient et voudraient promouvoir, a précisé le délégué, tout en arguant que le statut d’État ne peut provenir que de négociations directes entre les parties.  En outre, cette résolution « non productive » ne modifie pas le statut d’État observateur non membre de la Palestine qui, suite à ce vote, n’a pas acquis le droit de vote à l’Assemblée générale ni le droit de présenter des candidats aux organes de l’ONU et à être élu au Conseil de sécurité, a relevé le représentant.  La voie la plus rapide vers un État palestinien membre de l’ONU sont des négociations directes entre Israël et l’Autorité palestinienne avec le soutien des États-Unis et d’autres partenaires.

La France s’est déclarée favorable à l’admission de la Palestine comme État Membre de plein droit des Nations Unies.  Il est temps d’inscrire l’action des Nations Unies dans la perspective d’un règlement politique global du conflit israélo-palestinien, sur la base de la solution des deux États, a estimé la délégation pour qui cette solution est la seule à même de répondre aux besoins de sécurité de long terme d’Israël, ainsi qu’aux aspirations légitimes des Palestiniens à un État.  C’est le sens du projet de résolution que la France a présenté au Conseil de sécurité.

La Finlande, qui s’est abstenue lors du vote sur la résolution, a fait part de son soutien à l’établissement d’un État palestinien.  Mais il faut veiller à ce que le statut d’État membre à part entière à l’ONU ne soit pas simplement symbolique mais fasse partie d’un plan global produisant des améliorations concrètes à la situation des Palestiniens et pour la sécurité de toute la région.  Elle a regretté que la communauté internationale n’ait pas encore été en mesure de convenir d’un tel plan.  En attendant, la priorité doit être donnée à la protection des civils à Gaza, ce qui passe par un cessez-le-feu et la libération de tous les otages.

L’Australie a dit que la solution des deux États est le seul espoir, avant de se dire « frustrée » par le manque de progrès.  La résolution ne change pas le statut d’État observateur de la Palestine, a relevé le délégué.  « Nous avons voté pour le texte même si ce n’est pas celui que nous aurions proposé. » Le délégué a enfin estimé que le Hamas n’a pas sa place dans un État palestinien.

L’Allemagne a dit vouloir qu’un État palestinien existe, même si le texte voté aujourd’hui ne permettra pas d’atteindre cet objectif et d’instaurer la paix.  « Nous nous sommes abstenus », a déclaré le délégué en ajoutant que le statut de membre de plein droit de la Palestine ne peut être ni le début ni la fin d’un processus politique conduisant à la solution des deux États.

L’Italie a estimé que la résolution n’allait pas contribuer à la résolution du conflit, expliquant son abstention aujourd’hui.  « Il n’y aura pas de sécurité pour Israël sans un État palestinien viable. »  Le délégué a appelé de ses vœux une « Autorité palestinienne remaniée » et l’ouverture d’un horizon de paix.

L’Autriche a justifié son abstention par le fait que le processus d’adhésion aux Nations Unies est bien connu.  Il faut respecter un processus juridique clair, a-t-elle plaidé en ajoutant que, à son avis, le vote de ce matin ne favorisera pas la paix entre les parties.

Le Royaume-Uni a justifié son abstention en disant que la première étape serait de régler la crise à Gaza et de parvenir à un accord qui verrait la libération des otages et la fin des combats dans la bande.  Il a dit ne pas soutenir les actions militaires israéliennes à Rafah au motif qu’on ne voit pas de plan clair de protection des civils.  Il a promis le soutien de son pays pour mettre fin au conflit à Gaza et pour parvenir à la solution des deux États.

L’Islande a dit soutenir l’adhésion de plein droit de l’État de Palestine aux Nations Unies, justifiant son vote en faveur du texte présenté ce matin.  Il a en outre appelé Israël à mettre fin aux opérations à Rafah.

La Roumanie, qui s’est abstenue lors du vote, a rappelé avoir reconnu la Palestine en 1988 et fait part de son soutien à la solution des deux États comme seule option pour un règlement juste et durable du conflit israélo-palestinien.  Elle a souligné qu’en vertu de la Charte des Nations Unies, l’admission d’un État à l’ONU se fait « par décision de l’Assemblée générale sur recommandation du Conseil de sécurité ».  « Nous devons préserver la complémentarité et l’enchaînement des actions entre l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité, conformément à la Charte des Nations Unies. »

La Lettonie a expliqué son abstention en arguant que la reconnaissance officielle d’un État palestinien ne devrait se faire que dans le cadre d’un accord négocié conformément aux paramètres internationaux.  Ce vote ne doit pas être interprété comme un soutien à la crise actuelle, y compris aux pratiques qui violent le droit international et le droit international humanitaire, a-t-elle souligné.  Elle a appelé le Conseil de sécurité à réexaminer dès que possible la question de l’adhésion de la Palestine aux Nations Unies.

