Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 28 janvier
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Farhan Haq, Porte-parole adjoint de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Burkina Faso
Le Secrétaire général continue de suivre de près la situation au Burkina Faso. Il prend note de la suspension du Burkina Faso par la CEDEAO -la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest- ainsi que de la décision de la CEDEAO de déployer une mission des chefs d’état-major régionaux de la défense au Burkina Faso demain, suivie d’une délégation ministérielle la semaine prochaine.
Le Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, M. Mahamat Saleh Annadif, se rendra au Burkina Faso ce week-end pour une mission de bons offices. M. Annadif se joindra également à la mission ministérielle aux côtés du Président de la CEDEAO et du Ministre des affaires étrangères du Ghana. Cette réunion se tiendra avant le sommet de la CEDEAO prévu à Accra le 3 février, pour discuter plus avant de la situation dans le pays. Le Secrétaire général continue d’appeler au calme, à la libération du Président Kaboré et d’autres responsables détenus ainsi qu’au retour à l’ordre constitutionnel au Burkina Faso.
Plus tôt dans la journée, M. Annadif a pris part au sommet virtuel spécial sur le Burkina Faso, organisé par la CEDEAO. Dans un Tweet, il a déclaré que dans ses remarques au sommet, il avait réitéré la condamnation par l’ONU des changements anticonstitutionnels de pouvoir et appelé à un retour rapide et inconditionnel à l’ordre constitutionnel au Burkina Faso.
Myanmar
Près d’un an après la prise de pouvoir au Myanmar, la Haut-Commissaire aux droits de l’homme, Mme Michelle Bachelet, a exhorté la communauté internationale à augmenter la pression sur l’armée pour qu’elle mette fin à sa campagne de violence contre la population du pays et à insister sur le rétablissement rapide d’un régime civil.
Elle a déclaré que le peuple du Myanmar –qui a payé le prix fort en vies et en libertés perdues– continue de défendre sans relâche sa démocratie.
Mme Bachelet a souligné qu’il était temps de redoubler d’efforts pour rétablir les droits humains et la démocratie au Myanmar et veiller à ce que les auteurs de violations et atteintes systémiques aux droits de l’homme soient tenus pour responsables.
Le Secrétaire général fera également une déclaration à l’occasion de la première année de la prise de pouvoir militaire au Myanmar.
Lundi, l’Envoyée spéciale du Secrétaire général pour le Myanmar, Mme Noeleen Heyzer, participera au point de presse virtuellement. Elle fera le point sur la situation dans le pays.
L’Organisation internationale du travail (OIT) a déclaré aujourd’hui qu’environ 1,6 million d’emplois ont été perdus au Myanmar au cours de l’année écoulée, ce qui aggrave les effets de la pandémie de COVID-19. Les femmes ont été disproportionnellement affectées par la perte d’heures de travail et d’emploi.
Syrie
Le Secrétaire général adjoint et Chef du Bureau de lutte contre le terrorisme, M. Vladimir Voronkov, a informé le Conseil de sécurité hier après-midi sur l’attaque que Daech a lancée la semaine dernière contre la prison de Sinaa, dans la ville de Hasaké, dans le nord-est de la Syrie. Il a déclaré que l’attaque a entraîné l’évasion d’un nombre indéterminé de prisonniers de Daech d’un établissement qui abriterait environ 3 000 combattants du groupe. Selon les estimations de l’UNICEF, près de 700 enfants se trouvaient également dans cette prison. M. Voronkov a déclaré qu’il était consterné par les informations selon lesquelles Daech aurait utilisé ces enfants comme boucliers humains.
Le Coordonnateur des secours d’urgence, M. Martin Griffiths, a également fait un exposé au Conseil et exprimé sa préoccupation au sujet des centaines d’enfants pris au piège dans le siège terrifiant de la prison à Hassaké. Il est impératif que tous les enfants soient pris en compte, évacués en lieu sûr et soutenus, a-t-il déclaré.
