9174e séance - matin & après-midi
CS/15086

Moyen-Orient: impatience au Conseil de sécurité lors du débat sur la question de Palestine en l’absence prolongée de négociations de paix sérieuses

Le désespoir croissant, la colère et la tension ont de nouveau éclaté dans un cycle meurtrier de violence qu’il est de plus en plus difficile de contenir, a alerté, aujourd’hui, le Coordonnateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient.  M. Tor Wennesland a expliqué aux membres du Conseil que des décennies de violence et leurs conséquences sur les Israéliens et les Palestiniens, ainsi qu’une absence prolongée de négociations significatives et l’incapacité à résoudre les problèmes clefs qui alimentent le conflit, ont créé un terrain fertile pour cette dynamique.  La cinquantaine d’orateurs ayant pris la parole à sa suite ont en majorité appelé à la réalisation de la solution des deux États, en dénonçant pour l’heure un statu quo intenable et des positions toujours aussi crispées entre Palestiniens et Israéliens, lesquels se sont une fois encore mutuellement accusé de bloquer les perspectives de paix.

Le Conseil de sécurité, s’est impatienté la Chine comme plusieurs autres pays, doit agir avec détermination pour rétablir le peuple palestinien dans ses droits, tout en répondant aux préoccupations d’Israël.  Le Brésil a mis en garde contre le désespoir qui emporte la jeunesse palestinienne, contribuant, selon lui, à créer un vivier pour les extrémistes.  Le Coordonnateur spécial a également dit voir clairement la frustration et la colère croissantes des Palestiniens face à des décennies d’occupation israélienne.  Il a indiqué que jusqu’à présent, l’année 2022 est en passe d’être la plus meurtrière pour les Palestiniens en Cisjordanie, depuis que le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a commencé à suivre systématiquement les cas de décès de Palestiniens en 2005.  La violence a été particulièrement intense dans les provinces de Jénine et Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie.

Pour M. Wennesland, la priorité immédiate est de travailler pour calmer la situation et inverser les tendances négatives sur le terrain, grâce à des actions déterminées des deux parties, soutenues par la communauté internationale.  Et malgré la détérioration générale de la situation, il a relevé quelques évolutions positives.  Ainsi, à la fin du mois de septembre, le Président palestinien Mahmoud Abbas a appelé le Président israélien Isaac Herzog et le Ministre de la défense Benny Gantz pour marquer le nouvel an juif Rosh ha-Shanah.  Le 13 octobre, à la suite d’un dialogue entre factions organisé par le Gouvernement algérien, 14 factions palestiniennes, dont le Fatah et le Hamas, ont signé la Déclaration d’Alger dans laquelle elles conviennent, entre autres, de reconnaître l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) comme le seul représentant légitime du peuple palestinien et d’organiser des élections à la présidence de l’Autorité palestinienne, du Conseil législatif palestinien et du Conseil national palestinien.

En outre, le 27 octobre, un accord réglant leur différend frontalier maritime a été signé par les Gouvernements libanais et israélien, sous la médiation des États-Unis.  « C’est une évolution encourageante et j’espère qu’elle favorisera une plus grande stabilité dans la région », a dit M. Wennesland.  Même son de cloche pour le Liban qui a dit espérer que cela permette d’envisager des solutions sur d’autres dossiers.

Parmi ceux-ci, l’Algérie a dit soutenir la demande de l’État de Palestine à être reconnu comme un membre à part entière de l’ONU.  Une demande faite par l’Observateur de la Palestine qui a dit que si le Conseil ne peut, ou ne veut pas agir dans ce sens, ce sera alors la responsabilité de l’Assemblée générale d’appuyer le droit du peuple palestinien à l’autodétermination face à une situation d’occupation « perpétuelle ».  Il a d’ailleurs sollicité la saisine de la Cour internationale de Justice (CIJ) pour savoir s’il s’agit d’une occupation temporaire ou permanente, et si elle est de nature discriminatoire, délibérément ou pas.  Dans la même veine, le représentant de la Syrie a prévenu qu’il ferait tout pour faire respecter son droit inaliénable à récupérer le Golan syrien occupé.

Mettant ensuite en garde contre le désespoir croissant des Palestiniens qui regardent autour d’eux et ne voient qu’un mur, de l’oppression, et une annexion, le délégué palestinien a justifié la résistance à l’occupation.   Il a prévenu qu’à défaut d’une prise de décision résolue, il ne pourra qu’y avoir effusion de sang.  « Soit nous vivrons côte à côte, soit nous mourrons ensemble », a-t-il encore avancé.

Le représentant d’Israël a, quant à lui, démenti l’accusation faisant d’Israël un État colonial, arguant que les juifs vivent en Judée depuis des milliers d’années et ne sauraient coloniser leurs propres terres.  Il a rappelé que cela fera bientôt 75 ans que les Palestiniens ont rejeté le plan de partition proposé par l’ONU, qui prévoyait la création de deux États.  Il a aussi mis en garde sur le fait que ces actions font oublier le plus grand danger du Moyen-Orient, qu’est l’Iran.  Un pays qui, a-t-il noté, opprime des femmes parce qu’elles ne portent pas correctement le voile, ou qui exporte le terrorisme hors de ses frontières.  Il a estimé que l’Iran n’a jamais été aussi proche d’obtenir l’arme nucléaire et que, aujourd’hui, il procède à un carnage en Ukraine avec ses drones.  Une accusation que le délégué de l’Iran a nié, non sans taxer Israël de « régime terroriste ».

Le délégué israélien a ensuite accusé le système onusien de prendre fait et cause pour les Palestiniens, notamment par l’adoption annuelle de résolutions contre Israël.  Une position confirmée par les États-Unis pour qui ces résolutions se concentrant sur Israël ne reflètent pas la réalité sur le terrain.  Comme l’ont demandé certains orateurs, le Mexique a appelé les autorités israéliennes à traduire en justice les responsables d’attaques contre des civils.  La Jordanie a promis de tout faire pour protéger les lieux saints et préserver leur statut qui est menacé par les actions d’Israël.  Au nom des pays du Conseil de coopération du Golfe, l’Arabie saoudite a demandé qu’Israël cesse de vouloir modifier la composition démographique de la ville.  Pour sa part, la Ligue des États arabes a jugé nécessaire que le Conseil réévalue la façon dont il traite le problème palestinien.

Enfin, la situation financière critique de l’UNRWA a suscité l’émoi de la Norvège comme d’autres États qui ont insisté sur son rôle majeur pour l’assistance aux Palestiniens.  L’Union européenne a demandé à Israël de s’abstenir de toute action qui empêcherait les ONG palestiniennes de poursuivre leur travail en matière de droits humains, d’aide humanitaire et de développement dans les territoires palestiniens occupés. 

LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT Y COMPRIS LA QUESTION PALESTINIENNE

Déclarations

M. TOR WENNESLAND, Coordonnateur spécial pour le processus de paix au Moyen Orient, a déclaré que la Cisjordanie occupée est prise dans une spirale descendante.  Trop de personnes, majoritairement palestiniennes, ont été tuées et blessées dans la violence quotidienne.  Le désespoir croissant, la colère et la tension ont de nouveau éclaté dans un cycle meurtrier de violence qu’il est de plus en plus difficile de contenir.  Des décennies de violence et leurs conséquences sur les Israéliens et les Palestiniens, ainsi qu’une absence prolongée de négociations significatives et l’incapacité à résoudre les problèmes clefs qui alimentent le conflit, ont créé un terrain fertile pour cette dynamique.

Il a aussi dit avoir lancé un message clair aux responsables palestiniens en Cisjordanie et à Gaza, ainsi qu’aux responsables israéliens et à la communauté internationale: la priorité immédiate est de travailler pour calmer la situation et inverser les tendances négatives sur le terrain.  Cela exigera des actions déterminées des deux parties, soutenues par la communauté internationale.  Pourtant, cela ne peut pas être le but lui-même.  Des efforts sont également nécessaires de toute urgence pour autonomiser et renforcer l’Autorité palestinienne et progresser vers un retour à un processus politique.  Un échec à mettre en œuvre des stratégies pour traiter à la fois les symptômes et les causes profondes de l’escalade violente ne fera qu’aggraver une situation déjà explosive, a-t-il dit.

M. Wennesland a ensuite indiqué que, jusqu’à présent, l’année 2022 est en passe d’être la plus meurtrière pour les Palestiniens en Cisjordanie, depuis que le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a commencé à suivre systématiquement les cas de décès de Palestiniens en 2005.  La violence a été particulièrement intense dans les provinces de Jénine et de Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie.  À Jénine, 10 Palestiniens, dont 2 enfants, ont été tués par les Forces de sécurité israéliennes, tandis qu’à Naplouse, 8 Palestiniens ont été tués.  La violence et les provocations liées aux colons ont également augmenté, contribuant à la dynamique d’escalade de la violence en Cisjordanie occupée.  « Je réitère que les auteurs de tous les actes de violence doivent être tenus pour responsables et que les Forces de sécurité doivent faire preuve d’un maximum de retenue et n’utiliser la force létale que lorsque cela est strictement inévitable afin de protéger la vie », a-t-il dit.

Le Coordonnateur spécial a aussi indiqué qu’au cours de la période considérée, les autorités israéliennes ont démoli, saisi ou forcé les propriétaires à démolir 38 structures appartenant à des Palestiniens dans la zone C et 3 à Jérusalem-Est, déplaçant 81 Palestiniens, dont 26 femmes et 47 enfants.  Les démolitions ont été exécutées au motif d’un défaut de permis de construire qui auraient dû être délivrés par Israël, mais qui sont presque impossibles à obtenir pour les Palestiniens.  M. Wennesland a appelé les autorités israéliennes à mettre fin au déplacement et à l’expulsion des Palestiniens et à approuver des plans supplémentaires qui permettraient aux Palestiniens de construire légalement et de répondre à leurs besoins de développement.