La Grèce a déclaré que son vote positif est conforme à la nécessité d’ouvrir un horizon politique de paix et de créer un État palestinien aux côtés d’Israël.

Le Luxembourg a expliqué son vote pour la résolution, « un choix clair » en faveur de la paix et de la solution des deux États.  Il a misé dessus pour donner un nouvel élan à tous ceux qui s’engagent pour la paix, signalant à cet égard que le Ministre des affaires étrangères du Luxembourg se rendra en Israël et en Palestine à la fin du mois pour appuyer ces efforts.  Il a salué les travaux en cours au Conseil de sécurité et soutenu l’initiative de la France pour relancer l’action diplomatique en faveur de la solution des deux États, ajoutant que le Luxembourg est en train de se concerter avec ses partenaires européens au sujet de la reconnaissance de l’État de Palestine. Il a estimé que le vote de ce matin donne aussi une lueur d’espoir à la population civile à Gaza et aux familles des otages, puisque le texte adopté aujourd’hui fait référence à la résolution du 12 décembre 2023 de l’Assemblée générale qui demande la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages, un cessez-le-feu durable et un plein accès humanitaire. 

La Bulgarie a rappelé avoir reconnu l’État de Palestine en 1988.  Elle a estimé que l’annexe de la résolution adoptée mérite d’être clarifiée, expliquant ce faisant son abstention.

La Tunisie a souligné l’appui international à un État palestinien et appelé le Conseil à assumer ses responsabilités afin de mettre un terme au massacre des Palestiniens.  Il faut cesser de fournir des armes à la Puissance occupante, a tranché la délégation, en dénonçant l’appui dont Israël jouit au Conseil de sécurité.  Le Conseil doit réexaminer la demande de la Palestine de devenir membre de l’ONU, a-t-il conclu.

L’Estonie a expliqué avoir voté en faveur du texte pour privilégier la solution des deux États et donner plus de privilèges à la Palestine au sein des Nations Unies.  Toutefois, ce vote ne signifie pas une reconnaissance bilatérale de l’État de Palestine, a-t-elle précisé. 

Chypre a dit avoir voté en faveur du texte et a souligné que le sort de l’État de Palestine ne doit pas être lié aux actes du Hamas comme ceux du 7 octobre dernier. 

La Slovaquie a expliqué avoir voté en faveur du texte pour favoriser une adhésion de la Palestine aux Nations Unies.  Il a appelé à la reprise des négociations pour parvenir à la paix, avant de marquer son inquiétude devant la montée des mouvements antisémites et islamophobiques depuis le 7 octobre dernier.

Constatant avec inquiétude que la perspective de mise en œuvre de la solution des deux États semble plus éloignée que jamais, la Pologne a appelé à continuer à soutenir la création d’un État palestinien conformément au droit international.  Elle a estimé que la résolution de l’Assemblée générale sur l’adhésion de la Palestine aux Nations Unies consacre un droit et représente un pas important dans cette direction.  Elle a également salué le fait que le document adopté aujourd’hui accorde des droits et des privilèges supplémentaires à la Palestine. 

Le Liechtenstein a expliqué avoir voté en faveur de ce texte et soutenir la demande de l’Assemblée générale au Conseil de sécurité de réexaminer la question de l’admission de la Palestine en tant qu’État Membre de plein droit à l’ONU. Il a soutenu une solution à deux États et regretté l’absence de progrès sur un règlement politique entre les deux parties.  Israël et le Hamas ont créé des conditions sur le terrain qui rendent la solution des deux États très difficiles, a concédé la délégation, mais aujourd’hui l’Assemblée générale s’est exprimée très clairement en faveur de cette solution.

La République arabe syrienne a dit avoir voté pour ce texte et prié le Conseil de réexaminer favorablement la demande de la Palestine de devenir membre de l’ONU afin de corriger une injustice historique.  « L’oppression du peuple palestinien doit cesser », a dit le délégué, en dénonçant le « spectacle » livré ce matin par son homologue israélien.

La République de Corée a voté en faveur de la résolution en précisant que les modalités qu’elle prévoit ne sont applicables que dans le cadre de la Charte des Nations Unies et qu’elle ne constitue pas un précédent pour d’autres cas, comme elle le prévoit clairement d’ailleurs.  Le représentant a également indiqué que ce vote favorable ne constitue pas une reconnaissance bilatérale de la Palestine en tant qu’État, une question que la République de Corée souhaite examiner au moment le plus propice à la résolution du conflit. 

