9246e séance – matin & après-midi
CS/15179

Conseil de sécurité: Israéliens et Palestiniens restent sur une « trajectoire de collision », avertit le Coordonnateur spécial pour le Moyen-Orient

Le Coordonnateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient a souligné ce matin, devant le Conseil de sécurité, la persistance d’un dangereux cycle de violence sur le terrain, avec en toile de fond une tension politique accrue et un processus de paix au point mort.  Présentant par visioconférence son rapport trimestriel sur la situation au Moyen-Orient y compris la question palestinienne, M. Tor Wennesland a noté que les tendances dominantes des derniers mois de 2022 continuent de faire des ravages humains.  Israéliens et Palestiniens restent sur une « trajectoire de collision », a-t-il résumé avant de rappeler que l’objectif ultime est de mettre fin à l’occupation, résoudre le conflit et parvenir à la solution des deux États. 

L’incursion du Ministre de la sécurité nationale israélien sur l’esplanade des Mosquées en début d’année, qui a déjà motivé une réunion du Conseil le 5 janvier, et la décision du nouveau Gouvernement israélien de confisquer les recettes fiscales destinées à l’Autorité palestinienne ont été vivement dénoncées par une quarantaine de délégations, en majorité arabes et musulmanes.  Israël attise la colère d’environ deux milliards de musulmans dans le monde par ces agressions à répétition contre l’esplanade des Mosquées , a averti lors du débat public la Jordanie, dont le rôle de gardien des Lieux saints à Jérusalem a été fréquemment évoqué.  Dans cet esprit, la Ligue des États arabes a appelé le Conseil à faire pression sur Israël pour qu’il arrête « ses exactions contre les Palestiniens », et à empêcher de nouvelles provocations à Jérusalem.  Les actions israéliennes sont une insulte faite aux musulmans du monde et accroissent l’instabilité de la région, a renchéri l’Organisation de la coopération islamique.

M. Wennesland a cité la résolution du 30 décembre 2022 par laquelle l’Assemblée générale demande à la Cour internationale de Justice (CIJ) un avis consultatif relatif à l’occupation israélienne du territoire palestinien.  « Une résolution toxique », selon Israël qui y a vu un acte unilatéral de la partie palestinienne.  À ses yeux, ce texte fait partie des très nombreuses résolutions « concoctées » par les Palestiniens à l’ONU qui cherchent à enliser la situation et à poser un ultimatum à Israël.  Pour sa part, l’Observateur permanent de l’État de Palestine a fustigé la décision d’Israël d’imposer des mesures punitives aux leaders et au peuple palestinien après la décision de l’Assemblée.  Il a accusé les représentants israéliens de vivre dans « un monde parallèle où le monde entier a tort et eux seuls ont raison ».  La France a d’ailleurs appelé Israël à revenir sur ces mesures.  Le Président du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien a précisé qu’en février prochain, le Comité mettra la dernière main à son étude juridique sur la licéité de l’occupation israélienne sur le Territoire palestinien occupé. 

Les États-Unis s’opposent à toute action unilatérale visant à mettre à mal la stabilité et les caractères envisageables de la solution des deux États, a déclaré leur représentante.  En dépit des difficultés, elle s’est dite optimiste en prenant pour preuve la réunion du groupe de travail sur le forum du Néguev qui s’est réuni à Abou Dhabi.  L’Union européenne a indiqué qu’elle s’efforcera d’encourager et de tirer parti de l’établissement récent de relations diplomatiques entre Israël et un certain nombre de pays arabes, en vue d’améliorer les perspectives de parvenir à un règlement global du processus de paix au Moyen-Orient.  Après avoir souligné l’importance des Lieux saints et du statu quo à Jérusalem, le représentant européen a pleinement appuyé à son tour la CIJ en tant qu’organe judiciaire principal de l’ONU. 

La Fédération de Russie, tout comme la Ligue des États arabes, a demandé la reprise des travaux du Quatuor pour le Moyen-Orient en tant que seul mécanisme internationalement reconnu pour soutenir le processus de paix.  À ce sujet, le délégué russe a dénoncé le gel par les États-Unis des activités du Quatuor et la « privatisation » du dossier du Moyen-Orient.  Les tentatives de décider seuls des solutions au conflit sont vouées à l’échec, a-t-il prévenu.  Craignant « un volcan qui pourrait entrer en éruption à tout instant », la Chine a appelé à déployer tous les efforts pour préserver le statu quo historique des Lieux saints. 

Après une année particulièrement meurtrière, M. Wennesland a demandé que les auteurs de tous les actes de violence soient traduits en justice et exhorté les forces de sécurité israéliennes à faire preuve d’un maximum de retenue et à n’utiliser la force létale que lorsque cela est strictement inévitable afin de protéger la vie.  Toutes les colonies sont illégales au regard du droit international et demeurent un obstacle important à la paix, a-t-il ensuite rappelé.  Au cours de la période considérée, 126 structures palestiniennes dans la zone C et 7 à Jérusalem-Est occupée ont été démolies déplaçant 127 Palestiniens, dont 60 enfants. 

Nous ne pouvons pas laisser les Palestiniens souffrir en silence, a plaidé la Ministre des affaires étrangères de l’Indonésie, Mme Retno Marsudi.  Elle a espéré que 2023 sera l’année du progrès dans la résolution de la question palestinienne.  La responsabilité collective de la communauté internationale est de mettre fin une fois pour toutes à l’occupation israélienne, a-t-elle conclu. 

LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT, Y COMPRIS LA QUESTION PALESTINIENNE

Déclarations

M. TOR WENNESLAND, Coordonnateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient, a souligné la persistance d’un dangereux cycle de violence sur le terrain, avec en toile de fond une tension politique accrue et d’un processus de paix au point mort.  Les tendances qui ont dominé les derniers mois de 2022 continuent de faire des ravages humains.  « La violence doit cesser », a-t-il insisté.  Prévenir davantage de pertes humaines et inverser les tendances négatives sur le terrain doit être notre priorité collective.  Dans le même temps, a-t-il ajouté, nous ne devons pas perdre de vue l’objectif ultime: mettre fin à l’occupation, résoudre le conflit et parvenir à la solution des deux États.  Notant l’avènement d’un nouveau Gouvernement, le haut fonctionnaire a exhorté les parties à réduire les tensions et à « prendre des mesures concrètes pour établir un horizon politique conforme aux priorités ».

Au total, a résumé M. Wennesland, entre le 8 décembre et le 13 janvier dernier, 14 Palestiniens, dont 5 enfants, ont été tués et 117 Palestiniens, dont 3 femmes et 18 enfants, ont été blessés par les forces de sécurité israéliennes lors de manifestations, affrontements, perquisitions et arrestations, attaques et attaques présumées contre des Israéliens et autres incidents.  Des colons israéliens ou d’autres civils ont perpétré 63 attaques contre des Palestiniens, faisant 28 blessés, dont 6 enfants, et/ou endommageant des biens palestiniens.

Selon des sources israéliennes, a précisé le Coordonnateur spécial, 5 civils israéliens, dont 3 femmes, et 4 membres des forces de sécurité israéliennes ont été blessés par des Palestiniens lors d’attaques, d’affrontements, de jets de pierres et de cocktails Molotov, et d’autres incidents.  Au total, les Palestiniens ont perpétré quelque 89 attaques contre des civils israéliens, faisant des blessés et/ou causant des dommages à des biens israéliens, dont 57 jets de pierres, a-t-il comptabilisé. 

Poursuivant, il a dit que la violence a continué d’affecter les enfants.  Cinq enfants palestiniens ont été tués au cours de la période considérée.  La violence liée aux colons s’est également poursuivie au cours de la même période considérée.  Les auteurs de tous les actes de violence doivent être tenus pour responsables et rapidement traduits en justice, a demandé le Coordonnateur spécial, exhortant les forces de sécurité israéliennes à faire preuve d’un maximum de retenue et à n’utiliser la force létale que lorsque cela est strictement inévitable afin de protéger la vie.  « Je suis particulièrement consterné que des enfants continuent d’être victimes de violence.  Les enfants ne doivent jamais être la cible de violences ou mis en danger », a-t-il martelé.

