Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 15 juin 2022
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Invités du point de presse
L’invité du point de presse était aujourd’hui le général Michael Beary, Chef de la Mission des Nations Unies en appui à l’Accord sur Hodeïda (MINUAAH). Il a parlé hier aux membres du Conseil de sécurité, dans le cadre de consultations officieuses.
Demain, les invités du point de presse seront le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, M. Liu Zhenmin, la Rerésentante permanente du Portugal auprès des Nations Unies, Mme Ana Paula Zacarias, et le Représentant adjoint du Kenya, M. Ndjambi Kinyungu. Ils parleront de ce qu’il faut attendre de la prochaine Conférence sur les océans, prévue du 27 juin au 1er juillet, à Lisbonne.
Femmes, paix et sécurité
Ce matin, le Secrétaire général a fait une déclaration au débat public du Conseil de sécurité sur le programme pour les femmes et la paix et la sécurité.
Il a souligné que l’égalité des sexes ouvre la voie d’une paix durable et de la prévention des conflits et pourtant, nous prenons la direction opposée.
Les conflits actuels amplifient les inégalités entre les sexes, la pauvreté et les perturbations climatiques, a-t-il dit. Il a souligné que l’égalité des femmes est une question de pouvoir et que les impasses politiques actuelles et les conflits ne sont que le dernier exemple de la manière dont le déséquilibre du pouvoir et le patriarcat nous conduisent à l’échec.
Il a exhorté les membres du Conseil à réfléchir au fait que, malgré l’accord généralisé sur la valeur des femmes à la table des négociations de paix, l’on voit toujours d’énormes lacunes dans leur participation et dans la concrétisation des promesses faites sur leur protection, leurs droits et leur dignité.
Le Secrétaire général a aussi encouragé les membres du Conseil à s’engager à renforcer le soutien aux femmes de la société civile, à la prévention des conflits et au travail de consolidation de la paix.
Norvège
Hier après-midi, le Bureau du Porte-parole a rendu publique la transcription de la conversation téléphonique que le Secrétaire général a eue avec le Premier Ministre de la Norvège, M. Jonas Gahr Støre.
Le Secrétaire général a exprimé sa profonde gratitude pour la reprise des financements visant à soutenir les organisations des Nations Unies. Il a émis l’espoir que d’autres pays suivront l’exemple de la Norvège.
Yémen
M. Hans Grundberg, Envoyé spécial pour le Yémen, a fait le point de la situation hier devant les membres du Conseil de sécurité. Il a indiqué que la trêve tient maintenant depuis deux mois et demi, ce qui semblait inimaginable au début de cette année. Il a fait observer que comme cette trêve tient sur le plan militaire, le nombre des victimes civiles a considérablement diminué. La trêve offre une occasion unique d’avancer vers la paix qui ne saurait être ratée, a souligné M. Grundberg.
Syrie
L’ONU est très attristée par la mort d’un agent humanitaire syrien, tué dans un attentat à la voiture piégée alors qu’il se rendait au travail à Bab, dans le nord d’Alep.
Cette tragédie est un rappel amer des hostilités en cours en Syrie, qui ont tué des civils et des agents humanitaires. Depuis 2020, l’on compte 23 morts parmi les agents humanitaires dans le nord-ouest de la Syrie. Le Coordonnateur humanitaire adjoint, M. Mark Cutts, a condamné l’attaque d’aujourd’hui et appelé à une enquête approfondie.
Par ailleurs, les opérations transfrontières de l’ONU à partir de la Türkiye vers la Syrie se poursuivent, aidant 2,4 millions de personnes par mois dans le nord-ouest de la Syrie. Le mois dernier, plus de 1 000 camions ont traversé le poste frontière de Bab el-Haoua, pour acheminer de la nourriture, des abris, des produits nutritionnels et médicaux.
Quelque 4,1 millions d’hommes, de femmes et d’enfants ont besoin d’une aide humanitaire cette année, dans le nord-ouest de la Syrie, contre 3,4 millions l’année dernière. La plupart de ces personnes sont des femmes et des enfants.
Soudan du Sud
Les agences humanitaires indiquent que les besoins devraient augmenter maintenant que le pays commence sa saison des pluies et que l’accès aux gens dans le besoin deviendra encore plus difficile.