La Suisse a expliqué l’abstention de son pays, par un souci de cohérence avec sa position lors du vote du 18 avril dernier au Conseil de sécurité sur la résolution proposant l’admission de la Palestine comme État Membre à part entière des Nations Unies.  Elle a estimé qu’au vu de la grande instabilité prévalant dans la région, cette étape n’était pas propice à une détente de la situation, et qu’il est préférable de considérer l’admission de la Palestine à un moment où une telle mesure s’insérera dans la logique d’une paix émergente.  En outre, trop d’éléments inclus dans la résolution de l’Assemblée générale préjugent de l’avis que devront fournir, le moment venu, les membres du Comité d’admission de nouveaux Membres conformément à la Charte. 

Elle a reconnu que l’État observateur de Palestine témoigne des qualités nécessaires à honorer le statut rehaussé auquel il aspire au sein de l’Assemblée générale, et a souligné que son abstention ne porte aucunement sur les prérogatives décrites dans l’Annexe à la résolution.  Celles-ci s’inscrivent dans la logique du statut d’État observateur en faveur duquel la Suisse a voté en 2012, et que l’État observateur de Palestine a jusqu’à présent adéquatement honoré.  Enfin, l’abstention de la Suisse ne change rien à son soutien ferme à la solution des deux États, a précisé sa représentante. 

Le Panama a dit avoir voté pour la résolution car pour l’admission de la Palestine, car elle doit pouvoir bénéficier d’une tribune pour exprimer son désir de paix, tout comme le fait déjà Israël.  Cette décision est aussi motivée par la volonté de promouvoir une paix juste et durable pour toutes les parties concernées, a ajouté la délégation qui a appelé à un cessez-le-feu immédiat et à la libération des otages. 

Le Portugal a expliqué avoir voté en faveur du texte.  Il a souhaité que le Conseil de sécurité accepte l’admission de l’État de Palestine au sein de la famille des Nations Unies. 

La Nouvelle-Zélande a expliqué son vote en faveur de la résolution en voyant dans son adoption une étape positive sur la voie d’une éventuelle solution à deux États.  En espérant que cette résolution relancera la dynamique en faveur de la paix et de la sécurité dans la région, le délégué a fait remarquer que le vote en faveur de ce texte n’implique pas la reconnaissance de l’existence d’un État palestinien et ne confère pas non plus le statut de membre à part entière des Nations Unies, ceci nécessitant une recommandation du Conseil de sécurité, conformément à l’Article 4 de la Charte des Nations Unies.  La création d’un État palestinien fait partie intégrante de la position de longue date de la Nouvelle-Zélande sur le droit fondamental du peuple palestinien à l’autodétermination et sur le soutien d’une solution à deux États, a-t-il conclu. 

La Hongrie a réaffirmé l’attachement de son pays à la Charte des Nations Unies, ce qui explique son vote aujourd’hui.  Elle a dit reconnaître le droit à l’autodétermination du peuple palestinien, tout en précisant vouloir préserver la clarté juridique au sein des Nations Unies s’agissant du processus d’admission et de la participation aux travaux de l’Assemblée générale.  Actuellement, elle est d’avis que cette résolution n’est pas propice au règlement pacifique du conflit au Moyen-Orient.  L’Article 4 de la Charte et les Articles 136 et 137 du règlement intérieur de l’Assemblée générale sont ceux à suivre pour la procédure d’admission à l’ONU, a rappelé la déléguée.

Le Canada a expliqué son abstention en invoquant le droit d’Israël à se défendre, le droit à l’autodétermination des Palestiniens et l’impératif de la protection des civils à Gaza.  Pour lui, cette résolution « va trop loin », dans la mesure où elle consacre implicitement un État de Palestine sur le terrain comme si c’était un fait alors que le Hamas contrôle toujours des pans entiers de Gaza.  Les Palestiniens méritent d’être dirigés par un gouvernement légitime et non pas un gouvernement terroriste, a argué le représentant.  Dans le même temps il a dénoncé l’augmentation incessante des colonies de peuplement en Cisjordanie.  Le Canada est prêt à reconnaître l’État de Palestine le moment venu, lorsque le temps sera plus propice à un règlement durable de ce conflit, a-t-il expliqué avant de passer en revue une série de mesures pour appuyer cet objectif comme des sanctions contre les colons extrémistes ou le soutien au relèvement de Gaza.  Mais la solution doit aussi être plus globale et faciliter l’intégration régionale d’Israël, a-t-il souligné.

