En cours au Siège de l'ONU

9479e séance - après-midi
CS/15496

Gaza: le Conseil de sécurité adopte son premier texte depuis le 7 octobre pour demander des pauses humanitaires et la libération des otages par le Hamas

C’est par 12 voix pour et 3 abstentions (États-Unis, Fédération de Russie et Royaume-Uni) que le Conseil de sécurité a réussi, cet après-midi, à adopter son premier texte sur le conflit qui oppose Israël au Hamas depuis le 7 octobre.  La résolution 2712 (2023), à caractère purement humanitaire et axée sur les enfants, a pour principal objectif de « faire rentrer l’aide humanitaire à Gaza et de faire sortir les otages », comme l’a résumé le Royaume-Uni.

Avant l’adoption de ce texte, la Fédération de Russie a proposé un amendement oral, qui, s’il avait été adopté, aurait « demandé en outre une trêve humanitaire immédiate, durable et soutenue, qui mène à la cessation des hostilités », un libellé reprenant mot pour mot le premier paragraphe du dispositif de la résolution « Protection des civils et respect des obligations juridiques et humanitaires » adoptée à une écrasante majorité par l’Assemblée générale le 26 octobre.  Cet amendement a été rejeté à l’issue d’un vote qui s’est soldé par 5 voix pour (Chine, Brésil, Émirats arabes unis, Fédération de Russie et Mozambique), une voix contre (États-Unis) et 9 abstentions.

Par la résolution adoptée cet après-midi, qui était portée par Malte, le Conseil « demande des pauses humanitaires urgentes et prolongées et des corridors dans l’ensemble de la bande de Gaza pendant un nombre suffisant de jours » pour permettre un accès complet, rapide, durable, sûr et sans entrave pour les organismes humanitaires des Nations Unies et leurs partenaires d’exécution, le Comité international de la Croix-Rouge et d’autres organisations humanitaires impartiales.  Son but est de faciliter l’acheminement de façon continue, sans entrave et en quantités suffisantes, de biens et services essentiels, qui sont importants pour le bien-être des civils, en particulier des enfants et de permettre des efforts urgents de sauvetage et de relèvement, notamment en ce qui concerne les enfants disparus dans des bâtiments endommagés ou détruits, y compris l’évacuation médicale.

Le Conseil demande aussi la « libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages détenus par le Hamas et d’autres groupes, tout particulièrement des enfants ».  Le texte insiste sur « la garantie d’un accès humanitaire immédiat ».

« Pour les raisons que chacun connaît, notamment l’obstruction répétée et persistante d’un membre permanent du Conseil », cette résolution est un « consensus a minima », a observé la Chine qui préside le Conseil ce mois-ci. À l’instar d’autres membres du Conseil, son représentant a regretté que plusieurs messages essentiels n’y figurent pas.

Il n’en reste pas moins qu’il était vital que le Conseil s’exprime sur cette crise. Sa voix était attendue depuis longtemps, ont concédé la Suisse et le Royaume-Uni, rappelant à leurs pairs que le Conseil doit maintenant œuvrer à ouvrir de nouveaux horizons politiques pour tenir la promesse de la paix pour les Palestiniens et les Israéliens, y compris la solution des deux États.

Certes, a rétorqué la Fédération de Russie, mais « la montagne a accouché d’une souris » puisque cette résolution se limite à « demander » une pause humanitaire plutôt que de l’exiger, sans oublier qu’une pause humanitaire n’est pas un cessez-le-feu car, après la pause, les bombardements israéliens reprendront.

Pour les États-Unis, il s’agit néanmoins d’un pas en avant, même si l’adoption de ce texte à elle seule ne suffira pas à sauver des vies.  Les partenaires régionaux doivent coopérer pour obtenir la libération des otages et éviter la propagation du conflit, a souhaité la délégation.  La représentante américaine a aussi espéré voir jeter les bases d’une paix pérenne en instaurant une gouvernance unifiée à Gaza et en Cisjordanie qui prenne en compte les aspirations des Palestiniens, pour que la bande ne serve plus de base à des opérations terroristes et pour parvenir in fine à la solution des deux États. 

À l’avenir, la France et les États-Unis souhaiteraient aussi une résolution qui condamne sans équivoque les attaques terroristes du Hamas, et qui rappelle le droit d’Israël à se défendre et à protéger sa population ainsi que son devoir de le faire en respectant strictement le droit international humanitaire. La Fédération de Russie et la Chine ont, elles, tenu à ce qu’une résolution appelle à une trêve immédiate et durable devant mener à un cessez-le-feu.