En ce qui concerne les colonies, le Gouvernement israélien a informé la Haute Cour de justice qu’il avait l’intention de légaliser l’avant-poste de Homesh.  Toutes les colonies sont illégales au regard du droit international et demeurent un obstacle important à la paix, a souligné M. Wennesland.  Au cours de la période considérée, 126 structures appartenant à des Palestiniens dans la zone C et 7 à Jérusalem-Est occupée, ont été démolies déplaçant 127 Palestiniens, dont 60 enfants.  Notant les développements préoccupants à Jérusalem, M. Wennesland a évoqué la visite du nouveau Ministre israélien de la sécurité nationale sur les Lieux saints à Jérusalem.  La visite a été condamnée par l’Autorité palestinienne et des responsables jordaniens, entre autres, qui ont déclaré qu’il s’agissait d’une provocation et d’une violation du statu quo.  Le Gouvernement israélien a dit qu’il était déterminé à maintenir le statu quo et a déclaré que la visite ne représentait pas un écart par rapport à celui-ci.  Pour le Coordonnateur spécial, les parties doivent s’abstenir de prendre des mesures susceptibles d’aggraver les tensions à l’intérieur et autour des Lieux saints et maintenir le statu quo, conformément au rôle particulier du Royaume hachémite de Jordanie. 

M. Wennesland a rappelé que le 30 décembre 2022, l’Assemblée générale a adopté une résolution intitulée « Pratiques israéliennes affectant les droits humains du peuple palestinien dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est » demandant à la Cour internationale de Justice (CIJ) un avis consultatif relatif à l’occupation israélienne du territoire palestinien. 

En réponse, le 6 janvier, le cabinet de sécurité israélien a approuvé une série de mesures contre l’Autorité palestinienne, notamment le transfert de quelque 39 millions de dollars de recettes fiscales qu’Israël perçoit au nom de l’Autorité palestinienne aux familles des Israéliens tués en Palestine.  « Je suis sérieusement préoccupé par l’impact de telles mesures sur la situation financière de l’Autorité palestinienne », s’est alarmé le Coordonnateur spécial.

S’agissant de la bande de Gaza, la situation socioéconomique reste très préoccupante.  L’aide humanitaire ou économique ne résoudra ni la situation à Gaza ni le conflit, averti M. Wennesland.  « Des solutions politiques sont nécessaires et il n’y a pas de solutions miracles. »  Selon lui, l’objectif final reste de lever complètement les bouclages conformément à la résolution 1860 (2009) du Conseil de sécurité et de réunir Gaza et la Cisjordanie occupée sous une seule autorité nationale palestinienne légitime, dans le cadre de la solution des deux États.

S’agissant de la situation dans le Golan, le cessez-le-feu entre Israël et la Syrie a été généralement maintenu malgré les violations continues par les deux parties de l’Accord de 1974 sur le désengagement des forces.  Les parties doivent respecter leurs obligations aux termes de l’Accord et prévenir les risques d’escalade, a sermonné le haut fonctionnaire.  Il a aussi noté que le Liban reste sans président et avec un Gouvernement intérimaire.  À la suite de la réunion qui a eu lieu les 9 et 10 janvier, de hauts responsables de Bahreïn, d’Égypte, d’Israël, du Maroc, des Émirats arabes unis et des États-Unis se sont réunis à Abou Dhabi et ont affirmé que les nouvelles relations régionales « peuvent être exploitées pour créer une dynamique dans les relations israélo-palestiniennes, vers une résolution négociée du conflit israélo-palestinien ».

Selon M. Wennesland, Israéliens et Palestiniens restent sur une « trajectoire de collision » au milieu d’une escalade de la rhétorique politique et incendiaire ainsi que d’une violence accrue en Cisjordanie.  Un leadership politique courageux est requis de toute urgence pour générer l’élan nécessaire pour transformer la dynamique actuelle.  Les deux parties doivent s’abstenir de provocations et de mesures unilatérales y compris sur les Lieux saints à Jérusalem qui compromettent la stabilité et la capacité de parvenir à une paix négociée.  Le Coordonnateur spécial a demandé des mesures concrètes immédiates pour inverser les tendances négatives sur le terrain, renforcer l’Autorité palestinienne et améliorer l’accès et la circulation des Palestiniens, tout en garantissant l’espace nécessaire à l’activité économique palestinienne.

En l’absence d’un effort concerté et collectif de la part de tous, avec le ferme soutien de la communauté internationale, les fauteurs de troubles et les extrémistes continueront de jeter de l’huile sur le feu et nous nous éloignerons encore plus d’une résolution pacifique du conflit, a encore mis en garde M. Wennesland.  L’ONU reste déterminée à soutenir la fin de l’occupation et à établir la solution des deux États, a-t-il conclu. 

M. RIYAD MANSOUR, Observateur permanent de l’État de Palestine, a estimé que la paix est toujours possible.  « La paix est de moins en moins possible jour après jour mais elle reste possible. »  Notre réalité n’est pas une fatalité, a-t-il dit.  Il est possible d’influer sur cette réalité mais seulement si ce Conseil est prêt à agir immédiatement, a tranché le délégué.  Il a dénoncé cette situation « absurde » qui voit ceux qui violent le droit jouir de l’impunité et ceux qui doivent être protégés être punis.

M. Mansour a ensuite fustigé la récente décision d’Israël d’imposer des sanctions contre les leaders et le peuple palestinien.  Ces mesures ont été prises après que l’Assemblée générale a demandé un avis consultatif à la Cour internationale de Justice (CIJ), a-t-il expliqué, en ajoutant que plus de 100 pays ont rejeté ces mesures punitives.  Il a accusé les représentants israéliens de vivre dans « un monde parallèle où le monde entier a tort et eux seuls ont raison ».  Ils ne montrent aucun respect pour personne et pourtant le réclament de chacun, a-t-il ironisé.  M. Mansour a exhorté Israël à renoncer à son occupation coloniale et à respecter le droit.  Ce pays ne doit pas attendre du monde qu’il renonce à ses principes pour accepter une telle occupation.

Israël refuse notre droit à exister en tant que nation, a poursuivi le délégué, en dénonçant la récente interdiction par Israël de déployer le drapeau palestinien dans l’espace public.  « Le drapeau palestinien flotte à l’ONU, il est agité par des millions de personnes dans le monde et il continuera de flotter dans le ciel de la Palestine. »  Il a indiqué qu’Israël pense qu’il existe une voie vers la paix « en écrasant les Palestiniens ».  La paix ne pourra pas découler de la négation même de notre existence mais devra procéder de la reconnaissance de nos droits et de notre condition, a insisté M. Mansour.  La paix est toujours possible si vous vous élevez contre les suprématistes, si vous reconnaissez l’État de Palestine et si vous rejetez l’État des colons en Territoire occupé, a-t-il conclu.  « Faites-le maintenant, pour le bien de tous. »

M. GILAD ERDAN (Israël) a raillé la « prestation cinématographique qui vise à nous faire pleurer » de son homologue palestinien, en affirmant qu’il s’agit d’un tissu de mensonges qui déforme la réalité.  Il a contesté le fait que 2022 aurait été l’année la plus meurtrière pour les Palestiniens en arguant que les statistiques produites par les Palestiniens et l’ONU sont « biaisées et exagérées » et qu’elles diminuent le nombre des victimes israéliennes.  Le délégué a exigé des missions de vérification et que l’ONU ne prenne pas ces chiffres pour de l’argent comptant.  Contestant également la version palestinienne de la mort de certains « terroristes du Hamas », dont a parlé le représentant palestinien dans son courrier au Conseil de sécurité d’hier, il a expliqué qu’il ne s’agit pas de civils innocents mais bien de terroristes neutralisés.  Dans les rapports des Nations Unies, seuls 20 Israéliens auraient perdu la vie en 2022 alors qu’en réalité ce chiffre s’élève à 31, a-t-il tenu à préciser en appelant à reconnaître la réalité sur le terrain.  Ces rapports ne sont pas présentés de bonne foi, s’est indigné le représentant qui a dit vouloir dénoncer à l’avenir les informations « fabriquées » par la partie palestinienne en la sommant de ne plus se positionner systématiquement comme victime. 

M. Erdan a qualifié de « toxique » la résolution de l’Assemblée générale qui demande à la Cour internationale de Justice (CIJ) de rendre un avis consultatif.  Il y a vu un acte unilatéral de la partie palestinienne, alors que c’est à Israël que l’on reproche de prendre des « mesures unilatérales ».  À ses yeux, ce texte fait partie des très nombreuses résolutions « concoctées » par les Palestiniens à l’ONU qui cherchent à enliser la situation et à poser un ultimatum à Israël.  C’est ainsi que les Palestiniens ont pu instrumentaliser la CIJ, s’est emporté le délégué.  Il a également dénoncé le parti pris de l’ONU, « où l’on a une dent contre Israël », puisque pas moins de 15 résolutions visent son pays, bien moins que celles qui visent la Corée du Nord malgré ses agissements.  Dans sa guerre du jihad, la Palestine manipule les instances internationales afin de faire plier Israël et de le forcer à adhérer à ses exigences, a-t-il affirmé.  En glorifiant le terrorisme, on ne peut pas dire que les Palestiniens recherchent la paix.  « Mais Israël ne pliera pas », a tranché le délégué.  Rappelant qu’il existe en Israël une loi pour lutter contre le terrorisme qui, jusque-là n’a pas été beaucoup utilisée, il a averti que maintenant que la Palestine « nous a poignardés dans le dos en faisant adopter cette résolution », Israël usera de son droit à se défendre y compris contre des mesures unilatérales.  M. Erdan a reproché à la communauté internationale d’aller dans le sens de la Palestine alors que tous les plans de paix ont été rejetés par les Palestiniens.  Par cet appui inconditionnel, la communauté internationale ne fait qu’encourager les Palestiniens à poursuivre sur la voie de la violence, a-t-il conclu.

