Conférence de Lisbonne: les petits États insulaires en développement plaident pour une sauvegarde urgente des océans, dont dépend leur survie
LISBONNE, 28 juin -- Au deuxième jour de la Conférence des Nations Unies sur les océans qui se tient à Lisbonne, près de 40 chefs de gouvernement et ministres se sont succédé pour tirer la sonnette d’alarme. Parce que si « les océans sans humains sont des océans vivants, les humains sans océans sont des humains morts », a résumé la formule de la Thaïlande, cependant que les Bahamas ont mis en garde contre « un océan en colère de nos jours ». Une colère attestée par la montée du niveau des eaux, des coraux malades et « blanchissants », la hausse des températures, la réduction des activités de pêche et des tempêtes catastrophiques.
Il est d’autant plus impératif de préserver les océans et leurs écosystèmes marins qu’ils sont l’un de nos principaux alliés dans la lutte contre le réchauffement planétaire puisqu’ils fournissent de l’oxygène, régulent le climat et constituent d’importants puits de carbone, a fait valoir l’Allemagne, revenant au passage sur les objectifs ambitieux du Ocean Deal fixés par le G7.
Mais ceux dont la survie même est en jeu aujourd’hui sont les petits États insulaires en développement (PEID) et leurs archipels. Ils ont été nombreux aujourd’hui à exprimer haut et fort leur détresse alors même qu’ils ne sont que marginalement responsables de la pollution marine et des autres facteurs qui affligent les océans. Pour ces nations, une gouvernance « océanique » durable est une question existentielle. Aussi ont-elles exhorté la communauté internationale à adopter un instrument juridiquement contraignant sur la lutte contre la pollution plastique, y compris en milieu marin, et à mener le plus rapidement possible à son terme le processus entamé pour finaliser un traité portant sur la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité marine des zones ne relevant pas de la juridiction nationale.
Cabo Verde a demandé aussi la création d’un indice de vulnérabilité multidimensionnel concernant ces États, plaidant pour l’établissement de normes juridiquement contraignante dans l’optique de parvenir à une déclaration universelle sur les droits de l’océan. Si les PEID, tout comme la plupart des pays côtiers, même ceux qui font partie des pays les moins avancés (PMA), font tout leur possible pour relever ces défis à l’échelle nationale, l’énormité de la tâche rend nécessaire une coopération régionale et internationale pour leur donner les moyens d’agir, qu’il s’agisse de lutter contre la surpêche illicite, l’acidification des océans ou le blanchiment des récifs de coraux.
Plusieurs ont réaffirmé aujourd’hui leur volonté de ne pas faire partie des pollueurs des mers et océans en misant sur des infrastructures d’assainissement des eaux usées, de collecte et de triage des déchets et en se débarrassant des plastiques à usage unique. Les Tonga se sont ainsi engagées à parvenir à l’établissement de 30% d’aires marines protégées et d’un cadre géospatial pour une utilisation optimale des ressources océaniques. Sao Tomé-et-Principe s’est dite en pleine transition vers une économie bleue, tandis que la Trinité-et-Tobago a adopté l’approche du « pollueur-payeur ». Le Belize réalise de son côté la plus grande restructuration de dette au monde pour la conservation marine et l’Indonésie a d’ores et déjà déclaré que 28,4 millions d’hectares de ses zones marines sont protégés, avec pour objectif 32,5 millions d’hectares d’ici à 2030.
Parmi les autres initiatives citées aujourd’hui, figurent celles de l’Indonésie et de la Norvège, qui consistent à associer les pêcheurs à la collecte des déchets marins et à les rémunérer à cet égard car, comme l’a dit très clairement l’Argentine, « les océans doivent cesser d’être le dépotoir de l’humanité ».
Reste que pour les PEID et les PMA côtiers, les communautés sont en première ligne de la gouvernance des océans puisqu’elles en dépendent souvent à plus de 80%, comme l’ont fait observer les Îles Salomon. Et compte tenu du fait que ces îles sont souvent responsables d’un espace maritime supérieur à leur superficie terrestre, elles attendent de la communauté internationale un soutien financier, technique et institutionnel pour leur donner les moyens d’assumer pleinement leur responsabilité dans la gestion durable des aires marines placées sous leur juridiction. C’est aussi à la « famille mondiale » de prendre collectivement des mesures strictes contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN), ont encouragé la Barbade et les Maldives, en arguant que les océans et les littoraux sont synonymes de sécurité nationale pour les États insulaires.
La session plénière de la Conférence des Nations Unies sur les océans se poursuivra demain matin, mercredi 29 juin, à partir de 10 heures.
CONFÉRENCE DES NATIONS UNIES DE 2022 VISANT À APPUYER LA RÉALISATION DE L’OBJECTIF DE DÉVELOPPEMENT DURABLE NO 14: CONSERVER ET EXPLOITER DE MANIÈRE DURABLE LES OCÉANS, LES MERS ET LES RESSOURCES MARINES AUX FINS DU DÉVELOPPEMENT DURABLE
Suite du débat général
M. JOSÉ ULISSES CORREIA E SILVA, Premier Ministre de Cabo Verde, a indiqué que les océans représentent 99% de son pays, rappelant en outre la vulnérabilité notable des petits États insulaires aux changements climatiques. Il a appuyé la création de l’indice de vulnérabilité multidimensionnel concernant ces États et a plaidé pour l’établissement de normes juridiquement contraignante dans l’optique de parvenir à une déclaration universelle sur les droits de l’océan. Le Chef de gouvernement a également plaidé pour un engagement fort en matière de financement climatique et la création d’accords d’échanges de « dette contre nature » pour accélérer la transition énergétique et la transition vers une économie bleue. De même, il a préconisé des partenariats solides dans les domaines de l’innovation, de la connaissance scientifique et des ressources technologiques. Il a par ailleurs fait part de l’empressement de Cabo Verde à accueillir dès que possible le Centre multinational de coordination maritime pour la Zone G. Le pays a également désigné 7% de son territoire marin en tant que zone maritime protégée et est en train de réviser sa loi sur le plastique afin de renforcer les mesures de prévention de la pollution.
M. MOHAMMED SADIKI, Ministre de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts du Maroc, s’est exprimé au nom du Groupe des États d’Afrique. Il a relevé que les ressources naturelles maritimes restent largement inexploitées en Afrique, faisant valoir que les océans africains ont le potentiel de contribuer immensément au développement socioéconomique de la région. L’Agenda 2063 de l’Union africaine (UA) a décrit l’économie bleue comme une nouvelle frontière de la Renaissance africaine, a-t-il dit. Il a appelé à améliorer les échanges de capacités techniques et scientifiques pour générer et diffuser des connaissances et des informations factuelles sur le développement d’une économie bleue durable. De même, il est nécessaire d’intensifier les efforts visant à relever les défis de la gestion des déchets et de la pollution plastique qui nuisent à la santé des gens, des océans et des mers, tout en menaçant la sécurité alimentaire et la biodiversité. M. Sadiki a également dénoncé la surpêche causée par des pratiques de pêche non durables, appelant à l’adoption de pratiques de pêche durables aux niveaux mondial, régional et national.
Le Ministre a ensuite indiqué qu’en Afrique, plus du tiers des gens ont entre 15 et 34 ans et que la part croissante de la population africaine en âge de travailler augmente son potentiel productif. De ce fait, un développement bleu peut fournir des emplois décents aux jeunes, augmenter leurs revenus et libérer leur potentiel économique. Pour exploiter le potentiel de l’économie bleue, M. Sadiki a appelé à une approche inclusive et innovante, marquée par des partenariats public-privé, ainsi que des partenariats Sud-Sud, Nord-Sud et triangulaires.