Alors que « Gaza saigne et que la mort y est partout », l’Observateur permanent de l’État de Palestine a précisément reproché au Conseil de n’avoir pas, depuis tout ce temps, appelé à un cessez-le-feu humanitaire sur la base des atrocités commises sur le terrain, ce qui aurait répondu aux appels répétés du Secrétaire général de l’ONU et des agences humanitaires.  Tout en reconnaissant que le Conseil a fini par agir aujourd’hui avec une résolution humanitaire axée sur les enfants, il l’a mis au défi de la mettre en œuvre compte tenu de l’annonce déjà faite par le Ministre israélien des affaires étrangères selon laquelle il ne l’appliquerait pas.  « Allez-vous laisser Israël ne pas répondre du meurtre de 11 000 civils, dont 5 000 enfants palestiniens? » a-t-il lancé aux membres du Conseil, en regrettant au passage que cette résolution ne mentionne nulle part ces morts de civils palestiniens.

De son côté, Israël a qualifié la résolution de « déconnectée de la réalité sur le terrain ».  S’il a salué le fait que le Conseil appelle à la libération immédiate et inconditionnelle des 239 otages, il a regretté que « cette résolution tombe dans l’oreille d’un sourd quand il s’agit du Hamas » et d’autres organisations terroristes.  Il a rappelé les attaques du 7 octobre par le Hamas et souligné que le Conseil avait échoué jusqu’à présent à les condamner malgré 10 séances tenues sur cette question.  En tant que groupe terroriste, le Hamas se moque du droit international, a-t-il affirmé en faisant valoir que, de son côté, Israël met déjà en œuvre des pauses humanitaires tactiques.

LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT, Y COMPRIS LA QUESTION PALESTINIENNE

Texte du projet de résolution (S/2023/876)

Le Conseil de sécurité,

Réaffirmant les buts et principes énoncés dans la Charte des Nations Unies,

Réaffirmant que toutes les parties aux conflits doivent respecter les obligations que leur impose le droit international, y compris le droit international humanitaire et le droit international des droits humains,

Soulignant que le droit international humanitaire accorde une protection générale aux enfants en tant que personnes ne prenant pas part aux hostilités et une protection spéciale en tant que personnes particulièrement vulnérables et rappelant que les prises d’otages sont prohibées par le droit international,

Rappelant que toutes les parties à des conflits armés sont tenues de respecter strictement les obligations mises à leur charge par le droit international aux fins de la protection des enfants dans les conflits armés, notamment celles résultant des Conventions de Genève du 12 août 1949 et des Protocoles additionnels de 1977 ainsi que des instruments concernant l’implication d’enfants dans des situations de conflit,

Se déclarant gravement préoccupé par la situation humanitaire régnant dans la bande de Gaza et par ses lourdes conséquences sur la population civile, tout particulièrement par l’effet disproportionné sur les enfants, insistant sur la nécessité urgente d’assurer un accès humanitaire complet, rapide, sûr et sans entrave et soulignant les principes humanitaires d’humanité, d’impartialité, de neutralité et d’indépendance et l’obligation de respecter et de protéger le personnel chargé des secours humanitaires,

Rejetant le déplacement forcé de la population civile, notamment des enfants, en violation du droit international, y compris le droit international humanitaire et le droit international des droits humains,

Se déclarant vivement préoccupé par l’effet dramatique qu’a sur les enfants la perturbation de l’accès à l'éducation et par les conséquences persistantes du conflit sur leur santé physique et mentale,

Saluant l’action en cours menée par plusieurs acteurs régionaux et internationaux ainsi que par le Secrétaire général pour trouver une issue à la crise des otages et à la crise humanitaire,

1.    Exige de toutes les parties qu’elles s’acquittent des obligations que leur impose le droit international, y compris le droit international humanitaire, notamment pour ce qui est de la protection des civils et tout particulièrement des enfants ;

2.    Demande des pauses humanitaires urgentes et prolongées et des corridors dans l’ensemble de la bande de Gaza pendant un nombre suffisant de jours pour permettre, conformément au droit international humanitaire, un accès complet, rapide, durable, sûr et sans entrave pour les organismes humanitaires des Nations Unies et leurs partenaires d’exécution, le Comité international de la Croix-Rouge et d’autres organisations humanitaires impartiales, afin de faciliter l’acheminement de façon continue, sans entrave et en quantités suffisantes, de biens et services essentiels, qui sont importants pour le bien-être des civils, en particulier des enfants, dans l’ensemble de la bande de Gaza, notamment l’eau, l’électricité, la nourriture et les fournitures médicales, ainsi que les réparations d’urgence des infrastructures essentielles, et de permettre des efforts urgents de sauvetage et de relèvement, notamment en ce qui concerne les enfants disparus dans des bâtiments endommagés ou détruits, y compris l’évacuation médicale des enfants malades ou blessés et des personnes s’occupant d’eux ;

3.    Demande la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages détenus par le Hamas et d’autres groupes, tout particulièrement des enfants, et la garantie d’un accès humanitaire immédiat ;

4.    Demande à toutes les parties de s’abstenir de priver la population civile de la bande de Gaza des services essentiels et de l’assistance humanitaire indispensables à sa survie, conformément au droit international humanitaire, privations qui ont un effet disproportionné sur les enfants, se félicite des premières livraisons, quoique limitées, de fournitures humanitaires aux civils de la bande de Gaza et demande l’intensification de la fourniture de ces articles pour satisfaire les besoins humanitaires de la population civile, tout particulièrement des enfants ;

