En cours au Siège de l'ONU

Soixante-dix-huitième session,
39e & 40e séances, matin & après-midi
AG/12566

L’Assemblée générale débat de la situation à Gaza et de la colonisation de la Cisjordanie avant d’adopter une résolution sur le Golan syrien

Dans le cadre de son examen de la question de Palestine, l’Assemblée générale a débattu, aujourd’hui, du dernier rapport du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, qui dépeint un sombre tableau de la situation en Palestine avant même l’attaque du Hamas, le 7 octobre, et la réponse d’Israël contre Gaza.  Les discussions ont également porté sur une note du Secrétaire général consacrée au coût social de la fragmentation de la Cisjordanie occupée.  Le second point de l’ordre du jour, centré sur la situation au Moyen-Orient, a donné lieu à l’adoption d’un projet de résolution sur le « Golan syrien », qui exige le retrait d’Israël de ce territoire qu’il occupe depuis 1967.

La question de Palestine occupe l’Assemblée générale depuis plus de 76 ans, a rappelé son Président, M. Dennis Francis, en ouvrant cette séance plénière. Fort de ce constat, il a exhorté les États Membres à assumer leur responsabilité et à soutenir les deux parties en vue d’une résolution pacifique du conflit.

En introduction des débats, le Vice-Président du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien a présenté les grandes lignes de son rapport, qui couvre la période du 2 septembre 2022 au 31 août 2023. M. Ahmad Faisal Muhamad, de la Malaisie, a précisé que le document exhorte Israël à mettre fin à sa politique d’annexion et à renoncer à son utilisation disproportionnée de la force, y compris celle exercée par les colons en Cisjordanie occupée.

Pour l’Égypte, ce rapport démontre qu’Israël n’a pas attendu le 7 octobre pour violer le droit international humanitaire.  La délégation a notamment évoqué l’intensification de la colonisation en Cisjordanie, les violences des colons et les attaques systématiques d’Israël contre la mosquée Al-Aqsa.  Dans le même esprit, le Bangladesh a fait remarquer que l’année 2022 avait déjà enregistré le plus grand nombre de victimes palestiniennes depuis 2006.  L’Observateur permanent de l’État de Palestine a, pour sa part, souligné qu’aucune génération de Palestiniens n’a été épargnée par le fléau de la guerre, le déni des droits humains et les déplacements depuis 1948. De son côté, l’Afrique du Sud a estimé que le rapport illustre le « mépris d’Israël » pour le droit des Palestiniens à l’autodétermination.

Israël a répliqué en dénonçant un « faux récit » qui encouragerait la haine et la violence.  Réitérant son opposition aux travaux du Comité, la délégation israélienne a jugé « inédit et honteux » que cet organe utilise des ressources onusiennes pour propager une propagande dirigée contre un État Membre.  Dénonçant une « campagne cynique » de l’ONU contre son pays, elle a relevé que le document ne mentionne ni la brutalité avec laquelle le Hamas s’est imposé à Gaza, ni ses détournements de l’aide humanitaire, ni ses atrocités commises contre des civils israéliens. 

Les débats se sont également concentrés sur la pause humanitaire en cours dans la bande de Gaza.  Si nombre de délégations se sont félicitées de cette trêve et de son extension, plusieurs ont trouvé cette mesure insuffisante et ont réclamé un cessez-le-feu prolongé ou permanent.  Oman a ainsi salué la résolution 2712 (2023) du Conseil de sécurité, qui demande des « pauses humanitaires urgentes et prolongées », ainsi que la résolution ES-10/21 de l’Assemblée générale, qui appelle à une « trêve humanitaire immédiate, durable et soutenue, menant à la cessation des hostilités ».  L’Observateur permanent de l’État de Palestine a toutefois regretté que le Conseil de sécurité ait entériné une résolution « moins ambitieuse » que celle de l’Assemblée générale, estimant que seule une trêve permanente permettrait de remédier à la situation humanitaire catastrophique.

Conformément à la teneur du rapport du Comité et de la note du Secrétaire général, basée sur un rapport de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), les débats se sont appesantis sur l’occupation et la colonisation de la Cisjordanie.  Au nom du Conseil de coopération du Golfe, la Malaisie a réitéré son rejet de toute tentative visant à rattacher les colonies à l’État d’Israël.  Elle a condamné les incursions de colons sous la protection des Forces de défense israéliennes.  La Jordanie a mis en garde contre le « terrorisme des colons israéliens envers les civils palestiniens », considérant que ces mesures illégales augmentent les risques d’escalade dans la région, tandis que l’Arabie saoudite condamnait la poursuite de la construction de zones de peuplement.  Enfin, le Bahreïn a estimé que « l’expansion continue » des colonies génère un ressentiment grandissant, la communauté internationale se montrant incapable de faire appliquer les résolutions de l’ONU.

Ces préoccupations ont aussi trouvé un écho hors du monde musulman.  L’Argentine a jugé que cette politique israélienne fait obstacle à la paix et compromet la perspective d’une solution à deux États. Le Guyana a, quant à lui, estimé que la soumission des Palestiniens au « joug colonial » n’est autre que la cause profonde du conflit.  Parmi les quelques pays occidentaux participant au débat, la Norvège a également fait part de sa préoccupation face à la violence perpétrée par les colons, appelant à ce qu’il y soit mis un terme.  Une position partagée par l’Union européenne, qui a appelé Israël à cesser de légaliser l’expansion de colonies de peuplement.

Autre territoire occupé par Israël, le « Golan syrien » a lui aussi mobilisé les délégations.  L’Assemblée générale a ainsi fait sienne une résolution sur cette question, adoptée par 91 voix pour, 8 contre (Australie, Canada, États-Unis, Îles Marshall, Israël, États fédérés de Micronésie, Palaos et Royaume-Uni) et 62 abstentions.  Le texte exige notamment le retrait d’Israël de ce territoire, conformément à la résolution 497 (1981) du Conseil de sécurité.  Opposé à cette résolution, le Royaume-Uni a estimé qu’elle « détourne l’attention des actes criminels du régime syrien ».  L’Argentine, qui s’est prononcée en faveur du texte, a expliqué que son vote repose sur son opposition de principe à l’acquisition illégale de territoires par la force.

Demain, mercredi 29 novembre, l’Assemblée générale tiendra une autre séance publique, dès 10 heures, afin d’examiner un projet de résolution sur la Journée mondiale de sensibilisation à la myopathie de Duchenne.

QUESTION DE PALESTINE (A/78/35); NOTE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL (A/78/303)

Débat sur la question

M. DENNIS FRANCIS, Président de l’Assemblée générale, a rappelé que la question de Palestine est inscrite depuis 76 ans à l’ordre du jour de l’Assemblée générale, où elle a donné lieu à de multiples résolutions.  Pourtant, les tensions se sont aggravées et les divisions se sont accentuées à la suite des attaques effroyablement meurtrières du Hamas le 7 octobre, s’est-il alarmé, considérant que la réponse d’Israël précipite encore plus l’urgence d’une solution pacifique.  Dans ce cadre, M. Francis a souhaité qu’Israéliens et Palestiniens vivent côte à côte dans la paix et la sécurité au sein de frontières internationalement reconnues.  Il a évoqué un cycle où méfiance, appétit de vengeance, haine et anxiété se renforcent mutuellement.  De même, les divisions entretenues au sein de l’Assemblée sont liées au désespoir qui frappe des millions de personnes, a-t-il estimé.  À ce titre, il a jugé que la seule façon viable de briser ce cercle réside dans une solution des deux États, conformément aux résolutions pertinentes de l’Assemblée générale. 

Le Président a rappelé que l’Assemblée a décidé, en 1947, de traiter collectivement cette question, exhortant l’assistance à assumer sa responsabilité et à soutenir les deux parties dans la résolution pacifique du conflit.  Pour ce faire, il a préconisé l’ouverture de nouvelles voies de dialogue directes entre les parties, le respect des résolutions de l’Assemblée générale et le soutien des efforts qui s’appuient sur des accords antérieurs.  Il a en outre appelé à « tout faire pour éviter un embrasement régional du conflit ».  Dans ce contexte, M. Francis a salué le cessez-le-feu temporaire qui a permis la libération des otages et un accès à l’aide humanitaire indispensable pour la population gazaouite.  Il a toutefois estimé la mesure insuffisante.  Il a lancé un appel au traitement humain et à la libération immédiate de tous les otages, ainsi qu’à un cessez-le-feu humanitaire à plus long terme afin d’acheminer la nourriture, l’eau et l’aide médicale nécessaires à Gaza et dans les autres zones touchées.  « Les couloirs d’aide humanitaire doivent rester ouverts et sécurisés », a-t-il insisté. 

Le Président a condamné les dommages causés aux écoles de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), lesquelles hébergent plus d’un million de personnes déplacées à l’intérieur du pays.  Il a jugé « impensable » que les écoles ne soient plus des lieux inviolables. Poursuivant, il a prié les États Membres de fournir un soutien durable à l’UNRWA, qui s’efforce de reconstruire et de répondre à la plus grande crise humanitaire depuis sa création.  Concluant, il a rappelé la Déclaration universelle des droits de l’homme, selon laquelle tous les êtres humains naissent libres et égaux, et que tous méritent une vie à l’abri de la peur et du besoin.  Citant Ralph Bunche, récipiendaire du prix Nobel de la paix en 1950 pour son travail de médiateur à l’ONU, il a exprimé son espoir de « moralité dans les relations entre les nations ».

M. AHMAD FAISAL MUHAMAD (Malaisie), Vice-Président du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, a commencé par saluer l’adoption de la résolution 2712 (2023) par le Conseil de sécurité, un texte qui appelle les parties au conflit à Gaza à respecter leurs obligations au titre du droit international humanitaire, y compris celles relatives à la protection des civils.  Il a ensuite détaillé le dernier rapport du Comité, précisant qu’il offre un aperçu des évolutions politiques durant la période allant de septembre 2022 à août 2023.  Le document comporte également des informations sur les travaux effectués par le Comité, conformément aux principaux aspects de son mandat, a-t-il indiqué, citant notamment la mobilisation du corps diplomatique, les activités de sensibilisation à la question de Palestine et la promotion de la coopération entre organisations intergouvernementales, non gouvernementales et les Nations Unies. 