Cabo Verde a insisté sur le distinguo à faire entre les groupes extrémistes et le peuple palestinien.  Il a appelé à réaliser la solution des deux États, avant d’appeler la communauté internationale à soutenir l’aide humanitaire en faveur des Palestiniens.  C’est fort de toutes ces raisons que Cabo Verde a voté en faveur de la résolution, a-t-il déclaré. 

La Suède a dit s’être abstenue lors du vote tout en insistant sur son soutien à la solution des deux États, qui reste intact.  Elle a déploré les souffrances des populations à Gaza et a estimé que le processus d’admission aurait dû s’appuyer sur le Conseil de sécurité. 

Le Guatemala a rappelé avoir reconnu l’État de Palestine depuis 2013. Il a dit avoir soutenu la résolution adoptée ce jour par l’Assemblée générale.  Le Guatemala a condamné les attaques du 7 octobre et a demandé la libération des otages ainsi qu’un cessez-le-feu immédiat. 

La Barbade a dit avoir voté en faveur de cette « importante résolution » de l’Assemblée générale, en disant soutenir la demande d’adhésion « de plein droit » de la Palestine aux Nations Unies.  Elle a regretté le veto du Conseil de sécurité qui a déclenché la reprise de session et a appelé cette instance à reconsidérer sa décision et de permettre à l’État et au peuple de Palestine de prendre la place qui leur revient au sein des Nations Unies.  Il y a trois semaines, a annoncé la délégation, le Gouvernement de la Barbade a décidé de reconnaître l’État de Palestine et d’établir des relations diplomatiques avec lui.

La Papouasie-Nouvelle-Guinée a expliqué son vote contre cette résolution par le fait que tous les droits, privilèges et obligations à accorder aux parties souhaitant adhérer aux Nations Unies doivent être accordés d’une manière pleinement conforme à la Charte des Nations Unies.  Contourner la Charte à quelque fin que ce soit tout en professant son importance est une question sérieuse qui ne doit pas être prise à la légère, a-t-il recadré.  Il s’est dit préoccupé par la gravité de la situation en Palestine et en Israël, compte tenu des défis humanitaires, de paix et de sécurité actuels et de leur impact permanent sur les vies et les moyens de subsistance des Israéliens et des Palestiniens, ainsi que de ses implications plus larges pour la région du Moyen-Orient et au-delà.  Le représentant a réitéré l’appel à la libération inconditionnelle de tous les otages du 7 octobre 2023 toujours détenus par le Hamas et d’autres, avant d’appeler à nouveau à régler la situation actuelle par des moyens pacifiques. Il a encouragé la tenue de négociations directes, y compris dans le cadre de la solution des deux États, entre toutes les parties prenantes concernées en Israël et en Palestine, en vue de trouver une solution politique durable et mutuellement acceptable permettant à Israël et à la Palestine de vivre côte à côte pacifiquement.

Le Mexique a dit avoir voté en faveur de l’élargissement des droits de la Palestine et a appelé le Conseil de sécurité à faire de même.  La délégation a par ailleurs demandé la libération sans appel de tous les otages, dont certains sont de nationalité mexicaine et a marqué sa désapprobation face à l’offensive de Rafah.

La Jamaïque a dit avoir soutenu le texte car elle est attachée au respect de la Charte des Nations Unies.  La délégation a précisé ne pas soutenir le Hamas ni son idéologie, mais elle reconnaît l’Autorité palestinienne comme représentant légitime du peuple palestinien.  Elle a appelé le Conseil de sécurité à réexaminer la candidature de l’État de Palestine. 

Le Kenya a dit s’être joint aujourd’hui aux 142 autres délégations ayant voté en faveur de la résolution et s’est dit convaincu que l’État de Palestine, dans l’attente de son admission en tant que membre à part entière des Nations Unies, mérite et devrait être autorisé à participer aux sessions et aux travaux de l’Assemblée générale et d’autres organes des Nations Unies, à titre exceptionnel et sans créer de précédent.  Il a exhorté le Conseil de sécurité à reconsidérer la recommandation de l’Assemblée générale d’admettre l’État de Palestine comme membre à part entière des Nations Unies sans délai excessif et à concrétiser la solution des deux États.  Le Conseil doit également soutenir les conditions d’une existence sûre et pacifique de l’indépendance palestinienne, en commençant par un cessez-le-feu humanitaire immédiat à Gaza, la libération inconditionnelle de tous les otages et la reprise du dialogue sans conditions préalables.  L’objectif est la solution des deux États, a conclu le représentant. 