5.    Souligne l’importance des mécanismes de coordination, de notification humanitaire et de désescalade pour protéger l’ensemble du personnel médical et humanitaire, les véhicules, notamment les ambulances, les sites humanitaires et les infrastructures critiques, y compris les installations de l’ONU, et pour faciliter la circulation des convois d’aide et des patients, en particulier des enfants malades ou blessés et des personnes s’occupant d’eux ;

6.    Prie le Secrétaire général de lui rendre compte oralement de l’application de la présente résolution à la prochaine séance prévue consacrée à la situation au Moyen-Orient et le prie également de trouver des moyens d’assurer effectivement le suivi de l’application de la présente résolution comme une question d’importance primordiale ;

7.    Décide de rester saisi de la question

Présentation d’un projet d’amendement oral et vote

Avant que les membres du Conseil de sécurité ne procèdent au vote sur le projet de résolution présentée par Malte, M. VASSILY A. NEBENZIA (Fédération de Russie) a, dans le cadre d’une motion d’ordre, proposé un amendement oral au dispositif du texte.  Le représentant a proposé d’ajouter un nouveau paragraphe 3 bis, qui se lirait comme suit: [le Conseil] « demande en outre une trêve humanitaire immédiate, durable et soutenue qui mène à la cessation des hostilités ». Cette phrase est bien connue des membres du Conseil, elle reprend mot pour mot le premier paragraphe du dispositif de la résolution « Protection des civils et respect des obligations juridiques et humanitaires » adoptée par l’Assemblée générale le 26 octobre lors de sa dixième session extraordinaire spéciale à une écrasante majorité, a-t-il ajouté.

Se disant fidèle à sa position, et compte tenu du nombre de victimes civiles qui augmente de jour en jour, le représentant a estimé que la tâche principale est de parvenir à un cessez-le-feu et à une cessation de la violence, une position partagée par le Groupe des États arabes.  Si cette disposition ne figure pas dans le texte, cela pourrait donner l’impression que le Conseil de sécurité des Nations Unies est prêt à se satisfaire uniquement des pauses humanitaires accordées par Israël à sa discrétion, a-t-il fait valoir.  Or, « nous savons très bien, pour avoir discuté avec la grande majorité de nos collègues, que ce n’est pas le cas », a-t-il ajouté.

M. Nebenzia a regretté que pendant tout ce temps, les États-Unis ont constamment bloqué toute mention, même minime, de cet objectif, et même toute allusion au fait que le Conseil devrait réexaminer cette question.  Le représentant a noté que, tout au long des consultations sur le projet de Malte, les États-Unis ont tout fait pour bloquer, d’une manière ou d’une autre, toute mention de la nécessité d’une cessation des hostilités.  « Cela signifie-t-il que vous êtes favorables à la poursuite indéfinie de la guerre au Moyen-Orient? » leur a-t-il demandé, en arguant que le Conseil de sécurité ne devrait pas suivre les États-Unis sur cette question.

L’amendement proposé va dans le sens de la tâche fixée par les auteurs du projet, à savoir préserver le caractère purement humanitaire du texte, a assuré le représentant.  Il s’agit du plus petit dénominateur commun, en dessous duquel le Conseil ne peut tout simplement pas se permettre de descendre, surtout dans le contexte de l’horrible situation humanitaire à Gaza et de la nouvelle de la prise d’assaut de l’hôpital Chifa par les forces armées israéliennes a-t-il argué.

Il est de notre devoir de sauver les vies civiles, a répété le représentant en appelant les membres du Conseil à soutenir cet amendement, rappelant à cette occasion que la majorité des membres du Conseil de sécurité, à savoir la Russie, la Chine, le Brésil, l’Équateur, la France, le Gabon, le Ghana, Malte, le Mozambique, la Suisse et les Émirats arabes unis, avaient voté à l’Assemblée générale en faveur de la formulation que la Fédération de Russie propose aujourd’hui.

L’amendement a été rejeté par le vote suivant: 5 voix pour (Chine, Brésil, Émirats arabes unis, Fédération de Russie et Mozambique), une voix contre (États-Unis) et 9 abstentions.