Le rapport contient en outre une série de recommandations, qui reposent sur un large consensus et sur la position du Secrétaire général de l’ONU sur la question de Palestine, a poursuivi le Vice-Président du Comité.  Il est ainsi exigé qu’Israël mette fin à sa politique d’annexion, à la démolition de logements et au déplacement forcé de Palestiniens.  Il est également demandé à Israël de renoncer aux mesures punitives à l’encontre de la population palestinienne et à son utilisation disproportionnée de la force, y compris celle exercée par les colons en Cisjordanie occupée, de respecter le statu quo sur les Lieux saints à Jérusalem et de lever son blocus sur la bande de Gaza.  Le rapport demande par ailleurs aux États Membres de poursuivre une approche multilatérale et de soutenir l’UNRWA en garantissant son financement.  Il s’adresse enfin aux différentes organisations pour qu’elles jouent un rôle actif dans la mise au point d’une solution durable, ainsi qu’au Département de la communication globale de l’ONU pour qu’il poursuive son travail, lequel a contribué à informer le public sur la situation du peuple palestinien.  En conclusion, le Vice-Président du Comité a rappelé la tenue demain de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, avant d’exhorter les États Membres à prendre part aux événements organisés à ce titre au Siège de l’ONU à New York.

M. RIYAD MANSOUR, Observateur permanent de l’État de Palestine, a attiré l’attention sur le fait qu’aucune génération palestinienne n’a été épargnée par le fléau de la guerre, les dénis des droits humains et les déplacements, la génération d’après 1948 ayant, selon lui, le plus souffert.  La crise humanitaire actuelle exige une action mondiale en faveur de la justice, a-t-il exhorté, remarquant que le « massacre » de la population de Gaza a poussé les nations à demander un cessez-le-feu et la fin de l’occupation israélienne.  Saluant l’adoption fin octobre d’une résolution de l’Assemblée générale appelant à une trêve humanitaire immédiate, un « acte courageux et guidé par des impératifs moraux, légaux et humanitaires », qui, s’il avait été appliqué, aurait permis d’épargner des milliers de Palestiniens, il a regretté que le Conseil de sécurité ait entériné tardivement une résolution « moins ambitieuse ».  Selon l’Observateur permanent, seule une trêve permanente permettrait aux acteurs déployés sur le terrain de remédier à la situation humanitaire catastrophique, de libérer les personnes détenues et d’éviter une escalade régionale.  Il importe en outre d’assurer le retour immédiat des déplacés, de mettre un terme au blocus de la bande de Gaza et de veiller à ce que les coupables rendent des comptes car « rien ne justifie les crimes de guerre, les génocides et les crimes contre l’humanité », a souligné M. Mansour.  À ses yeux, les États Membres se sont décidés, plus ou moins rapidement, à rejoindre « le bon côté de l’histoire » et ont maintenant un choix à faire: « la paix ou le conflit perpétuel ».

L’Observateur permanent a ensuite cité des données statistiques du conflit, faisant état de 15 000 civils tués à Gaza, dont 6 000 enfants et 4 000 femmes, 30 000 blessés, 80% de la population déplacée et près de 1,1 million de réfugiés présents dans les locaux de l’UNRWA, alors que les écoles, les hôpitaux et les abris onusiens sont visés par les frappes israéliennes. « Les victimes principales de cette guerre sont les civils », a-t-il insisté, mentionnant également les 230 Palestiniens tués en Cisjordanie occupée et les 3 000 Palestiniens de ce territoire placés en détention dans des prisons israéliennes en l’espace de sept semaines « alors qu’Israël continue sa colonisation illégale, l’annexion de nos terres et la destruction de la nation palestinienne sur notre propre terre, aux dépens des droits humains et du droit à la vie ».  Une situation qui, selon lui, donne trois choix aux Palestiniens: « la reddition, l’exode ou la mort ».  Il ne saurait y avoir de paix au Moyen-Orient sans une solution des deux États, juste et durable, et sans la liberté de la Palestine, a-t-il déclaré en conclusion, estimant que la Palestine ne peut être l’exception à l’exercice des droits humains inaliénables.

Mme RETNO MARSUDI, Ministre des affaires étrangères de l’Indonésie, a évoqué les efforts politiques qu’elle a menés en sa qualité de Ministre alors que des milliers de femmes et d’enfants innocents perdent la vie.  Tout d’abord, elle a appelé à garantir un cessez-le-feu permanent pour sauver des vies, estimant que la trêve constitue un début mais demeure « insuffisante ».  Elle a ensuite insisté sur la nécessité de veiller à ce que l’acheminement humanitaire soit revu à la hausse, notamment à travers un soutien accru à l’UNRWA pour appuyer les 1,7 million de Palestiniens déplacés de force dans la bande de Gaza. Même les guerres ont des règles et des limites, a rappelé la Ministre, et les attaques contre les hôpitaux et les camps de réfugiés ne devraient pas devenir la norme.  Ce qui a cours à Gaza est une claire violation du droit international et humanitaire, a-t-elle insisté, avant de dénoncer la politique de deux poids, deux mesures dans l’application du droit international.  À cet égard, elle a estimé qu’Israël doit rendre des comptes au sein des instances pertinentes y compris à la Cour internationale de Justice (CIJ).  Enfin se penchant sur la relance du processus de paix israélo-palestinien, la Ministre a jugé nécessaire de s’attaquer aux causes profondes du conflit, analysant que l’occupation doit cesser.  Seule une solution politique peut être la réponse, a-t-elle conclu, avant d’appeler à un processus transparent où Israéliens et Palestiniens seraient représentés sur un pied d’égalité.

M. KHALID SALEH SAID AL RUBKHI (Oman), au nom du Conseil de coopération du Golfe, a appelé à ce que cessent les « attaques aveugles » d’Israël à l’encontre de Gaza, l’accusant de prendre pour cible des installations civiles comme des écoles et des hôpitaux, ainsi que des infrastructures des Nations Unies.  Il ne s’agit pas d’un acte de légitime défense, dans la mesure où Israël est une Puissance occupante au regard du droit international, a-t-il insisté.  Poursuivant, le représentant a salué la résolution 2712 (2023) du Conseil de sécurité, qui appelle, a-t-il dit, à un « cessez-le-feu obligatoire », ainsi que la résolution, adoptée le 27 octobre 2023 par l’Assemblée générale, qui appelle à un « cessez-le-feu immédiat » et à l’acheminement de l’aide humanitaire.  Il s’est félicité de la trêve humanitaire entre Israël et le « mouvement de résistance nationale » du Hamas, rendant hommage dans ce cadre aux efforts du Qatar, de l’Égypte et des États-Unis.

Le Conseil de coopération du Golfe, a poursuivi le représentant, condamne les « crimes atroces » d’Israël à l’encontre de la population palestinienne, évoquant notamment l’utilisation d’armes prohibées.  Il a rejeté toute tentative visant à rattacher les colonies israéliennes à l’État d’Israël, rappelant qu’elles constituent une violation du droit international et des avis rendus par la Cour internationale de Justice (CIJ).  À ce titre, il a exhorté la communauté internationale à faire pression sur Israël pour que cesse la construction de colonies, et condamné les incursions de colons sous la protection des Forces de défense israéliennes.  Enfin, il a fustigé la violation du caractère saint de Jérusalem et de la mosquée Al-Aqsa, estimant qu’Israël « provoque » ainsi les musulmans du monde entier.  Ces attaques ne font que saper les efforts de paix, a-t-il déploré.  Le représentant a conclu en appelant la Puissance occupante à participer de bonne foi à des pourparlers de paix en vue d’une solution à deux États.

M. BRIAN WALLACE (Jamaïque) a, au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), souligné qu’une solution « permanente et juste » à la question de Palestine permettra à la fois de réaliser le droit des Palestiniens à l’autodétermination et de garantir la sécurité d’Israël.  Il s’est dit inquiet face à l’absence de progrès dans la mise en œuvre des résolutions de l’ONU, ajoutant que la situation s’était aggravée depuis les événements du 7 octobre.  Le représentant a insisté sur l’obligation pour tous les États Membres de s’inspirer des principes de la Charte des Nations Unies et d’agir « dans les limites du droit international ».  Après avoir dénoncé l’escalade massive de la violence dans le conflit israélo-palestinien, il s’est dit « consterné » par le fait que les femmes et les enfants constituaient la majorité des victimes de ce conflit.  Se félicitant du « premier pas important » que représente la récente trêve entre Israël et le Hamas, il a demandé la mise en place d’un cessez-le-feu permanent et l’apport d’une aide vitale à la population de la bande de Gaza.  Le représentant a appelé à la résolution définitive de la question de Palestine, le cadre juridique et moral existant devant, selon lui, s’accompagner d’une volonté politique.  « En l’absence d’une solution permanente, les Israéliens et les Palestiniens continueront d’endurer des cycles de violence récurrents », a-t-il insisté, concluant que la CARICOM était disposée à jouer « son rôle constructif habituel » pour faire avancer la question de la Palestine.

Mme ALYA AHMED SAIF AL-THANI (Qatar) a déploré la mort de 15 000 personnes et le fait que Gaza soit devenue un « cimetière pour enfants ».  Elle a condamné fermement les violations du droit international et des Conventions de Genève, avant de réitérer son appel à la création d’une commission d’enquête internationale sur les crimes résultant de l’occupation israélienne.  Elle a également dénoncé les actions à l’encontre des Lieux saints par la Puissance occupante, notamment la mosquée Al-Aqsa, estimant qu’il s’agit d’une « provocation ».  À cet égard, la représentante a précisé que toute tentative visant à modifier le statut des Lieux saints à l’est de Jérusalem ou de diviser l’esplanade des Mosquées est « nulle et non avenue ».  Elle a salué ensuite les recommandations qui figurent dans le rapport du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, qui appellent la Puissance occupante israélienne à s’acquitter de ses obligations conformément au droit international humanitaire.  Face à l’escalade de violence, la représentante a fait état de sa détermination concernant un règlement juste et durable de ce problème dans le respect du droit à l’autodétermination des Palestiniens.  Cela suppose de mettre un terme à l’occupation du Golan, a-t-elle indiqué.  En plus des efforts de médiation concernant les otages, le Qatar est parvenu à un accord pour prolonger la trêve de deux jours, s’est félicitée la représentante, soulignant que la trêve a conduit à la libération de 69 civils et de 150 femmes et enfants palestiniens emprisonnés, et permis d’acheminer l’aide humanitaire.