Poursuivant, M. Wennesland a déclaré que, malgré la détérioration générale de la situation, quelques évolutions positives sont intervenues.  Fin septembre, le Président palestinien Mahmoud Abbas a appelé le Président israélien Isaac Herzog et le Ministre de la défense Benny Gantz pour marquer le nouvel an juif Roch Hachana.  Le 13 octobre, à la suite d’un dialogue entre factions organisé par le Gouvernement algérien, 14 factions palestiniennes, dont le Fatah et le Hamas, ont signé la Déclaration d’Alger dans laquelle les factions conviennent, entre autres, de reconnaître l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) comme le seul représentant légitime du peuple palestinien et d’organiser des élections à la présidence de l’Autorité palestinienne, du Conseil législatif palestinien et du Conseil national palestinien.

En ce qui concerne la bande de Gaza, Israël a augmenté de quelque 1 300 le nombre de permis délivrés aux Palestiniens de Gaza pour travailler ou faire des affaires en Israël, portant le total à plus de 16 000.  Le volume d’importations via la porte Salah ad-Din a atteint le niveau le plus élevé depuis le début de ses opérations en février 2018, en grande partie en raison de projets de construction financés par l’Égypte avec plus de 5 000 camions entrant à Gaza, tandis que les exportations de Gaza via le point de passage de Kerem Shalom vers Israël ont augmenté de 26%.

En Cisjordanie, a poursuivi le Coordonnateur spécial, les autorités israéliennes ont commencé à mettre en œuvre une phase pilote de nouvelles réglementations régissant l’entrée de certains détenteurs de passeports étrangers en Cisjordanie.  Les nouveaux règlements ont été publiés dans le cadre d’une requête soumise à la Haute Cour de Justice et sont beaucoup plus détaillés et spécifiques que ceux utilisés par le passé.  Dans le Golan, le cessez-le-feu entre Israël et la Syrie a été généralement maintenu malgré plusieurs violations de l’Accord de 1974 sur le désengagement des forces par les deux parties.  Le 27 octobre, un accord réglant leur différend frontalier maritime a été signé par les Gouvernements libanais et israélien, sous la médiation des États-Unis.  « C’est une évolution encourageante et j’espère qu’elle favorisera une plus grande stabilité dans la région. »

Concluant, M. Wennesland a dit qu’à moins que les problèmes politiques fondamentaux ne soient résolus, la méfiance et l’hostilité profondément enracinées continueront de croître.  Il a dit voir clairement la frustration et la colère croissantes des Palestiniens face à des décennies d’occupation israélienne.  L’Autorité palestinienne a besoin de toute urgence d’un soutien économique et d’un espace politique pour exercer pleinement son autorité, y compris en matière de sécurité, dans les zones sous son contrôle, a-t-il conclu.

M. RIYAD H. MANSOUR, Observateur permanent de l’État de Palestine, a déclaré que « notre peuple, nos enfants et nos jeunes sont tués et qu’ils ne mourront pas en vain ».  La suite est de votre responsabilité, a-t-il ajouté, insistant sur le principe de responsabilité partagée.  « Nous n’épargnons aucun effort pour démontrer qu’une voie pacifique existe.  Comment expliquer à notre peuple qu’après 75 ans de Naqba, ils doivent encore attendre leur liberté? »  L’Observateur permanent a déploré que, des dizaines d’années après la solution des deux États, cela n’est toujours pas reflété dans les faits puisque l’État de Palestine n’existe toujours pas.  Il a prévenu que le temps manque et qu’il est indispensable de prendre la bonne décision politique, juridique et morale.  La reconnaissance de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) par les Européens et les Américains avait été une décision déterminante, a-t-il rappelé.  Il a souligné que les Palestiniens ont frappé aux portes et n’ont jamais demandé des armes mais une protection pour leur peuple.  Israël tue, mutile, déplace, expulse, humilie et se demande ensuite ce qui fait que les jeunes palestiniens se sont transformés en « Lions ».  Il a invité à se mettre à la place des Palestiniens, en haillons à présent, avec leurs terres expropriées et leurs maisons détruites.  « Soit nous vivrons côte à côte soit nous mourrons ensemble. »  Le délégué a exhorté la communauté internationale: « Aidez-nous à vivre! »  Il s’est ensuite interrogé sur là où commence le droit des Palestiniens à la sécurité, réclamant pour ceux-ci le droit de se défendre.

L’Observateur permanent a interpellé les membres du Conseil, rappelant que la situation sur le terrain s’écarte de leurs résolutions et de l’objectif commun de la solution des deux États.  Ne craignez pas le mot « apartheid », mais plutôt ce que ce mot signifie pour les Palestiniens, leur a-t-il lancé.  Il a rappelé que le rôle du Conseil consiste à veiller à ce que les États optent pour cette solution et aillent de l’avant.  Si le Conseil ne peut, ou ne veut pas, agir dans ce sens, ce sera alors la responsabilité de l’Assemblée générale d’appuyer le droit du peuple palestinien à l’autodétermination face à une situation d’occupation « perpétuelle », a-t-il interjeté, en répétant cet adjectif.  L’occupation étrangère est le crime international suprême, a-t-il déclaré.  Il a sollicité la saisine de la Cour internationale de Justice (CIJ) pour savoir s’il s’agit d’une occupation temporaire ou permanente, et si elle est de nature discriminatoire, délibérément ou pas.  Si le Conseil ne peut répondre à cette question alors allons devant la CIJ, a-t-il préconisé.  Mettant en garde contre le désespoir croissant des Palestiniens qui regardent autour d’eux et ne voient qu’un mur, de l’oppression, et une annexion, il a justifié la résistance à l’occupation.  « Vous, le Conseil de sécurité, avez-vous le courage de résister à l’occupation »? a-t-il demandé, en voulant savoir ce que cet organe attend alors qu’après 75 ans, les Palestiniens ont usé leur patience.  Il a prévenu qu’à défaut d’une prise de décision résolue, il ne pourra qu’y avoir effusion de sang.

M. GILAD MENASHE ERDAN (Israël) a parlé de « mensonges sur l’oppression » et de « fiction de la part des Palestiniens ».  Il a donc appelé les membres du Conseil à regarder les faits sur le terrain.  Il a démenti l’accusation faisant d’Israël un État colonial, puisque les juifs vivent en Judée depuis des milliers d’années et ne sauraient coloniser leurs propres terres.  Il a rappelé que cela fera bientôt 75 ans que les Palestiniens ont rejeté le plan de partition proposé par l’ONU et qui prévoyait la création de deux États.  Il s’est souvenu qu’un camp avait accepté ce plan, tandis que l’autre l’avait rejeté et créé la guerre.  Il a accusé l’Autorité palestinienne d’investir davantage dans la violence que dans le bien-être de son peuple.  Il l’a aussi accusée de chanter les louanges des terroristes dans les rues de Naplouse et de Jénine, tout en jouant à la victime au Conseil de sécurité.  Selon le délégué, les Palestiniens ont rejeté tout plan de paix qui leur était proposé.  Il a relevé que la paix ne peut être réalisée que grâce à des négociations directes et par le biais de concessions mutuelles.  Le délégué israélien a ensuite accusé le système onusien de prendre fait et cause pour les Palestiniens, notamment par l’adoption annuelle de résolutions contre Israël.  Le fait d’accuser exclusivement l’État juif laisse croire que les Palestiniens ne doivent faire aucune concession, a—t-il dénoncé, expliquant que cela rend la paix impossible.  Pour le délégué, ce sont ces actions du système onusien qui contribuent à perpétuer le conflit.  Il a aussi mis en garde sur le fait que ces actions font oublier le plus grand danger du Moyen-Orient, qu’est l’Iran.

Aujourd’hui, la menace iranienne ne pourrait être plus manifeste, a-t-il assuré, regrettant qu’au lieu d’en parler, « aujourd’hui on discute encore d’Israël ».  Il a relevé que ceux qui souffrent le plus de « la terreur de l’Ayatollah », c’est le peuple iranien.  Il a évoqué des femmes opprimées parce qu’elles ne portent pas correctement le voile.  Il a aussi dénoncé le fait que des centaines de gens meurent en manifestant en Iran, y compris des enfants et des femmes, alors que des milliers d’autres sont arrêtés et torturés.  De même, l’Iran, a-t-il poursuivi, exporte le terrorisme hors de ses frontières et les sanctions économiques ne dissuadent pas « ces assoiffés de sang ».  Il a en outre accusé l’Iran de verser des milliards de dollars à ses groupes affiliés dans la région, affirmant aussi que ses gardiens de la révolution ont récemment lancé des attaques contre les Kurdes en Syrie.  Il a estimé que l’Iran n’a jamais été aussi proche d’obtenir l’arme nucléaire et qu’il vise plus haut, comme le laisse voir la récente attaque de l’infrastructure cybernétique de l’Albanie.  Et, aujourd’hui, l’Iran procède à un carnage en Ukraine avec les drones qui sont utilisés désormais en Europe, alors que l’ayatollah nie les faits, a encore dénoncé le représentant.  Seule une menace militaire crédible peut permettre d’éviter de voir un Iran nucléaire, a-t-il conclu.

Mme LINDA THOMAS-GREENFIELD (États-Unis) a souligné que cette année sera probablement la plus mortelle pour les Palestiniens en Cisjordanie depuis 2006.  Elle a exhorté les autorités israéliennes et palestiniennes à ne ménager aucun effort pour prévenir de telles violences et à s’abstenir de mesures qui pourraient saper la coopération.  Les deux peuples méritent de jouir de la dignité, de liberté et de justice, a lancé Mme Thomas-Greenfield, exhortant Israël à consacrer toute son énergie à enquêter sur les attaques contre les Palestiniens.  La représentante a estimé par ailleurs qu’un nombre disproportionné de résolutions se concentrent sur Israël et ne reflètent pas la réalité sur le terrain, puisqu’il existe d’autres possibilités de coopération et de normalisation.  Dans le même temps, le peuple palestinien a besoin d’espoir et de perspectives politiques, il faut donc réfléchir ensemble à la meilleure façon de promouvoir la cause de la paix et insister sur les progrès réalisés, a suggéré la représentante, prenant exemple sur la récente délimitation maritime permanente entre Israël et le Liban qui ouvre la voie à une région stable et prospère.  Cet accord historique montre la stratégie du Président Biden pour le Moyen-Orient grâce à la diplomatie et à la coopération, a-t-elle fait valoir.  Elle a misé sur l’élan donné par ces initiatives pour contribuer à trouver une solution de paix négociée à deux États.  Les États-Unis jugent essentiel qu’Israël et la Palestine s’abstiennent de toute mesure unilatérale risquant de saper une telle stratégie, a-t-elle déclaré, avant de mettre en garde que les progrès ne seront pas chose aisée et nécessiteront courage et patience, mais c’est la seule voie possible pour parvenir à la paix.