Mme LINDA THOMAS-GREENFIELD (États-Unis) a insisté sur son attachement à la solution des deux États par laquelle Israéliens et Palestiniens parviendront à restaurer la liberté, la démocratie et l’égalité, et à façonner la paix.  Mais à cette fin, ils doivent s’engager dans des négociations directes.  Toute action qui ne ferait que renforcer les divisions éloigneront les deux parties, a prévenu la représentante exhortant à désamorcer les tensions.  Aujourd’hui plus que jamais, c’est la priorité.  Elle a condamné les attentats terroristes perpétrés en Cisjordanie.  Des mesures urgentes et concrètes doivent être prises pour éviter que davantage de vies ne soient perdues et pour favoriser la croissance économique.  « Les États-Unis s’opposent à toute action unilatérale visant à mettre à mal la stabilité et les caractères envisageables de la solution des deux États. » 

Appuyant le statu quo concernant le mont du Temple/Haram el-Charif, Mme Thomas-Greenfield a demandé que les actes d’annexion, de terrorisme ou d’incitation à la violence cessent.  En dépit des difficultés, elle s’est dite optimiste en prenant pour preuve la réunion du groupe de travail sur le forum du Néguev qui s’est réuni à Abou Dhabi.  Cette réunion s’est efforcée de promouvoir la stabilité et la sécurité et le relèvement de l’économie dans l’ensemble de la région.  Elle devrait améliorer le quotidien des Palestiniens.  Ce forum devrait aussi permettre de faire avancer la cause palestinienne, a espéré la représentante.  Par ailleurs, elle a demandé la restitution des deux prisonniers israéliens à Gaza et la dépouille d’autres israéliens.  Nous sommes à un moment extrêmement épineux, à la croisée des chemins pour la paix et devons tout mettre en œuvre pour juguler les tensions, a-t-elle conclu.  « Gardons l’espoir que la solution des deux États est envisageable.  Mettons tout en œuvre pour faire avancer la paix et l’intégration dans la région et mettons tout en œuvre pour protéger les plus vulnérables de la région. »

M. FERIT HOXHA (Albanie) s’est dit préoccupé par la situation sécuritaire en Cisjordanie, en soulignant la nécessité de briser le cycle de violence.  Il a rappelé le droit d’Israël à se défendre, le terrorisme étant injustifiable.  La violence commence dans l’esprit des personnes et engendre un cercle vicieux, a dit le délégué, en demandant la fin des discours de haine.  Le Conseil doit rassembler les parties et créer les conditions propices au dialogue, a-t-il estimé.  Le représentant a regretté l’expansion des colonies et appelé au respect du statut quo autour des Lieux saints.  Enfin, il a appuyé la solution des deux États.

M. HAROLD ADLAI AGYEMAN (Ghana) s’est inquiété de l’évolution de la situation depuis le 28 décembre, citant notamment l’intention du nouveau Gouvernement israélien d’annexer la Cisjordanie occupée, dans le cadre de la priorité « de faire progresser et développer la colonisation dans toutes les parties de la terre d’Israël ».  Il s’est également préoccupé de l’interdiction du drapeau palestinien dans les espaces publics; des restrictions imposées aux déplacements des responsables de l’Autorité palestinienne, notamment la suspension du permis de voyage du Ministre palestinien des affaires étrangères, M. Riad Maliki, et de trois autres hauts responsables; et de la saisie des recettes fiscales palestiniennes.  Il a espéré que le Gouvernement israélien saura aller au-delà des considérations nationales à court terme pour investir le temps et les efforts nécessaires pour rétablir la confiance avec l’Autorité palestinienne afin de parvenir à une paix durable. 

La paix n’est cependant pas une voie à sens unique, a-t-il poursuivi en exhortant l’Autorité palestinienne à travailler avec tous les acteurs de sa nation pour contrôler le recours non autorisé à la violence par des groupes armés et militants.  Le représentant a ensuite appelé au renforcement des institutions israéliens dont l’indépendance, a-t-il souligné doit être garantie.  Il a également enjoint Israël à respecter ses obligations découlant du droit international, condamnant notamment les raids quasi-quotidiens qui ont conduit à l’arrestation de centaines de Palestiniens, la démolition de domiciles palestiniens et l’augmentation des violations des droits humains.  Il s’est de même inquiété des actes terroristes à l’encontre de citoyens israéliens.

M. ZHANG JUN (Chine) a averti que le conflit israélo-palestinien est un volcan qui pourrait entrer en éruption à tout instant.  Il a appelé à déployer tous les efforts pour préserver le statu quo historique des Lieux saints, qualifiant de préoccupante la récente visite d’un ministre israélien à Haram el-Charif.  Il a appelé les parties à faire montre de calme et de retenue, exhortant notamment Israël à cesser toute mesure unilatérale susceptible d’exacerber les tensions.  Il a affirmé que la décision d’Israël de retenir les recettes fiscales palestiniennes a eu l’effet d’un tremblement de terre, avertissant que de telles mesures ne font qu’attiser les tensions et sapent les perspectives d’une solution politique. 

De même, le représentant s’est inquiété de la situation sécuritaire instable et du grand nombre de victimes parmi les civils en Cisjordanie.  Il a appelé à assurer la sécurité des populations dans les territoires occupés, dénonçant la destruction de 851 structures palestiniennes en 2022 et exhortant Israël à respecter les résolutions du Conseil de sécurité et à cesser l’expansion des colonies de peuplement.  Israël ne doit pas changer de manière unilatérale le statu quo dans les territoires occupés, a tranché le représentant.  Notant que les affrontements entre Israéliens et Palestiniens sont le fruit de l’impasse dans laquelle se trouve le processus de paix, il a exhorté la communauté internationale à agir avec la plus grande urgence pour faciliter la reprise de pourparlers directs et faire avancer la solution des deux États. 

M. FERGUS JOHN ECKERSLEY (Royaume-Uni) a appuyé la solution des deux États et appelé les parties à la retenue.  Il a dénoncé toute action unilatérale qui pourrait rendre la paix plus difficile encore, en citant notamment les mesures israéliennes prises le 6 janvier contre l’Autorité palestinienne.  Le délégué a demandé le respect du statut quo autour des Lieux saints, avant de souligner le rôle important de la Jordanie.  Israël doit faire montre de la plus grande retenue lorsqu’il recourt à une force létale pour protéger ses intérêts sécuritaires légitimes, a-t-il tranché, en rappelant que 14 Palestiniens ont été tués depuis le début de l’année.

M. MOHAMED ISSA ABUSHAHAB (Émirats arabes unis) a exhorté à faire cesser les tensions persistantes dans et autour des Lieux saints à Jérusalem et l’escalade de la rhétorique incendiaire relative à ces sites.  Il a condamné toute violation ou mesure provocatrice visant à modifier le statu quo historique et juridique de la ville de Jérusalem, y compris la prise d’assaut répétée et les menaces de prise d’assaut de la cour de la mosquée Al-Aqsa.  Ces provocations risquent d’alimenter la violence et d’aggraver la situation dans le Territoire palestinien occupé, a-t-il mis en garde. 

Il a également appelé à mettre un terme aux démolitions de propriétés palestiniennes et aux déplacements forcés de personnes dans la zone C, s’inquiétant notamment de la situation de plus de 1 200 Palestiniens de Masafer Yatta qui vivent dans un état d’incertitude et de peur en raison du risque d’expulsion forcée de leurs maisons.  Il a également relevé que selon OCHA, la proportion de structures démolies ou scellées par leurs propriétaires à Jérusalem-Est suite à l’émission d’ordres de démolition a atteint 53% en novembre 2022, comparé à 27% il y a cinq ans.  Il a exigé qu’il soit immédiatement mis fin aux activités de colonisation israéliennes dans les territoires occupés, notant que selon les informations, des dizaines de plans ont été approuvés pour construire des milliers de nouvelles unités de peuplement à Jérusalem, Hébron et dans la vallée du Jourdain, entre autres.  Les deux parties doivent donner la priorité au dialogue et à la désescalade et s’abstenir de toute position extrémiste, a exhorté le représentant qui a insisté sur la nécessité de rétablir une voie pacifique et de créer un horizon politique, accompagné de mesures concrètes pour améliorer la situation sur le terrain. 