Présentation du projet de résolution et adoption par vote

Mme VANESSA FRAZIER (Malte), qui a présenté le projet de résolution, a rappelé que la crise humanitaire à Gaza est alarmante, que 11 000 personnes ont été tuées et que les patients de l’hôpital Chifa sont en danger de mort imminente.  En outre, beaucoup de personnes sont déplacées, dont de nombreux enfants, a-t-elle ajouté. La représentante a également voulu rendre hommage à tous les acteurs humanitaires sur le terrain.  Elle a précisé que le projet de résolution cherche à offrir « une lueur d’espoir dans ce cauchemar » et vise à soulager les souffrances des enfants pris au piège ainsi que celles des otages. Mme Frazier a expliqué que des consultations ont eu lieu au sein du Conseil de sécurité avant de parvenir à « un texte opérationnel » répondant aux besoins immédiats sur place, dans un objectif humanitaire.  Elle a rappelé que le droit international humanitaire prévoit la protection de tous ceux qui ne prennent pas part aux hostilités, ajoutant que la prise d’otages est interdite en vertu du droit international.  La représentante a fait remarquer que le Conseil de sécurité a l’occasion, avec ce texte, de réaffirmer ses responsabilités et son attachement à la vie des populations civiles.  Elle a demandé instamment à tous les membres du Conseil de voter en faveur du projet de résolution.

Mme LANA ZAKI NUSSEIBEH (Émirats arabes unis) a appelé le Conseil à passer à l’action, à réagir enfin au carnage de Gaza, et ce, en se ralliant au texte présenté par Malte, lequel, a-t-elle indiqué, est né de l’idée de se réunir pour la protection des civils, « qui est l’étoile qui doit guider nos efforts ».  La représentante a ajouté que ce texte ne doit pas être sous-estimé, car il bénéficiera aux otages, à la libération desquelles nous appelons, aux civils de Gaza et aux travailleurs humanitaires qui s’emploient à apaiser les souffrances inimaginables sur place.

La représentante a noté que les pauses humanitaires prolongées demandées seront indispensables pour fournir de la nourriture et sécuriser les évacuations en mettant potentiellement un terme aux déplacements forcés des civils.  Elle a aussi relevé que le texte de Malte appelle le Secrétaire général de l’ONU à demander l’établissement d’un mécanisme de suivi et de rapport afin que puisse être créé et pérennisé l’espace nécessaire aux travailleurs humanitaires pour qu’ils s’acquittent de leurs tâches vitales.

Déclarations après l’adoption

Mme LINDA THOMAS-GREENFIELD (États-Unis) a déploré que, face au monde, le Conseil de sécurité n’ait pu répondre de manière convenable à la crise, blâmant les vetos que la Chine et la Russie ont opposés à la dernière initiative des États-Unis.  Elle s’est en outre dite horrifiée que certains membres du Conseil ne parviennent toujours pas à condamner l’attentat barbare du Hamas.  Ce groupe n’a que faire de la sécurité des Palestiniens, sinon il n’abriterait pas des centres de commandement dans des mosquées, des écoles et des hôpitaux, a-t-elle fait remarquer.  Elle a expliqué à cet égard que les États-Unis ne peuvent voter en faveur d’un texte qui ne condamne pas le Hamas, s’interrogeant sur l’exception que le Conseil de sécurité semble ménager dans ce cas, alors qu’il s’oppose ordinairement à tout acte de terrorisme.  La déléguée s’est toutefois déclarée en faveur de nombreuses dispositions du texte, notamment les appels à la libération des otages (dont neuf citoyens américains) et la demande de pauses humanitaires pour permettre l’accès sûr, rapide et sans entrave de l’aide à Gaza. 

Elle a rappelé les parties à leurs obligations au titre du droit humanitaire international.  Évoquant l’infiltration du Hamas dans la population gazaouie, elle a rappelé que cette présence ne diminue en rien la responsabilité d’Israël.  Elle a souhaité que le Hamas cesse d’utiliser les civils et travailleurs humanitaires comme boucliers humains, mais aussi qu’Israël se conforme au droit de la guerre dans l’exercice de ses droits et de ses responsabilités. 

Cette résolution est un pas en avant, s’est félicitée la représentante, estimant toutefois que son adoption seule ne suffira pas à sauver des vies. Dans ce but, elle a exhorté les partenaires régionaux à coopérer pour obtenir la libération des otages et éviter la propagation du conflit.  Enfin, elle a lancé un appel à jeter les bases d’une paix pérenne en instaurant une gouvernance de Gaza qui prenne en compte les aspirations des Palestiniens et qui soit unifiée avec la Cisjordanie, pour que la bande ne serve plus de base à des opérations terroristes.  Dans ce contexte, elle a recommandé de parvenir à la solution des deux États.

Mme EDWIGE KOUMBY MISSAMBO (Gabon) a voté en faveur de cette résolution pour marquer son soutien aux peuples palestinien et israélien ainsi que son attachement à la paix.  Elle s’est réjouie que le Conseil de sécurité soit parvenu à un consensus mettant en avant l’intérêt supérieur de ces deux peuples.  Par ce vote, son pays réaffirme son appui à toutes les initiatives qui permettent de sauver des vies humaines, particulièrement celles des enfants qui paient un lourd tribut dans ce conflit.  Consciente que le texte ne prend pas en compte toutes les préoccupations légitimes en pareille circonstance, la déléguée a estimé qu’il représente toutefois une « avancée majeure » pour faire la « différence sur le terrain ».  Il ne s’agit pas pour autant de se reposer sur « nos lauriers », a-t-elle averti, avant d’appeler à un engagement renforcé afin de répondre à la détresse humaine, faire taire les armes et établir les responsabilités.  La solution au conflit israélo-palestinien est politique, a insisté la déléguée, convaincue que la diplomatie et la négociation sont les seules armes dont dispose la communauté internationale pour s’assurer du respect des légitimes préoccupations de chacune des parties, à savoir l’autodétermination et le droit à la sécurité.