Mme CAROLYN ABENA ANIMA OPPONG-NTIRI (Ghana) a pris note des tentatives diplomatiques audacieuses déployées par Israël pour améliorer ses relations avec ses voisins et d’autres pays du Moyen-Orient.  Elle a salué l’accord historique conclu avec le Liban pour réglementer les droits sur les réserves de gaz le long de leur frontière maritime commune, ainsi que les efforts des États-Unis qui ont contribué à cette initiative.  Toutefois, la représentante a déploré l’intensification de la violence entre Israéliens et Palestiniens dans le nord de la Cisjordanie qui a été marquée par des opérations israéliennes suite à une vague d’attaques meurtrières contre des Israéliens.  Elle a appelé les parties à prévenir les actes de violence contre les civils.  Rappelant qu’Israël allait connaître sa troisième élection en trois ans et demi, la déléguée s’est dite convaincue que la solution des deux États continuera à être défendue par la communauté internationale.  Elle a indiqué que l’insécurité croissante dans la région du Moyen-Orient n’est pas de bon augure pour une résolution pacifique du conflit et a appelé les parties à s’abstenir de toute action unilatérale susceptible d’aggraver les tensions.

Mme CAÍT MORAN (Irlande) a appelé Israël à remplir ses obligations internationales en tant que Puissance occupante.  Elle a dit apprécier l’engagement pris par le Premier Ministre israélien devant l’Assemblée générale en faveur de la solution des deux États.  Il est maintenant temps de mettre cette solution à l’œuvre, a-t-elle insisté.  Après avoir condamné le meurtre de deux soldats israéliens, la représentante a dit rester attachée à la neutralité des lieux saints, tout comme au retour des réfugiés palestiniens.  Elle a salué en outre l’accord récemment signé entre Israël et le Liban visant à régler leur différend maritime.

M. VASSILY A. NEBENZIA (Fédération de Russie) a estimé que la déclaration de M. Mansour ne laissera personne impassible.  Le moment est venu pour le Conseil de prendre des mesures tendant à l’amélioration d’une situation intenable.  Pratiquement, chaque jour on entend des informations sur le décès de Palestiniens aux mains des Forces israéliennes, comme il y a aussi des victimes parmi les Israéliens, a relevé le délégué.  Il a dénoncé les agissements d’Israël résultant, selon lui, de la stagnation depuis de nombreuses années dans la prise de décision internationale.  Il en a rejeté la responsabilité sur les pays européens et les États-Unis.  Une solution durable n’est possible qu’avec l’établissement d’un État palestinien, et toute autre solution alternative serait inadmissible, a-t-il insisté.  Pour sortir de ce cercle vicieux, il a exhorté à la reprise immédiate des négociations entre Palestiniens et Israéliens, en résolvant au passage des questions comme le statut des réfugiés et la distribution équitable de l’eau.  Le représentant a ensuite rejeté le contenu de la déclaration d’Israël faisant référence à l’utilisation par la Russie de drones iraniens en Ukraine.

Mme BARBARA WOODWARD (Royaume-Uni) s’est dite alarmée par le nombre de Palestiniens tués, dont six mineurs ce mois-ci, par les Forces de sécurité israéliennes en Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est.  Elle a appelé à des enquêtes transparentes et complètes.  Elle a aussi noté que deux membres des Forces de défense israéliennes ont malheureusement perdu la vie ce mois-ci, après avoir été abattus par des Palestiniens.  Nous réitérons notre appel à toutes les parties pour qu’elles prennent des mesures immédiates afin de réduire des tensions, a—t-elle plaidé, avant de souligner l’importance d’assurer l’accès de l’aide humanitaire, y compris dans les camps de réfugiés palestiniens.  Des mesures supplémentaires doivent également être prises pour lutter contre la violence des colons, a-t-elle souhaité, appelant le Gouvernement israélien à mettre fin à la culture de l’impunité et traduire les responsables en justice.  Elle a ensuite encouragé les efforts pour améliorer la situation financière grave de l’UNRWA qui menace sa capacité à fournir des services vitaux.

Pour M. FERIT HOXHA (Albanie), la violence et ses conséquences restent une grave menace pour les perspectives de paix, raison pour laquelle il est indispensable d’appuyer tous les efforts pour éviter l’escalade.  Sans espoir, nous sommes condamnés à assister à cette spirale de violence entre Israël et la Palestine, a lancé le représentant.  Il a appelé les deux parties à s’abstenir de toute mesure unilatérale susceptible d’accroître les tensions et a réitéré son appui à une solution des deux États, avec Jérusalem-Est pour capitale.  La réconciliation et l’unité entre les deux peuples peuvent ouvrir la voie à la paix et la prospérité pour les deux nations, a estimé M. Hoxha, citant l’accord maritime entre Israël et le Liban comme un clair exemple des résultats enregistrés par la diplomatie et le dialogue.  Des comportements transgressifs sont inacceptables, a-t-il poursuivi, comme les tirs de roquettes par le Hamas.  Il a également condamné le rôle déstabilisateur de l’Iran dans la région et les mesures répressives du régime iranien contre sa population.  Il a déploré l’augmentation des discours de haine, notamment de l’antisémitisme.

M. GENG SHUANG (Chine) a souligné que la situation actuelle montre l’importance de parvenir à un accord garantissant la sécurité collective.  Israël et la Palestine, a-t-il souligné, sont et resteront voisins.  Ils ne doivent donc épargner aucun effort désamorcer les tensions.  Il a attiré l’attention sur la situation en Cisjordanie où plus de 1 200 Palestiniens risquent d’être expulsés et a appelé Israël à renoncer à sa politique de colonisation.  La situation actuelle, a insisté le représentant, montre qu’il est urgent de progresser vers la solution des deux États, car après plus de 70 ans, le statu quo n’est plus viable.  Le Conseil de sécurité, s’est-il impatienté, doit agir avec détermination pour rétablir le peuple palestinien dans ses droits, tout en répondant aux préoccupations d’Israël.  Le représentant s’est félicité de la réconciliation intrapalestinienne consacrée dans les Accords d’Alger et a réitéré l’appui de son pays à la création d’un État palestinien indépendant sur la base des frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes, a fait observer Mme NATHALIE BROADHURST ESTIVAL (France), en relevant que depuis le début de cette année 2022, plus de 120 Palestiniens et 20 Israéliens ont tués et beaucoup d’autres, blessés.  Le niveau des tensions et le risque d’une nouvelle escalade exigent de toutes les parties qu’elles réfléchissent aux conséquences de leurs actes.  La représentante les a appelées à éviter les provocations et les mesures unilatérales, dans l’intérêt de tous.  La France, a-t-elle dit, ne transigera jamais sur la sécurité d’Israël et elle condamne toute attaque contre son territoire ou ses ressortissants.

L’une des causes profondes de ce regain de violence, a poursuivi la représentante, c’est la poursuite de la politique de colonisation, illégale au regard du droit international, qui compromet un règlement politique du conflit israélo-palestinien et qui met en péril la possibilité d’une solution à deux États.  Elle a donc fermement condamné l’avancement des plans d’extension, de création de colonies, et notamment dans la zone E1, les évictions de familles palestiniennes et les démolitions qui constituent des violations de la IVe Convention de Genève, a déclaré la déléguée.  La représentante a réitéré l’appui de son pays à la solution des deux États, ayant tous deux Jérusalem pour capitale.  Il s’agit, a-t-elle estimé, de la seule solution qui réponde aux aspirations légitimes des peuples israélien et palestinien à la paix et à la sécurité.  Face à l’urgence et à la gravité de la situation en Cisjordanie, le Conseil se doit d’agir en appelant unanimement à la désescalade, afin d’éviter toute nouvelle spirale meurtrière.  Pour cela, il faut restaurer un horizon politique crédible pour désamorcer les tensions, a conclu la représentante.

Mme AMEIRAH OBAID MOHAMED OBAID ALHEFEITI (Émirats arabes unis) a indiqué que, malgré les appels répétés aux membres du Conseil, ces derniers temps, l’on voit une flambée des violences qui alimente la colère.  Elle a appelé à la reprise de négociations sérieuses sur la création d’un État palestinien indépendant et souverain.  Pour ce faire, a-t-elle poursuivi, il est impératif de faire cesser toutes les pratiques illégales dans le Territoire palestinien occupé.  Compte tenu du nombre de morts et blessés, elle a mis l’accent sur la protection des civils, en particulier les enfants dont un, le petit Ryan Suleiman, est mort à la fin du mois de septembre.  Elle a souligné le rôle important de la Jordanie et de sa tutelle sur les lieux de culte à Jérusalem.  Elle a aussi salué l’Algérie pour avoir facilité la conférence ayant conduit à l’adoption de la Déclaration d’Alger et l’Égypte, pour son rôle de médiateur.