Intervenant en suite en sa capacité nationale, le Ministre marocain a indiqué que son pays s’est engagé dans un programme ambitieux de développement de l’économie bleue, avec pour but de renforcer l’intégration des stratégies sectorielles maritimes autour d’une vision écosystémique inclusive, performante et innovante. Conscient de sa responsabilité partagée de lutte contre les effets des changements climatiques, le Maroc a également révisé à la hausse sa contribution en matière de réduction des gaz à effet de serre, avec l’ambition de réduire les émissions de 45,5% à l’horizon 2030.
Au cœur de l’économie namibienne, se trouve l’océan, a déclaré Mme SAARA KUUGONGELWA-AMADHILA, Première Ministre de la Namibie. Elle a appuyé une approche multilatérale renforcée pour faire face aux menaces sans précédent qui pèsent sur les océans. Selon elle, seul un multilatéralisme fort permettra de relever des défis urgents tels que les changements climatiques, l’insécurité alimentaire, les maladies et pandémies, la perte de la biodiversité, les inégalités économiques et même les conflits.
Nous devons agir maintenant pour protéger l’état de nos océans, a-t-elle plaidé. Elle a souligné que si des mesures appropriées de contrôle de la pollution terrestre ne sont pas mises en œuvre, une pollution plus accentuée des océans s’ensuivrait. À cet égard, les investissements devraient être accrus pour éviter et gérer la pollution à la fois sur terre que dans l’océan. De même, le degré d’interdépendance de l’économie mondiale exige que la piraterie maritime soit considérée comme un problème commun et une menace pour nous tous, a-t-elle estimé.
M. SIAOSI SOVALENI, Premier Ministre des Tonga, a mentionné le tout premier plan de gestion des océans adopté par son pays. Les Tonga se sont ainsi engagées à parvenir à 30% d’aires marines protégées et mettent en œuvre un cadre géospatial pour une utilisation optimale des ressources océaniques. Il a précisé que les lois de son pays sont conformes à la Convention sur le droit de la mer et souhaité que les textes internationaux en cours de négociation respectent aussi ladite convention. Il a appelé à approfondir les connaissances scientifiques sur les océans et souhaité un transfert de technologies en faveur des pays en développement. Il a aussi insisté sur la nécessité des partenariats pour réaliser l’ODD 14. Enfin, il a rappelé que les Tonga sont constituées de 2% de masse terrestre et de 98% d’eau et a demandé des actions concrètes pour préserver les océans et lutter notamment contre les pêches illicites et non réglementées.
M. JORGE LOPES BOM JESUS, Premier Ministre de Sao Tomé-et-Principe, a annoncé d’emblée que son pays a démarré dès 2017, avec l’appui de la FAO, un processus de transition de l’économie nationale vers une économie bleue. Depuis 2019, une stratégie nationale en ce domaine a été élaborée et est maintenant sur le point d’être adoptée par le Parlement, ce qui marque selon lui le seuil d’une nouvelle ère. Cette Conférence des Nations Unies sur les océans est aussi une opportunité de plaidoyer sans pareil auprès des partenaires de Sao Tomé-et-Principe pour leur assurer la volonté du pays de persévérer sur cette voie, a-t-il déclaré. Nous sommes conscients, a déclaré le Chef de gouvernement, du besoin des autorités et de tous les citoyens en général de devoir changer de modèle pour la protection des océans et des autres cours d’eau. Ceci implique de nouveaux investissements, dont une mutualisation intersectorielle pour parvenir à un environnement en meilleure santé et des acquis sociaux, a souligné le Premier Ministre. Sao Tomé-et-Principe attend donc un soutien financier et institutionnel de la part de la communauté internationale pour lui donner les moyens de réaliser ses objectifs. Sa vaste zone économique exclusive, qui est 175 fois plus grande que sa surface terrestre, exige une gestion durable et, pour cela, le Premier Ministre a appelé la communauté internationale à soutenir son pays dans sa gouvernance bleue. La FAO le fait déjà, a-t-il concédé, en espérant pouvoir compter sur des appuis financiers supplémentaires pour lui permettre de consolider les capacités du pays en termes de gouvernance et d’économie bleues. Il a terminé par un appel à la communauté internationale pour lutter contre la piraterie dans le Golfe de Guinée.
M. KERIAKO TOBIKO, Secrétaire du Gouvernement du Ministère de l’environnement du Kenya, a dit que son pays développe un plan stratégique inclusif pour l’économie bleue. Il a appelé tous les États à soutenir le secteur du tourisme qui est crucial pour de nombreuses nations. La sienne a interdit tous les sacs plastiques à usage unique et élaboré un plan de gestion des déchets en milieu marin basé sur les principes de l’économie circulaire. M. Tobiko a mentionné la création d’un institut universitaire à Nairobi sur les océans. Il a souligné la nécessité de flux financiers pour la bonne mise en œuvre des engagements maritimes du Kenya. Enfin, il a indiqué que le droit à un environnement sûr a été inscrit dans la Constitution, tandis qu’une loi historique est en cours d’examen visant à protéger les défenseurs de l’environnement et à créer le crime d’écocide.
M. FALEH BIN NASSER BIN AHMED AL THANI, Ministre de l’environnement et des changements climatiques du Qatar, a indiqué que son pays s’est doté d’un plan de gestion de l’espace marin. Il a rappelé que le Qatar a donné 100 millions de dollars pour aider les PEID à faire face aux changements climatiques et 2 millions de dollars pour restaurer le pétrolier SAFER aux larges des côtes du Yémen. Le Qatar s’est également doté d’une stratégie nationale de gestion des ressources marines et a interdit l’usage des sacs en plastique à usage unique, a précisé le Ministre. Compte tenu de l’importance de la préservation des océans, le pays a aussi élaboré un plan d’action avec une série de programmes visant à notamment préserver les îles et les récifs coraliens et à enforcer les services marins dans une perspective durable. Avant de conclure, le Ministre a espéré que la déclaration politique « Nos océans, notre avenir, notre responsabilité » sera adoptée par tous.