Alors que le pays entame sa deuxième décennie de conflit, M. Griffiths a prévenu que la communauté internationale est en train de laisser tomber le peuple syrien, jeune et vieux. Il a indiqué qu’il fallait élargir l’accès humanitaire et disposer de fonds pour des opérations humanitaires soutenues. Il faut pouvoir apporter une assistance vitale immédiate à plus de personnes et intensifier les programmes de relèvement rapide.
Yémen
Le Coordonnateur des secours d’urgence vient d’allouer 20 millions de dollars du Fonds central pour les interventions d’urgence (CERF), pour soutenir la réponse humanitaire aux personnes nouvellement déplacées à Mareb, Jaouf et Hadramawt au Yémen. Cette allocation du CERF contribuera à fournir une assistance vitale à 270 000 personnes, y compris des personnes déplacées et des communautés d’accueil, et à renforcer les capacités opérationnelles pour soutenir la réponse humanitaire, notamment le transport aérien humanitaire.
À titre de rappel, le 21 janvier, trois frappes aériennes lancées coup sur coup par la coalition dirigée par l’Arabie saoudite ont frappé un centre de détention dirigé par Ansar Allah dans la ville de Saada, dans le nord du pays, faisant des dizaines de morts.
Le personnel du Bureau des droits de l’homme des Nations Unies au Yémen s’est rendu à Saada cette semaine dans le cadre d’une mission interinstitutions à la suite des frappes aériennes du 21 janvier. Les informations recueillies brossent un tableau chaotique et désespéré après la frappe de la prison de Saada. Le Bureau des droits de l’homme s’emploie à vérifier les victimes civiles, mais jusqu’à présent, a reçu des informations selon lesquelles quelque 91 détenus auraient été tués.
Le Bureau des droits de l’homme exhorte la coalition dirigée par l’Arabie saoudite à veiller à ce que son enquête soit conforme aux normes internationales, transparente, indépendante et impartiale.
Éthiopie
Le Programme alimentaire mondial (PAM) a, aujourd’hui, une nouvelle évaluation de la sécurité alimentaire qui indique que près de 40% de la population du Tigré souffre d’un manque « extrême » de nourriture, après 15 mois de conflit.
La nouvelle évaluation dit que, dans les trois régions du nord affectées par le conflit, plus de neuf millions de personnes ont besoin d’une aide alimentaire, soit le plus grand nombre jamais vu jusqu’ici.
Au Tigré, le PAM dit que 83% de la population vit dans une insécurité alimentaire. Les familles ont épuisé tous les moyens de se nourrir.
La nouvelle évaluation dit aussi que 13% des enfants du Tigré de moins de 5 ans, toutes les femmes enceintes et celles qui allaitent sont malnutris, avec pour conséquence des grossesses difficiles, des nourrissons en sous-poids, des retards de croissance et la hausse de la mortalité maternelle.
Le PAM ajoute que cette évaluation inquiétante confirme que ce dont la population du nord de l’Éthiopie a besoin c’est d’une intensification de l’aide alimentaire et elle a en besoin maintenant.
Mozambique
Après la tempête tropicale Ana qui a frappé le pays le 24 janvier dernier, la Coordonnatrice résidente et Coordonnatrice humanitaire, Mme Myrta Kaulard, a indiqué que les lourdes pluies qui se sont abattues dans les zones du sud, très densément peuplées, se déplacent vers l’ouest du pays. Ces pluies torrentielles ont fait déborder les rivières et détruit les principales infrastructures comme l’électricité, les routes et les ponts.
Les premières évaluations montrent qu’environ 40 000 personnes ont été affectées dont 15 qui ont perdu la vie. Mais plus 500 000 personnes peuvent être affectées, selon les estimations officielles. Les services de base, tels que la santé et l’éducation, ont été perturbés.