Mme BARBARA WOODWARD (Royaume-Uni) a dit qu’il est juste que le Conseil de sécurité appelle à une pause humanitaire pendant un nombre de jours suffisants pour que l’aide vitale puisse parvenir à ceux qui en ont besoin et pour qu’un environnement plus sûr soit créé pour permettre aux organisations humanitaires de travailler et de sauver des vies.  Il faut aujourd’hui que l’aide entre à Gaza le plus rapidement possible et emprunte le plus de voies possibles.  Le Premier Ministre du Royaume-Uni, a souligné la représentante, a déclaré qu’il est nécessaire d’acheminer cette aide aux civils à Gaza. Son pays a doublé son aide à Gaza et appuiera le Croissant-Rouge égyptien pour lui permettre de fournir cette aide par le point de passage de Rafah.  La priorité est un accès accru par voie terrestre, notamment à Kerem Shalom, a poursuivi la représentante.  Toutes les parties doivent accorder aux civils l’aide qui leur est due et l’intégrité des hôpitaux doit être préservée.  Elle a appelé à la libération immédiate et sans condition des otages israéliens.  Cette résolution, a toutefois regretté la représentante, ne condamne pas de manière claire les attaques perpétrées par le Hamas du 7 octobre.  C’est la raison pour laquelle le Royaume-Uni s’est abstenu aujourd’hui.  « Il était vital que le Conseil s’exprime sur cette crise.  Sa voix était attendue depuis longtemps. »  Le Conseil doit ouvrir de « nouveaux horizons politiques » grâce à cette résolution pour tenir la promesse de la paix pour les Palestiniens et les Israéliens, y compris la solution des deux États, a-t-elle conclu.

M. NICOLAS DE RIVIÈRE (France)a jugé « catastrophique » la situation humanitaire à Gaza.  Il a rappelé que la France avait pris l’initiative d’une conférence internationale humanitaire pour la population civile de Gaza, qui s’est tenue à Paris le 9 novembre sous l’égide du Président de la République et de la Ministre de l’Europe et des affaires étrangères.  Il a rappelé sa demande d’ouverture d’un accès humanitaire sans entraves, durable et permettant à l’aide de parvenir en quantités suffisantes, avant d’ajouter que la France avait déjà déployé plus de 100 tonnes de fret humanitaire et porté son soutien humanitaire à 100 millions d’euros.

Toutefois, la France « regrette fortement que plusieurs messages essentiels ne figurent pas » dans la résolution adoptée.  Le Conseil doit donc, comme convenu et dès à présent, poursuivre ses travaux pour parvenir à une expression plus large, a déclaré M. de Rivière.  Il doit condamner sans équivoque les attaques terroristes du Hamas, rappeler le droit d’Israël de se défendre et de protéger sa population et le devoir de le faire en respectant strictement et absolument le droit international humanitaire.  Il doit aussi « appeler à une trêve immédiate et durable devant pouvoir mener à un cessez-le-feu » et appeler à éviter un embrasement régional.

Enfin, le représentant a estimé que le Conseil devait rappeler la nécessité de relancer de manière décisive les négociations pour aboutir à une solution à deux États « sur la base des paramètres agréés ».  Il y a vu la seule solution permettant aux Israéliens et aux Palestiniens de vivre en paix et en sécurité.

« Le Conseil ne peut pas, ne doit pas rester silencieux sur ces éléments; il doit se montrer exigeant et à la hauteur des enjeux de cette crise ouverte le 7 octobre par les attaques du Hamas », a conclu M. de Rivière.

M. ANDRÉS EFREN MONTALVO SOSA (Équateur) a expliqué que son pays avait voté pour la résolution, car elle contient des éléments « pertinents et à caractère urgent » face à la situation à Gaza.  Il a indiqué que le texte réaffirmait toutes les obligations afférentes au droit international des droits humains et au droit international humanitaire, et mettait l’accent sur les enfants, la mise en place de pauses et de corridors humanitaires pour permettre un accès humanitaire « sûr et sans entrave », et la « libération immédiate et sans conditions des otages » retenus par le Hamas et d’autres groupes.  En définitive, a résumé le délégué, ce texte se fonde sur les besoins humanitaires urgents liés au conflit à Gaza.  Il s’agit d’une « première étape nécessaire » à partir de laquelle le travail du Conseil doit se poursuivre, a‑t‑il ajouté, précisant que son pays s’était abstenu sur l’amendement proposé par la Fédération de Russie pour respecter un processus auquel ont participé tous les membres du conseil.  Il a salué, pour conclure, la souplesse des délégations qui ont permis l’adoption de cette résolution et évité un veto qui aurait été « néfaste » s’agissant de cette question. 