M. JOHN BRICEÑO, Premier Ministre du Belize, a observé que cette conférence est convoquée à un moment critique, où les nations, grandes et petites, sont confrontées aux menaces provoquées par les changements climatiques, la pandémie de COVID-19, l’inflation mondiale, la perturbation des chaînes d’approvisionnement, l’insécurité énergétique et maintenant l’invasion russe de l’Ukraine. Aujourd’hui, nous devons reconnaître la nécessité d’agir collectivement pour assurer la santé et la fonctionnalité de nos océans ainsi que la reprise économique et la survie de nos peuples, a-t-il plaidé, avant d’appeler à des mesures ciblées contre la surpêche, la pollution marine et la destruction des habitats marins. Face au réchauffement des océans, qui menace des écosystèmes assurant la subsistance de milliards de personnes, l’action climatique doit passer, selon lui, par une décarbonisation à grande échelle de l’économie mondiale. Regrettant à cet égard que la COP26 ait débouché sur des « décisions édulcorées », il a averti que des gouvernements continuent d’approuver des projets d’extraction qui contribuent fortement aux émissions de CO2. « Nous sommes donc sur le point d’allumer une bombe au carbone », a martelé M. Briceño. Dans ce contexte alarmant, le Belize est fier de proposer des solutions innovantes pour garantir que les générations futures pourront bénéficier des ressources des océans, a-t-il dit, ajoutant que son pays réalise aussi la plus grande restructuration de dette au monde pour la conservation marine. Toutefois, la concrétisation de ces objectifs mondiaux a été limitée en raison du manque de financement, notamment pour les petits États insulaire en développement, a regretté le Premier Ministre. Malgré ces difficultés, le Belize a tenu ses deux premiers engagements, à savoir l’expansion de ses aires marines protégées et la désignation de tous ses récifs coraliens figurant au patrimoine mondial comme réserves de mangroves. M. Briceño a également indiqué que le Belize a été le premier pays des Amériques à mettre en place une obligation maritime appelé « Blue Bond ». En protégeant nos espaces naturels et nos écosystèmes, nous pouvons garantir des ressources productives et une pêche résiliente, développer notre secteur du tourisme axé sur la nature et renforcer notre capacité à résister aux changements climatiques, a-t-il affirmé, soulignant au passage les efforts budgétaires et financiers qu’ont impliqués ces efforts climatiques pour son gouvernement. Maintenant, a-t-il déclaré en conclusion, nous exigeons des actions de la part de ceux qui nous ont mis dans cette position car « l’intérêt de quelques-uns ne peut passer avant l’intérêt de la planète ».
M. VIVIAN BALAKRISHNAN, Ministre des affaires étrangères de Singapour, a indiqué que son pays est une cité-État maritime et que son histoire, sa population et son économie sont indissociables de l’océan. Notre survie et notre prospérité dépendent de l’océan, comme c’est le cas des autres États, même ceux sans littoral, a-t-il relevé. C’est pourquoi il est essentiel d’intensifier l’action océanique basée sur la science et l’innovation pour la mise en œuvre de l’ODD 14, comme le prévoit cette conférence. À cette fin, le Ministre a souhaité que la conservation et l’utilisation durable des océans soient menées dans le cadre de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer. Grâce à la clairvoyance de ses concepteurs, le cadre fourni par cette convention est dynamique et adaptable afin de répondre aux problématiques émergentes, a-t-il fait valoir. D’autre part, nos efforts doivent être fondés sur des données et sur la science pour que nous puissions prendre des mesures plus efficaces pour préserver l’océan et établir un consensus en vue d’une action mondiale, a estimé M. Balakrishnan. Il a noté, à ce propos, que la communauté internationale commence seulement à comprendre que les changements climatiques affectent la santé des océans et que ces derniers régulent le climat. À cette aune, il appelé les États Membres à saisir l’occasion de cette conférence pour réaffirmer leur engagement à placer le multilatéralisme au cœur de leur gestion des océans. Selon lui, un exemple frappant de ces différentes actions peut être trouvé dans les négociations en cours sur un instrument international juridiquement contraignant sur la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité marine des zones ne relevant pas de la juridiction nationale. Le futur traité se rapportera à la Convention et renforcera la coopération multilatérale, a-t-il assuré, non sans rappeler que Singapour a présidé les différentes séances de négociations intergouvernementales. Le Ministre a enfin annoncé que son pays a pris neuf nouveaux engagements, en plus des 10 auxquels il avait souscrit lors de la première Conférence des Nations Unies sur les océans. Le pays a ainsi lancé trois projets de recherche environnementale pour améliorer sa compréhension de l’océan sur les plans halieutique, énergétique et climatique. Il œuvre également au renforcement des capacités de comptabilisation du carbone dans l’industrie maritime, tout en incitant les armateurs à passer à des technologies économes en énergie et à des carburants à faible ou zéro teneur en carbone grâce à l’attribution d’une « notation verte ».
M. CÉSAR RODRIGO LANDA ARROYO, Ministre des affaires étrangères du Pérou, a rappelé que lors de la première Conférence des Nations Unies sur les océans, tenue en 2017, le Pérou avait pris sept engagements, principalement liés à la recherche marine et au renforcement des capacités en matière de gestion durable de la pêche. Ces engagements ont été dûment remplis, s’est-il réjoui, avant d’annoncer qu’au cours de cette année, le Pérou approuvera une politique nationale d’aquaculture et un label de certification Acuicultura durable, afin de promouvoir l’utilisation durable des ressources marines. Doté d’un littoral de plus de 3 000 kilomètres, le Pérou a aussi approuvé sa politique maritime nationale pour la période 2019-2030. Le Ministre a ensuite rappelé que le Pérou et le Rwanda sont les têtes de proue d’une initiative visant à l’élaboration d’un instrument international juridiquement contraignant pour prévenir et réduire la pollution plastique. Il a également souligné l’importance du multilatéralisme et de la coopération internationale pour relever, collectivement, les multiples défis auxquels est confrontée la communauté internationale dans le domaine maritime et océanique.
M. VARAWUT SILPA-ARCHA, Ministre des ressources naturelles et de l’environnement de la Thaïlande, a expliqué que son pays promeut le modèle d’économie biocirculaire verte (BCG) comme ligne directrice pour atteindre les objectifs de développement durable. Un modèle pertinent pour l’espace océanique dans la mesure où il est comparable au concept d’économie bleue. Cependant, le Ministre s’est dit d’avis qu’il faut aller encore plus loin, compte tenu de la triple crise planétaire, y compris les changements climatiques, la perte de biodiversité et la pollution. C’est dans cet esprit que la Thaïlande a annoncé lors de la COP26 son intention d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050 et zéro émission nette d’ici à 2065, à condition de recevoir un soutien « adéquat, opportun et équitable » en termes de financement, de transfert de technologies et de renforcement des capacités.
Le Ministre s’est dit convaincu qu’on ne peut résoudre le problème des changements climatiques sans s’occuper de l’océan car c’est l’énorme régulateur climatique. En attendant, la Thaïlande a intégré le concept de solutions fondées sur la nature dans ses plans et politiques de gestion durable des ressources marines et côtières, tout en renforçant la résilience écologique de ses écosystèmes marins et côtiers. La couverture des aires marines protégées est également en expansion, a indiqué le Ministre en se réjouissant de la récupération récente des ressources marines dans les aires protégées et les attractions touristiques. La Thaïlande s’est activement engagée dans la mise en œuvre de la Décennie des Nations Unies pour les sciences océaniques au service du développement durable et accueillera le Bureau de coordination de la Décennie pour le Pacifique occidental, a annoncé le Ministre. Il a conclu en constatant que « les océans sans humains sont des océans vivants, mais les humains sans océans sont des humains morts ».
M. DAVID PARKER, Ministre des océans et de la pêche de la Nouvelle-Zélande, a déclaré que la protection des espèces est une priorité de son ministère, avant d’indiquer que le système de gestion des pêches néo-zélandais est à la pointe du progrès. Il a affirmé que son gouvernement travaille étroitement avec les autres pays du Pacifique pour réaliser l’ODD 14, en précisant que les questions océaniques ont reçu 68,5 millions de dollars néo-zélandais depuis 2018. Il a salué l’entame des négociations d’un traité sur la pollution plastique et appelé à un traité ambitieux en ce qui concerne la préservation de la diversité à l’extérieur des zones de compétence nationale. Enfin, M. Parker a souligné l’engagement de son pays à préserver les droits maritimes des États confrontés à la montée des eaux, conformément à la Convention sur le droit de la mer.