Mme MONA JUUL (Norvège) a exhorté tous les acteurs à éviter les actes et rhétoriques pouvant contribuer à une nouvelle escalade.  Elle s’est dite particulièrement préoccupée par l’utilisation accrue de balles réelles.  Elle a condamné toutes les violences contre les civils, y compris tous les actes de terrorisme.  De tels incidents devraient faire l’objet d’une enquête indépendante, conformément aux normes internationales, a-t-elle rappelé.  La déléguée a appelé les autorités israéliennes à respecter le droit international et à adhérer aux normes relatives à la justice pour mineurs, y compris le recours à la détention comme dernier recours, et pour une période la plus courte possible.  La représentante a appelé les factions palestiniennes à s’unir sous une seule direction et à s’engager en faveur de la solution des deux États et la paix.  L’unité et les élections palestiniennes sont essentielles pour asseoir la légitimité de l’Autorité palestinienne, a-t-elle argué.  Elle s’est également dite inquiète de la situation financière récurrente de l’UNRWA et a conclu en saluant l’accord historique sur la frontière maritime entre Israël et le Liban.

Mme EVA NTHOKI (Kenya) s’est inquiétée de l’aggravation des tensions, de l’intensification des opérations militaires et du renforcement des restrictions au mouvement des populations en Cisjordanie.  La médiation et les efforts de désescalade des autorités religieuses des deux camps restent essentiels, a estimé la représentante.  Elle a appelé le Conseil à sortir de sa « léthargie » et à analyser en profondeur les retombées de la situation sur le maintien de la paix et de la sécurité régionales.  L’engagement en faveur d’un État palestinien indépendant, souverain et viable exige qu’Israël, a-t-elle martelé, mette immédiatement et totalement fin à ses activités de colonisation.  Mme Nthoki a aussi espéré que la Déclaration d’Alger du 13 octobre 2022, signée par 14 factions palestiniennes, se traduira par une réconciliation véritable et ouvrira la voie à des élections pour établir un gouvernement d’unité nationale.

M. JUAN GÓMEZ ROBLEDO VERDUZCO (Mexique) a noté avec inquiétude la précarité extrême et le risque de conflagration majeure en Cisjordanie, avec des répercussions à Gaza et dans toute la région.  Il a rappelé que cette année a été la plus violente depuis 2006, plus de 100 Palestiniens ayant perdu la vie, dont 26 enfants, mais aussi plus de 20 Israéliens.  Le représentant a déploré les restrictions d’accès à Naplouse qui ont gravement perturbé la vie de plus de 200 000 personnes, jugeant urgent d’assurer l’entrée immédiate et sans entrave du personnel et de l’aide humanitaire.  En outre, les installations de colons autour de Naplouse peuvent conduire à de nouvelles manifestations et confrontations, a-t-il mis en garde.  Le délégué a demandé aux dirigeants de s’abstenir de toute provocation et aux autorités israéliennes de traduire en justice les responsables d’attaques contre des civils.

Rappelant avoir toujours reconnu le droit d’Israël à l’autodéfense, le délégué a renouvelé son appel aux Forces de sécurité israéliennes pour qu’elles respectent les principes de nécessité, de proportionnalité et de distinction.  Il a demandé que soient facilitées les visites de la Commission internationale indépendante chargée d’enquêter dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et en Israël.  Il a réitéré son soutien à un processus politique menant à une solution des deux États, y compris la préservation du statut spécial de Jérusalem, conformément aux résolutions des Nations Unies.  Il a fait savoir que le Mexique prévoit d’apporter une contribution financière volontaire à l’UNRWA cette année.  Enfin, le délégué s’est félicité de la Déclaration d’Alger, signée par 14 factions palestiniennes, et a salué l’accord entre Israël et le Liban sur leur frontière maritime.

M. JOÃO GENÉSIO DE ALMEIDA FILHO (Brésil) a appelé les dirigeants politiques des deux bords à agir de bonne foi et à faire en sorte que la situation ne dégénère.  Nous ne pouvons risquer davantage d’escalade, a dit le représentant, jugeant aussi qu’il ne devrait plus être nécessaire de rappeler aux parties leurs responsabilités au titre du droit international, notamment celui de respecter le statu quo sur les lieux saints.  Le représentant a également mis en garde contre le désespoir qui emplit la jeunesse palestinienne, contribuant, selon lui, à créer un vivier pour les extrémistes.  S’exprimant sur la situation humanitaire, il a souligné la nécessité de soutenir et de financer l’UNRWA, car les enfants ne sauraient payer le prix fort du conflit.  Il a enfin salué l’accord historique passé entre Israël et le Liban délimitant leur frontière maritime.

M. RAVINDRA RAGUTTAHALLI (Inde) a salué l’accord récent entre Israël et le Liban sur la démarcation de leur frontière maritime, jalon positif vers la paix et la stabilité dans la région.  Il s’est félicité du rôle constructif joué par la France et les États-Unis dans le processus de négociations à cet égard, notant également que le mois dernier marquait le deuxième anniversaire des Accords d’Abraham.  Il a aussi mentionné qu’en juillet dernier, les Premiers Ministres de l’Inde, d’Israël et les Présidents américain et émirien avaient convenu d’accroître l’investissement dans six domaines clefs: eau, énergie, transports, espace, santé et sécurité alimentaire.  Depuis lors, ils s’emploient à la mise en œuvre de projets en matière de sécurité énergétique et alimentaire, et de croissance économique en Asie occidentale et du Sud.

Après avoir appuyé la pleine normalisation des relations entre Israël avec les Émirats arabes unis, le Maroc, Bahreïn, et le Soudan, le représentant a espéré que cette nouvelle évolution régionale donnera un élan au processus de paix au Moyen Orient.  Il a encouragé Israël et la Palestine de reprendre les négociations pour régler le statut final, tout en exhortant l’ONU et la communauté internationale à favoriser leur relance.  Le seul moyen de parvenir à une paix durable réside dans la solution des deux États obtenue par des négociations directes en prenant en considération les aspirations légitimes des Palestiniens à un État ainsi que les préoccupations légitimes d’Israël pour sa sécurité.  Il a enfin exhorté les deux parties à briser le cycle actuel de violence avertissant du risque d’une spirale incontrôlable.

M. MICHEL XAVIER BIANG (Gabon) a fait remarquer que les activités de colonisation, l’expansion des colonies, les expulsions et démolitions des logements palestiniens qui perdurent ne sont pas de nature à apaiser les frustrations et crispations sur le terrain.  « Nous lançons un appel à la retenue et à la désescalade tout en soulignant l’exigence de respecter le droit international, d’assurer la protection des droits du peuple palestinien, tout en garantissant la sécurité d’Israël. »  Il a également réitéré son appel en faveur du financement de l’UNRWA, afin de garantir l’action stabilisatrice de cette agence au moment où elle a le plus besoin de restaurer ses capacités opérationnelles.  Le délégué a également appelé à la levée totale du blocus de Gaza par Israël conformément à la résolution 1860 (2009).  Il a terminé en réaffirmant l’attachement du Gabon à la solution des deux États, un État palestinien coexistant avec l’État d’Israël, vivant en paix et en sécurité le long de frontières sûres et reconnues sur la base des lignes de 1967, avec Jérusalem pour capitale.  Pour y parvenir, il a appelé les parties à reprendre les négociations de bonne foi, en vue du rétablissement de la confiance, et de donner une chance aux aspirations des peuples palestinien et israélien à vivre en paix.

M. PÉTER SZIJJÁRTÓ, Ministre des affaires étrangères et du commerce de la Hongrie, a attiré l’attention sur le fait que plus il y a de conflits régionaux, plus le risque est élevé d’aboutir à une guerre mondiale.  La guerre en Ukraine exige de nous la fin de tous les conflits en cours dans le monde.  Le Moyen-Orient, s’est-il expliqué, a de tout temps été une source de menaces à la sécurité, ce qui a une incidence directe en Europe, s’agissant, en particulier, du terrorisme et des migrations massives et clandestines.  Saluant les Accords d’Abraham, le Ministre a félicité le Président Donald Trump et son Conseiller, M. Jared Kushner, pour avoir facilité la reprise de liens pacifiques au Moyen-Orient.  Inspirons de ces efforts pour la situation en Ukraine et prenons les Accords d’Abraham comme un bon exemple des négociations de paix, a encouragé le Ministre, en espérant que la rhétorique belliqueuse laissera la place à une rhétorique pacifique pour régler la grave situation sécuritaire en Europe.

Mme JEANNE MRAD (Liban) a déploré que la réalisation de la paix au Moyen-Orient semble de plus en plus difficile à mettre en œuvre.  Elle a dénoncé les politiques d’Israël de division, en particulier à Jérusalem-Est, de colonisation et d’expulsion, qui aggravent l’impasse du processus visant à une solution des deux États.  Seules les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité peuvent être la base d’un règlement politique du conflit, a-t-elle affirmé, avant d’appeler la communauté internationale à faire pression sur Israël pour revenir à la table des négociations.  En outre, elle a noté avec préoccupation que toutes les situations de conflit ne reçoivent pas la même attention au Conseil.  Par ailleurs, elle a prévenu que l’absence de financement de l’UNRWA risque de mettre à mal la situation des Palestiniens récipiendaires, y compris ceux qui vivent au Liban.  Elle a exhorté les État Membres à garantir son financement par le biais du budget ordinaire de l’ONU.

La présence de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) dans la désescalade reste important, a poursuivi la représentante.  Elle a déclaré rester attachée à la résolution 1701 (2006) du Conseil, qui est la mère de toutes les résolutions concernant la FINUL.  Elle a demandé à Israël de s’abstenir de toute violation de son espace aérien et de tout acte visant à mettre à mal l’action de la FINUL.  Enfin, elle a souligné que le 27 octobre, le Liban a signé un accord à l’ONU sur ses frontières maritimes du sud avec Israël et a émis l’espoir que cela pourra permettre d’envisager des solutions sur d’autres dossiers.