M. ISHIKANE KIMIHIRO (Japon) a rappelé que pendant près de six semaines, le Conseil est resté silencieux face à l’aggravation sans précédent du conflit.  Il s’est félicité que le Conseil ait pu enfin agir aujourd’hui. Le Japon, qui a voté en faveur de cette résolution, soutient ce texte équilibré qui souligne la nécessité de protéger les civils, en particulier les enfants, a-t-il expliqué, notant que le Conseil demande « des pauses humanitaires urgentes et prolongées et des corridors dans l’ensemble de la bande de Gaza » et « la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages détenus par le Hamas et d’autres groupes ».  Le délégué a salué les efforts diplomatiques en cours en ce sens, y compris ceux des États-Unis.  L’adoption de cette résolution n’est qu’un début, a estimé le délégué appelant le Conseil à continuer à s’engager activement dans ce dossier afin de protéger les civils, d’empêcher le conflit de s’étendre et d’apporter une paix et une stabilité durables à la région, ce qui ne peut se faire que par le biais d’une solution fondée sur la coexistence de deux États.

Mme PASCALE CHRISTINE BAERISWYL (Suisse) s’est félicitée de l’adoption de cette résolution, regrettant toutefois que « ce premier pas » du Conseil vienne tardivement.  Elle a fait savoir que la Suisse reconnaît le droit d’Israël d’assurer sa défense et sa sécurité.  La déléguée a également soutenu la demande la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages.  Elle a estimé que leur captivité dans des conditions épouvantables à Gaza est injustifiable, tout comme l’ont été les « actes de terreur et les attaques indiscriminées perpétrées par le Hamas » contre des civils israéliens depuis le 7 octobre.

M. DOMINGOS ESTÊVÃO FERNANDES (Mozambique) a formé le souhait que l’adoption de ce texte marque une étape décisive vers la fin des morts et des destructions à Gaza et en Israël.  Il a ajouté que seuls l’arrêt des hostilités et la reprise du dialogue permettront de remédier à la situation tragique sur le terrain.  Israéliens et Palestiniens ne peuvent régler leurs différends que par le dialogue, a-t-il déclaré, soulignant que leurs peuples méritent de vivre côte-à-côte pacifiquement.

M. FERIT HOXHA (Albanie) a rappelé que le Conseil de sécurité a pour responsabilité d’assurer la protection des civils et d’appuyer la paix, déplorant qu’il lui ait fallu six semaines pour trouver un terrain d’entente. Bien qu’il ait jugé troublant que la résolution ne condamne pas le Hamas, il a expliqué lui avoir accordé son vote parce qu’elle répond à des objectifs essentiels, tels que la libération des otages, des pauses humanitaires ou la protection du personnel humanitaire et des Nations Unies.  « Il ne faut toutefois pas perdre de vue que le Hamas est directement responsable de la situation », a-t-il estimé, l’accusant d’investir dans la terreur plutôt que dans le bien-être du peuple qu’il prétend représenter. Il a exprimé son espoir d’un futur Gaza sans Hamas et sans guerre, où la population puisse se projeter vers l’avenir dans la dignité.

M. NORBERTO MORETTI (Brésil) a reconnu un processus « douloureux et prolongé », mais qui finalement a abouti à ce qui, a-t-il espéré, n’est qu’une première étape dans les délibérations du Conseil sur cette question.  La résolution, si elle est mise en œuvre, permettra d’atténuer la crise qui se déroule devant nous, a-t-il espéré, déplorant les 5 000 enfants tués dans la bande de Gaza, un « bilan effroyable ».  Un million de Palestiniens ont été déplacés en un mois, des établissements scolaires ont été détruits, et l’hôpital Chifa a fait l’objet d’un raid aujourd’hui.  Quant au bilan des travailleurs humanitaires tués, il demeure le plus lourd enregistré par les Nations Unies, a-t-il déploré, sans compter les otages, notamment étrangers, qui n’ont pas été libérés.  Toutes ces violations du droit humanitaire doivent cesser aussi bien pour les Israéliens que pour les Palestiniens, a martelé le délégué.  Les Palestiniens, a-t-il continué, paient depuis des décennies le prix d’un déni systématique de leur droit à l’autodétermination, à savoir la création d’un État palestinien viable vivant au côté d’Israël dans le cadre de frontières internationalement reconnues et mutuellement acceptées.  Pour finir, le délégué a souhaité que le Conseil reste véritablement saisi de cette question, promettant de se faire « entendre » à ce sujet.