M. SAKTI WAHYU TRENGGONO, Ministre des affaires maritimes et des pêches de l’Indonésie, a déclaré que 28,4 millions d’hectares d’aires marines sont protégés dans son pays qui vise à parvenir à 32,5 millions d’hectares d’ici à 2030. Il a aussi indiqué que son pays va émettre prochainement des obligations bleues. Il a détaillé le programme qui encourage les pêcheurs à participer pendant un mois au nettoyage des zones marines en collectant les déchets plutôt que de pêcher des poissons: un kilo de déchet est ainsi vendu au même prix qu’un kilo de poisson. Ce programme vise à réduire les déchets rejetés dans l’océan de 70% d’ici 2025. Le Ministre a précisé que son pays s’est acquitté de ses engagements s’agissant de la résilience des infrastructures côtières et a souligné que la science est au cœur de sa politique maritime.
M. XANANA GUSMÃO, Envoyé spécial pour l’économie bleue du Timor-Leste, a déclaré que, en tant petit État insulaire en développement, le Timor-Leste considère l’océan comme la pierre angulaire de sa « vision de l’avenir ». Or, « l’océan est un organe vital qui est malade; mettant notre planète et toute l’humanité en péril », s’est-il alarmé, mettant en cause la vanité de l’homme, à l’origine de tragédies qui auraient pu être prévenues ou résolues. Il a toutefois rappelé que tous les peuples ne portent pas la même responsabilité dans la pression exercée sur la nature, alors nous souffrons tous du résultat, à commencer par « les plus fragiles et les plus vulnérables », qui sont aussi le plus souvent celles et ceux qui vivent en harmonie avec leur environnement.
Pour sa part, le Timor-Leste, grâce notamment à la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, a récemment réussi à délimiter des frontières maritimes permanentes avec l’Australie, et travaille actuellement avec l’Indonésie pour parvenir au même résultat. Cet instrument juridique est en effet essentiel à la bonne gouvernance des océans et à la réalisation de l’objectif de développement durable no 14, a observé le représentant, avant de rappeler que les zones « sans gouvernance » sont des zones où « l’incertitude » se reproduit.
« Le Timor-Leste est situé au cœur du Triangle du corail. En fait, nos mers ont des zones caractérisées par une très grande biodiversité et l’une des plus grandes concentrations de cétacés de la planète, avec plusieurs couloirs de migration », s’est enorgueilli le délégué. Aussi son pays souhaite-t-il établir un centre d’éducation marine, avec le soutien d’institutions internationales, a indiqué M. Gusmão, pour qui la coopération avec les pays voisins et d’autres partenaires est fondamentale à cette fin. Il s’est enfin félicité que les petits États insulaires en développement du Pacifique, dont le Timor-Leste fait partie, adopteront plus tard aujourd’hui une déclaration conjointe sur l’Alliance pour l’adaptation aux changements climatiques.
M. FLAVIEN JOUBERT, Ministre de l’agriculture, des changements climatiques et de l’environnement des Seychelles, a appelé à des solutions novatrices pour lutter contre les dommages que provoquent les déchets plastiques sur l’environnement marin. Que nous soyons petits ou grands, nos pays doivent agir et nous devons promettre de préserver ce patrimoine commun, a-t-il plaidé. Le Ministre a souligné que l’économie bleue peut permettre de trouver des solutions aux changements climatiques, et d’établir le parfait équilibre entre les ressources économiques et la durabilité environnementale. Dans ce contexte, les partenariats sont cruciaux pour faire avancer la cause des océans.
Après avoir dénoncé la brutale agression de la Russie contre l’Ukraine, M. JOHN KERRY, Envoyé spécial du Président des États-Unis pour le climat, a rappelé que toute discussion sur les océans concerne aussi la crise climatique. La crise des océans est une crise climatique, a-t-il souligné. Il a plaidé pour un secteur maritime « vert », en rappelant que si ce secteur était un pays il serait le huitième plus important émetteur de carbone. Il a appelé à accélérer les efforts de production d’énergie renouvelable en mer, avant de souligner la nécessité d’un traité ambitieux en ce qui concerne la préservation de la diversité à l’extérieur des zones de compétence nationale.
Le délégué a également demandé la fin des pêches illicites, non déclarées et non réglementées, notant qu’un poisson sur cinq serait pêché lors de ces pêches. Face à ce défi des plus complexes, il a plaidé pour la transparence et pour un partage de données en haute mer et dans les zones économiques exclusives. Il a enfin précisé que son pays a lancé avec le Royaume-Uni et le Canada une alliance pour l’action contre les pêches illicites, non déclarées et non réglementées afin de lutter concrètement contre ce phénomène. « Nous appelons tous les pays à devenir membre de cette alliance et à nous rejoindre pour faire respecter le droit. »
M. ZHANHAI ZHANG, Envoyé spécial du Gouvernement de la Chine, a déclaré que son pays accorde une grande importance à l’exploration des modèles écosystémiques et au lien entre hommes et océans, a-t-il assuré en encourageant les solutions basées sur la science pour y répondre. La Chine, a-t-il dit, est prête à engager des partenariats en ce sens en vue de mieux comprendre les écosystèmes marins et côtiers et trouver des solutions aux problèmes existants. Le représentant a plaidé en faveur de zones marines protégées, de télédétection des problèmes et de l’allocation de 35% des ressources à la protection des îles et d’autres écosystèmes marins. Il faut renforcer la résilience et l’adaptation en se basant sur des solutions scientifiques, a-t-il ajouté, y voyant un impératif pour lutter contre l’impact des changements climatiques. À cet égard, le représentant a salué la création de 31 zones écologiques protégées au cours des cinq dernières années en appelant à en faire une pratique plus largement répandue.
Beijing a l’intention d’augmenter de 11% ses activités dans les énergies issues des océans pour réduire sa dépendance des énergies fossiles, a annoncé M. Zhang. Le représentant a également encouragé la communauté internationale à prêter assistance aux PEID, y compris par des systèmes d’alerte rapide pour les catastrophes naturelles notamment. La Chine entend lancer un réseau de partenariats bleus, a annoncé l’Envoyé spécial, qui s’est dit aussi favorable à la convocation d’un forum mondial des zones côtières. Avant de conclure, il a défendu le concept d’une Chine unique « dont Taiwan fait intégralement partie », reprochant aux autorités taiwanaises de jouer « à un jeu dangereux » en cherchant à impliquer d’autres États dans leur politique.
M. JITENDRA SINGH, Ministre des sciences de la Terre de l’Inde, a indiqué que son pays est en train d’élaborer une « politique économique bleue » qui sera prochainement mise en œuvre par son ministère et portera sur six domaines thématiques. Dans le même temps, l’Inde a lancé plusieurs initiatives, programmes et politiques à travers différents ministères et départements pour protéger le milieu marin et les écosystèmes côtiers. Le pays a également proposé de créer un institut de recherche durable sur les côtes et les océans pour répondre aux besoins et aspirations des pays insulaires du Pacifique. En outre, l’Inde s’est engagée dans l’initiative Clean Seas Campaign et entend, dans un avenir proche, interdire complètement les plastiques à usage unique.
M. ESPEN BARTH EIDE, Ministre du climat et de l’environnement de la Norvège, a dit que la science doit être à la base de toute action de préservation des océans. « Nous devons en faire davantage. » Il a souhaité un traité ambitieux sur la pollution plastique en ajoutant que les pays peuvent désormais faire comme si cet instrument existait déjà. Mettons-nous en quête des alternatives au plastique, a encouragé le Ministre. Il a ensuite souligné l’importance des négociations d’un traité en ce qui concerne la préservation de la diversité à l’extérieur des zones de compétence nationale. L’océan détient la clef d’une terre durable et prospère, a poursuivi le Ministre, en plaidant pour le développement de l’aquaculture. Enfin, il a souligné l’importance cruciale de « décarboner » la navigation, se disant en faveur du développement de l’énergie éolienne.