M. OSAMA MAHMOUD ABDELKHALEK MAHMOUD (Égypte) a constaté que l’année 2022 est la plus sanglante depuis 2006 à cause de la violence constante des forces occupantes et des colons israéliens, à laquelle s’ajoute une série d’exactions comme les destructions des biens et des maisons, l’établissement de nouvelles colonies de peuplement, les détentions administratives, sans compter le siège de la ville de Gaza, toutes répertoriées et documentées dans une série de rapports dont le dernier est celui de la Rapporteuse spéciale sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967.  Il a ajouté que l’Égypte ne ménage aucun effort pour prévenir toute escalade de la violence et épargner des vies palestiniennes, tout en exprimant sa crainte que la violence actuelle risque de conduire à une situation incontrôlable.  D’où l’urgence, a-t-il plaidé, de mettre fin aux exactions de la part des forces israéliennes et des colons, ainsi que d’agir en faveur de la protection internationale du peuple palestinien, ainsi qu’à la mise en œuvre de toutes les recommandations issues de la Réunion ministérielle du comité de coordination d’appui au peuple palestinien qui s’est tenue en septembre.  Il a souligné qu’à l’occasion de cette réunion, l’Égypte a appelé à ce que l’économie palestinienne cesse d’être tributaire d’Israël, ainsi qu’au renouvellement du mandat de l’UNRWA sans aucune modification.

Pour mon pays, a souligné Mme KATHERINE ANAS AHMAD AL-HALIQUE (Jordanie), la question de Palestine est une question centrale en ce qu’il n’est pas possible de réaliser une paix globale et juste ni d’assurer la sécurité et la stabilité dans la région et au-delà sans la création d’un État palestinien indépendant et souverain, dans les frontières du 4 juin 1977 et avec Jérusalem-Eest comme capitale.  La représentante a appelé à des efforts concertés, au niveau international, pour ouvrir un réel horizon politique qui permettra la reprise de négociations sérieuses sur la solution des deux États.  Condamnant la politique israélienne, elle a prévenu que la violence ne peut que générer encore plus de violence et que les mesures qui perpétuent l’occupation conjuguée à l’impasse totale du processus de paix ne peuvent que conduire à une dangereuse escalade dont Israël portera seul la responsabilité.

La représentante a aussi prévenu que la volonté d’Israël de changer le statut juridique et historique de la Mosquée Al-Aqsa / Haram el-Charif et d’imposer une division temporelle et spatiale est une escalade dangereuse et une violation condamnable et inacceptable du droit international.  La Jordanie fera tout, a-t-elle souligné, pour protéger les lieux saints et préserver leur statut.  Israël, a-t-elle martelé, se doit de reconnaître que les 144 000 mètres carrés de la Mosquée Al-Aqsa / Haram el-Charif est un lieu de culte exclusivement réservé aux Musulmans et que l’« Administration des affaires de la Mosquée » est la seule entité habilitée à gérer ladite Mosquée, y compris son accès.  La représentante a conclu en appelant à un appui renouvelé à l’UNRWA et en exhortant le Conseil de sécurité à assumer ses responsabilités et à obtenir d’Israël qu’il cesse ses violations du droit international et de la Charte des Nations Unies de même que ses provocations unilatérales dans le Territoire palestinien occupé.

M. MUNIR AKRAM (Pakistan), parlant au nom des membres de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), a déclaré que la détérioration constante et la situation « extrêmement volatile » dans le Territoire palestinien occupé, y compris à Jérusalem-Est, empirent à cause de l’escalade des violations des droits humains par Israël, de ses manquements au regard du droit international humanitaire, et de ses agressions criminelles brutales et répétées ayant ravi de nombreuses vies innocentes et font des centaines de blessés parmi les civils palestiniens, notamment des enfants et des femmes.  Il s’est particulièrement inquiété de la situation à Jérusalem-Est en raison des violations récurrentes et des incursions quotidiennes des groupes de colons extrémistes israéliens et des forces d’occupation à la Mosquée Al-Aqsa/Al-Haram Al-Sharif, ainsi que des tentatives d’imposition d’une division temporelle et spatiale de ce sanctuaire musulman sacré, ce qui constitue une escalade dangereuse et une violation du droit international des résolutions pertinentes de l’ONU et du statu quo juridique et historique des sites sacrés.  Il a précisé que de telles violations heurtent tous les musulmans partout dans le monde et risquent de faire éclater un dangereux conflit religieux, ce qui ne ferait que saper la stabilité et attiser la violence dans toute la région et au-delà.

L’OCI loue par ailleurs les efforts constants du Roi Mohammed VI, du Maroc, Président du Comité Al-Qods, tendant à la protection des sites sacrés à Al-Qods Al-Sharif, et contre les mesures des autorités occupantes israéliennes visant à la judaïsation de la Ville sainte, a-t-il déclaré, en saluant également le rôle concret joué par l’Agence Bayt Mal Al-Qods al-Charif dans la mise en œuvre de projets et d’activités au profit des habitants de la Ville sainte. Il s’est ensuite félicité de la signature de la Déclaration d’Alger, émanant de la Conférence d’unification pour la réalisation de l’unité nationale palestinienne (dite Conférence d’unification des rangs palestiniens), qui a eu lieu du 11 au 13  octobre 2022 en Algérie, et vivement salué les efforts du Président algérien, M. Abdelmajid Tebboune, pour son engagement en faveur de la réconciliation interpalestinienne, indispensable pour un État de Palestine souverain et indépendant, politiquement stable et économiquement viable.

Il a réitéré l’appel de l’OCI au plein respect du statu quo de Jérusalem et de ses lieux saints, ainsi que du rôle de tutelle de la Jordanie et de la tutelle hachémite sur les sites historiques et religieux chrétiens et musulmans.  Il a souligné, à cet égard, qu’en vertu des dispositions du droit international humanitaire, l’Administration jordanienne des affaires du Waqf islamique et les affaires de la mosquée Al-Aqsa est la seule entité autorisée à gérer les 144 000 mètres carrés de cette mosquée et que, pour maintenir un calme global, il faudrait qu’Israël respecte le statut juridique et historique d’Aqsa et recherche un véritable horizon politique garantissant la jouissance de par le peuple palestinien de toutes les droits légitimes sur la base de la solution des deux États.

Le représentant a aussi exprimé sa profonde préoccupation pour la situation critique d’une cinquantaine de prisonniers politiques ayant entamé, le mois dernier, une grève de la faim pour protester contre les abus de détention administrative israélienne et les traitements inhumains et oppressifs qu’ils subissent. Il a en conséquence appelé à une reddition de comptes d’Israël non seulement pour la détention illégale de Palestiniens, mais également pour une série d’exactions comme l’expropriation, la construction de colonies de peuplement, la facilitation et l’accompagnement de colons dans leurs actes de provocation, la violence et le terrorisme contre les civils palestiniens, les raids contre leurs villages et le vandalisme sur leurs propriétés et champs agricoles.  Il a exhorté le Conseil de sécurité à assumer la responsabilité de la mise en œuvre de ses résolutions en tant que contribution vitale à la cessation de ces crimes.  Il l’a aussi exhorté à parrainer d’urgence un processus de paix visant à une paix juste et durable mettant fin à l’occupation et garantissant la réalisation des droits inaliénables du peuple palestinien, y compris des réfugiés de Palestine.

M. ISHIKANE KIMIHIRO (Japon) a perçu comme des « notes positives » l’accord récent sur les limites maritimes entre le Liban et Israël ainsi que les efforts américains de médiation qui contribueront à l’établissement de la confiance, à une réduction des tensions et à la stabilité dans la région.  Il a vivement espéré que les parties impliquées s’engageront positivement vers la finalisation et l’application de cet accord historique.  Il n’en a pas moins fait remarquer que la région est confrontée à de nombreux défis, y compris la question palestinienne.  Il a réaffirmé à ce propos la position du Japon en faveur de la solution des deux États fondée sur les résolutions du Conseil de sécurité, et s’est réjoui, qu’à l’occasion du débat de l’Assemblée générale, les dirigeants d’Israël et de la Palestine aient confirmé leur attachement à une telle solution.  Il a également dit suivre de très près la mise en œuvre de la Déclaration d’Alger pour l’unification des rangs signée le 13 octobre par les factions palestiniennes, notamment le Fatah et le Hamas en espérant que cela ouvrira la voie à une réconciliation nationale et à la tenue d’élections dans les territoires palestiniens.  Le représentant s’est néanmoins inquiété de la détérioration de la sécurité et du nombre croissant de victimes dans certaines parties de la Cisjordanie.  À cet égard, il a invité à la retenue afin d’éviter une escalade, et ce, en s’abstenant de prendre des mesures unilatérales qui saperaient la solution des deux États.

Le délégué a souligné que lors d’un entretien entre le Ministre japonais des affaires étrangères et 16 ambassadeurs arabes au Japon, son pays a mis en exergue la nécessité pour la communauté internationale de continuer son appui en faveur d’une paix au Moyen Orient pour que l’espoir ne soit pas vain au sujet de l’impasse du processus de paix.  Le Japon a contribué à hauteur de 30 millions de dollars environ aux travaux de l’UNRWA, dont 6,8 millions au profit de l’assistance alimentaire, et maintient une coordination étroite avec l’Office, en particulier avec le Commissaire général, M. Lazarrini, a-t-il encore signalé.

M. NACIM GAOUAOUI (Algérie) a regretté le manque d’évolution de la situation et la poursuite des attaques contre les Palestiniens par les forces d’occupation et les colons.  Le bouclage inhumain de Gaza continue, sans qu’il n’y ait aucune perspective d’amélioration de la crise, a-t-il déploré.  Il a critiqué le Conseil de sécurité, qui reste incapable de mettre en œuvre ses résolutions et de faire preuve d’initiatives pour sortir de la crise.  L’apartheid et l’élargissement des colonies représentent une violation de la résolution 2334 (2016), a insisté le représentant algérien, ajoutant que les forces d’occupation continuent de prendre des initiatives unilatérales et de judéiser les lieux saints d’Al-Qods.  De telles pratiques ne font que détériorer la situation au quotidien, ce qui montre l’importance d’accorder une protection internationale aux Palestiniens, a-t-il souligné.  Le représentant a appelé à créer un environnement propice à la reprise des négociations de paix et à s’attaquer aux causes profondes du conflit.  Il a rappelé que l’Algérie a accueilli des pourparlers entre des factions palestiniennes qui ont débouché sur la Déclaration d’Alger, entérinée par le Secrétaire général de l’ONU, texte qui insiste sur l’importance de la tenue d’élections et de l’unité des Palestiniens sous la houlette de l’OLP.  Le représentant a rappelé le soutien indéfectible de l’Algérie aux Palestiniens et à leur droit à l’autodétermination jusqu’à l’établissement d’un État souverain.  L’Algérie soutient également la demande de l’État de Palestine à être reconnu comme un membre à part entière de l’ONU.  Si l’impasse actuelle perdure, elle risque d’hypothéquer la paix et la sécurité internationales, a averti le représentant.