Cette crainte surgit au moment où la communauté humanitaire est forcée de prendre la décision difficile de réduire son aide, compte tenu du déficit financier.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) sera contraint de réduire son aide alimentaire et n’aidera que 4,5 millions de personnes sur les 6,5 millions prévues.
À son tour, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a diminué la portée de ses plans de distribution de graines pour pouvoir se concentrer sur les personnes dans un besoin urgent.
L’Appel humanitaire pour le Soudan du Sud, qui visait la somme de 1,7 milliard de dollars, n’est financé qu’à hauteur de 26%. L’ONU encourage les donateurs à y contribuer généreusement.
Malgré cette situation, les agents humanitaires ont réussi à aider plus de 3 millions de personnes cette année. La flexibilité, qui était de mise au début de cette année pour l’affectation des fonds, est toujours nécessaire pour prévenir une détérioration dangereuse de la sécurité alimentaire.
Pour sa part, la Mission des Nations Unies (MINUSS) indique qu’elle a offert une formation sur la protection des enfants à 30 officiers supérieurs de l’Armée populaire de libération du Soudan dans l’opposition.
Dans l’État de Ouarrap, la Mission mène toujours des patrouilles aériennes dans la zone de Marial Lou. Quand le conflit intercommunautaire s’est intensifié dans la zone, l’année dernière, la Mission a installé une base temporaire et déployé des Casques bleus pour atténuer les tensions. La base est désormais fermée mais les soldats de la paix indiquent que leur présence et les efforts concertés de tous les partenaires ont contribué à stabiliser la communauté, y compris par la réouverture des écoles et des hôpitaux.
Équateur
Après les manifestations, cette semaine, l’équipe de pays des Nations Unies appelle à la paix, à l’atténuation des tensions et à la recherche d’une voie pour le dialogue.
À cet égard, l’équipe insiste sur le strict respect des garanties constitutionnelles et juridiques prévues pour les manifestations sociales et celui des règles du procès équitable applicables à toutes les personnes détenues, conformément aux normes internationales des droits de l’homme.
L’équipe appelle aussi tous les acteurs sociaux à exercer leur droit de manifester de manière pacifique, dans le cadre de l’état de droit et à préserver la coexistence sociale nécessaire pour la paix.
Journée mondiale de sensibilisation à la maltraitance des personnes âgées
La Journée mondiale est commémorée aujourd’hui sur le thème « Combattre la maltraitance des personnes âgées ». Dans un tweet, le Secrétaire général note que cette maltraitance est un problème mondial qui a un impact sur les droits, la santé et le bien-être de millions de gens dans le monde. Il appelle à un plus grand respect des droits et de la dignité des personnes âgées.
Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), chaque année, une personne de 60 ans et plus sur six vit une forme ou l’autre d’abus. Comme de nombreuses formes de violence et d’abus, le nombre de celles infligées aux personnes âgées a augmenté pendant la pandémie. Avec le vieillissement rapide de la population dans de nombreux pays, cette tendance croissante devrait malheureusement se confirmer.
Discours de haine
Le Département de la communication globale (DCG) organise une manifestation virtuelle intitulée « Combattre les discours de haine: Perspectives mondiales ». La manifestation, qui marquera la toute première Journée internationale de lutte contre les discours de haine, le 18 juin, est le septième épisode de la série de discussions intitulée « Beyond the Long Shadow: Engaging with Difficult Histories ». La manifestation va se concentrer sur les stratégies de lutte contre les discours de haine dans les campus universitaires et au-delà. Une déclaration liminaire sera faite par Mme Alice Nderitu, Conseillère spéciale de l’ONU pour la prévention du génocide, devant des universitaires et des chercheurs d’Afrique du Sud, des États-Unis, du Royaume-Uni et des Pays-Bas.
Burkina Faso
Dans une déclaration publiée aujourd’hui, le Secrétaire général condamne l’attaque odieuse perpétrée dans la nuit du 11 juin dans la ville de Seytenga, située dans la région du Sahel du Burkina Faso. L’attaque a fait de nombreux morts et provoqué la fuite d’un large segment de la population.