M. IBRAHIM ZUHUREE (Maldives) a condamné la « punition collective » infligée par Israël au peuple palestinien et a réaffirmé le soutien de son pays au droit légitime de ce peuple à la souveraineté.  « Depuis 1953, Israël a causé des souffrances à ce peuple », a-t-il regretté, déplorant que les hôpitaux, les écoles et les abris continuent à être pris pour cible, en violation du droit international et de la condamnation ferme de l’Assemblée générale.  La guerre ayant déjà causé la perte de 14 000 vies humaines, le représentant a appelé la Cour pénale internationale (CPI) à enquêter sur les éventuels « crimes de guerre » commis par Israël envers le peuple palestinien.  Il a également exhorté la communauté internationale à faire déboucher cette trêve sur un cessez-le-feu permanent afin d’éviter la reprise du conflit, soulignant que « chaque minute de la trêve est importante pour acheminer l’aide et éviter d’avoir plus de victimes ».  Il a félicité l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour l’évacuation récente de personnes en situation critique, ainsi que le personnel humanitaire de l’UNRWA. Priant Israël de mettre un terme à la colonisation des territoires palestiniens, il a appelé la communauté internationale à reconnaître la Palestine comme un État souverain et indépendant sur la base des frontières établies avant 1967.

M. NEVILLE MELVIN GERTZE (Namibie) a indiqué que son pays observera demain la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, laquelle intervient dans un contexte de flambée de violence.  Déplorant la mort à Gaza de quelque 14 000 Palestiniens, dont 4 000 femmes et 6 000 enfants, et de plus de 100 employés des Nations Unies, il a constaté qu’en dépit des violations manifestes du droit international et des principes humanitaires enregistrées en Palestine, la Charte des Nations Unies n’a pas toujours fourni de « garde-fous ».  À l’appui de ses dires, le représentant a évoqué les répercussions économiques, sociales, culturelles et humanitaires de l’occupation de la Palestine, avant d’exprimer sa préoccupation face aux violations continues du droit international et des nombreuses résolutions de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité par Israël.  Après avoir estimé que la communauté internationale a la responsabilité collective de résoudre ce conflit, il s’est félicité de l’adoption de la résolution 2712 (2023) du Conseil de sécurité et a condamné les violences commises en dehors de Gaza, y compris la dernière attaque sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée.

Réitérant l’appel de la Namibie en faveur d’un accès sans entrave de l’aide humanitaire pour les plus vulnérables et d’un arrêt immédiat des déplacements forcés de Palestiniens, le représentant a indiqué que son gouvernement a déposé, cette année, une requête auprès de la Cour internationale de Justice (CIJ), lui demandant un avis consultatif sur les conséquences de l’occupation illégale de la Palestine.  Pour parvenir à une paix juste et durable, il importe, selon lui, qu’Israël soit tenu pour responsable de la violation permanente des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.  À ses yeux, l’exercice du droit à l’autodétermination par le peuple palestinien et la création d’un État indépendant ont été gravement entravés par des mesures illégales, notamment l’expansion des colonies et la construction de barrières en Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem-Est.

Mme FIKRIYE ASLI GÜVEN (Türkiye) a rappelé les destructions infligées aux populations palestiniennes de Gaza, les actes de « châtiment collectif » subis par elles, et les besoins humanitaires de ces populations, notamment les enfants.  « Personne n’est à l’abri des attaques brutales d’Israël, même sous la bannière des Nations Unies », a-t-elle expliqué, en présentant ses condoléances aux plus de 100 fonctionnaires de l’ONU ayant perdu la vie lors des combats.  La représentante a indiqué que son pays avait, depuis le début du conflit, appelé à un cessez-le-feu, convaincu que seul un cessez-le-feu durable permettrait d’éviter davantage de souffrance.  Les civils et infrastructures civiles doivent être protégés, et le déplacement forcé des Palestiniens doit cesser, a-t-elle souligné, en rappelant que la Türkiye s’était jointe à d’autres pays pour appeler au cessez-le-feu et à l’acheminement d’une aide humanitaire « pérenne », et qu’elle avait notamment envoyé 200 tonnes d’aide humanitaire et transféré 88 patients d’un hôpital de Gaza vers la Türkiye.  La représentante a dénoncé « l’incapacité du Conseil de sécurité à prendre une décision pendant près de six semaines », ou à appeler à un cessez-le-feu, en insistant sur le fait que les causes profondes du problème étaient l’occupation illégale de territoires palestiniens par Israël, et en relevant que le rapport du Secrétaire général soulignait les violations continues du droit international par Israël.  Après avoir mentionné le tribut économique que les Palestiniens payaient et allaient continuer de payer après cette agression, elle a conclu en demandant la mise en place d’une solution à deux États, avec Jérusalem-Est comme capitale.

M. OSAMA MAHMOUD ABDELKHALEK MAHMOUD (Égypte) a jugé sans précédent l’ampleur de l’attaque israélienne sur Gaza, tant du point de vue du nombre de victimes que des destructions d’infrastructures civiles ou celles des Nations Unies.  Il a accusé Israël d’imposer un état de siège « dans le but avéré de rendre impossible la vie à Gaza ».  Rappelant qu’une trêve avait été conclue par l’entremise de son pays, du Qatar et des États-Unis, il a toutefois estimé qu’elle ne se substitue pas à la nécessité d’un cessez-le-feu permanent, comme l’exige une récente résolution de l’Assemblée générale, adoptée par une majorité des États Membres. Le délégué a lancé un appel pour sauver les populations civiles à Gaza, exhortant Israël à permettre l’acheminement sans obstacle de l’aide humanitaire et l’ONU à assumer pleinement ses responsabilités.  Les violations d’Israël ne sont pas nouvelles, a-t-il poursuivi, citant à ce titre le rapport du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, lequel dresse un sombre tableau de la situation: pilonnage, recrudescence de la colonisation, offensives brutales des colons, attaques systématiques d’Israël contre la mosquée Al-Aqsa avec le soutien de membres du Gouvernement. Ces violations n’incluent pas même les événements à Gaza après le 7 octobre, a-t-il rappelé.  Dans ce cadre, il a estimé que la seule issue au conflit réside dans un arrêt de la colonisation israélienne et la mise en place d’une solution à deux États.

M. MAHMOUD DAIFALLAH HMOUD (Jordanie) a déploré que le conflit ait déjà coûté la vie à plus de 16 000 civils palestiniens, appelant la communauté internationale et le Conseil de sécurité à se mobiliser pour mettre un terme à la guerre, acheminer l’aide humanitaire de manière durable et protéger les infrastructures civiles.  Il a regretté la politique de deux poids, deux mesures et la sélectivité appliquée au droit international, mettant en garde contre le « terrorisme des colons israéliens envers les civils palestiniens », les mesures illégales qui consacrent l’occupation et la menace d’une escalade du conflit dans la région.  Réaffirmant le soutien de sa délégation à l’UNRWA et déplorant qu’une centaine de membres du personnel onusien aient été tués en dépit de leurs activités efficaces, le délégué a appelé à appuyer financièrement l’Office.  « La trêve actuelle doit mener à un arrêt total des combats » et permettre l’acheminement de l’aide humanitaire afin de créer une stabilité pour que les Gazaouites puissent rester chez eux, a-t-il exhorté.  Pour la Jordanie, la question palestinienne demeurera centrale, a-t-il assuré, espérant raviver le processus de paix de manière à garantir un territoire souverain et viable.  « La solution des deux États demeure le seul moyen d’assurer une paix pérenne dans la région », a-t-il conclu. 

M. MUHAMMAD USMAN IQBAL JADOON (Pakistan) a regretté que les appels lancés par les résolutions ES-10/21 de l’Assemblée générale et 2712 (2023) du Conseil de sécurité n’aient pas été entendus par Israël.  Après avoir condamné l’usage indiscriminé de la force par cet État, il a salué l’accord conclu entre les parties au conflit à Gaza pour une pause humanitaire.  Il s’est félicité, à cet égard, des efforts de médiation entrepris par le Qatar et l’Égypte, tout en précisant que le Pakistan reste favorable à une cessation complète et immédiate des hostilités.  Estimant que la « machine à tuer israélienne » opère en toute impunité et doit être stoppée, il a appelé à tenir Israël responsable de sa défiance et de ses actions criminelles.  Selon lui, la cause profonde de la crise actuelle réside dans l’occupation prolongée par Israël et le déni du droit inaliénable des Palestiniens à l’autodétermination. 

Après avoir évoqué la tenue du sommet arabe et islamique extraordinaire sur la situation à Gaza, le 11 novembre à Riyad, le représentant a souhaité que les visites effectuées par le comité ministériel, mandaté à cette occasion dans les capitales des cinq membres permanents du Conseil de sécurité, déboucheront sur une action significative de l’organe onusien pour mettre un terme à l’escalade de la violence, imposer un cessez-le-feu durable, permettre l’acheminement de l’aide humanitaire et relancer le processus de paix.  Il a également estimé que l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité devraient envisager la création d’un tribunal spécial et d’un mécanisme de responsabilisation pour enquêter sur les atrocités commises par Israël. Le représentant s’est par ailleurs prononcé pour le déploiement d’une force ou d’un mécanisme de protection internationale afin de protéger les civils palestiniens, en particulier les femmes et les enfants, à Gaza et en Cisjordanie.  Enfin, il a réitéré le soutien de son pays à la convocation d’une conférence internationale pour la paix au Moyen-Orient et l’admission de l’État de Palestine, en tant que membre à part entière, au sein des Nations Unies.

Mme MATHU JOYINI (Afrique du Sud) a fait part de sa profonde inquiétude face aux « pratiques illégales d’Israël » qui affectent négativement tous les aspects de la vie des Palestiniens, y compris l’activité économique, le développement social et le bien-être des ménages.  Mentionnant le dernier rapport établi sur le sujet par la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), elle a noté l’impact particulièrement grave de ces pratiques dans la zone C de la Cisjordanie, « entièrement contrôlée par Israël », qui représente plus de 60% de ce territoire occupé et abrite environ 300 000 Palestiniens.  Elle a déploré que l’occupation israélienne se soit traduite par un manque d’accès à l’enseignement primaire, à l’eau potable et aux soins de santé dans cette zone.