M. AMIR SAEID JALIL IRAVANI (République islamique d’Iran) a déclaré que la situation dans les territoires palestiniens occupés ne fait que se détériorer, les informations fournies par l’ONU montrant que 2022 a été l’année la plus meurtrière depuis 2006, et le régime israélien s’entêtant dans ses activités d’expulsion, de destruction et de violation des droits des civils palestiniens.  D’autre part, la bande de Gaza est devenue la plus grande prison à ciel ouvert dans le monde, selon le délégué qui y voit un crime contre l’humanité et une violation flagrante du droit international ainsi qu’une menace contre la sécurité et la paix internationales.  Ces atrocités sont commises de façon incessante et le régime occupant d’apartheid ne rend aucun compte, s’est-il impatienté.  « “Nous devons compter sur le Conseil de sécurité pour mettre fin à cette occupation »”, a-t-il poursuivi, en dénonçant le silence de cet organe dont toutes les résolutions sont restées lettre morte alors que toutes sortes de violations sont commises par ce « “régime détestable »”.  Les membres du Conseil doivent mettre en oeuvreœuvre les dispositions des résolutions appelant à la levée du blocus, a-t-il exigé.  Cette situation doit cesser, a-t-il répété, en appelant à restaurer la souveraineté de la Palestine sur l’ensemble de son territoire.  Il a déclaré que la République islamique d’Iran a le devoir d’épauler la Palestine dans son droit à l’autodétermination.

Le représentant s’est inquiété par ailleurs qu’Israël ait, à nouveau, abusé de cette enceinte en accusant l’Iran de mesures hostiles et malveillantes, que « “ce régime terroriste »” continue en fait d’exercer contre toute la population palestinienne.  Il a estimé qu’aujourd’hui, le représentant israélien en est même venu à violer l’esprit de la Charte.  Il a rejeté de la même façon la déclaration de l’Albanie, qui ne collait pas avec le sujet à l’examen, selon lui.  Le Conseil de sécurité devrait assumer davantage ses responsabilités et être plus professionnel, a-t-il insisté.

M. FERIDUN HADI SINIRLIOĞLU (Türkiye) a dit qu’une solution juste et durable au conflit israélo-palestinien serait dans l’intérêt de tous.  Israël doit revenir au bon sens, a dit le représentant, rappelant que tous connaissent les causes profondes du conflit.  Il a également salué la réconciliation entre les factions palestiniennes sous l’égide de l’Algérie.  S’agissant de l’UNRWA, le représentant a appelé au renouvellement de son mandat.  Mais cela ne suffit pas et il faut pourvoir l’agence en fonds suffisants afin qu’elle puisse accomplir son mandat, a-t-il plaidé.  Il a conclu en déclarant que la Türkiye soutient la reconnaissance de l’État de Palestine en tant qu’État Membre à part entière de l’ONU.

M. OMAR KADIRI (Maroc) a rappelé que le Royaume du Maroc défend toujours la solution des deux États, qui est la seule à laquelle l’on doit parvenir.  En tant que Cchef du Comité d’Al-Qods, le Maroc travaille à la réalisation d’un tel objectif, à travers des efforts politiques depuis la création du Ccomité en 1995, a-t-il rappelé.  Il a souligné que le Maroc appuie et finance également des projets à caractère musulman dans les domaines de la santé et de l’éducation, notamment à Jérusalem.  Le Maroc réitère que la prospérité dans la région est liée à la résolution du conflit dans les termes internationalement agréés, a déclaré le représentant avant d’appeler les parties à revenir aux négociations.

M. OLOF SKOOG, de l’Union européenne (UE), a salué les engagements d’Israël et de la Palestine en faveur de la solution des deux États, les invitant à prendre des mesures concrètes pour restaurer cet horizon politique et relancer le processus de paix dans les meilleurs délais.  Il a dit cependant être préoccupé par la flambée de violence en Cisjordanie occupée, appelant à la désescalade.  Il a demandé une enquête approfondie sur la mort de la journaliste Shireen Abu Akleh et s’est opposé aux activités de colonisation d’Israël, y compris à l’intérieur et autour de Jérusalem-Est, et en particulier dans la zone E1.  L’UE ne reconnaîtra pas les modifications apportées aux lignes de 1967, sauf accord des parties, a prévenu le délégué qui a demandé à Israël d’améliorer la liberté de circulation et l’accès pour les Palestiniens.  Il a condamné la violence des colons et appelé à ce qu’ils rendent des comptes.

M. Skoog a appelé au maintien du statu quo mis en place en 1967 pour le mont du Temple.  Condamnant les tirs de roquettes du Hamas, du Jihad islamique palestinien et d’autres groupes terroristes sur Israël, il a appelé les parties à prendre les mesures nécessaires pour apporter un changement fondamental à la situation politique, sécuritaire et économique, dans la bande de Gaza.  L’Autorité palestinienne est appelée à organiser sans plus tarder des élections nationales libres, transparentes et inclusives qui sont vitales pour le peuple palestinien et pour la solution des deux États, a souhaité le représentant qui a aussi plaidé pour que la société civile palestinienne soit autorisée par toutes les parties à s’acquitter librement de sa tâche.  La liberté d’expression doit être respectée, a-t-il insisté.  Le représentant a demandé que les responsables de la mort de Nizar Banat rendent des comptes et qu’Israël s’abstienne de toute action qui empêcherait les organisations de poursuivre leur travail en matière de droits humains, d’aide humanitaire et de développement dans le Territoire palestinien occupé.  L’UNRWA reste crucial pour fournir la protection nécessaire et les services essentiels aux réfugiés palestiniens, en soutenant la paix et la stabilité dans la région, selon le délégué.

Abordant la situation en Syrie, il a souhaité que la communauté internationale recherche une solution politique durable et globale au conflit et exige une transition politique authentique et inclusive avec la participation des femmes.  Aucune normalisation, levée des sanctions ou aide à la reconstruction ne sera possible tant que le régime syrien ne s’engagera pas dans une transition politique crédible, durable et inclusive, dans le cadre de la résolution 2254 (2015).  Le « régime syrien » doit également coopérer pleinement avec l’OIAC et ses enquêtes, y compris sur l’attaque chimique de Douma, a-t-il requis avant de réitérer son appel au renvoi de la situation en Syrie devant la Cour pénale internationale (CPI) et encourager la poursuite des crimes de guerre et d’autres crimes graves relevant de la juridiction nationale, lorsque cela est possible.  Il faut mettre en œuvre un cessez-le-feu à l’échelle nationale en Syrie, a plaidé le délégué en demandant à la Syrie d’assurer les conditions d’un retour sûr, digne et volontaire des réfugiés.

Rappelant que l’UE est le plus grand donateur humanitaire, avec 25 milliards d’euros de dons au cours de la dernière décennie, le représentant a averti qu’elle ne financera pas les efforts de relèvement rapide qui pourraient soutenir les efforts de changements sociaux et démographiques en Syrie.  Les préoccupations de sécurité de la Turquie doivent être résolues par des moyens politiques et diplomatiques, et non par une action militaire, a-t-il demandé en misant sur l’extension de l’autorisation pour l’ONU d’utiliser le point de passage de Bab el-Haoua pour l’aide humanitaire.  Il a espéré que cette autorisation, qui est importante pour préserver le fonctionnement d’une bouée de sauvetage humanitaire vitale pour les personnes dans le nord-ouest de la Syrie, sera renouvelée en janvier 2023.

M. ADEL BEN LAGHA (Tunisie) a déclaré que tant que l’occupation israélienne perdurera, elle sera accompagnée de violations multiples des droits humains et libertés des Palestiniens, y compris des morts parmi les civils, notamment des femmes et des enfants, qui s’ajoutent aux abus quotidiens des droits, à l’établissement de colonies de peuplement illégales et aux politiques d’expulsions forcées et de destructions des biens et des logements.  En conséquence, le représentant a lancé un appel à une action urgente de la communauté internationale aux fins de garantir une protection internationale des civils palestiniens et de faire cesser les provocations et exactions commises par les colons extrémistes israéliens, ainsi que l’usage excessif de la force par les forces israéliennes, y compris contre les femmes et les enfants.  Il a invité le Conseil de sécurité à assumer sa responsabilité dans la mise en oeuvreœuvre concrète de ses résolutions, en particulier la 2334  (2016), et à la reddition de comptes par les forces d’occupation dans ce contexte.  Le délégué a déploré la paralysie politique et la persistance d’une situation de violence et d’abus dans les territoires palestiniens sans chercher à résoudre la cause première de cette situation, en l’occurrence l’occupation.  Il a mis l’accent sur le fait qu’il ne pourra y avoir de stabilité au Moyen- Orient sans un règlement juste, global et durable du conflit arabo-israélien, et que toute tentative d’imposition du fait accompli ne changera en rien les réalités historiques et juridiques.

M. CRISTIAN ESPINOSA CAÑIZARES (Équateur) a réaffirmé la solidarité de l’Équateur avec la Palestine et son engagement pour soulager la difficile situation à laquelle son peuple fait face, qui ne se résoudra que par une solution politique, pacifique, définitive et juste pour les parties, sur la base de deux États, dans les frontières reconnues de 1967.  M. Espinosa a lancé un appel à freiner la spirale de la violence, estimant que l’hostilité entre les parties est inacceptable, d’autant plus que les deux nations sont obligées de respecter les normes du droit international.  Il les a exhortées à faire des efforts collectifs pour lancer des négociations crédibles et à intensifier les efforts diplomatiques régionaux et internationaux pour parvenir à une paix juste et durable au Moyen-Orient.