M. JUAN CABANDIÉ, Ministre de l’environnement et du développement durable de l’Argentine, a déclaré que les océans doivent cesser d’être un « dépotoir » avant de réitérer l’engagement de son pays en faveur de l’ODD 14. Il a demandé des actions urgentes, soulignant la responsabilité historique de certains États. Puis il a plaidé pour une transition juste devant l’importance des conséquences des changements climatiques. Ce sont les économies du Nord qui sont responsables de ce phénomène, a reconnu le Ministre, avant d’appeler à remédier à la pollution plastique et de demander un changement dans les modes de consommation. Enfin, il a plaidé pour l’élargissement des zones marines protégées.
Mme STEFFI LEMKE, Ministre de l’environnement, de la protection de la nature, de la sûreté nucléaire et de la protection des consommateurs de l’Allemagne, a déclaré que la conservation marine permet de lutter contre la triple crise des changements climatiques, de la disparition de la biodiversité et de la pollution. Elle a rappelé que sous la présidence de l’Allemagne, le G7 a passé un accord ambitieux sur la conservation des océans, par lequel il s'est notamment engagé à conclure cette année les négociations d’un accord sur la conservation de la diversité biologique des zones situées au-delà des juridictions nationales. Le G7 demande explicitement que les zones marines en Antarctique soient enfin placées sous protection avec l’aide de la Commission pour la conservation de la faune et de la flore marines de l’Antarctique (CCAMLR).
Les pays du G7 reconnaissent également les risques, pour le milieu marin, d’une éventuelle exploitation minière en haute mer et appuient l’élaboration de normes environnementales cohérentes et strictes, qui devraient être adoptées par l’Autorité internationale des fonds marins. Elle a notamment cité l’élaboration de normes environnementales contraignantes avec des seuils quantitatifs, l’établissement d’une base uniforme et ambitieuse pour les plans régionaux de gestion de l’environnement et la prescription d’essais miniers dans le cadre d’études d’impact sur l’environnement. En outre, plutôt que d’attendre une convention internationale sur la pollution plastique, les pays du G7 se sont engagés à agir dès maintenant sur cette question, a indiqué la Ministre qui a précisé que l’Ocean Deal du G7 contient des déclarations claires sur la lutte contre la pollution plastique. Il faut maintenant se concentrer sur la mise en œuvre rigoureuse de ces décisions, a-t-elle souligné.
M. MARK HARBERS, Ministre des infrastructures et de la gestion des eaux des Pays-Bas, a souligné que la pression sur les océans s’accroît, notamment avec plus de parcs éoliens offshore, plus de navigation, et, malheureusement, plus de pollution, d’acidification et de réchauffement. Pour les Pays-Bas, les enjeux sont clairs, puisque deux tiers des plaines du pays bordant la mer du Nord sont vulnérables aux inondations. De même, les six îles néerlandaises situées dans les Caraïbes dépendent de l’océan pour leur nourriture et leur eau, et le milieu marin joue un rôle essentiel dans leur économie. C’est fort de son engagement en faveur de l’économie bleue que le Gouvernement néerlandais et d’autres parties prenantes ont conclu l’Accord de la mer du Nord qui définit des lignes directrices pour l’utilisation durable de cette mer. Le Ministre a également souligné l’importance de réglementer la biodiversité marine au-delà de la juridiction nationale et a appelé à l’avènement d’un traité sur la question. Outre la lutte contre la pollution marine, M. Harbers a évoqué les initiatives de recherche, notamment les quatre nouveaux flotteurs Argo déployés en mer des Caraïbes afin de fournir plus de données sur la température, la salinité et la pression de l’eau. Enfin, les Pays-Bas entendent collecter 145 millions de dollars pour trouver une solution au pétrolier SAFER abandonné au large du Yémen, a indiqué le Ministre qui a appelé à s’assurer que la mer Rouge ne devienne pas noire.
M. SHAWN EDWARD, Ministre de l’éducation, de l’innovation, des genres et du développement durable de Sainte-Lucie, a indiqué que la mer est cruciale pour toutes les activités du pays. Le Gouvernement a donc mis sur pied une politique nationale des océans qui accompagne le pays vers une économie bleue. Dans le même temps, le pays fait face à des dangers pesant sur l’environnement marin, dont la question cruciale des déchets marins, notamment les plastiques. Il a appelé à des investissements conséquents et une coopération internationale accrue pour trouver des solutions aux problèmes des océans, tout en mettant en avant les besoins des pays parmi les plus vulnérables.
L’océan est en colère, a déclaré M. VAUGHN P. MILLER, Ministre de l’environnement et des ressources naturelles des Bahamas, évoquant la montée du niveau de la mer, le blanchissement des coraux, l’augmentation des températures, et des tempêtes catastrophiques. « Pour le meilleur ou pour le pire, nous sommes inextricablement liés aux océans », a-t-il constaté. Il a appelé la communauté internationale à œuvrer pour la décarbonisation, ainsi que pour les énergies renouvelables et la protection marine. Le Ministre a évoqué la résilience du peuple des Bahamas qui « ne reste pas assis pour se plaindre ». À preuve, le Gouvernement des Bahamas, en partenariat avec The Nature Conservancy, a réalisé une évaluation des opportunités et conditions pour le développement d’un projet de compensation du carbone bleu pour aider à financer la restauration des mangroves et soutenir la résilience des communautés côtières. Les changements climatiques, la perte de la biodiversité ou d’autres obstacles ne retarderont pas la progression des Bahamas, a-t-il affirmé.
Pour la Ministre en charge de la planification et du développement de la Trinité-et-Tobago, Mme PENNELOPE BECKLES, l’ODD 14 indique clairement que l’existence même de l’humanité et des océans est inextricablement liée et que l’utilisation durable des océans est essentielle pour les générations de demain. À l’instar d’autres PEID, 81% de l’activité économique de son pays se trouve le long des côtes et le pays compte sur les ressources océaniques pour son développement. Dans le cadre de sa stratégie de développement à l’horizon 2030, la Trinité-et-Tobago a, entre autres, misé sur l’aquaculture et un cadre de gestion intégrée des côtes et sur la transition vers une économie bleue. Le pays refaçonne ses règles de lutte contre la pollution, notamment à travers le principe du « pollueur-payeur », a expliqué la Ministre. Mais malgré tout, l’archipel constate une dégradation rapide de la situation. Les océans subissent une perte d’oxygène en surface et la pollution marine s’est exacerbée alors que les financements ne suivent pas pour répondre à l’urgence de la préservation des océans. La communauté internationale a échoué sur l’ODD 14, a-t-elle tranché en appelant à l’action de toute urgence. Pour les PEID qui sont les gardiens des ressources marines, les partenariats avec les institutions régionales et internationales sont essentiels pour le renforcement de leurs capacités de lutte contre les changements climatiques. La Ministre a également revendiqué un accès aux financements climatiques pour les PEID et a plaidé pour un accord juridiquement contraignant sur la pollution plastique et pour la conclusion du processus BBNJ cette année.
