Dixième session extraordinaire d’urgence (reprise),
47e séance plénière – matin & après-midi
AG/12577

Assemblée générale: multiplication d’appels exhortant le Conseil de sécurité à agir pour sauver des vies palestiniennes et permettre la libération des otages à Gaza

Une semaine après avoir adopté une résolution exigeant un cessez-le-feu humanitaire immédiat dans la bande de Gaza, la libération inconditionnelle des otages israéliens ainsi que l’assurance d’un accès humanitaire, l’Assemblée générale a entendu une trentaine d’orateurs intervenir dans le cadre de sa dixième session extraordinaire d’urgence sur les territoires palestiniens occupés pour demander au Conseil de sécurité d’agir pour qu’Israël ne soit plus au-dessus de la loi commune.  Ces délégations ont également réaffirmé leur conviction que seule la concrétisation de la solution des deux États permettra de mettre fin à un conflit vieux de huit décennies. 

La question de la réforme du Conseil de sécurité a également été soulevée par plusieurs États Membres qui ont accusé les États-Unis, en exerçant leur droit de veto pour bloquer l’adoption de projets de résolution humanitaires sur la question de Palestine, de protéger leur allié israélien qui, a fustigé la République populaire démocratique de Corée, « massacre des innocents au prétexte fallacieux de son droit à la légitime défense ».

Nombre d’États arabes, y compris le Liban et Oman, ont retiré toute légitimité aux opérations que mène Israël dans Gaza depuis le 7 octobre suite aux attaques du Hamas, tant leur caractère brutal et disproportionné trahit selon eux la volonté d’infliger aux Palestiniens un châtiment collectif. Pour ces pays -rejoints par d’autres coauteurs de la résolution du 12 décembre comme les Maldives, Brunéi Darussalam ou encore le Bangladesh- en massacrant près de 20 000 Palestiniens et en provoquant l’intensification de la violence extrémiste et des activités de peuplement en Cisjordanie, « Israël, Puissance occupante », sape l’autorité de l’ONU et prend le risque irresponsable d’une régionalisation du conflit.  Pour le représentant de Bahreïn, la coexistence pacifique des deux peuples et des deux pays doit devenir réalité, la paix, la sécurité et l’harmonie devant prévaloir dans la région.

Les Émirats arabes unis, délégation qui porte un projet de résolution du Conseil demandant l’instauration d’une trêve humanitaire durable pour sauver des vies à Gaza et permettre la libération des otages, ont rappelé que, lors de leur visite sur le terrain la semaine dernière, les membres du Conseil de sécurité avaient pu mesurer de près la portée de l’avertissement du Secrétaire général de l’ONU selon qui le système humanitaire à Gaza serait au bord de l’effondrement.  La délégation de l’Équateur, pays qui préside actuellement le Conseil de sécurité, a abondé dans ce sens, parlant d’une détérioration « terrifiante » de la situation humanitaire à Gaza.  Elle a en outre assuré que le Conseil de sécurité ne ménagera aucun effort dans les heures et jours à venir pour obtenir une amélioration des conditions de vie des Gazaouites et la libération des otages. 

« L’histoire n’oubliera ni ne pardonnera ceux qui ont la responsabilité de mettre fin à ce génocide et qui n’ont rien fait », a averti pour sa part la délégation cubaine qui a elle aussi dénoncé le veto du 8 décembre des États-Unis au Conseil de sécurité.

De son côté, la délégation des Maldives, qui a lu un message de son président, a appelé à la reconnaissance de plein droit, par l’ONU, de l’État de Palestine, y voyant le moyen le plus sûr d’entamer son intégration dans le concert des nations et de mettre ainsi un terme à l’occupation israélienne.  « Gaza fait pleinement partie de l’État de Palestine unifié », a souligné de son côté le Maroc.

Préoccupé par la paralysie à laquelle le Conseil ne cesse de se heurter, le Mexique a souligné toute la pertinence de l’initiative portée avec la France pour qu’il ne puisse plus être recouru au droit de veto en cas d’atrocités de masse.  De son côté, la France, selon laquelle Israël « a le droit de se défendre et le devoir de le faire en protégeant les civils », a regretté que la résolution adoptée par l’Assemblée générale le 12 décembre ne condamne pas les violences sexuelles commises par le Hamas le 7 octobre.  Le Japon et la Finlande ont exprimé des vues similaires, les déléguées du Chili, du Guyana, du Costa Rica et de la Colombie condamnant ensemble les crimes sexuels du Hamas et estimant que le leadership féminin doit être promu à tous les niveaux pour parvenir à une paix « durable et inclusive » à Gaza. 

Par ailleurs, la Thaïlande s’est réjouie de la récente libération d’otages thaïlandais, « grâce notamment aux efforts diplomatiques de pays non membres du Conseil de sécurité ».  Les résolutions de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité, si elles sont appliquées, sauveront des vies, toutes les parties doivent l’entendre, a insisté la délégation. 

Outre ceux cités, les pays suivants ont également pris la parole: Pérou, Norvège, Viet Nam, Maurice, Sri Lanka, Comores, Uruguay, Nigéria et El Salvador. 

La prochaine séance de la dixième session extraordinaire d’urgence sur les mesures illégales prises par les autorités israéliennes à Jérusalem-Est occupée ainsi que dans le reste du Territoire palestinien occupé, qui a débuté en avril 1997, sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.

 

 

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