Déclarations

S’exprimant au nom de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), la Mauritanie a estimé qu’il ne fait aucun doute que la convocation de cette séance était devenue nécessaire en raison de l’échec des démarches antérieures visant à garantir un cessez-le-feu durable à Gaza et à atténuer les souffrances indicibles de sa population civile.  « Il n’y a pas d’autre preuve de l’incapacité du Conseil de sécurité à s’acquitter de ses responsabilités au Moyen-Orient que son dernier échec en date à recommander la candidature de la Palestine en tant qu’État Membre à part entière de l’ONU.  Aussi le représentant a-t-il réitéré l’appel de l’OCI à tous les États Membres à soutenir l’adoption de mesures pratiques, visant à exercer une pression maximale sur les autorités israéliennes pour qu’elles se conforment au consensus international sur la restauration des droits inaliénables du peuple palestinien, y compris le droit au retour et la création d’un État palestinien indépendant le long des frontières de juin 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Certains ont récemment affirmé qu’il était « prématuré » de prendre des mesures sur la question de l’admission de l’État de Palestine en tant qu’État membre à part entière de l’ONU, a rappelé le Venezuela, qui a pris la parole au nom du Groupe des Amis pour la défense de la Charte des Nations Unies. « Comment une décision sur cette question pourrait-elle être prématurée, alors qu’elle a déjà été prolongée de plus de 12 ans depuis que l’État de Palestine a soumis sa demande d’admission à l’adhésion?  Comment cela pourrait-il être prématuré alors que la Palestine a passé les 50 dernières années à attendre de devenir un observateur au sein de cette Organisation?  Comment pourrait-il être prématuré d’avancer vers la réalisation des aspirations nationales légitimes du peuple palestinien, alors que celles-ci ont également été retardées depuis plus de 75 ans? »  Un cessez-le-feu permettrait non seulement de ménager un accès humanitaire complet, sans entrave et sûr à la bande de Gaza, mais aussi de préserver un horizon politique qui permettrait l’établissement d’une plateforme politique pour la libération du peuple palestinien de l’oppression coloniale d’Israël, a ajouté le représentant du Groupe des Amis pour la défense de la Charte des Nations Unies. 

Même son de cloche du côté de la Belgique, pour qui un signal fort, « celui de notre détermination à avancer coûte que coûte sur la voie de la paix en restaurant un horizon politique crédible », devait être adressé aujourd’hui.  C’est la raison pour laquelle la Belgique s’est portée coautrice de la résolution, considérant que l’inaction fait le jeu des « ennemis de la paix ».

L’Ouganda, au nom du Mouvement des pays non alignés, a dénoncé le siège inhumain de Gaza par Israël et mis en garde contre une offensive à Rafah, qu’il « faut empêcher ».  L’admission de la Palestine à l’ONU rétablira la dignité de son peuple, a-t-il fait valoir en invitant tous les pays à reconnaître l’État de Palestine.  L’Égypte a remercié les pays ayant choisi la justice en votant pour le projet de résolution ce matin.  « La machine de guerre » israélienne « voyou » a fait des milliers de martyres et engendré une « génération arabe furieuse », a-t-elle fustigé.  Mettant en garde contre un sentiment d’injustice, la délégation égyptienne a jugé que mettre un terme à cette guerre est possible.  Il faut mettre à bas l’idée qu’Israël n’est pas lié par le droit international et les diverses résolutions onusiennes et que verser le sang palestinien est acceptable, a-t-il martelé.  L’octroi du statut de membre de plein droit à la Palestine est le meilleur moyen de revitaliser la solution des deux États, a insisté l’Égypte.  De son côté, le Qatar a dit sa fierté devant l’adoption ce matin d’une résolution historique.  Alors que l’agression israélienne se poursuit.  La communauté internationale doit empêcher une offensive à Rafah, a poursuivi la délégation qatarie, espérant que les efforts de médiation en cours de son pays, de l’Égypte et des États-Unis porteront leurs fruits.  Il est clair pour la délégation que le Conseil doit recommander que la Palestine devienne membre de l’ONU. 

L’Arabie saoudite a déploré que le Conseil n’ait pas pu adopter le projet de texte algérien au Conseil de sécurité.  Cela ne peut qu’encourager Israël dans son obstination, a-t-elle regretté. Le monde ne peut plus faire fi des souffrances des Palestiniens et du droit de la Palestine de devenir membre de l’ONU, alors que l’impunité d’Israël l’encourage dans la commission de ses crimes.

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