Mme ALLEGRA BONGO (Gabon) a fait remarquer que les affrontements entre Palestiniens et forces de sécurité israéliennes se sont poursuivis avec un niveau de violence inouïe faisant de l’année 2022 l’année la plus mortelle depuis l’Intifada de 2005.  Elle a jugé « impératif que ce Conseil empêche que ce tragique scénario ne se reproduise en 2023 en s’attaquant aux causes profondes de ce conflit ».  Le respect du statu quo historique et juridique des Lieux saints à Jérusalem est une exigence, a dit la déléguée.  « Il en va de la coexistence pacifique des peuples israéliens et palestiniens. »  La représentante a aussi souligné l’impact « inacceptable » de ce conflit sur les enfants avant de demander, sur le dossier sensible des restitutions respectives des dépouilles humaines aux familles palestiniennes et israéliennes, que les parties privilégient une issue à même de générer un climat de confiance pour une paix durable.  Enfin, elle a réaffirmé son attachement à la solution des deux États, vivant en paix et en sécurité le long de frontières sûres et reconnues sur la base des lignes de 1967, avec Jérusalem pour capitale.  Pour y parvenir, la ferme volonté des parties, le dialogue et la reprise des négociations de bonne foi sont une exigence, a-t-elle conclu.

M. HERNÁN PÉREZ LOOSE (Équateur), jugeant la situation dangereuse, a estimé que les auteurs d’actes de violence doivent rendre des comptes.  Il a demandé aux deux parties de faire preuve de retenue et de s’abstenir de toute décision ou mesure unilatérale pouvant exacerber le conflit.  Il a aussi souligné l’importance du respect du statu quo des Lieux saints à Jérusalem et du rôle de la Jordanie à cet égard.  Selon le représentant, des mesures comme l’assouplissement des restrictions à la circulation des personnes et des biens entre Gaza et Israël doivent se poursuivre et s’étendre autant que possible.  En revanche, l’adoption de mesures punitives ou de restrictions supplémentaires ne contribue pas à générer la confiance.  Il a dit attendre avec impatience la mise en œuvre de la Déclaration d’Alger adoptée par 14 factions palestiniennes pour régler leurs différends en vue de la tenue d’élections.  Il a condamné les démolitions de structures civiles palestiniennes y compris les écoles, et s’est dit préoccupé face à la poursuite des activités de colonisation qui rendent plus difficile la reprise des négociations.  Enfin, le représentant a réitéré l’importance de la mobilisation des organismes des Nations Unies et de la communauté internationale pour apporter une aide humanitaire au peuple palestinien. 

M. RONALDO COSTA FILHO (Brésil) a jugé que les perspectives ne sont pas encourageantes.  L’année vient à peine de commencer et le Conseil a déjà tenu une session d’urgence, le 5 janvier, après l’incursion du Ministre israélien de la sécurité nationale sur l’esplanade des mosquées.  Quelques jours après, des mesures punitives ont été imposées par le nouveau Gouvernement israélien contre le peuple palestinien, les dirigeants et la société civile, a-t-il rappelé avant de demander aux autorités israéliennes de revenir sur ces décisions et de les annuler sans tarder.  Le fait que de telles mesures aient été apparemment prises en représailles contre une résolution de l’Assemblée générale les rend d’autant plus déplorables.  Le représentant a exhorté les deux parties à faire preuve d’un maximum de retenue, à éviter les provocations et les actions unilatérales qui pourraient aggraver les tensions.  Appelant à ne pas perdre de vue le rôle joué par la pauvreté, l’insécurité alimentaire et le désespoir, qui constituent un terrain fertile pour les forces extrémistes, il a encouragé à prendre des mesures visant à améliorer les conditions de vie des Palestiniens, notamment celles avancées par le Coordonnateur spécial dans son rapport.  Il ne faut pas non plus oublier les réfugiés palestiniens, et pour cela il est indispensable de soutenir davantage l’UNRWA, a estimé le représentant, afin que l’Office puisse surmonter son déficit financier chronique.  Le Brésil reste attaché à la solution des deux États, mais avec chaque jour qui passe, et en l’absence d’action significative, y compris de la part de ce Conseil, la viabilité de cette solution semble s’éloigner, a-t-il constaté.

M. PEDRO COMISSÁRIO AFONSO (Mozambique) a déclaré que les mesures unilatérales d’Israël éloignent la perspective de pourparlers directs entre les parties et, à long terme, la solution des deux États, avertissant que cette politique de non-coopération porte atteinte à la sécurité d’Israël et des Palestiniens.  Il a exhorté Israël à répondre de manière constructive à la situation humanitaire en Palestine et à permettre aux organisations de la société civile de travailler librement, sans crainte de représailles.  Le représentant a également appelé à augmenter l’appui à l’UNRWA, avant d’engager Israéliens et Palestiniens à travailler de manière constructive avec le Coordonnateur spécial pour jeter les bases de la paix.

M. NICOLAS DE RIVIÈRE (France) a appelé le Conseil de sécurité à se mobiliser pour éviter une escalade sur le terrain, notant que 2022 a été une année très meurtrière, et que ce début d’année est également marqué par un niveau de violence très élevé dans les territoires palestiniens occupés, et notamment à Jérusalem-Est.  Il a appelé les parties à la retenue et à s’abstenir de toute mesure unilatérale susceptible d’être perçue comme une provocation dans le contexte actuel, réiterant sa préoccupation à la suite de la visite du Ministre de la sécurité nationale israélien sur l’esplanade des Mosquées le 3 janvier dernier.  De même, le représentant a appelé les nouvelles autorités israéliennes à prendre les mesures nécessaires pour mettre un terme aux violences croissantes perpétrées par les colons, qui visent autant les Palestiniens que la société civile israélienne.  Il a également appelé les nouvelles autorités israéliennes à ne pas légaliser les colonies sauvages en Cisjordanie, qui, a-t-il souligné, sont totalement illégales, y compris au regard de la loi israélienne.  La France condamnera toute mesure unilatérale prise par le nouveau Gouvernement israélien en ce sens, a-t-il signalé. 

De plus, le délégué a dit être vivement préoccupé par les dernières mesures prises par le Gouvernement israélien à l’encontre de la population et des institutions palestiniennes, notamment la retenue de fonds dus à l’Autorité palestinienne, les sanctions mises en place contre des hauts responsables palestiniens et la suspension des projets de construction palestiniens dans la zone C en Cisjordanie.  Comme elle l’a indiqué dans une déclaration signée par plus d’une centaine d’États Membres des Nations Unies issus de différents groupes régionaux, la France appelle Israël à revenir sur ces mesures prises en réponse à l’adoption par l’Assemblée générale d’une résolution demandant un avis consultatif de la Cour internationale de Justice (CIJ) sur l’occupation israélienne, a-t-il dit.  Le représentant a ensuite fait part de son appui à la solution des deux États, soulignant que seul un horizon politique crédible permettra d’apaiser les tensions sur le terrain.

Mme PASCALE CHRISTINE BAERISWYL (Suisse) a salué la volonté du nouveau Gouvernement israélien de poursuivre les accords de normalisation avec les États arabes.  « Nous appelons à ce que les Palestiniens puissent également bénéficier de cette nouvelle dynamique. »  Elle a encouragé le Gouvernement israélien à poursuivre des mesures économiques positives, en particulier l’augmentation des permis de construction en zone C et des permis de travail en Israël, pour améliorer la situation des Palestiniens.  La représentante s’est cependant inquiétée des intentions affichées du nouveau Gouvernement israélien de développer les colonies, y compris par le biais d’investissement d’infrastructure.  Elle a rappelé que les colonies de peuplement, y compris les avant-postes, constituent une violation du droit international.  La déléguée s’est inquiétée par ailleurs de l’affaiblissement de l’Autorité palestinienne, notamment suite à la retenue de taxes qui lui sont dues et à l’absence prolongée d’élections.  Mon pays réitère également son appel à la tenue d’élections sur tout le territoire palestinien, y compris Jérusalem-Est, a-t-elle conclu.