S’agissant du droit d’Israël à se défendre, la représentante a constaté que de nombreux États qui reconnaissent ce droit ignorent, en revanche, le droit du peuple palestinien à l’autodétermination.  Elle a rappelé, à ce propos, que le rapport du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien contient de nombreux exemples du « mépris d’Israël » pour ce droit et dénonce son « application sélective du droit international ».  Dans ce contexte, la représentante s’est félicitée de la pause humanitaire conclue entre les parties et de l’acheminement de l’aide à Gaza.  Elle a dit espérer que cette pause serve de « tremplin » pour mettre fin aux souffrances des populations civiles palestiniennes.  Enfin, après avoir appelé à la création d’un État palestinien « viable et d’un seul tenant », coexistant en paix avec Israël dans les frontières de 1967, elle a assuré que son pays est disposé à contribuer à une résolution pacifique du conflit. 

M. KADIR (Malaisie) a noté que, chaque fois que la violence éclate en Palestine, des réunions similaires à celle-ci sont organisées, des résolutions sont approuvées puis « ignorées », sans qu’aucune mesure de condamnation ne soit prise.  Combien de temps cette situation sera-t-elle permise?  Cette explosion de violence, s’est-il indigné, n’intervient pas du jour au lendemain: « le peuple de Gaza vit dans la plus grande prison à ciel ouvert du monde ».  Cette année, Israël est devenu un pays de plus en plus belliqueux, a dénoncé le représentant.  En septembre 2023, le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a documenté trois signalements de cas de violence par jour dans les territoires occupés.  Cela prouve l’instabilité extrême dans les territoires occupés avant même les événements horribles du 7 octobre, a-t-il analysé.  Il a salué l’accord qui a permis une trêve humanitaire, « un pas important dans la bonne direction », mais il a constaté que cette pause n’a été possible qu’après six semaines de « punition collective » ayant coûté la vie à des milliers de civils dans des conditions apocalyptiques, après que 120 pays aient demandé une telle trêve au cours de la session extraordinaire d’urgence de l’Assemblée générale, et après les déclarations du Secrétaire général qualifiant Gaza de « cimetière pour enfants » et d’« enfer sur terre ».  Le représentant s’est joint à l’appel en faveur d’un cessez-le-feu.  Le déplacement forcé de Palestiniens doit également cesser, a-t-il ajouté, avant d’insister sur la nécessité de garantir l’assistance humanitaire à Gaza.  À ce titre, il a rappelé que la Malaisie a contribué à hauteur de 2 millions de dollars au budget de l’UNWRA.  La guerre à Gaza est une épreuve pour l’Organisation, des crimes de guerre ont été commis, et ne pas demander aux auteurs de rendre des comptes ne ferait qu’éroder davantage la confiance, a averti le représentant.

Mme RUCHIRA KAMBOJ (Inde) a rappelé les liens historiques profonds que son pays entretient avec le peuple palestinien, réitérant son soutien à sa lutte pour l’obtention d’un État indépendant.  La situation sécuritaire se détériore et la crise humanitaire est alarmante, a-t-elle déploré.  Dans ce cadre, elle a appelé toutes les parties à faire preuve de responsabilité et salué les efforts de la communauté internationale, espérant qu’ils mèneront à l’apaisement.  « Les pauses humanitaires sont un pas dans la bonne direction », s’est-elle félicitée.  La déléguée s’est dite consciente que l’attaque « choquante » du Hamas, le 7 octobre dernier, a constitué le facteur déclencheur de la situation.  Elle a appelé à la libération de tous les otages, insistant sur la politique de tolérance zéro de son pays face au terrorisme. De même, elle a souhaité le rétablissement rapide de la paix et de la sécurité par la voie du dialogue et de la diplomatie.  L’Inde a toujours défendu une solution négociée des deux États, a-t-elle insisté, laquelle doit déboucher sur la création d’un État palestinien indépendant, dans le cadre de frontières sûres et internationalement reconnues.  Enfin, elle a assuré que son pays continuera à faire parvenir de l’aide humanitaire en Palestine.

M. SAMUEL MONCADA (Venezuela) a déploré que 15 000 civils aient été « assassinés dans une opération d’épuration ethnique à laquelle le personnel onusien n’a pas échappé ».  « Les États-Unis et certains de leurs États satellites tentent de justifier l’injustifiable, à savoir le génocide des Palestiniens par la Puissance occupante », a-t-il asséné.  « Où sont ceux qui se sont faits, par le passé, les défenseurs des droits humains, du droit international, d’un code de conduite contre le génocide ou encore de la suspension du droit de veto lors de massacres de masse? »  Selon le représentant, Israël cherche à obtenir un contrôle total du territoire occupé en s’attaquant aux infrastructures civiles et en appliquant un système d’apartheid qui privilégie les colons israéliens au détriment des Palestiniens.  Il faut mettre un terme à l’impunité, a-t-il dit, estimant qu’Israël devra rendre des comptes pour « les crimes de guerre commis pendant des années et le génocide en cours ».  Il a appelé à appliquer les mesures prévues par le droit international tant qu’Israël continuera d’infliger des violences systématiques et de cibler des infrastructures civiles.  Le représentant a également exhorté à mettre un terme à la politique illégale de colonisation, d’expulsion et de détention arbitraire de civils innocents, et à condamner tous ceux qui prônent l’utilisation d’armes de destruction massive contre le peuple palestinien, propageant des discours haineux et attaquant des lieux de culte.  Déplorant par ailleurs le non-respect de la résolution 497 (1981) du Conseil de sécurité exigeant le retrait d’Israël du Golan syrien, il a réitéré la condamnation de tout acte visant à modifier la démographie du Golan ou à l’administrer. 

M. ARIEL RODELAS PEÑARANDA (Philippines) a souhaité que les négociations ayant abouti à la pause humanitaire actuelle dans la bande de Gaza permettent d’accélérer l’acheminement de l’aide et de faciliter la libération rapide de tous les otages restants.  Rappelant la présence d’une importante communauté philippine au Moyen-Orient et en Israël, le représentant a indiqué que son pays soutient la mise en œuvre intégrale et immédiate des résolutions adoptées sur cette situation par l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité.  Après avoir condamné les violences perpétrées de part et d’autre, il a déploré la mort de plus d’une centaine d’employés des Nations Unies, avant de réaffirmer l’appui des Philippines aux efforts déployés par l’ONU pour apporter une aide humanitaire d’urgence et des fournitures essentielles aux civils palestiniens pris dans le conflit.  Il a enfin réitéré le soutien ferme de son pays à la solution des deux États, conformément aux résolutions pertinentes des Nations Unies et aux accords internationaux, appelant à une action collective et à un dialogue constructif pour une paix véritable.

M. OMAR KADIRI (Maroc) a souligné l’importance de la question de Palestine pour tout le Moyen-Orient.  Il a dénoncé les « actes provocateurs » d’Israël, qui sapent « toute perspective de paix » dans la région.  Il a également insisté sur l’importance de protéger tous les civils et d’acheminer l’aide humanitaire en quantité suffisante dans la bande de Gaza.  Le représentant s’est félicité à cet égard de l’adoption des deux résolutions récentes par l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité, non sans avertir que toute mesure unilatérale contredisant le droit international, notamment à Jérusalem, ne pourrait qu’aggraver la situation.

Pour le représentant, il n’existe pas d’alternative à la création d’un État palestinien, ni à l’Autorité palestinienne dirigée par M. Mahmoud Abbas, ni au respect des résolutions internationales.  Face à l’évolution de la situation à Gaza, le Roi du Maroc, en tant que Président du Comité d’Al-Qods, a appelé à « briser le cycle de violence » dans la région et à préserver le patrimoine religieux à Jérusalem, a-t-il indiqué.  Après avoir rappelé que le Maroc, sous les auspices du Roi, fournit une aide humanitaire conséquente à la Palestine, il a conclu son intervention en réaffirmant sa foi dans le droit légitime du peuple palestinien à bâtir, aux côtés d’Israël, un État palestinien indépendant dans les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale. 

Mme REUT SHAPIR BEN NAFTALY (Israël) a souhaité corriger un « faux récit », qui, à ses yeux, perpétue le conflit et encourage la haine et la violence. L’ONU a clairement montré son biais anti-israélien, s’est-elle insurgée, fustigeant l’Organisation pour n’avoir pas reconnu l’ampleur des atrocités du Hamas et dénonçant dans le même élan, le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, dont le rapport fait aujourd’hui l’objet du débat.  De surcroît, l’Assemblée générale continue d’adopter des résolutions qui ne condamnent qu’Israël, sans même mentionner les crimes du Hamas, a-t-elle poursuivi, estimant qu’il s’agit là de la définition même du « deux poids, deux mesures » et de l’antisémitisme.

« Le rapport dont nous sommes saisis, est le produit d’un mandat illégitime », a martelé la représentante, selon laquelle ses rédacteurs nourrissent des desseins anti-israéliens.  Elle a réitéré l’opposition de son pays au Comité, jugeant « inédit et honteux » le fait qu’il utilise des ressources onusiennes pour propager une propagande dirigée contre un État Membre.  Elle a notamment dénoncé le fait que ce document ne mentionne ni la brutalité avec laquelle le Hamas s’est imposé à Gaza, ni ses détournements de l’aide humanitaire ou des matières premières, ni ses atrocités commises le 7 octobre dernier.

Pendant des années, de nombreuses personnes ont donné « carte blanche » au Hamas et légitimé ses activités, a-t-elle ajouté, déplorant que ce statu quo persiste à l’ONU en dépit du massacre d’Israéliens perpétré le 7 octobre.  À cet égard, la représentante s’est dite « peu surprise » qu’un organe qui refuse de condamner des meurtres et des viols de masse d’Israéliens, souhaite adopter une résolution négligeant le fait que le Hamas tue ses propres civils.  Israël votera contre cette résolution, a-t-elle annoncé, avant de lancer un appel pour que cesse l’utilisation des ressources onusiennes à des fins anti-israéliennes et de dénoncer une « campagne cynique » de l’ONU contre son pays.  Israël ne se laissera dissuader ni par le Hamas ni par des projets de résolution biaisés, portés par des comités illégitimes, a-t-elle conclu. 

