Séance spéciale – matin
AG/PAL/1458

Journée de solidarité avec le peuple palestinien: le Secrétaire général et le Président de l’Assemblée générale appellent au renforcement urgent de l’UNRWA et à la paix pour tous

​​L’Observateur permanent de l’État de Palestine demande l’adhésion à l’ONU de l’État de Palestine par le biais d’une résolution du Conseil de sécurité​ 

« Cette Journée internationale de solidarité survient à l’occasion de l’un des chapitres les plus sombres de l’histoire du peuple palestinien », a déclaré, ce matin, le Secrétaire général de l’ONU à l’occasion d’une séance spéciale du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien consacrée à la célébration de la Journée de solidarité avec le peuple palestinien.  Dans un message lu par la Vice-Secrétaire générale, Mme Amina J. Mohammed, M. António Guterres s’est dit horrifié par la mort et la destruction qui ont englouti la région depuis le 7 octobre, une région « submergée par la douleur, l’angoisse et le chagrin ».   

Le Secrétaire général mais aussi le Président de l’Assemblée générale, M. Dennis Francis, et le Vice-Président du Comité, M. Ahmad Faisal Muhamad -qui présidait la séance-, ont dressé un bilan dramatique de la situation humanitaire à Gaza tout en soulignant qu’en Cisjordanie, également, il n’existe plus de lieux sûrs pour les Palestiniens.  Près de 1,7 million de personnes ont été contraintes de quitter leur foyer, a souligné M. Guterres, ce qui a fait dire à M. Dennis qu’après 75 ans de crise au Moyen-Orient la situation actuelle apparaît comme une dégradation épouvantable du sort des civils innocents, en particulier des femmes, des enfants et des personnes âgées, « qui subissent le poids d’interminables violences et privations ».  Pour M. Muhamad, Israël continue d’infliger la Nakba dans le Territoire palestinien occupé, en forçant les Palestiniens à quitter leurs foyers et leurs terres et en étendant ses colonies illégales dans ce même territoire, cela « en violation flagrante du droit international humanitaire ».   

Le Secrétaire général de l’ONU, qui a de nouveau condamné les attaques perpétrées par le Hamas le 7 octobre, et le Président de l’Assemblée générale ont déclaré que celles-ci ne sauraient justifier la punition collective infligée au peuple palestinien.  Pour le premier, l’urgence humanitaire exige en outre que l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) soit en mesure de continuer à apporter son soutien vital aux millions de réfugiés palestiniens dans le besoin.   

Avant l’intervention de l’Observateur permanent de l’État de Palestine, M. Riyad H. Mansour -qui a pris la parole au nom du Président de l’État de Palestine, M. Mahmoud Abbas-, le Président du Conseil de sécurité pour le mois de novembre et Représentant permanent de la Chine, M. Zhang Jun, a mis en avant l’adoption, le 15 novembre, de sa résolution 2712, la première sur cette question depuis 2016, tout en assurant que le Conseil de sécurité continuera de demander la fin de toute initiative unilatérale mettant en danger la viabilité de la réalisation de la solution des deux États, palestinien et israélien, vivant côte-à-côte dans la paix et la sécurité au sein de frontières reconnues internationalement.  Au nom du Mouvement des pays non alignés, l’Azerbaïdjan a vu dans l’adoption de la résolution 2712 (2023) le signe que le Conseil de sécurité peut surmonter sa « paralysie prolongée » sur la question palestinienne.   

« La Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien arrive à un moment où la population de Gaza est confrontée à une menace existentielle et au ciblage délibéré et systématique des civils », a déploré M. Mansour, qualifiant les agissements des « forces d’occupation israéliennes » depuis le 7 octobre de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, commis en lançant « une agression barbare, une guerre de vengeance ignoble ».  Plus de 60 000 Palestiniens ont été tués ou blessés, dont 70% sont des enfants, des femmes et des personnes âgées, a-t-il précisé, jugeant à son tour que le déplacement forcé de 1,7 million de Palestiniens signe « une tentative flagrante d’imposer une nouvelle Nakba ».  « La paix et la sécurité ne pourront jamais être obtenues en dépouillant les Palestiniens de leur humanité », a-t-il martelé avant d’indiquer qu’en Cisjordanie, les Palestiniens sont également confrontés à des attaques « généralisées et dangereuses » dans le but de s’emparer de leurs terres et de leurs richesses.   

Soulignant que la cause principale de l’escalade dans la région est l’absence de droits, l’Observateur permanent a exhorté la communauté internationale à mettre un terme aux colonies et à « l’annexion silencieuse », ainsi qu’aux pratiques quotidiennes de nettoyage ethnique et de discrimination raciale dans le Territoire palestinien occupé.  Il l’a également appelée à faire cesser les crimes « des milices terroristes de colons soutenues par l’armée d’occupation ».  Après avoir demandé un arrêt immédiat de l’agression israélienne, un cessez-le-feu à Gaza, ainsi que des efforts urgents pour garantir l’entrée de l’aide humanitaire, M. Mansour a demandé que l’État de Palestine obtienne sa pleine adhésion à l’ONU, par le biais d’une résolution du Conseil de sécurité, « qui doit agir. »   

Cet appel a été appuyé par l’Observateur permanent de la Ligue des États arabes qui a exhorté la communauté internationale à se doter de politiques sérieuses pour mettre un terme à l’occupation « raciste », préalable à l’atteinte de la paix et de la sécurité dans la région.  « L’heure n’est-elle pas venue de faire cesser cette agression, ces crimes et cette impunité, en poursuivant les responsables israéliens devant les juridictions internationales, telles que la Cour pénale internationale? » a–t–il lancé.   

La communauté internationale doit assumer ses responsabilités et mettre un terme à l’agression à Gaza, a renchéri le Secrétaire général de l’Organisation de la coopération islamique, fustigeant à son tour l’impunité dont jouit Israël et rejetant plus particulièrement les attaques contre les Lieux saints à Jérusalem et les mesures visant à modifier la composition démographique de la ville.   

De son côté, le Président du Comité spécial chargé d'enquêter sur les pratiques israéliennes affectant les droits de l'homme du peuple palestinien et des autres Arabes des territoires occupés, qui a dénoncé l’influence politique des colons sur le Gouvernement israélien, a regretté qu’Israël ait refusé que le Comité spécial se rende dans les territoires occupés.  L’Observatrice permanente de l’Union africaine a réaffirmé pour sa part son engagement à la création d’un État pour la Palestine, jugeant que cette cause n’a jamais été aussi urgente.   

Représentant la société civile, le révérend Peter E. Makari a déploré l’aide militaire apportée par les États-Unis à Israël, avant de saluer les grandes manifestations de soutien aux Palestiniens à Londres, Paris ou bien encore Washington.  « Le génocide des Palestiniens doit cesser », a-t-il plaidé.   

Pour clôturer la séance, le Vice-Président du Comité a mentionné les nombreux pays ayant apporté leur soutien à la tenue de cette séance spéciale.

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