M. VASSILY A. NEBENZIA (Fédération de Russie) a déclaré que l’abstention de sa délégation était une réponse aux demandes des pays de la région pour une résolution humanitaire.  Pour le représentant, la résolution ne fait pas appel à un cessez-le-feu immédiat. Or, toute action humanitaire nécessite la cessation des hostilités, sans laquelle il n’est pas possible de faire entrer l’aide et permettre à Gaza de fonctionner normalement.  Sans livraison de carburant, Gaza sera totalement isolée de l’extérieur et personne ne saura ce qui s’y passe, a ajouté le représentant, qui a ajouté que l’armée israélienne mène à l’heure actuelle un assaut contre l’hôpital Chifa, où le personnel médical est pris pour cible et où du matériel médical est détruit.  Pour le représentant, une pause humanitaire n’est pas un cessez-le-feu. Il a annoncé qu’après la pause, les bombardements israéliens reprendront.  Il a dit avoir pris note d’une lettre de la Mission permanente d’observation de l’État de Palestine auprès de l’Organisation des Nations Unies exigeant une cessation des hostilités.

M. Nebenzia a accusé les États-Unis de bloquer toutes les mesures visant à désamorcer la situation, paralysant ainsi l’action du Conseil de sécurité.  Il a également déploré que le Conseil n’ait même pas été en mesure d’exiger une pause humanitaire.  « Il ne fait qu’“appeler” à des pauses humanitaire », a‑t‑il rappelé, affirmant qu’il s’agissait d’une « véritable honte ».  La montagne a accouché d’une souris, a estimé le représentant, « déçu » que l’amendement proposé par sa délégation n’ait pas été adopté. 

Le représentant a d’ores et déjà assuré que la résolution ne serait pas mise en œuvre.  « Qui va l’appliquer sur le terrain? Qui fera respecter les pauses humanitaires? Que fera‑t‑on si la résolution n’est pas respectée? » a‑t‑il demandé. Cette résolution ne permettra pas une sortie de crise, a martelé le représentant pour qui il faut établir un mécanisme international pour contrôler ce processus de suivi.  La priorité aujourd’hui est un appel à un cessez-le-feu par le Conseil de sécurité, a‑t‑il ajouté, demandant en conclusion au Secrétaire général de présenter un rapport de suivi lors de la prochaine séance du Conseil qui sera consacrée au Moyen-Orient.

Expliquant son vote en faveur de la résolution adoptée, Mme LANA ZAKI NUSSEIBEH (Émirats arabes unis) a reconnu que ce résultat n’avait été possible que grâce à des négociations ardues.  Toutefois, l’adoption de la résolution n’est que le tout début de notre réponse à cette crise, a-t-elle affirmé, se désolant que trop de personnes aient été tuées. Des Palestiniens perdent la vie sur un territoire reconnu internationalement comme étant leur État et qui doit être le leur dans le futur, s’est-elle offusquée, notant que près de 200 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie en raison de raids. Cela doit cesser et les auteurs de ces attaques doivent rendre des comptes, a-t-elle martelé.  Elle a misé sur cette résolution pour que les efforts humanitaires soient activés sur le terrain et pour que les blessés reçoivent des soins aux Émirats arabes unis, plaidant pour la mise en place d’un hôpital de campagne.

En outre, la représentante a rappelé que le droit de la guerre engage toutes les parties à ce conflit, y compris Israël.  « Il ne peut y avoir d’exception. »  Elle a également condamné l’attaque menée par Israël contre l’hôpital Chifa.  C’est ce type d’action que la résolution de ce jour entend empêcher, a-t-elle expliqué, en prévenant que si les parties violent cette résolution, « nous veillerons à ce que le Conseil de sécurité intervienne pour assurer sa mise en œuvre ».  Mais il faut donner la possibilité d’un règlement du conflit, a-t-elle ajouté, en estimant que c’est peut-être la dernière chance de privilégier la solution des deux États.  Israël a un droit absolu à la sécurité, mais c’est également le cas des Palestiniens, a-t-elle fait valoir.  Elle a conclu que toute politique qui ne prendrait pas en compte cet état de fait est vouée à l’échec.

M. JUN ZHANG (Chine) s’est félicité du fait que plusieurs membres du Conseil aient travaillé d’arrache-pied pour parvenir à cette résolution et a indiqué que son pays avait toujours appuyé les efforts permettant de protéger les civils et d’atténuer la crise humanitaire.  Il a rappelé les positions passées de son pays en ce sens ainsi que son vote favorable sur la résolution de ce jour, même si celle-ci manquait, selon lui, de robustesse.  Pour les raisons que chacun connaît, « notamment l’obstruction répétée et persistante d’un membre permanent du Conseil », cette résolution est un consensus a minima, a-t-il déclaré, destiné à établir un cessez-le-feu et éviter une crise humanitaire encore plus importante.  Le représentant a exprimé son soutien à l’éventualité d’opérations de secours des malades et des blessés, et a condamné les violations du droit humanitaire à Gaza, notamment le siège de l’hôpital Chifa, en se disant fermement opposé au « déplacement arbitraire » des populations palestiniennes.