Mme CAROLYN RODRIGUES-BIRKETT (Guyana) a estimé que l’on se trouve à un moment charnière de la lutte des Palestiniens pour la paix et l’autodétermination.  Citant le dernier rapport de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) à ce sujet, elle a déploré le sombre quotidien vécu par les Palestiniens, lequel s’est encore dégradé ces dernières semaines.  Selon elle, leur soumission au joug d’une puissance coloniale représente la cause profonde et inchangée de cette situation. Dans ce cadre, la déléguée a évoqué une oppression qui se manifeste sous diverses formes, des évictions et déplacements forcés aux expropriations et meurtres de civils innocents, en passant par les restrictions à la libre circulation.  Elle s’est alarmée de l’accélération des activités illégales de colonisation d’Israël, dénonçant une violation de la résolution 2334 (2016) du Conseil de sécurité.  Estimant que les interventions humanitaires ne se substituent pas à une approche fondée sur les droits humains, elle a réitéré son soutien à la décision de l’Assemblée générale de demander un avis consultatif à la Cour internationale de Justice (CIJ) pour déterminer les conséquences juridiques des violations du droit des Palestiniens à l’autodétermination.  « Le coût du conflit se mesurera en vies d’enfants », s’est-elle scandalisée. Dans ce cadre, il ne saurait y avoir d’impunité, a poursuivi la déléguée, exigeant que des comptes soient rendus pour tous les crimes commis.  Enfin, elle a salué la trêve comme un premier pas dans la bonne direction, appelant à un cessez-le-feu permanent, ainsi qu’à la prise de mesures pour relancer le dialogue entre Israël et la Palestine en vue de réaliser une solution des deux États.

Mme MARÍA DEL CARMEN SQUEFF (Argentine) a condamné fermement les attaques terroristes du Hamas contre Israël, avant de reconnaître le droit d’Israël à exercer sa légitime défense dans le respect des principes de distinction et de proportionnalité, conformément à la quatrième Convention de Genève et à ses Protocoles additionnels. Après avoir demandé l’arrêt des actions contre les infrastructures civiles de Gaza, la représentante s’est félicitée de la trêve conclue la semaine dernière, soulignant le rôle de médiation du Qatar et les efforts de l’Égypte et des États-Unis.  Si elle a salué la libération de certains otages par le Hamas, elle a néanmoins appelé à la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages.  Face à la situation humanitaire « catastrophique » dans la bande de Gaza, la représentante a souhaité que l’aide humanitaire internationale se normalise.  Par l’intermédiaire de l’Agence argentine de coopération internationale et d’assistance humanitaire -Casques blancs- et en collaboration avec la Croix-Rouge internationale, son pays a organisé deux actions pour porter secours aux civils palestiniens, ainsi que deux missions d’experts pour collaborer aux efforts du Croissant-Rouge égyptien.  Évoquant la situation en Cisjordanie, la représentante s’est dite particulièrement préoccupée par les actions violentes des colons israéliens contre les civils palestiniens.  Elle a réaffirmé que les colonies israéliennes dans les territoires palestiniens occupés font obstacle à la paix et compromettent la perspective d’une solution fondée sur la coexistence des deux États.  Enfin, elle a appelé à reprendre urgemment les négociations pour la paix au Moyen-Orient afin d’éviter une nouvelle déstabilisation de la région et de parvenir à la revitalisation du processus de paix. 

Mme PAULA NARVÁEZ OJEDA (Chili) s’est affligée du tableau désolant que brosse le rapport du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien. Déplorant une recrudescence des violations des droits humains et l’expansion des colonies de peuplement, elle s’est alarmée de l’aggravation de la situation depuis l’intervention militaire d’Israël, consécutive à l’attaque du Hamas le 7 octobre.  Les opérations de défense des États doivent avoir lieu dans le cadre du droit international humanitaire, a-t-elle rappelé, considérant que tel n’a pas été le cas à Gaza où des écoles, des hôpitaux et des bâtiments de l’UNRWA ont été pris pour cible.  De même, elle s’est déclarée préoccupée par le rapport de la Rapporteuse spéciale sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967, Mme Francesca Albanese, qui évalue à plus de 800 000 le nombre de Palestiniens détenus de manière arbitraire par Israël sur cette période. 

Se félicitant de la prolongation de la pause humanitaire, la représentante a toutefois estimé la situation précaire et a lancé un appel au cessez-le-feu permanent. Soixante-quinze ans après l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’homme, qui avait été rédigée dans un monde dévasté par la guerre et la Shoah, elle a jugé le contexte actuel « paradoxal et décourageant ».  Elle a également exprimé le souhait qu’une enquête soit diligentée par les organes internationaux compétents afin de déterminer les responsabilités des divers acteurs.  Elle a enfin souhaité que le règlement de ce conflit offre des conditions propices à la solution des deux États. 

M. ABDULAZIZ M. ALWASIL (Arabie saoudite) a dénoncé les « crimes brutaux » commis à Gaza contre des civils et la destruction d’installations et d’infrastructures.  Il a rappelé que l’Arabie saoudite avait déployé de nombreux efforts pour fournir une aide humanitaire et appelé à la tenue d’un sommet extraordinaire, à Riyad, le 11 novembre 2023, au terme duquel une résolution avait été adoptée, condamnant l’agression israélienne, exigeant l’entrée des convois d’aide humanitaire, et rejetant le déplacement forcé des Palestiniens, en faisant pression pour lancer un processus politique sérieux en vue d’une paix durable.  Il a renouvelé l’appel de son pays à une cessation complète des opérations militaires et à la libération des otages et des prisonniers, en demandant la mise en œuvre de la résolution du Conseil de sécurité du 15 novembre dernier, et celle de l’Assemblée générale du 27 octobre 2023.  Le délégué a condamné l’utilisation d’armes internationalement interdites, et appelé la communauté internationale à tenir l’autorité d’occupation israélienne pour responsable de ses crimes contre le peuple palestinien, mettant en garde contre la politique du deux poids, deux mesures vis-à-vis des résolutions de l’ONU.  Il a en outre rejeté les tentatives d’Israël d’annexer les colonies de Cisjordanie et condamné la poursuite de la construction de zones de peuplement dans les territoires palestiniens occupés, ainsi que les incursions répétées dans les cours de la mosquée Al-Aqsa, qu’il a qualifiées de « provocation ».  Il a rejeté « toutes les pratiques israéliennes » visant à modifier le statut juridique et historique de cette mosquée et a conclu en rappelant que le seul moyen d’instaurer la sécurité et la stabilité en Palestine était la mise en œuvre de la solution des deux États. 

Mme MERETE FJELD BRATTESTED (Norvège) a réitéré le soutien de son pays à une solution à deux États pour parvenir à une paix durable.  Les hostilités, que ce soit l’attaque du Hamas le 7 octobre, ou les opérations militaires d’Israël à Gaza, ont mené à des souffrances sans précédent, en dépit du droit international humanitaire, a-t-elle regretté, appelant à un cessez-le-feu humanitaire durable.  Elle a néanmoins rappelé le droit d’Israël de se défendre, dans les limites du droit international et du droit international humanitaire.  Remerciant les parties qui ont facilité la pause humanitaire et appelant à sa prolongation, la déléguée a salué la libération des otages et les efforts menés ces quatre derniers jours pour accélérer l’acheminement de l’aide humanitaire.  Elle a, en outre, rappelé qu’il est urgent de définir la manière dont les biens commerciaux peuvent réinvestir, de manière durable, les marchés locaux à Gaza.  Appelant les dirigeants israéliens et palestiniens à œuvrer pour un accord durable, la déléguée a exhorté la communauté internationale à aider au renforcement des institutions palestiniennes et à l’unification de la Palestine sous une autorité légitime.  Elle a également demandé à Israël de « mettre fin aux actions qui affaiblissent l’Autorité palestinienne »; la situation financière critique créant un risque d’écroulement et exacerbant la déstabilisation en Cisjordanie.  Préoccupée face à l’expansion continue des colonies israéliennes illégales en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, elle a estimé que la violence perpétrée par les colons doit cesser et a réitéré l’engagement de sa délégation à œuvrer pour stabiliser et renforcer les institutions palestiniennes.

M. ANOUPARB VONGNORKEO (République démocratique populaire lao) a constaté qu’en dépit des nombreuses résolutions visant à garantir le respect des droits légitimes du peuple palestinien, cette quête pour la dignité, la justice et les droits inaliénables ne s’est pas concrétisée.  Se disant profondément préoccupé par la détérioration de la situation sécuritaire et de la crise humanitaire à Gaza, il s’est ému des lourdes pertes en vies humaines et a insisté sur l’urgence d’un cessez-le-feu humanitaire immédiat, durable et soutenu, afin que l’aide essentielle parvienne rapidement et en toute sécurité à tous les civils de Gaza, comme le prévoit la résolution ES-10/21 de l’Assemblée générale. 

Après avoir appelé à la reprise des négociations diplomatiques, le représentant s’est dit convaincu qu’une paix durable au Moyen-Orient reste vitale non seulement pour la région mais aussi pour le monde entier.  Il a également réaffirmé le soutien de son pays aux efforts collectifs visant à trouver une solution juste et pacifique au conflit israélo-palestinien.  À cet égard, il a invité toutes les parties à respecter leurs engagements et à s’abstenir de toute nouvelle action susceptible de compromettre le processus de paix.  Enfin, à la veille de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, il a réaffirmé le soutien de longue date de son pays à l’indépendance et à la souveraineté de l’État de Palestine, appelant de ses vœux son adhésion pleine et entière à l’ONU. 