M. RUSLAN EDELGERIEV, l’Envoyé spécial du Président de la Fédération de Russie pour les changements climatiques, a souligné le lien entre gestion durable des océans et action climatique. Il faut de nouvelles approches conceptuelles, qui exigent la mobilisation conjointe des gouvernements, de la société civile, des milieux académiques et du secteur privé. Favorable à un instrument juridiquement contraignant sur la pollution plastique des écosystèmes marins, l’Envoyé spécial considère cependant qu’il doit porter sur tout le cycle du plastique, ce qui se fait déjà en Fédération de Russie, pour éviter qu’ils ne finissent dans les océans. D’ici à 2030, la Fédération de Russie a l’intention d’interdire complètement les plastiques à usage unique. Le représentant a appelé à la modélisation des études sur les océans, notamment en modernisant et en équipant des navires de recherche comme le navire russe Pôle Nord qui étudie l’Arctique. Il a assuré que le Gouvernement russe alloue des ressources sans précédent à l’étude et au suivi des océans, y compris pour avoir une idée plus claire des flux de carbone. Dans le cadre des changements climatiques et de leur impact sur l’environnement marin, Moscou a l’intention d’intégrer cette question dans sa politique de gestion durable marine.
M. JEREMIAH MANELE, Ministre des affaires étrangères et du commerce extérieur des Îles Salomon, a souligné que l’océan est un pilier essentiel du développement des Îles Salomon, et le fondement de leur avenir. À cet égard, la santé des océans est cruciale pour le bien-être de la population et de la planète. La politique nationale des océans des Îles Salomon a été lancée le 25 novembre 2019, à la suite de l’engagement pris par le pays au cours de la première Conférence des Nations Unies sur les océans de 2017. Pour les Îles Salomon, les communautés sont et doivent toujours être en première ligne de la gouvernance des océans. Le Ministre a demandé le soutien de la communauté internationale pour la surveillance des littoraux et la lutte contre la pêche illégale qui affecte le thon, principale richesse halieutique du pays. Les déchets tels que les munitions non explosées et les déversements d’hydrocarbures provenant de navires de la Seconde Guerre mondiale doivent être traités, a plaidé M. Manele.
M. MANGALISO NDHLOVU, Ministre de l’environnement, du climat, du tourisme et de l’industrie hôtelière du Zimbabwe, a dit que son pays, bien qu’enclavé, adhère au discours international sur la bonne santé des océans. Il a rappelé que la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer stipule clairement que les États sans littoral ont le droit d’accéder aux océans, ainsi que le droit de participer, sur une base équitable, à l’exploitation des richesses de ceux-ci. Le Ministre a constaté que la pandémie de COVID-19 a non seulement contribué à retarder la mise en œuvre de l’ODD 14, mais également entraîné une hausse de la demande de plastiques à usage unique, tels que les masques et les gants. Cela a intensifié la pression exercée sur le milieu marin, exacerbant le problème des déchets marins. Pour relever ce défi, le Zimbabwe a mis sur pied « une industrie du plastique dynamique » qui contribue au recyclage des déchets plastiques et à l’amélioration des moyens de subsistance. Lors de la vingt-septième Conférence des États parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques en Égypte, nous attendons avec impatience de voir les pays responsables des émissions les plus importantes honorer leur promesse de consacrer 100 milliards de dollars par an au financement des mesures d’adaptation aux changements climatiques, a-t-il ajouté.
Mme AMINATH SHAUNA , Ministre de l’environnement, des changements climatiques et de la technologie des Maldives, a déclaré que les océans se meurent à cause de nous, les hommes qui avons perturbé l’équilibre naturel des océans. Le réchauffement climatique a entraîné un réchauffement accru de l’océan, et l’acidification des océans affecte les schémas migratoires des poissons, mettant en danger notre principale source de nourriture, s’est-elle alarmée. Nos récifs coralliens meurent à cause du blanchissement causé par le réchauffement climatique et des quantités écrasantes de plastiques et de déchets qui tuent la vie marine et polluent nos plages, s’est-elle indignée. Si les pratiques actuelles se poursuivent, la vie et les moyens de subsistance des États océaniques vulnérables au climat seront irrémédiablement mis en cause. La Ministre a dit être ici pour demander à la communauté internationale d’agir de toute urgence pour préserver la santé et la richesse de nos océans.
Elle a expliqué que les habitants de l’archipel continuent d’utiliser des méthodes traditionnelles de pêche à la canne, qui sont viables sur la durée. Son gouvernement a promulgué des lois pour lutter contre la pêche non réglementée, qui constitue actuellement une grave menace pour la pêche artisanale durable, mais ils ont besoin de la communauté internationale pour mettre fin à la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN) parallèlement aux subventions à la pêche nuisibles. En outre, la Ministre a évoqué l’interdiction de l’importation, la production et la vente de 13 types différents de plastique à usage unique, dans le but de les éliminer progressivement d’ici à 2023. Pour garantir la pérennité des ressources de ses océans, son administration a fourni une protection juridique à 79 zones marines, qui couvrent près de 14% du récif corallien avec des plans d’expansion. Elle a conclu en lançant un vibrant appel pour que la pêche durable soit la norme et non l’exception; pour que le développement intègre la protection des océans et la résilience climatique; pour que les récifs coralliens soient sauvés en limitant la hausse de la température mondiale à 1,5 degré.
L’Envoyé spéciale du Premier Ministre de la Barbade, Mme JULIETTE BABB-RILEY, a estimé que les petits États, comme la Barbade, doivent avoir la capacité juridique et technique de gérer pleinement les ressources de leur zone économique exclusive (ZEE) et de leur plateau continental étendu. Dans le cas des PEID, l’espace maritime dépasse souvent largement l’espace terrestre. À titre d’exemple, la Barbade a une masse terrestre de 432 kilomètres carrés, mais exerce une juridiction sur un espace maritime qui représente plusieurs centaines de fois cette superficie, a-t-elle souligné. Il est important que les PEID soient reconnus et une certaine valeur attribuée aux puits de carbone fournis par leurs territoires maritimes. Dès lors, la représentante a espéré que l’instrument international juridiquement contraignant portant sur la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité marine des zones ne relevant pas de la juridiction nationale sera ambitieux et permettra d’améliorer la recherche scientifique, la compréhension et la gestion des ressources marines à l’échelle mondiale et au sein des juridictions nationales. Elle a estimé que des ressources financières adéquates sont nécessaires pour relever les défis de développement que la crise climatique pose à l’environnement marin des îles. Nos océans et nos côtes sont synonymes de sécurité nationale des États insulaires, a-t-elle martelé, en appelant « la famille mondiale » à s’engager à suivre, contrôler et surveiller la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN) qui empiète sur leurs ZEE et décime les stocks de poissons.
Mme MATILDA EMKRANS, Ministre de la coopération pour le développement international de la Suède, a salué la décision prise récemment par l’Organisation mondiale du commerce (OMC) d’interdire le subventionnement des pêches illicites, non déclarées et non réglementées. Elle a appelé à poursuivre les efforts pour interdire les subventions qui contribuent à la surpêche, plaidant par ailleurs pour de nouveaux « capitaux bleus » afin d’investir dans l’économie maritime et créer des emplois bleus. La Ministre a ensuite indiqué que la Suède s’est engagée à contribuer 800 millions de dollars à sa stratégie globale de coopération pour le développement pour l’environnement, le climat et la biodiversité pour la période 2022-2026. Elle a appelé à conclure un accord ambitieux pour lutter contre la pollution plastique, s’inquiétant par ailleurs de la menace que fait peser le pétrolier SAFER au large des côtes du Yémen. La Suède a contribué 5 millions de dollars pour prévenir une telle catastrophe, a-t-elle indiqué.
