Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 4 avril 2023
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Afghanistan
La Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) a été informée d’un ordre des autorités de facto qui interdit aux femmes membres du personnel national des Nations Unies de travailler. L’ONU étudie toujours comment cette évolution affecterait ses opérations dans le pays et espère avoir d’autres réunions avec les autorités de facto demain à Kaboul afin d’obtenir des éclaircissements.
Pour le Secrétaire général, une telle interdiction serait inacceptable et inconcevable. C’est la dernière en date d’une tendance inquiétante à saper la capacité des organisations humanitaires à atteindre ceux qui en ont le plus besoin. Il va sans dire, mais malheureusement il faut le souligner, que le personnel féminin est essentiel pour permettre à l’ONU de fournir une assistance vitale.
De tels ordres violent les droits fondamentaux des femmes et enfreignent le principe de non-discrimination. Les femmes membres du personnel sont essentielles pour assurer la poursuite des opérations de l’ONU sur le terrain en Afghanistan.
Juste pour donner une idée de l’ampleur des besoins, sur une population d’environ 40 millions d’habitants en Afghanistan, l’ONU tente d’atteindre 23 millions d’hommes, de femmes et d’enfants avec une aide humanitaire. L’ONU continuera à explorer toutes les voies pour s’assurer que nous pouvons atteindre les personnes les plus vulnérables, en particulier les femmes et les filles.
Syrie/Türkiye
En Syrie, l’ONU continue de fournir une assistance aux personnes touchées par le tremblement de terre. Dans les zones contrôlées par le gouvernement, l’ONU et ses partenaires ont fourni une aide alimentaire et nutritionnelle à plus de 221 000 personnes à Alep, Lattaquié, Tartous et Hama.
Dans le nord-ouest, nous avons atteint plus de 360 000 personnes avec une aide en espèces de 10,9 millions de dollars. Plus de 1 200 camions transportant de l’aide fournie par sept agences des Nations Unies ont traversé le nord-ouest de la Syrie depuis le 9 février en empruntant les trois points de passage frontaliers disponibles.
L’appel éclair de trois mois pour la réponse au tremblement de terre en Syrie est maintenant financé à 95%. L’ONU remercie les donateurs pour leur générosité.
En Türkiye, l’ONU et ses partenaires continuent de soutenir la réponse menée par le gouvernement à la suite du séisme
À ce jour, l’appel éclair de 1 milliard de dollars pour la réponse au tremblement de terre en Türkiye est financé à 28%, et l’ONU remercie les donateurs pour leur soutien jusqu’à présent. Cependant, sans ressources adéquates, il sera difficile de maintenir la réponse et d’atteindre tous ceux qui en ont besoin. C’est pourquoi l’ONU exhorte tous les donateurs à intensifier et à soutenir cet effort humanitaire critique.
République démocratique du Congo
Le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a indiqué aujourd’hui qu’en République démocratique du Congo, dans les provinces orientales de l’Ituri et du Nord-Kivu, des millions de personnes sont au bord d’une catastrophe humanitaire majeure à la suite de mois de violence et d’insécurité.
Au Nord-Kivu, les combats persistants entre le groupe armé M23 et l’armée congolaise (FARDC) ont déplacé plus de 222 000 personnes, rien qu’en janvier et février de cette année, ce qui porte à plus de 880 000 le nombre total de personnes déplacées depuis le début de la violence en mars de l’année dernière.
Plus de la moitié de ces hommes, femmes et enfants vivent dans des conditions précaires dans les villes de Nyira-gongo et Goma, et leurs environs.
Le pays compte 6,1 millions de personnes déplacées, dont 65% se trouvent en Ituri et au Nord-Kivu.
L'OCHA indique que la violence se propage également dans des régions du pays qui étaient restées calmes ces dernières années. Cela inclut les provinces occidentales du Maï-Ndome et du Kwilu, qui sont en proie à des violences intercommunautaires depuis juin de l’année dernière.
En raison de la violence, l’insécurité alimentaire est en augmentation dans un pays où plus de 26,4 millions de personnes luttent chaque jour pour accéder à suffisamment de nourriture. Les cas de malnutrition et les épidémies de rougeole et de choléra augmentent, mettant encore à plus rude épreuve la capacité de réponse de la communauté humanitaire.
L’ONU, aux côtés de ses partenaires, fait de son mieux pour se mobiliser, mais les besoins croissants dépassent ses capacités de réponse. Il est urgent que toutes les organisations humanitaires se renforcent dans les zones où les besoins sont les plus critiques, en particulier à l’est.
L’appel de 2,25 milliards de dollars pour la République démocratique du Congo n’est financé qu’à 10%.
Papouasie-Nouvelle-Guinée
En Papouasie-Nouvelle-Guinée, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et ses partenaires humanitaires contribuent aux évaluations rapides coordonnées menées par les autorités provinciales après le séisme de magnitude 7 qui a frappé hier la région du lac Chambri, dans la province reculée du Sepik oriental. Ces évaluations peuvent prendre quelques jours en raison de l’éloignement de la zone et des communications limitées. Les équipes qui se déplacent au lac Chambri doivent s’y rendre en hydravion, puis en canoë pour atteindre les zones les plus touchées.
Infertilité
Selon un nouveau rapport publié aujourd’hui par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), 1 personne sur 6 dans le monde souffre d’infertilité. Cela montre le besoin urgent d’accroître l’accès à des soins de fertilité abordables et de haute qualité pour ceux qui en ont besoin. L’OMS note qu’à l’heure actuelle, dans la plupart des pays, le financement des traitements de fertilité est en majorité à la charge des patients, ce qui entraîne souvent des coûts financiers dévastateurs.
Journée de sensibilisation aux dangers des mines
Dans son message à l’occasion de la Journée internationale pour la sensibilisation au problème des mines et l’assistance à la lutte antimines, le Secrétaire général a déclaré qu’il faut redoubler d’efforts au niveau mondial pour protéger les populations des mines. Il engage les États Membres à ratifier la Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel, la Convention sur les armes à sous-munitions et la Convention sur certaines armes classiques, et à les mettre pleinement en œuvre.
Il a également appelé à agir pour mettre fin à la menace liée à ces engins de mort, aider les populations touchées à s’en remettre et les personnes déplacées à rentrer chez elles et à reconstruire leur vie dans la sécurité.
Ce message sera diffusé lors du deuxième Colloque de la Journée de l’action antimines des Nations Unies, intitulé « L’action antimines ne peut attendre », qui se tiendra aujourd’hui à partir de 15 heures dans la salle de l’Assemblée générale. Le Secrétaire général y remerciera également les défenseurs mondiaux Daniel Craig et Giles Duley.
Briefing de la Vice-Secrétaire générale demain et les invités d’aujourd’hui
Demain, à 11 h 15, la Vice-Secrétaire générale de l’ONU, Mme Amina Mohammed, se joindra à nous pour lancer virtuellement le « Rapport 2023 sur le financement du développement durable: financer la transformation durable ». Ce rapport est le huitième de l’Équipe spéciale interinstitutions du Secrétaire général sur le financement du développement.
Aujourd’hui, les invités du point de presse étaient l’Ambassadrice Sophea Eat, Représentante permanente du Royaume du Cambodge; l’Ambassadeur Krzysztof Szczerski, Représentant permanent de la République de Pologne; Asako Okai, Administratrice assistante et Cheffe du Bureau de gestion des crises du PNUD; et Ilene Cohn, Directrice du Service de l’action antimines de l’ONU. Ils se sont adressés aux journalistes de la Journée internationale pour la sensibilisation au problème des mines et l’assistance à l’action antimines.