M. ENRIQUE JAVIER OCHOA MARTÍNEZ (Mexique)a réitéré l’appel de son pays à une cessation durable des hostilités dans l’ensemble du territoire palestinien occupé.  Tout en reconnaissant les efforts de médiation du Qatar, de l’Égypte et des États-Unis, qui ont conduit ces derniers jours à la libération de certains otages détenus par le Hamas et à une trêve humanitaire de quatre jours, prolongée de deux jours, il a réitéré l’appel à la libération de tous les otages du Hamas, dont deux citoyens mexicains, et au respect scrupuleux du droit international humanitaire.  À cet égard, le délégué a estimé que les attaques et les violences aveugles contre les civils, tant de la part de l’armée israélienne que du Hamas et d’autres organisations extrémistes à Gaza, doivent cesser afin d’éviter une nouvelle détérioration de la situation humanitaire dans la région.  Réaffirmant son soutien à tous les efforts visant à établir une paix juste et durable dans la région, il a indiqué que son pays continuera à soutenir les efforts de la communauté internationale dans la recherche d’une solution globale et définitive au conflit, sur la base de la solution des deux États.  Le délégué a annoncé que le Gouvernement mexicain augmentera, cette année, sa contribution volontaire à l’UNRWA, en reconnaissance de son travail humanitaire plus nécessaire que jamais pour aider et protéger environ six millions de réfugiés palestiniens dans la région.  En conclusion, il a exhorté toutes les parties au conflit à privilégier la paix et à concentrer leurs efforts sur une cessation permanente des hostilités, estimant que ce conflit long et complexe ne trouvera de solution viable que par le dialogue et le compromis politique.

M. NACIM GAOUAOUI (Algérie) a rappelé que la situation dans la bande de Gaza était déjà grave avant le 7 octobre, comme l’établit le rapport à l’examen.  Néanmoins, les initiatives pour améliorer les conditions de vie sont rares et la communauté internationale n’a pu s’acquitter de ses obligations morales et juridiques, telles que faire respecter les résolutions de l’ONU.  Il a salué les dernières résolutions de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité qui représentent, selon lui, « une première étape pour mettre un terme aux souffrances de la population palestinienne ».  Toutefois, les forces d’occupation continuent de semer le chaos en Cisjordanie, a-t-il mis en garde, dénonçant l’approbation d’un nouveau plan de colonisation par la Puissance occupante.  Le délégué a estimé nécessaire de préserver le statut historique de Jérusalem, y compris celui des sites religieux chrétiens et musulmans.  En outre, il a appuyé la quête du peuple palestinien pour le statut de membre à part entière de l’ONU, qui pourrait permettre d’aboutir à une solution politique.  « L’impasse prolongée représente une grave menace à la sécurité dans la région et à la paix internationale », a-t-il insisté, jugeant indispensable de mettre un terme à l’occupation des territoires palestiniens, d’autonomiser la population palestinienne et de garantir son droit inaliénable à l’autodétermination pour l’édification d’un État indépendant avec pour capitale Jérusalem-Est. 

M. DANG HOANG GIANG (Viet Nam) a estimé que la dernière flambée de violence à Gaza et en Cisjordanie démontre la volatilité persistante de la situation qui figure depuis de nombreuses années à l’ordre du jour de l’Assemblée générale.  Après avoir pris note de l’annonce récente de la prolongation de la pause humanitaire à Gaza et de la libération en cours des otages, il a jugé essentiel de garantir un flux sûr et continu d’aide humanitaire.  Le représentant a condamné toutes les attaques aveugles visant les civils, le personnel humanitaire, les infrastructures civiles et les services essentiels pour la survie de la population, avant d’appeler d’urgence à la cessation des hostilités, à la plus grande retenue et au respect du droit international humanitaire.  Il a réaffirmé la position du Viet Nam en faveur d’un règlement du conflit israélo-palestinien par des moyens pacifiques, fondés sur le respect du droit international et des résolutions pertinentes de l’ONU.  Après avoir salué le rôle important des agences des Nations Unies, en particulier l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), le représentant a fait savoir que son pays versera 500 000 dollars pour soutenir ces efforts et exprimer sa solidarité avec le peuple palestinien.  Il a, en outre, appelé la communauté internationale à fournir une assistance supplémentaire au peuple palestinien pour l’aider à surmonter les difficultés actuelles.  Enfin, en prévision de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, il a réitéré l’appui de son pays à sa lutte pour l’indépendance et la liberté. 

M. TAREK LADEB (Tunisie) a rappelé que les « pratiques continues » de la Puissance occupante en Palestine avaient pour conséquence les souffrances croissantes du peuple palestinien, en l’absence de toute obligation de rendre des comptes. Il a appelé la communauté internationale à endosser sa « responsabilité juridique, politique et morale » pour mettre un terme aux « actes de génocide » de la Puissance occupante en Palestine.  Le Président tunisien, a indiqué le délégué, a déclaré que son pays se tenait aux côtés des Palestiniens, appelé à un cessez-le-feu immédiat, sans condition ni restriction, exigé une protection internationale pour les Palestiniens et rejeté toute forme de châtiment collectif.  Il a condamné le déplacement forcé des Palestiniens ou toute mesure visant à modifier la démographie des territoires palestiniens.  Garantir la paix et la stabilité ne sera possible qu’en mettant fin à l’occupation du territoire palestinien, a conclu le délégué, en appelant à rejeter tout programme non viable et marqué par un « manque de clairvoyance », et à appliquer les principes et valeurs universels afin de préserver l’intégrité du droit international eu égard à cette question. 

M. JAMAL FARES ALROWAIEI (Bahreïn) a déploré cette « année destructrice » qui a vu le déplacement de milliers de Palestiniens et l’expansion continue des colonies israéliennes, créant ainsi un ressentiment grandissant face à l’incapacité de la communauté internationale de faire appliquer les résolutions de l’ONU.  Il a regretté la mort de civils, y compris des membres du personnel humanitaire, soulignant que le nombre d’enfants tués dépasse largement ceux qu’on a enregistrés dans tous les conflits du monde, ces dernières années.  La poursuite du conflit dans la bande de Gaza représente, selon le délégué, une menace pour la sécurité de la région.  Se félicitant de la pause humanitaire, de sa prolongation de deux jours et de la libération de plusieurs otages, il a réitéré les droits inaliénables du peuple palestinien à l’autodétermination et à un État indépendant. 

M. MUHAMMAD ABDUL MUHITH (Bangladesh) s’est dit ébranlé par les milliers de civils palestiniens tués à Gaza par les forces israéliennes ces dernières semaines.  Il a rappelé qu’au moins 70% des victimes sont des femmes et des enfants.  Le représentant a également relayé la mise en garde de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), selon laquelle plus de personnes pourraient mourir de maladies que des suites des bombardements si l’on ne rétablit pas les systèmes sanitaires. De surcroît, plus de 80% de la population gazaouite a été déplacée, s’est-il affligé, estimant que les victimes continueront pendant des années à porter le poids du conflit, même s’il s’arrête maintenant.  Saluant la pause humanitaire en cours, il a néanmoins condamné Israël pour la menace qu’il brandit de poursuivre son « agression » une fois la trêve terminée.  Face à cette échéance, il a appelé à la mise en place d’un cessez-le-feu immédiat, conformément à la résolution ES-10/21 de l’Assemblée générale et la résolution 2712 (2023) du Conseil de sécurité.

La situation a dépassé toutes les limites, s’est encore alarmé le représentant, qui a rappelé que l’année 2022 avait déjà enregistré le plus grand nombre de victimes palestiniennes depuis 2006.  À ce titre, il a soutenu l’appel lancé par le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien pour que la communauté internationale fasse pression sur Israël afin qu’il protège les civils et mène des négociations en vue de la création d’un État palestinien.  Personne ne devrait avoir le droit de tuer des civils en invoquant le droit à la légitime défense, a-t-il conclu, appelant à ce qu’Israël soit traduit en justice pour ses crimes et invitant la Cour internationale de Justice (CIJ) à rendre l’avis que lui a demandé l’Assemblée générale sur la légalité de l’occupation israélienne.

M. ABDULLAH ALI FADHEL AL-SAADI (Yémen) a indiqué que la réunion intervient avec, en toile de fond, la pire catastrophe humanitaire de l’histoire récente, dont l’ampleur constitue à la fois un crime de guerre, un crime contre l’humanité et un crime de génocide.  Aucun conflit n’a tué, en si peu de temps, autant de membres du personnel de l’ONU ni autant de civils, en particulier les femmes et les enfants.  Israël, a accusé le représentant, pense que le droit international n’est fait que « de mots couchés sur du papier ».  Mais l’heure de l’établissement des responsabilités doit sonner pour ce qui est commis dans la bande de Gaza et à Jérusalem-Est.  Le représentant a condamné les attaques « injustifiées et immorales » contre les représentants de l’ONU, de même que les propos désobligeants, voire insultants à l’endroit du Secrétaire général.

Il a salué comme une « lueur d’espoir », l’accord sur l’échange d’otages et de prisonniers, grâce à la médiation de l’Égypte et du Qatar, en particulier, et appelé à la mise en œuvre de la résolution L.25, qui indique explicitement la nécessité d’une pause humanitaire menant à un cessez-le feu permanent.  Les autorités israéliennes doivent respecter le statut religieux et juridique de la mosquée Al-Aqsa, et le rôle de garant de la Jordanie.  Elles ne peuvent en aucun cas administrer Jérusalem-Est, a-t-il tranché, avant de plaider pour la création d’un État palestinien indépendant dans les frontières de 1967 car l’occupation israélienne représente une grave menace pour la région.  Le représentant a conclu en réitérant son appel à la communauté internationale et au Conseil de sécurité pour qu’ils mettent un terme aux « actes inhumains » infligés à la population palestinienne, et obtiennent enfin le respect du droit international humanitaire.

M. CHRISTOPHER HENZEL (États-Unis) s’est félicité de l’accord sur les otages et du prolongement de la pause humanitaire à Gaza annoncé par le Qatar.  Cette pause, a-t-il dit, a été pleinement utilisée pour la libération des otages et pour l’augmentation du volume de l’aide humanitaire, une aide qui devrait continuer, après la libération de tous les otages.  Le représentant s’est félicité que son pays, principal donateur au peuple palestinien, ait mené la riposte humanitaire à Gaza.  Il a espéré une autre prolongation de la pause, notant que « la balle est dans le camp du Hamas » puisque Israël a clairement dit que, dans le cadre de cet accord, il est prêt à faire une pause dans les combats pour que « chaque jour » le Hamas libère 10 autres otages.