M. JOAQUIM ÁLVARO PEREIRA LEITE, Ministre de l’environnement du Brésil, a appelé à conclure les négociations sur un instrument international juridiquement contraignant portant sur la biodiversité marine ne relevant pas des juridictions nationales. Il a indiqué que 27% des zones marines de son pays sont protégées. Le Ministre a ensuite appelé à des actions contre les déchets plastiques, avant de mentionner les actions de son gouvernement. À titre d’exemple, il a indiqué que près de 16 millions de batteries ont été recyclées au Brésil et que le pays compte 32 000 volontaires qui aident à nettoyer les plages et zones humides comme les mangroves et les fleuves. Des mesures ont également été mises en place pour promouvoir une pêche durable.
M. RIAD AL-MALKI, Ministre des affaires étrangères de l’État de Palestine, a rappelé que les traités de gouvernance de l’océan furent les premiers traités internationaux à l’élaboration desquels contribua activement l’Organisation de libération de la Palestine. Il a souligné que l’occupation illégale et le blocus inhumain imposé par Israël sont la cause principale de la crise environnementale qui rend la bande de Gaza inhabitable et pollue ses plages. Il a appelé à la pleine ratification de la Convention sur le droit de la mer, soulignant en outre que les négociations en cours sur l’élaboration d’un instrument juridiquement contraignant sur la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité marine des zones ne relevant pas de la juridiction nationale représente une occasion importante pour assurer l’application d’une politique équitable aux océans. Les pays développés ont en outre une responsabilité importante en matière de protection de l’océan, notamment pour ce qui est du financement, du renforcement des capacités, de la coopération dans la recherche scientifique marine, de l’atténuation et de l’adaptation.
M. MARIO ŠILJEG, Secrétaire d’État, Ministère de l’économie et du développement durable de la Croatie, a rappelé qu’en tant que petit État méditerranéen avec près de 500 îles, son pays attache une grande attention à la protection des écosystèmes marins, notamment à travers la création de zones marines protégées puisque d’ici à 2030, elles couvriront 30% de son territoire marin. La Croatie a misé sur le traitement des eaux usées, a expliqué le Ministre, en soulignant le lien qui existe entre cela et l’ODD 14. Le Ministre a précisé que son pays s’est doté d’un institut national de gestion des eaux qui surveille de près la nappe phréatique. Pour ce qui est de la pollution plastique marine, il a appelé à l’utilisation circulaire et à l’interdiction des plastiques à usage unique, son gouvernement soutenant pleinement la mise en place d’un instrument juridiquement contraignant pour lutter contre ce fléau. Il participe par ailleurs aux efforts régionaux de lutte contre la pollution plastique, y compris en milieu marin, a indiqué le représentant, qui a insisté sur l’importance de la coopération régionale et internationale en matière de politique environnementale.
Le Ministre du patrimoine et de la réforme électorale de l’Irlande, M. MALCOLM NOONAN, a expliqué que son pays défend la Convention pour la protection du milieu marin de l’Atlantique du Nord-Est, en vue d’une exploitation durable de mers biologiquement diverses, a-t-il expliqué. Il collabore également avec d’autres nations par l’intermédiaire du réseau maritime de l’Union européenne, a précisé le Ministre, pour atteindre les ODD et ceux de la Convention sur la diversité biologique. L’Irlande s’attaque à la pollution par les déchets marins, y compris le plastique, à la fois en provenance des sources terrestres et maritimes à travers un large ensemble de mesures concrètes axées sur l’économie circulaire; le contrôle des déchets et des détritus; la gestion des eaux usées, des programmes de nettoyage des plages; une initiative Clean Oceans qui encourage les pêcheurs à apporter les déchets recueillis à terre; et des mesures législatives telles que la loi sur les microbilles (interdiction) et la mise en œuvre des directives sur les plastiques et sur les installations de réception portuaires.
M. VASSILIOS DEMETRIADES, Ministre adjoint des transports de Chypre, a indiqué que 19% des eaux maritimes de son pays sont protégées, et qu’une cartographie des habitats marins sensibles est en cours, notamment du mont sous-marin Ératosthène. Il a insisté sur l’importance de lutter contre les déchets marins et la pollution plastique, expliquant que son pays a mis sur pied un système de tri du recyclage et des déchets organiques et limite l’emploi des produits plastiques à usage unique. Chypre participe également activement à une initiative qui vise à aider le secteur des navires de croisière à mieux gérer leurs déchets. Le Ministre adjoint a ensuite appelé à s’accorder sur des mesures ciblées pour faire des transports en mer un secteur à faible émission de carbone. Il a aussi appuyé la proposition de désigner la mer Méditerranée en tant que zone de contrôle des émissions d’oxydes de soufre, appelant à son entrée en vigueur en 2025.
Mme LÍDIA DE FÁTIMA DA GRAÇA CARDOSO, Ministre de la mer, des eaux intérieures et de la pêche du Mozambique, a insisté sur la résilience des zones côtières. Elle a évoqué un plan d’action national de gestion des déchets au Mozambique, ainsi que d’autres initiatives similaires qui souffrent malheureusement du déficit de fonds. Elle a donc émis le vœu que cette conférence soit l’occasion de faire progresser la mise en œuvre de l’ODD 14, appelant notamment à élaborer un système international de financement de petits projets en rapport avec les mers et ayant le potentiel de contribuer à la lutte contre les changements climatiques.
M. ZAC GOLDSMITH, Ministre d’État de l’environnement et du Pacifique du Royaume-Uni, a considéré qu’il est essentiel de réaliser les objectifs de Paris pour donner une chance à la nature. Le sort des récifs coralliens de la planète, par exemple, dépend entièrement du respect de la limite de 1,5 degré de hausse des températures, et avec eux, l’avenir d’un quart des espèces marines et de millions de personnes parmi les communautés côtières, a-t-il précisé. C’est la raison pour laquelle le Gouvernement britannique a fait passer la nature des marges du débat mondial sur les changements climatiques au cœur de sa réponse lors de la COP26. « Et notre tâche maintenant –dans les mois qui précèdent le passage du témoin à l’Égypte, et au-delà– est de veiller à ce que les engagements pris à Glasgow soient pleinement honorés », a insisté M. Goldsmith. Pour sa part, après s’être engagé à doubler le financement international du climat au niveau national pour le porter à 11,6 milliards de livres sterling, le Royaume-Uni a consacré environ un tiers de cette somme à la préservation de la nature. Et notre Blue Planet Fund, doté de 500 millions de livres, aide certaines des communautés les plus pauvres du monde à assurer l’avenir des environnements marins dont elles dépendent, a ajouté le Ministre. En outre, il a annoncé que son gouvernement allait investir 154 millions de livres dans son nouveau programme COAST pour aider les communautés vulnérables à sauvegarder les mangroves, les écosystèmes marins et les coraux et rendre la pêche à petite échelle plus durable.