M. VASSILY A. NEBENZIA (Fédération de Russie) a dit que la situation dans la région y compris le conflit palestino-israélien, demeure explosive.  Il a dénoncé les raids des forces de sécurité israéliennes, le dernier s’étant soldé par l’assassinat de deux Palestiniens dans le sud de Jénine.  Au cours de l’année écoulée, les forces israéliennes ont tué au moins 224 civils palestiniens, dont 61 enfants, a-t-il déploré.  Tel-Aviv continue d’intensifier les sanctions et les mesures économiques unilatérales pour étendre sa politique de colonisation, y compris l’expropriation de biens palestiniens, la démolition de maisons et la construction d’avant-postes, a poursuivi le représentant.  De 1967 à décembre 2022, 243 colonies illégales ont été établies.  Cette situation est exacerbée par la réforme juridique du nouveau Gouvernement d’Israël en vue de légaliser le recours disproportionné à la force et menace d’anéantir les perspectives de mise en œuvre de la solution des deux États.

Le représentant a aussi souligné l’importance d’assurer l’égal accès de tous les croyants aux sanctuaires de Jérusalem, d’empêcher des changements du statu quo et du rôle de la Jordanie sur les Lieux saints.  Selon lui, la scission entre le Fatah et le Hamas, qui affaiblit les positions de négociation du côté palestinien, doit être résolue.  M. Nebenzia a demandé la convocation d’une réunion du Quatuor des médiateurs internationaux au niveau ministériel et souhaité une interaction étroite de ce mécanisme avec les Palestiniens, les Israéliens et les acteurs régionaux.  Il a dénoncé le gel par les États-Unis des activités du Quatuor et la « privatisation » du dossier du Moyen-Orient.  Les tentatives de décider seuls des solutions au conflit sont vouées à l’échec, a prévenu le représentant.  « Les conflits régionaux ne doivent pas devenir les otages de la concurrence géopolitique. »  L’écrasante majorité des acteurs du Moyen-Orient est favorable à la reprise des travaux du Quatuor en tant que seul mécanisme internationalement reconnu pour soutenir le processus de paix, a-t-il conclu. 

Mme VANESSA FRAZIER (Malte) a demandé le respect du statu quo autour des Lieux saints à Jérusalem, avant de souligner le rôle important de la Jordanie à cet égard.  Elle s’est dit préoccupée par les actions unilatérales visant à punir des acteurs politiques pour avoir recherché des solutions internationales.  La déléguée a condamné les annonces politiques d’une expansion des colonies de peuplement qui sapent la solution des deux États.  Elle a également déploré la situation humanitaire à Gaza et plaidé pour un soutien renforcé en faveur de l’UNRWA.  Enfin, la déléguée a apporté le soutien de son pays à ladite solution.

M. KIMIHIRO ISHIKANE (Japon) a appelé à préserver le statu quo historique des Lieux saints, avertissant que toute action unilatérale susceptible d’aggraver une situation déjà tendue serait inacceptable.  Il a relevé que suite à l’adoption, par l’Assemblée générale, d’une résolution demandant un avis consultatif de la CIJ sur les conséquences juridiques de l’occupation par Israël des territoires palestiniens, le nouveau Gouvernement israélien a pris une série de mesures contre l’Autorité palestinienne qui, a-t-il averti, empêcheront les parties de parvenir à une solution pacifique grâce au dialogue.  Il s’est également inquiété de la détérioration de la situation sécuritaire et a exhorté à la retenue.  Le représentant a ensuite fait savoir que le Japon s’est engagé à verser 33 millions de dollars cette année à l’UNRWA, encourageant les membres du Conseil à envisager des contributions financières supplémentaires à l’Office.

Mme RETNO L. P. MARSUDI, Ministre des affaires étrangères de l’Indonésie, a constaté que d’année en année, la situation en Palestine s’aggrave.  Elle a dénoncé l’intensification des injustices et de la violence envers les Palestiniens.  En même temps, la situation politique reste plus insaisissable que jamais.  Elle a demandé que soit brisé le cycle de l’inquiétude et de l’inaction et que cessent les deux poids, deux mesures.  Elle a salué l’adoption de la résolution 77/247 par laquelle l’Assemblée générale demande à la Cour internationale de Justice (CIJ) un avis consultatif sur les conséquences juridiques de l’occupation illégale des territoires palestiniens par Israël.  Selon la Ministre, la Puissance occupante doit mettre un terme à ses politiques punitives qui empêchent les Palestiniens de réaliser leurs droits économiques.  Elle doit préserver le statu quo des Lieux saints à Jérusalem et reprendre un processus de paix crédible pour parvenir à la solution des deux États.  Elle a aussi appelé à fournir un soutien indispensable à des millions de Palestiniens dans le besoin.  « Nous ne pouvons pas les laisser souffrir en silence. »  L’année 2023 doit être l’année du progrès dans la résolution de la question palestinienne, a insisté la Ministre rappelant la responsabilité collective de la communauté internationale de mettre fin une fois pour toutes à l’occupation israélienne.  « Mon message aux frères et sœurs palestiniens est que cette lutte doit vous unir et ne pas vous diviser », a-t-elle terminé.

M. MOHAMMAD ALI JARDALI (Liban) a condamné la récente incursion israélienne sur l’esplanade des mosquées, qui constitue une grave violation du droit.  Il a demandé le respect du statu quo autour des Lieux saints à Jérusalem, avant de souligner le rôle important de la Jordanie à cet égard.  Le Conseil doit prendre des mesures immédiates de protection desdits Lieux saints, a dit le délégué.  Il a fustigé la récente décision d’Israël d’imposer des sanctions contre les Palestiniens après que l’Assemblée générale a demandé un avis consultatif à la Cour internationale de Justice (CIJ).  Enfin, il a demandé le retrait des forces israéliennes de tous les territoires arabes occupés et rappelé l’importance du rôle de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL).

M. OSAMA MAHMOUD ABDELKHALEK MAHMOUD (Égypte) a dénoncé les récentes atteintes israéliennes au statu quo historique des Lieux saints à Jérusalem-Est, y voyant une menace à la paix et à la sécurité de la région.  Il a appelé à la retenue et à la responsabilité et à éviter tout acte qui pourrait entraîner une escalade des tensions israélo-palestiniennes.  En dépit de la détérioration de la situation dans les territoires occupés palestiniens, la communauté internationale reste déterminée à appuyer les droits inaliénables des Palestiniens.  Elle a renouvelé le mandat de l’UNRWA jusqu’en 2026 et adopté une résolution permettant de demander un avis consultatif à la CIJ, a ainsi noté le délégué.  Pour faire avancer la solution des deux États, a-t-il résumé, il faut mettre fin à l’expansion des colonies de peuplement israéliennes en Cisjordanie; respecter le statu quo des Lieux saints; lever le blocus de Gaza; appuyer la reconstruction de Gaza et donner les moyens à l’UNRWA de pleinement s’acquitter de son mandat.  Le délégué a également exigé l’application du principe de responsabilité en cas de violation du droit international et encouragé la revitalisation du Quatuor pour le Moyen-Orient. 

M. MAHMOUD DAIFALLAH HMOUD (Jordanie) a évoqué les conséquences sur les Palestiniens des attaques des forces d’occupation israéliennes et des agressions par les colons extrémistes, et condamné l’incursion du Ministre de la sécurité intérieure israélien sur l’esplanade de la mosquée Al-Aqsa au début de ce mois.  Selon lui, ces pratiques illégitimes aggravent le conflit et la violence et privent les peuples de la région de leur droit à la paix et à la sécurité.  Elles menacent également la paix et la sécurité internationales.  Pour le représentant, « Israël attise la colère d’environ deux milliards de musulmans dans le monde par ces agressions à répétition contre l’esplanade des Mosquées ».  Il a craint un conflit religieux avec des répercussions graves pour l’ensemble de la région.  Il a également accusé Israël d’avoir empêché l’Ambassadeur jordanien à Tel-Aviv d’accéder à l’esplanade.  « Israël tente de changer l’identité de la Ville sainte, commettant ainsi un crime de guerre. »  C’est une violation de ses responsabilités en tant que Puissance occupante, a déclaré le représentant exigeant des conséquences juridiques pour Israël.  Par ailleurs, il a dénoncé les mesures punitives adoptées par Israël contre l’Autorité palestinienne, mettant en garde contre leurs graves conséquences pour le peuple palestinien.  Le Conseil de sécurité doit agir rapidement pour stopper les pratiques israéliennes.  La Jordanie n’épargnera aucun effort pour défendre Jérusalem et ses lieux saints, préserver l’identité arabe, musulmane et chrétienne des Lieux saints à Jérusalem occupée, et pour protéger le statu quo historique et juridique, a promis le représentant.  Ceci demeurera la priorité du Roi Abdullah Ibn Hussein de Jordanie.  Il a aussi plaidé pour la réalisation de la solution des deux États et de tous les droits légitimes du peuple palestinien.  La communauté internationale doit trouver un véritable horizon politique par des négociations sérieuses et efficaces, car la situation actuelle est insoutenable, a-t-il conclu. 