Le représentant a prévenu que les résolutions « subjectives » comme celle de l’Assemblée générale, n’ont jamais contribué à promouvoir la paix car elles n’ont fait que perpétuer les clivages à un moment où il était plutôt nécessaire de travailler ensemble.  Nous appuyons, a-t-il confirmé, le droit à la légitime défense d’Israël mais nous refusons le déplacement forcé des Palestiniens de Gaza et la réduction du territoire.  Les États-Unis, a insisté le représentant, sont favorables à la création d’un État palestinien vivant côte à côte et dans la sécurité avec Israël.  C’est une solution qui nécessitera des efforts concertés, a-t-il conclu.  

Mme HANAN M. M. HABIB (Libye) a de nouveau condamné l’agression continue d’Israël contre les Palestiniens à Gaza, et dans le reste du Territoire occupé, dénonçant des crimes contre l’humanité, comme le nouvel épisode d’une série de pratiques génocidaires contre les Palestiniens. Après avoir souligné que la cause palestinienne demeure une priorité pour la Libye, la représentante a affirmé que la paix restera irréalisable tant que la Puissance occupante violera le droit international, confisquera des terres, élargira les colonies de peuplement et poursuivra son siège injuste à Gaza.  L’heure est venue pour la communauté internationale de mettre un terme à l’occupation « la plus violente de l’humanité », qui fait perdre l’espoir d’une solution.  Mettant en garde contre l’idée d’un déplacement forcé de la population de Gaza pour renvoyer la crise dans les autres pays de la région, elle a prévenu: « nous n’attendrons pas une nouvelle nakba ».  Elle a dûment réitéré son plein soutien au peuple palestinien qui cherche à exercer son droit inaliénable à l’autodétermination et à créer un État souverain et indépendant, avec Jérusalem-Est comme capitale.

Mme LEONOR ZALABATA TORRES (Colombie) s’est dite effarée de constater que « plus d’enfants sont morts à Gaza que dans tous les autres conflits ces dernières années ».  « L’histoire l’a montré, les règlements militaires n’existent pas », a-t-elle rappelé, estimant que le dialogue politique est le seul mécanisme permettant d’atteindre une paix pérenne.  Elle a donc réitéré le soutien de sa délégation à un règlement pacifique du conflit, avec en toile de fond une solution des deux États, conformément aux résolutions pertinentes de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité.  Soulignant l’importance du respect des droits humains et du droit international humanitaire, la déléguée a appelé l’ONU et ses États Membres à redoubler d’efforts pour permettre une trêve afin de contenir la violence et d’acheminer l’aide humanitaire de toute urgence.  Enfin, elle a lancé un appel pour trouver une solution définitive qui implique la reconnaissance de la Palestine en tant qu’État souverain et libre, et le droit à l’autodétermination du peuple palestinien. 

M. FAISAL GH A. T. M. ALENEZI (Koweït) a rappelé la position commune du Conseil de coopération du Golfe pour mettre fin à l’agression brutale contre la bande de Gaza et d’autres territoires palestiniens occupés.  Le peuple palestinien est victime de violations commises à la fois par des Forces militaires israéliennes et par des colons, a‑t‑il dit, en condamnant ces pratiques hostiles qui sapent la stabilité de la région et fomentent la haine et la violence.  Il a exhorté le Conseil de sécurité à assumer ses responsabilités et à exiger de la Puissance occupante qu’elle rende des comptes pour ses pratiques illicites à la mosquée Al-Aqsa et à Gaza.  Jusqu’à quand la communauté internationale et le Conseil de sécurité permettront-ils la poursuite de ces exactions?  Le représentant a aussi dénoncé l’annexion des territoires palestiniens et le « pillage des ressources naturelles ».  Après avoir appuyé le rôle vital de l’UNRWA dans ses cinq zones d’opération, il a mis en garde contre les conséquences de la grave escalade militaire actuelle.  Le représentant a salué l’accord récent conclu avec la médiation de l’Égypte, du Qatar et des États-Unis, tout en réitérant qu’il poursuivra son « pont aérien » pour aider les Palestiniens. Il s’est dit outré que l’État israélien continue à arrêter de jeunes palestiniens et que les colons israéliens attaquent des Palestiniens en Cisjordanie en toute impunité.  À l’occasion de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, le représentant a réitéré l’appui inébranlable du Koweït.  Une solution juste et durable ne peut se faire qu’à travers un choix stratégique, celui de la paix, notamment par le biais de l’Initiative de paix arabe et des résolutions de l’ONU, a‑t‑il conclu.

Mme KAREN JEAN BAIMARRO (Sierra Leone) a regretté l’escalade du conflit israélo-palestinien, constatant qu’il engendre davantage de victimes civiles, la privation du droit à la terre pour les Palestiniens et la destruction des infrastructures civiles.  Dans ce contexte, elle a jugé impératif d’explorer des pistes politiques et diplomatiques afin d’atteindre une solution des deux États.  Elle s’est également alarmée de la dégradation de la situation humanitaire dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre, appelant à un cessez-le-feu humanitaire immédiat, à la libération de tous les otages sans condition et à l’acheminement sans entrave de l’aide.  À cet égard, elle a salué la pause humanitaire de quatre jours et sa prolongation de deux jours supplémentaires.  Appelant de ses vœux une désescalade grâce à un dialogue bilatéral et multilatéral, elle a exhorté toutes les parties à respecter le droit international humanitaire afin de protéger les civils.  Elle a enfin invité le Comité pour les droits inaliénables du peuple palestinien à poursuivre ses efforts afin de trouver une solution juste à la question de Palestine.

M. YUSNIER ROMERO PUENTES (Cuba) a fermement condamné les « meurtres » de civils, y compris d’agents humanitaires des Nations Unies, dans la bande de Gaza.  Alors que la population du territoire est privée des services essentiels, il a estimé que rien ne peut justifier une telle « punition collective », laquelle relève, selon lui, du crime de guerre et du crime contre l’humanité.  Le représentant a également pointé l’impunité dont jouit Israël en raison du soutien des États-Unis et des alliés de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN).  Exigeant un cessez-le-feu immédiat et permanent, ainsi que l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza sans restriction, il a appelé à la fin de la rhétorique guerrière de la Puissance occupante.  Il a ensuite rejeté les projets d’annexion de la Cisjordanie occupée, ainsi que la répression et les meurtres des Palestiniens qui y vivent, en violation flagrante du droit international.  À ses yeux, le système de domination du peuple palestinien par Israël participe à un véritable « apartheid ».  Dans ce contexte, il a de nouveau appelé le Conseil de sécurité à s’acquitter de sa responsabilité en vertu de la Charte des Nations Unies et a invité les États-Unis à cesser d’entraver cet organe de l’ONU.

Estimant qu’une solution juste et durable au conflit israélo-palestinien impose de permettre au peuple palestinien d’exercer son droit à l’autodétermination et d’avoir son propre État, le représentant a aussi insisté sur la nécessité de garantir le droit au retour des réfugiés palestiniens.  Il a, par ailleurs, condamné les bombardements israéliens sur la Syrie par Israël, appelant au retrait complet et inconditionnel d’Israël du Golan syrien et de tous les territoires arabes occupés.  Enfin, à l’approche de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, il a averti que chaque instant de passivité, de politique de deux poids, deux mesures ou de silence risque de « coûter encore plus de vies innocentes ».

M. CHEIKH MOHAMADOU BAMBA GUEYE (Sénégal) a estimé qu’il reste urgent d’agir, car chaque jour qui passe est un drame de plus et une menace à la paix et la sécurité internationales.  D’après lui, la trêve humanitaire convenue entre les parties est un premier pas « salutaire mais insuffisant ».  Dans l’attente d’un cessez-le-feu, sa délégation exhorte Israël, en tant que Puissance occupante, à faire preuve de retenue et à épargner les populations civiles, les personnels humanitaire, médical et des médias, ainsi que les hôpitaux, les lieux de culte et les installations onusiennes dont dépendent plus de 2,2 millions de personnes.  Le rapport du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, a estimé le délégué, expose « les racines profondes d’une colère qui continuera de gronder tant qu’elle ne sera pas entendue dans toute sa justesse et sa justice ».  Outre le blocus de Gaza, l’annexion des territoires palestiniens doit cesser, de même que la pratique des détentions arbitraires de Palestiniens parfois mineurs. À ce titre, le délégué a de nouveau invité les mécanismes onusiens, y compris la Représentante spéciale du Secrétaire général pour la question des enfants et des conflits armés, à mieux surveiller les développements qui exposent particulièrement les enfants avant d’inviter Israël à se conformer au droit international.  Il a mis en cause les voix qui, au sein du Gouvernement israélien, encouragent l’accélération d’une politique illégale et agressive de colonisation et d’expulsion.  À ce sujet, il s’est dit « convaincu que la Cour internationale de Justice rendra un avis éclairé sur les questions dont elle a été saisie ».  Exhortant l’Assemblée générale, le Conseil de sécurité et les États Membres à assumer leurs responsabilités et compétences propres, le délégué a estimé que la résolution du conflit israélo-palestinien demande que cessent les actions qui détournent du chemin d’une paix juste et durable et de la solution des deux États. 

M. MOHAMED ISSA ABUSHAHAB (Émirats arabes unis) a rappelé que plus de 76 ans se sont écoulés depuis la résolution 181 de l’Assemblée générale, qui jetait les bases de la création de deux États en Palestine.  Or, il n’existe pas d’État palestinien indépendant et souverain, ni de reconnaissance internationale de cet État, a-t-il déploré, constatant que trois générations de Palestiniens n’ont connu que l’occupation, l’asile et le déplacement forcé.  Face à ce bilan désastreux, il a appelé à la relance d’un processus de paix « sérieux et crédible ».

Après avoir relevé, à son tour, que l’« agression » israélienne à Gaza a coûté la vie à plus de 14 000 civils et provoqué le déplacement d’environ 80% de la population du territoire, le représentant s’est félicité de la pause humanitaire en cours et a appelé à permettre l’entrée de l’aide humanitaire de manière sûre et continue à travers plusieurs points de passage.  Rappelant l’ampleur des destructions à Gaza et les millions de Palestiniens privés des moyens de subsistance les plus élémentaires, il a condamné les pratiques de déplacement forcé et de châtiment collectif contre ces populations.  Il a par ailleurs salué le « rôle pionnier » joué par l’UNRWA dans la satisfaction de ces besoins fondamentaux, avant d’appeler à mettre un terme à la détérioration de la situation en Cisjordanie occupée, où Israël se livre à « des violations persistantes », qu’il s’agisse d’incursions répétées dans les villes et villages palestiniens, de la violence des colons, de l’expansion croissante des colonies illégales ou des violations contre la mosquée Al-Aqsa.  Il s’est enfin prononcé pour un règlement politique juste et global, ouvrant la voie à une coexistence pacifique entre les peuples de la région. 