M. JOHN M. SILK, Ministre des ressources naturelles et du commerce des Îles Marshall, a appelé à une action décisive pour faire du secteur des transports un secteur à zéro émission de carbone d’ici à 2050, notamment en imposant une taxe carbone de 100 dollars/tonne en 2025. Il a indiqué que dans sa région, la pêche illicite, non déclarée et non réglementée est systématique et souvent liée à la criminalité organisée. Jusqu’à un tiers des poissons du Pacifique sont volés de nos eaux, a-t-il dénoncé, plaidant pour des partenariats technologiques pour renforcer les capacités de surveillance de son pays. Il a également appelé les partenaires étrangers à s’engager à renforcer les normes de protection des travailleurs dans le secteur de la pêche et à tenir compte du fait que les États insulaires souhaitent élaborer et renouveler les traités de pêche au bénéfice de leur propre sécurité. Il s’est aussi inquiété de l’impact des déchets plastiques dans les océans.
M. MIYAKE SHINGO, Vice-Ministre des affaires étrangères du Japon, a constaté que les océans sont confrontés à une crise mondiale, marquée par le plafonnement des prises de poissons, la diminution des espèces, l’augmentation du poids des déchets plastiques marins et la survenue plus fréquente de catastrophes naturelles liées aux océans. Afin de promouvoir l’utilisation durable des ressources halieutiques, a-t-il indiqué, le Japon travaille en étroite collaboration avec la FAO et l’organisme régional de gestion des pêches. Il fournit également une assistance utile aux pays en développement, notamment en Afrique, qu’il aide sous forme d’équipement des navires et de soutien au renforcement des capacités. La fin de la pêche illicite, non déclarée et non réglementée est une autre de ses priorités, comme en atteste la loi interdisant l’entrée sur le marché japonais des produits issus de ce type de pêche. S’agissant de la pollution plastique marine, le Vice-Ministre a rappelé que, lors du sommet du G20 de 2019, son pays a présenté sa « Vision d’Osaka pour l’océan bleu », qui vise à réduire à zéro cette pollution d’ici à 2050. À ce jour, 87 pays et régions s’y sont ralliés, a-t-il précisé, faisant également état de l’initiative « Marine », destinée à soutenir les pays en développement, y compris les PEID, pour améliorer leurs capacités de gestion des déchets. Il a ajouté que le Japon entend participer activement aux négociations intergouvernementales prévues cette année sur le projet de traité sur la pollution plastique.
M. HAM LINI VANUAROROA, Ministre des changements climatiques, de la météorologie, des géo-risques, de l’environnement, de l’énergie et des catastrophes naturelles de Vanuatu, a déclaré que les échecs à protéger les océans constituent à présent une menace. Il faut donc agir vite, avant la fin de cette décennie qui apparaît comme la dernière fenêtre d’opportunités pour sauver les océans. Il a indiqué qu’à Vanuatu, la question des récifs coralliens est critique, et que son pays compte demander à la Cour internationale de Justice (CIJ) de donner un avis juridique sur la question de la protection des océans. Le Ministre a expliqué que cette action, qui passe par un projet de résolution que le pays va présenter à l’Assemblée générale, entend renforcer le caractère juridiquement contraignant de la protection des océans. Il a par ailleurs estimé que de nombreux problèmes de surexploitation des ressources marines sont hérités du colonialisme qui ambitionnait une exploitation effrénée des ressources des pays dominés.
M. STEPHEN THOMAS, Directeur de l’Administration maritime du Guyana, a noté que les PEID et les États côtiers situés en basse altitude tels que son pays ont la tâche difficile de développer leurs économies bleues tout en atténuant les effets des changements climatiques. Le Guyana, dont la zone océanique représente plus de la moitié de son territoire, se sert également de ses forêts comme de puits de carbone, a-t-il indiqué, précisant que son gouvernement a donné la priorité au rapprochement du lien terre-océan via une croissance à faible émission de carbone. De même, a ajouté le haut fonctionnaire, le Guyana a adopté une approche stratégique à l’encontre des plastiques à usage unique afin d’aborder le problème de la pollution plastique des espaces marins. En outre, il s’emploie à adapter son secteur de la pêche au climat en protégeant ses zones de pêche, en déplaçant ses stocks de poissons, en réduisant l’empreinte carbone de sa flotte de pêche et en sensibilisant les pêcheurs à l’adaptation climatique. Au niveau international, le pays soutient les actions identifiées dans la Charte bleue du Commonwealth et a rejoint l’Alliance océanique mondiale pour soutenir la protection d’au moins 30% des océans d’ici à 2030. Il est également impliqué dans les négociations portant sur un instrument international juridiquement contraignant sur la conservation et l’utilisation durable de la diversité biologique marine dans des zones au-delà des juridictions nationales et prévoit de prendre part aux discussions en vue de la conclusion d’un instrument international juridiquement contraignant sur la pollution plastique.
Mme GRACIELA MÁRQUEZ, Directrice de l’Institut national de géographie et de statistique du Mexique, a indiqué qu’une économie océanique durable est nécessaire et urgente afin d’assurer la justice sociale et favoriser une prospérité durable pour la population. Elle a indiqué que son pays travaille à la mise en place d’actions permettant de maintenir et améliorer la santé des océans, notamment en réduisant les émissions de gaz à effet de serre, en prévenant la perte de la biodiversité, en restaurant et protégeant les écosystèmes côtiers et marins et en réduisant la pollution marine. Pour atteindre ces objectifs, le pays mise notamment sur des financements équitables. Elle a salué le travail des jeunes qui participent à cette conférence et qui ont délivré un message clair: il faut plus d’engagement, moins de discours et plus d’actions.
M. IVAN POMALEU, du Département du Premier Ministre et du Conseil exécutif national de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, s’est dit préoccupé par la détérioration de la santé des océans et l’impact de multiples facteurs de stress, qui ne feront qu’augmenter à mesure que la population mondiale continue de croître. Il a indiqué que, dans le but de protéger la santé océanique dans ses zones de juridiction nationale, son pays a adopté en 2020 un cadre intégré traitant de la gouvernance et de la gestion des océans. Ce cadre, a-t-il précisé, réaffirme l’engagement de la Papouasie-Nouvelle-Guinée à mettre en œuvre l’ODD 14 et à prendre les mesures d’adaptation et d’atténuation dont ont besoin les océans. Le pays a par ailleurs souscrit au récent accord de l’OMC visant à éliminer les subventions nuisibles à la pêche, après avoir lui-même lancé en 2021 son premier plan stratégique de la pêche 2021-2030. Cette feuille de route a pour but de permettre une gestion durable des pêcheries nationales, notamment en travaillant avec les pays voisins et les partenaires de développement pour lutter contre la pêche illégale, non déclarée et non réglementée. M. Pomaleu a également parlé d’une politique nationale de protection des zones marines, qui prévoit la conservation d’au moins 10% des zones côtières et marines, conformément à la cible 14.5 du Programme 2030. Selon lui, la Papouasie-Nouvelle-Guinée prévoit de déclarer cette année des aires marines protégées couvrant plus de 17 000 kilomètres carrés. Enfin, il a rappelé que, soucieux de lutter contre la pollution marine, son gouvernement a interdit en 2020 les sacs plastiques à usage unique, ouvrant la voie à l’interdiction totale de emballages plastiques dans le pays.
Le représentant de l’Algérie a appelé à préserver la mer Méditerranée, rappelant les initiatives nationales et internationales prises par son pays pour assurer la protection des milieux marins. Il a appelé à la mise en œuvre d’un instrument international juridiquement contraignant portant sur la gestion des ressources biologiques ne relevant pas des juridictions nationales. La mise en œuvre entière de la Convention sur le droit de la mer est le meilleur moyen de conserver et préserver les droits des peuples sur leurs ressources marines, a-t-il souligné, ajoutant que cela vaut également pour les peuples qui vivent sous domination étrangère.