Il a réitéré son appel à la libération rapide des otages en rappelant que toutes les parties concernées devaient mettre en œuvre la résolution de manière stricte, et en invitant le Conseil de sécurité à envisager un « mécanisme de suivi » pour vérifier la mise en œuvre de cette résolution. Le Conseil doit prendre ses responsabilités et tenir compte de la situation sur le terrain, a-t-il conclu, en insistant sur la nécessité de trouver une « solution juste et durable » à la question palestinienne, dans le cadre de la solution des deux États.

Mme VANESSA FRAZIER (Malte) a repris la parole pour remercier les membres du Conseil pour leur participation constructive et l’adoption de la résolution 2712 (2023).  Il s’agit d’un premier pas important, a-t-elle ajouté.  Malte reste déterminée à assurer la protection des civils et des enfants dans ce conflit, et s’y emploiera tout au long de son mandat de membre non permanent du Conseil.

M. RYAD H. MANSOUR, Observateur permanent de l’État de Palestine, a déclaré que « Gaza saigne, la mort y est partout ».  Rien ni personne n’a été épargné, les hôpitaux, les écoles et les sites des Nations Unies étant pris pour cibles principales de cette campagne mortifère, a-t-il décrit.  Le Conseil de sécurité, selon lui, aurait dû appeler depuis longtemps à un cessez-le-feu humanitaire fondé sur la commission d’atrocités, répondant en cela aux appels répétés du Secrétaire général de l’ONU et des agences humanitaires.  M. Mansour a toutefois reconnu que le Conseil agit aujourd’hui avec une résolution humanitaire axé sur les enfants.  Mais, a-t-il repris aussitôt, le Ministre israélien des affaires étrangères vient d’annoncer qu’il ne l’appliquerait pas. « Qu’allez-vous faire d’une résolution humanitaire qui n’est pas mise en œuvre? » a-t-il demandé aux membres du Conseil de sécurité en leur demandant encore: « Allez-vous laisser Israël ne pas répondre du meurtre de 11 000, dont 5 000 enfants palestiniens? » 

M. Mansour a déploré que l’impunité dont jouit Israël depuis 40 jours lui permette de violer le droit international humanitaire chaque jour de manière plus flagrante et éhontée.  Mais cela, en réalité, dure depuis des décennies, a-t-il renchéri, demandant de manière répétée si le Conseil allait un jour lui réclamer des comptes.  Comment peut-on défendre de tels agissements en gardant son honneur intact? a-t-il également demandé, avant d’appeler à ce qu’il soit mis sans délais un terme aux bombardements et aux incursions israéliens, afin que l’aide humanitaire puisse être acheminée sans entrave dans Gaza, cela « de manière pérenne et sûre et non au compte-gouttes ».  Il faut que cette folie cesse, qu’il soit mis un terme à cet échec de l’humanité d’une ampleur terrifiante, a clamé l’observateur.  « Il faut qu’il soit mis fin au projet du Gouvernement israélien, qui est de détruire la Palestine, déplacer le peuple palestinien et le priver de ses droits. »  Pour déjouer ce plan, il faut que le Conseil en reconnaisse l’existence, a-t-il conclu.

M. BRETT JONATHAN MILLER (Israël) a regretté que le Conseil de sécurité ait adopté une résolution qu’il a jugée « déconnectée de la réalité sur le terrain ».  S’il a salué le fait que le Conseil appelle à la libération immédiate et inconditionnelle des 239 otages, il a regretté que cette résolution tombe dans l’oreille d’un sourd quand il s’agit du Hamas et d’autres organisations terroristes.  Il a rappelé les attaques du 7 octobre par le Hamas et souligné que le Conseil avait échoué jusqu’à présent à les condamner alors même qu’il s’est déjà réuni à 10 reprises sur cette question.  Dans une telle situation, « la résolution donne l’impression que ce qui se passe à Gaza est arrivé sans raison », a poursuivi le délégué.  Après son pogrom, le Hamas s’est engagé à commettre à nouveau ce genre d’action, ce qui montre que « sa rhétorique génocidaire n’est pas une simple hyperbole », a prévenu le délégué.  En tant que groupe terroriste, il se moque du droit international, a‑t‑il affirmé, tandis qu’Israël met déjà en œuvre des pauses humanitaires tactiques.  Le délégué a rappelé qu’Israël a appelé à l’évacuation temporaire de tous les hôpitaux parce que le Hamas les utilise comme bases.  Son pays aurait fourni des respirateurs, des couveuses et 300 litres de carburant à l’hôpital Chifa, a‑t‑il assuré, mais le Hamas aurait empêché le personnel de les accepter.  Il a accusé le groupe d’aggraver la situation à dessein, et de chercher à dégrader la situation humanitaire pour l’instrumentaliser et empêcher Israël de se défendre. Enfin, il a dit que « le Hamas ne lira jamais cette résolution », et qu’à ce titre la résolution ne changera rien à la situation sur place.

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