M. MIR SAEID IRAVANI (République islamique d’Iran) a déploré le nombre record de victimes palestiniennes depuis 2006.  Les colons israéliens armés, qui participent directement aux hostilités, en appuyant les forces militaires et en attaquant les civils, ne peuvent plus être considérés comme des civils protégés par le droit international.  Le représentant a rejeté la tentative de justifier ces crimes par la légitime défense au motif que l’on ne peut, en aucune circonstance, cautionner des attaques contre les populations et les infrastructures civiles.  Avant d’invoquer la légitime défense, tenons d’abord compte du fait que les Palestiniens ont subi les atrocités de la Puissance occupante, bien avant de former leur résistance.  Ils sont en droit de réclamer l’établissement des responsabilités pour les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité commis par le régime sioniste, a-t-il estimé, jugeant que ces crimes remettent en cause le jugement rendu en 1949 par le Conseil de sécurité sur la nature pacifique d’Israël et sa volonté d’honorer ses obligations internationales.

Il est temps, s’est impatienté le représentant, que l’Assemblée générale revitalise sa résolution 3379 (1975) qualifiant le sionisme de racisme et de discrimination raciale pour que le régime d’occupation ne puisse plus agir en toute impunité.  L’occupation doit cesser, le blocus de la bande de Gaza doit être levé et les Palestiniens doivent recevoir de l’aide pour bâtir leur propre État et devenir membre à part entière de l’ONU, a martelé le représentant.  Tant que le peuple palestinien ne jouira pas du droit à l’autodétermination, la recherche d’une paix durable dans la région restera vaine, a-t-il prévenu.

M. DMITRY S. CHUMAKOV (Fédération de Russie) a déclaré que rien ne saurait justifier une effusion de sang d’une telle ampleur et d’une telle portée, dans le Territoire palestinien occupé, en particulier à Gaza.  Il s’est dit profondément préoccupé par les déclarations des dirigeants israéliens sur la poursuite du « nettoyage intensif »·de la bande de Gaza, après la pause humanitaire.  Le représentant a renouvelé son appel à un cessez-le-feu immédiat, pérenne et durable, car il s’agit d’un impératif moral et humanitaire urgent.  Condamnant le fait que le Gouvernement israélien envisage l’expansion des colonies alors que Gaza est détruite, il a tranché: aucun exercice du droit à la légitime défense ne saurait justifier une colonisation agressive, l’expulsion de familles palestiniennes et la destruction de leurs biens.

D’un côté, a-t-il poursuivi, la communauté internationale reconnaît l’illégalité des agissements d’Israël et, de l’autre côté, « nos collègues occidentaux » évitent de mentionner que l’escalade actuelle est, entre autres, une conséquence de leur politique de colonisation.  Le représentant s’est donc réjoui que le Secrétaire général n’ait pas eu peur de dire, le 24 octobre dernier, au Conseil de sécurité, que la flambée de la violence actuelle « n’est pas survenue dans le vide », provoquant les critiques acerbes et non méritées d’Israël.  Ce conflit, a-t-il prévenu, risque de se propager dans tout le Moyen-Orient et prenant de la recommandation de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) de mener une évaluation globale de la question, il a averti que l’aide financière ne saurait se substituer à la création d’un État palestinien vivant dans la paix et la sécurité avec Israël et tous ses voisins. 

Mme ELEANE YAOSKA PICHARDO URBINA (Nicaragua) a condamné la barbarie en cours à Gaza, dont se rendent responsables l’armée israélienne mais aussi « les forces impérialistes menées par le Gouvernement américain ».  La lutte des Palestiniens étant « l’une des causes les plus justes de tous les temps », la déléguée s’est dite convaincue que le peuple palestinien sortira « victorieux » de sa lutte pour la liberté, l’autodétermination et la souveraineté nationale dans les frontières d’avant 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale.  En conclusion, elle a considéré que la paix ne se concrétiserait qu’au travers de la création d’un État palestinien, conformément aux résolutions pertinentes de l’ONU.

LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT: RAPPORT DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL (A/78/315)

Décision sur le projet de résolution (A/78/L.10)

Par le projet de résolution intitulé « Le Golan syrien », adopté par 91 voix pour, 8 voix contre (Australie, Canada, États-Unis, Îles Marshall, Israël, États fédérés de Micronésie, Palaos et Royaume-Uni) et 62 abstentions, l’Assemblée générale déclare qu’Israël ne s’est toujours pas conformé à la résolution 497 (1981) du Conseil de sécurité.  Elle déclare également que la décision du 14 décembre 1981, par laquelle Israël a imposé ses lois, sa juridiction et son administration au Golan syrien occupé, est « nulle et non avenue et sans validité aucune ».

L’Assemblée constate une fois de plus que le maintien de l’occupation du Golan syrien et son annexion de facto font obstacle à l’instauration d’une paix juste, globale et durable dans la région.  Elle demande à Israël de relancer les volets syrien et libanais des pourparlers et de respecter les garanties et engagements précédemment souscrits.

Explications de vote 

Avant le vote, l’Égypte, qui a présenté le projet de résolution, a estimé que l’agression israélienne contre Gaza, le meurtre de civils innocents et les attaques contre les installations de l’ONU dans ce territoire palestinien ne doivent pas faire perdre de vue l’occupation du Golan syrien par Israël.  Elle a appelé les États Membres à voter en faveur de ce texte pour appuyer le droit international et condamner l’annexion de territoires par la force.  L’occupation israélienne du Golan syrien, de la Palestine et du Liban doit cesser, a-t-elle insisté, invitant la communauté internationale à rejeter toute approche de deux poids, deux mesures.

La République arabe syrienne a indiqué que depuis plus de 50 ans, l’Assemblée générale ne cesse d’appeler Israël, Puissance occupante, à renoncer à son occupation, et de déclarer l’occupation du Golan syrien « nulle et non avenue ».  Le projet de résolution stipule que l’occupation fait obstacle à l’avènement d’une paix juste et globale au Moyen-Orient, a noté le délégué.  Il a critiqué la protection accordée par les États-Unis à Israël, qui encourage, selon lui, la poursuite de l’occupation et des exactions.  À Gaza, le nombre de victimes a atteint un record jamais égalé, a-t-il constaté, en reprochant à Israël de bombarder en même temps des villes et des aéroports en Syrie, de poursuivre sa politique de discrimination raciale et de procéder à des arrestations arbitraires.  Le texte proposé appelle à mettre fin à l’occupation et aux violations de la souveraineté syrienne, aux pratiques israéliennes comme la confiscation de terres et de biens, le pillage des ressources, les assassinats et la torture. Le délégué a réitéré le droit « établi et imprescriptible » de la Syrie de récupérer ses terres, conformément aux résolutions de l’Assemblée générale.

Le Liban a déploré qu’Israël utilise l’eau, l’électricité et des produits essentiels comme arme de guerre.  L’ONU a pourtant été créée pour que de tels atrocités ne se reproduisent plus mais l’histoire se répète.  Il a dénoncé la dégradation de la situation dans la bande de Gaza alors que les violations de la souveraineté libanaise se poursuivent.  Israël bombarde des villages avec des armes et du phosphore blanc, interdits par le droit international.  Il force les populations à partir et détruit les infrastructures civiles, sans oublier de s’en prendre aux journalistes.  La criminalité de ce pays ne connaît pas de limite, s’est indigné le représentant.  Il a condamné l’occupation du Golan syrien qui s’ajoute à la discrimination systématique des Syriens et au pillage de leurs ressources.  Il n’a pas manqué de saluer la pause humanitaire, exhortant les parties à redoubler d’efforts pour parvenir à un cessez-le-feu permanent.  Il a insisté sur la mise en œuvre des résolutions pertinentes de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité afin de créer un État palestinien dans les frontières de 1967 et de trouver une solution équitable pour les réfugiés.

Après le vote, l’Espagne, qui s’exprimait au nom de l’Union européenne (UE), a justifié son abstention par le fait que les textes de prorogation technique à l’examen, lors de cette session, ne sont pas le reflet de l’évolution de la situation sur le terrain depuis les attentats du 7 octobre.  Le vote de l’UE confirme donc celui de l’an dernier sur les résolutions soumises à approbation, a-t-elle expliqué, ajoutant que la position de l’UE quant à la terminologie reste inchangée.  À cet égard, elle a indiqué qu’à chaque fois qu’est mentionné le Gouvernement palestinien, il s’agit pour l’UE de l’Autorité palestinienne.  Par ailleurs, l’emploi du terme « Palestine » ne peut être interprété comme la reconnaissance d’un État de Palestine et ne préjuge en rien des positions individuelles des États Membres en la matière.  Enfin, elle a souhaité qu’à l’avenir, on rationalise les résolutions en ayant recours à un libellé plus équilibré.

L’Argentine a déclaré que son pays avait voté pour la résolution en estimant qu’elle touchait au caractère illégal de l’acquisition de territoires par la force.  S’agissant du paragraphe 6 du projet de résolution, la déléguée a précisé que le vote de son pays « ne préjugeait en rien » du contenu de ce paragraphe, notamment la mention de la ligne du 4 juin 1967.  L’Argentine est d’avis qu’il faut avancer dans la quête d’un règlement israélo-syrien pour trouver une solution définitive à la situation dans le Golan syrien, « conformément au principe de la terre contre la paix », a-t-elle expliqué.

Le Royaume-Uni a indiqué avoir voté « comme à l’accoutumée », tout en précisant ne pas reconnaître la souveraineté d’Israël sur le Golan syrien, ni sur la Cisjordanie, « qui constituent tous deux des territoires occupés ».  La résolution présentée, aujourd’hui, reproduit les mêmes libellés que dans les textes précédents sans rien ajouter de neuf, a toutefois regretté le délégué, estimant qu’elle « détourne l’attention des actes criminels du régime syrien ». Afin d’éviter que le conflit ne se propage, le Royaume-Uni continuera d’investir dans une solution politique au conflit israélo-palestinien visant une solution des deux États.

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