M. MOHAMED ENNADIR LARBAOUI (Algérie) a dénoncé les mesures provocatrices prises par la Puissance occupante et l’incursion de cette dernière sur l’esplanade des Mosquées.  Il a exhorté le Conseil à mettre un terme à de telles actions et à protéger le peuple palestinien.  La communauté internationale garde le silence devant ces actions visant à changer le caractère culturel et religieux de Jérusalem, a déploré le délégué.  Il a fustigé la récente décision d’Israël d’imposer des sanctions contre les Palestiniens après que l’Assemblée générale a demandé un avis consultatif à la Cour internationale de Justice (CIJ).  Il a insisté sur le rôle clef de cette dernière, avant d’apporter un appui total au peuple palestinien.  Enfin, il a demandé le retrait des forces israéliennes de tous les territoires arabes occupés.

M. KADIR (Maroc) a souligné l’importance pour les parties de s’abstenir de toute mesure unilatérale qui pourrait porter atteinte au statu quo historique des Lieux saints à Jérusalem car à défaut le conflit israélo-palestinien risque de devenir un conflit idéologique, avec des conséquences graves pour toute la région.  Il a dénoncé les dernières mesures punitives israéliennes à l’encontre des Palestiniens.  Le Maroc rejette toute atteinte aux droits légitimes du peuple palestinien, a réitéré le représentant, en apportant également son soutien à la solution des deux États.  En tant que Président du Comité d’Al-Qods, le Roi Mohammed VI, a-t-il souligné, reste attaché au maintien du statu quo historique de Jérusalem en tant que patrimoine de l’humanité.  Attaché au bien-être des Palestiniens, le Roi a mené des négociations sur la création d’un pont entre la Jordanie et la Cisjordanie, a-t-il rappelé, y voyant une des preuves de l’engagement sincère du Maroc en faveur des Palestiniens.  Mon pays, a conclu le représentant, entretient des relations avec toutes les parties prenantes et il continuera à tout faire pour créer les conditions propices au dialogue et à la négociation.

M. OLOF SKOOG, de l’Union européenne, préoccupé par la détérioration de la situation sur le terrain et l’augmentation de la violence en Cisjordanie occupée, qui alimentent les tensions et l’animosité, a appelé les parties à des efforts pour désamorcer et mettre fin à ce cercle de violence dans lequel « tout le monde sera perdant ».  L’Union européenne (UE), a-t-il indiqué, s’efforcera d’encourager et de tirer parti de l’établissement récent de relations diplomatiques entre Israël et un certain nombre de pays arabes, en vue d’améliorer les perspectives de parvenir à un règlement global du processus de paix au Moyen-Orient.  Après avoir souligné l’importance des Lieux saints et du statu quo à Jérusalem, le représentant a indiqué que l’UE appuie pleinement la Cour internationale de Justice (CIJ) en tant qu’organe judiciaire principal de l’ONU. 

Rappelant que les colonies de peuplement sont illégales au regard du droit international, constituent un obstacle à la paix et menacent de rendre impossible la solution des deux États, l’UE réitère sa ferme opposition à la politique de colonisation d’Israël et aux mesures prises dans ce contexte, a déclaré M. Skoog.  De même, l’UE condamne fermement les récents attentats terroristes en Israël ainsi que toutes les formes de terrorisme et reste attachée à la prévention et à la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent.  Elle continuera par ailleurs d’appeler l’Autorité palestinienne à organiser sans plus tarder des élections nationales libres, transparentes et inclusives.  Enfin, la société civile palestinienne doit être autorisée par toutes les parties à s’acquitter librement de son importante tâche, tandis que la liberté d’expression doit être respectée, a insisté le représentant.

S’agissant de la Syrie, M. Skoog a jugé essentiel que la communauté internationale continue de rechercher une solution politique durable.  L’UE reste ferme dans son engagement envers cet objectif, soutenant les efforts continus de l’Envoyé spécial pour progresser sur tous les aspects de la résolution 2254 (2015), y compris son approche « étapes par étapes » pour faire avancer le processus politique et reprendre les travaux de la Commission constitutionnelle.  Aucune normalisation, levée des sanctions ou reconstruction ne sera possible tant que le régime syrien ne s’engagera pas dans une transition politique crédible, a averti le représentant.  Il a estimé qu’en l’absence de processus judiciaires internationaux, la poursuite des crimes de guerre et autres crimes graves relevant de la juridiction nationale, en cours dans plusieurs pays de l’UE, représente une contribution cruciale pour garantir la justice, tout comme l’initiative canado-néerlandaise visant à demander des comptes à la Syrie pour avoir enfreint la Convention des Nations Unies contre la torture.  L’UE continuera de soutenir les efforts visant à rassembler des preuves en vue d’une future action en justice, y compris par le Mécanisme international, impartial et indépendant pour la Syrie et les travaux de la Commission d’enquête.  Enfin, sur le plan humanitaire, M. Skoog a rappelé que L’UE et ses États membres sont le plus grand donateur et ont fourni 27,4 milliards d’euros pour répondre aux besoins découlant de la crise syrienne depuis 2011, dont plus de 4,8 milliards d’euros lors de la sixième Conférence de Bruxelles.

M. MUNIR AKRAM (Pakistan) s’est dit préoccupé par la détérioration constante de la situation dans les territoires palestiniens occupés, notant que 2022 a été l’année la plus meurtrière pour les Palestiniens.  Il a dénoncé les actes d’agression et de provocation de la part d’Israël qui touchent les lieux saints musulmans dans les territoires occupés et, à ce titre, a condamné la récente visite d’un ministre israélien à la mosquée Al-Aqsa, précisant que cela a offensé les musulmans du monde entier.  Cela pourrait avoir une incidence gravissime sur la paix et la sécurité régionales, a-t-il mis en garde en exigeant le respect du statu quo historique des Lieux saints à Jérusalem.  Le Conseil de sécurité doit réagir face aux exactions israéliennes et faire appliquer ses propres résolutions, a exigé le représentant.  S’agissant de l’avis consultatif que la CIJ doit rendre, il a espéré que celui-ci engagera la responsabilité d’Israël pour les crimes commis à l’encontre des Palestiniens et mettra fin à l’impunité. 

M. TAREK LADEB (Tunisie) a dénoncé la confiscation des terres palestiniennes.  Il a appelé à respecter le statu quo autour des Lieux saints et à faire face aux provocations israéliennes qui, a-t-il averti, risquent de nourrir un cycle de violence.  Il a fustigé la récente décision d’Israël d’imposer des sanctions contre les Palestiniens après la sollicitation par l’Assemblée générale d’un avis consultatif de la CIJ.  La réponse de la communauté internationale face à Israël est bien trop faible, a regretté le représentant qui a appelé au lancement de négociations sans plus tarder.

M. ABDULAZIZ M. ALWASIL (Arabie saoudite) a dénoncé les agressions quotidiennes perpétrées par Israël contre le peuple palestinien et les lieux saints, dénonçant notamment l’acte provocateur sur l’esplanade des Mosquées qui a déclenché l’indignation du monde musulman, de même que la poursuite des agressions contre des Palestiniens innocents sur fond de discours haineux.  Le Conseil doit endosser ses responsabilités afin de mettre un terme à toutes mesures unilatérales illégales provocatrices de la part d’Israël, a-t-il appelé.  Le représentant a également exhorté Israël à cesser ses attaques contre les domiciles palestiniens et à cesser de modifier la composition démographique de Jérusalem.  Israël doit également abroger les punitions collectives et entendre les appels à la fin du conflit et à des négociations en toute bonne foi afin de parvenir à la paix dans le cadre de la solution des deux États. 

M. JASSIM SAYAR A. J. AL-MAAWDA (Qatar) a condamné la récente incursion israélienne sur l’esplanade des Mosquées.  C’est une provocation pour tous les musulmans, a dit le délégué, en dénonçant les tentatives visant à renforcer le caractère juif de Jérusalem.  Il a fustigé les provocations de la Puissance occupante qui menacent la paix et sapent la solution des deux États.  Il a appelé à tout mettre en œuvre pour mettre un terme à l’occupation israélienne.  Enfin, il a demandé un soutien humanitaire et économique en faveur du peuple palestinien, en rappelant la contribution de plus de 300 millions de dollars du Qatar en 2022.