M. RAZALI ISMAIL (Malaisie) a dit que son pays reste un fervent partisan de la solution des deux États.  Il a alors demandé à Israël de renoncer à ses pratiques et de se conformer à ses obligations internationales au titre des résolutions du Conseil de sécurité dont la résolution 2334 (2016).  L’injustice dure depuis trop longtemps, et l’État de Palestine doit être reconnu en tant qu’État Membre à part entière des Nations Unies, a dit le représentant.  Il a aussi indiqué que son pays défend le travail de l’UNRWA et le soutient.

Pour M. DANG HOANG GIANG (Viet Nam), il n’existe pas d’alternative à la solution des deux États comprenant la création de l’État de Palestine avec Jérusalem-Est comme capitale, coexistant pacifiquement avec l’État d’Israël, avec des frontières sûres et internationalement reconnues, basées sur les lignes d’avant 1967.  À cet égard, il a insisté sur trois points.  Premièrement, la mise en œuvre de la résolution 2334 du Conseil, essentielle pour créer un environnement propice aux négociations ou à toute voie vers la paix.  Deuxièmement, la communauté internationale, en particulier les acteurs clefs du processus de paix, doivent s’engager à œuvrer pour une solution durable.  Troisièmement, tous les canaux de la diplomatie doivent être utilisés, qu’il s’agisse de l’Initiative de paix arabe, du Quatuor ou de toute autre initiative proposée par les membres de la communauté internationale.  Enfin, pour le Viet Nam, l’aide aux Palestiniens doit demeurer une priorité internationale, même en ces temps d’instabilité économique mondiale et de pénurie de fonds.

Au nom des pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), M. ABDULAZIZ M. ALWASIL (Arabie saoudite) a jugé urgent de trouver une solution rapide et juste au conflit, et a apporté son soutien à la souveraineté du peuple palestinien sur tous les territoires occupés depuis 1967.  Il a condamné et rejeté l’escalade de la violence à Jérusalem ainsi que les politiques de déplacement forcé.  La présence palestinienne dans la ville de Jérusalem ne doit plus être prise pour cible, a-t-il affirmé, exhortant ensuite Israël à cesser de vouloir modifier la composition démographique de la ville et d’éviter de prendre des mesures unilatérales.  Il a aussi condamné les incursions dans les lieux saints, qui sont une provocation pour les millions de musulmans du monde.  Après avoir fait part de son appui à l’UNRWA, le représentant a appelé les Forces d’occupation israéliennes à répondre de toute urgence à l’appel en faveur de la paix et participer à des négociations sérieuses sur la base de la solution des deux États afin de garantir la stabilité dans la région du Moyen-Orient.

M. ARRMANATHA CHRISTIAWAN NASIR (Indonésie) a fait appel à la conscience des membres du Conseil de sécurité pour qu’ils agissent et prennent des mesures pour faire cesser les atrocités d’Israël dans les territoires palestiniens occupés.  Il a dénoncé l’inaction du Conseil qui est pour lui un signe d’acceptation passive face à la violence d’Israël.  Il a demandé à la communauté internationale de continuer à soutenir les Palestiniens, y compris par un appui adéquat à l’UNRWA.  Il a aussi appelé le Conseil à trouver une solution pour relancer le processus de paix.  Selon le délégué, enfin, le Quatuor a montré ses limites et il est temps d’envisager d’autres moyens de relance des pourparlers.

M. JOAQUÍN ALBERTO PÉREZ AYESTARÁN (Venezuela) a déclaré que la situation dans la bande de Gaza, où vivent près de deux millions de personnes, ressemble à un châtiment collectif, en plus des attaques d’Israël qui fait des incursions y compris dans des camps de réfugiés.  Cette situation est intenable, a dit le représentant, ajoutant qu’il est de la responsabilité de la communauté internationale de faire respecter le droit international, et les résolutions pertinentes de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité sur la base des paramètres internationaux.  Pour y parvenir, il a recommandé d’avancer dans trois domaines.  Le premier est la fin de l’impunité dont jouit Israël en raison du soutien indéfectible dont il bénéficie de membres permanents du Conseil de sécurité.  Le second domaine est l’adoption de mesures prévues par le droit international visant à protéger le peuple palestinien héroïque.  Il faut, en troisième lieu, parvenir à mettre fin à la situation d’occupation et à l’expansion d’Israël dans les territoires palestiniens, a ajouté le représentant.

Pour Mme MATHU JOYINI (Afrique du Sud), ce n’est que lorsque les Ministres des affaires étrangères de l’Union européenne et d’autres dirigeants mondiaux cesseront de donner carte blanche au Gouvernement d’Israël pour violer le droit international qu’il commencera à le respecter, ainsi que la Charte des Nations Unies et les résolutions du Conseil de sécurité.  Elle a indiqué que la situation à Gaza la préoccupe au plus haut point, considérant en outre qu’Israël doit faire l’objet d’une enquête par la Cour pénale internationale (CPI) sur de potentiels crimes de guerre.  Israël doit rendre des comptes sur ses violations du droit international des droits de l’homme et du droit international humanitaire, a insisté la représentante.  Des efforts internationaux concertés, sous la houlette des Nations Unies, sont nécessaires pour trouver une solution juste à la question palestinienne, a souligné la représentante.  Cela donnera non seulement au peuple palestinien son droit à l’autodétermination, dont il est privé par le colonialisme et l’occupation, mais cela contribuera aussi à établir la paix dans la région.

M. FAISAL GH A. T. M. ALENEZI (Koweït) a évoqué les événements récents et inquiétants survenus autour de la mosquée Al-Aqsa, à Jérusalem-Est.  Il a condamné dans les termes les plus fermes une nouvelle série de violations et d’abus flagrants de la Charte, qui alimente les sentiments de haine, d’extrémisme et de violence dans les pays de la région et provoque les musulmans du monde entier.  Il a dénoncé les agressions sauvages des Forces d’occupation israéliennes à Naplouse et Ramallah ayant fait des dizaines de morts et de blessés, et appelé la communauté internationale à prendre des mesures immédiates pour protéger le peuple palestinien.  « Jusqu’à quand la machine de mort israélienne fonctionnera-t-elle? ».  Il a averti qu’en l’absence de réactions aux crimes perpétrés par Israël dans les territoires palestiniens occupés, la chance de parvenir à une paix juste diminue.  Le représentant a ensuite appelé la communauté internationale à maintenir son soutien à l’UNWRA, saluant par ailleurs la décision de l’Australie d’annuler la reconnaissance par le Gouvernement australien précédent de Jérusalem comme capitale d’Israël.

M. MAGED ABDELFATTAH ABDELAZIZ, Observateur permanent de la Ligue des États arabes, a jugé nécessaire que le Conseil réévalue la façon dont il traite le problème palestinien.  Il n’est pas logique, ni conforme aux règles de la légitimité internationale, d’écouter rapport après rapport de l’ONU, pendant qu’Israël continue de mettre en œuvre sa politique féroce de colonisation en violation flagrante de la résolution 2334(2016), et cela sans que ce Conseil ne prenne des mesures punitives.  Il n’est pas non plus logique qu’Israël pratique « un opportunisme grossier » en condamnant l’occupation par la Fédération de Russie de certaines parties du territoire de l’Ukraine, alors qu’elle occupe elle-même, et avec arrogance l’ensemble du territoire de l’État de Palestine.  L’orateur a également déclaré qu’il ne suffit pas que les dirigeants israéliens et ceux qui les soutiennent expriment à l’Assemblée générale leur soutien à la solution des deux États.  Ils doivent traduire ce soutien en mesures pratiques en engageant notamment des négociations sérieuses avec le partenaire palestinien.  Ici, le Conseil de sécurité, et en particulier le Quatuor, a un rôle plus que central à jouer pour lancer le début des négociations menant à la tenue d’une conférence internationale que le Président palestinien Abou Mazen a réclamée à plusieurs reprises.

Concluant, l’observateur a déclaré que le système international multilatéral a souffert et continue de souffrir de la politique du « deux poids deux mesures » et de ses conséquences sur le travail des organes des Nations Unies, en particulier le Conseil de sécurité.  Mais le Conseil doit se rendre compte que sa crédibilité est en jeu et que le mouvement international vers la création d’un État palestinien, avec Jérusalem pour capitale, ne s’arrêtera pas, mais se poursuivra et s’intensifiera.  Il doit aussi se rendre compte que son incapacité à traiter efficacement de la question palestinienne ne conduira qu’à une plus grande orientation vers l’Assemblée générale, le Conseil des droits de l’homme et la Cour internationale de Justice.  Il a dit espérer que le Conseil agira avant qu’il ne soit trop tard.

M. BASSAM SABBAGH (République arabe syrienne) a condamné les Forces israéliennes occupant les territoires palestiniens occupés et se rendant coupables de nombreux crimes, violant le droit international, les droits humains et le droit international humanitaire, jusqu’ici en toute impunité.  Il a soutenu la tentative de l’État de Palestine de devenir un État Membre à part entière de l’ONU.  Concernant le Golan syrien, il a dit que la Syrie ferait tout pour faire respecter son droit inaliénable à récupérer ce territoire qui lui appartient.  Il a aussi accusé Israël de soutenir des organisations terroristes affiliées à Al-Qaïda opérant en territoire syrien.  Selon lui, Israël prend délibérément pour cibles les ports syriens, hypothéquant toute assistance humanitaire ainsi que la paix et la sécurité en Syrie.  Le délégué a appelé le Conseil à cesser de se taire et à s’assurer que les forces d’occupation rendent des comptes pour leurs actions et leurs crimes.  Il a appelé les représentants du Secrétariat de l’ONU à honorer leur mandat, à ne plus se taire et à cesser de couvrir certaines pratiques israéliennes dans leurs rapports, par exemple en faisant fi de l’occupation par Israël du Golan syrien.