Quelque 80% des moyens de subsistance étant liés à l’agriculture, la Coordonnatrice humanitaire se dit très préoccupée par le fait que ces graves inondations peuvent avoir un impact important sur les moyens de subsistance et la sécurité alimentaire. Elle se dit aussi préoccupée par les barrages qui ont atteint leur pleine capacité, alors que la saison des pluies et des cyclones commence à peine.
Les autorités locales répondent aux besoins avec l’aide des Nations Unies.
Tonga
Le Coordonnateur résident pour cette partie du Pacifique, M. Sanaka Samarasinha, continue de travailler avec les autorités du pays et autres parties prenantes après l’éruption volcanique massive du début de ce mois qui a affecté plus de 80 de la population.
Hier, le séisme de magnitude 6,2 n’a pas eu d’impact sur les Tonga ni sur les îles voisines.
Le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) offre un appui psychosocial aux personnes affectées par l’éruption, après avoir aussi distribué des kits d’hygiène féminine et autres articles arrivés hier par bateau en provenance de l’Australie.
Pour sa part, l’UNICEF travaille avec les autorités pour envoyer eau, kits d’assainissement et d’hygiène féminine ainsi que des manuels récréatifs et pédagogiques aux Tonga.
Les équipes de l’ONU sur le terrain indiquent que l’accès à l’eau potable, l’évacuation des cendres et la sécurité alimentaire sont les principaux problèmes. D’autres équipements de protection individuelle, dont des masques et des blouses, sont attendus de toute urgence pour assurer la sécurité dans le contexte de la COVID-19. La pandémie crée aussi d’autres problèmes, comme la coordination, puisque toute l’aide doit être mise en quarantaine trois jours avant d’être distribuée.
Colombie
En Colombie, la Mission des Nations Unies a condamné l’attaque contre son équipe locale à Puerto Nuevo, à Guaviare, qui menait une mission conjointe avec le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) et une ONG.
Les trois véhicules de la mission conjointe se dirigeaient vers la zone rurale de Guayabero pour y rencontrer les communautés quand ils ont été approchés par des individus armés qui ont fait sortir les passagers. Deux des trois véhicules ont été incendiés sur place quelques minutes plus tard mais les membres de la mission conjointe n’ont pas été touchés.
La Mission des Nations Unies réitère sa préoccupation face à la persistance des actes de violence dans les zones prioritaires de la mise en œuvre de l’Accord de paix et condamne toute tentative des groupes armés illégaux d’intimider les personnels de l’ONU et des organisations humanitaires.
L’ONU continuera à aider les Colombiens dans leurs efforts de consolider la paix dans leur pays.
Pérou
S’agissant de la mission technique de l’ONU qui aide à répondre à la marée noire ayant causé une catastrophe écologique grave, il y a deux semaines, l’équipe d’experts travaille avec les autorités pour élaborer un mécanisme propre à évaluer l’impact social et environnemental de la catastrophe. L’évaluation servira à gérer et à coordonner la réponse globale à la marée noire. Les premières informations de l’équipe permettent de classer la marée noire comme grave, selon les normes internationales.
Mécanisme COVAX / Guatemala
Hier, le Guatemala a reçu près de 700 000 doses de vaccin.
Dans le cadre de l’appui fourni par l’équipe de pays des Nations Unies au plan national de vaccination, ce dernier lot sera dédié aux jeunes âgés de 12 à 17 ans et aux mères qui allaitent.
À ce jour, le Guatemala a reçu près de 5 millions de doses par le biais du Mécanisme COVAX et les autorités ont administré au total plus de 13 millions de doses.
Tableau d’honneur
L’Algérie, l’Azerbaïdjan, Brunei Darussalam, les Émirats arabes unis, la République de Corée et le Vietnam ont payé l’intégralité de leur contribution au budget ordinaire de l’ONU pour 2022, faisant grimper le nombre des inscrits au tableau d’honneur à 37.