Mme CEREN HANDE ÖZGÜR (Türkiye), notant la montée en puissance des défis auxquels font face les Palestiniens dans les territoires occupés, a dénoncé les expulsions forcées, les démolitions et l’expansion des colonies de peuplement.  Elle a appelé Israël à revenir sur ses récentes mesures punitives et condamné les provocations et atteintes au statut de Haram el-Charif, un statut qui doit rester au-dessus de toute considération politique selon elle.  Il ne peut y avoir de paix durable au Moyen-Orient sans un État indépendant de Palestine avec Jérusalem-Est pour capitale, a tranché la déléguée en appelant à mettre fin à l’occupation israélienne comme condition préalable à la paix.  Soulignant le rôle de premier plan de l’UNRWA, elle a salué le renouvellement de son mandat jusqu’en 2026 et a appelé à fournir un soutien financier à l’Office pour qu’il puisse dispenser ses services sans interruption.

M. MAGED A ABDELAZIZ, de la Ligue des États arabes, a dénoncé l’intention d’Israël d’intensifier ses activités de peuplement et de modifier le statut historique et juridique des territoires palestiniens afin, a-t-il affirmé, d’anéantir la solution des deux États.  L’observateur s’est indigné de la prise d’assaut, par un ministre du nouveau Gouvernement israélien, de Haram el-Charif, y voyant une provocation bafouant le statu quo de même qu’une violation du rôle de gardien des Lieux saints de la Jordanie.  Il a appelé le Conseil à faire pression sur Israël pour qu’il arrête ses exactions contre les Palestiniens, et à empêcher de nouvelles provocations à Jérusalem qui, a-t-il averti, auront des effets sur les milliards de musulmans du monde et la stabilité de la région.  Le délégué a aussi fustigé la confiscation par Israël de millions de dollars qui devaient être versés à l’Autorité palestinienne, de même que l’interdiction des drapeaux palestiniens dans les lieux publics.  Il a demandé à respecter l’état de droit et les résolutions du Conseil de sécurité pour régler la question palestinienne et parvenir à la solution des deux États.  Il a terminé en soulignant la nécessité de relancer les activités du Quatuor pour le Moyen-Orient. 

M. AMIR SAEID JALIL IRAVANI (République islamique d’Iran) a dénoncé la poursuite sans relâche des « pratiques d’apartheid » du régime israélien, de même que sa récente incursion dans la mosquée Al-Aqsa qui a provoqué les musulmans du monde entier, appelant à réagir face à de tels agissements irresponsables.  Fustigeant l’impunité dont bénéficie la poursuite de l’occupation israélienne, le représentant a souligné que ce conflit ne peut être résolu qu’en mettant un terme à cette occupation et en reconnaissant les droits inaliénables du peuple palestinien.  Mais tant que le Conseil de sécurité restera silencieux, cela sera impossible, a-t-il signalé.  Quelle ligne rouge le régime israélien doit-il donc franchir pour que le Conseil de sécurité sorte de son hibernation? a demandé le représentant qui s’est indigné du silence de la communauté internationale face aux actions illégales israéliennes contre le peuple palestinien.  Il a exigé la reddition de comptes et sommé le Conseil de sécurité de respecter le mandat que la Charte lui confère en termes de maintien de la paix et de la sécurité internationales.  Le délégué a également soutenu la demande par l’Assemblée générale d’un avis consultatif de la CIJ.

M. BASSAM SABBAGH (Syrie) a dénoncé l’escalade de l’agression israélienne, en mentionnant le récent tir israélien contre l’aéroport de Damas.  Il a condamné l’incursion israélienne sur l’esplanade des Mosquées, véritable provocation pour tous les musulmans et évoqué les actes inhumains commis par « l’entité israélienne » à l’encontre des Palestiniens.  Le délégué a demandé au Conseil de mettre fin aux violations de la souveraineté syrienne commises par Israël.  Il a en outre déploré l’impunité dont jouit Israël en raison notamment de l’appui de certains pays, dont les États-Unis.  Le Conseil doit sortir de son silence, a déclaré le délégué, en rappelant que l’annexion israélienne du Golan syrien est nulle et non avenue.  Enfin, il a réfuté les allégations visant son pays, contenues dans le discours de l’Union européenne.

M. XOLISA MFUNDISO MABHONGO (Afrique du Sud) s’est inquiété de l’aggravation de la situation des Palestiniens, citant notamment l’augmentation de la violence des colons et les conditions de type apartheid.  Cette situation ne peut se poursuivre, a-t-il estimé, appelant le Conseil de sécurité à ne pas rester les bras ballants face aux violations des droits humains et du droit international.  Alors que la communauté internationale a reconnu que la seule solution au conflit israélo-palestinien est la solution des deux États, les Palestiniens vivent toujours sous occupation, a-t-il regretté, notant que cela alimente la violence.  Il a appelé au plein respect du droit international, du droit international humanitaire et des droits humains, saluant à cet égard la demande par l’Assemblée générale d’un avis consultatif de la CIJ sur l’impact des violations du droit international par Israël. 

M. MOHAMMED HUSSEIN BAHR ALULOOM (Iraq) a déclaré que l’agression continue contre le peuple palestinien ne peut pas être tolérée.  Il a plaidé en faveur de la pleine souveraineté et de la continuité géographique de la Palestine avec comme capitale Jérusalem-Est, sur les lignes de 1967, la seule solution pour mettre fin à ce conflit selon lui.  Il a demandé au Conseil de sécurité de prendre ses responsabilités et de mettre en œuvre ses résolution, notamment la 2334 (2016) qui demande à l’autorité occupante de mettre fin à ses activités d’expansion et à ses mesures unilatérales de provocation.  Dénonçant l’escalade, avec l’incursion d’un ministre du Gouvernement israélien sur l’esplanade des Mosquées, il a souligné que la force occupante fait fi de la stabilité et agit comme elle veut.  Il a exprimé son attachement à la paix et demandé une solution juste à la question de Palestine, dans le respect de la légalité internationale, avec le retrait d’Israël de tous les territoires arabes occupés.  Le représentant a aussi demandé au Conseil de sécurité d’appuyer la demande d’adhésion de la Palestine comme membre permanent des Nations Unies.

M. AZRIL ABD. AZIZ (Malaisie) a réitéré sa condamnation des atrocités et des abus continus commis contre les Palestiniens par le régime israélien.  Il s’est également dit consterné par la récente incursion d’un ministre israélien sur l’esplanade des Mosquées.  « Cet acte de provocation est tout simplement scandaleux et sape les efforts en vue d’un règlement pacifique de la question de Palestine. »  Dénonçant un nouvel effort d’Israël pour affirmer sa souveraineté sur la ville sainte et changer le statu quo historique et juridique sur les Lieux saints à Jérusalem, le délégué a jugé impératif que le Conseil réagisse.  « Tant que la communauté internationale et ce Conseil resteront paralysés, le régime d’apartheid poursuivra ses actions ignobles contre le peuple palestinien en toute impunité. »  Selon le représentant, la communauté internationale devrait aussi apporter tout son soutien à la Palestine dans sa quête d’un avis consultatif de la Cour internationale de Justice (CIJ). 

M. JAN AGHA IQBAL, de l’Organisation de la coopération islamique, a indiqué que l’occupation israélienne, illicite et prolongée, a sapé la crédibilité et la légitimité de ce Conseil.  L’observateur a condamné la récente incursion israélienne sur l’esplanade des Mosquées.  Il a rejeté toute tentative visant à modifier le statu quo autour des Lieux saints.  Les actions israéliennes sont une insulte faite aux musulmans du monde et accroissent l’instabilité, a-t-il dit.  Il a exhorté ce Conseil à s’assurer qu’Israël s’acquitte de ses obligations internationales.  Enfin, il a dénoncé l’imposition de sanctions israéliennes contre le leadership palestinien, telles que les retenues d’impôts.

M. TAREQ M. A. M. ALBANAI (Koweït) a constaté qu’Israël continue de violer les résolutions du Conseil de sécurité et de commettre des violations flagrantes du droit international, du droit international humanitaire et des droits humains.  Alors qu’une nouvelle année commence, le peuple palestinien fait toujours l’objet des pires attaques de la part d’Israël, sans aucune réaction du Conseil de sécurité pour remédier à ces injustices, a-t-il dénoncé.  Il a également pointé la politique d’expansion des colonies de peuplement et les meurtres répétés de civils palestiniens, jugeant impératif d’appliquer le principe de reddition de comptes.  Il a condamné l’incursion d’un ministre israélien dans la mosquée Al-Aqsa ainsi que les récentes mesures punitives imposées aux Palestiniens par Israël, suite à l’adoption par l’Assemblée générale d’une résolution demandant un avis consultatif de la CIJ.  Fustigeant l’arrogance d’Israël qui poursuit ses pratiques criminelles, le représentant a prévenu que l’on ne cesse de s’éloigner d’une solution juste à la question palestinienne.  Il ne saurait y avoir de paix sous occupation, a-t-il tranché, décriant les tentatives d’Israël d’ancrer son occupation illégale en élargissant les colonies de peuplement illégale.  Il a alerté que cette situation mine la solution des deux États avant d’exhorter le Conseil de sécurité à s’acquitter de ses responsabilités pour mettre fin à l’impunité d’Israël. 