De l’avis du représentant syrien, l’Union européenne (UE), « comme d’habitude quand le Conseil de sécurité examine ce point », a prononcé une déclaration qui s’éloigne du point de l’ordre du jour, en traitant de questions liées à la Syrie « totalement hors-sujet », dans une tentative de détourner l’attention du Conseil des pratiques d’agression de la part d’Israël.  Il a jugé cette déclaration « incohérente », notant qu’elle se transforme en une « tentative de manipuler le droit international », en oubliant la population syrienne.  Il n’est pas étonnant non plus que l’UE fasse silence lorsqu’il s’agit des violations de la souveraineté syrienne par Israël, a ironisé le délégué.  L’UE n’hésite pourtant pas à appuyer toute mesure de blocus économique ou de punir collectivement la population syrienne en faisant fi des retombées des mesures coercitives unilatérales lancées contre la Syrie, s’est-il impatienté.  Il a trouvé honteux d’entendre l’UE imposer ses conditions en matière d’assistance humanitaire en Syrie, dans le but d’entraver le relèvement de la Syrie, contraignant les Syriens au déplacement et à la migration.  En conclusion, le délégué a exhorté l’UE à cesser immédiatement ses mesures coercitives.

M. KIM DONGJOON (République de Corée) s’est dit très préoccupé par la violence liée à la colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem ou alentour, estimant qu’aucun acte de violence, en particulier contre des civils, ne peut se justifier.  Le représentant a condamné toutes les attaques terroristes et appelé à traduire en justice les responsables d’actes de violence.  La poursuite de la colonisation, les démolitions et les expulsions ne feront qu’aggraver les tensions, miner la confiance et saper les fondements d’une solution politique, a-t-il insisté.  Il a néanmoins salué les récentes évolutions positives, comme la réaffirmation par les Israéliens et les Palestiniens de leur soutien à la solution des deux États, espérant qu’elle se traduira en actions concrètes et constructives, notamment la reprise des négociations de bonne foi.  Il s’est aussi félicité de la Déclaration d’Alger.  Également, très préoccupé par la détérioration de la situation humanitaire et économique en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, le délégué a renouvelé le soutien de la République de Corée à l’UNRWA.

Au nom du Groupe des États arabes, M. SARHAD SARDAR ABDULRAHMAN FATAH (Iraq) a constaté la poursuite de l’agression israélienne en déclarant qu’elle ne peut plus continuer.  Il faut travailler à la réalisation de la solution des deux États, arrêter l’escalade israélienne et parvenir à la paix, a-t-il plaidé.  Le représentant a insisté sur le fait que la paix ne peut s’accompagner de la poursuite de la colonisation.  Il a donc demandé une protection internationale pour le peuple palestinien d’autant que l’agression israélienne se poursuit.  Le Groupe arabe, qui est attaché à la paix, appelle le Conseil de sécurité à mettre fin à l’occupation: il doit obtenir le retrait d’Israël de tout le Territoire palestinien occupé et l’adhésion de l’État de Palestine à l’ONU.  Il faut mettre un terme aux agressions, à l’escalade, à l’élargissement de la colonisation et à la violation de la mosquée Haram el-Charif par Israël, a martelé le représentant.  Le Groupe arabe réitère que la gestion des lieux saints revient à la Jordanie, a-t-il exprimé, avant de saluer la signature de la Déclaration d’Alger sur la réconciliation entre les factions palestiniennes et de réitérer le droit de la Palestine sur Jérusalem-Est, y compris les espaces aérien et maritime.

Mme ALYA AHMED SAIF AL-THANI (Qatar) a souligné l’importance de la solution des deux États, en expliquant qu’elle requiert la fin de l’occupation des territoires arabes occupés, le retour des réfugiés et le respect du droit à l’autodétermination du peuple palestinien.  La représentante a réitéré l’importance de la question de Jérusalem-Est pour les Palestiniens et pour tous les Musulmans du monde.  Elle a dit être préoccupée par les tentatives d’Israël d’annexer la mosquée Haram el-Charif.  Elle a demandé de protéger le peuple palestinien et les lieux saints et dénoncé la poursuite de la colonisation illégitime, de la violence et de l’escalade israéliennes.  La crise humanitaire dans la bande de Gaza a motivé le Qatar à offrir son aide humanitaire à cette région, a déclaré la représentante, qui a aussi salué le rôle de l’Algérie dans la signature de la Déclaration d’Alger sur la réconciliation entre les factions palestiniennes.  Elle a terminé en rappelant que la Coupe du monde de football se déroulera, le mois prochain, au Qatar dont elle a souhaité qu’elle fasse rayonner la paix et l’harmonie dans la région.

M. JAMAL FARES ALROWAIEI (Bahreïn) a déclaré que son pays a toujours promu le partenariat international et la coopération sur la base des valeurs de respect mutuel, de dialogue et de coexistence pacifique.  Il a souligné que la communauté internationale doit répondre aux aspirations du peuple palestinien à vivre dans un pays pacifique, stable et prospère, avec Jérusalem-Est comme capitale.  Se félicitant de l’accord signé par le Liban et Israël sur la démarcation maritime, il l’a qualifié d’opportunité historique, qui illustre l’importance de la compréhension mutuelle et du dialogue dans le règlement des conflits.  Le représentant s’est aussi exprimé sur le Yémen pour dénoncer le rejet par les houthistes d’une trêve.  Ils prouvent ainsi leur intention de poursuivre les activités militaires pour atteindre leurs objectifs illégitimes, a-t-il dit.

M. NEVILLE GERTZE, Vice-Président du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, s’est dit effaré par l’escalade de la violence en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.  Les raids militaires israéliens à Naplouse et dans d’autres localités exacerbent une situation déjà dangereuse, a-t-il noté avec préoccupation.  Rien ne saurait justifier le meurtre de civils, a dit l’orateur, qui a appelé à la reddition de la justice pour l’usage excessif de la force par Israël.  Les violations du statu quo par Israël à la mosquée d’Al-Aqsa doivent aussi cesser, a-t-il martelé, en demandant que le statu quo des lieux saints à Jérusalem soit garanti par toutes les parties.  Les violations des colons doivent elles aussi cesser, alors que les constructions se poursuivent, en violation du droit international, et que la population palestinienne vit dans le désarroi le plus total, a plaidé le Vice-Président du Comité.  M. Gertze a appelé Israël à « faire machine arrière », à honorer ses engagements et à évacuer sa population des territoires palestiniens occupés.  Il a aussi condamné Israël pour avoir pris pour cible la société civile palestinienne sous prétexte de lutte contre le terrorisme.  Un blocus aérien ou maritime n’est pas la solution non plus, a-t-il souligné.  L’orateur a enfin appelé la communauté internationale à appuyer l’UNRWA, à éventuellement élargir son mandat et à soutenir davantage son financement.

M. PEDRO LUIS PEDROSO CUESTA (Cuba) a dénoncé l’inaction du Conseil de sécurité pour mettre fin à l’occupation y compris de Jérusalem-Est par Israël.  Ce pays, a accusé le représentant, poursuit la colonisation, les violences, l’escalade et sa politique d’apartheid contre les populations palestiniennes.  Il a également décrié la partialité des États-Unis sur ce dossier et l’impunité accordée à Israël.  Cette situation rend difficile de trouver une solution au conflit, a estimé le délégué, point du doigt la décision des États-Unis de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël.  Selon lui, l’occupation du Golan syrien par Israël est une autre violation des résolutions du Conseil de sécurité.  Il a martelé le droit de peuple palestinien à un État et le retour des réfugiés.  Il a salué la signature de la Déclaration de réconciliation des factions palestiniennes qui devrait consolider l’unité palestinienne.  Il a appuyé l’adhésion de l’État de Palestine comme État Membre à part entière de l’ONU.  Il a demandé le retrait d’Israël du Golan syrien et de tous les territoires arabes occupés.  Le représentant a dénoncé les violations de l’intégrité territoriale de la Syrie et le retrait des États-Unis du Plan d’action global commun.

M. TOFIG MUSAYEV (Azerbaïdjan), s’exprimant au nom du Mouvement des pays non alignés, a déclaré que la paralysie internationale qui continue de priver l’État de Palestine de ses droits est inacceptable, de même que les raisons invoquées par ceux qui bloquent les processus.  La communauté internationale dispose de tous les moyens pour faire appliquer ses décisions et résolutions.  La question palestinienne ne peut être la seule exception, au motif qu’un membre permanent du Conseil de sécurité recourt à son droit de veto, a-t-il dénoncé, soulignant que la mise en œuvre des résolutions pertinentes, dont la résolution 2334 (2016), en particulier par la Puissance occupante contribuerait à atténuer les tensions sur le terrain.  Il faudrait également qu’Israël renonce à ses mesures unilatérales et s’engage à respecter le statu quo sur les lieux saints, a-t-il ajouté.  Le représentant a en outre appelé à la levée du blocus de Gaza, la fin de l’occupation du Golan syrien, au financement prévisible sur le budget ordinaire de l’UNRWA, ainsi qu’à la reddition de comptes pour les violations des droits humains, et les crimes de guerre commis par Israël.

Mme NOOR QAMAR SULAIMAN (Brunéi Darussalam) a estimé de la plus haute importance de veiller à ce que la grave situation dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, reste une priorité pour l’ONU.  Elle a condamné les violations flagrantes et répétées des droits humains et de la dignité des Palestiniens, ainsi que les actions déplorables constantes de la Puissance occupante, qui vont à l’encontre du droit international et des résolutions du Conseil de sécurité.  La communauté internationale doit maintenir ses engagements en faveur de la solution des deux États, avec un État indépendant de Palestine dans les frontières d’avant 1967, et Jérusalem-Est pour capitale, a insisté la représentante, qui a réclamé le statut d’État Membre des Nations Unies pour l’État de la Palestine.

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