M. IBRAHIM ZUHUREE (Maldives) a dénoncé la récente visite du Ministre israélien de la sécurité nationale à la mosquée Al-Aqsa, accompagné d’un important contingent de forces armées, y voyant une menace pour le statu quo de Haram el-Charif.  Il a appelé le Conseil de sécurité à veiller au respect de ses propres résolutions, citant notamment la 476 (1980), la 478 (1980) et la 2334 (2016), s’inquiétant ensuite de la poursuite des colonies de peuplement et de la violence des colons.  Soulignant que les auteurs de violations du droit international doivent répondre de leurs actes, il a fait part de son appui à la résolution de l’Assemblée générale demandant un avis consultatif de la CIJ sur les conséquences juridiques de la violation des droits des Palestiniens.  De même, il a souligné que la création d’un État palestinien dans les limites des frontières d’avant 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale, est la seule solution viable pour mettre un terme au conflit.

M. MUHAMMAD ABDUL MUHITH (Bangladesh) a souligné que 2022 a été l’année la plus meurtrière en près de deux décennies pour le peuple palestinien.  Il a rappelé les nombreux appels de la communauté internationale, notamment à l’Assemblée générale et au Conseil de sécurité, à faire cesser les actes inhumains, jugeant les faits actuels de mauvais augure.  Il a jugé scandaleux que 15 Palestiniens aient été tués par Israël depuis le début de l’année.  Il a aussi noté que, le 3 janvier, Israël a violé le statu quo légal et historique de l’esplanade des Mosquées, jugeant cela insolent face à la position de la communauté internationale envers la solution des deux États.  Le Conseil de sécurité doit prendre des mesures vigoureuses pour contrer Israël, a-t-il exigé en demandant des comptes.  Il a aussi souhaité que le Conseil prenne des mesures pour faire appliquer ses résolutions, dont la 2334, et qu’il fasse respecter le rôle de gardien des lieux saints du Royaume hachémite de Jordanie.  Le représentant a enfin dénoncé le blocus de 15 ans sur Gaza en demandant le rétablissement de l’accès à la bande, pour éviter que la situation humanitaire ne se détériore davantage.  En conclusion, le délégué a réitéré son appui à la solution des deux États.

M. ODD INGE KVALHEIM (Norvège) s’est déclaré gravement préoccupé par la situation tendue en Cisjordanie ainsi que par le nombre élevé de civils déjà tués cette année, de même que l’an dernier.  Il a dénoncé les récentes mesures punitives annoncées contre l’Autorité palestinienne, avertissant que la saisie par Israël des fonds appartenant aux Palestiniens ne contribuera qu’à affaiblir les institutions et l’économie palestiniennes.  Il a également rejeté le moratoire sur les constructions palestiniennes dans la zone C ainsi que l’annonce des mesures prises à l’encontre des organisations qui effectuent du travail humanitaire en Cisjordanie.  Limiter la liberté de mouvement des représentants de l’Autorité palestinienne est également inacceptable, de même que la décision d’Israël d’imposer ces mesures punitives suite à la demande, par l’Assemblée générale, d’un avis consultatif de la CIJ, a-t-il estimé.  Le représentant a souligné que seuls le dialogue, le renforcement de la confiance et la coopération permettront de trouver une solution au conflit.

M. PEDRO LUIS PEDROSO CUESTA (Cuba) a déploré que le Conseil de sécurité soit incapable de freiner l’une des plus grandes violations commises contre un peuple depuis un siècle, et cela en toute impunité pour ses auteurs.  L’occupation a été jugée contraire au droit international, a-t-il rappelé avant de se dire choqué des violations du droit international humanitaire.  Il a dénoncé les expropriations à Jérusalem-Est constituant une pratique de discrimination qui renvoie à l’apartheid.  Il a noté les milliers d’enfants répertoriés qui ont connu des déplacements ainsi que le nombre élevé de destructions depuis 1967.  Le taux de participation des femmes palestiniennes au marché du travail figure parmi les plus faibles au monde, en partie à cause des restrictions imposées par les autorités israéliennes, s’est encore insurgé le représentant qui a aussi parlé des assassinats de civils palestiniens.  Le délégué a condamné le deux poids, deux mesures et accusé les États-Unis de couvrir les crimes atroces commis au quotidien par Israël contre le peuple palestinien.  Il a réitéré son appui à la solution des deux États et à l’adhésion de la Palestine comme membre à part entière de l’ONU, demandant le retrait d’Israël de tous les territoires occupés.  Enfin, il a dénoncé les mesures coercitives illégales imposées par les États-Unis contre des États souverains au Moyen-Orient.

M. CHEIKH NIANG, Président du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, a condamné la récente incursion israélienne sur l’esplanade des Mosquées.  Ces actions ont provoqué la colère des Palestiniens, des musulmans et de la communauté internationale.  Il a demandé le respect du statu quo autour des Lieux saints à Jérusalem, avant de juger inacceptable toute action sapant ledit statu quo.  Il s’est dit préoccupé par le niveau élevé de violence dans le Territoire palestinien occupé et a dénoncé l’expansion des colonies de peuplement.  Le Président a précisé qu’en février prochain, le Comité mettra la dernière main à son étude juridique sur la licéité de l’occupation israélienne sur le Territoire palestinien occupé.  M. Niang a aussi appuyé la demande d’un avis consultatif de la Cour internationale de Justice (CIJ) faite par l’Assemblée générale.  Enfin, il s’est dit préoccupé par la situation à Gaza et a plaidé pour un soutien accru à l’UNRWA.

Mme MARÍA DEL CARMEN SQUEFF (Argentine) a déclaré que seules des négociations entre les parties permettront de trouver une solution au conflit entre Palestiniens et Israéliens.  Elle a soutenu la solution des deux États et le droit inaliénable du peuple palestinien à l’autodétermination.  Après avoir condamné tant l’expansion des colonies de peuplement israéliennes dans les territoires palestiniens occupés que les tirs de roquettes palestiniens visant Israël, la déléguée a rejeté toute tentative unilatérale de modifier le statut spécial de Jérusalem.  La Ville sainte doit être un lieu de rencontre et de paix, et les juifs, musulmans et chrétiens doivent avoir un libre accès aux lieux saints, a-t-elle estimé.  Toute tentative visant à nier ou à relativiser le lien historique et la signification profonde de ces lieux avec l’une des trois religions monothéistes est totalement inacceptable et ne contribue pas à l’objectif de trouver une solution au conflit, a mis en garde la représentante.  Concernant les difficultés financières de l’UNRWA, elle a insisté sur la nécessité pour la communauté internationale de développer des réponses adéquates pour s’assurer qu’il dispose des fonds nécessaires pour que ses services ne soient pas interrompus. 

Mme NOOR QAMAR SULAIMAN (Brunéi Darussalam) a appelé à la pleine mise en œuvre de la résolution 2334 (2016) qui, a-t-elle estimé, trace une voie viable et effective vers la paix.  Elle a condamné la récente incursion des forces de la Puissance occupante dans la mosquée Al-Aqsa, avertissant que de tels actes risquent d’exacerber les tensions et d’inciter à la violence.  La représentante a de même condamné la poursuite des activités de peuplement qui diminuent les perspectives de paix.  Elle a ensuite fait part de son plein appui à la solution des deux États.

M. KIM DONGJOON (République de Corée) a regretté la récente décision d’Israël d’imposer des sanctions contre les Palestiniens après que l’Assemblée générale a sollicité un avis consultatif à la CIJ.  De telles mesures ne peuvent que saper les efforts visant à créer un environnement propice à la reprise du dialogue, a-t-il averti.  Il a appelé au respect du statu quo autour des Lieux saints et exhorté les parties à faire montre de la plus grande retenue.  Le délégué a regretté l’expansion des colonies de peuplement, avant de condamner toute attaque contre les civils.  Enfin, il a appuyé les efforts internationaux visant à répondre aux besoins humanitaires des Palestiniens.

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